Mémoire de fin d`études
Transcription
Mémoire de fin d`études
Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Ali Belhadj Swandy Licence professionnelle AGEPUR 2012‐2013 Mémoire de fin d’études Tuteur universitaire : Emmanuel Gendreau Structure d’accueil : Agence TER, Paysagistes & Urbanistes Maître de stage : Helen Stokes (Chef de projet) Promotion : 2012/2013 1 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 2 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Remerciements Je tiens à remercier dans un premier temps toute l’équipe pédagogique de la licence professionnelle AGEPUR menée par Emmanuel Gendreau, ainsi que les l’ensemble des intervenants pour avoir assuré la partie théorique de celle‐ci. Je remercie également tout particulièrement mon maître de stage, Helen Stokes, chef de projet à l’agence TER, pour l’aide et les conseils qu’elle m’a apportés dans l’exécution des missions évoquées dans ce rapport ainsi que pour son soutien et son accompagnement lors de ma démarche d’embauche post‐stage. Un grand merci à toute l’équipe de l’agence TER, pour sa grande disponibilité, la confiance qu’elle m’a accordée en me sollicitant sur différents projets pour lesquels j’ai eu une certaine liberté d’exécution. Enfin, mes remerciements vont à toutes les personnes qui m’ont aidées et accompagnées dans la rédaction de ce rapport de stage. 3 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 4 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Sommaire Remerciements…………………………………………………………………………………3 I. Présentation de l’agence TER Paysagistes & Urbanistes………………….7 A) La Philosophie de l’agence…………………………………………………………..7 B) Le fonctionnement interne………………………………………………………….9 II. Des missions très variées……………………………………………………..........13 A) La stratégie paysagère : travail de réflexion et prescriptions ……..13 B) La stratégie végétale : l’élaboration des palettes végétales………..21 C) La stratégie environnementale : Conseils, mesures compensatoires et plans de gestion……………………………………………………………………………………29 D) Le suivi de chantier……………………………………………………………………….43 III. Quartier Campus Gare de Roubaix : Du corridor écologique aux impératifs urbains……………………………………………………………………47 A) B) C) D) IV. V. Roubaix, de la désindustrialisation à la révolution culturelle……….47 Un projet de reconversion urbaine d’envergure…………………………..49 Le projet : Concilier les impératifs urbains et environnementaux..55 Difficultés rencontrées et bilan du projet……………………………………..73 Concertation : vers des projets plus participatifs ?..........................75 Bilans…………………………………………………………………………………...........79 A) Bilan personnel de l’activité…………………………………………………………..79 B) Bilan professionnel………………………………………………………………………..81 Bibliographie……………………………………………………………………………………….83 Annexes……………………………………………………………………………..85 5 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 1 : Situation de l’agence e au sein du quarttier Répu ublique Documen nt 2 : de gauuche à droitte, Olivier Ph hilippe, Henri Bavva et Michell Hoessler, le es trois fond dateurs de l’agen nce TER Document 3 3 : le logo dee l’agence 6 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 I. Présentation de l’agence TER Paysagistes & Urbanistes L’agence TER est sise au 20, rue du Faubourg du Temple dans le 11ème arrondissement de Paris (cf. Document 1). A deux pas de la place de la République récemment réaménagée, l’agence occupe un quartier central, dynamique et créatif, où se regroupent la plupart des agences de paysage, d’architecture et d’urbanisme de la capitale. A) La philosophie de l’agence Une agence en réseau Fondée en 1986 par trois paysagistes, Henri Bava, Michel Hoessler et Olivier Philippe (cf. document 2), L’agence TER œuvre aujourd’hui dans de nombreux pays européens et au‐delà. Le hasard des commandes et l’envie de multiplier les expériences les a conduits à la création d’un réseau d’agences en France (Paris), en Allemagne (Karlsruhe) et en Guyane (Cayenne). Cette confrontation à des problématiques liées au territoire dans des contextes culturels différents, a permis, tout en conservant une écriture commune, d’acquérir une réelle capacité d’adaptation aux échelles les plus diverses. De la volonté de mieux répondre aux projets et de diversifier les activités de l’agence est née Agence TER Architectures en 2007. Une approche conceptuelle L’agence TER opère sur la transformation des espaces en prenant en compte le contexte de l’intervention dans toute sa complexité. Les qualités intrinsèques du lieu, sa programmation possible, mais aussi les données économiques, sociales et politiques qui l’entourent, sont toujours interprétées au sein d’un contexte global, quelle que soit l’échelle d’intervention. Cette approche conceptuelle permet de fédérer et d’orienter le devenir du site. Eaux, strates et horizons sont des thèmes et questionnements récurrents qui sous‐tendent les projets de l’agence. Ils initient la fabrication des lieux et prennent différentes formes et orientations à l’intérieur des réalisations. Landscape‐Urbanism* (*Paysage‐Urbanisme) : habiter le territoire Si les réalisations comptent de nombreux jardins, parcs et squares, le positionnement singulier de l’Agence TER consiste à aborder toutes les questions relatives à l’urbain, le renouvellement et l’anticipation de son devenir, sans séparer « paysage et urbanisme ». 7 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Documen nt 4 : Propo osition de l’’agence TER R pour le concours c duu réaménagement du q quartier des Halles de Pa aris Document 5 : vues d’am mbiance de l’open‐space e du local princiipal 8 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Cette approche est appliquée également à l’échelle du territoire pour la réalisation de masters plans. A la rencontre des milieux naturels, du périurbain et des grandes infrastructures, l’Agence TER conceptualise et fédère les identités intercommunales. Pour l’élaboration des projets tels que Le réaménagement des Halles de Paris (cf. document 4), le projet transfrontalier de la « Métropole verte » (Allemagne, Hollande, Belgique) ou encore une ville nouvelle de plus de 100 000 habitants à Bahreïn, l’Agence TER réinterroge et transfigure de nouveaux territoires à habiter, avec le paysage comme source et fondement. B) Le fonctionnement de l’agence Présentation des locaux et équipements Pour l’agence parisienne, ils se divisent en deux parties : Un premier espace en open‐space de 350m² (cf. document 5) avec 40 postes de travail équipés, deux grandes salles de réunion, un coin cuisine, une bibliothèque avec de nombreuses références en paysage, architecture, urbanisme et géographie, un espace dédié à la fabrication des maquettes projets. L’espace reprographie complète l’ensemble, avec 2 imprimantes, 2 traceurs et les serveurs réseaux qui stockent les données de l’agence. Un second espace récemment acquis, situé à un étage inférieur de l’immeuble, a permis de « désengorger » le local principal et d’ajouter 10 postes de travail supplémentaires . Il est actuellement occupé par l’équipe en charge des projets en Chine. Une équipe jeune et internationale L’agence parisienne compte 38 salariés, avec des profils de paysagistes (DPLG ou non), d’urbanistes, de géographes, d’architectes d’état, d’infographistes et d’informaticiens. Des stagiaires aux profils tout aussi différents, dont le nombre varie en fonction des périodes de l’année et des besoins liés à l’activité (entre 4 et 7 stagiaires) complètent l’équipe. La particularité de l’agence réside dans le fait que la moyenne d’âge est de 28 ans, avec une forte proportion d’étrangers. Ainsi, des espagnols, italiens, français, autrichiens, chinois, anglais, canadiens et tchèques constituent un atout majeur, dans la mesure où chaque nationalité apporte un point de vue différent dans la réflexion sur les projets. Distinctions et communication Depuis le Trophée du Paysage en 1991, le travail de l’agence TER a été récompensé à de nombreuses reprises, notamment par le Grand Prix National du Paysage de 2007. 9 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 6 : Affiche de l’exposition « La ville fertile » à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, en 2011. Document 7 : Couverture de l’ouvrage « Territories : from Landscape to City », paru en 2006 aux éditions ICI Interface Document 8 : Couverture de l’ouvrage « Fragments de Paysage », paru en 2009 aux éditions ICI Interface. 10 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 L’agence communique également beaucoup via l’organisation ou sa participation à des évènements… 2000 « Eau et paysage » à la Galerie d’architecture, à Paris 2001 « Eaux, Strates, Horizons » à l’Université de Karlsruhe 2002 « Territories: Contemporary European Landscape Design » Harvard University Graduate School of Design. Cambridge, Massachussets, USA 2003 « Mino & Bagio » Musée Sprengel d’Art Moderne de Hanovre dans le cadre de l’exposition « Kunst‐Garten‐Kunst » (Art‐Jardin) 2004 « 3ème Biennale européenne du paysage », COAC, Barcelone 2011 « La ville fertile », Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris (cf. Document 6) Mais aussi via des publications … 1988 « Le Jardin des Acacias à Nanterre » / Pages‐Paysages N°2 1989 « Les Jardins de la Fontaine à Nîmes » / Architecture d’aujourd’hui N° 262 « Paysagistes: La nouvelle génération » / AMC Le Moniteur Architecture N°1 « Le projet urbain d’entrée de ville dans la ville de Lamotte Beuvron » / AMC le Moniteur Architecture N°23 « Consultation Internationale pour la prolongation de l’Axe historique de Paris » / Jean Nouvel et Agence Ter, Pandora Editions EPAD 1991 « Le Trophée du Paysage » / Grands Prix Nationaux « Les Arroseurs‐luminaires du Jardin des Acacias » / La lumière et la ville, EPAD 1992 « Il giardino delle acacie » / Area (Azzurra Editrice, Milan) N°7 Ou encore des ouvrages de référence… 2006 « Territories : from Landscape to City » aux éditions ICI interface (cf. Document 7) 2009 « Fragments et Paysages » aux éditions ICI Interface (cf. Document 8) 2011 « 357 824 ha de paysages habités » aux éditions AAM 11 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Documentt 9 : Situatioon du futur C Country Park k (carré orange) Docu ument 10 : FForte empreiinte agricole Doccument 11 : Master plann du projet 12 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 II. Des missions très variées A) La stratégie paysagère : travail de réflexion et prescriptions paysagères Cette mission consiste en une participation active, aux côtés des chargés de projets, à la réflexion sur les questions paysagères, qu’elles soient urbaines ou périurbaines, dans toutes les étapes de l’avancement d’un projet. Cette réflexion, qui reste « brute » au stade d’un concours, s’affine et s’enrichit au fur et à mesure de l’avancée du projet. Elle comprend parfois la prise en compte de la parole citoyenne dans le cas de projets participatifs (ZAC) pour lesquels les populations plus ou moins directement impactées par un projet participent à son élaboration. Cette réflexion implique aussi de placer le projet dans une échelle plus grande que celle qu’il recouvre, afin de de mieux appréhender son impact paysager, urbain, social, économique ou encore environnemental. Enfin, la stratégie paysagère fait appel à un travail de recherche approfondie, dans des domaines aussi variés que la climatologie, l’agronomie, la topographie, la morphologie urbaine, la sociologie ou encore l’étude des données patrimoniales, qu’elles soient végétales, architecturales ou culturelles. Les projets développés ci‐après entrent dans le cadre de cette mission dans le sens qu’ils s’insèrent dans un environnement urbain dense, dans un pays très peuplé qui connaît un remaniement frénétique de ses paysages. 嘉北郊野公园 a) Jiading Country Park, Shanghai, Chine Présentation et contexte du projet : Situé à une trentaine de kilomètres au nord‐ouest du centre‐ville de Shanghai (cf. document 9), le district de Jiading est une subdivision de la municipalité. La mégapole Shanghaïenne compte plus de 23 millions d’habitants et la ville est une des plus densément peuplées dans le monde. Jiading est cependant le district le moins urbanisé de Shanghai, et offre encore de grandes surfaces agricoles, avec un bâti relativement lâche et hétérogène (cf. document 10). La ville connaît une croissance démographique et spatiale sans précédent, et doit donc densifier son tissu urbain pour absorber ces flux humains. Cependant, la conscience environnementale ayant commencé à s’éveiller en Chine depuis quelques années, des 13 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Do ocument 12 : Les deux vissages de l’aggriculture ch hinoise Document 13: l’exemple du d Weald Coountry Park,, Esssex, Angleterrre Docu ument 14 : rééseau hydrographique existant Do ocument 15 : Etude sur lles parcelless agricoles ex xistantes 14 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 efforts sont faits pour enrayer les externalités négatives d’un développement urbain jusque‐ là anarchique. De plus, les ruraux devenus citadins s’intéressent à nouveau au patrimoine naturel et l’on observe ces dernières années, un engouement certain pour le patrimoine agricole de la région. Dans ce contexte, la municipalité de Shanghai souhaite valoriser ce patrimoine par la création d’un Country Park (Littéralement, Campagne‐Parc). Le Country Park est un espace naturel souvent situé en périphérie immédiate des grandes agglomérations, dévolu aux loisirs et au tourisme « vert », où les visiteurs retrouvent l’atmosphère d’une campagne « idéalisée ». Le Jiading Country Park a pour ambition de mêler, sur 2000 hectares, parcelles de nature et surfaces bâties, mais aussi de devenir une vitrine du savoir‐faire agricole chinois, tout en offrant à ses visiteurs et futurs habitants les aménagements qu’ils sont en mesure d’attendre. Un concours est lancé par la municipalité en février 2012, que l’agence TER a remporté grâce à son master plan (cf. document 11). La phase avant‐projet (AVP) démarrera en septembre. Détail de la mission: En France, les exigences en matière de rendu au niveau d’une phase concours ne sont pas les mêmes qu’en Chine. Ainsi, il a été demandé par le maître d’ouvrage chinois de produire des documents plus nombreux et un niveau de détail plus poussé que ce qui est traditionnellement d’usage en France. Ainsi, le travail s’est effectué en plusieurs étapes : L’analyse du site via Google maps et des photos prises sur site, comprenant l’étude de la situation et l’accessibilité au site, sa topographie, le recensement des parcelles agricoles et du type de culture (cf. document 15), des surfaces bâties (villages et fermes) et des industries, de l’emprise du réseau hydrographique (chenaux, rivières, canaux agricoles) (cf. document 14) ainsi que de l’emprise des boisements. Un travail de recherche approfondie sur l’agriculture chinoise, qu’elle soit traditionnelle ou moderne (cf. document 12). L’attention s’est aussi portée sur les façons culturales de la région, les systèmes agricoles les cultures vivrières, l’élevage, les conséquences environnementales de l’agriculture en Chine comme la pollution des sols et de l’eau du fait des intrants. Enfin, et c’est là le cœur du sujet, un travail de recherche sur les Country Parks déjà crées en Chine ou à l’étranger, notamment en Angleterre où est né le concept (cf. document 13). La réflexion avec les chargés de projets s’est portée sur l’étude des systèmes agricoles à mettre en place, à savoir les connexions et échanges possibles entre les villages existants, les parcelles agricoles et les parcours et équipements touristiques qui seront intégrés au projet. Se sont également posées les questions d’intégration au projet du réseau hydrographique très dense (notamment du fait des nombreux canaux d’irrigation) et de solutions pour son épuration, mais aussi de la valorisation des villages à l’architecture traditionnelle, du 15 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 16 : A Avant/Aprèss – Réalisatioon personne elle d’une perspective suur la reconve ersion d’un n ensemble b bâti en centrre d’art, réaliisée à l’aide du logiciel P Photoshop. Docu ument 17 : eexemple de d documents pproduits pour illustrer less techniquess relatives au u traittement des b berges, à la p phyto‐reméddiation et less façons cultturales 16 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 recyclage de certaines constructions en équipements touristiques et culturels (centre d’art, fermes pédagogiques, salles polyvalentes et hébergements) (cf. document 16) et de l’intégration des futurs quartiers de logements qui seront conçus et gérés comme des éco‐ quartiers*. Enfin, le travail de réflexion s’est porté sur l’accessibilité, le développement des circulations douces (piétons, vélos, véhicules légers) tout en tenant compte des grands axes vitaux pour le dynamisme économique de la région. Enfin, le travail de réflexion s’est traduit en prescriptions paysagères, par la production de documents qui prennent la forme d’une plaquette destinée à la maîtrise d’ouvrage. (cf. document 17) Les difficultés de ce projet : La perception chinoise d’un Country Park est sensiblement différente de celle que l’on peut avoir en occident : Les référents culturels chinois ne sont pas les mêmes. De surcroît, l’intérêt nouvellement porté à la préservation et la mise en valeur du patrimoine naturel en Chine, a conduit initialement à une mauvaise lecture du projet par la maîtrise d’ouvrage. Celle‐ci envisageait le Country Park comme un remaniement complet du site, avec destruction/reconstruction des villages traditionnels existants, éviction des agriculteurs en place pour les remplacer par des ouvriers « factices » et enfin suppression de parcelles boisées afin d’y implanter des aménagements de grande ampleur (lac artificiel avec plage). Cette perception va à l’encontre des principes d’un Country Park, qui intègre la dimension touristique (et donc économique) avec un impact minimum sur l’environnement. De même, la valorisation du patrimoine agricole chinois passe par une conservation de l’existant ainsi qu’une sensibilisation des visiteurs dans ce sens. Elle ne passe pas par l’artificialisation et le mercantilisme à outrance pour un projet qui s’apparente alors davantage à un « parc d’attraction » pour citadins en mal de nature. 期成果修改意见 b) Avenue des Camphriers, Changsha, Hunan, Chine Présentation et contexte du Projet : Changsha est la capitale de la région du Hunan, au centre de la Chine. Avec près de 8 millions d’habitants, c’est pourtant une ville moyenne à l’échelle de la Chine. Depuis quelques années, la ville est au cœur d’un vaste projet de développement urbain « Changsha Nature City », qui doit lui permettre d’asseoir davantage son statut de capitale économique régionale tout en intégrant la dimension environnementale, devenue incontournable dans une région qui figure parmi les plus polluées du pays. En effet, la ville est au cœur d’un bassin industriel qui souffre d’une qualité de l’air est très mauvaise. Par ailleurs, sa croissance démographique est exponentielle, du fait qu’elle absorbe encore 17 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Documeent 18 : le pro ojet « Chang gsha – Naturre City » à l’h horizon 2020 0 Docum ment 19 : Lee master plan n réalisé lorss du concourrs international 18 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 aujourd’hui les millions de chinois contraints à l’exode lors de la construction du barrage des trois gorges entre 2002 et 2006. Dans le cadre du projet « Changsha Nature City » (cf. document 18), un concours international a été lancé en 2012 par la municipalité pour l’élaboration d’un master plan figurant la ville nouvelle de Changsha ainsi que les espaces verts associés (cf. document 19). L’agence TER n’a pas été retenue pour le master plan qu’elle a produit, mais sa proposition a cependant été remarquée par la maîtrise d’ouvrage pour sa singularité. Celle‐ci a alors confié à l’agence la conception de deux lots du futur projet. D’une part, l’axe routier principal (8 voies) qui traverse la ville nouvelle d’est en ouest : L’avenue des camphriers. Celui‐ci, première étape du projet de développement urbain, offrira aux usagers comme aux promoteurs immobiliers un panorama sur la ville‐nature souhaitée par la municipalité. C’est ici aussi une vitrine destinée à inscrire la ville dans une Chine « moderne et soucieuse des questions environnementales ». D’autre part, la création d’un lac artificiel de 250 hectares ainsi que l’aménagement de ses berges et des collines environnantes. Ce dernier lot est pour le moment en suspens car une expertise hydrologique doit trancher sur sa faisabilité. Comme il est d’usage en Chine, les étapes d’un projet sont moins nombreuses et les délais impartis sont plus courts. Ainsi, la première étape a été le rendu d’un avant‐projet (AVP) puis de la phase PRO (en cours) avec le niveau de détail en rapport. Détail de la mission : L’attention sera ici portée sur la phase PRO de l’avenue des camphriers (cf. document 20), dont l’agence est actuellement dans l’attente d’un retour de la maîtrise d’ouvrage. Ici aussi, les missions qui m’ont été confiées sont de l’ordre de la prescription urbaine et paysagère, avec une réflexion plus particulière sur l’intégration future de la voie dans la ville nouvelle. L’analyse précise du site, de sa topographie, de son contexte territorial mais aussi un travail de recherche sur l’organisation du réseau viaire en Chine, sont les premières étapes qui ont précédé la réflexion sur le rôle futur de la voie en tant que connecteur des différents quartiers et de vitrine pour la ville, qui souhaite attirer les investisseurs et séduire de nouveaux habitants. Le thème de «Nature City » nous a ici mené à « diviser » la voie en trois séquences, chacune en rapport avec son environnement immédiat. Ainsi, la portion qui traverse des rizières et où serpentent des rivières sera la Séquence humide, avec les aménagements (noues paysagères de collecte des eaux de pluie, belvédères sur les rizières…) et les plantations en rapport avec ce milieu spécifique. La séquence suivante, qui verra s’élever un nouveau centre‐ville ainsi que des constructions de grande hauteur, sera la Séquence urbaine. Elle fera la part belle aux parvis, placettes, alignements d’arbres et mobiliers urbains végétalisés. Enfin, la Séquence par et collines (cf. document 21), d’aspect plus naturel, rappelle le paysage des collines environnantes. 19 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Document 20 : Situation S dee l’avenue des d camphriers dans le futur mailla age urbain d de Changshaa. Document 21 : Zoom suur la séquence Parc et co ollines Docum ment 22 : Zo oom sur le pllan de plantaation de la sséquence urb baine, réaliséé à l’aide du u logiciel Autoccad. 20 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Les circulations douces (allées piétonnes, pistes cyclables) sont privilégiées (cf. document 23), le végétal tient une place importante (voutes végétales, alignements et cépées) et le mobilier urbain est fonctionnel et régulièrement disposé, afin d’offrir aux piétons, confort et qualité visuelle. Une plaquette riche en pièces graphiques, illustrant les intentions paysagères et accompagnée de palettes végétales pour chaque séquence (cf. document 24) ainsi qu’un plan de plantation précis (cf. document 22), est fournie à la maitrise d’ouvrage. Les difficultés de ce projet : Comme pour beaucoup de projets en Chine, la difficulté réside dans le fait que le développement futur de la périphérie immédiate du site (constructions légales ou non, aménagements divers) est une donnée que l’on maîtrise mal à notre échelle. Il est ici complexe de proposer des aménagements pour accompagner la voie, sans idée précise de ce qui sera construit à proximité. En effet, la législation chinoise en termes de limite de propriété n’est pas aussi pointue qu’en Europe. Les programmations immobilières ne bénéficient pas du même encadrement et c’est pourquoi il est délicat de statuer sur des intentions paysagères qui pourraient, à terme, ne pas répondre à l’échelle des constructions ni ne répondre aux attentes de la population. B) La stratégie végétale : l’élaboration des palettes végétales Cette étape intervient souvent dans un second temps dans la vie d’un projet, dans la mesure où la stratégie végétale implique, pour se préciser, d’avoir effectué au préalable toutes les étapes de réflexion sur le projet. Elle fait appel non seulement à la connaissance du végétal, mais aussi aux connaissances climatiques, agronomiques, écologiques, économiques, culturelles, patrimoniales ou encore sociales propres au site où sera implanté un projet. C’est un travail qui m’a été confié pour la plupart des projets auxquels j’ai pu participer. Ci‐après, deux projets pour lesquels l’élaboration des palettes végétales recouvre des enjeux très différents. a) Parc zoologique de Maubeuge, Maubeuge, Nord 21 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 D Document 23 3 : Les circula ations douces es (pistes cyclables, allées piétonnes)) occupent un ne place imp portante dan ns le projet ((perspective + coupe) Docum ment 24 : Exeemple de palette végétaale pour la sé équence hum mide. On retrrouve ici une e végéta ation hygrop phile, indigèn ne de cette rrégion de la Chine 22 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Présentation et contexte du projet : Située dans le département du nord à quelques kilomètres de la frontière avec la Belgique, la ville de Maubeuge s’enorgueillit d’accueillir au sein des remparts Vauban, un zoo qui regroupe repartis 350 animaux de 56 espèces répartis sur 7 hectares. Cependant, les équipements du zoo sont aujourd’hui en grande partie vétustes, et les enclos ne répondent plus aux besoins des pensionnaires. La société qui exploite le zoo souhaite, à l’instar du zoo de Vincennes à Paris, moderniser et agrandir le parc en offrant à ses pensionnaires des conditions de captivité au plus proche des conditions qu’ils connaissent dans leur milieu naturel. Ainsi, un concours a été lancé en février 2013, pour lequel l’agence TER a répondu mais dont la proposition n’a finalement pas été retenue (cf. document 25). Détail de la mission : Le travail qui m’a été confié est l’élaboration des palettes végétales des différents enclos ainsi que des parties communes (cheminements, places…) du parc. Plus généralement, le projet du nouveau parc divise celui‐ci en 4 « continents » : L’Asie, l’Afrique, L’Amérique et l’Europe. Ces enclaves sont elles‐mêmes divisées en biomes, qui sont des milieux emblématiques de ces régions du monde abritant des espèces animales inféodées. Ainsi, l’Asie présentera le biome des Plaines et forêts subtropicales, la forêt pluviale de Bornéo, le biome des hautes montagnes indiennes ainsi que celui des marais de la péninsule vietnamienne. L’Afrique sera constituée de la savane sèche, des hauts plateaux d’Ethiopie, ainsi que des prairies humides de la région du lac Victoria. Le continent américain abritera la forêt andine d’altitude, La pampa argentine et la forêt équatoriale. Pour le continent européen enfin, le biome reconstitué sera celui des prairies humide. Ma démarche s’est d’abord portée sur l’étude de ces différents milieux, des espèces animales qu’ils abriteront, de la végétation qui leur est inféodée afin de définir la structure végétale (définition des strates et des densités) ainsi que des catactéristiques climatiques. Dans la mesure où le climat de Maubeuge, océanique dégradé, ne satisfait pas aux exigences de tous les biomes, il a donc fallu trouver pour chaque milieu, des végétaux adaptés au climat de la région en jouant sur le mimétisme des silhouettes, le graphisme, les couleurs, les textures ou encore les odeurs, sans sacrifier à l’esthétique d’ensemble et l’unité paysagère escomptées pour un projet de ce type. Pour la composition de la palette végétale pour la savane sèche, j’ai sélectionné des espèces principalement herbacées (Stipa tenuissima, Stipa gigantea, Pennisetum alopecuroides) afin de recréer les vastes étendues herbeuses comme on peut en trouver dans les plaines du Serengueti. La strate arborée est aussi représentée, avec des essences telles que Robinia‐ pseudo‐acacia ou encore Tamarix gallica, rappelant les silhouettes des acacias et baobabs de la savane africaine (cf. document 26). 