L`association JALMALV-Dijon ne cesse de proposer des actions
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L`association JALMALV-Dijon ne cesse de proposer des actions
JALMALV DIJON JALMALV–DIJON Jusqu'A La Mort Accompagner La Vie N° 48 Mai 2015 Maison des Associations (Boîte E7) Bureau 426 Bisannuel, gratuit 2, rue des Corroyeurs - 21000 DIJON N°ISSN : 2269-4781 Tel : 03.80.41.87.18 e-mail : [email protected] Site internet : www.jalmalv.fr – (Rubrique « JALMALV dans votre région ») Fédération JALMALV reconnue d’utilité publique le 26 Mars 1993 JALMALV-DIJON confirmée d’intérêt général le 26 Mars 2012 Directeur de la publication : Ludovic GALLY - Rédacteurs en chef : Claudette LATREILLE et Pierre LAGNEAU - Secrétaire de rédaction : Jean-Marc LATREILLE Impression : I.C.O. Imprimerie Dijon – Tirage 250 ex. ________________________________________________________________________________ TABLE DES MATIERES * Edito P.1 * Récit formation de 3 bénévoles P.2 * Réunion de rentrée P.5 * Grand Dej. P.6 * Journée régionale des Soins Palliatifs P.6 * MDU CHU Journée du 26.11.14 P.8 * PGI Bourgogne-Franche-Comté P.9 * La frustration dans le bénévolat P.9 * Carnet P.12 core, organiser des débats citoyens : notre activité perdure, malgré un nombre en baisse de bénévoles. Toutefois, sept nouveaux bénévoles sont en cours de formation et intégreront prochainement des structures : ce renfort est le bienvenu. Nous les accueillerons comme il se doit, à la réunion de rentrée. La loi Léonetti, que notre association s’efforce de faire connaître est actuellement « chahutée ». Méconnue et non totalement appliquée, ou encore faussement in- EDITO terprétée, elle tend à devoir évoluer, suite aux différentes influences sociétales. Vous L’association JALMALV-Dijon ne cesse de trouverez dans ce numéro plusieurs articles proposer des actions diverses et variées qui reprécisent les modalités de certains de afin de développer sa mission. Accompagner ces outils réglementaires, comme les direc- des personnes en situation de fin de vie au tives anticipées et la personne de confiance. sein de structures, à leur domicile, ou en- Membres de JALMALV, soyons nous-mêmes de « véritables ambassadeurs » dans la mise 1 en place de ces démarches. Dans notre quotidien, et surtout dans des périodes de vie difficiles, elles nous permettront de respecter et de connaître les volontés de nos Janvier-juillet 2014 : Récit de leur formation par trois futurs bénévoles proches ou des personnes accompagnées. Une plaquette a été élaborée dans ce but par l’association. Je souhaite par cet édito, certes très tardif, vous renouveler mes remerciements quant à la confiance dont vous m’avez fait preuve en me réélisant en tant que Président. Merci. Je tiens tout particulièrement à remercier chacun d’entre vous pour votre action Thierry Janvier. Sensibilisation. Chacun d’entre nous est arrivé avec son vécu et ses motivations propres pour découvrir l'association. J'ai remarqué tout de suite, au cours des présentations, nos parcours bien différents et cela m'a plu de nous sentir réunis ainsi, avec nos envies et nos doutes. et votre implication au sein de cette magni- D’où l'importance de ces quatre premiers fique association. De plus, JALMALV-Dijon a samedis qui permettent de mûrir progressi- été mise à l’honneur par l’intermédiaire de vement notre désir de s'engager et de déci- Marie MARTIN qui a été élue Bénévole d’Or der de suivre ou non la formation initiale, en par le Bien Public et le Crédit Mutuel. C’est connaissance de cause. amplement mérité. Vous êtes d’ailleurs tous Le thème de la mort ou plutôt du déni de la des « bénévoles en or ». mort dans notre société, abordé dès la pre- Je finirai donc mon propos par cette phrase que j’ai inscrite dans mon rapport moral en vue de la dernière Assemblée Générale : Dans un monde où le temps, dans un monde où l'argent imposent leur culture, dans un monde où, parfois, l'indifférence isole, les anges existent encore, ce sont vous