Cristina Branco
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Cristina Branco
23 novembre 2012 © Claude Gassian vendredi | 20h Cristina Branco Fado Saison 2012-2013 | Dossier de presse Benoît Frachebourg · chargé de communication | [email protected] | +41 (0)32 717 82 05 Théâtre du Passage | 4, passage Maximilien-de-Meuron · CP 3172 · 2000 Neuchâtel | www.theatredupassage.ch Cristina Branco Fado «Cristina Branco séduit, avec une voix en état de grâce, une orchestration en dentelle, entre jazz délicat et pop acoustique. On en oublie la langue, les références, l’histoire, pour ne garder que l’émotion à l’état pur.» Le Parisien Cristina Branco Ricardo Dias Eurico Dionísio Carlos Manuel Proença Bernardo Moreira voix piano et accordéon guitare portugaise guitare fado contrebasse Durée 1h30 Une présence simple et une voix sensuelle. Accompagnée d’une guitare portugaise, d’une guitare basse, d’une guitare et d’un piano, Cristina Branco incarne à merveille l’identité du fado, ce mélange de pudeur et de violence, de délicatesse et de nostalgie. Cristina Branco est une «fadista». Elle chante le fado, ce chant mélancolique et bouleversant né dans les quartiers populaires de Lisbonne. Dans les tavernes de l’Alfama, réunis autour d’une guitare et de quelques verres, les Lisboètes n’aiment rien tant que chanter la poésie dramatique et passionnée du fado, qui dit les amours perdues, l’exil ou la dureté du quotidien. Emblématique de la culture portugaise, le fado voyage depuis bien des années de par le monde, porté par des voix telles que celles d’Amalia Rodrigues ou José Afonso. Cristina Branco est leur digne héritière. Depuis ses débuts en Hollande, elle a conquis, par sa beauté grave et sa voix tendre, la France et le Portugal, terreau de ses racines, jusqu’au public japonais ou américain. Elle illustre son parcours de sept albums qui sont autant d’aventures intimes. Le dernier en date, Live, permet de mesurer pleinement le chemin parcouru, les sentiers apprivoisés. Certes, l’âme d’Amalia Rodriguez plane sur chaque voyage musical de cette fadiste nomade. C’est d’ailleurs un disque de la grande artiste, offert par sa grand-mère, qui bouleversera le destin de Cristina Branco, alors adolescente amatrice de jazz et de bossa nova. Elle qui se destinait au métier de journaliste, a été rattrapée par cette musique qu’elle célèbre aujourd’hui, lumineuse sur toutes les scènes du monde. Fado Tando «Il n’y a pas que des tangos à Paris.» Quand un souvenir nous assaille, il nous faut très souvent en démêler l’écheveau. Fado Tango est tout aussi bien un disque de réminiscences, de voyages ou de flashs. J’ai un vieux tourne-disque, des 33 tours de Gardel. J’ai Buenos Aires et Paris et Lisbonne dans mon cœur. J’ai Amália sur une vieille photographie de 1945 à Rio de Janeiro. J’ai le fado et le tango, la tristesse immense de l’Invitation au voyage (Baudelaire disait souffrir de l’«horreur du domicile»). J’ai la guitare, le piano, la contrebasse... le bandonéon. Des doigts s’entrelacent dans la musique comme des jambes qui dansent tard dans la nuit. Certains disent que le fado a été dansé autrefois. Le fado est comme le tango, rythme de gens pauvres et fous, mais à l’âme immense! La fleur rouge dans la chevelure de jais d’Amália ne sort pas de mes pensées... la milonga ou un boléro, ou encore le tango des créoles. La silhouette du bandonéon de cette jeune fille assise sur le trottoir à La Boca et ses yeux grands et verts, un sourire de Joconde pubère, ou les souvenirs de Paris, des émigrants malheureux, furtifs et plongés dans un mystère sensuel. Tout cela donnait-il un fado, ou un tango, ou un Fado Tango? Il est peut-être le voyage d’un de ces gigantesques transatlantiques bondés de gens de toutes sortes et de toutes les classes, ou encore le vieux rafiot attaché à son ancrage d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. On pourrait aller plus loin et imaginer que Fado Tango est proprement le voyage Buenos Aires / Lisbonne / Paris. Tout peut arriver sur ce trajet, de la misère à la luxure. Il y a du désespoir, une liste de malheurs, des histoires d’amants, et surtout la saudade, la parole indicible, mais dont le sentiment est si ample et noble. J’ai pour moi d’être entière! Encore