L`association JALMALV-Dijon ne cesse de proposer des actions

Transcription

L`association JALMALV-Dijon ne cesse de proposer des actions
JALMALV
DIJON
JALMALV–DIJON
Jusqu'A La Mort Accompagner La Vie
N° 48 Mai 2015
Maison des Associations (Boîte E7) Bureau 426
Bisannuel, gratuit
2, rue des Corroyeurs - 21000 DIJON
N°ISSN : 2269-4781
Tel : 03.80.41.87.18 e-mail : [email protected]
Site internet : www.jalmalv.fr – (Rubrique « JALMALV dans votre région »)
Fédération JALMALV reconnue d’utilité publique le 26 Mars 1993
JALMALV-DIJON confirmée d’intérêt général le 26 Mars 2012
Directeur de la publication : Ludovic GALLY - Rédacteurs en chef : Claudette LATREILLE
et Pierre LAGNEAU - Secrétaire de rédaction : Jean-Marc LATREILLE
Impression : I.C.O. Imprimerie Dijon – Tirage 250 ex.
________________________________________________________________________________
TABLE DES MATIERES
* Edito
P.1
* Récit formation de 3 bénévoles
P.2
* Réunion de rentrée
P.5
* Grand Dej.
P.6
* Journée régionale des Soins Palliatifs P.6
* MDU CHU Journée du 26.11.14
P.8
* PGI Bourgogne-Franche-Comté
P.9
* La frustration dans le bénévolat
P.9
* Carnet
P.12
core, organiser des débats citoyens : notre
activité perdure, malgré un nombre en
baisse de bénévoles. Toutefois, sept nouveaux bénévoles sont en cours de formation
et intégreront prochainement des structures : ce renfort est le bienvenu. Nous les
accueillerons comme il se doit, à la réunion
de rentrée.
La
loi
Léonetti,
que
notre
association
s’efforce de faire connaître est actuellement « chahutée ». Méconnue et non totalement appliquée, ou encore faussement in-
EDITO
terprétée, elle tend à devoir évoluer, suite
aux différentes influences sociétales. Vous
L’association JALMALV-Dijon ne cesse de
trouverez dans ce numéro plusieurs articles
proposer des actions diverses et variées
qui reprécisent les modalités de certains de
afin de développer sa mission. Accompagner
ces outils réglementaires, comme les direc-
des personnes en situation de fin de vie au
tives anticipées et la personne de confiance.
sein de structures, à leur domicile, ou en-
Membres de JALMALV, soyons nous-mêmes
de « véritables ambassadeurs » dans la mise
1
en place de ces démarches. Dans notre quotidien, et surtout dans des périodes de vie
difficiles, elles nous permettront de respecter et de connaître les volontés de nos
Janvier-juillet 2014 :
Récit de leur formation
par trois futurs bénévoles
proches ou des personnes accompagnées.
Une plaquette a été élaborée dans ce but
par l’association.
Je souhaite par cet édito, certes très
tardif, vous renouveler mes remerciements
quant à la confiance dont vous m’avez fait
preuve en me réélisant en tant que Président. Merci.
Je tiens tout particulièrement à remercier chacun d’entre vous pour votre action
Thierry
Janvier. Sensibilisation.
Chacun d’entre nous est arrivé avec son vécu
et ses motivations propres pour découvrir
l'association. J'ai remarqué tout de suite, au
cours des présentations, nos parcours bien
différents et cela m'a plu de nous sentir réunis ainsi, avec nos envies et nos doutes.
et votre implication au sein de cette magni-
D’où l'importance de ces quatre premiers
fique association. De plus, JALMALV-Dijon a
samedis qui permettent de mûrir progressi-
été mise à l’honneur par l’intermédiaire de
vement notre désir de s'engager et de déci-
Marie MARTIN qui a été élue Bénévole d’Or
der de suivre ou non la formation initiale, en
par le Bien Public et le Crédit Mutuel. C’est
connaissance de cause.
amplement mérité. Vous êtes d’ailleurs tous
Le thème de la mort ou plutôt du déni de la
des « bénévoles en or ».
mort dans notre société, abordé dès la pre-
Je finirai donc mon propos par cette
phrase que j’ai inscrite dans mon rapport
moral en vue de la dernière Assemblée Générale :
Dans un monde où le temps, dans un monde
où l'argent imposent leur culture, dans un
monde où, parfois, l'indifférence isole, les
anges existent encore, ce sont vous les
bénévoles.