les bénévoles. Merci les anges… Le Président Ludovic GALLY mière journée, m'a bien fait comprendre pourquoi ce mot me heurtait et résonnait aussi durement en moi alors qu'une expression comme « jusqu'au dernier souffle de vie » me paraît plus doux. Je viens de découvrir une citation d’Henri Salvador qui me semble bien à propos : « La mort n'est qu'un instant de la vie, pareil à tous les autres, et son seul mérite est d'être le dernier. » J'ai été très sensible à l'accueil chaleureux, à la gentillesse et la disponibilité de tous les membres « du Pôle formation » et des intervenants. Étrange et douce sensation pour une personne qui veut donner un peu de son temps auprès des plus vulnérables que de commencer par recevoir. Le fait est, qu'après les six premiers mo2 dules qui m'ont donné une vision globale de Et pourtant, la relation de confiance et l'as- l'accompagnement au sein de JALMALV, j'ai surance d'un non jugement m'ont en partie désiré poursuivre cette aventure humaine à la libéré, à mon grand soulagement. Ces mo- fois enrichissante et exigeante qui donnerait ments restent forts pour moi. plus de sens à ma vie. Suivre la formation ini- Autres moments forts et attendus, les im- tiale, devenir bénévole accompagnant, parti- mersions qui arrivèrent quand je commençais ciper aux groupes de parole, suivre les forma- à me lasser des théories. J'avais envie d'aller tions continues, je pouvais l'envisager raison- au contact, à la rencontre, au partage et de nablement et concrètement avec mes con- vivre réellement ces rencontres. traintes professionnelles et privées. Mars. Formation initiale. 13 modules + 3 immersions et un dernier Michelle Mai. Impressions d'immersion. Je redoutais un peu le module « Ecoute » ain- C'était tellement important cette première immersion, j'étais si impatiente, et si impressionnée, que je suis arrivée avec une heure d'avance ! 29 rue Renan, un « Domicile protégé » dans un quartier traditionnel rajeuni par le tram. Dans ce double appartement cohabitent une dizaine de vieilles dames, un chat borgne, et les jeunes « maîtresses de maison » si vives, si naturelles, fermes et attentionnées avec leurs aînées, comme avec des grands-mères de substitution. Toutes ces femmes différentes partagent quelque chose de spécial, un je ne sais quoi apporté par l'âge ou la maladie. Je les découvre ici patientes, silencieuses, aimables. Tranquilles, en apparence. On se croirait dans une maison hors du temps. Pourtant le monde est là, bruyant, dans la télévision accrochée au mur comme une fenêtre que personne ne regarde. Où sont l'attente, les regrets, la crainte du temps qui passe ?... Où sont les émotions, les désirs, les manques ? Je les regarde, j'écoute. Je croise le regard d'une dame sur le canapé : «...mais je n'sais pas où elle est si que l'atelier théâtre en fin de formation. Magali... je ne SAIS pas... ma fille... pourquoi rendez-vous le 4 juillet, la formation serait dense, longue et passionnante. Je l'ai vécue comme la continuité naturelle du premier mois de sensibilisation. J'ai apprécié la richesse de cette formation, menée avec sérieux et professionnalisme. La rencontre du bénévole et de la personne fragilisée, la fonction de bénévole, l'accompagnement des proches, l'accompagnement des personnes fragilisées par le cancer, douleur physique, souffrance psychologique et spirituelle, tous ces thèmes furent abordés dans cet ordre bien défini et développés en profondeur durant les cinq premiers modules en nous laissant une totale liberté de parole, facilitée du fait de notre petit groupe. Je ne sais pas si cela est dû à mon ignorance dans tous ces domaines, pour moi qui viens du monde industriel et technique, mais les répétitions inévitables sur les valeurs de JALMALV, le rôle du bénévole ou autre, étaient toujours les bienvenues afin de mieux les assimiler au fil des mois. 3 elle ne vient pas me voir ? Où elle est Magali ?... Je n'sais pas...pourquoi elle ?... » Urgence de ces questions ressassées, aussi