23 & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & Documeent 25 : Plan masse du prrojet de l’ageence T Do ocument 26 : Travail surr la composittion végétale le des différe ents biomes 24 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 b) Bordeaux Campus TPG, Talence, Gironde Présentation et contexte du projet : Avec ses 230 hectares, déployé sur les trois communes de Talence, Pessac et Gradignan (d'où son nom), le campus TPG créé en 1968 est l'un des plus vastes d'Europe. Sa modernisation est prévue par le schéma directeur immobilier et d'aménagement de l'Université de Bordeaux. Celle‐ci passe entre autres par la valorisation des espaces publics qui parsèment le campus et notamment par une densification des plantations afin d’intégrer au mieux les nouveaux bâtiments (H.Q.E) dans un contexte très urbain. Pour ce projet, l’agence TER est missionnée pour donner des prescriptions urbaines et paysagères. Détail de la mission : Mon travail s’est porté sur l’élaboration d’une stratégie végétale pour les différents milieux du site du campus (cf. annexe 1). Corridors, milieux de lisières, cœurs d’îlots, noues paysagères, boisements de feuillus, boisements de résineux, cheminements, milieu urbain, prairie hygrophiles* et mésophiles* sont autant de milieux pour lesquels j’ai composé une palette végétale. Le parti pris s’est porté sur le choix d’espèces principalement indigènes*, de préférence à caractère non‐invasif et adaptées aux caractéristiques du climat bordelais (de type océanique aquitain avec un bon ensoleillement). Hormis les projets dont la thématique végétale est très singulière (zoo de Maubeuge, Jardin de la cour de justice de Doha au Qatar), le positionnement de l’agence TER dans le choix des essences végétales va, dans la mesure du possible, dans le sens du caractère indigène de celles‐ci. Ce positionnement inscrit davantage les projets dans une démarche d’aménagement durable. Un travail de recherche sur des supports aussi variés qu’internet, des catalogues de pépinières, des inventaires floristiques régionaux mais aussi une mobilisation des connaissances personnelles a été nécessaire pour définir les palettes végétales. Une attention toute particulière s’est portée sur le choix des essences des cœurs d’îlots, pour lesquels la plantation de vergers de fruitiers anciens ou rares a été proposée. Ainsi, une sélection de cultivars traditionnellement conduits dans le Bordelais (vignes et figuiers) figure dans la palette végétale. Pour la sélection végétale des corridors, il s’agissait de densifier un cordon boisé clairsemé, en y introduisant des espèces représentatives des trois strates ‐ basse, intermédiaire (arbustive) et haute (arborée) – avec l’introduction d’espèces persistantes. Ces corridors assureraient, à terme, la diffusion des espèces floristiques et faunistiques. Le parc du campus accueillerait également des boisements ponctuels d’essences feuillues, représentatives du milieu de chênaie‐charmaie typique des plaines aquitaines, ainsi que des 25 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Documentt 27 : Palettee végétale co onstituée d’eespèces herb bacées et viv vaces mésopphiles Documen nt 28 : Palettte végétale cconstituée d’’espèces hyg grophiles pou ur la créationn de noues p paysagères 26 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 boisements de résineux tels qu’on en trouve dans les plaines côtières atlantiques (Landes). Ici aussi, les trois strates végétales sont bien représentées. Les prairies mésophiles (cf. document 27) et hygrophiles constituent des milieux plus ouverts, ponctuellement réhaussés de fruticées. Dans le cas précis de la prairie hygrophile, il s’agissait de tirer parti d’une étendue où la nappe est affleurante, offrant des conditions très particulières que seule une végétation adaptée est en mesure, à terme, de coloniser. La recherche s’est donc porté sur l’étude de la flore inféodée aux zones humides de la région (estuaire de la Gironde). Les noues paysagères (cf. document 28) qui assureront la collecte et la percolation des eaux de ruissellement sur le Campus, seront implantées le long des cheminements ainsi qu’aux abords de la nouvelle ligne de Tramway qui desservira le nord du site. Elles constituent un milieu spécifique, qui connaît des alternances marquées de période humides et sèches. Cependant, le caractère en creux des noues et la densité végétale qui s’y trouve garantit un milieu presque toujours frais. La sélection s’est donc portée sur des arbustes hygrophiles (Frangula alnus, Salix sp.), ainsi que des plantes hélophytes et des vivaces de milieu humide pouvant tolérer les variabilités hygrométriques saisonnières (Carex sp., Equisetum sp., Lythrum salicaria…). Envisagées à des endroits stratégiques (talus autoroutier au sud du Campus, interface avec la ville et bordures naturelles), des milieux de lisières constitueront, à terme, des réserves de biodiversité au sein du Campus. Ce sont en effet des zones d’intérêt écologique majeur, dans la mesure où elles offrent des conditions optimales d’habitat pour la faune et la flore indigènes. On y retrouve les trois strates de végétation, aves les essences locales très bien représentées. Le talus autoroutier présente un cordon boisé discontinu qu’il convient d’étoffer, afin de satisfaire tant à l’esthétique visuelle qu’à son rôle d’isolation acoustique. Ainsi, ma sélection s’est portée sur des essences de résineux persistants (Pinus sylvestris et nigra) et de feuillus (Celtis australis, Sorbus aria), avec une strate arbustive et basse pour densifier les plantations et renforcer l’effet d’écran escompté. Les autres lisières sont traitées de façon moins dense, avec des essences à fleurs (Crataegus laevigata, Prunus avium) pour la lisière urbaine et des essences d’aspect plus « rustique » (Corylus avellana, Buxus sempervirens, Papaver rhoeas) pour les bordures dites naturelles. Enfin, Les espaces viaires (cheminements, abords de la voie de tramway) nécessitent des essences assurant confort climatique (ombrage) et esthétique. Ponctuellement, l’alignement d’arbres stricto sensu s’enrichit d’une végétation plus variée, avec l’introduction d’arbustes à fleurs et à fruits. 27 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 29 : Deux perspectives de projets de l’agence TER : à gauche, un éco‐quartier à Saint‐Denis (93), à droite, le parc écologique du peuple de l’herbe à Carrières‐sous‐Poissy (78) Document 30 : Le plan guide du futur éco‐quartier de Mantes‐la‐Jolie Document 31 : Ambiance sur les bords de Seine 28 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 C) La stratégie environnementale: Conseils, mesures compensatoires et établissement de plans de gestion La réflexion autour de la stratégie environnementale devient incontournable dans tous les projets d’aménagement urbain et paysager. En effet, l’engouement récent pour les parcs écologiques, à contre‐courant de la conception d’un parc qui était jusqu’alors admise, mais aussi les projets d’éco‐quartiers (cf. document 29) qui fleurissent un peu partout, sont autant d’indicateurs que les enjeux environnementaux sont au cœur des projets. L’exemple du parc écologique du Peuple de l’herbe à Carrières‐sous‐Poissy dans les Yvelines (cf. document 29) qui préservera de l’urbanisation 112 hectares de friches à la biodiversité exceptionnelle, ou encore du Parc des Docks de Saint‐Ouen (93) qui intègre des aménagements à forte valeur écologique et dont la réalisation (en cours) peut se prévaloir d’un impact environnemental moindre, sont les chantiers phares conduits par l’agence TER. La stratégie environnementale recouvre des enjeux aussi variés que l’inventaire floristique et faunistique du site impacté par le projet, la prise éventuelle de mesures compensatoires en cas d’incidence directe du projet sur le milieu, mais aussi la gestion des eaux de pluies, des cheminements, des équipements et aménagements liés aux activités humaines, ou encore la planification de la gestion futur du site avec par exemple l’établissement d’un plan de gestion. C’est donc une dimension transversale qui imprègne toutes les étapes d’un projet, depuis sa naissance dans l’esprit de ceux qui l’initient, jusqu’à sa réalisation et a fortiori durant toute sa « vie ». Les deux projets que j’ai choisi de présenter afin d’illustrer cette mission qui m’a été confiée sont particulièrement concernés par la démarche environnementale, puisque l’un deux en tire sa thématique et l’autre nécessite de s’y intéresser du fait des enjeux sui en découlent. a) Eco‐Quartier fluvial, Mantes‐la‐Jolie, Yvelines Présentation et contexte de la mission : Sous l’impulsion l’Etablissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA), un nouveau quartier va voir le jour à l’horizon 2020, à l’ouest de l’agglomération mantaise, entre Rosny‐sur‐Seine et Mantes‐la‐Jolie. Un quartier qui inventera un nouveau mode de vie, respectueux de l’environnement et répondant aux besoins des familles (cf. document 30). Sur un vaste périmètre d’étude de 220 hectares, en bord de Seine sur les communes de Mantes‐la‐Jolie et Rosny‐sur‐Seine, 120 hectares seront aménagés et une grande palette d’usages pourra être développée. L’objectif, pour les élus, est d’y créer un quartier animé, accessible à tous, qui renoue avec le fleuve et ses bassins (cf. document 31), à travers des ambiances et une qualité de vie exceptionnelle, profitant de cet enchaînement inédit d’espaces ouverts. 25 % d’espaces seront consacrés aux logements, équipements publics, 29 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 32 : N Noue de récuupération de es eaux de plluie sinuant entrre les immeu ubles d’habittation 30 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 équipements sportifs et de loisirs, commerces, services…et 75 % seront dédiés aux espaces publics : parcs, jardins partagés, espaces de nature (cf. document 32), port de plaisance, desserte en transport en commun efficace, liaisons douces et cheminements. Le projet accueillera à terme environ 5 000 logements et devrait permettre la création d’environ 1000 emplois et une activité économique de la filière loisirs / nature. L’Eco‐ Quartier fluvial permettra aux futurs habitants, riverains et usagers de bénéficier de 4 ambiances différentes dans 4 quartiers animés ayant chacun leurs caractéristiques spécifiques (la présence du fleuve / le port, ses quais et son animation / les bois et le bassin d’aviron / les grands espaces de nature), tous desservis par un transport en commun efficace. Il doit devenir un lieu majeur d’attractivité pour le Mantois et au‐delà, autour du sport, de la nature et des pratiques fluviales. Le site de l’Eco‐Quartier fluvial, est une ancienne gravière aujourd’hui en friche et difficile d’accès. La Seine complète cette ouverture exceptionnelle sur le grand paysage. C’est également un des axes majeurs du développement du Grand Paris, depuis la capitale jusqu’au port du Havre. Le projet est pour le moment au stade PRO. Cependant, c’est au stade AVP que je suis intervenu. Détail de la mission : Mon travail s’est porté premièrement sur l’établissement d’un plan de gestion, à intégrer à la plaquette de présentation, afin que la maîtrise d’ouvrage puisse déterminer la nature des interventions qui incomberont aux équipes chargées de l’entretien futur du quartier. L’objectif est aussi de faire ressortir les coûts que peuvent représenter ces interventions d’entretien. Il s’agit d’un premier jet, qui n’a pas vocation à être aussi détaillé et précis que celui qui sera joint à la phase PRO. Dans la mesure où le futur quartier intégrera des espaces aux usages très variés (parvis commerciaux, logements, voiries, circulations douces, espaces verts naturels…) et que la thématique est clairement tournée vers l’écologie, c’est tout naturellement vers une proposition de gestion différenciée que je me suis orienté. La gestion différenciée des espaces verts urbains consiste à adapter l’entretien des espaces en fonction de leur nature, de leur situation et de leur usage. Elle vient d’une prise de conscience que biodiversité et entretien ne sont pas incompatibles et que sécurité et aspect esthétique ne sont pas synonymes d’éradication de la biodiversité spontanée. Elle prescrit également des solutions alternatives aux techniques actuelles dont certaines sont polluantes et dangereuses pour la santé. Sans pour autant viser le « tout écologique », peu réaliste en situation fortement urbanisée, il s’agit d’intégrer des préoccupations environnementales au modèle horticole standard et de créer de nouveaux espaces plus libres, adaptés à une utilisation contemporaine aux fonctions plus variées (loisirs familiaux, pratiques sportives, éducation à l’environnement, recherche de calme et 31 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 33 : Eco‐pâturage‐ Entretien des remparts de la citadelle Vauban à Lille (59) par des moutons de Soay. 32 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 de tranquillité…). La gestion différenciée assure ainsi un équilibre entre : accueil du public / développement de la biodiversité / protection des ressources naturelles. Dans le cas de l’éco‐quartier fluvial, l’enjeu de la mise en place de ce type de gestion est d’autant plus important que le site présente des surfaces considérables d’espaces faiblement aménagés mais néanmoins proche d’environnement urbain. De plus, le site comprend une multitude de milieux différents aux enjeux écologiques variables. Enfin, il s’agit de ne pas appliquer le même type de gestion pour les espaces publics à l’intérieur des quartiers que pour les espaces naturels fréquentés ou encore les espaces sauvages et éloignés. Les différents types de gestion permettent également de créer des écosystèmes différents et donc d’accueillir une flore et une faune diversifiée. L’inscription de ces mesures dans un plan de gestion permet d’assurer leur suivi sur le long terme. La première étape a été l’analyse d’une ébauche de plan de gestion effectuée par un chargé de projet. J’ai alors produit un document reprenant point par point les différentes entités qui composent le site en y apportant des suggestions éventuelles pour une meilleure lecture de celui‐ci (cf. Annexe 2). Le premier plan de gestion prévoyait 4 niveaux de gestion, avec un niveau intermédiaire entre la gestion rustique et la gestion jardinée. Ce qui, à mon sens, rendait complexe la lecture et la mise en place future du plan de gestion. Ainsi, j’ai défini trois niveaux de gestion (Codes 1,2 et 3) dont la hiérarchie est la suivante : Code 1 : Gestion jardinée L’aspect entretenu et soigné de ces espaces reste prédominant. Exemple : réseau viaire, squares, terrains de sport, espaces de jeu Code 2 : Gestion rustique Espaces aménagés à l’aspect naturel. Les intrants sont réduits au maximum pour