une fois, plusieurs langues traversent la musique, de différents auteurs majeurs, et de grand renom! Pour tous, j’ai un énorme respect, une admiration et une gratitude sans nom. Cristina Branco Biographie Vivre le Fado* comme on le respire A propos de la vie et de la musique de Cristina Branco (née en 1972 à Almeirim au Portugal), on peut dire – comme Amália Rodrigues dans l’un de ses textes – qu’elle vit et respire le fado. C’est par un heureux concours de circonstances que cette musique appelée fado est entrée dans la vie de Cristina, même si d’une certaine manière c’est Cristina – avec son audace d’esthétique et son style unique d’interprète – qui tombe sur le fado et, de surcroît, le fado dans sa forme traditionnelle, musicale et sociale la plus profonde. “Je me souviens que c’était une sorte de jeu au début, dit-elle, lors d’une soirée faite de chansons entre amis.” Avant cette époque – son adolescence – rien chez Cristina ne laisse présager qu’elle deviendra chanteuse de fado. Avant de pénétrer dans l’univers des menores, mourarias ou maiores** avec ses amis et, plus tard, des adultes, elle ne fréquente jamais les clubs où l’on chante le fado; d’ailleurs, elle n’a jamais écouté un disque de chanteuse connue. Elle ne connait que les quelques chansons que son grand-père maternel chante pour luimême. C’est sur ses paroles et mélodies qu’elle improvisera plus tard, sans savoir comment elles se sont introduites au fond d’elle-même, et encore moins de quelle façon elles décideront son sort. Mais à l’époque elle se sent attirée plus par Billie Holiday et Ella Fitzgerald, par Janis Joplin et Joni Mitchell, que par Amália Rodrigues. A l’âge de 18 ans, donc, lorsque son grand-père lui offre Rara e Inédita [‘Enregistrements rares et inédits’] – c’est une œuvre majeure (et méconnue) de la plus grande diva de la musique fado – elle n’a pas encore la moindre idée que ce cadeau changera sa vie. A vrai dire, il se trouve que, plusieurs mois avant de monter sur scène pour la première fois (Amsterdam, Zaal 100), Cristina ne s’est jamais prise pour une chanteuse amateur, ni même une amatrice occasionnelle, comme c’est souvent le cas avec de nombreuses chanteuses qui se tournent vers le fado, que ce soit pour s’occuper ou pour libérer leurs émotions. Si le fado occupe une place dans sa vie d’adolescente, ce fado n’existe chez elle qu’au sens étymologique propre – comme fatum, destin – puisque le sort a voulu que Cristina possède (avec grâce) une grande sensibilité aux mots. Jusqu’en 1996, en fait – elle a 24 ans à l’époque – ses seules performances en tant que ‘chanteuse’ se limitent aux deux ou trois prestations fortuites qu’elle donne malgré sa timidité. Jeune, elle veut pratiquer un autre ‘art’, le journalisme. C’est peut-être pour cela que les mots (vocables chargés***, dit-elle) ont toujours reçu des attentions particulières, dans ses disques comme dans tous ses projets actuels, et même dans tout ce qu’elle fait. Cristina chante des poètes, non seulement les meilleurs du Portugal (Camões, Pessoa, David Mourão-Ferreira, José Afonso…) mais aussi ceux de pays très différents (Paul Éluard, Léo Ferré, Alfonsina Storni, Slauerhoff) et, à sa façon, elle transforme le fado pour qu’il représente l’héritage poétique et littéraire du Portugal. Plus d’une décennie après ce premier concert au Centre Culturel Portugais d’Amsterdam – sur une scène qui a vu José Afonso, Carlos Paredes, Sérgio Godinho et bien d’autres avant elle – ses pairs reconnaissent la puissance et le cœur de Cristina: elle accorde tant d’importance à la poésie comme symbole de l’humanité de son art. Certes, la poésie caractérise son œuvre, alignée sur une sollicitude encore plus grande: la clarté d’expression et les exigences de la diction. Quand Cristina chante un poème, avec toute sa sensualité cristalline, sa voix semble donner forme à son âme. Avec le fado, des aspects tragiques de la vie sont mis en évidence; en l’écoutant, on s’attend à rencontrer ces souffrances, désirs et impuissances face au destin. Cette (ancienne) tradition a créé des ‘formules’ pour exprimer de tels sentiments, mais leur galvaudage a fini par diminuer la puissance de cette riche forme musicale, en la vidant de son émotion et en