vite oubliées que formulées. Mémoire éparpillée qui s'attache à cette chose qui semble indélébile : l'affectif, le lien filial. Dans l'autre appartement le silence est lourd, plus chargé d'absence. Je reste longtemps assise à côté de cette dame immobile, très droite, profil perdu, qui d'un doigt têtu trace inlassablement un labyrinthe invisible sur la toile cirée. Quand on pose la compote du goûter devant elle, elle se tourne soudain vers moi et plante son regard dans le mien... Contact inattendu, intense. D'autres rencontres, d'autres contacts. Moi qui ne suis ni médecin, ni psychologue, sans les mots qui expliquent, je ne sais pas pourquoi je me suis sentie en empathie immédiate avec ces vies en apparence réduites, ou ralenties. Je ne sais pas pourquoi, en leur compagnie, je me suis sentie « comme chez moi ». Je peux juste dire que la rencontre s'est faite. Juin. Ailleurs et après. Renan m'avait apporté quelque chose d'irremplaçable : le premier contact avec l'accompagnement, une immersion décisive dans le concret après les témoignages et les enseignements théoriques du cycle de formation. Le milieu hospitalier lui, public ou privé, ne permet pas l'accès des « non-encore-bénévoles » aux malades, d'où une certaine frustration... Néanmoins, il offre une ouverture sur cet aspect capital de la mission de JALMALV : le travail en équipe avec le personnel soignant. Une fois franchis quelques-uns des étages et couloirs de cette ville dans la ville qu'est de- venu un grand hôpital comme le CHU, j'ai découvert la place des bénévoles auprès des équipes soignantes, la complémentarité des fonctions, l'écoute réciproque au service du «soin », au sens le plus complet du mot, celui qui touche la globalité de la personne humaine. Soins palliatifs, attente des résultats d'examens, épisode de grande souffrance physique ou psychique, sortie annoncée... chacun de ces moments critiques de la vie des malades hospitalisés provoque une déstabilisation à laquelle la présence, l'écoute désintéressée peuvent apporter beaucoup. J'écoute les récits des bénévoles. Parfois, leur activité dépasse le service aux malades et à leurs proches : dans certains moments de tristesse ou de lassitude des soignants il arrive que les bénévoles soient appelés à les écouter, eux aussi, dans leur vécu si complexe du soin et du mourir. Quelle plus belle reconnaissance de leur engagement ? Toutes ces immersions nous ont montré l'humanité et la solidarité en action, jusqu'au bout de la vie, et au-delà pour ceux qui restent. Nous avons perçu combien ces valeurs sous-tendent notre mission individuelle auprès des personnes, et combien elles doivent nourrir la réflexion collective sur les questions éthiques et sociales de la fin de vie qui agitent nos sociétés aujourd'hui. En avoir été le témoin grâce aux immersions guidées par des référents JALMALV est un privilège déterminant que nous souhaitons à tous les « non-encore-bénévoles » qui nous suivront. (Merci Andrée, Geneviève, Dominique, Brigitte & Pierre) 4 Mariette Impressions après formation Après la formation, j'ai vraiment ressenti que je pouvais m'engager à JALMALV. Sérieux, professionnalisme. Les immersions m'ont montré l'humanité et la solidarité avec les personnes rencontrées, ces rencontres m'ont marquée. Je pense que tous ces malades attendent beaucoup de nous pour pouvoir continuer leur chemin. En tant que bénévole je vais vivre une aventure avec eux et me libérer de ce poids en groupe de parole avec les anciens. Merci à mes deux camarades de formation En attendant le 02 octobre date à laquelle je vais m'engager aux Vergers je me rendrai aux deux soirées sur la maladie d’Alzheimer. Je peux apprendre beaucoup sur cette maladie, mon beau-père en étant atteint. Merci à tous les accompagnants de cette formation et aux accompagnateurs dans chaque immersion. Thierry CHAMPY, Michelle BOUIN, Mariette PIERRON Michelle et Thierry avec qui j'ai eu de très bonnes relations toute cette année. Mariette Impressions