Les Intoxications 2011
Transcription
Les Intoxications 2011
Dr Philippe WELTER © 2011
PLAN
Introduction
Définitions
Généralités
Descriptions
Conclusions
Descriptions
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Barbituriques
Benzodiazépines
Antidépresseurs polycycliques
Neuroleptiques
Digitaliques
ß – Bloquants
Paracétamol
Aspirine
Morphiniques
Ethanol
Méthanol
Organo-phosphorés
Paraquat
Monoxyde de carbone
Fumées d’incendie
Hydrocarbures
Champignons
Introduction
« Dosis sola facit Venenum »
Paracelse
Theophrastus Bombastus
von Hohenheim
1493-1541
« Seule la dose fait
le poison »
Définitions
Toxique
= tout composé qui peut nuire { la santé d’un organisme
vivant
- toxiques synthétiques
- toxiques naturels (toxines)
micro-organismes, plantes, animaux
Définitions
Exposition
▪ Chaque intoxication est précédée d’une exposition
▪ Exposition extérieure
Libération dans l’environnement du toxique
Introduction du poison dans le corps
Par la peau
Par l’ingestion
Par l’inhalation
▪ Exposition intérieure
Temps de résidence du toxique dans l’organisme
Définitions
Intoxication
▪ Absorption du toxique
et
▪ Mise en évidence clinique d’un empoisonnement
Règle de Haber
▪ L’effet toxique dépend :
▪ Durée d’action
▪ Dose
▪ Concentration
Définitions
Toxicité aiguë
▪ Une seule dose
▪ Temps de latence court
Toxicité chronique
▪ Doses multiples
▪ Monodose non létale
Définitions
Clearance
▪ Mesure de la capacité d’élimination de l’organisme
Temps ½-vie
▪ Temps au cours duquel la concentration d’une substance est
abaissée de 50% de sa valeur initiale
DL50
▪ Quantité d’une substance pour tuer 50% des animaux
exposés à cette substance (dose létale)
Généralités
Premiers soins après une intoxication :
▪ Protection personnelle (expositions NRBC) !!!
▪ Adulte ou enfant (+ poids)
▪ Identifier l’intoxication / le toxique
▪ Documenter l’heure de l’intoxication
▪ Documenter la quantité du toxique
▪ Évaluer les répercussions cliniques (temps de latence)
▪ S’informer sur la cinétique du toxique
▪ P.ex. délai de l’intoxication, complications { attendre
Généralités
Pour toute intoxication majeure
Pour toute intoxication à potentiel létal
Généralités
Perfusion : Ringer, G5%, NaCl 0,9% 1000 ml
Oxygène pour SpO2 > 96 %
Monitoring et surveillance
▪ SpO2, ECG, FC, FR, PA, diurèse
▪ GCS et évaluation neurologique
▪ Labo : ionogramme, TGO, TGP, GGT, LDH, Urée, Créatinine
… adaptations en fonction du toxique et de la
clinique
Généralités
Considérer
▪ Protection des voies aériennes (intubation)
▪ Lavage gastrique
▪ Charbon actif
▪ Antidotes
▪ Épuration extra-rénale
▪ Autres mesures d’élimination ou de neutralisation
▪ P.ex. diurèse forcée, diurèse alcaline
▪ ATTENTION : associations de substances !!!
▪ Avis Psychiatre !!!
Les barbituriques
▪ anti-convulsivants ( GARDENAL, EPIPROPANE)
▪ hypnotique (PENTHOTAL)
Intoxications devenues rares
Dose toxique phénobarbital:
Adulte : > 500 mg
Enfant : > 20 mg/kg
Dose létale: 5-10 g
Antidote : aucun
Dosage sanguin : barbitémie
10-40 mg/l : zone thérapeutique
40-70 mg/l : coma modéré
> 70 mg/l : coma profond
Les barbituriques
Clinique
▪ Obnubilation
▪ Coma calme, hypotonique, profond
▪ EEG pouvant être isoélectrique !!!
▪ Peut mimer un état de mort apparente
▪
▪
▪
▪
Coma hypertonique, décérébration
Aréflexie bilatérale, mydriase, insuffisance rénale
Apnées
Tachypnée
Les barbituriques
Complications
▪ Inhalation
▪ Rhabdomyolyse
▪ Hypothermie
▪ Points de compression
▪ Hypoxie cérébrale
▪ Mort
▪ … sevrage brusque : convulsions !
