Bilan résidence - Site de la Médiathèque de Seine-et

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Bilan résidence - Site de la Médiathèque de Seine-et
RESIDENCE DE L’AUTEUR PIERRE COLIN-THIBERT EN MARNE ET CHANTEREINE
DE JANVIER A JUIN 2012
ELEMENTS DE BILAN
OCTOBRE 2012
De janvier à juin 2012 les bibliothèques de Marne et Chantereine ont accueilli en résidence l’auteur
Pierre Colin-Thibert.
Rappel des objectifs fixés à cette résidence d’auteur :
L’organisation d’une résidence d’auteur au sein du réseau des bibliothèques de Marne et Chantereine
était une démarche nouvelle, visant à :
> Accompagner le développement du réseau de lecture publique :
- Associer, au processus de création des bibliothèques, un auteur apportant un regard extérieur
- Fédérer les équipes autour d’un projet littéraire fort et impliquant
- Affirmer la volonté d’une politique de lecture publique mettant en relation des publics
éloignés de l’écrit et la création contemporaine.
> Donner à voir la diversité et la force de la littérature contemporaine en proposant une œuvre
s’inscrivant dans des genres multiples (BD, SF, polar…) et des formes narratives diverses (nouvelles,
romans…).
> Rendre acteurs les publics en privilégiant une pratique (atelier d’écriture, lecture à haute voix…)
accompagnée par un auteur.
1. LA PREPARATION EN AMONT
-
Mise en lecture d’œuvres et échanges informels au sein de l’équipe en vue d’une sélection
d’auteurs dès le printemps 2011.
Travail avec les partenaires autour de l’élaboration des projets dès le printemps 2011.
Choix de l’auteur et réunion de préparation avec lui au printemps et à l’automne 2011.
Rencontre entre l’auteur et l’équipe des bibliothèques en décembre 2011.
2. LES ATELIERS EN PARTENARIAT
La programmation de la résidence a été construite autour de rencontres entre l’auteur et des
publics préalablement définis (collégiens, lycéens, femmes fréquentant les centres sociaux) dans
le cadre d’ateliers dont les maîtres mots étaient la proximité et la convivialité.
•
Atelier d’écriture d’une pièce radiophonique avec les élèves du lycée Gaston Bachelard,
sur la thématique « vies d’ados » (en lien avec le Festival Juste Avant du Théâtre de
Chelles)
Avec une classe de seconde du lycée Bachelard de Chelles.
La pièce radiophonique construite avec les élèves est adaptée de la nouvelle de Pierre Colin-Thibert
« Pivorce », parue dans le recueil Le Bâtard de l’espace (Thierry Magnier, 2009), nouvelle qui met en
scène un futur proche où les enfants pourront « pivorcer » de leurs parents, sous réserve d’avoir
quelques arguments et de quoi rémunérer l’avocat…
1
La solution de l’adaptation a été choisie afin de « cadrer » davantage les élèves et de proposer une
amorce narrative.
- 4 séances d’écriture avec Pierre Colin-Thibert (un compte Gmail a été créé, sur lequel les élèves ont
pu publier leurs textes et l’auteur les a corrigés).
- 2 séances de mise en voix avec un comédien du Théâtre de Chelles
- 2 séances de prises de sons et bruitages aux Cuizines (scène de musique actuelle implantée sur le
territoire)
- 1 séance d’enregistrement de la pièce aux Cuizines
Rendus :
- 3 lectures publiques, le 30 mai au Festival Juste Avant du Théâtre de Chelles
- Diffusion de la pièce sur le site des bibliothèques (http://bibliotheque.marnechantereine.fr/opacwebaloes/index.aspx?IdPage=408) ainsi que sur les radios Vallée FM et Radio
Aligre
- Publication du texte dans le recueil de nouvelles édité par la Communauté d’agglomération
Remarques :
La professeure et la documentaliste ont été très impliquées dans le projet ; la professeure de lettres
animant largement les ateliers d’écriture.