Merci les anges…
Le Président Ludovic GALLY
mière journée, m'a bien fait comprendre
pourquoi ce mot me heurtait et résonnait
aussi durement en moi alors qu'une expression comme « jusqu'au dernier souffle de
vie » me paraît plus doux. Je viens de découvrir une citation d’Henri Salvador qui me
semble bien à propos : « La mort n'est qu'un
instant de la vie, pareil à tous les autres, et
son seul mérite est d'être le dernier. »
J'ai été très sensible à l'accueil chaleureux,
à la gentillesse et la disponibilité de tous les
membres « du Pôle formation » et des intervenants. Étrange et douce sensation pour une
personne qui veut donner un peu de son temps
auprès des plus vulnérables que de commencer par recevoir.
Le fait est, qu'après les six premiers mo2
dules qui m'ont donné une vision globale de
Et pourtant, la relation de confiance et l'as-
l'accompagnement au sein de JALMALV, j'ai
surance d'un non jugement m'ont en partie
désiré poursuivre cette aventure humaine à la
libéré, à mon grand soulagement. Ces mo-
fois enrichissante et exigeante qui donnerait
ments restent forts pour moi.
plus de sens à ma vie. Suivre la formation ini-
Autres moments forts et attendus, les im-
tiale, devenir bénévole accompagnant, parti-
mersions qui arrivèrent quand je commençais
ciper aux groupes de parole, suivre les forma-
à me lasser des théories. J'avais envie d'aller
tions continues, je pouvais l'envisager raison-
au contact, à la rencontre, au partage et de
nablement et concrètement avec mes con-
vivre réellement ces rencontres.
traintes professionnelles et privées.
Mars. Formation initiale.
13 modules + 3 immersions et un dernier
Michelle
Mai. Impressions d'immersion.
Je redoutais un peu le module « Ecoute » ain-
C'était tellement important cette première
immersion, j'étais si impatiente, et si impressionnée, que je suis arrivée avec une heure
d'avance ! 29 rue Renan, un « Domicile protégé » dans un quartier traditionnel rajeuni
par le tram.
Dans ce double appartement cohabitent une
dizaine de vieilles dames, un chat borgne, et
les jeunes « maîtresses de maison » si vives,
si naturelles, fermes et attentionnées avec
leurs aînées, comme avec des grands-mères
de substitution.
Toutes ces femmes différentes partagent
quelque chose de spécial, un je ne sais quoi
apporté par l'âge ou la maladie. Je les découvre ici patientes, silencieuses, aimables.
Tranquilles, en apparence. On se croirait dans
une maison hors du temps. Pourtant le monde
est là, bruyant, dans la télévision accrochée
au mur comme une fenêtre que personne ne
regarde.
Où sont l'attente, les regrets, la crainte du
temps qui passe ?... Où sont les émotions, les
désirs, les manques ? Je les regarde,
j'écoute. Je croise le regard d'une dame sur
le canapé : «...mais je n'sais pas où elle est
si que l'atelier théâtre en fin de formation.
Magali... je ne SAIS pas... ma fille... pourquoi
rendez-vous le 4 juillet, la formation serait
dense, longue et passionnante. Je l'ai vécue
comme la continuité naturelle du premier mois
de sensibilisation.
J'ai apprécié la richesse de cette formation,
menée avec sérieux et professionnalisme.
La rencontre du bénévole et de la personne
fragilisée, la fonction de bénévole, l'accompagnement des proches, l'accompagnement
des personnes fragilisées par le cancer, douleur physique, souffrance psychologique et
spirituelle, tous ces thèmes furent abordés
dans cet ordre bien défini et développés en
profondeur durant les cinq premiers modules
en nous laissant une totale liberté de parole,
facilitée du fait de notre petit groupe.
Je ne sais pas si cela est dû à mon ignorance
dans tous ces domaines, pour moi qui viens du
monde industriel et technique, mais les répétitions inévitables sur les valeurs de JALMALV, le rôle du bénévole ou autre, étaient
toujours les bienvenues afin de mieux les assimiler au fil des mois.