après immersion Après avoir vécu dans le milieu des personnes âgées, la formation JALMALV m'a fait comprendre que le soutien est important envers ces personnes : un sourire, une écoute. La première immersion a lieu à la clinique de Talant avec mon accompagnatrice, sans côtoyer les malades. La deuxième immersion aux « Domiciles protégés » à Plombières : plus de communication avec les résidents et participation du personnel soignant. Enfin on a vu le rôle du bénévole (écouter et ne pas prendre parti). La troisième immersion : Les Vergers à l’hôpital de la Chartreuse. Pour moi ce fut le partage avec les résidents, l’écoute, la discrétion dans certains cas et le soutien qui leur est si nécessaire. JALMALV Réunion de rentrée Samedi 13 septembre 2014 Après avoir remercié les bénévoles pour leur implication et leur présence en ce jour, notre président Ludovic GALLY rappelle les valeurs de notre association dont la Fédération est reconnue d’utilité publique en 1993 : dignité, respect de la vie, laïcité et solidarité. Thème du jour : DEVENIR DES AMBASSADEURS de JALMALV Suite à un travail de réflexion collective par ateliers introduit par Dominique BARRIERE, il s’avère nécessaire de faire un travail individuel ; d’une part, pour maîtriser parfaitement les notions de sédation, euthanasie, suicide assisté, directives anticipées, personne de confiance : savoir ré5 pondre aux questions d’actualité et d’autre part, savoir répondre avec justesse sur ce que représente ce bénévolat. Comment en parler ? Qu’en dire ? A qui ? Quand ? Comment ? Quelles réactions suscite-t-il ? Quelles sont mes réponses ? Mes difficultés ? Elles sont à reconnaître en tant que telles ces difficultés, et la session de formation continue sur « La frustration » liée au bénévolat et présentée par Geneviève PIROLLEY (cf. plus loin), nous aide à comprendre où elles prennent leur source, afin de mieux les dépasser et trouver le sens profond de notre engagement. Ainsi éclairés sur nous-mêmes, pleinement assurés de la valeur de ce sens, nous pourrons le dire, le partager, en convaincre autrui. La réunion de rentrée continue avec la présentation d’un extrait du film : « J’ai pu parler à cœur ouvert. » Il comporte des séquences prises dans plusieurs lieux de soins. L’idée de ce film sur le bénévolat d’accompagnement en France a germé au sein du Collège des associations de bénévoles d’accompagnement de la SFAP et a été financé par la Fondation Les Petits Frères Des Pauvres. Selon les témoignages des bénévoles, du personnel et des chefs de service, le besoin en bénévoles est indéniable. Et pour les malades, l’offre par le bénévole de « silence », d’« écoute », d’une « relation simple et non codifiée par un soin technique, cette « ren- contre de passage permet de dire, de verbaliser plus facilement qu’à un proche. » L’idée serait de présenter ce film au personnel soignant et de l’utiliser pour le recrutement de nouveaux bénévoles. Il est té- léchargeable sur le site de la SFAP (durée 26 minutes.) Liens utiles : Site de la Fédération : www.jalmalv.fr CABAB : Collectif des Associations de Bénévoles d’Accompagnement de Bourgogne animé par JALMALV Région Bourgogne : [email protected]. AASPB : Association des Acteurs en Soins Palliatifs de Bourgogne : [email protected] CISS : Collectif Inter Associatif sur la Santé (pour la défense des usagers) www.leciss.org Alors… comme le coucou, ambassadeur du printemps, Soyez des ambassadeurs de notre bénévolat ! Camille THEVENIAUD _________________________________ GRAND DEJ 2014 Encore une belle aventure que cette journée du dimanche 21 septembre 2014 au Lac Kir pour le Grand Dèj ! Une ambiance conviviale, de bons gâteaux concoctés par nos bénévoles pour nous soutenir, des discussions très intéressantes avec les associations voisines et surtout des témoignages poignants de nos visiteurs, remerciant nos bénévoles pour le soutien qu’ils ont apporté lors de la fin de vie d’un de leur proche… 6 Ce retour est toujours le bienvenu, surtout