Les élèves ont apprécié le thème du « pivorce » (amusant et proche d’eux !), mais se sont peu
impliqués. Il a été difficile de les accrocher sur l’écriture (difficulté de les faire retravailler un premier
jet). Les bruitages, l’enregistrement et la mise en voix publique les ont davantage motivés. C’est la
lecture publique dans le cadre du Festival (30 mai) qui leur a fait prendre conscience de la qualité
attendue et des enjeux de l’atelier. Ils ont quasiment tous été présents à la séance d’enregistrement aux
Cuizines alors qu’elle était hors temps scolaire. Pas un ne participera à la journée de clôture.
Une belle expérience en termes de diversité des approches d’un texte : écriture, mise en voix et
enregistrement.
Remarques de P. Colin-Thibert :
« Franchement, j’ai cru qu’on n’y arriverait jamais ! Mais l’enseignante avait de l’énergie à
revendre, la documentaliste une patience qui me fait défaut, et contre toute attente, le résultat n’est
pas si mauvais qu’on pouvait le craindre au début. Sur la fin, bon nombre d’élèves ont même été très
intéressés par ces métiers du son qu’ils découvraient, d’autres se sont soudain impliqués en tant que
comédiens…
Pour ma part, j’ai eu du mal à faire la part des choses : j’ai été habitué à travailler dans les locaux de
Radio France ou dans des studios professionnels, avec des comédiens parfois prestigieux…
Comprendre ce que l’on pouvait exiger, ou non, de lycéens peu motivés au départ, et fortement
travaillés par leurs hormones, ne m’a pas été facile.
Je ne crois pas, en plus, être très pédagogue (mes deux filles confirmeraient sans doute en soupirant).
Je me suis également trouvé en porte-à-faux par rapport à l’enseignante motivée par des questions
pédagogiques qui n’étaient pas toujours en accord avec mes préoccupations d’efficacité dramatique et
radiophonique… Je parle, par exemple, de l’usage du vocabulaire. Mais bon, j’ai fait des concessions,
elle aussi.
Je salue enfin le travail du metteur en scène (en ondes, disait-on jadis) qui, je pense, a beaucoup
apporté aux élèves.
En résumé, une expérience en demi-teinte en ce qui me concerne ».
> Voir en annexe le bilan rédigée par l’enseignante.
• Atelier d’écriture de nouvelles sur l’adolescence
Avec le « club lecture » (6 filles au départ, seules 4 ont finalisé leur texte et accepté d’être formées à la
mise en voix en vue d’une lecture publique) du collège-lycée Gasnier-Guy de Chelles sur l’heure du
déjeuner (élèves volontaires).
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Un temps court (1h) a été consacré aux conseils de P. Colin-Thibert sur les textes préalablement
publiés par les élèves sur Gmail, lus et annotés par l’auteur. Les jeunes filles se sont appropriées cet
espace virtuel, elles y ont créé un espace de discussion.
- 4 séances d’écriture avec Pierre Colin-Thibert
- 2 séances de mise en voix avec un comédien du Théâtre de Chelles
Rendus :
- Les textes produits ont été lus le 30 mai lors du Festival Juste Avant et le 30 juin lors de la journée de
clôture de la résidence
- Publication des textes dans un recueil de nouvelles édité par la Communauté d’agglomération
Remarques :
Un petit groupe très motivé (ainsi que l’enseignante-documentaliste) par l’ensemble du projet, des
temps de rencontres très conviviaux, des écrits de qualité, et une véritable relation qui s’est créée avec
l’écrivain. Les jeunes ont participé avec plaisir à la journée de clôture.