Les barbituriques
Prise en charge
▪ Si < 2 hrs : lavage gastrique et charbon actif (50 g)
▪ Réchauffement
▪ Protection des voies aériennes (GCS < 8)
▪ Monitoring + USI
▪ Diurèse alcaline : objectif pH urinaire > 8
▪ NaCl 0,9% + Bicarbonate 1,4% : 3-6 l/j
Les benzodiazépines
▪ Anxiolytique, amnésique, anti-épileptique, myorelaxant
▪ Utilisation prolongée : accoutumance et addiction
Dose toxiques : selon la molécule
▪ Exemples: voir tableau
Dose létale : > 1g
Antidote : Flumazénil / ANEXATE®
Dosage BZD : test semi-quantitatif sérum et urine
▪ Réponses : 0 + ++ +++ ++++
BZD
Les BZD
Clinique
▪ Somnolence, ataxie, confusion mentale
▪ Agitation, hallucinations
▪ Coma calme, hypotonique
▪ Dépression respiratoire modérée, voire apnées prolongées
▪ Bradycardie sinusale
Les BZD
Complications
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
Inhalation
Rhabdomyolyse
Hypothermie
Points de compression
Hypoxie cérébrale
Mort
… sevrage après intoxication
Confusion, inversion du nycthémère, agitation, convulsions, coma
Ré-introduction de BZD !
Les BZD
Prise en charge
▪ Si < 2 hrs : lavage gastrique et charbon actif (50 g)
▪ Si coma (GCS < 8):
▪ Soit : adulte : ANEXATE 0,2 mg IVD, max 2 mg
enfant : ANEXATE 10 γ /kg IVL jusqu’au réveil complet
▪ Soit : intubation et ventilation mécanique jusqu’au réveil
▪ Monitoring + USI
▪ Traitement continu (temps ½-vie)
Adulte : 0,2-0,5 mg/h
Enfant : 10 γ/kg/h
▪ ANEXATE contre-indiqué si intoxication polymédicamenteuse (BZD + Tricycliques)
Les antidépresseurs polycycliques
▪ Bicycliques, tétracycliques
▪ Tricycliques (ALPRAZOLAM, ANAFRANIL, REDOMEX,
TRAZOLAN, AROPAX, CIPRAMIL, PROZAC, SERLAIN, …)
Dose toxique :
▪ Adulte > 500 mg
▪ Enfant > 10 mg/kg
Dose létale : 2 g
Antidote : bicarbonates
Les antidépresseurs polycycliques
Clinique
Anomalies dans les 4-6 hrs
Aggravation possible jusqu’{ 72 hrs
▪ Encéphalopathie anticholinergique
▪ Agitations, hallucinations, confusion, dysarthrie, tremblements
des extrémités, myoclonies, convulsions
▪ Syndrome pyramidal, signe de Babinski bilatéral
▪ Coma peu profond, hypotonique, hyporéflexique
▪ Syndrome atropinique
▪ Tachycardie, bouche sèche, mydriase, rétention urinaire,
réduction du péristaltisme digestif
Les antidépresseurs polycycliques
Clinique
▪ Dyspnée, polypnée, œdème pulmonaire
▪ Collapsus hémodynamique, choc
Examens complémentaires
▪ ECG : QRS élargi, T aplaties, QT allongé modérément,
BBD, BAV, ESV, torsades de pointes, FV, bradycardie
extrême, asystolie
Les antidépresseurs polycycliques
Les antidépresseurs polycycliques
Biologie
▪ Hypokaliémie
▪ Acidose lactique
Dosage
▪ Intoxication grave si > 1 mg/l
Radiographie abdominale
▪ Les comprimés d’ANAFRANIL 75 mg sont radio-opaques
Les antidépresseurs polycycliques
Prise en charge
▪
▪
▪
▪
▪
▪
Si < 2 hrs , lavage gastrique et charbon actif (50 g)
Perfusion 1000 ml NaCl 0,9%
Lactate de Sodium 250 ml + KCl 2 g
Mesures de maintien de l’hémodynamique
BZD si convulsions
ANEXATE contre-indiqué !!!