3
elle ne vient pas me voir ? Où elle est Magali ?... Je n'sais pas...pourquoi elle ?... » Urgence de ces questions ressassées, aussi vite
oubliées que formulées. Mémoire éparpillée
qui s'attache à cette chose qui semble indélébile : l'affectif, le lien filial.
Dans l'autre appartement le silence est lourd,
plus chargé d'absence. Je reste longtemps
assise à côté de cette dame immobile, très
droite, profil perdu, qui d'un doigt têtu trace
inlassablement un labyrinthe invisible sur la
toile cirée. Quand on pose la compote du
goûter devant elle, elle se tourne soudain vers
moi et plante son regard dans le mien... Contact inattendu, intense.
D'autres rencontres, d'autres contacts. Moi
qui ne suis ni médecin, ni psychologue, sans les
mots qui expliquent, je ne sais pas pourquoi je
me suis sentie en empathie immédiate avec
ces vies en apparence réduites, ou ralenties.
Je ne sais pas pourquoi, en leur compagnie, je
me suis sentie « comme chez moi ». Je peux
juste dire que la rencontre s'est faite.
Juin. Ailleurs et après.
Renan m'avait apporté quelque chose d'irremplaçable : le premier contact avec l'accompagnement, une immersion décisive dans
le concret après les témoignages et les enseignements théoriques du cycle de formation.
Le milieu hospitalier lui, public ou privé, ne
permet
pas
l'accès
des
« non-encore-bénévoles » aux malades, d'où
une certaine frustration... Néanmoins, il offre
une ouverture sur cet aspect capital de la
mission de JALMALV : le travail en équipe
avec le personnel soignant.
Une fois franchis quelques-uns des étages et
couloirs de cette ville dans la ville qu'est de-
venu un grand hôpital comme le CHU, j'ai découvert la place des bénévoles auprès des
équipes soignantes, la complémentarité des
fonctions, l'écoute réciproque au service du
«soin », au sens le plus complet du mot, celui
qui touche la globalité de la personne humaine.
Soins palliatifs, attente des résultats d'examens, épisode de grande souffrance physique
ou psychique, sortie annoncée... chacun de ces
moments critiques de la vie des malades hospitalisés provoque une déstabilisation à laquelle la présence, l'écoute désintéressée
peuvent apporter beaucoup. J'écoute les récits des bénévoles.
Parfois, leur activité dépasse le service aux
malades et à leurs proches : dans certains
moments de tristesse ou de lassitude des
soignants il arrive que les bénévoles soient
appelés à les écouter, eux aussi, dans leur
vécu si complexe du soin et du mourir.
Quelle plus belle reconnaissance de leur engagement ?
Toutes ces immersions nous ont montré
l'humanité et la solidarité en action, jusqu'au
bout de la vie, et au-delà pour ceux qui restent. Nous avons perçu combien ces valeurs
sous-tendent notre mission individuelle auprès des personnes, et combien elles doivent
nourrir la réflexion collective sur les questions éthiques et sociales de la fin de vie qui
agitent nos sociétés aujourd'hui. En avoir été
le témoin grâce aux immersions guidées par
des référents JALMALV est un privilège déterminant que nous souhaitons à tous les
« non-encore-bénévoles » qui nous suivront.
(Merci Andrée, Geneviève, Dominique, Brigitte & Pierre)
4
Mariette
Impressions après formation
Après la formation, j'ai vraiment ressenti
que je pouvais m'engager à JALMALV. Sérieux, professionnalisme.
Les immersions m'ont montré l'humanité et la
solidarité avec les personnes rencontrées,
ces rencontres m'ont marquée.
Je pense que tous ces malades attendent
beaucoup de nous pour pouvoir continuer leur
chemin.
En tant que bénévole je vais vivre une aventure avec eux et me libérer de ce poids en
groupe de parole avec les anciens.
Merci à mes deux camarades de formation
En attendant le 02 octobre date à laquelle je
vais m'engager aux Vergers je me rendrai aux
deux soirées sur la maladie d’Alzheimer. Je
peux apprendre beaucoup sur cette maladie,
mon beau-père en étant atteint. Merci à tous
les accompagnants de cette formation et aux
accompagnateurs dans chaque immersion.