Remarques de P. Colin-Thibert :
« Je ne suis pas fan des ateliers d’écriture, je trouve difficile de ne pas « casser » les aspirants
écrivains, de respecter leurs choix qui ne sont pas forcément les vôtres, leurs personnalités, etc…
Sans compter qu’il n’y a pas vraiment de critères objectifs en matière d’écriture, contrairement aux
arts graphiques, ou à la musique…
Le métier d’écrivain est par essence un métier de solitaire, il est donc un peu paradoxal de se
retrouver en position d’enseignant ou du moins de mentor…
Mais le petit groupe des jeunes filles de « Gasnier Guy » était particulièrement amusant et intéressant,
et la documentaliste remarquable de finesse et de gentillesse. C’était donc un plaisir de les retrouver
chaque semaine et je me suis efforcé de faire ressortir ce qu’il y avait de meilleur et d’original dans
ces textes, quitte à laisser de petites imperfections. Je crois sincèrement que tout le monde a été
satisfait de cette expérience. »
• Atelier cuisine avec l’espace socioculturel des Coudreaux de Chelles
Le projet ne débute qu’en mars : 5 ateliers auront lieu (10 femmes participent sur la totalité du projet).
Il se définit au fur et à mesure en fonction des réactions des participantes : un déjeuner préparé par les
femmes et un en retour par Pierre Colin-Thibert. L’objectif était de créer la rencontre entre les
publics des centres sociaux et le fait littéraire, à travers la découverte réciproque de plats, de recettes
du monde, et des cultures / souvenirs qui y sont associés. Les recettes et souvenirs ont été collectés au
fur et à mesure (en vue de l’édition d’un recueil), et le projet a été suivi par un photographe (en vue
d’une exposition et de l’illustration du recueil). Le lien au « littéraire » ne s’est réellement fait qu’en
fin de projet (Pierre Colin-Thibert ayant gagné l’écoute et la confiance des femmes concernées)…
Séance 4 : Lecture d’un extrait de Madame Bovary évoquant un banquet de mariage
Séance 5 : Présentation des livres de Pierre Colin-Thibert et de son travail d’écriture de nouvelles
culinaires
Rendu :
Cet atelier a abouti à la publication d’un recueil de recettes en 350 exemplaires, qui a permis la mise
en valeur du travail effectué lors de ces rencontres et une visibilité de ce projet.
Remarques :
Quelques difficultés « organisationnelles » avec le centre social.
Pierre est appelé « l’écrivain », « l’auteur »… une « espèce » inconnue qui suscite la curiosité, qu’on
est fier d’accueillir, l’invité d’honneur en quelque sorte !
Les participantes se sont senties valorisées par un projet ayant une « envergure » : l’auteur, présence
d’un photographe, exposition photographique des plats, articles dans la presse, édition à venir du
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recueil… Trois d’entre elles sont venues à la journée de clôture, ainsi que l’animatrice et la directrice
du centre social.
Une vraie « complicité » s’est créée entre les femmes et Pierre Colin-thibert, même si l’intérêt pour
ses livres et le métier d’écrivain a été ténu (« fossé » culturel ?), sauf de la part de la dynamique
animatrice du groupe… On a pu également noter assez peu d’échanges (question du rapport
homme/femme ?).
Remarques de P. Colin-Thibert :
« J’étais certain que ça fonctionnerait et ça a été le cas. Tout le monde y a pris plaisir (pas seulement
à table !) et c’est important.
Créer un livre ensemble, fût-il de cuisine, est toujours une expérience sympathique.
Maintenant, je ne crois pas que les femmes qui ont participé à ces déjeuners deviendront, demain, des
lectrices assidues. Il ne faut pas rêver. Mais on a entre ouvert une petite porte, c’est déjà pas mal.
Maintenant il y aurait peut-être une piste à explorer : de même que jadis, dans les fabriques de
cigares cubaines, quelqu’un lisait un roman aux ouvrières, on pourrait imaginer qu’un lecteur (ou
qu’une lectrice) vienne faire le lecture au centre social pendant que les adhérentes préparent à
manger ?… »
> Voir en annexe le bilan rédigé par l’animatrice.
Ces ateliers ont répondu à un objectif fort de la résidence et de la politique générale de lecture
publique de l’agglomération : « maillage » du territoire (en allant au-devant de publics ne
fréquentant pas habituellement les établissements culturels), travail en partenariats avec des
acteurs culturels locaux (théâtre, scène de musique actuelle…).
