LE COOL JAZZ

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LE COOL JAZZ
LE COOL JAZZ Après le choc "Bop", le jazz réclame un peu d'apaisement. Le cool jazz remplit cet office
SON HISTOIRE ET SON EVOLUTION Chronologiquement, ce qu’on a appelé le COOL JAZZ ou le West Coast Jazz n’est aucunement postérieur à un mouvement comme le Be bop, mais au contraire contemporain. Le Be bop était déjà un mouvement de réaction face au swing et aux grands orchestres en place au début des années 40. Et bien le COOL JAZZ n’est ni plus ni moins une forme de rejet face au be bop. Le terme de « cool jazz » est discutable et ne recouvre pas de fait un style précis; des musiques très différentes se sont vues étiquetées comme du « cool jazz » (des expériences de Lennie Tristano aux réminiscences classiques du Modern Jazz Quartet et passant par l'inclassable quartet de Dave Brubeck). Plus qu'un véritable « style », il s'agit plutôt d'une approche plus calme («cool » = frais) et plus détendue du jazz, rompant avec la frénésie du Be bop. En effet, les musiciens qui en sont à l’origine vont préférer les lignes mélodiques plus lentes et harmonieuses au côté saccadé et rythmique du Bop. De fait, cette nouvelle forme de Jazz va plus particulièrement plaire aux musiciens de la côte Ouest des Etats-­‐Unis et de Californie en particulier, d’où son appellation : West Coast Jazz.arc Pourtant, tout commence une fois de plus à New York. Alors que le Be bop devient réellement populaire dans les clubs de Manhattan, un groupe de jeunes musiciens peu connus va se réunir sous la houlette du compositeur et arrangeur Gil EVANS. Ils vont produire à travers le disque « Birth of the Cool » une musique différente et originale qui se détache de tout ce qu’on avait pu entendre avant. On assiste à la naissance d’un tout autre JAZZ fait de lignes mélodiques très recherchées et d’arrangements complexes et qui donne quelque chose de terriblement frais. Le COOL utilise les apports du Bop en faisant disparaître ses plus significatives aspérités. Par tradition, on considère que le «cool jazz » est né en 1949 sous la houlette des musiciens regroupés par Miles Davis pour élaborer la musique de son nonette (Gerry Mulligan, Gil Evans, John Carisi, John Lewis,...). Les enregistrements de Gerry Mulligan avec son quartet ou son tentet, certains disques en petites formations de Shorty Rogers («Modern sounds» pour Capitol) sont représentatifs de cette esthétique. La musique du nonette de Miles Davis était en fait l'adaptation au jazz moderne de concepts déjà exploités par l'orchestre de Claude Thornhill (absence de vibrato, son feutré, phrasé peu accentué,...). On peut même considérer que cette approche « cool » du jazz était déjà présente chez des musiciens des années 20 comme Bix Beiderbecke et Frankie Trumbauer, ou des jazzmen des années 30 comme Lester Young. LES PRINCIPAUX COMPOSITEURS
-­‐ Miles Davis (trompette) -­‐ Chet Baker -­‐ Gerry Mulligan (saxophone, piano, arrangeur) -­‐ Lennie Tristano (piano) -­‐ Lee Konitz -­‐ Dave Brubeck (saxophone) -­‐ Gil Evans (piano, arrangeur) Miles Davis Gerry Mulligan Lennie Tristano Dave Brubeck Gil Evans Quelques pistes d’écoutes : Miles Davis / Gil Evans: “ Moon Dreams”, “Venus de Milo” Gerry Mulligan: “Ontet”, “Walking shoes” Lennie Tristano: “Tangerine”, “Wow” Dave Brubeck: “Take five” Quelques exercices possibles : Pour être cohérent avec les aspects et les formes de cette période, il semble bon de privilégier le coté mélodique, et à partir de thèmes choisis, inventer des modifications jusqu’à faire des improvisations gardant le coté doux et feutré du Cool Jazz. Certains thèmes de Miles Davis (Moon Dreams, Venus de Milo, I waited for you, Boplicity , par exemple). Les improvisations peuvent être enchainées d’un élève à l’autre sans repasser par le thème qui peut être la conclusion du morceau.