Les métiers du diagnostic biologiquedu cancer
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Les métiers du diagnostic biologiquedu cancer
Édition 2015 métiers du diagnostic biologique du cancer Les en Champagne-Ardenne 1 Données de contexte 3 Caractéristiques démographiques en 2013 et perspectives 6 Effectifs et densité des professionnels de santé Sexe, âge et renouvellement de la population Secteur d’activité et mode d’exercice Renouvellement des professionnels de santé et perspectives Organisation de l’activité 2 11 Données de contexte Le comité régional de l’Observatoire National de la Démographie des Professions de santé (ONDPS) de Champagne-Ardenne a décidé de décliner régionalement une étude réalisée à l’échelle nationale par l’ONDPS en 2009 sur les métiers du diagnostic biologique du cancer. Le présent rapport rassemble des analyses portant sur l’activité diagnostique à laquelle participent de façon spécifique et complémentaire les spécialistes de l’anatomo-cytopathologie, de la biologie médicale et de la génétique, en Champagne-Ardenne. Dans son étude, l’Observatoire National indique que les évolutions techniques, réglementaires1 et les impératifs économiques devraient à terme contribuer à modifier l’organisation de l’activité biodiagnostique du cancer. Dès lors, un état des lieux de la démographie des professionnels en activité, des internes en formation et de l’organisation de l’activité rassemble autant d’éléments de repère pour parvenir à une prise en charge des patients efficiente. Les trois spécialités médicales décrites dans cette étude concernent les professionnels suivants : L’anatomo-cytopathologiste est le médecin spécialiste qui étudie les modifications morphologiques et biologiques des organes, des tissus et des cellules au cours du processus pathologique. À travers des examens macroscopiques et microscopiques, il porte un diagnostic précis, fournit des éléments d’appréciation du pronostic des maladies et guide le médecin clinicien pour un traitement adapté, médical ou chirurgical. Les examens qu’il pratique permettent de poser le diagnostic de certitude du cancer, en précisant le type et les caractéristiques de la tumeur. Il peut aussi assister le chirurgien lors des interventions réalisées sur la tumeur, en réalisant un examen extemporané des prélèvements. � Le biologiste réalise des analyses quantitatives et qualitatives d’échantillons biologiques d’origine humaine. Il s’inscrit dans une démarche préventive, diagnostique, thérapeutique et pronostique et actuellement parfois prédictive. Il assure la responsabilité de l’acte de biologie médicale qui inclut le prélèvement, l’exécution de l’analyse, la validation des résultats et, si nécessaire, leur confrontation avec les données cliniques et biologiques des patients. Le biologiste participe, par ses commentaires, à l’interprétation des résultats de l’analyse de biologie médicale. Ces résultats concourent au diagnostic et à la prise en charge des patients. � Le médecin généticien est le spécialiste de l’investigation, du diagnostic et de la prise en charge des personnes présentant des erreurs innées du métabolisme, des anomalies chromosomiques et des dysmorphismes. Il est aussi le spécialiste du conseil génétique, des tests de dépistage prénatal et de la tératologie. De plus, il participe à l’investigation des problèmes de malformations, des problèmes d’infertilité, de la déficience intellectuelle (retard de développement) et au diagnostic prédictif des maladies et des prédispositions génétiques. Dans le cadre du diagnostic biologique du cancer, il peut être sollicité afin de diagnostiquer le cancer, mais aussi à des fins d’évaluation du risque, de prévention et de dépistage (évaluation des prédispositions génétiques). � 1 À savoir l’intégration des progrès scientifiques, une prise en charge centrée sur le patient en tant qu’« unité », la recomposition des structures par le regroupement, l’évolution des métiers et des compétences. 