Hospitaliser en USI, même si absence de signes
cliniques au début
Surveillance ECG continu = vital !!!
Les neuroleptiques
▪ 3 classes :
Phénotiazines : DOMINAL, …
Butyrophénones : HALDOL, …
Benzamides : TIAPRIDAL, …
Dose toxique :
En fonction de la molécule
Dose létale :
En fonction de la molécule
P.ex. DOMINAL > 1 g
P.ex. HALDOL > 500 mg (toxique – enfant > 0,02 mg/kg)
P.ex. TIAPRIDAL > 5 g (toxique – enfant > 500 mg)
Antidote : aucun
Les neuroleptiques
Clinique
▪ Confusion, somnolence, dysarthrie, dyskinésie
▪ Coma calme hypotonique avec myosis
▪ Coma agité hypertonique, extrapyramidal
▪ Coma avec syndrome anticholinergique
▪ Convulsions
▪ Dépression respiratoire modérée
▪ Hypotension artérielle
▪ QT allongé, torsades de pointes
Les neuroleptiques
Syndrome malin des neuroleptiques
▪ Prise au long cours
▪ Hyperthermie inexpliquée > 40 °
▪ Confusion
▪ Contractures musculaires
▪ Hypertonie extra-pyramidale
▪ Rhabdomyolyse
▪ Déshydratation
Les neuroleptiques
Prise en charge
▪
▪
▪
▪
▪
▪
Si < 2h, lavage gastrique et charbon actif (50 g)
Admission en réanimation
Si GCS < 8 : intubation et ventilation mécanique
Perfusion : NaCl 0,9% 1000-2000 ml/24hrs
BZD si convulsions
Si syndrome malin :
Perfusion 3000-4000 ml/24 hrs
Refroidissement externe
Dantrolène : 1 mg/kg jusqu’{ t° < 38°, max 10 mg/kg
ou PARLODEL (Bromocriptine) 2,5 mg/6 hrs SNG, max 40 mg/j
Arrêt définitif de toute prise de neuroleptiques
Les digitaliques
▪ Mortalité de 10 % sans antidote :
Fibrillation Ventriculaire : 65 %
Asystolie : 25 %
Choc cardiogénique : 10 %
Dose toxique :
Sur cardiopathie : > 2 mg
Sur cœur sain : > 5 mg
Dose létale : > 8 mg
Antidote : Digidot®, Digitalis FAB
Les digitaliques
Clinique
▪ Obnubilation, agitation, confusion, délire
▪ Dyschromatopsie, vision floue, scotome
▪ Vomissements, douleurs abdominales, diarrhée
▪ Bradycardie, troubles de conduction A-V
▪ Troubles du rythme ventriculaire, asystolie
Biologie
▪ Taux de digoxine, digitoxine
▪ Ionogramme : K+ > 5,5 mmol/l
Les digitaliques
ECG :
Ondes T aplaties, voire négatives
ST sous-décalé
Bradycardie sinusale, bloc sino-auriculaire, BAV
ESV, TV, FV, torsade de pointe, asystolie
la « cupule » digitalique
Les digitaliques
Prise en charge
▪ Si < 2h, lavage gastrique et charbon actif (50 g)
▪ Admission réanimation
▪ Monitoring et ECG
▪ Atropine 0,5 – 1 mg IVD
▪ Pacemaker invasif
▪ Digitalis FAB
▪ 80 mg / flacon ; 6 flacons, IVL
Les ß – bloquants
▪ Intoxications les plus fréquentes aux cardiotropes
Dose toxique :
▪ En fonction de la molécule
Dose létale :
▪ En fonction de la molécule
p.ex. EMCONCOR : thérapeutique 20 mg /j
toxique : > 2000 mg
Antidote : aucun
Les ß – bloquants
Clinique
▪ Bradycardie, hypotension, choc, asystolie
▪ Agitation, délire, convulsion, coma
▪ Dépression respiratoire
▪ Bronchospasme
▪ Insuffisance rénale, hypoglycémie, hyperkaliémie
▪ Attention aux formes LP (libération prolongée)
Les ß – bloquants
ECG
▪
▪
▪
▪
Troubles de la conduction A-V
QRS élargi
QT allongé
Bradycardie
à complexes fins
et QT allongé
▪ Torsades de pointes
Les ß – bloquants
Prise en charge
▪ Si < 2h, lavage gastrique et
charbon actif (50 g)
▪ Monitoring cardio-vasculaire
▪ Admission en réanimation
▪ Pacemaker invasif
▪ Assistance circulatoire (CEC)
Le paracétamol
▪ Analgésique-antipyrétique en vente libre
▪ Nombreuses tentatives de suicide à son actif
Dose toxique
Adulte > 8 g
Enfant > 200 mg/kg
Dose létale
Adulte > 12 g
Enfant > 6 g
Nourrisson > 1 g
Antidote : N-Acétylcystéine (FLUIMUCIL)
Le paracétamol
Clinique
▪ Peut être asymptomatique < 24 hrs
▪ Nausées, vomissements, douleurs abdominales
▪ Si associé avec codéïne :
Obnubilation, confusion, bradypnée
▪
▪
▪
▪
▪
Hépatite cytolytique
Insuffisance rénale
Acidose lactique
CIVD
Pancréatite
▪ Décès possible en quelques heures !!!