3. LES RENCONTRES PUBLIQUES
Un autre volet de la résidence était constitué par des rencontres tous publics. Celles-ci ont rencontré un
succès plus ou moins grand auprès du public, la rencontre ayant recueilli la plus grande audience étant
celle consacrée au concours de nouvelles.
• Soirée d’inauguration de la résidence, le 27/1
Invitation par Pierre Colin-Thibert de deux écrivains « amis » ayant donné dans le genre littéraire du
« polar » : Sylvie Granotier et Jean-Hugues Oppel.
19h : Causerie sur le polar par Pierre Colin-Thibert (son cheminement à travers le genre), avec
des lectures d’extraits par Yann Bichot (bibliothécaire) et Sylvie Granotier
20h : Discussion autour du genre du polar avec S. Granotier et J.H. Oppel.
Remarques :
Une soirée très conviviale malgré un succès mitigé auprès du public (12 personnes soit 25 participants
avec les bibliothécaires), en dépit d’une communication importante, de la notoriété des auteurs et du
thème (polar). L’ensemble de la programmation du 1er trimestre autour du « polar » (conte policier,
lectures musicales, expos…) a souffert d’un déficit de fréquentation.
Un modérateur, autre que P. Colin-Thibert, aurait amené plus de dynamisme dans les échanges de la
seconde partie.
Le compte rendu de la soirée a été publié dans le Livres ensemble d’avril – juin 2012 et en ligne sur le
portail des bibliothèques (http://bibliotheque.marnechantereine.fr/opacwebaloes/index.aspx?IdPage=400).
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• La petite fabrique du texte, le 30/3
19h : Entretien avec Pierre Colin-Thibert autour de son travail d’écriture
20h : Focus autour de la BD Des chiens et des loups avec Pierre Colin-Thibert et l’illustrateur
Stéphane Soularue
Remarques :
Cette soirée visait à faire découvrir l’œuvre de Pierre Colin-Thibert.
Là encore, la fréquentation n’a pas été au rendez-vous. La soirée a pris la forme d’un échange informel
(et très riche) entre les bibliothécaires, et les deux personnes présentes, autour des planches originales
du nouveau projet de BD à paraître de S. Soularue et P. Colin-Thibert (La loge écarlate, parue en
octobre 2012 chez Sarbacane).
La BD nous semblait être un genre attractif (même si nous avions conscience de la faible notoriété de
l’auteur)…
• Consultations littéraires, le 7/4
Le public était invité à prendre un rendez-vous individuel avec P. Colin-Thibert pour lui poser des
questions sur son œuvre (en complément de la soirée du 30/3) et des conseils d’écriture dans le cadre
du concours de nouvelles.
Remarques :
3 rendez-vous ont été pris sur cette journée, (dont 2 pour des conseils dans le cadre du concours de
nouvelles), ce qui est plutôt satisfaisant car la forme de la proposition est originale et la rencontre
directe avec l’auteur peut-être « intimidante » ?
• Adolescence et littérature – rencontre d’auteurs, le 25/5
Annulation de la rencontre au vue de la faible fréquentation des précédents rendez-vous, de la
dimension « pointue » de la thématique choisie (écrire « pour » les adolescents) et de la faible
notoriété des auteurs.
• Festival Juste Avant du Théâtre de Chelles, « vies d’ados », le 30/5
Une déambulation dans les salles du lycée Louis Lumière permettant d’assister à diverses
représentations de projets artistiques menés par les élèves tout au long de l’année (nombreuses classes
participantes).
Remarques :
Plus de 150 personnes ont assisté aux lectures publiques (nouvelles des collégiennes de Gasnier-Guy
et pièce radiophonique des lycéens de Bachelard). Cette mise en voix par les jeunes a concrétisé le
travail mené depuis janvier 2012 et a permis une valorisation du travail accompli devant un large
public (parents d’élèves, enseignants, public du Théâtre…).