l’éloignant du texte. Cristina Branco, cependant, a pris un autre chemin, avec individualité, singularité, et même une joie extatique, comme dans la chanson la plus emblématique de sa carrière, “Sete Pedaços de Vento” (“Sept Fragments du Vent”), extraite d’Ulisses (“Ulysse”). En prenant ce chemin, Cristina a parfois fait trembler les piliers du soi-disant fado traditionnel. Mais le voyage musical de Cristina reste une infusion de sensualité qui témoigne de sa lassitude à l’égard du passé. Sans chercher la création d’une rupture naïve avec la tradition, elle creuse plutôt le meilleur de celle-ci, comme en témoignent les chansons classiques de sa discographie. Par son originalité, Cristina Branco redonne vie à cette tradition, et dans tous ses enregistrements elle crée à l’intérieur du fado des rapports fructueux entre les textes et la musicalité inhérente au genre. Cristina Branco crée toute l’émotion que ce style musical nous propose dans ses rapports intimes entre voix, poésie et musique. Avec d’autres jeunes musiciens ayant trouvé – depuis le milieu des années 90 – leur propre expression dans le fado (contribuant ainsi à revigorer étonnamment cette forme originaire de Lisbonne), Branco a commencé à définir son propre voyage en le prenant par la main, et il est devenu un voyage où le respect de la tradition accompagne le désir d’innovation. Même si rien dans son enfance ne laisse présager un tel destin, il est évident aujourd’hui qu’elle a créé pour le fado un style sans précédent qui est peut-être unique. Tiago Salazar, le 5 octobre 2008 * note du traducteur: le mot fado signifie aussi bien la complainte portugaise traditionnelle que le sort ou le destin. note de l’auteur: des types de fado spécifiques, littéralement mineur, maure et majeur. *** note du traducteur: la référence est un texte très connu (et difficile à déchiffrer) du chanteur-auteur-compositeur portugais José Afonso. ** Résumé de carrière “Cristina Branco, Live in Holland” est un disque (autoproduit) des chansons interprétées lors des deux concerts donnés le 25 avril 1996. Les mille exemplaires distribués sont immédiatement épuisés. Neuf tirages successifs sont publiés avec des ventes qui dépassent les 5’000 exemplaires. “Murmúrios” (“Chuchotements”) est publié par l’éditeur phonographique néerlandais Music & Words. Ses 14 titres composent une palette avec des fados traditionnels (ex. “Abandono” [“Délaissement”], immortalisé par Amália Rodrigues sur des paroles de David Mourão-Ferreira); des œuvres contemporaines (ex. “As certezas do meu mais brilhante amor” [“Certitudes de mon plus brillant Amour”] de Sérgio Godinho); et la mise en musique par José Afonso d’un poème de Luís Vaz de Camões intitulé “Pombas brancas” [“Colombes Blanches”]. En 1999 Cristina Branco reçoit le Prix Choc du magazine français Le Monde de la Musique en tant que ‘Meilleur Album’ de la catégorie ‘Musique du Monde’. “Post-Scriptum”, titre extrait d’un poème de Maria Teresa Horta, est publié en février 2000. En France, Le Monde de la Musique décerne à Cristina un nouveau Prix Choc qui récompense cette fois un ‘Album du Mois’ (mars 2000). L’album “Cristina Branco Canta Slauerhoff” [“Cristina Branco Chante Slauerhoff”] est publié aux Pays-Bas. Avec des textes du poète néerlandais J.J. Slauerhoff (1925-1976), cet album est son deuxième de l’année 2000. Les chansons sont des musiques de Custódio Castelo sur des textes adaptés en portugais par Mila Vidal Paletti. Bien que Cristina n’ait jamais vécu en Hollande, l’album est conçu comme un témoignage de sa reconnaissance au pays où elle connait son premier succès commercial. Cette même année, Cristina donne plus de 130 concerts partout dans le monde. 