Le paracétamol
Bio :
▪ Ionogramme
▪ Coagulation
▪ TGO, TGP, GGT, LDH
▪ Créatinine
Paracétamolémie
Interprétable > 4ème heure post-ingestion
Dose unique
Dosage 1x/4heures
Normogramme de RUMACK-MATTHEW
Le paracétamol
Prise en charge
▪ Si < 2h, lavage gastrique et charbon actif (50 g)
▪ Admission en réanimation
▪ NAC : (effets secondaires : nausées, prurit, rash)
150 mg/kg en 30 min
50 mg/kg en 4 hrs
100 mg/kg en 16 hrs
Avant la 10ème heure après ingestion
Suivre la paracétamolémie
▪ Hydratation : 2000 ml NaCl 0,9% / 24hrs
▪ … greffe hépatique si hépatite toxique / fulminante
L’aspirine
▪ Acide acétylsalicylique (AAS)
▪ Intoxications fréquentes aux âges extrêmes de la vie
Dose toxique :
▪ Adulte : > 10 g
▪ Enfant : > 100 mg/kg
Dose létale : > 450 mg / kg
Antidote : aucun
L’aspirine
L’aspirine
L’aspirine
Clinique
▪ Somnolence, coma
▪ Hypoacousie, acouphènes
▪ Hyperpnée centrale, ensuite secondaire { l’acidose
▪ Nausées, vomissements
▪ Chez l’enfant :
Convulsions
Sueurs, hyperthermie
Déshydratation
L’aspirine
Prise en charge
▪ Admission en réanimation et surveillance monitorisée
▪ Salicylémie à H + 6 :
▪
▪
▪
▪
< 500 mg/l
500 – 750 mg/l
750 – 1000 mg/l
> 1000 mg/l
: thérapeutique
: intoxication modérée
: intoxication sévère
: intoxication grave
Si < 2h, lavage gastrique et charbon actif (50 g)
Réhydratation NaCl 0,9% 1 – 2 l / 24 hrs
Diurèse alcaline : objectif pH urinaire > 8 (Bicar 1,4%)
Hémodialyse
▪ Salicylémie > 1000 mg/l
▪ Insuffisance rénale anurique
▪ Acidose non contrôlée
Les morphiniques
▪ Analgésiques puissants
▪ « la douleur consomme la morphine »
Dose toxique
▪ Variations inter-individuelles
Dose létale (bolus)
▪ Adulte : IV 100 mg; PO 0,3-1,5 g
▪ Nourrisson : PO 30 mg
Antidote : Naloxone (NARCAN®)
Les morphiniques
Clinique
▪ Coma calme, hypotonique, myorelaxation
▪ Myosis serré , en tête d’épingle
▪ Bradypnée 2-3 / min
▪ Cyanose, œdème pulmonaire
▪ Convulsions, hypoglycémie
▪ Troubles du rythme cardiaque
▪ Choc cardiogénique
Les morphiniques
Prise en charge
▪ Oxygénation et ventilation au masque
▪ Perfusion NaCl 0,9% 1000 ml
▪ NARCAN 0,4 mg IVD, { répéter toutes les 5 min jusqu’{
FR > 12/min
▪ ensuite perfusion continue 1 mg/h (à titrer)
▪ Admission en réanimation, après évaluation
neurologique; sinon surveillance monitorisée
▪ ATTENTION aux associations de drogues et alcool
L’éthanol
▪
▪
▪
▪
▪
Intoxication très fréquente, banalisée, haute morbidité
Habitus de consommation
Intoxications volontaires associées !