Thierry CHAMPY, Michelle BOUIN,
Mariette PIERRON
Michelle et Thierry avec qui j'ai eu de très
bonnes relations toute cette année.
Mariette
Impressions après immersion
Après avoir vécu dans le milieu des personnes âgées, la formation JALMALV m'a fait
comprendre que le soutien est important envers ces personnes : un sourire, une écoute.
La première immersion a lieu à la clinique de
Talant avec mon accompagnatrice, sans côtoyer les malades.
La deuxième immersion aux « Domiciles protégés » à Plombières : plus de communication
avec les résidents et participation du personnel soignant. Enfin on a vu le rôle du bénévole (écouter et ne pas prendre parti).
La troisième immersion : Les Vergers à
l’hôpital de la Chartreuse. Pour moi ce fut le
partage avec les résidents, l’écoute, la discrétion dans certains cas et le soutien qui
leur est si nécessaire.
JALMALV Réunion de rentrée
Samedi 13 septembre 2014
Après avoir remercié les bénévoles pour
leur implication et leur présence en ce jour,
notre président Ludovic GALLY rappelle les
valeurs de notre association dont la Fédération est reconnue d’utilité publique en 1993 :
dignité, respect de la vie, laïcité et solidarité.
Thème du jour :
DEVENIR DES AMBASSADEURS de
JALMALV
Suite à un travail de réflexion collective
par ateliers introduit par Dominique BARRIERE, il s’avère nécessaire de faire un
travail individuel ; d’une part, pour maîtriser
parfaitement les notions de sédation, euthanasie, suicide assisté, directives anticipées, personne de confiance : savoir ré5
pondre aux questions d’actualité et d’autre
part, savoir répondre avec justesse sur ce
que représente ce bénévolat. Comment en
parler ? Qu’en dire ? A qui ? Quand ? Comment ? Quelles réactions suscite-t-il ?
Quelles sont mes réponses ? Mes difficultés ?
Elles sont à reconnaître en tant que telles
ces difficultés, et la session de formation
continue sur « La frustration » liée au bénévolat et présentée par Geneviève PIROLLEY (cf. plus loin), nous aide à comprendre
où elles prennent leur source, afin de mieux
les dépasser et trouver le sens profond de
notre engagement. Ainsi éclairés sur
nous-mêmes, pleinement assurés de la valeur
de ce sens, nous pourrons le dire, le partager, en convaincre autrui.
La réunion de rentrée continue avec la
présentation d’un extrait du film : « J’ai pu
parler à cœur ouvert. » Il comporte des
séquences prises dans plusieurs lieux de
soins.
L’idée de ce film sur le bénévolat
d’accompagnement en France a germé au
sein du Collège des associations de bénévoles d’accompagnement de la SFAP et a été
financé par la Fondation Les Petits Frères
Des Pauvres.
Selon les témoignages des bénévoles, du
personnel et des chefs de service, le besoin
en bénévoles est indéniable. Et pour les malades, l’offre par le bénévole de « silence »,
d’« écoute », d’une « relation simple et non
codifiée par un soin technique, cette « ren-
contre de passage permet de dire, de verbaliser plus facilement qu’à un proche. »
L’idée serait de présenter ce film au personnel soignant et de l’utiliser pour le recrutement de nouveaux bénévoles. Il est té-
léchargeable sur le site de la SFAP (durée
26 minutes.)
Liens utiles :
Site de la Fédération : www.jalmalv.fr
CABAB : Collectif des Associations de Bénévoles d’Accompagnement de Bourgogne
animé par JALMALV Région Bourgogne :
[email protected].
AASPB :
Association des Acteurs en Soins Palliatifs
de Bourgogne :
[email protected]
CISS : Collectif Inter Associatif sur la
Santé (pour la défense des usagers)
www.leciss.org
Alors… comme le coucou, ambassadeur du
printemps,
Soyez des ambassadeurs
de notre bénévolat !