2001 est marqué par la sortie française de son premier album pour Universal Music Classics, “Corpo Iluminado” [“Corps Illuminé”]. En 2002, son album sur des textes de J.J. Slauerhoff est réédité sous le nouveau titre “O Descobridor” [“L’Explorateur”]. Le 23 mars 2003, Universal Music France publie le sixième album de Cristina Branco, “Sensus”, avec des musiques de Custódio Castelo pour accompagner des textes de nombreux poètes reconnus dont David MourãoFerreira, Vinícius de Moraes, Chico Buarque, Eugénio de Andrade, Camões et… Shakespeare. “Ulisses” [“Ulysse”] est son album suivant, publié en 2005, et en 2006 Cristina publie son album “Live”, un hommage à la chanteuse Amália Rodrigues. En 2007, Cristina s’aventure au-delà des frontières du fado avec une exploration des œuvres du chanteurauteur-compositeur José Afonso. Cristina revient au fado en 2009 avec un disque dont le fil conducteur est le temps: “Kronos” réunit des titres originaux composés par une douzaine de musiciens de styles différents. En 2010 le peintre Júlio Pomar s’inspire du visage de Cristina Branco en créant un timbre et une sérigraphie pour fêter le centenaire de la République Portugaise. Au mois de juin, en la compagnie de Carlos Bica et João Paulo Esteves da Silva, Cristina relève un nouveau défi quand elle est invitée à présenter un récital lors du Schumannfest (Düsseldorf, Allemagne). Le concert est un tel succès que Cristina présente son spectacle une deuxième fois au Portugal (au CCB de Lisbonne et à l’Institut Goethe de Porto). En janvier 2011 Cristina Branco rejoint la tournée annuelle de l’Amsterdam Sinfonietta pour six concerts. Lors d’une précédente édition de cette même tournée (janvier 2006), Cristina avait donné des concerts inoubliables; c’est donc la deuxième fois que l’Amsterdam Sinfonietta lui lance son invitation. Parmi ses illustres prédécesseurs: des artistes de renom tels que Bobby McFerrin et Chick Corea. Au mois d’avril 2011 Cristina Branco ouvrira une autre boîte de Pandore avec la sortie de son nouvel album “Fado Tango”, enregistré à partir de versets des poètes Manuela de Freitas, António Lobo Antunes, Vasco Graça Moura, Carlos Tê ou encore Miguel Farias. Les musiques seront de Mário Laginha, João Paulo Esteves da Silva et Pedro Moreira. L’album contiendra également des chansons signées Jacques Brel, Carlos Gardel et Isolina Carrillo… avec, toujours, l’écrin vocal doux et profond de Cristina Branco. Il y aura de nouveaux sons, mais le fado y sera toujours présent. Discographie 1. 2. 3. Cristina Branco in Holland (CD, Author Ed., 1997) Murmúrios (CD, Music & Words, 1998) Post-Scriptum (CD, L’Empreinte digitale/Harmonia Mundi, 1999) – réédité en 2000 avec un nouveau thème 4. Cristina Branco sings Slauerhoff (CD, 2000) 5. Corpo Iluminado (CD, Universal, 2001) 6. Descobridor (CD, Universal, 2002) – réédition du CD Slauerhoff 7. Sensus (CD, Universal, 2003) 8. Ulisses (CD, Universal, 2005) 9. Live (CD, Universal, 2006) 10. Abril (CD, Universal, 2007) 11. Kronos (CD, Universal, 2009) 12. Fado/Tango (CD, Universal, 2011) – sortie internationale en avril 2011 Cristina Branco et le fado Souffrance, mélancolie, nostalgie, impuissance face au destin: voici quelques-uns des sentiments exprimés dans les formules rituelles du fado traditionnel. C’est une tout autre voie, un tout autre univers que nous fait découvrir Cristina Branco, figure majeure du fado d’aujourd’hui. Sans rompre avec la tradition, mais plutôt en cherchant à en tirer le meilleur, Cristina Branco donne à ce genre musical un souffle nouveau. Musicalement tout d’abord: Branco teinte son fado de jazz, de pop, introduit des instruments traditionnellement absents, prend des libertés avec la structure habituelle et quelque peu rigide des compositions. Au niveau de l’écriture, elle écarte le thème du fatalisme, leitmotiv du fado traditionnel, mais auquel elle ne croit pas: «Le destin, nous le faisons, ce n’est pas une chose qui arrive malgré nous. Je ne crois pas en cette nostalgie» (in Mondomix, mars 2003). Cristina Branco se libère par ailleurs du poids de l’Histoire, et notamment du poids de la dictature de Salazar, qui transforme dans les années 30 le fado en «objet» politique. Il devient en effet à cette époque le chant du conformisme, servant le régime en place. Certains fadistes en sont, parfois malgré eux, les étendards: parmi eux, la célèbre Amália Rodrigues, connue pour avoir fait découvrir le fado au monde entier. Il devient pour d’autres un moyen de s’élever contre la dictature portugaise. C’est le cas des fadistes de l’université de Coimbra, dont José «Zeca» Afonso, le plus populaire, est devenu le symbole de la révolution des oeillets, qui signe en 1974 la fin de la dictature salazariste. En réunissant début 2008 les répertoires d’Amália Rodrigues