approcher le « zéro‐phyto ». Encouragement du développement de la flore indigène. Exemple : noues, bassin de récupération des eaux de pluie, liaisons douces, coulées vertes Code 3 : Gestion naturelle Accompagnement de la nature et encouragement systématique de la flore indigène spontanée L’entretien est très ponctuel et se limite à la mise en sécurité et la limitation de la flore invasive. Exemple : Zones humides, berges, prairie sèche, sentier forestier, boisements naturels De même j’ai redéfini les différents milieux en apportant des précisions éventuelles sur les usages qui en seront faits, ainsi que sur les interventions et autres soins à prodiguer. La gestion des pâturages extensifs qui seront mis en place m’a amené à effectuer des recherches sur l’éco‐pâturage (cf. document 33) et ainsi d’apporter des précisions qui pourront être réutilisées afin de sensibiliser aux principes de la gestion différenciée, les riverains ainsi que les équipes qui seront en charge de l’entretien. Par ailleurs, j’ai suggéré de 33 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Doccument 34 : exemples dee mesures co ompensatoirres 34 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 regrouper les entités « Boisements naturels avec gestion des espèces invasives » et « boisements naturels » sous le même code de gestion (code 3 – Gestion naturelle), ce qui n’était pas le cas dans la version précédente. La gestion des plantes invasives doit, à mon sens, être une priorité sur l’ensemble du site dans la mesure où les essences indésirables, si elles sont circonscrites à certaines zones, auraient tendance à poursuivre leur expansion de façon plus fulgurante aux autres zones (cas de Fallopia japonica, Robinia pseudo‐acacia et Ailanthus altissima qui sont présentes sur le site). L’étape suivante a été l’établissement du plan de gestion sous forme de tableau (cf. Annexe 2), à intégrer dans la plaquette de l’AVP. J’ai donc réalisé un plan de l’éco‐quartier sur lequel j’ai fait ressortir les différents entités, en reportant la légende dans le tableau, accompagnée d’une description précise de la nature des interventions, la période de celles‐ci, leur fréquence, la surface de la zone à traiter ainsi qu’une indication approximative du coût. Des modifications ayant été apportées au projet par la suite, le code 1 de la gestion différenciée n’a pas été retenu pour cette phase AVP, dans la mesure où les quelques espaces qui y étaient soumis (hors réseau viaire et espaces interstitiels des îlots de bâtis) seront finalement gérés selon le code 2 de la gestion dIfférenciée. Ma seconde contribution a été de rédiger deux notes et réaliser un document graphique : La première concerne les mesures compensatoires pour la faune à apporter en phase de chantier et d’exploitation ainsi que les interventions de valorisation écologies à apporter (note ci‐après + document graphique qui l’illustre en Annexe 3) La seconde concerne une réflexion sur le plan d’éclairage de l’éco‐quartier qui devra être adapté aux enjeux environnementaux Mesures pour la faune en phase de chantier et d’exploitation Les emprises du chantier doivent se limiter au strict nécessaire pour ne pas engendrer une consommation excessive de l’espace et des impacts indirects sur la faune. Pour cela, les zones les moins sensibles (absence d’espèces patrimoniales) sont identifiées. La conservation des espèces localement présentes permet, d’une part, de garantir la qualité du couvert végétal par le maintien d’espèces adaptées aux conditions climatiques et édaphiques locales, et d’autre part, de conserver un habitat naturel favorable aux espèces faunistiques et floristiques. Cette mesure peut notamment cibler des espaces de prairies, de friches héliophiles ou de boisements au Sud du site. L’installation de barrières anti‐retour en phase de chantier a la vocation d’empêcher la petite faune de pénétrer sur les zones de chantier pendant la durée des travaux et donc de réduire la mortalité d’individus en phase mobile (reproduction, dispersion...). La mise en place de passages à petite faune (batrachoduc...) (cf.document 34) peut nettement améliorer les fonctionnalités écologiques et évite la surmortalité de la petite faune due aux collisions avec les véhicules (durant la phase de chantier et d’exploitation). 35 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 36 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 La mise en place de zones de refuges et de zones de pontes pour les reptiles permet d’éviter (ou fortement réduire) les impacts par collisions sur le groupe des reptiles en « aménageant des sites de pontes spécialement conçus sur les bordures de routes, de préférence des 2 côtés. Les populations sont en effet centrées sur ces zones de ponte, qui canalisent les déplacements des animaux. Si ces derniers trouvent des zones de reproduction sans s’exposer à la traversée d’obstacles tels que les routes, la mortalité des animaux se déplaçant devrait être réduite, ce qui est surtout souhaitable sur les petites routes traversant des milieux favorables à ces espèces. » Le dispositif se présente comme un carré de 5 m de côté entouré d’un mur de pierres sèches de 1.50 m de hauteur, comblé de matière organique sèche pas trop tassée (fumier, compost) et recouverte d’une bâche. L’aménagement doit être connecté aux haies et fossés existants pour faciliter son repérage par les animaux. Concernant les amphibiens, les habitats aquatiques et habitats terrestres ne seront que peu fragmentés par des voiries. Toutefois, la mare abritant les Tritons palmés sera à proximité directe des futurs aménagements et les mares sont de très faibles surfaces sur le site. Les seuls habitats aquatiques disponibles sur le site sont les différents bassins artificiels (aviron, pêche) et la Seine ; tous ces milieux étant défavorables à la présence d’espèces d’amphibiens non ubiquistes. L’objectif de cette mesure est donc de récréer des mares afin d’augmenter la surface favorable en milieux de reproduction et éviter des déplacements qui pourraient occasionner des collisions. Interventions de valorisation écologique (cf. Annexe 3) Ces interventions « d’intensification » écologique prennent place sur des zones de faibles enjeux écologiques ou moyens. Elles ne remplacent donc pas des milieux riches préexistants mais apportent bien de nouvelles valeurs écologiques au site. Ces mesures visent la recréation d’habitats favorables aux espèces impactées. Elles pourraient notamment concerner l’espace situé au Sud de l’aire d’étude, dont la restauration offrirait une alternative non négligeable aux territoires détruits dans le cadre du projet. La recréation de friches prairiales avec des secteurs arbustifs (fruticées) permettrait une réinstallation progressive des espèces dont les habitats ont été touchés par le projet. Cette mesure s’intéressera notamment à : • l’amélioration de la naturalité du site via le remplacement progressif de la bande tampon de boisements rudéraux bordant la route départementale par des boisements adaptés et naturels ; • la récréation de milieux favorables (fruticées, friches arbustives et friches herbeuses) en lieu et place des milieux rudéraux situés au sud‐est du site. Le but de ces mesures est donc de préserver ce rôle de tampon tout en conférant aux boisements un caractère naturel et maximiser leur intérêt écologique. 37 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 38 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Un plan d’éclairage adapté aux enjeux environnementaux A propos de l’éclairage du futur quartier, trois points sont à prendre en considération tant dans la conception même du projet que dans le choix du matériel : la hiérarchisation des intensités lumineuses, les couleurs et l’orientation des luminaires. Le plan d’éclairage (cf. Annexe 4) fait figurer la stratégie d’éclairage adaptée pour le quartier. Les intensités lumineuses sont hiérarchisées en fonction des enjeux urbains et naturels. En effet, les espaces fortement éclairés sont concentrés dans le strict périmètre des quartiers. Dans les espaces à forts enjeux écologiques sont ménagées de larges zones d’ombre de sorte à ne pas impacter la faune. Cependant, pour répondre à des questions de vie nocturne du quartier, les axes piétons majeurs (les deux grand axes : Jetée et chemin du parc des Berges) sont éclairés. Les intensités lumineuses seront néanmoins raisonnées, les couleurs émises seront adaptées et le matériel pourra être programmé pour s’éteindre à une certaine heure de la nuit (respect du cycle biologique des chiroptères par exemple). Les spectres d’émissions dans les ultraviolets sont néfastes pour les insectes et la faune nocturne. Il faut donc choisir préférentiellement des lampes avec un spectre lumineux jaune pour les espaces ne nécessitant pas la présence de lumière « normale » pour la bonne circulation en milieu urbain. L’impact du projet par dérangement sur les populations locales d’insectes et de chiroptères s’en trouvera réduit. Afin de limiter la pollution lumineuse, une attention particulière peut être également portée à l’orientation des luminaires, en évitant les pertes lumineuses (éclairage vers le haut) et en concentrant, au contraire, l’éclairement vers le sol. b) ZAC Campus Grand Parc, Villejuif, Val de Marne Présentation et contexte de la mission : Lancé en 2006 par la communauté d’agglomération du Val de Bièvre(CAVB), le programme également connu sous le nom de Cancer Campus vise à faire émerger un vaste parc de recherche et d'innovation autour de l'Institut Gustave‐Roussy (IGR), premier pôle européen de lutte contre le cancer basé à Villejuif. L'ambition des est de faire de ce territoire de 70 ha un pôle de référence internationale dédié à la cancérologie. Parallèlement à l’émergence de ce projet scientifique d’envergure internationale autour de la santé, la ZAC Campus Grand Parc entend aussi s’inscrire dans un programme de haute qualité urbaine et sociale entouré d’un grand parc paysager lui conférant un caractère unique (Le parc des Hautes Bruyères). Ainsi, l'opération d'aménagement prévoit, en plus de la construction de bâtiments scientifiques et universitaires, des locaux pour les entreprises, des services, des équipements publics et des logements en articulation avec la future gare de métro IGR du Grand Paris 39 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 35 : Vue en 3D de la future ZAC Campus Grand Parc et de la trame verte Document 35 : Vue 3D du projet du Campus grand Parc à l’horizon 2018 reconstituée Document 36 : vues du parc départemental des Hautes Bruyères 40 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Express qui sortira de terre à l’horizon 2018. C'est tout un nouveau quartier qui émerge à Villejuif (cf. document 35). Les atouts de ce site unique en Ile‐de‐France sont nombreux : disponibilité d'un important foncier, présence d'un centre hospitalier et scientifique de premier plan, présence du Parc départemental de 14 hectares (cf. document 36) ainsi que la proximité de Paris. Dans le cadre de ce programme, l’Agence TER est chargée de l’aménagement des espaces publics du futur quartier (voiries, liaisons douces, espaces verts, mobilier urbain), ainsi que de celui des abords du fort de la Redoute, une caserne militaire posée sur le point culminant du Val de Marne (111m). Détail de la mission : Le parc des Hautes Bruyère qui sera le poumon vert du futur quartier est directement impacté par les aménagements prévus, notamment au niveau de la future gare du Grand Paris Express. Son percement, à 60m sous terre, tronquera la partie nord du parc. Or, celui‐ci abrite des espèces animales et végétales rares ou menacées dont l’habitat serait détruit. Pour la mission qui m’a été confiée j’ai travaillé en partenariat avec le cabinet Urban‐Eco, qui est un atelier d’ingénierie et de concertation entre l’homme et la nature, apportant aux Maîtres d’oeuvre (en l’occurrence ici la SADEV 94 qui pilote le projet) un partenariat spécialisé et des solutions techniques pour l’intégration des enjeux sociaux et environnementaux dans les projets d’aménagement durable. Suite à l’étude d’impact réalisée par Urban‐Eco, il ressort que le projet va impacter une zone semi‐naturelle dans laquelle se développent au moins 14 espèces végétales et animales d’intérêt patrimonial dont au moins 5 sont protégées (cf. document 37): L’Azurée des cytises (un lépidoptère inféodé aux fabacées) Le Conocéphale gracieux (un orthoptère) Le Lézard des murailles Le Crapaud calamite La grande douve (une renonculacée du genre Ranunculus) Les principes de l’étude d’impact fournie par Urban‐Eco préconisent : De minimiser la destruction des milieux et des espèces (cf. document 38) De proposer des mesures compensatoires en cas de destruction des milieux et des espèces. En cas de destruction d’habitats et d’espèces protégées, il faut faire une demande de dérogation auprès de la DRIEE qui va étudier le dossier (dans un délai de 2 à 3 mois) et qui, selon le cas, déposera le dossier auprès du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) qui donnera un avis favorable ou non (dans un délai de 3 à 6 mois). 