Camille THEVENIAUD
_________________________________
GRAND DEJ 2014
Encore une belle aventure que cette
journée du dimanche 21 septembre 2014 au
Lac Kir pour le Grand Dèj ! Une ambiance conviviale, de bons gâteaux concoctés par nos
bénévoles pour nous soutenir, des discussions
très intéressantes avec les associations voisines et surtout des témoignages poignants
de nos visiteurs, remerciant nos bénévoles
pour le soutien qu’ils ont apporté lors de la fin
de vie d’un de leur proche…
6
Ce retour est toujours le bienvenu, surtout
quand d’autres passants les entendent et du
coup demandent à mieux connaître notre association en acceptant notre invitation par le
biais de nos réunions d’information.
Un intérêt accru aussi pour cette loi LEONETTI que si peu de gens connaissent ! Et
nous étions très à l’aise dans notre rôle
d’ambassadeurs !
Par contre, nous constatons une fois de plus
une
augmentation
de
demandes
d’interventions pour des particuliers en fin de
vie alors que nos forces vives diminuent…Il
est urgent de trouver de nouveaux bénévoles
prenant la relève. Passez nous voir, quelques
minutes ou plus longtemps l’année prochaine,
vous ne le regretterez pas, notre belle association en vaut le détour !
Brigitte FARDELLA
JOURNEE NATIONALE
DES SOINS PALLIATIFS
Au cours du 18 octobre 2014, journée
régionale des Soins Palliatifs dont le thème
portait sur ETHIQUE et SOINS PALLIATIFS, voici recueillies, quelques notions essentielles rappelées par Jacques RICOT.
Pour commencer, le philosophe met en évidence que « le prendre soin est le fait
d’une société. Le pacte de soin ne peut se
fonder que sur la confiance » et, pour ce
faire, il clarifie les mots de :
* vulnérabilité : la vulnérabilité est le
premier mot de l’éthique médicale. L’être
humain est un corps par définition fragile,
puisque soumis à un commencement et à une
fin, exposé à la maladie et à la souffrance.
Etablir une relation de soin implique que l’on
prenne soin, aussi, de la relation elle-même.
Et Jacques RICOT de citer E. LEVINAS
pour qui, le premier mot de la relation de
soin est la responsabilité à son endroit. Dans
la relation de soin, deux vulnérabilités se
rejoignent, celle du patient et celle du médecin qui prend part à la souffrance du premier et devient, du mieux qu’il peut, le gardien de sa parole et de sa souffrance.
*autonomie
ou
la
possibilité
d’autodétermination : il est nécessaire de
restaurer les capacités d’un malade : libre, il
a la possibilité d’infléchir la relation de soin.
Reste que la décision qui pourrait être envisagée, le malade ne la prendra pas seul, mais
avec le médecin, ce dernier ne se limitant
pas à n’être qu’un « prestataire de services ». Ni le patient, ni le médecin n’est
souverain.
7
* compassion ou encore du bon usage de
la compassion. Origine latine cum patior :
avec celui qui souffre. Être touché dans ses
entrailles par la vulnérabilité de l’autre,
prendre une part de sa souffrance mais aussi des bons moments qu’il peut traverser :
telle est la compassion.
Mais attention aux dérives qu’elle peut
comporter ! Elle ne doit pas être
qu’émotionnelle, une compétence technique
et éthique doit la compléter. La simple émotion ne peut mener à l’action, il lui faut être
éclairée pour agir d’un cœur intelligent.
* dignité : le philosophe déclare qu’il
est pratiqué sur ce mot un « hold up sémantique. » En effet, pour certains, être plus ou
moins digne équivaut à être plus ou moins à
la hauteur et beaucoup d’autres dissolvent la
dignité dans la liberté.
Il rappelle alors que la dignité est inhérente à tous les hommes, reconnue comme
valeur absolue et donc ontologique et inaliénable.
Claudette LATREILLE
MDU CHU – 26 novembre 2014
Le CHU (Bocage central) organisait en
novembre dernier, dans le cadre de la gestion
des risques, deux journées d’information du
grand public. Ce fut l’occasion, le mercredi 26
novembre pour les associations adhérentes au
CISS – Collectif Interassociatif Sur la Santé
de Bourgogne – de tenir un stand aux côtés
des professionnels afin de valoriser leurs actions et de promouvoir la Maison Des Usagers
du CHU (MDU) pour la rendre attractive.
JALMALV a donc été conviée à venir "animer"
cette journée et surtout à faire connaître la
Maison des Usagers, un lieu destiné aussi bien
aux malades, aux familles de malades qu'au
personnel soignant.
