Dossier de presse - Musée Marmottan Monet
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Dossier de presse - Musée Marmottan Monet
Musée Marmottan Monet 10 septembre 2015 07 février 2016 Contact presse : Claudine Colin Communication Christelle Maureau 28 rue de Sévigné – 75004 Paris Tél : 01 42 72 60 01 / 06 45 71 58 92 [email protected] www.claudinecolin.com Manet, Renoir, Cézanne, Van Gogh, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Matisse... Chefs-d’œuvre de la collection Arthur et Hedy Hahnloser VILLA FLORA Pierre Bonnard, Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes, 1928-1934 © Hahnloser / Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo : Reto Pedrini, Zürich Les temps enchantés somm air e 03 I - Communiqué de presse 04 I I - Un couple, une passion, une collection 07 I II - Parcours de l’exposition 25 I V - R epères chronologiques Les grandes dates de la Villa Flora 28 V – Autour de l’exposition 30 VI - Commissariat 31 VII - Visuels presse 33 VIII - Le musée Marmottan Monet 37 IX - Informations pratiques Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 2 I communiqué de pr e sse « Le fait que nous ayons rencontré les artistes par le biais de leurs œuvres, et non l’inverse, a créé une amitié libre de toute considération matérielle. L’appartenance toujours plus intime à ce cercle d’amis artistes a constitué l’élément le plus riche de notre vie. » Hedy Hahnloser (1940) Musée des collectionneurs par excellence, ou plus encore maison des collectionneurs, le musée Marmottan Monet présente, du 10 septembre 2015 au 7 février 2016, la prestigieuse collection du couple suisse Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Pour la première fois en France, les fleurons de cet ensemble sont présentés. 75 chefs-d’œuvre de Pierre Bonnard, Paul Cézanne, Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Aristide Maillol, Édouard Manet, Henri-Charles Manguin, Pierre-Albert Marquet, Henri Matisse, Odilon Redon, Pierre-Auguste Renoir, Félix-Édouard Vallotton, Vincent van Gogh et Édouard Vuillard témoignent de l’histoire de ce couple porté par leur passion pour la peinture, le dessin et la sculpture. Une vie pour l’art, une vie avec les artistes. Tel fut le parcours du couple formé par Hedy Bühler et l’ophtalmologiste Arthur Hahnloser. Fidèle à la maxime d’Hedy « vivre selon notre temps », le couple suisse se tourne vers la création de son époque et réunit entre 1905 et À l’occasion de l’inauguration du musée de Winterthur, la Villa Flora accueillit arts et artistes. On voit ainsi poser dans le jardin autour du bronze de Maillol, l’Été : assis par terre, le peintre Kerr-Xavier Roussel et Hedy Hahnloser-Bühler, debout à côté d’elle Henri Manguin et sa femme, Jeanne. À l’arrière-plan, Richard Bühler, le cousin préféré de Hedy, lui-même collectionneur avisé. Tout à fait à droite se tient le maître des lieux : Arthur Hahnloser. © Archives Villa Flora. 1936 les œuvres de nabis et de fauves. Sur le conseil de ces peintres, il acquiert d’importantes peintures par Édouard Manet, Pierre-Auguste Renoir, Paul Cézanne, Vincent Van Gogh ou Odilon Redon. Artistes et amateurs se lient vite d’amitié et se retrouvent régulièrement dans la résidence d’Arthur et Hedy à Winterthur, la Villa Flora. La maison du couple devient un lieu de rencontre, d’échanges et de création, un repère d’artistes. Les portraits des Hahnloser ou les œuvres peintes à la Flora, qui témoignent de ce bonheur de vivre, forment le cœur de la collection familiale. En trente ans, les murs de la maison sont envahis de peintures. Chaque pièce, jusqu’à la salle d’eau où les toiles s’accumulent, accueille son lot d’œuvres d’art. La Villa Flora devient ainsi l’écrin d’un ensemble de chefsd’œuvre dignes d’un musée. Le parcours de l’exposition du musée Marmottan Monet offre une réunion de rares chefsd’œuvre tels que La Blanche et la Noire (1913) et Le chapeau violet (1907) de Vallotton, Effet de glace ou Le Tub (1909) et Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes (1934) de Bonnard, Le semeur (1888) de Van Gogh, Amazone (1883) de Manet, Portrait de l’artiste (1877-1878) de Cézanne, Nice, cahier noir (1918) de Matisse, La partie de dames à Amfréville (1906) de Vuillard et Les anémones (1912) de Redon. Organisé en sections monographiques, il retrace les rapports qui unirent les principaux artistes du tournant du xxe siècle à Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. L’exposition raconte l’histoire unique d’un des couples les plus engagés et passionnés du début du siècle. Les descendants d’Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler ont choisi de révéler cet ensemble exceptionnel à Paris pour la première fois et de faire du musée Marmottan Monet pendant quelques mois leur demeure. Commissariat : Angelika Affentranger-Kirchrath Conservatrice de la Villa Flora, Winterthur Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Marianne Mathieu Adjointe au directeur, chargée des collections du musée Marmottan Monet Dossier de presse 3 II Henri Manguin, La Sieste ou Le Rocking-chair, Jeanne, 1905, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Henri Matisse, Femme assise devant la fenêtre ouverte, 1919, Collection particulière, Villa Flora, Winterthur, © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich un couple , une passion, une collection Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler ont rassemblé, entre 1905 et 1936, une collection exceptionnelle, constituée pour l’essentiel de tableaux de Bonnard, Vallotton et Vuillard. Les œuvres de ces peintres forment pour ainsi dire une collection dans la collection. Des travaux majeurs d’Odilon Redon, Van Gogh, Cézanne et Renoir, mais aussi de Matisse, Manguin et Marquet définissent les limites chronologiques de cet ensemble. Pourtant, l’exposition du musée Marmottan Monet n’a pas pour seul objectif de mettre à l’honneur les œuvres elles-mêmes, montrées pour la première fois à Paris. Elle veut aussi présenter le couple suisse et l’écrin de leur collection à Winterthur, la Villa Flora, avec son atmosphère unique et son histoire mouvementée. Ancienne demeure de collectionneurs, le musée Marmottan Monet accueille donc une autre maison de collectionneurs, tandis que Monet, le grand représentant de l’impressionnisme, offre l’hospitalité aux artistes du post-impressionnisme. C’est en 1898 qu’Hedy Bühler (1873-1952) entre en possession de la Villa Flora avec une partie de son héritage. Peu après son mariage, elle s’installe avec son époux Arthur Hahnloser (1870-1936) dans cette maison bourgeoise cossue, située en bordure de la vieille ville de Winterthur, qui abritera au fil du temps une collection grandissante. En 1907-1908, en collaboration avec les architectes de Winterthur Robert Rittmeyer et Walter Furrer, le couple aménage un salon « sur mesure » qu’ils décorent dans les moindres détails selon leur goût. En 1916, Rittmeyer dessine un agréable jardin puis conçoit en 1926 pour la maison une vaste salle à éclairage zénithal. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 4 La Villa Flora Hedy Hahnloser-Bühler fut la première à se laisser séduire par la Villa Flora, située alors en bordure de la vieille ville de Winterthur, dans la Tösstalstrasse. Elle en fit l’acquisition en 1898 avec une partie de son héritage et y emménagea, jeune mariée, avec son époux, Arthur Hahnloser. La simplicité de la maison lui plaisait, car elle s’opposait de façon sympathique à l’exubérance des villas alors à la mode, avec leur style « petit château » et leur atmosphère souvent oppressante. Sa silhouette claire et sobre conférait à la Flora une différence libératrice. Hedy y découvrit très tôt des possibilités de transformations et un lieu où pourrait s’épanouir son tempérament créatif. Au fil des décennies, la maison d’artisan construite en 1846 fut métamorphosée par les architectes de Winterthur Robert Rittmeyer et Walter Furrer, qui firent de cette maison bourgeoise un écrin pour l’art en aménageant en 1908 le fameux salon, puis en 1926 une salle à éclairage zénithal, la Villa Flora forme, avec son jardin, également conçu par Rittmeyer en 1916, un ensemble exceptionnel où papiers peints réalisés à la main et peintures se complètent, car ils participent du même « esprit du temps ». Quelques photographies en noir et blanc extraites des archives rendent compte de l’atmosphère spécifique de la Villa Flora. On y voit la maison de l’extérieur, avec son architecture modulable : le sobre cube initial reçut en 1926 une galerie et une véranda, se muant ainsi en demeure de collectionneurs sans se départir de son caractère. D’autres nous conduisent dans le jardin, avec sa disposition géométrique encore conservée et entretenue de nos jours, qui culmine avec les deux grandes statues d’Aristide Maillol, l’Été (1910) et Pomone (1910). Vu de la Villa Flora vers 1900, probablement peu de temps après l’acquisition de la maison par le jeune couple Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Sur le balcon, Hedy HahnloserBühler posant en robe blanche. © Archives Villa Flora En 1943-1944, le photographe Willy Maywald prend cette photographie de Hedy Hahnloser-Bühler à la Villa Flora. © Archives Villa Flora. u un cou pl e , un e pa s s ion , un e co l l e ct i on Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler s’intéressent d’abord aux artistes suisses Giovanni Giacometti et Ferdinand Hodler et acquièrent – guidés par un flair infaillible – des perles de leur production d’alors. Par l’intermédiaire du peintre Félix Vallotton, qui vit à Paris et dont ils ont acheté des œuvres majeures dès 1908, ils se tournent bientôt vers la scène artistique de la capitale et s’enthousiasment en particulier pour le travail de Bonnard, mais aussi pour les tableaux de Vuillard et les sculptures de Maillol, prenant fait et cause pour le groupe des Nabis qui se considèrent comme les « prophètes d’une nouvelle peinture ». Les collectionneurs entretiennent des contacts étroits avec leurs amis artistes en qui ils trouvent aussi de précieux conseillers. Souvent, ils achètent directement les œuvres auprès d’eux, stimulés par la visite de leur atelier. Ils sont en outre de bons clients des grands galeristes et marchands d’art de leur temps, tels Eugène Druet et Ambroise Vollard. Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler s’efforcent toujours de rendre compte de l’environnement de leurs protégés par des œuvres importantes. C’est ainsi qu’entrent dans la collection des tableaux d’Henri Manguin et Albert Marquet, de Van Gogh et Paul Cézanne ou encore d’Odilon Redon, rejoints un peu plus tard par des travaux d’Henri Matisse, pour lequel ils mettent surtout l’accent sur des petits formats. En 1980, les descendants des collectionneurs créent une fondation, la Hahnloser/Jaeggli Stiftung, dans l’intention de conserver vivant l’héritage de leurs aïeux. Des dons insignes issus de cet héritage, comme le Semeur de Van Gogh ou La Blanche et la Noire de Vallotton, entrent dans les collections de la fondation et forment dès lors le noyau des expositions présentées au Museum Villa Flora entre 1995 et 2014. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 5 Hedy Hahnloser-Bühler dans le jardin de la Villa Flora, vers 1900. © Archives Villa Flora Arthur Hahnloser dans le jardin de la Villa Flora, vers 1900. © Archives Villa Flora Hedy Hahnloser-Bühler Arthur Hahnloser Hedy Bühler naquit à Winterthur en 1873. Très tôt se discerne chez elle un intérêt marqué pour l’art. Élevée dans une famille bourgeoise conservatrice et rigoureuse, elle déploie beaucoup d’énergie pour convaincre ses parents de l’autoriser à suivre des cours de peinture à Gauting, près de Munich. Elle se tourne ensuite vers les arts décoratifs, s’installe un atelier à la Flora et conçoit des tissus – nappes et housses de coussins – et des jouets, autant d’objets qui n’ont rien perdu aujourd’hui de leur originalité ni de leur fraîcheur. En la rendant réceptive aux autres manifestations artistiques, ses propres dispositions créatrices la prédestinent à devenir l’interlocutrice sensible et attentive des grands artistes de son temps. Elle les rencontre non seulement en tant que collectionneuse, mais aussi en tant que médiatrice avisée de leur art et en tant qu’amie. Né en 1870, également à Winterthur, Arthur Hahnloser suit une formation d’ophtalmologiste. Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler, qui se marièrent en 1898, trouvent rapidement dans leur intérêt pour l’art et l’actualité artistique un terrain de complicité. Pourtant, c’est d’abord une clinique ophtalmologique qui fut aménagée dans la Villa Flora, Arthur effectuant les opérations avec l’assistance de Hedy. Il faut attendre 1908 et la création de l’hôpital privé Am Lindberg, à Winterthur, pour que tous deux puissent se consacrer davantage à leur activité de collectionneurs et transformer les pièces de façon à présenter convenablement les tableaux toujours plus nombreux. Sa profession médicale sert surtout à Arthur de gagne-pain, car sa véritable passion est l’art, qu’il promeut avec son épouse de multiples manières. La Villa Flora est une maison ouverte et accueillante. Tous les mardis, un groupe de jeunes amateurs d’art se rassemble pour boire le café autour de la table ronde du salon. On discute des dernières évolutions de l’art, tout en étant déterminé à renverser les structures figées de la ville. Cette résolution conduit à une véritable révolution de palais au sein du Kunstverein : la vieille garde fut dissoute et remplacée par des représentants de la jeune génération d’ambassadeurs de l’art ouverts sur le monde. C’est aussi ce cercle qui insuffle l’élan pour la création du Kunstmuseum, construit par les architectes de Winterthur Robert Rittmeyer et Walter Furrer et inauguré en 1916 La famille Hahnloser, vers 1902-1903. De gauche à droite figurent Hans, Hedy, Lisa et Arthur. © Archives Villa Flora Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 6 III parcours de l’ e x position Le parcours de l’exposition du musée Marmottan Monet offre une réunion de rares chefs-d’œuvre tels que La blanche et la noire (1913) et Le chapeau violet (1907) de Vallotton, Effet de glace (1909) et Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes (1928-1934) de Bonnard, Le semeur (1888) de Van Gogh, Amazone (1883) de Manet, Portrait de l’artiste (1877-1878) de Cézanne, Nice, cahier noir (1918) de Matisse, La partie de dames à Amfreville (1906) de Vuillard et Les anémones (1912) de Redon. Organisé en sections monographiques, il retrace les rapports qui unirent les principaux artistes du tournant du xxe siècle à Arthur et Hedy Hahnloser. L’exposition raconte l’histoire unique d’un des couples les plus engagés et passionnés du début du siècle. Originaires de Winterthur, près de Zurich en Suisse, l’ophtalmologiste Arthur Hahnloser et son épouse Hedy Bühler s’établissent peu après leur mariage en 1898 dans une propriété familiale, la Villa Flora. Sous l’impulsion d’Hedy, le couple se passionne pour l’art de son temps. Entre 1905 et 1936, date de la disparition d’Arthur, il réunit une collection de premier ordre dont leur demeure devient l’écrin. Leur intérêt se porte tout d’abord vers l’art suisse de Giovanni Giacometti et Ferdinand Hodler avant de se tourner définitivement vers les nabis et les fauves installés en France : Félix Vallotton, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Aristide Maillol, Henri Manguin, Albert Marquet et Henri Matisse… Si le couple fréquente les grandes galeries parisiennes, il privilégie le contact direct avec les artistes. Ces derniers les incitent à acquérir des œuvres de peintres qui les ont précédés et qui les ont marqués. Parallèlement à l’art de leur époque, les amateurs réunissent un petit nombre de Van Gogh, Manet, Renoir, Cézanne, Redon, qui constituent un ensemble singulier au sein de leur collection. Conseillers mais surtout amis d’Arthur et Hedy, nabis et fauves sont régulièrement reçus à la Villa Flora. Lieu de villégiature, d’échange et de partage, la Flora se transforme à l’occasion en atelier. Portraits d’Arthur de Hedy et de leur famille, vues de la villa immortalisée par leurs amis peintres témoignent, entre autre chefs-d’œuvre présentés dans l’exposition, de l’engagement d’Arthur et Hedy Hanhloser et de leur existence où l’art et le vie se confondent. 1 Giovanni Giacometti (1868-1933) et les Hahnloser Parce qu’ils résident à Winterthur, Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler commencent tout naturellement à collectionner des œuvres d’artistes suisses. En 1907, ils font la connaissance de Giovanni Giacometti (le père d’Alberto et Diego) et entretiennent bientôt avec lui des contacts suivis. Dès la même année, ils lui rendent visite à Stampa, un village du Val Bregaglia (Bergell), situé au sud du canton des Grisons. Il ressort de leur correspondance que les questions artistiques revêtent pour eux autant d’importance que les considérations personnelles et les évènements familiaux. Les premiers achats des Hahnloser témoignent de leur clairvoyance et de leur intuition artistique, car ils choisissent systématiquement des œuvres dans lesquelles Giacometti s’est affranchi de ses modèles – surtout Van Gogh et Giovanni Segantini – pour élaborer une peinture post-impres sionniste éminemment personnelle. L’artiste fascine le couple, probablement par son attachement à la réalité de son temps et pour son intérêt pour la scène artistique parisienne, mais aussi par sa volonté de se retirer dans l’environnement agreste de son village natal où il puise toute son inspiration. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 7 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Giovanni Giacometti, Maisons ensolleillées à Stampa, 1912 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich En 1919, Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler rendent une nouvelle fois visite à l’artiste dans son atelier de Stampa, dans les Grisons, où ils découvrent ce tableau montrant les maisons du village éclairées par une lumière automnale. L’œuvre est caractéristique de la production de Giacometti, qui puise son inspiration dans son univers familier dont il transcrit les motifs avec une connaissance étendue des courants artistiques contemporains. C’est cette combinaison entre l’authenticité et la référence à la modernité qui a fasciné les collectionneurs. 2 Ferdinand Hodler (1853-1918) et les Hahnloser Le fils des collectionneurs, Hans Hahnloser, vers 1916. Il suivra des études d’histoire de l’art et enseignera plus tard à l’université de Berne. Il est assis dans une pièce typique de la Villa Flora, avec ses papiers peints à rayures, une nappe dessinée par Hedy Hahnloser-Bühler et des tableaux étroitement juxtaposés, ici de Ferdinand Hodler et de Wilhelm Gimmi. © Archives Villa Flora Ferdinand Hodler, Portrait de l’italienne Giulia Leonardi, 1910, Collection privée suisse © Gerhard Howald, Kirchlindach À la même époque, par l’intermédiaire de Giacometti, Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler enten dent parler de Ferdinand Hodler avec lequel ils entrent bientôt en contact. Ils lui rendent visite en 1907 dans son atelier de Genève. Hodler est alors encore très controversé, surtout en Suisse, où sa manière singulière déconcerte. Que les Hahnloser se portent bientôt acquéreurs, le plus souvent directement auprès du peintre, d’œuvres représentatives comme Le Cerisier ou Le massif de la Jungfrau vu de Mürren témoigne de leur absence de préjugés et de leur regard sans cesse aux aguets. Les contacts avec les artistes helvétiques s’estompent quelque peu lorsque le couple se tourne vers la scène artistique parisienne. Hodler n’en influence pas moins durablement leur perception de l’art, comme le constata Hedy : « [...] nous vivions pour la première fois cette expérience [...] : le besoin irrépressible de regarder le monde à travers les yeux d’un maître. Pendant notre voyage le long du Léman, nous n’avons cessé de voir des petits arbres à la Hodler. » Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 8 u pa rcou r s 3 de l’ e x po s i t ion Ferdinand Hodler, Le Cerisier, vers 1906, Ferdinand Hodler, Collection privée suisse, Le massif de la Jungfrau vu de Mürren, 1911, © Gerhard Howald, Kirchlindach Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Ce tableau est la première œuvre de Ferdinand Hodler Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich achetée par les Hahnloser. Ils se sont décidés dès qu’ils Entre 1909 et 1914, Hodler se rend fréquemment à Mür- l’ont vue dans son atelier de Genève. L’arbre en fleur, ren, dans l’Oberland bernois. Fasciné par les paysages qui renvoie à la jeunesse et à l’émergence de la vie, qu’offrent ces montagnes, il tente d’en rendre compte est un motif récurrent dans la période symboliste à travers un ensemble de quatorze versions. Le massif du peintre. Les Hahnloser attachaient à cette œuvre de la Jungfrau vu de Mürren reflète sa vision héroïque une grande importance et la considéraient volontiers et monumentale de la nature et son aptitude à en tra- comme la toute première pièce de leur collection, duire la grandiose diversité par des contours réduits à même s’ils avaient déjà acquis auparavant des tra- l’essentiel. En 1912, les Hahnloser se rendent à Mürren vaux d’autres peintres suisses. et achètent le tableau directement auprès de l’artiste. Félix Vallotton (1865-1925) et les Hahnloser En 1908, lorsque Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler rendent visite à Vallotton dans son atelier parisien, ils sont enthousiasmés par l’œuvre de ce Français d’adoption et ils lui achètent aussitôt sa toile Baigneuse de face. Leurs fréquents échanges épistolaires témoignent de la profonde amitié qui s’instaure entre Vallotton et les collectionneurs, et plus particulièrement avec Hedy. La stylisation qui caractérise l’œuvre de l’artiste, le regroupement énigmatique de certains personnages comme dans La Blanche et la Noire, ou le chromatisme hardi de ses paysages comme L’Estérel et la baie de Cannes, subjuguent durablement les Hahnloser. Au fil du temps, des œuvres remarquables de toutes ses périodes de création et dans toutes les techniques entrent à la Villa Flora. Vallotton se montre également un conseiller précieux et avisé. De son côté, Hedy Hahnloser s’engage sans réserve dans la défense de la production, d’un abord parfois difficile, de son ami artiste. Sa vaste monographie Vallotton et ses amis, publiée en 1936, apparaît comme un testament spirituel et comme la confirmation de cette estime artistique et humaine réciproque. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 9 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Félix Vallotton, Hedy Hahnloser, 1908, Félix Vallotton, Le Docteur Arthur Hahnloser, 1909, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Photo Reto Pedrini, Zürich La même rigueur se retrouve dans le portrait en position Dès 1908, un an après avoir fait la connaissance frontale du docteur Arthur Hahnloser, exécuté l’année sui- d’Hedy Hahnloser à Paris, Vallotton exécute le vante par Vallotton. Là aussi, la mise en scène s’inscrit dans portrait de la collectionneuse à sa demande. la tradition classique : le complet sombre et la chemise L’artiste se rend à Winterthur pour étudier son blanche au haut col serré confèrent au modèle une certaine modèle sur place : vêtue d’une blouse noire en distance, que confortent le visage au regard perçant et la damas fermée jusqu’au menton, elle apparaît en moustache soigneusement retroussée. Les mains posées bourgeoise austère. Vallotton n’embellit pas son l’une sur l’autre sont rendues avec autant de sensibilité que modèle qui a l’air plus âgée que ses trente-cinq la physionomie. Hedy Hahnloser-Bühler aurait particulière- ans. Peu habituée à poser, Hedy semble sur le ment aimé les mains fines de son mari, lesquelles étaient en point de se lever. Par cette caractérisation subtile, même temps l’instrument le plus précieux de l’ophtalmolo- l’artiste a su traduire avec justesse son tempé- giste. C’est donc à la fois en homme et en professionnel que rament engagé et son dynamisme. Vallotton le montre ici. Félix Vallotton, Les Enfants Hahnloser, 1912 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Les enfants sont rares dans les peintures de Vallotton, qui les trouvait trop agités. Or à Winterthur, il recourt à un subterfuge pour honorer la commande confiée par Hedy Hahnloser-Bühler d’un portrait des deux enfants Lisa et Hans. Savamment composé, le tableau les montre absorbés par un jeu de dames qui permet à l’artiste d’étudier tranquillement ses modèles. La caractérisation des enfants procède d’une subtile répartition des rôles (la fillette est debout à côté de son frère confortablement assis sur une chaise. Elle agit, tandis qu’il réfléchit), mais aussi de l’orchestration chromatique fondée sur le contraste entre le blanc et le noir des vêtements. Tout aussi importante est l’inscription des enfants dans leur environnement. Le peintre a discrètement intégré dans sa représentation minimaliste de la pièce, à la manière d’une auto-citation, sa propre toile Vue de Honfleur, matin (1910), également dans la collection Hahnloser. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 10 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Intérieur de la Villa Flora avec l’oeuvre de Félix Vallotton, Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser, vers 1912. © Archives Villa Flora Félix Vallotton, Les Enfants Hahnloser, 1912 Félix Vallotton, Baigneuse de face, 1907 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler ont vu le tableau dès leur première visite dans l’atelier parisien de Vallotton et aussitôt reconnu l’originalité et la hardiesse de son mode expressif. Ils l’achètent sur-le-champ et l’accrochent à la Villa Flora. C’est alors seulement qu’ils constatent à quel point la représentation stylisée et sans fard du nu féminin est loin du goût des visiteurs, encore attachés aux canons de beauté classiques prônés par l’Académie. Le salon de la Villa Flora avec aux murs Le Cerisier de Ferdinand Hodler et La Baigneuse de face de Félix Vallotton, 1908. © Archives Villa Flora Félix Vallotton, Baigneuse de face, 1907 Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 11 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Félix Vallotton, L’Estérel et la baie de Cannes, 1925 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Vallotton se rend souvent dans le Midi où il est reçu à plusieurs reprises par ses amis collectionneurs à Cannes. Les paysages aux couleurs gorgées de soleil lui inspirent des tableaux sereins d’une grande beauté. La lumière méditerranéenne éclaire sa palette. Au premier plan, la bande de terre ocre se découpe presque en silhouette sur la mer bleu-vert bornée par le massif de l’Estérel. Une minuscule voile rouge anime toute la scène. Les Hahnloser ont acheté le tableau en 1927 chez Druet, à Paris. Peut-être leur rappelait-il les moments intenses passés à Cannes en compagnie de l’artiste décédé en 1925 ? Félix Vallotton, La Blanche et la Noire, 1913, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Acquis par les Hahnloser en 1914 à la galerie Druet à Paris, le tableau monumental La Blanche et la Noire fascine le spectateur et invite à tenter sans cesse de nouvelles interprétations. Il conserve néanmoins son mystère et en est, pour cette raison même, d’une actualité atemporelle. En rassemblant sur la toile une femme nue à la peau blanche étendue sur un lit et une Noire assise à côté d’elle, Vallotton s’inscrit dans une tradition qui va de la Vénus d’Urbino deTitien à l’Olympia de Manet, tout en rompant avec l’iconographie précédente. Clairement définis dans les tableaux Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 12 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion antérieurs, les rôles respectifs des femmes – la maîtresse blanche, la servante noire – sont ici devenus incertains. La Blanche et la Noire est non seulement un chef-d’œuvre de Vallotton, mais aussi un tableau éminent de la collection d’Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler : peinture provocante pour l’époque, il atteste le courage de leurs choix. Les Hahnloser l’ont accroché dans la bibliothèque de la Villa Flora, où il y a trouvé une place à sa mesure. Félix Vallotton, Le Chapeau violet, 1907 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich C’est par l’intermédiaire du frère de l’artiste, le galeriste Paul Vallotton établi à Lausanne, que les Hahnloser ont acquis ce tableau autrefois dans une collection particulière russe. À l’image de L’Espagnole et de L’Anglaise, il fait partie d’une série d’effigies féminines que Vallotton lui-même qualifiait de « semi-portraits ». De fait, rien n’indique s’il s’agit là d’une personne connue du peintre ou plutôt d’un modèle. Vallotton s’attache surtout à dégager un type. La possibilité de mettre en valeur les audaces de sa palette semble d’avantage l’intéresser que la femme elle-même. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 13 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Félix Vallotton, Baigneuse en chemise, vers 1893 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich En 1908, Vallotton offre pour Noël à son amie Hedy Hahnloser-Bühler ce petit tableau encore exécuté selon le principe nabi de la planéité décorative. Il offre un parfait prolongement à la Baigneuse de face, premier achat des collectionneurs. La Baigneuse en chemise est une étude préparatoire à l’huile pour l’une des figures de son fameux Bain au soir d’été qui provoquera le scandale dans la bonne société parisienne. Félix Vallotton, Viande et œufs, 1918 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Si Vallotton s’abandonne volontiers à son goût pour le décoratif dans les natures mortes, son tableau Viande et œufs ne se résume pas à des préoccupations esthétiques. En effet, pendant la Première Guerre mondiale, des pièces de viande sanguinolentes s’introduisent à plusieurs reprises dans ses compositions. L’acquisition de cette toile par les Hahnloser prouve combien il leur importait de couvrir toutes les facettes possibles de la production d’un peintre et de dépasser la simple délectation visuelle. 4 Pierre Bonnard (1867-1947) et les Hahnloser C’est à la galerie Bernheim-Jeune qu’Arthur et Hedy achètent dès 1911 leur premier tableau de Bonnard. Le couple est déjà propriétaire d’une vingtaine de ses œuvres quand il fait la connaissance de l’artiste en 1916. Venu pour l’exposition inaugurale du Kunstmuseum de Winterthur, Bonnard loge à la Villa Flora. Naît alors une amitié féconde qui se renforce encore lorsque les Hahnloser séjournent durant l’été dans leur villégiature de Cannes, se rapprochant ainsi de Bonnard installé non loin au Cannet dans sa maison Le Bosquet. Peu à peu, des intérieurs, des natures mortes, des tableaux de figures et des paysages entrent à la Villa Flora, où ils forment une collection en soi. En font partie des intérieurs à l’atmosphère évocatrice comme Le Thé ou La Carafe provençale, inspirés par l’univers familier du peintre. Des jeunes femmes se détournant timidement du spectateur, comme dans Effet de glace ou Le Tub, déclinent toutes les nuances de l’art de Bonnard, à la fois sa poésie, sa mélancolie et son raffinement pictural. Avec des paysages comme Les Faunes ou Le Débarcadère de Cannes réalisé dans le Midi, Bonnard s’affiche comme un peintre qui poursuit tout en la dépassant la manière luministe des impressionnistes, un peintre qui abolit la perspective traditionnelle et ramène toutes les données visuelles sur l’espace plan du tableau pour mieux mettre en mouvement le regard du spectateur. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 14 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Pierre Bonnard, Les Faunes, vers 1905 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Dans ce paysage monumental aux intentions décoratives, qui préfigure déjà ses futures grandes compositions murales, Bonnard explore tout l’éventail de ses possibilités expressives. Le spectateur est entraîné dans un voyage mobile au sein de la toile, dans une « aventure visuelle » qui correspond tout à fait aux conceptions du peintre. Le tableau Les Faunes n’obéit plus aux lois traditionnelles de la perspective. C’est en 1916, à la galerie Druet, que les Hahnloser ont acheté cette œuvre, qui occupe un mur entier de la Villa Flora et s’intègre harmonieusement dans la pièce. Pierre Bonnard, Le Pot provençal, 1930 Collection privée suisse, © Prolith AG, Urtenen, Markus Mühlheim Un jour, Hedy Hahnloser-Bühler offre à Pierre Bonnard un bouquet d’iris et de soucis aux couleurs étincelantes. Il le place dans un pot provençal et le peint. Or, en rendant visite à son ami au Cannet depuis sa villa de Cannes, Hedy constate que Bonnard représente les fleurs alors qu’elles sont déjà fanées. C’est précisément ce qui le fascine dans le sujet, lui explique le peintre, car il essaie de rendre visible dans le tableau l’aspect éphémère des choses et l’écoulement du temps. L’œuvre de Bonnard se situe dans cet intervalle qui sépare l’abandon à l’instant présent et le souvenir que celui-ci réveille. Elle corrobore sa conviction que l’art est capable de suspendre le temps. Pierre Bonnard, Le Thé, 1917 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Ce tableau est entré dans la collection d’Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler par l’intermédiaire d’Emil Hahnloser, le frère d’Arthur. La dame au coquet chapeau bleu attire immédiatement le regard. La couleur et la forme du couvre-chef contrastent avec les amies rassemblées autour d’un thé que leur sert Marthe, la compagne du peintre vêtue d’une robe rouge. On ne s’est aperçu que tardivement que l’artiste avait mêlé à la petite société son amante et modèle, osant aussi avec sa silhouette des expérimentations picturales. Dans une lettre à Hedy, l’artiste écrivait à propos de cette toile : « Je me rappelle bien ce chapeau outrageusement bleu mais très véridique. » Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 15 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Pierre Bonnard, Effet de glace ou Le Tub, 1909 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Les Hahnloser ont acheté ce tableau de Bonnard en 1915 chez Bernheim-Jeune à Lausanne, intégrant ainsi dans leur collection une œuvre majeure de sa production d’alors. À cette époque, l’artiste expérimente souvent le motif du miroir, qui l’aide à s’interroger sur la conception traditionnelle de l’espace. Disposé ici en biais, l’objet introduit un déséquilibre dans le tableau tout en forçant le spectateur à bouger son regard. En plaçant son modèle non pas devant, mais dans le miroir, Bonnard crée un effet de « tableau dans le tableau » et joue sur les registres de l’être et du paraître. Pierre Bonnard, Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes, 1928-1934 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Les Hahnloser ont acquis cette toile, qui vibre de la lumière du Midi, dès 1923 auprès de l’artiste. Mais celui-ci n’en était pas satisfait et il la retravailla à l’atelier, ajoutant la structure jaune en bordure gauche du tableau. Il lui fallait cet élément pour que l’œuvre lui parût achevée. Bonnard tardait volontairement à tendre ses toiles sur un châssis pour pouvoir les retoucher aussi longtemps que possible en un long processus d’élaboration. La passerelle jaune confère à l’ensemble un éclat doré et apporte son équilibre à la composition. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 16 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Pierre Bonnard, Promenade en mer, 1924 Collection particulière, © Reto Pedrini, Zürich Dans ce tableau presque carré peint pour les Hahnloser, Bonnard a réalisé un portrait de famille tout à fait original. Contrairement à Vallotton, le peintre acceptait rarement les portraits de commande : il lui fallait l’« aspect enchanteur » pour se mettre au travail, comme il l’avoua à Hedy Hahnloser. Or il trouva un jour cette source d’inspiration dans le bleu gris délavé d’une veste en laine qu’Hedy avait enfilée pour une sortie en voilier. Préparé par de nombreuses études et croquis, le projet devint une ample composition ayant pour cadre une mer agitée. Les protagonistes – Arthur au premier plan, leur fille Lisa de dos et Hedy tenant un petit chien un peu à l’arrièreplan – sont réunis avec un grand naturel. 5 Édouard Vuillard (1868-1940) et les Hahnloser Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler s’intéressent aussi très tôt aux tableaux d’Édouard Vuillard, peintre discret et silencieux lié d’une étroite amitié avec Bonnard et surtout Vallotton. Ils découvrent ses travaux pour la première fois à la galerie Bernheim-Jeune. Reculant devant les prix déjà élevés, ils se décident d’abord pour des lithographies, art dans lequel Vuillard s’est distingué notamment à l’occasion de sa collaboration avec la Revue blanche. Hedy admire la « poésie de l’intimité » qui émane de ses œuvres. Contrairement à Bonnard et Vallotton, l’artiste se laisse difficilement approcher. Les Hahnloser acquièrent plusieurs de ses œuvres à la galerie BernheimJeune à Paris, mais aussi à Lausanne auprès de leur représentant Paul Vallotton, le frère du peintre, qui leur cède notamment le grand tableau La Partie de dames à Amfreville. Souhaitant un portrait de famille de la main de l’artiste, Hedy se rend à Paris en 1919 avec son mari pour rencontrer Vuillard. Si ce portrait ne vit jamais le jour, la collection s’enrichit de superbes œuvres de jeunesse du peintre comme Les roses rouges ou Nu dans le salon rayé. Édouard Vuillard, Nu dans le salon rayé, vers 1905 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Exécutée en aplats dans le style décoratif caractéristique de l’esthétique nabie, cette huile sur carton est dédiée au sculpteur Georges Lacombe qui faisait partie du cercle étroit des amis de Vuillard. Arthur et Hedy HahnloserBühler l’ont achetée vers 1918 à la galerie Druet. Avec cette œuvre est entrée dans la collection l’un des rares nus peints par Vuillard. L’artiste, qui n’aimait guère faire appel à des modèles professionnels, s’est peu intéressé à la représentation du corps humain. Le nu s’intègre sans transition dans la pièce, dont le décor se fond lui-même harmonieusement dans les intérieurs tapissés de papier peint de la Villa Flora. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 17 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Édouard Vuillard, Roses rouges et étoffes sur une table, 1900-1901 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur, © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Les Hahnloser achètent l’œuvre en 1918 à la galerie Bernheim-Jeune à Lausanne. Elle s’intègre parfaitement dans leur collection avec ses natures mortes d’une grande puissance poétique. Le tableau montre combien Vuillard était imprégné de la poésie d’Odilon Redon. Combien il savait aussi manier l’allusif et le suggestif dans le sens où l’entendait Mallarmé. S’il a placé les roses rouges dans un vase orné d’une mosaïque de tons délicats, c’est avant tout pour créer une composition aux sonorités magiques. Dans cette peinture s’inscrivant encore dans l’esthétique nabie, Vuillard rejoint Bonnard et Vallotton dans leur intérêt pour l’art japonais, qui ignorait le principe de la perspective centrale et privilégiait les points de vue multiples pour mieux encourager la mobilité du regard. 6 Odilon Redon (1840-1916) et les Hahnloser En Odilon Redon, Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler reconnaissent un précurseur dont l’œuvre mystérieuse a inspiré Pierre Bonnard, Félix Vallotton et Édouard Vuillard, peintres phares de leur collection. Ses travaux occupent une place de choix à la Villa Flora. Hedy est séduite par le « charme mystique » de l’art de Redon. Le couple s’intéresse d’abord aux dessins et aux estampes en noir et blanc qui ont fait la réputation de l’artiste. Avec ses visions fantastiques et sombres, Redon tourne le dos à la manière impressionniste et invente un mode d’expression des forces de l’inconscient, bien avant que le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, n’en fasse pour la Hedy Hahnloser-Bühler à la Villa Flora, photographiée par Willy Maywald en 1943-1944. Aux murs sont accrochées trois œuvres d’Odilon Redon. © Archives Villa Flora première fois l’objet de recherches scientifiques. Redon n’introduit la couleur que dans la production de sa maturité, avec des teintes suggestives portées à l’incandescence. Des œuvres particulièrement représentatives, comme Le Bateau rouge et Le Rêve, entrent dans la collection. En rencontrant personnellement l’artiste en 1913 dans son atelier parisien, les collectionneurs se sentent confortés dans leur admiration pour Redon. Ils apporteront une contribution déterminante à la vaste rétrospective de son œuvre organisée en 1919, peu après sa disparition, au Kunstmuseum de Winterthur. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 18 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Odilon Redon, Le Rêve, vers 1908 Winterthur, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Les œuvres d’Odilon Redon occupent très tôt une place de choix dans la collection d’Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Ce sont à nouveau leurs amis artistes qui attirent leur attention sur le peintre, d’une importance décisive pour Bonnard et Vuillard. Ils vont le voir en 1913 à Paris, puis acquièrent Le Rêve auprès du marchand d’art Jos Hessel. Cette composition mystérieuse est toutefois retravaillée ensuite par l’artiste, qui renforce notamment la mise en valeur plastique des fleurs. Il est possible que l’idée de combiner le profil féminin et la guirlande florale provienne d’un tableau de Millet que Redon admirait beaucoup. Odilon Redon, Le Bateau rouge, vers 1910 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich En 1913, les Hahnloser font la connaissance de l’artiste auquel ils rendent visite dans son atelier parisien. Ils sont impressionnés à la fois par sa personnalité et par le « charme mystique » (Hedy Hahnloser-Bühler) de son œuvre. Dans le Bateau rouge, le spectateur vit cette dimension mystérieuse à travers les symboles de l’âme invoqués par le peintre. Redon se montre aussi en magicien des couleurs qui inspira directement des artistes comme Bonnard et Vuillard et fascina tant les Hahnloser. Odilon Redon, Les Anémones, vers 1912 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler voient probablement la nature morte Les Anémones dans l’atelier parisien de Redon auquel ils rendent visite en 1913. Ils l’achètent directement auprès de l’artiste qui déploie dans ce travail toute la magie de ses couleurs. La coupe noire en calice semble flotter sur la table simplement suggérée. Le bouquet rassemble des anémones rouges, bleues et blanches qui dessinent avec le feuillage une forme arrondie. Le rendu précis des fleurs atteste l’intérêt de Redon pour la botanique. Le fond abstrait constitué d’une imbrication de taches nébuleuses aux tonalités mauves, jaunes et orangées trahit en revanche sa nature de poète. Devant une telle composition, on comprend pourquoi Redon était surnommé le « Mallarmé de la peinture ». La collection Hahnloser se distingue surtout par un nombre remarquable de natures mortes qui traduisent leur extrême sensibilité artistique conjuguée à une audace inouïe. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 19 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion 7 Les grands précurseurs et les Hahnloser : Cézanne (1839-1906), Van Gogh (1853-1890), Manet (1832-1883) et Renoir (1841-1919) Pour Arthur et Hedy Hahnloser, rendre compte de l’environnement historique des principaux protagonistes de leur collection a toujours été une préoccupation fondamentale. Dès le début, Giovanni Giacometti leur signale l’importance de Cézanne, dont l’œuvre leur révèle une conception moderne de la peinture qui marque une rupture radicale avec les conventions académiques de l’époque. La collection Hahnloser a ceci de remarquable qu’elle comprend aussi des œuvres – comme Les Toits de Cézanne – qui revêtent une signification pour la compréhension du parcours de l’artiste. D’autres tableaux de premier plan rejoignent la collection, tels L’Amazone de Manet ou Le Semeur de Van Gogh, un artiste pour lequel Hedy se passionne. Un voyage à La Haye et Amsterdam effectué en 1912 sur les traces du peintre devient un véritable parcours initiatique. En 1920, leur fils Hans se porte acquéreur, à la demande de ses parents, d’œuvres capitales de Van Gogh. Pourtant, Hedy Hahnloser sait que les peintures des grands prédécesseurs ne forment pas le noyau de leur collection : « Aussi indispensables que nous aient paru leurs œuvres pour compléter notre collection, elles n’en ont jamais été ni l’élément central ni le point de départ, comme on l’a trop souvent supposé ou affirmé. Une telle extension n’aurait de toute manière pas été dans nos moyens. » Paul Cézanne, Portrait de l’artiste, 1877-1878 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Dans son autoportrait, le peintre âgé de trente-six ans se représente plus vieux que dans la réalité. Comme avec ses autres modèles, il ne s’intéresse pas à une investigation psychologique, et encore moins à un embellissement de sa propre personne. Il a trouvé en lui-même un modèle patient et toujours disponible sur lequel expérimenter ses questionnements artistiques qui allaient révolutionner la peinture. Le petit autoportrait de la collection Hahnloser permet à lui seul de suivre la manière dont Cézanne assemble chaque trait de couleur à la manière d’une mosaïque et tisse entre eux les différents éléments de sa composition. Paul Cézanne, Plaine provençale, 1883-1885 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler n’achètent d’abord de Cézanne que des travaux sur papier. Ils ne se décident à acquérir des toiles que tardivement, alors que sa cote a déjà considérablement monté. Ainsi, après la fin de la guerre, ils conserveront la caisse de sept tableaux que le marchand Ambroise Vollard leur a envoyés. La Plaine provençale illustre le style de la maturité du maître d’Aix. Après un travail de réflexion à l’atelier, il transcrit les données visuelles recueillies sur le motif en une réalité plastique autonome. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 20 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Vincent Van Gogh, Le Semeur, 1888 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pour Hedy Hahnloser-Bühler, Van Gogh est un « intermédiaire entre les mondes sensibles du nord et du sud ». Alors que le couple achète quelques œuvres de la première période du peintre dès les alentours de 1912, le Semeur ne rejoint la collection que tardivement et de façon indirecte. Ce tableau majeur de l’année 1888 est acheté en 1920 par Hans Hahnloser (le fils des collectionneurs) lors d’une vente aux enchères à Amsterdam. Il entre d’abord dans la collection d’Emil Hahnloser, frère d’Arthur et riche homme d’affaires qui soutient depuis l’Égypte sa famille de Winterthur et s’engage lui-même en faveur de l’art. À sa mort en 1940, des œuvres remarquables de sa collection rejoignent celle d’Arthur et Hedy. Edouard Manet, Amazone, 1883 Paul Hahnloser et Verena Jäggli dans le salon vert de la Villa Flora. On reconnaît, aux murs, Intérieur, le chien Black et bouquet de lilas (1908) de Pierre Bonnard (au fond) et l’Amazone d’Édouard Manet (à droite), ainsi que, sur le bureau au premier plan, des sculptures de Pierre-Auguste Renoir. Edouard Manet, Amazone, 1883 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Traitée librement à la manière d’une esquisse, cette toile compte parmi les dernières œuvres de Manet. À travers son acquisition, Hedy et Arthur Hahnloser-Bühler manifestent leur désir de rendre compte de l’environnement artistique des principaux protagonistes de leur collection. Manet joua un rôle déterminant en particulier pour l’évolution de Vallotton. Manet campe ici une figure féminine, fière et pleine d’assurance, dont la silhouette élancée est vêtue d’un costume noir et d’un chapeau haut-de-forme. Le motif de l’amazone revient à plusieurs reprises dans son œuvre. D’après Hedy HahnloserBühler, c’est Henriette Chabot, la fille d’un libraire que connaissait le peintre, qui aurait posé pour l’Amazone. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 21 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Pierre-Auguste Renoir, Bouquet de dahlias, 1918 Collection particulière, Villa Flora, Winterthur, © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Mieux que tout autre parmi les impressionnistes, Renoir a su conduire le genre de la nature morte à sa perfection. Sa touche s’y déploie en toute liberté, tandis que les couleurs s’exaltent jusqu’à l’incandescence. Dans une nature morte tardive comme Bouquet de dahlias, on comprend la passion des Hahnloser (et de beaucoup d’autres collectionneurs de Winterthur) pour ce peintre. C’est seulement sur le tard qu’ils acquièrent des toiles merveilleuses de Renoir, surtout de petit format. Pour trouver chez Vollard ou Durand-Ruel des œuvres à peu près abordables de cet artiste très demandé sur la scène internationale, ils recourent encore une fois à l’aide de leurs précieux conseillers Manguin et Vallotton. Renoir revêt également pour le couple une grande signification car il a servi de source d’inspiration à Bonnard et Vuillard. 8 Le groupe des Fauves et les Hahnloser : Matisse (1869-1954), Manguin (1874-1949), Marquet (1875-1947) C’est grâce à leurs liens amicaux avec le peintre Henri Manguin – qui leur offre des tableaux importants – que les collectionneurs entrent en contact avec Henri Matisse et Albert Marquet. Une amitié stimulante s’instaure notamment avec Matisse, amitié qui se renforce encore dans le Midi où les deux peintres passent désormais l’essentiel de leur temps. Les Hahnloser rencontrent personnellement Marquet en 1913 dans son atelier parisien et lui achètent des œuvres représentatives. Tous trois élèves du symboliste Gustave Moreau, Matisse, Manguin et Marquet ont fait sensation au Salon d’automne de 1905 avec leurs œuvres aux couleurs pures qui leur ont valu le surnom de « Fauves ». Ils se considèrent eux-mêmes comme des novateurs refusant tout compromis et font du contraste violent des couleurs primaires leur credo artistique. Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler commencent à collectionner leurs œuvres une fois que chacun d’eux se fut détaché du cercle étroit du groupe pour emprunter sa propre voie. De Matisse, dont ils voient la production dès 1911 à Paris, ils achètent d’abord de nombreux travaux sur papier. Ses tableaux et sculptures (surtout de petit format en raison des prix déjà élevés), exposés à la galerie Bernheim-Jeune, n’entrent dans la collection qu’à partir de 1919, témoignant de la dimension intimiste des tableaux de ses premières années niçoises. Henri Matisse, Nice, cahier noir, 1918 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Les Hahnloser attendent longtemps avant d’acquérir leurs premiers tableaux de Matisse, essentiellement des petits formats à l’instar du chef-d’œuvre Nice, cahier noir. Auparavant, ils se sont surtout concentrés sur ses dessins et estampes. Ce sont à nouveau leurs amis artistes qui leur signalent l’importance de Matisse. En achetant eux-mêmes une maison à Cannes, ils se rapprochent du peintre qui passe également la majeure partie de l’année dans le Midi depuis 1917. Cette proximité géographique intensifie leurs échanges amicaux. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 22 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Henri Manguin, « La Flora », Winterthur, 1912 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Comme plusieurs autres tableaux offerts par Henri Manguin à Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler, cette toile s’inspire directement de la maison des collectionneurs : la Villa Flora que l’artiste appelle affectueusement « La Flora ». Il y a souvent connu avec son épouse Jeanne une hospitalité chaleureuse. Cette œuvre aux couleurs intenses témoigne surtout de l’ensemble unique formé par la demeure et son jardin, qui a su conserver son aspect initial par-delà les décennies. Henri Manguin, Le Thé à la Flora, Winterthur, 1912 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pendant la Première Guerre mondiale, Henri Manguin et son épouse Jeanne trouvent refuge en Suisse romande. De là, ils se rendent à plusieurs reprises à Winterthur pour voir Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler, qui les ont déjà souvent accueillis auparavant. Le peintre y reste parfois quelques jours, répondant à la vie familiale harmonieuse de ses amis et au cadre séduisant de leur demeure par des tableaux saturés de couleurs. Hedy Hahnloser-Bühler apparaît ici absorbée dans sa lecture, le coude appuyé sur une table de jardin. En face d’elle est assise Jeanne. Autour des deux femmes se déploie le jardin de la Villa Flora tel qu’il se présente encore de nos jours, avec ses fleurs luxuriantes, ses rosiers et le banc blanc. Henri Manguin, Aloès à Cassis, 1912 Collection privée suisse, © Gerhard Howald, Kirchlindach Au printemps de 1914, Arthur Hahnloser rapporte à Winterthur la toile Aloès à Cassis acquise lors d’une visite à Manguin dans son atelier parisien. C’est un hommage au Midi, bien connu et apprécié des Hahnloser qui font de fréquents séjours à Cannes. Manguin, lui aussi, se rend régulièrement à Saint-Tropez où il loue une villa et retrouve ses amis peintres. Il a décliné à plusieurs reprises le motif des agaves et des côtes rocheuses, partageant l’enthousiasme d’autres artistes comme Georges Braque et Othon Friesz pour les paysages méditerranéens. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 23 u pa rcou r s de l’ e x po s i t ion Albert Marquet, Le Port de Saint-Tropez, 1914 Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Marquet passe l’été de l’année 1905 à Saint-Tropez, fasciné comme beaucoup d’autres artistes de sa génération par les paysages du Midi. Ce cadre inspire surtout le groupe des Fauves. Le choix d’un point de vue surélevé, offert de préférence par une chambre d’hôtel proche du sujet, est caractéristique de la peinture de Marquet. Les Hahnloser acquièrent Le port de Saint-Tropez en 1914 à la galerie Weill, à Paris. L’année précédente, ils ont rendu visite à l’artiste dans son atelier et lui ont surtout acheté des travaux sur papier. S’y ajoutent bientôt quelques œuvres représentatives de sa grande période créatrice autour de 1910, lesquelles attestent l’influence féconde exercée par ses échanges avec ses amis Fauves. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 24 IV r e pè r e s chronolog ique s les gr andes dates de l a v ill a flor a 1858 Johann Heinrich Bühler, le grand-père paternel de Hedy Hahnloser-Bühler, propriétaire d’une filature, acquiert le terrain de la Villa Flora. S’y trouvent deux constructions, une maison néoclassique et un petit bâtiment de bois. 1862 Une aile orientale est ajoutée au bâtiment principal de la Villa Flora et un bâtiment fonctionnel est construit à la place du petit bâtiment de bois. 1870 13 avril. Naissance d’Arthur Hahnloser dans une famille catholique de négociants en coton. Il est le troisième de quatre garçons et sera le seul à choisir la médecine plutôt qu’une carrière commerciale. 1873 5 février. Naissance de Hedy Bühler dans une famille protestante de fabricants de textile. 1896 Arthur achève ses études de médecine et exerce comme ophtalmologiste. 1898 Hedy acquiert la Villa Flora, qui servait auparavant d’habitation et de local commercial à son grand-père. 25 octobre. Mariage d’Arthur et Hedy, fiancés depuis plusieurs années. Le couple s’installe à la Villa Flora. Arthur y fonde sa clinique d’ophtalmologie et Hedy y aménage un atelier pour ses productions d’artisanat (tissus d’ameublement, couvertures, coussins, etc.). Arthur et Hedy choisissent les architectes Robert Rittmeyer et Walter Furrer pour réaménager la Villa Flora et la moderniser. Août. Les Hahnloser achètent à Giovanni Giacometti son Autoportrait. Octobre. Les Hahnloser acquièrent Le Cerisier et une étude pour L’Émotion (vers 1901) lors de leur première visite dans l’atelier de Ferdinand Hodler ; ce sont les premiers Hodler de la collection. 1908 Mai. Premier voyage à Paris des Hahnloser. Ils y font le tour des galeries dont ils seront désormais des habitués (Druet, Durand-Ruel, Vollard, etc.) et où ils ne manquent pas de s’arrêter pour enrichir leur collection à chacun de leurs séjours parisiens. Achat de Baigneuse de face de Félix Vallotton à l’issue de la visite de son atelier. Le couple commande à l’artiste un portrait de Hedy, que celui-ci vient exécuter en septembre lors de son premier séjour à la Villa Flora. Décembre. Acquisition de Dahlias et raisins de Giacometti. 1909 Début. Hedy est atteinte de tuberculose pulmonaire. Février. Giacometti offre Pot rouge et raisin à Hedy. Vallotton achète à Paris pour les Hahnloser leur premier tableau de Pierre Bonnard, L’Orage à Vernouillet (1908), puis leurs premières œuvres d’Édouard Vuillard, Coin d’atelier, et de Kerr-Xavier Roussel, Silène, ivre sur l’âne (1906). Achat de Nu dans la chambre rouge (1897), Les Chalands, bords de Seine (1901) et Place Clichy (1901) de Vallotton, qui leur offre Baigneuse en chemise. 1899 1910 13 décembre. Naissance de Hans, fils de Hedy et Arthur. Février. Achat de Pommes et bol (1888) de Paul Gauguin. 1901 19 août. Naissance de la fille de Hedy et Arthur, Lisa. 1905 Premiers achats de Hedy et Arthur, essentiellement des œuvres d’artistes suisses. Début des Revolutionskaffee de la Villa Flora, réunions hebdomadaires où se retrouvent artistes, intellectuels et notables de Winterthur. 1907 La clinique ophtalmologique d’Arthur quitte la Villa Flora. Hedy y étend son atelier pours ses travaux d’artisanat. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Avril. Les Hahnloser, de passage à Paris, rencontrent Henri Manguin, qui devient leur ami. Ils lui achètent Nu sous les arbres, Jeanne (1905) et Nature morte aux faisans bleus. Été. Achat à Hodler de son Portrait de l’Italienne Giulia Leopardi. Octobre. Première visite de Maguin, accompagné de sa famille, à la Villa Flora où il peint notamment Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser. Décembre. Paul, le frère aîné d’Arthur, qui avait repris l’entreprise familiale, meurt. Le frère cadet, Emil, lui succède et, inspiré par Arthur et Hedy, commence à se lancer dans la collection d’œuvres d’art contemporaines. Dossier de presse 25 u r e pè r e s c h rono lo g iq u e s 1911 1914 L’état de santé de Hedy se détériore. Mars. Arthur achète à Munich l’aquarelle Nature morte aux melons (1900-1906) de Paul Cézanne. Il séjourne ensuite à Paris, rend visite à Manguin et acquiert ses Aloès en fleur, Cassis, mais aussi des Bonnard, notamment Les Coquelicots (1909) pour la collection de son frère. Printemps. Nouveau séjour à Paris où le couple acquiert plusieurs Vallotton à l’issue d’une visite dans son atelier, parmi lesquels Femme au chapeau de paille (1909), Liseuse au torse nu (1910) et Hortensias (1910). Arthur et Hedy achètent également un Albert Marquet, Notre-Dame de Paris (1908), chez Druet, et leur premier Pierre-Auguste Renoir, Fillette au chapeau (vers 1890), chez Vollard, ainsi que plusieurs Bonnard. Juin. Manguin et Vallotton achètent pour le compte des Hahnloser Marchande de fruits ou La Fruitière (vers 1900) de Renoir à la vente d’Henry Bernstein à l’hôtel Drouot. Achats successifs de cinq œuvres de Hodler, d’abord à Munich chez Thannhauser : Mère et enfant (1889), Sapin foudroyé (vers 1883), puis dans l’atelier de l’artiste : Le Mönch à l’aube (1911), Le Mönch à midi (1911) et Le Massif de la Jungfrau vu depuis Mürren. 1912 Février. Achat de La Joueuse de tambourin (1909) et de Torse de femme nue (vers 1900) de Renoir chez Vollard, sur le conseil de Manguin, la cote de Renoir commençant à s’envoler. Printemps. Découverte de l’œuvre d’Aristide Maillol au Salon des indépendants à Paris. Achat chez Druet de Nu à la lampe et Intérieur, le chien Black et bouquet de lilas (1908) de Bonnard, de La Mandoliniste, la petite Marie (1912) et Femme endormie, petite Marie (1911) de Manguin et de La Charrette, Plat de fruits (1911) et La Maison du coin (1911) de Vallotton. Achat chez Bernheim-Jeune de Vue de Saint-Tropez ou L’Allée (1909), La Seine à Vernon ou Paysage gris de rivière (1911), Les Oranges ou Le Compotier aux oranges et Nature morte à la figue (1912) de Bonnard. Achat de plusieurs Renoir chez Durand-Ruel. 15-20 juin. Manguin réside à la Villa Flora et y peint notamment « La Flora », Winterthur et Le Thé à la Flora, Winterthur. Été. Hedy, dont la santé reste très fragile, perd sa mère puis sombre dans la dépression. Automne. Le couple acquiert plusieurs toiles de Vincent Van Gogh, parmi lesquelles Place des voitures. 1913 10 janvier. Trois premiers Maillol entrent dans la collection, parmi lesquels Léda (vers 1900-1902). Février-mars. Valloton peint Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser lors de son séjour à la Villa Flora. Été. Nouvelle visite à Paris où Arthur et Hedy achètent notamment La Blanche et la Noire de Vallotton. Septembre-octobre. Odilon Redon accueille Hedy dans son atelier ; elle lui achète Grand Bouquet de fleurs des champs (vers 1910), Le Grand Vase turquoise, Les Anémones et Orphée (vers 1885). D’autres Redon sont acquis en galerie, ainsi que des Bonnard. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés 1915 Août. Les Manguin séjournent à la Villa Flora ; Henri y peint plusieurs toiles parmi lesquelles Madame Arthur Hahnloser en robe violette, qui vient enrichir la collection. Achat d’Effet de glace ou Le Tub de Bonnard. 1916 Janvier. La ville de Winterthur inaugure son nouveau Kunstmuseum, aboutissement des nombreux efforts d’Arthur et de son cousin Richard Bühler, qui ont beaucoup œuvré à son élaboration et à la constitution de ses collections, ainsi qu’à l’organisation des expositions temporaires, et qui resteront très impliqués dans son fonctionnement. La collection s’enrichit de plusieurs Bonnard, dont La Carafe provençale (Marthe Bonnard et son chien Ubu) et Nu à la toque ou Nu au chapeau, de deux Hodler, Les Faunes et Autoportrait (1916), ainsi que d’œuvres de Redon, Renoir, Van Gogh et Maillol (Pomone [1910] et Été [1910]). Automne. Première rencontre des Hahnloser avec Bonnard, qui séjourne à la Villa Flora à l’occasion de l’inauguration de l’exposition sur la peinture française contemporaine au Kunstmuseum de Winterthur. 1917 Paysage avec figure (1910-1911) rejoint les autres œuvres de Renoir dans la collection. 1919 La collection accueille sept Henri Matisse, parmi lesquelles Nice, cahier noir, ainsi que trois nouveaux Vuillard, dont La Partie de dames à Amfreville, cinq Cézanne, dont Plaine provençale, et un Giacometti : Stampa en automne (vers 1912). Automne. De nouveau à Paris, les Hahnloser font la connaissance de Georges Rouault et lui achètent quelques œuvres. Ils rencontrent également pour la première fois Vuillard. Ils profitent de ce séjour pour enrichir encore leur collection (Renoir, Redon, Honoré Daumier, Henri de Toulouse-Lautrec…). 1920 Janvier. L’Amazone d’Édouard Manet vient magnifier la collection. Printemps. Nouveau séjour des Hahnloser à Paris, où ils effectuent de nombreux achats dans les ateliers de leurs amis artistes et dans les galeries (dessins d’Eugène Delacroix et de Vallotton ; toiles de ToulouseLautrec, de Rouault). Dossier de presse 26 u r e pè r e s c h rono lo g iq u e s Mai. Hans Hahnloser est mandaté par ses parents et son oncle Emil pour assister à la vente Enthoven à Amsterdam. Il y achète six Van Gogh, dont Le Semeur pour la collection de son oncle Emil. 1930 1921 Hedy se lance dans l’écriture d’un ouvrage consacré à Vallotton. À l’occasion d’un passage des Hahnloser à Paris, Bonnard peint le Portrait de Hedy Hahnloser. Lors de ce séjour, suivi d’un autre à l’automne, le couple enrichit sa collection d’œuvres de Vallotton, Manguin, Matisse, d’Edgar Degas… Le Pot provençal est acheté directement à Bonnard. 1931 1932-1933 Achat de plusieurs Bonnard : Nature morte à la casserole (1930-1932), Nature morte aux pommes ou Le Buffet (1930-1933), Les Régates (vers 1932). 1922 Premier hiver à Cannes, sur les traces de Bonnard. 1933 Septembre. Maillol passe quelques jours à la Villa Flora. 