et de José Afonso, «deux personnages portugais très populaires, qui aimaient la transparence et la vérité des mots», Cristina Branco s’inscrit dans «une logique de réconciliation, qui est l’essence même de notre génération. Elle n’a pas été opprimée. Notre jeunesse s’est située hors de toute considération politique» (in Le Monde, 17 janvier 2008). Cristina Branco s’affranchit donc de certains éléments historiques ayant contribué à ternir l’image du fado, à en amoindrir la richesse et à en donner durant longtemps une image sclérosée, archaïque et conservatrice. Elle ne renie cependant pas l’idée de passé, mais sans pour autant sombrer dans la nostalgie, cet autre thème récurrent du fado traditionnel. Ainsi, et comme les fadistes de Coimbra dans les années 50 qui chantaient les textes des poètes de leur époque en signe de résistance à la dictature de Salazar, Branco interprétera lors de son concert au Théâtre Forum Meyrin les poèmes de douze auteurs portugais contemporains. Douze poètes rassemblés autour d’un thème commun, le temps, en référence à son dernier album, Kronos. Ce nouveau projet conserve la formation musicale traditionnelle du fado (chant, guitare portugaise, guitare et guitare basse) en y ajoutant un piano et en l’associant à des poèmes contemporains. Pour Cristina Branco, la finalité de ce projet est de «mélanger le passé avec le présent dans le but de construire le futur». Camille Dubois Extrait du Si n°4, mars-avril-mai 2009 Revue de presse «(...) Cristina Branco a ce pouvoir rare de convaincre par ses seules modulations, par l’expressivité qu’elle donne aux mots, qu’on les comprenne, si l’on est lusophone, ou pas. Comme il importe peu que l’on soit anglophone pour frémir lorsque Billie Holiday entonne Strange Fruit, cette chanson de mort, de terreur, qui vous attrape sur un air de ballade, une presque romance. Les timbres de voix de Cristina Branco et de Billie Holiday ont peu à voir. Celle de la belle lisboète est un effleurement, une caresse, une lueur vive, celle de Billie Holiday était sombre, dans une intensité perdues. Les deux sont uniques (...).» Sylvain Siclier, Le Monde, janvier 2008 «Sans chercher la rupture naive avec la tradition, cherchant plutot ce qu’elle a de meilleur (il suffit d’entendre quelques ‘classiques’ chantés par elle) Cristina Branco revitalise cette tradition par l’authenticité de son interprétation. La voix et la sensibilité de Cristina Branco cherchent le difficile mariage entre les textes et la musicalité du fado, essayant de trouver un chemin expressif qui rende la musique et les mots inséparables dans les sentiments. Cristina Branco trace ce chemin a travers une intense fragilité avec laquelle elle dramatise ses interpretations. Fragilité du timbre aigu et clair, mais aussi de la parole intimiste, à l’emphase élégante, au rythme lent qui prolonge les syllabes sans cependant perdre la clarté de la diction. Dans sa voix nous pouvons sentir se mélanger le bruissement des feuilles, le souffle court, la nostalgie, les nuages lents et les crépuscules... le fado cest cela...» Le Monde de la musique, novembre 1999 «Une nouvelle voix pour le fado Cristina Branco est jeune! Elle n’a pas trente ans. Elle est belle. Elle est sombre comme un ciel d’orage. Son fado s’enracine dans la tradition la plus authentique et, au-delà des stéréotypes, puise les ferments d’une nouvelle force d’expression. Cristina Branco cultive et prolonge ainsi la tradition. Comme la célébration d’un mystère, s’accomplit le cycle des nostalgies et des destins contrariés. Vêtue de pudeur, elle récuse le paraître et lui préfère l’être. Son chant, d’un style pur et dépouillé, se nourrit d’une profonde intériorité. Son vibrato émeut les coeurs. Elle exprime avec force la douleur qui sied au genre. Sans s’interdire d’autres chemins, elle ose «chanter ce que seule Amalia pouvait chanter…Elle y réussit, avec une grâce unique, légère et aérienne» . Ainsi Véronique Mortaigne célébrait-elle, dans Le Monde, ce nouveau talent lors de ses premières apparitions à la Maisons des cultures du Monde. Quand Cristina branco chante, elle est bouleversée. Le spectateur aussi. À découvrir!» Le Monde de la musique, mai 2000
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