Durant cette journée, nous avons pu nous
apercevoir que peu de personnes connaissaient l'emplacement de ce bureau, et même
son existence. Pour une partie du personnel
du CHU, ce fut aussi une découverte !
Cette Maison des Usagers constitue un trait
d'union entre les personnes hospitalisées,
leurs proches et les services : c'est un espace
d'accueil, d'écoute et d'information où sont
représentées différentes associations dont
JALMALV. Le bureau est situé dans le hall du
Bocage central, malheureusement de l'autre
côté des ascenseurs accédant aux services.
Mais des efforts de signalétique sont actuellement en cours.
Nous avons, bien sûr, fait de la "promo" pour
JALMALV, et surtout bien expliqué l'importance des directives anticipées et de la personne de confiance.
Je pense que notre intervention a été appréciée, et a sensibilisé quelques personnes à
l’action de JALMALV. Ce fut un moment sympathique qui nous a permis de nous faire connaître et de rencontrer des bénévoles venus
d’autres associations, ce qui est toujours très
enrichissant.
Josette RAVELLI
__________________________________
Et pour plus d’informations sur le rôle d’une
Maison Des Usagers, voici quelques repères :
Une Maison Des Usagers (MDU) est un espace
d’accueil, d’échange, d’écoute, d’information
pour les usagers des établissements de santé
8
et d’expression de la parole de ceux-ci, mais
elle n’est pas un lieu de soins ni un lieu de règlement institutionnel des conflits.
Elle met à la disposition des personnes hospitalisées et de leurs proches une information
pluraliste qui permet de s’informer sur un
problème de santé, sur les droits des malades, pour aider ou accompagner un proche,
vivre avec une maladie, un handicap, etc.
Elle constitue aussi un lieu d’engagement pour
les bénévoles agissant dans le domaine de la
santé qui y assurent des permanences et elle
participe ainsi à la l’amélioration de la démarche qualité de l’établissement (accueil,
prise en charge, etc.). A ce titre, elle est
aussi créatrice de liens associatifs.
JALMALV y a tout à fait sa place puisque
l’une de nos missions est d’agir dans la société
pour faire évoluer les attitudes face à la maladie grave, au grand âge, à la mort, au deuil,
ainsi que pour faire connaître les droits des
malades.
Dans la perspective de remplir les missions
qu’il s’est assigné, le PGI a décidé de lancer
un certain nombre d’études permettant une
meilleure compréhension du quotidien et de
l’environnement de la personne âgée fragilisée, par exemple :
* une étude sur la compréhension des mécanismes d’admission aux urgences suivie ou
non d’hospitalisation pour les résidents en
EHPAD
* une étude (cohorte de grande ampleur :
plus de 8 600 aidants, 5 groupes de pathologies) pour connaître les aidants afin de
mieux les accompagner.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur
www.pole-gerontologie.fr et profitez-en
pour revisiter les dossiers senior de
Web-TV Dijon-santé.fr. Vous y trouverez de
précieux renseignements.
Marie MARTIN
Marie MARTIN
__________________________________
LA FRUSTATION DANS LE BENEVOLAT
Le Pôle Interrégional Gérontologique (PGI)
Bourgogne Franche-Comté
Permettre de reconnaître que le bénévolat
ne comble pas toutes les attentes de ceux qui
Association loi 1901, le PGI est dédié à
l’amélioration de la qualité de la vie des seniors. Il fédère de nombreux partenaires :
collectivités
territoriales,
universités,
grands groupes industriels, laboratoires de
recherche, professionnels de santé, acteurs
de soins à domicile, associations d’usagers,
EHPAD, etc.
s’y engagent, qu’il place dans des situations de
frustration les bénévoles n’ayant pas une suffisante connaissance des motivations dont ils
sont porteurs, permettre de trouver les
compensations qui prendront le pas sur les
satisfactions déçues, tel fut le propos éclairant tenu par Geneviève PIROLLEY, psychanalyste, présidente de l’association bisontine
« Vivre son deuil », lors d’une session de for9
des satisfactions dont l’absence est source
La frustration n’est pas un défaut mais un
ressenti nécessaire au cheminement de tout
être qui va alors chercher en lui les raisons
de continuer à agir. Personne n’ose se dire
« frustré » : il y a dans ce mot une connotation insultante. Aussi se dira-t-on, à tort,
« déçu ». La déception est le retour inapproprié par rapport à une attente légitime. La
déception est toujours une frustration mais
qui peut se dire aisément : « je suis déçu… ».