41 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Document 37 : De hautt en bas et de hauche à droite : L’A Azurée des cytises, le CConocéphale e gracieux, la grande D Douve Docu ument 38 : La a friche hélio ophile et la m mare, deux h habitats du parc des Haautes Bruyère es impa actés par le p projet de la ZZAC. 42 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Le contenu du dossier de demande de dérogation doit figurer les éléments suivants : Une présentation et justification du projet où le demandeur doit démontrer qu’il a mis en œuvre tous les moyens pour éviter de demander une dérogation (absence de solutions alternatives) et présenter de façon concise les principales caractéristiques du projet. Une description de l’impact du projet sur le ou les espèces protégées concernées ainsi que sur leurs habitats. Des mesures compensatoires, leur description détaillée ainsi que leur coût et les garanties de leur réalisation. Une conclusion sur le maintien dans un état de conservation favorable des populations des espèces concernées après application de ces mesures. Arrivant à la fin de mon stage, j’ai seulement pu rédiger la note définissant de façon détaillée les intentions du projet (cf. Annexe 5) et les habitats qui seraient impactés, afin qu’Urban‐ Eco puisse réfléchir à des mesures d’évitement et de réduction de l’impact du projet sur l’environnement, ainsi qu’à leur faisabilité technique. L’étape suivante est la soumission du dossier de dérogation auprès de la DRIEE. D) Le suivi de chantier a) Parc des Docks, Saint‐Ouen, Seine‐Saint‐Denis Présentation et contexte de la mission : Lorsque l’agence TER assure aussi la maîtrise d’ouvrage d’un projet, le suivi de chantier est assuré par le ou les chargés de projets concernés. C’est le cas pour le parc des Docks de Saint‐Ouen, qui est le grand chantier de parc urbain du moment. Au cœur d’un vaste projet s’étendant sur 100 hectares qui vise à développer un quartier de vie innovant en matière de qualité urbaine et environnementale, de diversité fonctionnelle et sociale et de continuité urbaine, le parc des Docks est la première étape du projet et fait d’ores et déjà figure de poumon vert de ce futur quartier. Sur 9 hectares, il offre aux audoniens un lieu de vie résolument tourné vers la Seine, avec des équipements tels que des jardins partagés, un rucher, des serres froides pédagogiques, ou encore des vastes étendues de prairies. Non seulement il connecte la ville au fleuve par 43 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 39 : vu ue 3D du quaartier des Do ocks qui s’arrticule autouur du parc Documentt 40 : deux d des programm mations phaares du parc : les jardins partagés ett l’ouverture sur les berg ges de Seine Document 42 : contrô ôle des planntations d’orrangers dan ns la grande e serre Docum ment 41 : Zoom Z sur le l plan de plantaation des jarrdins partagés 44 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 l’aménagement des berges, mais il fait également entrer le fleuve dans la ville en ce qu’il fait la part belle à l’eau qui est très présente dans le projet (cf. documents 39 et 40). Le chantier est divisé en 6 tranches d’exécution pour une livraison complète prévue au printemps 2014 et c’est sur la première tranche que je suis intervenu. Détail de la mission : Première visite « terrain », mon travail a consisté en un contrôle des plantations de la première tranche (terrasse fraîche, Noue sauvage et jardins partagés). L’entreprise chargée des plantations, LACHAUX Paysage, s’appuie sur les carnets de détail de plantation fournis par l’agence TER pour implanter les végétaux (cf. document 41). J’ai effectué plusieurs passages, durant lequel j’ai rédigé une note de réserve (cf. document 42). Le débourrement ayant pris du retard sur certains massifs, des passages supplémentaires ont été nécessaires pour pouvoir identifier les végétaux plantés. Des renvois en pépinières ont également été faits quand les sujets ne correspondaient pas aux forces/tailles escomptées Au milieu de ma période de stage, on m’a confié la rédaction du plan de gestion sur 5 ans du parc des Docks. Les projets en Chine étant très chronophages, je n’ai malheureusement pas pu m’y consacrer. 45 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 43 : Situation de Roubaix dans la métropole Lilloise Document 44 : Un bel exemple de reconversion du patrimoine roubaisien : Le musée de la piscine. Document 45 : Façades 19ème siècle témoins de la prospérité passée de la ville Document 46 : Le quartier de l’Union, ambitieux projet de reconversion urbaine 46 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 III. Le quartier Campus Gare de Roubaix : du corridor écologique aux impératifs urbains Note : Dans la mesure où mon stage n’a pas consisté à suivre de manière continue et approfondie un projet en particulier mais plutôt à intervenir ponctuellement sur une grande variété de projets, j’ai choisi d’en développer un qui m’a particulièrement intéressé, dans la mesure où il recouvre des enjeux urbains, paysagers, sociaux, économiques et environnementaux très différents mais pas forcément incompatibles. A) Roubaix, de la désindustrialisation à la révolution culturelle Située à quelques kilomètres de la frontière belge, la ville de Roubaix est la deuxième ville de la région Pas‐de‐Calais par sa population (95000 habitants). Elle est au cœur d’une vaste agglomération qui s’articule autour de Lille qui en est le moteur économique (cf. document 43). Autrefois prospère grâce à l’industrie textile dont elle fut la capitale mondiale au début du XXe siècle, la ville a subi de plein fouet la désindustrialisation des années soixante‐dix qui la porte aujourd’hui au rang de commune la plus pauvre de France. Le taux de chômage est aujourd’hui très élevé et près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui a valu à la commune le classement de 70% de son territoire en zone urbaine sensible (ZUS). Les inégalités sociales y sont également très élevés et fortement « sectorisées ». Par ailleurs, la commune est très densément habitée et a souffert de profondes séquelles de l'industrie lourde et des deux guerres mondiales. Du fait de la forte densité du bâti, le déficit d’espaces‐verts est marqué avec 160 hectares d’espaces verts en 2012, soit environ 10m² par habitant. Pour autant, Roubaix dispose de nombreux atouts. Certains quartiers présentent une architecture singulière avec un ensemble de façades du 19ème siècle très bien conservé (cf. document 45) et le patrimoine architectural hérité de l’essor industriel passé de la région offre des volumes et des potentialités importantes De même, la situation de la ville au cœur d’un tissu urbain continu depuis le sud de l’agglomération lilloise jusqu’aux communes belges frontalières, favorise les échanges grâce à une excellente desserte. Le métro de Lille essaime la ville de 6 stations et Roubaix dispose également d’une gare ferroviaire qui assure la liaison avec les principales villes de la région. Partant de ce constat, la politique de la ville va depuis quelques années dans le sens d’un développement de nouvelles filières économiques (via la mise en place en place d’une zone franche en centre‐ville) et mise beaucoup sur l’offre culturelle. Ainsi, d’anciens bâtiments industriels ont été reconvertis en Musée (La Piscine, Musée d’art et d’industrie) (cf.document 44). 47 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Document 47 D 7 : le quartieer de la gare tel qu’il app paraît a aujourd’hui a avec la gare au centre‐d droit de l’ima age Documeent 48 : Vuee 3D du futtur quartier de la gare e avec toute es ses progrrammationss (le pôle universiitaire à droitte) 48 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Par ailleurs, la politique de la ville en matière d’urbanisme va dans le sens d’une reconquête active du centre‐ville, d’une rénovation de ses quartiers et d’une requalification de ses friches industrielles (cas du quartier de l’Union qui est des plus ambitieux chantiers urbains à l’échelle régionale) (cf. document46). Pôles universitaires, quartiers de logements, complément de l’offre de transport et création d’espaces verts éco‐gérés sont au cœur des projets impulsés par la ville et répondent tant aux fortes attentes sociales qu’à la nécessité d’inscrire celle‐ci dans une dynamique d’aménagement durable. Les problématiques évoquées ci‐avant sont parties prenantes du projet sur lequel j’ai été amené à travailler. B) Un projet de reconversion urbaine d’envergure Le quartier Campus Gare de Roubaix s’articule autour de la gare Jean Lebas à proximité directe du centre‐ville. Dans la continuité des chantiers qui essaiment aujourd’hui la ville, celui‐ci revêt cependant un caractère particulier. S’intégrant dans le projet de requalification du quartier de la gare et des rives de la voie ferrée qui le traverse du nord au sud, le projet vise à développer un nouveau quartier de 23 hectares autour de la gare selon des principes d’urbanisme durable. Le site (cf. document 47) est actuellement occupé par des friches ferroviaires, industrielles et d’habitat. Les îlots situés au nord de la gare ont été identifiés comme secteur prioritaire d’intervention, compte tenu de leur situation centrale, de leur faible occupation, de leur visibilité depuis l’entrée de ville. Le projet vise à implanter un campus universitaire (antenne de l’université de Lille 3), des locaux de vie étudiante, des logements (y compris sociaux et étudiants), une pépinière d’entreprises ainsi que des espaces verts. Il s’agit donc de garantir un vrai "morceau de ville" contribuant à la mixité fonctionnelle du secteur et à une plus grande mixité sociale. Une orientation forte de la réflexion urbaine menée par les différents acteurs du projet (l’agence TER est en charge de l’aménagement des espaces publics) a été la volonté de développer un nouveau quartier mixte et attractif autour de la gare de Roubaix, qui puisse être une vitrine du dynamisme de de la ville sur les plans économiques, culturels, urbains, patrimoniaux, paysager et environnementaux. Le projet s’inscrit également dans une stratégie d’image et d’attractivité avec une volonté forte de rayonnement à l’échelle régionale mais aussi nationale et internationale (cf. document 48). Le nouveau quartier mixte qui sera conçu selon des principes d’urbanisme durable sera traversé par une promenade urbaine adossée à la voie ferrée dont les talus boisés constituent naturellement un corridor écologique intégré à la trame verte roubaisienne. L’enjeu est double : Contribuer au développement de la biodiversité en ville et offrir aux roubaisiens les espaces d’agrément qui leur font aujourd’hui défaut (cf. document 49). 49 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 49 : Photos personnelles de l’existant. Le caractère discontinu du corridor écologique que constitue le talus ferroviaire est bien visible. 50 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 a) Les acteurs du projet Lille Métropole Communauté Urbaine : Maîtrise d’ouvrage SEM Ville renouvelée : Aménageur du projet ‐ Opérateur de développement local au service des collectivités Réseau Ferré de France (RFF) : Propriétaire et gestionnaire de la voie ferrée et des talus Panerai‐Petermüller : Agence d'architecture d'urbanisme et de paysage chargée de l’étude pré‐opérationnelle Saison‐Menu : cabinet d’architecture – Chargé de l’étude des infrastructures publiques (bâtiment universitaire, logements étudiants) Agence TER: mandataire du projet sur les aspects urbains et paysagers Flore Baudelot: architecte DPLG, chef de projet. Arnaud Anger: paysagiste DPLG, chargé de projet. François Egreteau: infographiste Swandy Ali‐Belhadj L’Atelier d’Ecologie Urbaine (AEU): co‐traitant ‐ Bureau d’études qui développe une activité de consultants et d'ingénieurs conseils, dans les domaines de l'aménagement du territoire, de l'écologie opérationnelle et de la dépollution des eaux et des sols. Omnium Général d’Ingénierie (OGI) bureau d’études techniques infrastructures et hydrauliques. Les promoteurs immobiliers des bâtiments commerciaux et de logements à usage privés b) Les orientations de l’aménageur L’opérateur du projet, la SEM Ville renouvelée, indique dans son cahier des charges des orientations qui ont guidé notre réflexion. Elle souligne le constat que les différents sites du 51 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 50 : PPérimètre d’aménagem d ent de la co oncession Documen nt 51 : Dénoomination des d différents secteurs du projett 52 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 quartier de la gare dialoguent peu, notamment du fait de la présence de la voie ferrée qui créé une coupure physique entre l’ouest et l’est du quartier. Par ailleurs, les nombreuses friches, les parcs de stationnement successifs, nombreux et sous‐utilisés ainsi que les espaces publics peu mis en valeur, contribuent à créer une ambiance peu animée. Pour autant, la présence d’équipements publics (centre de formation), culturels (musée de la piscine à proximité) et sportifs de rayonnement régional voire national, le caractère paysager du site (trame verte) et la desserte exceptionnelle dont bénéficient le quartier (train, métro et bus) en font un secteur aux nombreux potentiels de développement sur le plan urbain, économique et paysager. Le périmètre de la concession (cf. documents 50 et 51) est divisé en plusieurs secteurs : L’îlot campus est inséré entre l’avenue des Nations Unies, la rue de l’Alma et la place de la gare. Ce secteur accueillait initialement les halles de la gare implantées autour de la cour de la petite vitesse (vaste espace pavé qui constituait autrefois le cœur du pôle ferroviaire). Depuis la fin des activités liées aux halles SNCF, la cour est fermée. La place de la gare constitue un pôle central desservi par les transports en commun (métro, le bus) mais également par des artères importantes de circulation (rue de l’alma et avenue Jean Lebas menant directement à l’hôtel de Ville). Le parvis principal sur le quel empiète le rond‐point est peu identifiable. Cependant, son orientation la déconnecte de la place Isabaert, à l’ouest, qui peine ainsi à trouver des usages. Le secteur de l’Ouest, bordé par la rue éponyme dessert l’îlot sur le côté ouest la voie ferrée. Le foncier, propriété de la ville, est aujourd’hui principalement constitué de friches ferroviaires qui constituent un véritable levier de développement pour le quartier à l’ouest de la gare. Le corridor écologique qui longe la voie ferrée est discontinu, peu valorisé et non accessible au public mais constitue un horizon vert au coeur du quartier (cf. document 52). Le travail sur le dialogue entre les différents secteurs doit tenir compte des qualités actuelles du site, soit : la perception du relief, la continuité d’espaces plantés, la présence de biotopes différentiés les relations visuelles existantes entre les quartiers de part et d’autre de la voie ferrée La programmation devra alterner bandes constructibles et jardins afin de favoriser une continuité du corridor écologique, mais devra aussi mettre à profit la desserte exceptionnelle du quartier qui est aujourd’hui sous‐exploitée en raison de la présence de friches et d’une succession de parcs de stationnement. Les futurs aménagements devront également les relations entre les deux « rives » de la voie ferrée et l’accès à la gare. 53 & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & Docum ment 52 : La rupture du u corridor éccologique qu ui suit le tra acé du taluss ferroviaire e est bien visible. 