Éthylomètre : sang / air = 2100 / 1
Luxembourg : 2000 hospitalisations / an
Dose toxique : > 0,1 g/kg
Dose létale :
▪ Adulte: 3 – 5 g/kg (= éthanolémie 5 – 8 g/l) en fonction du sujet
▪ Enfant: 3 g/kg
Antidote : la raison …
L’éthanol
Clinique
▪ Phase excito-motrice
▪ Troubles du comportement, logorrhée
▪ Levée des inhibitions
▪ Phase d’incoordination
▪
▪
▪
▪
▪
▪
Troubles de l’élocution
Hallucinations
Diminution de la nociception (traumatismes minimisés)
Syndrome cérébelleux (démarche titubante)
Syndrome vestibulaire (vertiges et nystagmus)
Risque de chute
L’éthanol
Clinique
▪ Coma éthylique
▪
▪
▪
▪
Coma calme, hypotonique
Hyporéflexie
Pupilles variables
Miction involontaire
▪ Convulsions
L’éthanol
Clinique
▪ Complications spécifiques
▪
▪
▪
▪
▪
Collapsus hémodynamique
Insuffisance cardiaque à débit élevé
Acido-cétose
Pancréatite aiguë
Hypoglycémie
▪ Complications non-spécifiques
▪
▪
▪
▪
▪
Insuffisance respiratoire, apnée obstructive
Pneumonie d’inhalation
Rhabdomyolyse de posture
Hypothermie
Conjonctivite
L’éthanol
Prise en charge
▪ Alcoolémie, glycémie (surtout chez les enfants), toxico.
▪ Protection des voies aériennes supérieures (PLS)
▪ Au moindre doute : Scanner cérébral et colonne cervicale
▪ Perfusion : G 5% 2000 ml/24hrs
▪ NARCAN ?
▪ Surveillance monitorisée et/ou admission réanimation
jusqu’au réveil et dégrisement
▪ Réchauffement
L’éthanol
Éthanolémie (g/l)
= volume ingéré (ml) x % éthanol x densité éthanol (0,8 g/ml)
volume de distribution (0,6 l/kg) x poids corporel (kg)
Le méthanol
= alcool de bois
- Produits domestiques ou industriels p.ex. l’alcool { brûler
Dose létale : > 30 ml (1 g/kg)
Antidotes
▪ FOMEPIZOLE = inhibiteur compétitif
▪ Éthanol = substrat compétitif de l’alcool déshydrogénase dans le
foie
Le méthanol
Clinique
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
Délai des signes : 12- 24 hrs après ingestion
Asymptomatique initialement
Ébriété faible
Somnolence
Dyspnée de Kussmaul
Nausées, vomissements , douleurs abdominales
Trouble de la vision, dyschromatopsie, photophobie
Mydriase
Céphalées, vertiges, convulsions, coma
Défaillance multi-viscérale
Le méthanol
Examens complémentaires
▪ Dosage méthanol (toxique > 0,2 g/l) et éthanol !