3 • Le cancer en France et en Champagne-Ardenne Chaque année, en Champagne-Ardenne comme en France métropolitaine, le cancer est responsable d’un décès sur trois. Première cause de mortalité, il entraîne plus de 150 000 décès, dont environ 3 500 dans la région chaque année. Dans ce contexte, la rapidité et la précocité du diagnostic sont déterminantes pour une prise en charge optimale des patients et la définition de stratégies thérapeutiques adaptées. L’évolution des moyens humains à prévoir pour faire face au cancer peut être appréhendée via le niveau de mortalité et d’incidence de la maladie2. Le nombre de décès par cancer et le nombre de nouveaux cas d’affection de longue durée liés au cancer (codifiée ALD30) restent stables dans le temps (cf. fig. 1) et suivent les tendances nationales. En Champagne-Ardenne, chaque année, plus de 6 000 nouvelles personnes sont atteintes d’une tumeur cancéreuse, dont la moitié avant l’âge de 65 ans (décès prématurés). Au niveau national, les nouveaux cas d’ALD liés au cancer concernent 300 000 individus chaque année. Ce rapport entre mortalité et morbidité signifie que la prévalence du cancer continue d’augmenter, d’environ 2 500 cas supplémentaires par an. Au 31 décembre 2011, en Champagne-Ardenne, 49 000 personnes étaient atteintes d’un cancer (2 300 000 en métropole) soit 3,7 % de la population (3,6 % en métropole). Ces évolutions permettent de comprendre l’importance de la gestion du biodiagnostic du cancer et des professionnels intervenant à ce niveau de la prise en charge. Figure 1. Évolution du nombre de décès et de nouveaux cas d’ALD liés au cancer entre 2005 et 2010 en Champagne-Ardenne 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 2005 2006 2007 2008 2009 ALD ALD prématurées Décès Décès prématurés 2010 Source : CépiDc-Inserm, Cnam-TS, RSI, MSA. Exploitation ORS Champagne-Ardenne. 2 La relation entre incidence de la maladie et effectifs de professionnels à mobiliser doit cependant être pondérée par l’évolution de l’organisation des soins ou encore l’évolution des besoins après la mise en place de nouvelles politiques de santé. 4 Comme en France, cette maladie touche plus les hommes que les femmes dans la région, puisqu’elle concerne près de six hommes pour dix nouveaux cas (58,2 % au niveau régional et 56,4 % au niveau national). La répartition, par localisation de cancer, des nouveaux cas estimés indique assez peu de différence entre la région et la France. En Champagne-Ardenne, chez les hommes, les cancers de la prostate, du poumon et du côlonrectum représentent 58,7 % des nouveaux cas de cancers (53,3 % pour la France métropolitaine). Chez les femmes, les cancers du sein, du côlon rectum et de l’utérus totalisent près de 57,5 % des nouveaux cas (51,8 % pour la France métropolitaine). Le cancer du sein a un poids relativement important et est à l’origine d’un tiers des cas incidents. Tableau 1. Estimations de l’incidence du cancer par sexe, pour les localisations les plus répandues ChampagneArdenne 2008-2010 Nombre de nouveaux cas de cancers estimés chez les hommes * Répartition (%) ** France métro. 2010 Répartition (%) ** [3 750;4 146] 100,0 % 194 051 100,0 % Prostate 1 151 29,2 % 53 465 27,6 % Poumon 687 17,4 % 27 439 14,1 % Côlon rectum 479 12,1 % 22 570 11,6 % [179;231] 5,2 % 9 399 4,8 % 230 5,8 % 8 766 4,5 % [147;178] 4,1 % 7 260 3,7 % [2678;2 990] 100,0 % 149 914 100,0 % dont : Vessie Lèvre-bouche-pharynx Rein Nombre de nouveaux cas de cancers estimés chez les femmes * dont : 1 004 35,4 % 48 980 32,7 % Côlon rectum Sein 394 13,9 % 18 569 12,4 % Col et Corps de l'utérus 233 8,2 % 10 016 6,7 % Poumon 189 6,7 % 9 903 6,6 % Thyroïde [87;134] 3,9 % 5 549 3,7 % Mélanome de la peau [66;129] 3,4 % 5 456 3,6 % Source : Francim, HCL, InVS, INCa. Estimations régionales de l’incidence par cancer, 2008-2010 [Internet]. Disponible à partir de l’URL : www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Cancers/Surveillance-epidemiologique-des-cancers/ProjectionsEstimations-de-l-incidence-et-de-la-mortalite/Estimations-regionales-de-l-incidence-par-cancer-2008-2010/Donnees/Les-differents-cancers-par-region * Nombre annuel moyen pour la Champagne-Ardenne. ** Pour les localisations estimées avec un intervalle de prédiction, les calculs de répartition s’appuient sur les valeurs centrales. 