54 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Les formes urbaines dialogueront avec le patrimoine bâti et contribueront à la constitution d’un paysage vu du train qui affichera l’arrivée dans un centre‐ville dynamique. Le parti‐pris d’aménagement pourra ainsi se décliner à travers les propositions telles que: Fédérer les quartiers autour d’une promenade écologique continue aux ambiances diversifiées L’établissement d’un dialogue entre les quartiers riverains et cette promenade La mise en relation les deux rives par des espaces publics majeurs (parvis, espaces verts) La notion de développement durable est essentielle pour ce projet. D’une part en raison de l'impératif que représente aujourd'hui la mise en oeuvre des solutions de préservation de l'environnement, d’autre part parce que cet aspect du projet constitue un atout commercial pour les programmes immobiliers associés ainsi qu’une meilleure garantie de durabilité. Les considérations économiques, environnementales et sociales sont au cœur d’un aménagement durable. Elles se traduisent par l’accessibilité, la limitation des risques environnementaux, l’amélioration du cadre de travail, l’offre de services, la création d’emplois mais aussi les économies d’énergie, les énergies renouvelables ou encore l’amélioration de la biodiversité. La SEM indique les pistes techniques suivantes en matière de développement durable : La gestion des eaux pluviales et des eaux usées à travers le respect du cycle de l’eau, la mise en oeuvre des techniques alternatives, la réutilisation des eaux pluviales à l’échelle des parcelles et du site … La mise en oeuvre de matériaux innovants (enrobé basse température, revêtements dépolluants…) pour les revêtements des voiries et espaces publics. La mise en oeuvre de mobilier urbain économe en énergie et « éco‐labellisé » (candélabres solaires …). La gestion performante de l’éclairage public : optimisation des niveaux d’éclairement, choix de lampes performantes, maîtrise des durées de mise en service, mutualisation des moyens sur la zone. La limitation des surfaces imperméabilisées liées au stationnement au profit de la densité des constructions et du traitement paysager. C) Le projet : Concilier les impératifs urbains et environnementaux La mission qui m’a été confiée dans le cadre de ce projet s’est portée sur l’accompagnement du chargé de projet dans l’élaboration de la notice explicative du projet au niveau AVP. Il s’agissait de fournir à la maîtrise d’ouvrage une plaquette détaillée des intentions d’aménagement (cf. documents 53, 55 et 56) pour les espaces publics du futur quartier. 55 & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & Document 53 : Le plan ma asse du proj et de l’agence TER Document 54 : D 5 Princippe de difffusion du corridor éccologique jusque j danss la ville via une grradation viille/nature 56 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Ma contribution à la rédaction de la notice explicative s’est portée sur plusieurs points : Un rappel des enjeux et du contexte du projet Un rappel des fondements du projet Les représentations graphiques des intentions du projet Un focus sur chaque milieu (intentions paysagères, composition des palettes végétales) Un travail de préconisation paysagère pour les espaces privés Une ébauche de plan de gestion a) Le rappel des enjeux et du contexte du projet Deux enjeux d’importance égale orientent les principes d’aménagement du nouveau quartier de la gare : Un nouveau quartier pour des nouveaux habitants et usagers (bureaux, logements, université), une nouvelle densité humaine au sein d’un urbanisme volontairement dense. Le corridor écologique inscrit dans les priorités de la ville et de la communauté urbaine doit participer à la définition du nouveau quartier. Il engage dans cette perspective les espaces publics, les espaces privés et aussi l’architecture. Tous deviennent support d’une biodiversité utile et agréable à vivre. Ces deux enjeux, parfaitement compatibles, fabriqueront l’identité du secteur : un lieu urbain imprégné de nature. Le corridor est la composante singulière du quartier qui fédère cette dualité. Les espaces publics ont par ailleurs pour rôle de produire un cadre confortable et propice à la diversité des usages, de rendre lisible les déplacements en continuité avec l’existant. Sur cette base, l’imbrication ville/nature s’opère différemment selon les caractéristiques des secteurs : Par colonisation dans les espaces minéraux comme la cour de la petite vitesse (dans les interstices des murs et du sol et aussi sur les bâtiments). Par diffusion optimale du corridor sur les espaces publics et privés du secteur de l’Ouest et jusque dans la ville via des strates arborées, arbustives et herbacées, des zones humides, une nature à vivre (cf. document 54). Enfin, l’empreinte du passé industriel offre des identités singulières à l’îlot campus et au secteur de l’Ouest dont il faut s’emparer. b) Un rappel des fondements du projet Les fondements : 57 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 55 : P Plan masse zooomé du seccteur Campu us Docu ument 56 : P Plan masse zooomé du seccteur de l’Ou uest 58 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Un enjeu principal de l’aménagement des espaces publics sur le secteur campus gare est d’établir une cohérence d’ensemble en mettant en valeur les continuités et les singularités. Dans les espaces publics du secteur Campus Gare, ce n’est pas la hiérarchie du réseau viaire qui justifie des différences de traitement d’aménagement mais les singularités locales historiques et projetées. La cour de la petite vitesse n’a pas d’équivalent à Roubaix, le projet lui donne un nouveau rôle urbain entre place publique et coeur d’ilot universitaire. Son échelle, son histoire, son futur conduisent à un aménagement spécifique. L’autre point fort et singulier de l’opération est le corridor écologique qui imprègne tous les aménagements. Ainsi la place Isebaert associe la minéralité d’un sol (similaire à celui de la cour de la petite vitesse) à une séquence plantée qui prolonge le corridor. Le jardin propose un paysage de nature reconstituée autour du thème de l’écologie appliquée en milieu urbain. Dans ce contexte, les espaces viaires ne sont pas mis en valeur par le niveau de prestation mais par leur évolution spatiale. En effet, le retrait systématique des nouvelles constructions induit des trottoirs plus larges, dont les plantations diversifiées seront une marque forte du secteur Gare Campus. Matérialités : Le socle commun : c’est une surface minérale composée de pavés recyclés et de pavés bétons, plus ou moins colonisée par la nature. Il rassemble la cour de la petite vitesse et la place Isebaert, (peut être aussi les abords du parking Silo). Les espaces courants : Les espaces viaires restent de facture simple : enrobé sur trottoir, bordure en béton, parking et chaussée en enrobé. Stratégie végétale : La diversité des plantations est toujours recherchée mais l’intensité de leur présence est adaptée à chaque situation. Les essences choisies représentent plus de 80% d’espèces régionales indigènes et développent des potentiels faune/flore en accord avec le corridor. On retrouvera le Merisier (Prunus avium) comme essence marquante et commune à chacun des sites (sauf la cour de petite vitesse). Il est choisi pour son caractère indigène, son adaptabilité aux différentes contraintes de sol et de climat, son intérêt pour la faune et enfin pour sa floraison printanière remarquable. Mobilier urbain : Une gamme commune de banc, corbeille, attache vélos /moto et potelets est proposée pour les espaces viaires: la rue de l’Alma, la rue de Mouveaux, la rue de l’Ouest et la place Isebaert. Il en va de même pour le mobilier d’éclairage avec des adaptations quand le mobilier existant est conservé. La cour de la petite vitesse et le jardin public sont équipés différemment, en cohérence avec leur spécificité. Le projet ne prévoit pas de grilles d’arbres mais privilégiera des plantations par semis au pied des arbres. Selon l’implantation des arbres sur trottoir ou entre les stationnements, les bordures seront en béton ou en cornière d’acier galvanisé. Les clôtures sont finalement le seul élément commun à toute l’opération par leur couleur et leur design créant ainsi une certaine unité. 59 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Doccument 57 : Situation d u corridor N Nord‐Campus dans le p projet et schéma person nnel de princcipe Documen nt 58 : Ambia ances Docu ument 59 : E Extrait de la p palette végé étale compossée pour le ccorridor‐Norrd 60 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 c) Les représentations graphiques des intentions du projet Pour accompagner la notice descriptive et faciliter la lecture des intentions paysagères, mon travail s’est également intéressé à la réalisation de pièces graphiques : Schémas d’intention (via le logiciel Illustrator) Zoning Croquis à la main (Illustrator) Perspectives d’ambiance (Photoshop) d) focus sur chaque programmation (intentions paysagères, composition des palettes végétales, choix du mobilier et revêtement) Le travail s’est ici porté sur une présentation détaillée des différentes programmations identifiées dans les intentions paysagères. Au niveau du Secteur Campus : Le corridor Nord‐Campus La cour de la petite vitesse et le parvis de l’université Au niveau du Secteur de l’Ouest : La place Isebaert Le corridor strict Le jardin Au niveau des Espaces viaires : La rue de l’Alma La rue de l’Ouest La rue de Mouveaux Il s’agissait, en plus de préciser les intentions paysagères à l’échelle de chaque programmation, de proposer des palettes végétales, un panel de mobilier urbain ainsi qu’une indication des revêtements éventuels. Secteur Campus : Le corridor Nord‐Campus Le corridor nord‐campus (cf. document 57) constituera à terme un milieu de friche ferroviaire. Une végétation à dominante herbacée sera introduite (cf. document 58), ponctuée d’une strate arbustive caractéristique des milieux de friche. Quelques arbres prendront place dans la partie nord qui est la plus large. La création d’une petite dépression bénéficiera de la récurrence des pluies pour entretenir un milieu frais, favorable au développement d’une flore et d’une faune spécifiques. 61 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docum ment 60 : Sittuation de la l cour dee la petite vvitesse au seiin du sectteur campuss Docum ment 61 : enttre pavés bétton et naturre « colonisa atrice » Document 662 : Extrait d de la palette végétale poour l’habillag ge des façade es 62 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Afin de favoriser la venue d’espèces cibles, quelques installations de type nichoirs, pierriers, sablières ou encore tas de bois seront ponctuellement disposées. Cet espace ne sera pas accessible au public hormis dans le cadre d’interventions liées à l’entretien. Il conservera ainsi tout son potentiel de biodiversité. La palette végétale (cf. document 59) reprend des espèces indigènes bien adaptées au climat roubaisien et présentant un intérêt pour la faune. La strate arborée sera composée d’essences « champêtres » telles que Prunus avium, Acer campestre ou encore Sorbus aucuparia. Une strate arbustive composée d’essences fruitières telles que Corylus avellana, Prunus spinosa ou encore Rosa canina viendra ponctuer une prairie mésophile. Secteur Campus : La cour de la petite vitesse et le parvis de l’université : La cour de la petite vitesse (cf. document 60) est l’héritage d’une emprise logistique ferroviaire associée à des bâtiments de maintenance. La seule trace qui témoigne de cette activité est un parterre de pavés entre lesquels une végétation spontanée s’est développée. Le projet d’aménagement tient compte de cette valeur patrimoniale en conservant cet espace à dominante minérale dans lequel la nature s’invite. La création d’une nouvelle cour commune, entourée de programmations diversifiées, permettra de répondre aux nouveaux usages engendrés (desserte de l’université via le parvis éponyme, accès aux résidences étudiantes et aux bâtiments de bureaux, lieu de rencontre et de sociabilisation). Le parvis de l’université est un nouvel espace public du secteur de la gare. C’est un lieu charnière qui remplit plusieurs rôles. En créant un lien entre la rue de l’Alma et la cour de la petite vitesse, il inscrit cette dernière et sa programmation dans un itinéraire doux entre la place de la gare et l’avenue des Nations unies. C’est aussi, comme son nom l’indique, l’espace d’accès principal à l’université. Il permet aussi d’accéder aux bâtiments de bureaux au sud. Les cheminements périphériques en pied de bâtiment, ainsi que le parvis de l’université, seront traités en pavés béton, de façon à jouer sur les formats et sur l’orientation de la pause pour animer le sol. Dans la partie centrale, une partie des pavés d’origine est réutilisée (cf. document 61). Cette surface en légère pente a un rôle de stockage temporaire des eaux pluviales de la cour. Le centre de la cour constituera un bassin d’orage à ciel ouvert prévu pour stocker un volume correspondant à une pluie dont la récurrence est trentennale. Il s’agit de stockage temporaire et cet espace restera donc accessible la plupart du temps (cf. Annexe 6). La végétation apparaît ponctuellement, à travers la plantation de végétaux grimpants à l’assaut des façades (Humulus lupulus, Lonicera peryclimenum) (cf. document 62), dans la jointure des pavés ou encore sur le mobilier urbain (modules enherbés). 