Dans la frustration, c’est à soi-même que l’on
en veut, dans la déception, l’autre est le coupable : il avait promis et la promesse n’a pas
été tenue. Aussi, l’espace de la demande est-il
désormais fermé et le besoin clos, alors que
dans la frustration, se logent une demande,
une attente non formulées et qui, insatisfaites, ouvrent une béance.
Dans l’action syndicale par exemple, la frustration ouvre le registre de la revendication,
débouche sur des conflits pour trouver des
compensations. La compensation permet de
placer en soi, dans son espace psychique, ce
qui permettra de se substituer à la satisfaction. Autant dire que l’on en vient à se contenter de ce que l’on a !
La frustration fait partie du sentiment in-
de mécontentement et de frustration car il
conscient de culpabilité et voisine avec celui
est légitime d’attendre retour d’un
inves-
de ne pas être à la hauteur. Les exigences
tissement. Or, la satisfaction n’est pas prévue
parentales transmises au cours de l’enfance
dans les statuts du bénévolat et tout béné-
créent une loi intérieure : ce que l’on attend
vole sait qu’il n’est pas en droit de demander
de soi pour être à la hauteur. Ce juge inté-
quelque chose en échange. D’où le ressenti
rieur – le Surmoi de Freud - cette petite voix
d’un manque réel et qui fait souffrir. La
intime nous dit : « Cela ne pouvait qu’arriver à
frustration est la marque même du bénévolat
toi, qu’attendais-tu ?» Il n’y a pas de cadeau
et la vraie raison du renouvellement constant
à attendre. Le sentiment de culpabilité en est
des bénévoles connu par les associations dont
alors renforcé : on se sent coupable d’avoir
certaines fournissent bien des situations
été ce que l’on a été. Nous ressentons cette
frustrantes.
même culpabilité au moment de la mort d’un
mation continue. La formation continue qui
permet d’acquérir des compétences nouvelles
mais aussi d’analyser nos pratiques a, de ce
fait même, un rôle de soutien et de prévention des risques encourus lors de l’exercice
de notre bénévolat.
1. L’inévitable frustration du Bénévolat :
On entre dans une association avec des motivations et des attentes qui ne trouveront pas
forcément la possibilité de se réaliser. Vu de
l’extérieur, le bénévolat est une action offerte à titre gracieux. L’action bénévole n’est
pas considérée comme un travail puisque non
rémunérée. D’ailleurs, ne s’inscrit-on pas souvent dans le bénévolat lorsqu’on ne travaille
pas ou plus ?
En conséquence, l’action bénévole n’induit pas
de condition d’exercice ni de subordination.
Pas d’obligation certes, mais nécessité d’une
formation. Pas de subordination, mais hiérarchie, horaires à respecter, responsabilité :
voilà donc bien d’autres principes de subordination.
Le bénévolat est porteur de contraintes,
nécessite un effort qui appellent, supposent
être cher, victimes que nous sommes de notre
10
ambivalence.
Dans
cette
situation,
nous
tente ? Le bénévole nie sa propre existence,
sommes à la fois proches du conscient, - nous
en toute bonne foi. Pour que sa situation soit
connaissons bien ce qui se passe - et proches
suffisamment supportable, il lui est donc né-
de l’inconscient – mais nous n’y pouvons rien.
cessaire de bien se connaître, lui et son his-
Chez certaines personnes, les effets en sont
paralysants au point de créer de l’angoisse. Le
travail sur soi que nécessite une telle situation consiste à faire grandir le côté bienveillant en sa faveur même si, pour autant, il ne
toire, pour repérer ses attentes au-delà de
ses motivations, connaître sa capacité à accepter les frustrations, le deuil et l’absence à
jamais de ce qu’il était en droit et en mesure
d’attendre.
donne pas toujours raison. Les réponses ap-
A défaut de satisfactions, il faudra attendre
portées diffèreront selon que le sentiment de
des compensations qui se font jour à travers :
mécontentement s’applique à soi -même ou à
l’autre.