quand d’autres passants les entendent et du coup demandent à mieux connaître notre association en acceptant notre invitation par le biais de nos réunions d’information. Un intérêt accru aussi pour cette loi LEONETTI que si peu de gens connaissent ! Et nous étions très à l’aise dans notre rôle d’ambassadeurs ! Par contre, nous constatons une fois de plus une augmentation de demandes d’interventions pour des particuliers en fin de vie alors que nos forces vives diminuent…Il est urgent de trouver de nouveaux bénévoles prenant la relève. Passez nous voir, quelques minutes ou plus longtemps l’année prochaine, vous ne le regretterez pas, notre belle association en vaut le détour ! Brigitte FARDELLA JOURNEE NATIONALE DES SOINS PALLIATIFS Au cours du 18 octobre 2014, journée régionale des Soins Palliatifs dont le thème portait sur ETHIQUE et SOINS PALLIATIFS, voici recueillies, quelques notions essentielles rappelées par Jacques RICOT. Pour commencer, le philosophe met en évidence que « le prendre soin est le fait d’une société. Le pacte de soin ne peut se fonder que sur la confiance » et, pour ce faire, il clarifie les mots de : * vulnérabilité : la vulnérabilité est le premier mot de l’éthique médicale. L’être humain est un corps par définition fragile, puisque soumis à un commencement et à une fin, exposé à la maladie et à la souffrance. Etablir une relation de soin implique que l’on prenne soin, aussi, de la relation elle-même. Et Jacques RICOT de citer E. LEVINAS pour qui, le premier mot de la relation de soin est la responsabilité à son endroit. Dans la relation de soin, deux vulnérabilités se rejoignent, celle du patient et celle du médecin qui prend part à la souffrance du premier et devient, du mieux qu’il peut, le gardien de sa parole et de sa souffrance. *autonomie ou la possibilité d’autodétermination : il est nécessaire de restaurer les capacités d’un malade : libre, il a la possibilité d’infléchir la relation de soin. Reste que la décision qui pourrait être envisagée, le malade ne la prendra pas seul, mais avec le médecin, ce dernier ne se limitant pas à n’être qu’un « prestataire de services ». Ni le patient, ni le médecin n’est souverain. 7 * compassion ou encore du bon usage de la compassion. Origine latine cum patior : avec celui qui souffre. Être touché dans ses entrailles par la vulnérabilité de l’autre, prendre une part de sa souffrance mais aussi des bons moments qu’il peut traverser : telle est la compassion. Mais attention aux dérives qu’elle peut comporter ! Elle ne doit pas être qu’émotionnelle, une compétence technique et éthique doit la compléter. La simple émotion ne peut mener à l’action, il lui faut être éclairée pour agir d’un cœur intelligent. * dignité : le philosophe déclare qu’il est pratiqué sur ce mot un « hold up sémantique. » En effet, pour certains, être plus ou moins digne équivaut à être plus ou moins à la hauteur et beaucoup d’autres dissolvent la dignité dans la liberté. Il rappelle alors que la dignité est inhérente à tous les hommes, reconnue comme valeur absolue et donc ontologique et inaliénable. Claudette LATREILLE MDU CHU – 26 novembre 2014 Le CHU (Bocage central) organisait en novembre dernier, dans le cadre de la gestion des risques, deux journées d’information du grand public. Ce fut l’occasion, le mercredi 26 novembre pour les associations adhérentes au CISS – Collectif Interassociatif Sur la Santé de Bourgogne – de tenir un stand aux côtés des professionnels afin de valoriser leurs actions et de promouvoir la Maison Des Usagers du CHU (MDU) pour la rendre attractive. JALMALV a donc été conviée à venir "animer" cette journée et surtout à faire connaître la Maison des Usagers, un lieu destiné aussi bien aux malades, aux familles de malades qu'au personnel soignant. Durant cette journée, nous avons pu nous apercevoir que peu de personnes connaissaient l'emplacement de ce bureau, et même son existence. Pour une partie du personnel du CHU, ce fut aussi une découverte ! Cette Maison des Usagers constitue un trait d'union entre les personnes hospitalisées, leurs proches et les services : c'est un espace d'accueil, d'écoute et d'information où sont représentées différentes associations dont JALMALV. Le bureau est situé dans le hall du Bocage central, malheureusement de l'autre côté des ascenseurs accédant aux services. Mais des efforts de signalétique sont actuellement en cours. Nous avons, bien sûr, fait de la "promo" pour JALMALV, et surtout bien expliqué l'importance des directives anticipées et de la personne de confiance. Je pense que notre intervention a été appréciée, et a sensibilisé quelques personnes à l’action de JALMALV. Ce fut un moment sympathique qui nous a permis de nous faire connaître et de rencontrer des bénévoles venus d’autres associations, ce qui est toujours très enrichissant. Josette RAVELLI __________________________________ Et pour plus d’informations sur le rôle d’une Maison Des Usagers, voici quelques repères : Une Maison Des Usagers (MDU) est un espace d’accueil, d’échange, d’écoute, d’information pour les usagers des établissements de santé 8 et d’expression de la parole de ceux-ci, mais elle n’est pas un lieu de soins ni un lieu de règlement institutionnel des conflits. Elle met à la disposition des personnes hospitalisées et de leurs proches une information pluraliste qui permet de s’informer sur un problème de santé, sur les droits des malades, pour aider ou accompagner un proche, vivre avec une maladie, un handicap, etc. Elle constitue aussi un lieu d’engagement pour les bénévoles agissant dans le domaine de la santé qui y assurent des permanences et elle participe ainsi à la l’amélioration de la démarche qualité de l’établissement (accueil, prise en charge, etc.). A ce titre, elle est aussi créatrice de liens associatifs. JALMALV y a tout à fait sa place puisque l’une de nos missions est d’agir dans la société pour faire évoluer les attitudes face à la maladie grave, au grand âge, à la mort, au deuil, ainsi que pour faire connaître les droits des malades. Dans la perspective de remplir les missions qu’il s’est assigné, le PGI a décidé de lancer un certain nombre d’études permettant une meilleure compréhension du quotidien et de l’environnement de la personne âgée fragilisée, par exemple : * une étude sur la compréhension des mécanismes d’admission aux urgences suivie ou non d’hospitalisation pour les résidents en EHPAD * une étude (cohorte de grande ampleur : plus de 8 600 aidants, 5 groupes de pathologies) pour connaître les aidants afin de mieux les accompagner. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.pole-gerontologie.fr et profitez-en pour revisiter les dossiers senior de Web-TV Dijon-santé.fr. Vous y trouverez de précieux renseignements. Marie MARTIN Marie MARTIN __________________________________ LA FRUSTATION DANS LE BENEVOLAT Le Pôle Interrégional Gérontologique (PGI) Bourgogne Franche-Comté Permettre de reconnaître que le bénévolat ne comble pas toutes les attentes de ceux qui Association loi 1901, le PGI est dédié à l’amélioration de la qualité de la vie des seniors. Il fédère de nombreux partenaires : collectivités territoriales, universités, grands groupes industriels, laboratoires de recherche, professionnels de santé, acteurs de soins à domicile, associations d’usagers, EHPAD, etc. s’y engagent, qu’il place dans des situations de frustration les bénévoles n’ayant pas une suffisante connaissance des motivations dont ils sont porteurs, permettre de trouver les compensations qui prendront le pas sur les satisfactions déçues, tel fut le propos éclairant tenu par Geneviève PIROLLEY, psychanalyste, présidente de l’association bisontine « Vivre son deuil », lors d’une session de for9 des satisfactions dont l’absence est source La frustration n’est pas un défaut mais un ressenti nécessaire au cheminement de tout être qui va alors chercher en lui les raisons de continuer à agir. Personne n’ose se dire « frustré » : il y