63 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docum ment 63 : Situation S de e la place Isebaert au sein du ur de l’Ouest secteu Docum ment 64 : Trraitement de es sols ‐ Graddation Do ocument 65 :: Extrait de la a palette vég gétale des ddifférentes prrogrammatiions de la plaace Isebaertt 64 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Secteur de l’Ouest : La place Isebaert : Une place plus verte La place (cf. document 63) est reconfigurée par une nouvelle construction de bureaux et des séquences plantées qui n’existent pas aujourd’hui. Le projet pour la place Isebaert défend une nouvelle identité, plus verte en accord avec les enjeux attendus d’une présence accrue de nature en ville qui opère un effet compensatoire sur la densité urbaine construite. L’aménagement prévoit de prolonger le corridor écologique par un bois clair large d’environ 20 m qui se retourne en direction de la rue du Fresnoy. L’espace minéral de la place est ainsi nouvellement cadré par des volumes construits et des masses foliaires. Pour autant les plantations du bois clair ne réduisent pas l’espace car la vue est maintenue sous les frondaisons sur toute la place. Une double vocation visible Deux vues longues, dégagées des arbres et de leur frondaisons, inscrivent la place dans un contexte élargi et mettent en avant la double vocation de la place Isebaert: Un lieu visible et accessible ou l’on peut s’installer mais aussi un espace traversé, un lien entre le centre, la gare et le quartier du Fresnoy. L’une des vues rend visible depuis le nord de la rue de l’ouest le centre de la place, l’autre établit un lien physique et visuel et continu entre la rue du Fresnoy et la passerelle qui relie la gare. Matérialité La séquence minérale (cf. document 64) de la place est traitée avec le même pavé béton que la cour de la petite vitesse. Cependant dans la tradition des calepinages des places de la métropole lilloise, le sol sera ponctué de pavés blancs qui captent la lumière par contraste ou par reflet. Stratégie végétale Les séquences boisées sont traitées comme un bois clair composé d’essences indigènes de haute‐tige (Carpinus betulus, Fagus ‘Asplenifolia’), qui procurent une ombre lumineuse tout en dégageant la vue sous les frondaisons. Une strate basse de type prairial est privilégiée, offrant un aspect naturel et des floraisons étalées dans l’année (cf. document 65). Secteur de l’Ouest : Le corridor strict : Une réserve de biodiversité Véritable réserve de biodiversité au sein du quartier de la gare, le corridor strict (cf. document 66) a pour vocation de favoriser les échanges et l’installation des espèces faunistiques et floristiques avec le minimum de perturbations extérieures. Son accès n’est pas libre, il est limité à des visites ponctuelles à visée pédagogique, et aux interventions de gestion et d’entretien. Le choix des végétaux s’est porté sur des espèces indigènes, représentatives des milieux de lisière (étagement des strates). Afin de pérenniser la présence des espèces cibles, des installations (nichoirs, pierriers, tas de bois) (cf. document 68) seront ponctuellement aménagées. 65 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Docu ument 66 : Situation du corrid dor strict au sein du sectteur de l’Ouest, à proxim mité imméédiate du tallus ferroviairre Do ocument 67 : Schéma dde principe réa alisé à la ma ain D Document 68 8 : Ambiance e de lisière ett aménagem ments destiné és à la faunee. 66 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Son accès est limité au nord par une haie défensive épaisse installée dans la pente du tumulus, doublée d’une clôture en treillis soudée prise dans la végétation. Ce même dispositif est prolongé au droit du foncier immobilier jusqu’à la place Isebaert. Au sud, côté jardin, le dispositif est reconduit de part et d’autre du portillon d’accès. Stratégie végétale Un milieu de lisière arbustive est recrée (cf. documents 67 et 68), avec des variations ponctuelles (dépressions humides, zones de prairie, arbres ponctuels). Le choix des végétaux s’est porté sur des espèces indigènes, représentatives des milieux de lisière (étagement des strates). Viburnum lantana, Ligustrum vulgare, Cornus mas, Frangula alnus, ainsi que des végétaux du genre Crataegus, Rubus et Ribes comptent parmi les essences retenues (cf. Annexe 8). Secteur de l’Ouest : Le jardin : Un espace de vie Le jardin (cf. document 69) est une extension du corridor écologique vers la ville qui intègre la dimension sociale induite par sa situation en milieu urbain dense. Le jardin propose plusieurs usages, qui se déclinent jusqu’au talus ferroviaire. Ce dernier constitue un horizon végétal (cf. document 71) intéressant dans un contexte très bâti. Les différentes programmations (cf. document 70), accessibles depuis une allée en stabilisé, n’entravent pas cette perception. Le déjeuner sur l’herbe Depuis la rue de l’Ouest s’étend une prairie à usages pluriels (déjeuners sur l’herbe, jeux pour enfants). Elle est régulièrement fauchée dans sa partie centrale, pour plus de confort et en réponse à la fréquentation importante. Le choix des espèces de la prairie s’est porté sur un mélange « pollinisateurs et biodiversité » (Novaflore) qui profitera au jardin partagé adjacent. Le jardin partagé Le jardin partagé occupe un espace bien exposé. Il bénéficie de la proximité de la prairie et son cortège de pollinisateurs. Une pelouse de type rustique accueille des modules de culture hors‐sol, en réponse à la nature polluée du sol (hydrocarbures). La gestion de cet espace est confiée à des associations qui pourront s’approprier l’espace comme elles l’entendent. Un budget est réservé à l’achat de matériel de culture, d’un composteur et à la fabrication d’une remise. La zone humide (cf. document 73) Contigüe au jardin partagé, la zone humide constitue un biotope unique avec une faune et une flore inféodées (Salix sp., Phragmites australis, Iris pseudacorus). Occupant la partie la plus basse du secteur de l’Ouest, elle aura un rôle de collecte des eaux de ruissellement comme préconisé par le cahier des charges. C’est un milieu quasi‐fermé qui permet de préserver ce milieu fragile. Un petit promontoire offre un point de vue depuis la mare et sa faune spécifique. Occupant la partie la plus basse du secteur de l’Ouest, elle aura un rôle de collecte des eaux de ruissellement comme préconisé par le cahier des charges. 67 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Doccument 69 : Situ uation du jardin dan ns le sectteur de l’Ouest Document 70 : Les diffférentes prrogrammatio ons du jard din – La siggnalétique à à destination n du public pective d’am mbiance – Vuue depuis verrs le talus fe erroviaire Documeent 71 : Persp 68 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 La grande prairie Enfin, la grande prairie s’étend du talus RFF à la rue de Mouvaux en passant par les abords de la cheminée. Des ateliers pédagogiques de sensibilisation à la démarche environnementale et à l’observation de la faune et de la flore y sont organisés. A ce titre, en divers endroits du jardin, une signalétique dédiée est mise en place pour informer le public sur la notion de corridor écologique ainsi que sur la gestion écologique du site (cf. document 70). Des chaises hautes sont installées en guise de postes d’observation. La grande prairie est constituée d’espèces mellifères issues du milieu sauvage (Mélange Noé de chez Novaflore). Quelques massifs arbustifs et cépées d’arbres rehausseront l’ensemble. La cheminée de brique, seule trace du passé industriel du secteur de l’ouest, est conservée. Des aménagements ponctuels sont envisagés pour créer abris et perchoirs : suppression de briques ça et là ou même du joint de mortier qui permettrait l’installation de chiroptères sans pour autant dénaturer l’ouvrage. Les interfaces jardin/bâtiments Afin de préserver le confort des riverains, des lisières arbustives (cf. document 72) sont mises en place le long des façades Fermeture et éclairage Aujourd’hui, La fermeture du jardin par des clôtures n’est pas encore statuée. Si le jardin est fermé par des clôtures, il n’est pas nécessaire d’installer de l’éclairage en adaptant les horaires d’ouverture selon les saisons. Espaces viaires : L’avenue des Nations Unies La rue de l’Alma La rue de l’Ouest La rue de Mouveaux Principes Le projet d’aménagement urbain permet d’améliorer le confort des espaces viaires mitoyens et de faire évoluer leur programmation : les trottoirs sont élargis au profit des piétons : des alignements d’arbres au rythme variable apparaissent; des bancs, des accroches vélos permettent de nouveaux usages. De nouveaux stationnements sont créés. Revêtements Les espaces viaires restent de facture simple : asphalte sur trottoir, bordure en béton, parking et chaussée en enrobé. Stratégie végétale Les essences retenues sont indigènes et adaptées à la plantation en fosse. Une diversité arborée, d’espèces et de hauteur, est volontairement privilégiée pour animer les rues (saisonnalité variée) et proposer plus de biodiversité. Ce choix est en continuité avec le projet du secteur Alouette (un autre chantier urbain en périphérie) dont certaines essences 69 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Document 72 : Palettte végétale du Jardin – PPrairies, haiie arbustivess – strate arbborée Do ocument 73 :: Palette vég gétale de la zzone humide e 70 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 sont reprises. On retrouvera des essences telles que Prunus avium, Sorbus aria, Crataegus larvigata ou encore Pyrus pyraster (cf. document 74). Equipements Une gamme commune de bancs, corbeilles, attaches vélos /moto et potelets est proposée pour les espaces viaires suivants : rue de l’Alma, rue de Mouveaux, rue de l’Ouest et place Isebaert. Il en va de même pour le mobilier d’éclairage avec des adaptations quand le mobilier existant est conservé. Aucune grille d’arbre n’est installée et les pieds d’arbres seront semés, dans la logique de diffusion du corridor. e) Les préconisations paysagères pour les espaces privés Une autre des missions qui m’ont été confiées est la rédaction d’une note de prescription pour orienter les opérateurs privés qui seront en charge de l’aménagement des espaces privés (logements sociaux et immeubles de bureaux). Les futurs aménagements devront accompagner les continuités visuelles et écologiques avec le corridor. Les espaces interstitiels des bâtiments pourront être végétalisés et l’optimisation de la pleine terre sera recherchée au profit d’une biodiversité utile et agréable à vivre (cf. document 75). Les façades et toitures des bâtiments pourront être végétalisées afin d’augmenter la surface du couvert végétal et pallier à l’étanchéité des surfaces imperméables. Le coefficient de biodiversité* pourra ainsi être considérablement amélioré sur le secteur de l’Ouest pourtant densément bâti. Des installations pour la faune (abris pour chiroptères et pour l’avifaune) pourront également être inclues directement à la construction des bâtiments. f) L’ébauche du plan de gestion Le cahier des charges prévoyait la rédaction d’une ébauche de plan de gestion au stade de l’AVP. Je n’ai pu réaliser qu’une notice succincte dans la mesure où j’ai été sollicité sur d’autres projets dans le même temps. Patrimoine arboré Les arbres d’alignements et les arbres présents sur la place Isebaert et la cour de la petite vitesse devront être soumis à des tailles de formation dès l’année suivant celle de la plantation. Ce type de taille a pour but d’aider l’arbre à acquérir la forme équilibrée, souhaitée à terme par les gestionnaires. En outre, ces arbres feront l’objet de tailles d’entretien afin de supprimer la végétation anarchique, garantir la sécurité des usagers et veiller au bon état sanitaire de l’arbre. Haies et arbustes Les haies et arbustes seront conduits de manière libre et taillés uniquement pour limiter leur expansion dans les zones où leur présence est non souhaitée. 71 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Doccument 744 : Illustrattions de la diversitté spé écifique et de taille pour p les pla antations dees aliggnements dees voies Doccument 75 : Ambiance d dans les cœu urs d’îllot. Le corriddor se diffuse e depuis le jard din 72 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Prairies et pelouses Les zones destinées à être fréquemment parcourues (cheminements, partie centrale du jardin, pourtour des coussins enherbés de la cour de la petite vitesse) seront entretenues de telle sorte à faciliter leur appropriation par les usagers et à maximiser le confort qu’elles peuvent apporter. La fréquence de tonte pourra se situer entre 15 à 20 interventions annuelles. La gestion des autres surfaces enherbées sera conduite de manière extensive. Elles seront fauchées une à deux fois par an. Zones humides La mare et ses abords seront entretenus de manière extensive. Un curage tous les 2 à 3 ans sera nécessaire pour limiter l’envasement du point d’eau et les abords devront être nettoyés (faucardage) avec la même fréquence pour limiter l’enfrichement. Les réserves de biodiversité (corridors) Le corridor nord ainsi que le corridor strict sont les espaces qui nécessiteront le moins d’interventions. Un fauchage annuel ainsi qu’un contrôle sanitaire des arbres pourront être effectués. Le corridor strict sera amené à être fréquenté ponctuellement (visites pédagogiques...), dans cette optique une tonte préalable pourra être effectuée en guise de cheminement. Plus généralement, il est préconisé d’alterner les espaces fauchés afin de conserver des parcelles réserves pour la faune. Les animaux pouvant ainsi se réfugier dans des espaces encore intacts. D) Difficultés rencontrées et bilans du projet Participer activement à l’élaboration de la notice AVP de l’îlot Campus de Roubaix m’a permis de prendre conscience des difficultés que l’on peut rencontrer sur ce type de projet de reconversion urbaine. D’une part, la multiplicité des acteurs intervenant sur ce projet implique non seulement de prendre connaissance de l’intégralité des données disponibles (diagnostics écologiques et techniques fournis par le BET technique et environnemental, études d’impact, préconisations urbaines, rapports de pollution des sols), mais il faut aussi s’efforcer d’impliquer ces acteurs dans le processus de réflexion paysagère pour trouver un consensus. C’est ainsi que le projet a constamment évolué et s’est enrichit ou appauvrit d’éléments, réactivant de la même façon la réflexion paysagère. Par ailleurs, le talus ferroviaire, propriété de RFF qui en a aussi la gestion a constitué un élément problématique dans la démarche d’aménagement des espaces publics. Le renforcement du corridor écologique passent en effet par une continuité spatiale de celui‐ci et donc par des compléments de plantation là où il est très réduit. Or il est complexe d’impliquer RFF dans la démarche de plantation dans l’enceinte du périmètre qui leur est imparti. De plus, RFF interdit les plantations d’arbres au pied du talus pour ne pas en 73 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 74 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 compromettre la stabilité. Ce qui nous a amené à revoir la nature des plantations au niveau des friches de biodiversité. Le parti pris de gestion écologique du futur quartier pose également la question de la gestion qui