5 Caractéristiques démographiques en 2013 et perspectives Effectifs et densité des professionnels de santé Au 1er janvier 2013, la Champagne-Ardenne compte 27 anatomo-cytopathologistes, 5 généticiens et 174 biologistes (cf. tableau 1). Plus de 7 professionnels sur 10 intervenant dans le biodiagnostic du cancer sont biologistes qu’ils aient une formation de médecin (26 % d’entre eux) ou de pharmacien (74 % d’entre eux). Le département de la Marne, le plus peuplé de la région, concentre 46 % des structures consacrées au cancer, au sein desquelles exercent six praticiens sur dix, tous métiers confondus. La densité régionale de professionnels par habitant est plus faible que la moyenne nationale (15,0 contre 19,3 pour 100 000 habitants) essentiellement en raison d’une moindre présence des biologistes. La densité d’anatomo-cytopathologistes est de 2,0 pour 100 000 Champardennais, ce qui correspond en 2013 au 9ème rang en métropole (8ème rang en 2009), soit la densité la plus élevée de tout le nord du pays, exception faite de l’Île-de-France. La densité de biologistes est inférieure de plus de 20 % à la densité nationale : 12,6 contre 16,5 pour 100 000 habitants. Cependant, cette situation n’est pas propre à la Champagne-Ardenne puisque, dans le nord du pays (excepté l’Île-de-France), la densité pour 100 000 habitants varie de 11,8 en Picardie à 14,7 en Lorraine ; la Champagne-Ardenne étant au 19e rang. Dans son rapport, l’ONDPS relève une difficulté croissante à recruter des biologistes, surtout dans les zones géographiques distantes des plateaux techniques. L’urgence ou les examens de pratiques courantes étant les seules activités pratiquées dans ces territoires, l’exercice devient moins attractif. Enfin, les effectifs de généticiens sont faibles, en raison notamment de l’émergence assez récente de cette spécialité, dont le diplôme d’études spécialisées (DES Génétique médicale - clinique, chromosomique et moléculaire) a été mis en place en 1995. Ainsi, au regard de ces faibles effectifs, les densités de cette spécialité par habitant sont à interpréter avec précaution : la densité est nulle en Picardie et n’atteint que 0,59 pour 100 000 habitants en Alsace ; la Champagne-Ardenne se situe au 5e rang avec une densité de 0,38 généticiens pour 100 000 habitants. Tableau 1. Effectifs et densités (pour 100 000 habitants) de professionnels de santé Anatomocytopthologistes Effectifs Densité Généticiens Ensemble Champagne-Ardenne 27 168 5 200 France métropolitaine 1 528 10 374 219 12 121 Champagne-Ardenne 2,0 12,6 0,4 15,0 France métropolitaine 2,4 16,5 0,3 19,3 Source : RPPS 01.01.2013, Insee RP 2010. 6 Biologistes Sexe, âge et renouvellement des professionnels •La féminisation progresse en Champagne-Ardenne comme en France Au niveau national, les professions d’anatomo-cytopathologie et de génétique sont très féminisées (respectivement 62 % et 69 % de femmes en 2013 ; tableau 2). Ce phénomène est moins marqué chez les biologistes (55 %). En Champagne-Ardenne, en 2013, la féminisation concerne particulièrement les anatomocytopathologistes et les généticiens ; le métier de biologiste reste, avec 55 % d’hommes, majoritairement masculin. •Les biologistes plus jeunes que les anatomo-cytopathologistes et que les généticiens au niveau régional L’âge moyen des trois professions avoisine les 50 ans. En Champagne-Ardenne comme en métropole, les anatomo-cytopathologistes sont les plus âgés (respectivement 53,8 ans et 51,3 ans en moyenne ; tableau 2). En 2013, les professions les plus jeunes sont les généticiens au niveau national (48,9 ans) et les biologistes en région (49,9 ans). Tableau 2. Proportion de femmes et âge moyen des professionnels de santé Anatomocytopthologistes 2009 Part de femmes Age moyen Biologistes 2013 2009 Généticiens 2013 2009 2013 Champagne-Ardenne 54,5 % 55,6 % 42,1 % 45,2 % 66,7 % 100,0 % France métropolitaine 61,1 % 62,1 % 51,2 % 55,8 % 62,8 % 69,9 % Champagne-Ardenne 51,4 53,8 50,4 49,9 54,5 52,6 France métropolitaine 50,5 51,3 49,8 49,2 47,8 48,9 Source : Adeli 01.01.2009, RPPS 01.01.2013. 