• Concert folk – Carte blanche à Vincent Absil invité par Pierre Colin-Thibert, le 9/6
Dans sa « petite médiathèque idéale », (sélection de documents proposés par l’auteur et présentés dans
un mobilier dédié dans les bibliothèques), P. Colin-Thibert évoquait des chanteurs folk. Nous lui
avons donc proposé d’inviter un musicien…
A l’occasion de ce concert, une brochure « Discothèque folk idéale » a été éditée en 350 exemplaires.
Remarques : Bonne fréquentation (50 personnes) et ambiance excellente malgré le peu de
communication autour de ce rdv. Le concept « concert » plait, et un public qui n’a pas été celui des
autres dates de la résidence a pu rencontrer l’auteur.
•
Exposition des photographies de Vincent Coupeau de l’atelier « cuisine » des Coudreaux,
du 15 au 30/6
5
Dans toutes les bibliothèques. L’exposition a permis une présentation du projet des ateliers culinaires
et l’annonce de la journée de clôture, ainsi que l’évocation du futur recueil de recettes.
• Journée de clôture « lectures-dégustations », le 30/6
Une après-midi festive avec :
- Dégustation des gâteaux préparés par les femmes de l’atelier « cuisine » des Coudreaux et
explication du projet mené (présentation des 4 femmes venues ce jour-là, et des photographies
exposées de Vincent Coupeau)
- Annonce des résultats du concours de nouvelles
- Remise des prix (lots de livres de P. Colin-Thibert et chèques-culture) aux 6 lauréats et lecture
d’un extrait des textes primés par leurs auteurs
- Remise des prix à l’ensemble des participants
- Présentation de l’atelier d’écriture pièce radiophonique (écoute libre possible de la pièce)
- Présentation de l’atelier d’écriture de nouvelles et lectures par les 3 collégiennes présentes
- Lecture par Pierre Colin-Thibert d’une nouvelle « culinaire » écrite durant la résidence : Les
escargots de minuit
Remarques :
Les participants et les élus sont largement venus (plus de 50 personnes) pour le concours de nouvelles
(dont le lien à la résidence n’a pas été clairement énoncé). Mais la plupart s’en sont allés après
l’annonce des résultats, sans écouter les autres lectures… Grand succès pour le concours de nouvelles
donc, mais peu d’intérêt pour le reste de la programmation de la journée semble-t-il.
Le bilan de la programmation « grand public » nous amènerait, lors d’une prochaine résidence,
à réduire le nombre de ces rencontres publiques, à associer plus en amont le public (le rendre
acteur du projet : choix de l’auteur, sollicitation sur la programmation…), à mieux travailler et
identifier un public « relais », à privilégier les formes les plus participatives.
4. LE CONCOURS DE NOUVELLES
Bonne participation pour une première édition : 40 textes reçus. L’annonce des résultats a été un
moment très attendu et suivi par le public.
Le montage d’un jury composé de partenaires, d’élus et de membres de l’équipe a induit une forte
implication de ces derniers, et d’une certaine façon a donné une réalité tangible au projet « résidence ».
Les nouvelles primées ont été publiées dans un recueil de nouvelles édité en 350 exemplaires par la
Communauté d’agglomération, aux côtés des nouvelles créées dans le cadre de l’atelier au sein du
collège-lycée Gasnier-Guy, de la pièce radiophonique créée avec les élèves du lycée Bachelard et
d’une nouvelle inédite écrite par Pierre Colin-Thibert sur le temps de sa résidence.
5. LA COMMUNICATION MISE EN ŒUVRE
-
Etagères Ikéa rouges, dans toutes les bibliothèques, accueillant la « petite bibliothèque idéale »
de Pierre Colin-Thibert (livres de l’auteur, et ses livres, films, CD préférés)
Affiche-programmes, 2500 ex. (création d’une identité visuelle propre à la résidence et d’un
pictogramme résidence)
Rubrique « résidence » sur le portail des bibliothèques (http://bibliotheque.marnechantereine.fr/opacwebaloes/index.aspx?IdPage=385)
Couverture et article dans le Livres ensemble (janvier-mars 2012)
Retour sur la soirée d’inauguration dans le Livres ensemble d’avril-juin
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-
Articles dans MC Agglo tout au long de la résidence
Annonce des dates dans le Hop (supplément du magazine d’information de la ville de Chelles)
Affichage dans la ville
Marque-pages concours de nouvelles et consultations littéraires (2500 ex.)