a dans ce mot une connotation insultante. Aussi se dira-t-on, à tort, « déçu ». La déception est le retour inapproprié par rapport à une attente légitime. La déception est toujours une frustration mais qui peut se dire aisément : « je suis déçu… ». Dans la frustration, c’est à soi-même que l’on en veut, dans la déception, l’autre est le coupable : il avait promis et la promesse n’a pas été tenue. Aussi, l’espace de la demande est-il désormais fermé et le besoin clos, alors que dans la frustration, se logent une demande, une attente non formulées et qui, insatisfaites, ouvrent une béance. Dans l’action syndicale par exemple, la frustration ouvre le registre de la revendication, débouche sur des conflits pour trouver des compensations. La compensation permet de placer en soi, dans son espace psychique, ce qui permettra de se substituer à la satisfaction. Autant dire que l’on en vient à se contenter de ce que l’on a ! La frustration fait partie du sentiment in- de mécontentement et de frustration car il conscient de culpabilité et voisine avec celui est légitime d’attendre retour d’un inves- de ne pas être à la hauteur. Les exigences tissement. Or, la satisfaction n’est pas prévue parentales transmises au cours de l’enfance dans les statuts du bénévolat et tout béné- créent une loi intérieure : ce que l’on attend vole sait qu’il n’est pas en droit de demander de soi pour être à la hauteur. Ce juge inté- quelque chose en échange. D’où le ressenti rieur – le Surmoi de Freud - cette petite voix d’un manque réel et qui fait souffrir. La intime nous dit : « Cela ne pouvait qu’arriver à frustration est la marque même du bénévolat toi, qu’attendais-tu ?» Il n’y a pas de cadeau et la vraie raison du renouvellement constant à attendre. Le sentiment de culpabilité en est des bénévoles connu par les associations dont alors renforcé : on se sent coupable d’avoir certaines fournissent bien des situations été ce que l’on a été. Nous ressentons cette frustrantes. même culpabilité au moment de la mort d’un mation continue. La formation continue qui permet d’acquérir des compétences nouvelles mais aussi d’analyser nos pratiques a, de ce fait même, un rôle de soutien et de prévention des risques encourus lors de l’exercice de notre bénévolat. 1. L’inévitable frustration du Bénévolat : On entre dans une association avec des motivations et des attentes qui ne trouveront pas forcément la possibilité de se réaliser. Vu de l’extérieur, le bénévolat est une action offerte à titre gracieux. L’action bénévole n’est pas considérée comme un travail puisque non rémunérée. D’ailleurs, ne s’inscrit-on pas souvent dans le bénévolat lorsqu’on ne travaille pas ou plus ? En conséquence, l’action bénévole n’induit pas de condition d’exercice ni de subordination. Pas d’obligation certes, mais nécessité d’une formation. Pas de subordination, mais hiérarchie, horaires à respecter, responsabilité : voilà donc bien d’autres principes de subordination. Le bénévolat est porteur de contraintes, nécessite un effort qui appellent, supposent être cher, victimes que nous sommes de notre 10 ambivalence. Dans cette situation, nous tente ? Le bénévole nie sa propre existence, sommes à la fois proches du conscient, - nous en toute bonne foi. Pour que sa situation soit connaissons bien ce qui se passe - et proches suffisamment supportable, il lui est donc né- de l’inconscient – mais nous n’y pouvons rien. cessaire de bien se connaître, lui et son his- Chez certaines personnes, les effets en sont paralysants au point de créer de l’angoisse. Le travail sur soi que nécessite une telle situation consiste à faire grandir le côté bienveillant en sa faveur même si, pour autant, il ne toire, pour repérer ses attentes au-delà de ses motivations, connaître sa capacité à accepter les frustrations, le deuil et l’absence à jamais de ce qu’il était en droit et en mesure d’attendre. donne pas toujours raison. Les réponses ap- A défaut de satisfactions, il faudra attendre portées diffèreront selon que le sentiment de des compensations qui se font jour à travers : mécontentement s’applique à soi -même ou à l’autre. 