1923 Les Hahnloser font l’acquisition de la villa Pauline sur la Croisette, à Cannes, et s’y installent quelques mois plus tard. Ils y invitent leurs amis artistes, notamment Bonnard et Vallotton, comme ils le faisaient à la Villa Flora. Ils passent désormais l’hiver et une partie du printemps à Cannes, mais continuent à faire de fréquents séjours à Paris et d’autres voyages plus lointains. 1924 Bonnard donne Promenade en mer, qu’il a peint à partir de ses croquis faits au cours de ses excursions maritimes avec les Hahnloser. 1926-1927 1936 Hedy publie sa monographie de Vallotton. 17 mai. Mort d’Arthur. L’activité de collectionneurs du couple prend fin. Après 1940 La collection d’Emil Hahnloser, mort en en 1940, vient rejoindre, après un certain nombre de péripéties, celle de son frère et de sa belle-sœur qui avaient largement participé à sa constitution par des conseils avisés, des mises en relation avec les artistes et des achats pour le compte d’Emil. Cette collection comptait notamment Le Semeur de Van Gogh, Mont Chevallier à Cannes de Vuillard et Le Thé de Bonnard. Après la mort de Vallotton, beaucoup de ses œuvres sont proposées à la vente. Les Hahnloser en achètent un certain nombre, dont Viande et œufs et L’Estérel et la baie de Cannes. 1952 1928 Les membres de la famille Hahnloser procèdent à la création de la Hahnloser/Jaeggli Stiftung. Arthur fait un voyage à Paris où il acquiert des gravures de Bonnard, Maillol, Rouault, ainsi que des dessins de Manet, d’Auguste Rodin et de Renoir. 7 mai. Mort de Hedy. 1980 1995 Réception à la Villa Flora d’une œuvre de Maillol commandée par les Hahnloser en 1911 : Vénus au grand collier (1928). La Villa Flora s’ouvre partiellement aux visiteurs. De 1995 à 2014, elle accueillera vingt-quatre expositions qui toutes obtiendront la faveur du public. 1929 2014 Arthur multiplie les escapades : à Paris (achat de trois bronzes et de plusieurs lithographies de Matisse) ; au Pays basque avec Bonnard ; en Allemagne avec Hedy (acquisition de deux bronze de Renoir, d’une toile de Renoir et de dessins de Cézanne) ; aux États-Unis. Avril. Fermeture provisoire de la Villa Flora. Achat du Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes à Bonnard qui le garde néanmoins dans son atelier. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés 2015-2016 La collection voyage et est exposée pour la première fois en Europe. 10 septembre 2015-7 février 2016. Exposition des chefs-d’œuvre de la collection au musée Marmottan Monet, à Paris. Dossier de presse 27 V 1 autour de l’ e x position Publications Catalogue de l’exposition Édition : Coédité par le musée Marmottan Monet et les éditions Hazan. Broché / 22 x 28,5 cm / 175 pages / Prix : 29 euros / ISBN : 978 2 7541 0843 0 Auteurs du catalogue : - Angelika Affentranger-Kirchrath, Docteur en philosophie et historienne de l’art, Conservateur de la Villa Flora - Margrit Hahnloser-Ingold - Robert Steiner-Jäggli †, Président d’honneur de la Hahnloser/Jaeggli Stiftung. Hors Série Connaissance des Arts n°684 44 pages / Prix : 9,50 € / ISBN : 978 2 7580 0639 0 Vallotton – Manguin – Hahnloser. Correspondances 1908-1928 Editions : La Bibliothèque des Arts (19 septembre 2013) / ISBN : 978-2-88453-174-0 Auteurs : Margrit Hahnloser-Ingold et Valérie Sauterel Contribution importante et originale à l’histoire de l’art, cette riche correspondance inédite complète l’ouvrage paru en 2013 : La collection Arthur et Hedy Hahnloser. Les Hahnloser ont eu la chance en effet de côtoyer de nombreux artistes de l’époque postimpressionniste et nabie. Plusieurs d’entre eux sont devenus des amis intimes du couple, tels Félix Vallotton et Henri Manguin. Dès leur rencontre, naît un échange épistolaire passionnant qui se poursuivra jusqu’à la mort des artistes. Au fil du temps, cette correspondance nous dévoile non seulement l’amitié profonde qui les unit mais offre une chance unique de découvrir le marché parisien à travers le point de vue d’artistes sensibles à l’art de leur époque. Conseillers dans les achats de leurs amis, Vallotton et Manguin n’hésitent pas à donner leur point de vue et guident les Hahnloser dans le vaste marché de l’art contemporain français de leur époque pour bâtir avec eux une collection à la hauteur de leurs désirs. D’un point de vue plus personnel, cette correspondance nous montre l’attachement mutuel entre les artistes et le couple de collectionneurs. Elle nous permet de pénétrer dans le quotidien des artistes qui dévoilent à leurs amis leurs questionnements et inquiétudes de créateurs mais aussi leurs difficultés de tous les jours. Quant à Arthur et Hedy Hahnloser, ils sont non seulement les témoins privilégiés du développement artistique de leurs amis, mais sont aussi les acteurs de la découverte et de la promotion de leur art. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 28 u au tou r 2 de l’ e x po s i t ion Ateliers pédagogiques Age : de 7 à 15 ans (du CP à la 3e) / Durée : 1 heure 15 (visite thématique et atelier) / Tarif «Les P’tits Marmottan» : 9 € / enfant / Tarif scolaire : 7 € / enfant / Tarif atelier en langue étrangère (anglais, espagnol, allemand et italien) : 9,50 € / enfant / Renseignements et réservations : Manon Paineau : tél. 01 44 96 50 41 / [email protected] Les enfants pourront découvrir, les mercredis et pendant les vacances scolaires avec «Les P’tits Marmottan», ou toute l’année avec l’école, l’exposition «Villa Flora. Les temps enchantés », en participant aux ateliers pédagogiques. 3Filmographie VILLA FLORA | ses Collectionneurs, ses Artistes Allemagne, 2015 / 78 min. / Réalisation : Nathalie David / Musique : Vladislav Sendeski / Recherches et production : Nathalie David, Angelika Affentranger-Kirchrath et Daniel Koep / © 2015 PITCHOUN PRODUCTION | HAMBURGER KUNSTHALLE Ce film raconte l’histoire du couple Hedy et Arthur Hahnloser au travers d’entretiens avec les membres de la famille et autres personnages importants de la fondation Jaeggli/Hahnloser. La voix Off de Hans Robert Hahnloser, fils du couple des collectionneurs, nous conduit d’époque en d’époque, d’anecdotes en anecdotes évoquant la passion de ce couple pour l’art encore peu reconnu à l’époque, leur amitié profonde avec les artistes Nabis et leur contribution dans la scène culturelle de Winterthur. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 29 VI commissar iat Angelika Affentranger-Kirchrath Conservatrice de la Villa Flora, Winterthur Docteur en philosophie et historienne d‘art, Angelika Affentranger-Kirchrath a travaillé comme conservateur et critique d’art, en particulier pour la Neue Zürcher Zeitung (Nouvelle Gazette de Zurich) et a publié de nombreux textes dans des revues spécialisées ainsi que des monographies d’artistes des xxe et xxie siècles (Alexej von Jawlensky, Georges Rouault, Franz Gertsch, Rémy Markowitsch, etc.). D’abord conservateur de la Kunsthalle de Winterthur, elle est commissaire invitée dans de nombreux musées en Suisse, en Allemagne et en France. Depuis 2008, elle est également conservateur de la Villa Flora de Winterthur, dont elle conçoit les expositions temporaires. Marianne Mathieu Adjointe au directeur, chargée des collections du musée Marmottan Monet Marianne Mathieu est adjointe au directeur du musée Marmottan Monet chargée des collections et de la communication. Depuis plus de dix ans, elle est commissaire d’expositions patrimoniales, en France et à l’étranger. Elle a notamment conçu « Renoir / Renoir » (2008) à la Cinémathèque française (Paris) et au Bunkamura (Tokyo) ; « Raoul et Jean Dufy, complicité et rupture » (2011), « Berthe Morisot » (2012) au musée Marmottan Monet, « Le jardin de Monet à Giverny » à la National Gallery of Victoria de Melbourne (2013), « Les Impressionnistes en privé, cent chefs-d’œuvre de collections particulières » (2014) au musée Marmottan Monet, « Le néo-impressionnisme, de la lumière à la couleur » (2014-2015) à l’Abeno Harukas Art Museum (Osaka, Japon) et au Tokyo Metropolitan Art Museum et « Impression, soleil levant. L’histoire vraie du chef-d’œuvre de Claude Monet » (2014-2015) au musée Marmottan Monet. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 30 VII visuels disponibles pour la presse Légendes et crédits obligatoires Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. ADAGP Contact : Claire Niguet, droits de reproduction, [email protected] T. +33 (0)1 43 59 09 79 Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : • Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci. • Pour les autres publications de presse : - exonération des deux premières reproductions illustrant un article consacré à un événement d’actualité et d’un format maximum d’1/4 de page, - au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/ représentation, - toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP, - le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie de © Adagp, Paris 2015 pour les publications de presse en ligne, la définition des fichiers est limitée 400 x 400 pixels et la résolution ne doit pas dépasser 72 DPI. VISUELS D’ŒUVRES DE MATISSE Aucune œuvre de Matisse n’est libre de droit. Démarche: Pour toute reproduction d’œuvres de Matisse, une demande d’autorisation doit être adressée aux Héritiers Matisse à l’attention de : [email protected] Pierre Bonnard – Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes – 1928-1934 Huile sur toile, 43,5 x 56,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Pierre Bonnard – La Carafe provençale (Marthe Bonnard et son chien Ubu) – 1915 – Huile sur toile, 63 x 65 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Paul Cézanne – Plaine provençale – 1883-1885 Huile sur toile, 58,5 x 81 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pierre Bonnard – Effet de glace ou Le tub 1909 – Huile sur toile, 73 x 84,5 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Pierre Bonnard – Le Thé – 1917 – Huile sur toile, 66 x 79,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Pierre Bonnard – Les Faunes – Vers 1905 Huile sur toile, 129 x 146 cm – Hahnloser/ Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/ Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Paul Cézanne – Portrait de l’artiste – 1877-1878 Paul Cézanne – Groupe de maisons (les toits) Giovanni Giacometti – Dahlias et raisins 1876-1877 – Huile sur toile, 50 x 60 cm Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich 1908 – Huile sur toile, 50,7 x 61,3 cm Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Huile sur toile, 25,5 x 19 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Dossier de presse 31 u visuels disponibles pour la presse Vincent van Gogh – Le Semeur – 1888 – Huile sur toile, 72 x 91,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Vincent van Gogh – La Fête du 14 juillet à Paris Ferdinand Hodler – Le Massif de la Jungfrau vu 1886 – Huile sur toile, 44 x 39 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich depuis Mürren – 1911 – Huile sur toile, 72 x 91 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/ Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Ferdinand Hodler – Le Lac Léman avec les Edouard Manet – Amazone – 1883 – Huile sur toile, 114 x 86 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Henri Manguin – « La Flora », Winterthur – 1912 Alpes savoyardes – Vers 1905 – Huile sur toile, 60 x 80 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Huile sur toile, 76 x 96 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Manguin, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Henri Manguin – La Sieste ou Le Rocking-chair, Albert Marquet – La Fête nationale au Havre Henri Matisse – Nice, cahier noir – 1918 Jeanne – 1905 – Huile sur toile, 89 x 117 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Manguin, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP 1906 ?