60 affiches A3 et 750 flyers pour chaque programmation spécifique (polar, petite fabrique du
texte…)
Diffusion via email et mailing papier aux lecteurs
Cartons d’invitation aux soirées d’ouverture et de clôture
6. L’EDITION DE SUPPORTS
-
« Petite médiathèque idéale », 500 ex. (bibliographie commentée)
« Discothèque folk idéale », 350 ex. (bibliographie commentée)
« filmographie adolescence – filmographie gourmandise », 200 ex. (bibliographie commentée)
Affiche-programmes, 2500 ex.
Pièce radiophonique en ligne sur le portail des bibliothèques
Recueil de recettes 350 ex.
Recueil de nouvelles 350 ex.
7. LA CREATION DE PIERRE COLIN-THIBERT DURANT LA RESIDENCE
Du point de vue de l’auteur, la résidence a rempli sa fonction : il a disposé, entre ses différentes
interventions sur le territoire, de temps suffisamment longs pour mener à bien son travail d’écriture.
Il a profité de la résidence pour achever un texte « jeunesse » de dimension moyenne (petit roman),
intitulé « Bus 666 » et dont il avait écrit un premier jet quelque temps auparavant, à l’automne 2011.
Ce texte sera publié chez Thierry Magnier en mars 2013. Il s’agit d’une histoire « fantastique » qui
flirte avec tous les codes du genre : vampires, morts-vivants et autres créatures réjouissantes.
Parallèlement, il a écrit le premier jet d’un roman intitulé « La moitié d’un homme » dans la lignée de
ses ouvrages précédents chez Gallimard Série Noire, et Fayard Noir. Le manuscrit actuellement est
chez plusieurs éditeurs, en attente d’une réponse avant la fin de l’année…
Enfin, il a également profité de ces six mois pour écrire et retravailler quelques nouvelles d’un recueil
qui tourne autour de la cuisine et des plaisirs de la table (travail non encore totalement abouti à ce jour
et difficulté de trouver un éditeur sur ce thème).
L’auteur a aussi renoué, au cours de cette résidence, avec le dessin d’actualité. Le premier a été publié
sur son site Internet le 6 mai 2012, depuis il y en a eu tous les trois ou quatre jours…
8. ELEMENTS DE BILAN
•
-
-
Les « plus »
Toutes les actions proposées (ainsi que le processus de mise en œuvre) ont été réalisées
Les rencontres en amont qui ont « associées » l’équipe
Les propositions du groupe animation pour une programmation en lien avec la résidence
La participation de l’équipe et des partenaires au jury du concours qui a contribué à donner
une réalité tangible à la résidence auprès de ces derniers (équipe et partenaires acteurs de la
résidence)
La personnalité de l’écrivain : simple, agréable et très facile d’accès (bien pour le public et
l’équipe de M&C)
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-
•
-
Une œuvre « grand public » (genre, écriture, ton…)
Les ateliers, sur un temps long, auront marqué les participants (une vraie rencontre, des
réalisations et publications de qualité…)
La diversité d’entrée en lecture et des formes artistiques proposées (nouvelle, cuisine, photo,
pièce radio…)
Le succès du concours de nouvelles
Les supports édités : photographies, recueil de recettes, recueil de nouvelles, pièce
radiophonique…
-
Les « moins »
Nous n’avons pas monté de comité de pilotage mensuel, faute de temps
Nous avons manqué de temps pour monter un véritable comité de lecture en amont pour choix
de l’auteur (échange informel entre ceux qui ont lu)
Nous n’avons pu assurer une présence physique de l’auteur en bibliothèque (problème actuel
de place dans les locaux existants)
Programmation des rencontres trop axée sur la principale bibliothèque du réseau (à développer
davantage sur les autres équipements)
Nous ne sommes pas parvenus à fidéliser un public autour de la résidence (d’une date à
l’autre)
Difficulté d’associer et d’impliquer l’équipe du réseau de lecture publique sur la durée (équipe