7 Figure 2. Répartition par âge et par profession Source : RPPS 01.01.2013. Secteur d’activité et mode d’exercice • Le secteur d’activité lié au métier Les établissements publics de santé et privés non lucratif (ESPIC) ainsi que les laboratoires d’analyses de biologie médicale constituent les principaux secteurs d’activités des professionnels du diagnostic biologique du cancer. En Champagne-Ardenne, les anatomo-cytopathologistes exercent majoritairement dans les établissements de santé (67 % vs 55 % en France). Centre de transfusion sanguine 1 % Établissement Public de Santé + ESPIC 51 % Parmi les biologistes de Champagne-Ardenne, plus de la moitié (51 % vs 58 % en France) pratiquent une activité dans un laboratoire d’analyses de biologie médicale LABM 48 % (LABM). Les pharmaciens biologistes exercent plus fréquemment dans un LABM (50 % vs 62 % en France). Pour les médecins biologistes, la répartition par secteur d’activité est différente entre la région et la France. 51 % des praticiens exercent en établissements de santé en Champagne-Ardenne contre 39 % en France. Les cinq généticiens de la région exercent dans le secteur public ou ESPIC comme 85 % des généticiens en activité en France. Biologistes Centre de transfusion sanguine 1 % Anatomo-cytopathologistes Établissement Public de Santé + ESPIC 51 % Établissement Public de santé + ESPIC 67 % Cabinet 33 % LABM 48 % 8 Établissement Public de santé + ESPIC 67 % • Le mode d’exercice lié au secteur d’activité Le mode d’exercice est étroitement lié au secteur d’activité dans lequel un métier peut s’exercer. Ainsi, en Champagne-Ardenne comme en métropole, plus de la moitié des anatomo-cytopathologistes et des biologistes sont salariés, en référence à leurs activités au sein d’établissements de santé ou de LABM. En Champagne-Ardenne, tous les généticiens exercent en tant que salariés (97 % en métropole). Renouvellement des professionnels de santé et perspectives Au niveau régional, le renouvellement des professionnels de santé dépend à la fois des possibilités d’emploi salarial et des installations en mode libéral pour les nouveaux diplômés, et des mouvements géographiques des praticiens en activité. La confrontation entre effectifs âgés de plus de 60 ans et effectifs formés dans la région d’une part, et l’articulation entre lieu d’obtention du diplôme et lieu d’exercice d’autre part, permet d’apporter quelques éléments de compréhension de la démographie de ces professionnels. •Des effectifs en formation en Champagne-Ardenne potentiellement suffisants En Champagne-Ardenne, 8 anatomo-cytopathologistes, 26 biologistes (12 médecins et 14 pharmaciens), et 4 généticiens ont été diplômés dans la région entre 2009 et 2013 (cf. tableau 3). Le rapprochement de ces effectifs formés avec les futurs départs en retraite des praticiens (soit ceux de plus de 60 ans) montre que le flux actuel de formation pourrait assurer le renouvellement de ces professions à condition que les jeunes diplômés restent dans la région ou que leur flux de sortie soit compensé. Tableau 3. Effectifs en activité et effectifs formés Anatomocytopthologistes Nb de personnes sorties de formation entre 2009 et 2013 Effectifs en 2013 dont plus de 60 ans Biologistes Généticiens Ensemble 8 26* 4 38 27 168 5 206 7 24 1 33 Source : RPPS 01.01.2013. * Dont 12 médecins et 14 pharmaciens. 9 •Moins d’un jeune diplômé sur deux s’installe en région Une part importante des diplômés d’anatomo-cythopathologie et de biologie de la région qui sont actifs au 1er janvier 2013 exerce dans une autre région française. 53 % des diplômés d’anatomocytopathologie ont quitté la région, et se dirigent en majorité vers l’Île de France et le Nord-Pas-deCalais. 58 % des diplômés de biologie exercent dans une autre région et ont pour la plupart privilégié la Picardie et l’Île de France. Les cinq généticiens diplômés de Reims sont en activité en ChampagneArdenne. Sur l’ensemble des professionnels du diagnostic biologique du cancer formés à Reims en activité, moins de la moitié exerce en Champagne-Ardenne. Ces fuites sont néanmoins compensées par la part importante de professionnels champardennais diplômés hors de la région. 