2. Le bénévole face à la frustration : Les attentes et les motivations d’un bénévole sont le recto verso d’un même besoin et il est nécessaire de les connaître car elles ouvrent le chemin à la frustration. Ces motivations peuvent reposer sur l’histoire familiale ou personnelle, la recherche de relations semblables ou différentes. Le bénévolat d’accompagnement en particulier demande une analyse approfondie de ces motivations, exemple : « je fais du bénévolat parce que je suis à la retraite – parce que je veux donner un sens à ma vie. » Or, le bénévolat ne peut être en soi une satisfaction car il a besoin de compensations pour soulager le sentiment de frustration qu’il génère. Si le bénévole d’accompagnement est persua- * des bénéfices immédiats : L’association apporte : ●une aide psychique, amicale, une solidarité devant les difficultés rencontrées, ●la possibilité d’obtenir une formation, des renseignements d’ordre juridique, social. ●l’image de générosité et de solidarité attachée à l’association et dont le bénévole reçoit compensation. * des bénéfices à moyen terme : ● Une formation personnelle, théorique, solide. ● Une connaissance de soi et de l’autre qui offrira une compensation différée car, on ne comprend bien les situations que lorsqu’elles ont pris fin : après avoir investi, on est dé qu’il n’attend rien, qu’il n’a droit à rien, il se soi-même blesse lui-même. S’il est persuadé qu’il ne « l’après-coup » signalée par Freud : après la peut être que générosité et disponibilité, il se connaissance, la reconnaissance. leurre. Pour se protéger d’une situation qui lui investi. C’est la loi de * des bénéfices à long terme : déplaît, il met alors en place ce mécanisme inconscient de défense passive déjà rencontré dans le deuil : « ça attend ... ». Qu’essaie-t-il de nier de lui dans cette at- ● A chaque investissement dans une situation de deuil, à chaque travail contre la frustration, on grandit. 11 ● La Charte du bénévole oppose un certain barrage à sa frustration : ce dernier sait à quoi il doit s’attendre si la Charte est respectée. La frustration peut alors être limitée à l’illusion d’une soumission quelconque, (le bénévole n’ayant pas pieds et poings liés) mais aussi à l’illusion de sa toute-puissance. Dans certaines associations, bien des diffi- ● Être capable de dire ce que l’on pense sans remettre en question sa sécurité intérieure. C’est ainsi se donner l’occasion de toujours aller plus loin dans la connaissance, l’acceptation et la responsabilité de soi. Chercher et trouver en soi ce que l’on n’a pas trouvé hors de soi. cultés viennent du mauvais fonctionnement de la Charte, par exemple : des aménagements concertés avec certains suscitent la jalousie Claudette LATREILLE et le mécontentement des autres. Comment réduire la frustration ? ● D’abord, posséder suffisamment de sécurité intérieure c’est-à-dire savoir qui on est, ce que l’on veut, pour ne pas avoir à chercher dans le regard de l’autre sa légitimité d’existence : ce n’est pas l’association qui la donnera. ● Pratiquer c’est découvrir et apprendre. Dans le bénévolat d’accompagnement, c’est l’accompagnement qui est premier. En quelque sorte, on est en marche vers… ● Tirer des leçons du vécu grâce au groupe de parole et à son partage d’expériences. CARNET Nos bénévoles en deuil : * Marie-Brigitte de sa Maman * Roselyne de sa sœur Huguette * Jean-Marc de sa sœur Marie-Jo * Kitty de son Papa et de sa belle-sœur Françoise * Anie de sa Maman *Dominique de sa Maman. Que notre amitié apporte réconfort à chacun. ● Se rassurer sur son être de bénévole et sur son action. ● Eviter de se considérer comme le sauveur de l’humanité, mais se permettre la dimension de l’humour. ● Pratiquer la formation continue : elle permet de se mieux connaître en évitant d’être dupe de soi. 12
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