fortement mobilisée, par ailleurs, avec la préparation des médiathèques)
Pas de proposition d’atelier d’écriture adulte (forme participative) à la bibliothèque (Pierre
Colin-Thibert ne le souhaitait pas)
On peut s’interroger sur l’intérêt du public local pour le « littéraire » sous forme de rencontre
d’auteurs, public qui semble plus enclin à des formes « participatives » : concours de
nouvelles, lectures de textes pendant le printemps des poètes…
Autre interrogation : était-ce le bon moment ? L’équipe de la bibliothèque, la communication,
etc. étaient très tournés vers un événement : l’ouverture de la médiathèque de Brou (mars)…
La résidence devait accompagner le changement, elle s’est plutôt « ajoutée » (avec une
programmation élargie) à un planning déjà chargé (nous avons connu un problème général de
fréquentation des animations sur cette période : trop de sollicitations/communication ?)…
Problème de temps de transport pour l’auteur
•
Pour Pierre Colin-Thibert…
-
-
« L’expérience humaine a été heureuse : beaucoup de rencontres sympathiques, dans le milieu des
bibliothèques comme au centre social, dans les collèges, ou avec le public. J’en conserve d’excellents
souvenirs.
Je me suis un peu détendu par rapport à ces fameux ateliers d’écriture. Peut-être renouvellerai-je
l’expérience. Avec des jeunes, en tout cas.
Pour le reste, c’est une belle leçon d’humilité ! Peu ou pas de public lors des conférences, ça vous met
une gentille claque. Et si le concert e été un succès, c’est au talent de Vincent Absil qu’on le doit, pas
au mien !
Cela tend à prouver que le public n’a pas partagé l’enthousiasme des bibliothécaires pour mon
travail. Si quelques lecteurs ont découvert (et peut-être apprécié) mes livres à l’occasion de cette
résidence, les autres s’en fichaient, il faut bien l’admettre.
Est-ce à dire qu’il faut aller dans le sens du public en n’invitant que les auteurs les plus lus ? (qui
n’accepteraient pas forcément l’invitation, d’ailleurs !) Ce serait jouer le jeu des « best-sellers ».
Laissons cela aux libraires…
Mais faire partager un coup de cœur pour une œuvre, ce n’est pas gagné d’avance, il faut en être
conscient. »
•
Les suites…
8
Il va s’en dire que nous suivrons l’œuvre de Pierre Colin-Thibert et continuerons à tenter de la
promouvoir ! Aussi nous envisageons d’accompagner la parution de l’ouvrage jeunesse 666 (T.
Magnier, mars 2013). Nous pourrions convier les participants aux ateliers et au concours de nouvelles
à une rencontre avec P. Colin-Thibert autour de ce livre (échanges et retour sur la résidence de
création, lectures d’extrait, ouvrage offert aux participants). Cette rencontre pourrait avoir lieu lors du
lancement de la nouvelle édition du concours de nouvelles (date sous réserve, septembre 2013 ?) dont
Pierre Colin-Thibert serait le « parrain ».
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ANNEXE
REMARQUES DES PARTENAIRES SUR LA RESIDENCE
Bilan de l’atelier d’écriture « Pièce radiophonique » par Laetitia Boisseau, enseignante de
lettres, lycée Bachelard
« Le projet initialement prévu comme l’écriture collective par les élèves d’une pièce radiophonique activité à laquelle l’auteur s’était livré dans les premiers temps de sa carrière littéraire – a
progressivement pris une toute autre mesure. Il s’est agi de rédiger cette pièce puis d’en travailler la
mise en voix avec l’aide et les conseils d’un metteur en scène : Victor Gautier-Martin ; enfin d’en
donner une lecture « en direct » dans une ébauche de mise en scène lors du festival « Juste avant ». Le
projet a enfin vu son aboutissement dans l’enregistrement de la pièce aux Cuizines avant qu’elle ne
soit diffusée sur certaines ondes.