sera faite du talus RFF. En effet, il est aujourd’hui géré de façon conventionnelle ce qui peut s’avérer problématique, tant au niveau de la crédibilité du projet que celui des conséquences sur les milieux humides installés en contrebas. Plus que jamais ici, la nécessité de porter d’une même voix les fondements d’un projet prend tout son sens. Enfin, si les acteurs qui interviennent sur ce projet sont nombreux, il y a à mon sens un grand absent de ce débat autour de la reconversion du quartier de la gare : La population roubaisienne. En effet, ce projet souffre de la pauvreté des échanges avec la population directement impactée. Les différentes programmations souhaitées par la maîtrise d’ouvrage (implantation d’un pôle universitaire, logements sociaux, espaces d’agrément) émanent avant tout d’une intention politique. La programmation des espaces publics (les équipements du « jardin », la place Isebaert) sur lesquels j’ai travaillé est le fruit de la réflexion de quelques individus (dont je fais partie) qui, si leurs intentions sont assurément vertueuses, n’ont pas pour autant la perception des locaux et futurs usagers du site qui ne demandent qu’à être entendu sur leur vision du quartier de demain et leurs aspirations. Ainsi en guise de prolongement, j’ai choisi de développer le thème de la participation citoyenne dans les projets d’urbanisme. IV. Concertation : vers des projets plus participatifs ? Mon travail au sein de l’agence TER sur des projets recouvrant des enjeux très différents, m’a permis de prendre conscience de la nécessite d’intégrer très en amont le paramètre de la concertation citoyenne dans la démarche de réflexion. Qu’il s’agisse des projets urbains en Chine (Shanghai, Changsha), où les programmations urbaines concernent des villes de plusieurs millions d’habitants, comme pour des projets à l’échelle d’un quartier, ceux‐ci nécessitent d’instaurer un vrai dialogue entre les acteurs du projet et les populations impactées. L’exemple des Zones d’Aménagement concerté (ZAC), qui sont des opérations publiques d'aménagement de l'espace urbain sensés faciliter la concertation entre les différents acteurs, a montré ses limites. De nombreux projets urbains se vantent d’intégrer une dimension participative citoyenne, valorisant l’image de leurs concepteurs. Or, il s’agit souvent de simples réunions d’information sur un projet déjà arrêté. Plutôt que d’une véritable implication des citoyens, on parlerait davantage de « greenwashing social » à l’image d’entreprises ventant leur implication dans la protection de l’environnement, en réalité très relative, pour servir leur image. Si les décisionnaires sont obligés à davantage de transparence en justifiant leurs intentions d’aménagement, ils n’ont cependant aucune obligation de prendre en compte l’avis et les propositions des citoyens. Ils conservent ainsi le monopole absolu de la décision. 75 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Document 76 : Exemple d’initiatives autour des projets urbains 76 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Les projets d’aménagement urbain s’ancrent dans un territoire à plus ou moins grande échelle. Pour s’appliquer, ils nécessitent au préalable un diagnostic précis. Or, les habitants fournissent une véritable expertise scientifique dans ce domaine dans la mesure où ils enrichissent le projet de leur propre savoir et aident à améliorer la qualité des décisions. L’expertise qu’ils apportent n’est peut‐être pas scientifique, mais les habitants connaissent les usages et les usagers des lieux, savent comment ces usagers varient selon les heures du jour ou de la nuit et des saisons. Ils mettent en lumière les nuisances, les dysfonctionnements mais mettent aussi en avant ce qu’ils apprécient et souhaitent vouloir conserver ou ce qu’ils aimeraient avoir dans leur ville ou leur quartier. Ceux qui vivent depuis longtemps au même endroit sont capables de retracer l’histoire d’un quartier et peuvent témoigner de ces mutations. C’est particulièrement le cas à Roubaix où le quartier de la gare a une grande valeur patrimoniale (industrielle et ferroviaire). Les observations fournies par les habitants ne sont certes pas toujours très objectives mais elles offrent des renseignements précieux que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs. Et peu importe leur degré de subjectivité, ces propos témoignent toujours d’un vécu, d’une atmosphère. Aucune carte, aucun document administratif ne peut décrire comment on se sent, comment on « habite » un quartier. Ces témoignages sont donc très importants. Ils permettent aux décideurs de mieux comprendre ce à quoi les habitants sont confrontés et sont donc plus aptes à prendre en compte ces « micro‐réalités ». En effet, si certaines peuvent sembler relever du détail, c’est pourtant leur prise en compte qui permet d’initier des projets au plus près des territoires et des habitants. En faisant remonter l’information des citoyens vers les décideurs, les démarches participatives génèrent le développement de décisions plus adaptées au site concerné et qui répondent mieux aux attentes des habitants. Le flux d’information est alors bi‐directionnel et il y a un véritable échange. Les démarches participatives fonctionnent comme une mise en connexion qui rend la décision nécessairement plus cohérente et plus juste puisqu’elle tente de répondre aux besoins des populations en intégrant leur expertise au processus décisionnel. Cet accès des citoyens à la sphère décisionnelle apparait comme un enjeu majeur d’une démocratie participative. Il nécessiterait d’importantes modifications du processus de décision et rééquilibrerait les pouvoirs entre citoyens et autorités locales. La co‐décision semble cependant être le seul moyen pour que la participation citoyenne apporte effectivement une « plus‐value » démocratique au système actuel. Pour cela, il faudrait alors que les autorités en place acceptent de ne plus être les seuls maitres de la décision et de partager le pouvoir. Concrètement, la participation citoyenne devrait s’appliquer à tous les projets. Elle peut par exemple s’incarner à travers la mise en place systématique d’ateliers citoyens de réflexion autour des différentes problématiques soulevées par un projet d’aménagement. Elle peut aussi prendre la forme de débats publics, de référendum, de sondages délibératifs, d’ateliers de conciliation/médiation. Une meilleure représentativité des habitants devrait aussi accompagner les débats autour des projets. La représentativité citoyenne par les élus n’est à mon sens pas suffisante, dans la mesure où ceux‐ci sont avant tout des citoyens avec des intérêts propres qu’ils chercheront à défendre (cf. document 76). 77 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 78 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 V. Bilans A) Bilan personnel de l’activité Après neuf mois au sein de l’agence TER dont six en alternance, j’ai pu m’immerger dans le quotidien d’une agence de paysage reconnue pour la qualité de sa réflexion sur les projets d’aménagement urbain et péri‐urbain. Très vite, je me suis associé au dynamisme d’une équipe jeune et passionnée. Les missions qui m’ont été confiées m’ont permis de comprendre les rouages qui régissent les projets d’aménagement, les jeux d’acteurs qui leur sont associés ainsi que les enjeux transversaux qu’ils recouvrent. Les compétences en matière de réflexion et de gestion environnementale acquises durant la formation AGEPUR mais également celles que j’ai pu acquérir au travers de mes lectures, m’ont permis d’être sollicité sur différents projets dont la thématique y faisait appel. Ainsi, j’ai par exemple été consulté afin d’établir des préconisations paysagères tenant compte de la dimension environnementale mais aussi sur l’élaboration de l’intégralité des palettes végétales de projets très variés. Ce qui m’a permis d’enrichir considérablement mes connaissances en matière de botanique, de climatologie et d’agronomie. A ce sujet, j’ai été surpris de la confiance et de la grande liberté qui m’ont été accordées sur le choix des essences végétales, dans le cadre de projets ambitieux de grand territoire (Jiading Country Park, Rennes Vilaine‐Aval, Bordeaux 55.000). J’ai pu également aborder les questions d’urbanisme qui me paraissaient jusqu’alors très conceptuelle. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de me déplacer sur site à plusieurs reprises, me permettant d’aborder les projets d’une façon différente. Ainsi, je me suis rendu à Roubaix pour participer à des réunions avec la maîtrise d’ouvrage, à Villejuif pour débattre de l’impact environnemental du projet de la ZAC Campus Grand Parc ou encore à Londres pour déposer une candidature à un appel d’offre. Néanmoins, je regrette de n’avoir pu me rendre sur site pour les projets de grand territoire à l’étranger (en Chine, Colombie et Qatar). S’il est évidemment coûteux pour l’agence d’envoyer l’intégralité des chargés de projets sur site, il est cependant complexe de statuer sur des programmations urbaines et paysagères d’après des seules photographies et logiciels de cartographie. Il est à mon sens nécessaire, au même titre que l’est la concertation citoyenne évoquée ci‐avant, de s’imprégner du site et de la culture locale pour pouvoir enrichir sa réflexion. Enfin, si j’ai eu la chance d’aborder de très nombreux projet avec chacun une singularité très affirmée, je n’ai pas pu suivre un projet dans la durée du fait du caractère ponctuel de mes contributions. C’est par exemple le cas du parc des Docks de Saint‐Ouen dont j’ai pris plaisir à faire le suivi de chantier, mais dont la rédaction du plan de gestion qui m’était également confiée n’a pu être réalisée faute de temps. 79 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 80 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 B) Bilan professionnel Après l’obtention du BTSA Aménagements paysagers, j’ai pris conscience de l’intérêt d’une poursuite d’études dans le domaine de l’écologie appliquée au paysage. Le choix de la licence Aménagement et Gestion écologique des paysages urbains m’a d’emblée paru évident. Ce constat s’est confirmé tout au long de la formation du fait de la qualité des cours dispensés et de leur application concrète dans le cadre du travail effectué en agence. Ma candidature spontanée auprès de l’agence TER ne s’est pas conclue par une embauche. Je m’interroge dorénavant sur le devenir de mon activité. Si j’ai pu appréhender le métier de chargé de projet dans une agence qui traite majoritairement des projets issus d’appels d’offre publics, je pense cependant orienter ma recherche d’un premier emploi auprès des agences travaillant sur des projets dont l’ambition est plus modeste et où le végétal et sa gestion écologique tiennent une place plus importante. Par ailleurs, le stage m’a permis de rencontrer différents intervenants tels que des bureaux d’études qui développent une activité de consultants et d'ingénieurs conseils en écologie appliquée à l'aménagement du territoire. J’ai pris plaisir à interagir avec eux et la perspective de travailler dans une structure de ce type me stimulerait particulièrement. Enfin, je m’intéresse également au métier de conservateur de domaines et de parcs historiques : Piloter des opérations de restauration, organiser des évènements autour de thématiques variées… Ces perspectives confirment que la licence AGEPUR offre de nombreuses possibilités et une grande adaptabilité. 81 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 82 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Bibliographie Ouvrages « Territories : from Landscape to City » aux éditions ICI interface « Fragments et Paysages » aux éditions ICI Interface « 357 824 ha de paysages habités » aux éditions AAM « Une écologie humaniste » Gilles Clément « Le paysage en préalable » Michel Desvignes « Delirious New‐York » Rem koolhass « Europan generation – The reinterpeted city » Cité de l’Architecture et du Patrimoine Sites internet www.agenceter.com www.gettyimages.fr www.baidu.com www.maps.google.fr 83 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 84 Ali‐Belhadj Swandy ‐ LP AGEPUR ‐ Agence TER Paysagistes & Urbanistes ‐ 2012/2013 Annexes Annexe 1 : Plan de gestion provisoire de l’éco‐quartier de Mantes‐la‐Jolie Annexe 2 : Identification graphique des milieux naturels du Campus TPG de Bordeaux Annexe 3 : Représentation graphique des interventions de valorisation écologique Annexe 4 : Représentation graphique du plan d’éclairage optimisé pour un impact environnemental réduit Annexe 5 : Note d’intention paysagère pour diagnostic écologique et constitution du dossier DRIEE Annexe 6 : Représentation graphique de la gestion des eaux pluviales dans la cour de la petite vitesse selon la récurrence des précipitations Annexe 7 : Palette végétale du corridor strict du quartier Campus Gare de Roubaix. Sélection de végétaux indigènes bien adaptés aux conditions climatiques et édaphiques 85 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Anneexe 1 : Iden ntification ggraphique d des milieux naturels du u Campus TTPG de Bord deaux 86 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 87 Annexe 2 : Plan de gestion provissoire de l’éco‐quartierr de Mantess‐la‐Jolie Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 A Annexe 3 : R Représentation graphiique des intterventionss de valorisaation écolo ogique 88 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 An nnexe 4 : Re eprésentation graphiq que du plan n d’éclairage e optimisé pour un im mpact en nvironneme ental réduitt 89 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Annexe 5 : Note d’in ntention payysagère pourr diagnostic écologique e et constitutioon du dossie er DRIEE 90 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Annexe 55 : Note d’in ntention paysagère po our diagnosttic écologiq que et consttitution du dossier DRIEE 91 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Ann nexe 6 : Rep présentatio on graphiqu ue de la gesstion des ea aux pluviale es dans la coour de la pe etite vitesse e selo on la récurrrence des précipitation ns 92 Ali‐Belhadj SSwandy ‐ LP AGEPUR ‐ Aggence TER Paysagistes & & Urbanistes ‐ 2012/2013 3 Annexe 8 : Pale ette végétale du corrid dor strict du u quartier C Campus Garre de Roubaix. Sélecttion de végétaux indiggènes bien a adaptés auxx conditionns clim matiques et édaphiquess 93