44 % des anatomo-cythopathologistes et 52 % des biologistes exerçant dans la région ont obtenu leur diplôme dans une autre région. Les professionnels diplômés hors de la région ont souvent pour origine les régions voisines de la Champagne-Ardenne : 11 % des anatomo-cythopathologistes et 14 % des biologistes sont diplômés d’Ile de France, 8 % des biologistes le sont de Lorraine. Les diplômés étrangers concernent surtout les anatomo-cytopathologistes, avec 19 % des effectifs en exercice en Champagne-Ardenne. Les cinq généticiens sont diplômés de Reims. Tableau 4. Articulation entre le lieu d’obtention du diplôme et le lieu d’exercice Anatomocytopthologistes Nombre de diplômés à Reims Généticiens Ensemble 32 189 8 229 dont exerçant en Champagne-Ardenne 15 80 5 100 dont exerçant hors Champagne-Ardenne 17 109 3 129 Nombre de diplômés hors région exerçant en Champagne-Ardenne 12 88 0 100 Nombre exerçant en Champagne-Ardenne 27 168 5 200 Source : RPPS au 01.01.2013. 10 Biologistes Organisation de l’activité Le dépistage du cancer est une démarche qui vise à détecter, au plus tôt, en l’absence de symptômes, des lésions susceptibles d’être cancéreuses ou d’évoluer vers un cancer. Outre la détection précoce, l’intérêt du dépistage est de mieux soigner le patient et de limiter la lourdeur des traitements et des séquelles éventuelles. Le dépistage peut être réalisé de manière organisée dans les structures de gestion du dépistage (cancer du sein et cancer colorectal), et/ou de façon individuelle à l’initiative du professionnel de santé ou de l’usager (cancer du col de l’utérus, mélanome, etc...). L’activité des professionnels du dépistage du cancer peut être appréhendée sous trois angles différents : l’implantation des laboratoires de biologie médicale (publics et privés), l’activité de dépistage organisé et individuel du cancer et les consultations en oncogénétique. •Localisation et densité de laboratoires de biologie médicale La biologie médicale s’exerce notamment dans les laboratoires hospitaliers des établissements de santé et les laboratoires d’analyses de biologie médicale (LABM) de statut privé. Selon un rapport de la CnamTS3, environ 36 % des analyses biologiques sont réalisées à l’hôpital, 64 % le sont dans le secteur libéral. Parallèlement, la part consacrée au diagnostic des cancers est faible en secteur privé et liée à la recherche en secteur public, d’où l’intérêt de distinguer les laboratoires hospitaliers des LABM. En septembre 2013, les LABM sont au nombre de 53 en Champagne-Ardenne, soit deux de moins qu’en novembre 20104. Les principales villes de la région accueillent une majorité de ces laboratoires : 13 à Reims, 7 à Troyes, 3 à Charleville-Mézières, 3 à Châlons-en-Champagne, 3 à Chaumont, et 2 à Épernay. Les deux laboratoires ayant fermé entre 2010 et 2013 se situaient à Reims et à Épernay. La région comporte également 14 laboratoires hospitaliers, dont la moitié se situe dans la Marne (4 à Reims). Les départements de l’Aube et de la Haute-Marne en comptent 3 chacun, et un seul se trouve dans les Ardennes, à Charleville-Mézières. 3 4 Source Cnam-TS : Les laboratoires d’analyses de biologie médicale en 2007 en France métropolitaine. Source : Finess au 18/11/2010 et 12/09/2013. 11 En termes de densité de laboratoire par habitant, le département des Ardennes, avec une densité de 32 laboratoires (publics et privés confondus) pour 1 000 000 d’habitants, se positionne nettement en retrait par rapport aux autres départements, pour lesquels la densité est de 51 dans l’Aube, 56 dans la Marne et 59 dans la Haute-Marne. Les disparités territoriales de laboratoires sont cependant à nuancer au regard : � � � 12 es lieux de consommation de soins par les D Champardennais ; e la nature des analyses effectuées au sein D des laboratoires : les analyses portant sur le diagnostic de certains cancers ne sont pas réalisées dans tous les laboratoires ; les prélèvements peuvent être transmis à d’autres laboratoires (ce qui montre l’absence de relation entre la présence d’un laboratoire sur un territoire et la réalisation des analyses sur ce territoire) ; De la tendance au regroupement de l’offre de Biologie médicale pour former des laboratoires multi-sites. Carte 1. Localisation des laboratoires de biologie médicale en 2013 Source : Finess au 12/09/2013 pour LABM et au 18/10/2013 pour les laboratoires hospitaliers. 