L’enrichissement progressif du projet a largement contribué à l’investissement des élèves qui ont
apprécié de mener ainsi ce travail de sa réflexion initiale, à son élaboration jusqu’à la présentation de
leur production devant un public. Certains d’entre eux, d’abord réservés sur le bien-fondé et sur
l’intérêt de cette action, se sont ensuite largement mobilisés au sein de leur groupe de travail.
L’écriture de la pièce – certes dans un langage courant propre à capter l’attention des futurs auditeurs
de cette pièce radiophonique – a cependant demandé aux élèves des efforts qu’ils n’envisageaient pas.
A défaut d’avoir travaillé un style littéraire, ils ont toutefois compris combien le travail sur les phrases
(leur rythme, leurs sonorités, leur vocabulaire…) était essentiel autant pour la vraisemblance de la
pièce que pour la fluidité du dialogue.
La mise en voix leur a ensuite permis de mesurer l’écart entre une simple lecture inexpressive de leur
texte et l’ébauche d’une incarnation théâtrale : petit à petit, chaque élève a su doter son personnage
d’un caractère qui lui était propre, grâce aux intonations, au débit, au rythme adopté… Ils ont ainsi
acquis plus d’aisance dans la lecture comme dans la pratique de l’oral et la maîtrise de leur corps
devant un public.
L’impératif fixé aux élèves était de participer d’une façon ou d’une autre à la présentation finale du
projet. Certains ont donc préparé cela avec le metteur en scène, d’autres ont découvert les métiers du
son et ont formé une « régie sonore » lors du festival afin d’accompagner la lecture de leurs camarades
de bruitages indispensables dans une pièce radiophonique.
Les réserves que l’on pourrait émettre à propos de ce projet ont trait à son inscription dans le cours de
Français : bien qu’extrêmement intéressant, stimulant pour les élèves et bénéfique pour leur pratique
de l’écrit et de l’oral, il est difficilement assimilable aux programmes officiels et s’inscrit donc en
marge de l’étude des œuvres préconisées cette année-là. En outre, l’écriture d’une pièce radiophonique
ne permet pas de viser un style littéraire : même si les élèves comprennent ce qu’est le travail de
l’écrivain, de son brouillon au manuscrit, ils n’ont pas réellement travaillé sur le style.
Il apparait cependant que les élèves ont éprouvé une grande fierté d’être parvenus à maîtriser toutes les
étapes de l’élaboration de ce projet jusqu’à une production finale qui reflétait leurs ambitions initiales.
Ils se joignent donc à moi afin de remercier tous les acteurs de cette collaboration qui leur ont permis
de s’inscrire dans ce travail. »
Bilan de l’atelier cuisine par Oifa Naji animatrice du centre socioculturel des Coudreaux
« Une très belle collaboration entre l'auteur Pierre Colin-Thibert, le réseau de lecture publique Marne
& Chantereine et l'Espace socioculturel des Coudreaux. Un réel échange entre des personnes de
cultures différentes et de milieux différents. Des grands moments d'échanges et de convivialités...Les
adhérentes de l'Espace socioculturel étaient très impliquées dans ce projet. Elles ont pu voir un autre
aspect des échanges culinaires avec une perspective autre que le quartier des Coudreaux. Cette
collaboration leur a apporté une valorisation de leur personne et leur a permis de s'impliquer dans un
ouvrage. Elle leur a permis de s'ouvrir plus et d'échanger des souvenirs intimes liés à la cuisine.
Il faudrait améliorer : une meilleure préparation en amont, planning d'échange, mise en commun des
ressources et objectifs clairement définis et actés.
D'autres collaborations du même genre seraient à envisager et à encourager. »
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