-1913 – Huile sur toile, 65 x 81 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Marquet, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Huile sur toile, 33 x 40,7 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pour toute reproduction d’œuvres de Matisse, une demande d’autorisation doit être adressée aux Héritiers Matisse Henri Matisse – Odalisque debout Odilon Redon – Les Anémones – Vers 1912 Pastel sur papier et carton, 54 x 73 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Odilon Redon – Le Rêve – Vers 1908 – Huile sur toile, 73 x 54 cm – Winterthur, Hahnloser/ Jaeggli Stiftung – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Vers 1918-1919 – Huile sur toile, 43 x 25 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Matisse, une demande d’autorisation doit être adressée aux Héritiers Matisse Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 32 u visuels disponibles pour la presse Odilon Redon – Le Bateau rouge – Vers 1910 Huile sur toile, 54 x 73 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pierre-Auguste Renoir – Bouquet de dahlias 1918 – Huile sur toile, 64 x 52 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Félix Vallotton – Le Docteur Arthur Hahnloser Félix Vallotton – Hedy Hahnloser – 1908 Félix Vallotton – Les Enfants Hahnloser Félix Vallotton – Le Chapeau violet – 1907 Huile sur toile, 81 x 62,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich 1912 – Huile sur toile, 145 x 116 cm – Hahnloser/ Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Huile sur toile, 81 x 65,5 cm – Collection particu lière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Félix Vallotton – La Blanche et la Noire Félix Vallotton – L’Estérel et la baie de Cannes 1925 – Huile sur toile, 54 x 65 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Édouard Vuillard – Nu dans le salon rayé Vers 1905 – Huile sur carton, 43,5 x 49,5 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich 1913 – Huile sur toile, 114 x 147 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Édouard Vuillard – Roses rouges et étoffes sur une table – 1900-1901 – Huile sur carton, 56 x 66 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich 1909 – Huile sur toile, 80 x 62,3 cm – Hahnloser/ Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Édouard Vuillard – Le Vase bleu – Vers 1932 Huile sur bois, 35 x 27 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 33 u visuels disponibles pour la presse Dans le jardin de la Villa Flora, de gauche à droite : Hedy Hahnloser et Henri Manguin (assis), Kerr-Xavier Roussel, Richard Bühler, Jeanne Manguin et Arthur Hahnloser (debout) autour d’une sculpture de Maillol – © Archives Villa Flora Vue de la Villa Flora vers 1900, probablement peu de temps après l’acquisition de la maison par le jeune couple Arthur et Hedy HahnloserBühler. Sur le balcon, Hedy Hahnloser-Bühler posant en robe blanche – © Archives Villa Flora Hedy Hahnloser dans la galerie de tableaux de la Villa Flora, vers 1943-1944 – Photo Willy Maywald – © Archives Villa Flora – Pour toute reproduction de cette photographie, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Hedy Hahnloser-Bühler dans le jardin de la Villa Flora, vers 1900 – © Archives Villa Flora Arthur Hahnloser dans le jardin de la Villa Flora, vers 1900 – © Archives Villa Flora La famille Hahnloser, vers 1902-1903. De gauche à droite figurent Hans, Hedy, Lisa et Arthur © Archives Villa Flora Hahns R. Hahnloser, fils des collectionneurs, photographié à la Villa Flora, avec des œuvres de Ferdinand Hodler décorant les murs, vers 1916. © Archives Villa Flora Intérieur de la Villa Flora avec les œuvres de Félix Vallotton, Le Repos des modèles et Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser, vers 1912 © Archives Villa Flora Le salon de la Villa Flora avec aux murs Le Cerisier de Ferdinand Hodler et La Baigneuse de face de Félix Vallotton, 1908. – © Archives Villa Flora Hedy Hahnloser devant les œuvres de Redon à la Villa Flora, vers 1943-1944 – Photo Willy Maywald © Archives Villa Flora. – Pour toute reproduction de cette photographie, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP Paul Hahnloser et Verena Jäggli dans le salon vert de la Villa Flora. Aux murs, Amazone de Manet, Le chien Black et le bouquet de lilas de Bonnard et deux petites œuvres de Daumier. Sur le pupitre des sculptures de Renoir. Vers 1922 – © Archives Villa Flora. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 34 VIII le musé e m a r mot ta n monet Musée Marmottan Monet Vue coté jardin En 1882, Jules Marmottan (1829-1883), directeur de la compagnie houillère de Bruay, achète dans le seizième arrondissement de Paris, l’ancien pavillon de chasse du duc de Valmy. A sa mort, en 1883, son fils Paul (1856-1932) en hérite. Il embellit et l’agrandit durant quarante ans faisant de l’hôtel particulier de la rue Louis Boilly l’écrin pour les collections du Moyen Âge et de la Renaissance réunies par son père et pour ses propres œuvres et objets d’art, témoignage de sa passion pour les époques Consulaire et Empire. À sa mort en 1932, Paul Marmottan lègue à l’Académie des Beaux-Arts sa demeure et l’intégralité de ses collections pour en faire le musée Marmottan. L’institution ouvre au public le 21 juin 1934. A partir de 1938, dons et legs se succèdent permettant de doubler les collections du musée et de l’ouvrir à l’impressionnisme. En 1940, Victorine Donop de Monchy (1863-1958) offre les toiles que son père, le docteur Georges de Bellio (1832-1894), médecin et collectionneur des impressionnistes, avait acquises dans les années 1870. Onze peintures par Morisot, Renoir, Pissarro, Sisley et Monet au premier rang desquelles Impression, soleil levant (1872) entrent à Marmottan. Le don Victorine Donop de Monchy fonde les collections impressionnistes de l’établissement. En 1966, Michel Monet (1879-1966), dernier descendant direct de Claude Monet, instaure le musée Marmottan son légataire universel. Des tableaux de Monet et de ses amis, une importante correspondance et une documentation variée jusque là répartis entre la maison du maître à Giverny et celle de son fils, à Sorel-Moussel rejoignent Marmottan. Une centaine de toiles du chef de file de l’impressionnisme retrace sa carrière de 1880 à sa mort en 1926. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 35 u le m u s é e m a r mot ta n mon e t Vues de Normandie, de la Creuse, du midi, de Londres ou de Norvège témoignent de la passion du peintre pour le paysage. Un ensemble rarissime de grands nymphéas restés inédits du vivant de l’artiste est au cœur de cet héritage. Le legs Michel Monet constitue le premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet. L’année suivant le centième anniversaire de la mort de Berthe Morisot, en 1996, les petitsenfants de l’artiste et leurs épouses, Denis (1908-1984) et Annie Rouart (1921-1993) aux côtés de Julien (1901-1994) et Thérèse Rouart (1898-1996) lèguent vingt-cinq toiles et une cinquantaine d’œuvres graphiques de la première femme impressionniste. Leur collection comprend également des œuvres par Poussin, Delacroix, Corot, Manet, Gauguin, Renoir, Odilon Redon... D’importance égale, d’autres collections, telles les enluminures de Daniel Wildenstein (1917-2001), ont intégré le musée. Au fil des ans, la demeure de Jules et Paul Marmottan est ainsi devenue un haut lieu de l’impressionnisme. En 2014, le musée a souhaité redéployer ses collections et mettre à l’honneur cette double identité. La salle à manger de l’hôtel particulier est le premier temps fort de la visite. Bas-reliefs, surtout de table en bronze doré parThomire, mobilier par Jacob-Desmalter rappellent le décor d’origine de la résidence de Paul Marmottan. Les tableaux impressionnistes et modernes qui y sont présentés – peintures par Caillebotte, Renoir, Morisot, Gauguin ou encore Chagall – sont de provenance variées et illustrent le rôle clé des collectionneurs dans l’histoire de l’établissement. Gouaches de Carmontelle, peintures par Bidault et Vernet, Pajou, Fabre, Gérard, Chaudet, Riesener, sculptures par Bartolini et de l’école de Canova ornent les salons de Paul Marmottan et sa chambre où l’on peut voir le lit de Napoléon Ier au Palais Impérial de Bordeaux. Autour de son bureau par Pierre-Antoine Bellangé, on découvre un exceptionnel ensemble de peintures de Louis-Léopold Boilly dont Marmottan fut le biographe. Le premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet est présenté dans un espace conçu sur mesure, par l’architecte et ancien directeur du musée, Jacques Carlu. Excavée sous le jardin entre 1966 et 1970, cette galerie spacieuse et moderne présente en permanence, aux côtés d’Impression, soleil levant, les fleurons du legs Michel Monet. En 2014, deux nouvelles salles aménagées dans d’anciennes dépendances de l’hôtel particulier au premier étage de la maison ont été ouvertes au public. Elles accueillent dorénavant les œuvres de Berthe Morisot et de la fondation Denis et Annie Rouart. Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 36 IX infor m ations pr atique s Adresse 2, rue Louis-Boilly 75016 Paris Site Internet www.marmottan.fr Accès Métro : La Muette – Ligne 9 RER : Boulainvilliers – Ligne C Bus : 32, 63, 22, 52, P.C. Jours et horaires d’ouverture Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h Nocturne le jeudi jusqu’à 21h Fermé le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai Tarifs Plein tarif : 11 € Tarif réduit : 6,50 € Moins de 7 ans : gratuit Réservation groupes Christine Lecca : tél. 01 44 96 50 83 Service pédagogique Manon Paineau : tél. 01 44 96 50 41 Audioguide Disponible en français et anglais : 3 € Boutique Ouverte aux jours et horaires du musée Tél. : 01 44 96 50 46 [email protected] Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 37