▪ Gaz du sang : acidose métabolique et trou anionique
▪ Osmolarité sanguine :
▪ trou osmolaire de 34 mosm/kg = méthanol 1 g/l
▪ Fond d’œil : œdème papillaire, rétinite
Le méthanol
Prise en charge
▪
▪
▪
▪
Lavage gastrique si ingestion < 1 heure
Perfusion : NaCl 0,9% 1000 ml/24hrs
Bicarbonate de Sodium 1,4% (1 meq/kg), si acidose
Antidote : FOMEPIZOLE
15 mg/kg en 30 min
10 mg/kg/12hrs tant que la concentration méthanol > 0,2 g/l
▪ Antidote : Ethanol
0,6 g/kg en 30 min, ensuite 0,1 g/kg/h pour éthanolémie >1 g/l
▪ Admission en réanimation et surveillance monitorisée
▪ Hémodialyse à discuter si acidémie sévère (pH < 7,10)
▪ Charbon actif inefficace
Les organo-phosphorés
▪ Utilisés comme insecticides
▪ Utilisés comme gaz de combat
▪ Absorbés par voie digestive, respiratoire et cutanée
Action : neurotoxique
▪ Inhibition de l’acétylcholinestérase du système nerveux
▪ Accumulation de l’acétylcholine dans les synapses
Létalité : dépend de chaque produit
Antidote : CONTRATHION® (sulfate de
pralidoxime)
Les organo-phosphorés
Clinique
▪ Accumulation d’ACH
▪ Hyper-excitation des récepteurs cholinergiques
▪ Syndrome muscarinique, nicotinique et central
▪ Effets muscariniques
Bradycardie, hypotension artérielle
▪ Effets nicotiniques
Tachycardie, hypertension artérielle, troubles du rythme,
allongement QT, torsades de pointes, FV
Les organo-phosphorés
Clinique
▪ Bronchoconstriction, bronchorrhée, toux, OAP, apnées
▪ Myosis, tremblements, paralysie respiratoire, coma,
convulsions, ataxie, confusion
▪ Rhinorrhée, hypersialorrhée
▪ Incontinence urinaire et fécale
▪ Douleurs abdominales
▪ Asthénie
Les organo-phosphorés
Examens complémentaires
▪ Labo :
▪ Dosage des cholinestérases plasmatiques
Baisse de l’activité < 10 % : forme sévère
▪ Hyperglycémie, hypokaliémie, hypophosphorémie
▪ Acidose métabolique lactique
Les organo-phosphorés
Prise en charge
▪ Auto-protection !!!
▪ Décontamination cutanée
Déshabillage complet
Solution de lavage : hypochlorite de sodium 8 g/l
Absorption : terre de Foulon
▪ Charbon actif 50 g , si ingestion < 2hrs
▪ Atropine :
2 mg / 5-10 min, jusqu’{ arrêt des sécrétions bronchiques
▪ CONTRATHION :
30 mg/kg en 30 min
30 mg/kg en 4-6 hrs, si nécessaire
▪ Admission en réanimation et surveillance monitorisée
Le paraquat
= herbicide
- 8 % des intoxications
- 25 % de décès
Dose toxique : 6 g
Dose létale : 35 mg/kg
Antidote : aucun
Le paraquat
Clinique
▪ Douleurs pharyngées et abdominales, vomissements
▪ Lésions caustiques oro-pharyngées et oesophagiennes
▪ 4ème-10ème jour : dyspnée, fibrose pulmonaire
▪ < 2 jours : forme gravissime : choc circulatoire et décès
▪ Cytolyse hépatique
▪ Paraquatémie et normogramme de Proudfoot
Le paraquat
Prise en charge
▪ Si ingestion < 1 h
Charbon actif : 50 g
Silicates BEDELIX : 10 sachets dans 1 l d’eau
Diarrhée osmotique avec mannitol 10 %
▪
▪
▪
▪
Admission en réanimation et surveillance monitorisée
Éviter oxygénothérapie, car radicaux libres
Épuration extra-rénale si paraquatémie > 6 mg/l à H+4
Formes mineures et modérées : SoluMédrol 1g/jour/3j
Le monoxyde de carbone (CO)
= gaz incolore, inodore, insipide, diffusible
- Première cause de mort toxique en France
- Oxydation incomplète des hydrocarbures lors de leur combustion
- Affinité 250 x plus que O2 pour le Fe2+ de l’Hb
Dose toxique :
▪ 0,1 % de CO dans l’air inspiré
bloque 50 % de la capacité de
transport de l’O2 par l’Hb
Antidote : Oxygène
Le monoxyde de carbone (CO)
Clinique
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
HbCO 5 % : pas de symptomatologie
HbCO 10 % : diminution des fonctions supérieures
HbCO 15 % : céphalées
HbCO 20 % : asthénie, nausées, trismus
HbCO 25 % : perte de connaissance, convulsions
HbCO 45 % : coma
HbCO 70 % : décès
▪ Peau : teinte « rouge cochenille »
▪ SpO2 : 100 % !