2. Le bénévole face à la frustration :
Les attentes et les motivations d’un bénévole
sont le recto verso d’un même besoin et il est
nécessaire de les connaître car elles ouvrent
le chemin à la frustration. Ces motivations
peuvent reposer sur l’histoire familiale ou
personnelle, la recherche de relations semblables ou différentes. Le bénévolat
d’accompagnement en particulier demande une
analyse approfondie de ces motivations,
exemple : « je fais du bénévolat parce que je
suis à la retraite – parce que je veux donner
un sens à ma vie. » Or, le bénévolat ne peut
être en soi une satisfaction car il a besoin de
compensations pour soulager le sentiment de
frustration qu’il génère.
Si le bénévole d’accompagnement est persua-
* des bénéfices immédiats :
L’association apporte :
●une aide psychique, amicale, une solidarité devant les difficultés rencontrées,
●la possibilité d’obtenir une formation,
des renseignements d’ordre juridique, social.
●l’image de générosité et de solidarité
attachée à l’association et dont le bénévole
reçoit compensation.
* des bénéfices à moyen terme :
● Une formation personnelle, théorique, solide.
● Une connaissance de soi et de l’autre qui
offrira une compensation différée car, on ne
comprend bien les situations que lorsqu’elles
ont pris fin : après avoir investi, on est
dé qu’il n’attend rien, qu’il n’a droit à rien, il se
soi-même
blesse lui-même. S’il est persuadé qu’il ne
« l’après-coup » signalée par Freud : après la
peut être que générosité et disponibilité, il se
connaissance, la reconnaissance.
leurre. Pour se protéger d’une situation qui lui
investi.
C’est
la
loi
de
* des bénéfices à long terme :
déplaît, il met alors en place ce mécanisme
inconscient de défense passive déjà rencontré
dans
le
deuil :
« ça
attend ... ».
Qu’essaie-t-il de nier de lui dans cette at-
● A chaque investissement dans une situation
de deuil, à chaque travail contre la frustration, on grandit.
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● La Charte du bénévole oppose un certain
barrage à sa frustration : ce dernier sait à
quoi il doit s’attendre si la Charte est respectée. La frustration peut alors être limitée
à l’illusion d’une soumission quelconque, (le
bénévole n’ayant pas pieds et poings liés) mais
aussi à l’illusion de sa toute-puissance.
Dans certaines associations, bien des diffi-
● Être capable de dire ce que l’on pense sans
remettre en question sa sécurité intérieure.
C’est ainsi se donner l’occasion de toujours
aller
plus
loin
dans
la
connaissance,
l’acceptation et la responsabilité de soi.
Chercher et trouver en soi ce que l’on n’a pas
trouvé hors de soi.
cultés viennent du mauvais fonctionnement de
la Charte, par exemple : des aménagements
concertés avec certains suscitent la jalousie
Claudette LATREILLE
et le mécontentement des autres.
Comment réduire la frustration ?
● D’abord, posséder suffisamment de sécurité intérieure c’est-à-dire savoir qui on est, ce
que l’on veut, pour ne pas avoir à chercher
dans le regard de l’autre sa légitimité
d’existence : ce n’est pas l’association qui la
donnera.
● Pratiquer c’est découvrir et apprendre.
Dans le bénévolat d’accompagnement, c’est
l’accompagnement qui est premier. En quelque
sorte, on est en marche vers…
● Tirer des leçons du vécu grâce au groupe de
parole et à son partage d’expériences.
CARNET
Nos bénévoles en deuil :
* Marie-Brigitte de sa Maman
* Roselyne de sa sœur Huguette
* Jean-Marc de sa sœur Marie-Jo
* Kitty de son Papa et de sa belle-sœur
Françoise
* Anie de sa Maman
*Dominique de sa Maman.
Que notre amitié apporte réconfort à chacun.
● Se rassurer sur son être de bénévole et sur
son action.
● Eviter de se considérer comme le sauveur
de l’humanité, mais se permettre la dimension
de l’humour.
● Pratiquer la formation continue : elle permet de se mieux connaître en évitant d’être
dupe de soi.
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