13 •Dépistage organisé et individuel du cancer du sein Le programme de dépistage organisé du cancer du sein propose, à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans (soit une population cible de 97 621 Champardennaises en 2011), de réaliser un examen clinique des seins et une mammographie. Sur la période 2011-2012, le taux de participation des femmes à ce dépistage s’élève à 59,8 % dans la région. Supérieure à la moyenne nationale (52,7 % sur cette même période), la participation des femmes Champardennaises est l’une des plus importantes de métropole. Programme national de dépistage organisé du cancer au sein Taux de participation 2011 - 2012 par région Taux de participation 2011 - 2012 < 40 % 40 % à < 45 % 45 % à < 50 % 50 % à < 55 % 55 % à < 60 % >= 60 % Source : Données INVS, 22/03/2012 exploitation ARS. Données issues des structures de gestion départementales du dépistage organisé du cancer du sein. 14 Selon une étude conduite en Champagne-Ardenne par l’Observatoire régional de la santé, les structures de gestion du dépistage organisé des cancers et l’Agence régionale de santé, le taux de participation au dépistage individuel du cancer du sein s’élève à 7,9 % en Champagne-Ardenne. •Dépistage organisé du cancer colorectal Le programme de dépistage du cancer colorectal propose un test de détection de sang occulte dans les selles tous les deux ans aux personnes âgées de 50 à 74 ans. Une coloscopie complète doit être pratiquée systématiquement en cas de test positif afin de vérifier la présence ou l’absence de cancer colorectal. En Champagne-Ardenne, le dépistage organisé du cancer colorectal est plus récent que celui du cancer du sein. Il a débuté en 2004 dans la Marne et les Ardennes (2 des 23 départements pilotes de l’opération), et en 2008 dans l’Aube et la Haute-Marne. Le taux de participation s’élève à 36,7 % dans la période 2012 et 2013 (31 % France entière). •L’oncogénétique L’activité d’oncogénétique s’est développée en France depuis le début des années 2000. Elle consiste en la réalisation de tests génétiques suite à la mise en évidence d’une mutation génétique au sein de la famille. Ces tests sont destinés autant à des malades qu’aux membres de leur famille. Les résultats permettent d’orienter le processus thérapeutique ou préventif, selon que le patient soit atteint du cancer ou non. Deux établissements pratiquent des consultations d’oncogénétiques en Champagne-Ardenne : le CHU de Reims en lien avec le centre de lutte contre le cancer (CLCC), et la polyclinique de Courlancy. Des consultations délocalisées, à Troyes, à Saint-Dizier et à Charleville-Mézières, qui dépendent du CHU-CLCC, permettent d’élargir la couverture régionale. En 2008, le nombre de consultations pour 100 000 habitants en Champagne-Ardenne était l’un des plus élevés de France (79,5 pour 100 000 contre 47,5 en France). Le départ d’un onco-généticien à temps plein de la région a provoqué une baisse de l’activité pour atteindre un taux de 60,8 pour 100 000 en 2011 soit un niveau comparable à la moyenne nationale (61,8 pour 100 000). 15 Pour en savoir plus ONDPS (2009) Rapport annuel 2008-2009 – Tome 1 « Les métiers du diagnostic biologique du cancer : anatomie et cytologie pathologiques, biologie médicale » Rapport annuel 2010-2011 – Tome 2 « Les métiers liés au cancer : leur répartition et ses déterminants » ORS Champagne-Ardenne (2013) Étude des indicateurs relatifs aux cancers du sein et colorectal : disparité des taux de recours au dépistage et des taux d’incidence par territoire de 1er recours INCa www.e-cancer.fr Ont participé à la rédaction : ARS : Sylvie Dupuis, Pierre-Louis Molitor, Dr Annie-Claude Marchand ORS : Stéphane Bernard, Guylaine Foirien-Tolette Disponibles également dans la même série : 2012 - Les métiers de l’insuffisance rénale chronique 2009 - Les métiers autour de la grossesse et de l’accouchement en Champagne-Ardenne 2009 - Les métiers liés à la néonatologie et aux enfants en bas âge en Champagne-Ardenne 2008 - Les métiers autour de l’handicap en Champagne-Ardenne 2008 - Les métiers de la prise en charge psychique en Champagne-Ardenne 2008 - Les ophtalmologues et les orthoptistes en Champagne-Ardenne 2007- Les chirurgiens-dentistes en Champagne-Ardenne 2007 - Les métiers de l’imagerie médicale en Champagne-Ardenne 2007 - Les pharmaciens en Champagne-Ardenne 2006 - Les infirmiers en Champagne-Ardenne 2005 - Les masseurs-kinésithérapeutes en Champagne-Ardenne Documents téléchargeables sur le site de l’ARS www.ars.champagne-ardenne.sante.fr (rubrique études et publications de l’ARS) 16