Le monoxyde de carbone (CO)
Clinique
▪
▪
▪
▪
▪
▪
▪
HbCO 5 % : pas de symptomatologie
HbCO 10 % : diminution des fonctions supérieures
HbCO 15 % : céphalées
HbCO 20 % : asthénie, nausées, trismus
HbCO 25 % : perte de connaissance, convulsions
HbCO 45 % : coma
HbCO 70 % : décès
▪ Peau : teinte « rouge cochenille »
▪ SpO2 : 100 % !
Le monoxyde de carbone (CO)
Prise en charge
▪
▪
▪
▪
Auto-protection !!! lors de la soustraction au risque
Données des pompiers en PPM
O2 normobare : 10-15 l/min pendant 12 hrs minimum
O2 hyperbare :
Si signes neurologiques : perte de connaissance, convulsions,
coma, déficit neurologique focal
Insuffisance coronarienne
Toute femme enceinte si HbCO > 10 %
Tout enfant
▪ Fumeur : HbCO < 8 % (2 paquets/jour)
Le monoxyde de carbone (CO)
Service National d’Oxygénothérapie Hyperbare
CHEM : 24h/24h : opérationnel en 1 heure : +352 57 111
Les fumées d’incendie
▪ En France : 350 décès/an par intoxication aux fumées d’incendie
▪ Intoxication au CO
▪ Intoxication au HCN (cyanure)
Toxicité :
▪ En fonction de la durée d’exposition
▪ En fonction du terrain : nourrisson, enfant, personne âgée
Antidote : Anti-Cyanure : CYANOKIT®
Les fumées d’incendie
Clinique
▪ Céphalées, agitation
▪ Troubles de la conscience
▪ ORL :
Suie aux orifices respiratoires
Brûlures de vibrisses
Voix rauque
Lésions tympaniques (blast)
▪ Penser aux associations : alcool, traumatisme, etc … !!!
Les fumées d’incendie
Clinique
▪ Toux, dyspnée, insuffisance respiratoire aiguë
▪ Conjonctivite d’irritation
▪ Troubles du rythme cardiaque
▪ Troubles de la conduction
▪ Choc
▪ Arrêt cardiaque
Le cyanure bloque la respiration cellulaire au niveau
mitochondrial (cytochrome a3)
Les fumées d’incendie
Prise en charge
▪ Auto-protection
▪ Dégagement de l’atmosphère toxique
▪ Oxygénation normobare 15 l/min au masque
▪ Perfusion : NaCl 0,9 % 2000 ml/24 hrs au moins
▪ Si suspicion d’intoxication cyanhydrique
Arrêt cardiaque, choc, coma, insuffisance respiratoire
Hydroxocobalamine 70 mg/kg en 15 min, à renouveler
CYANOKIT 2,5 g x 2 IVL
Les hydrocarbures
= produits pétroliers
- fioul, gasoil, kérosène, essences, white spirit, …
Toxicité :
▪
▪
▪
▪
En fonction du produit
Toxicité cutanée
Toxicité respiratoire
Toxicité digestive
Antidote : aucun
Les hydrocarbures
Clinique
▪ Irritation des VAS, toux, œdème laryngé
▪ Syndrome pseudo-ébrieux, céphalées, somnolence
▪ Coma
▪ Nausées, vomissements, diarrhée brûlante
▪ Dermatose irritative, eczéma, cancer cutané
▪ Thrombopénie, leucopénie, anémie
▪ Hémopathies malignes, si expositions chroniques
Les hydrocarbures
Prise en charge
▪ Retrait de l’ambiance polluée
▪ Traitement symptomatique
▪ Exposition cutanée : lavage { l’eau et savon de Marseille
▪ Pas de décontamination digestive
Les champignons
L’intoxication dépend du champignon
Plus le temps de latence entre ingestion et signes
cliniques est court, plus l’intoxication est grave
Centre Anti-Poison ou Pharmacien
Risques :
▪ Décès, coma
▪ Insuffisance hépatique : greffe
▪ Insuffisance rénale : greffe
Les champignons
Prise en charge
▪ Perfusion pour hydratation : NaCl 0,9% 1-2 l/ 24 hrs
▪ Lavage gastrique et charbon actif (50 g), si < 2 hrs
▪ Traitements symptomatiques et USI
▪ Traitements spécifiques en fonction du champignon
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