mondes inventés mondes habités
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MINIGUIDE DE L’EXPOSITION MONDES INVENTÉS MONDES HABITÉS DAVID ALTMEJD CHRIS BURDEN VIJA CELMINS BJÖRN DAHLEM LEÓN FERRARI VINCENT GANIVET PAUL GRANJON THEO JANSEN BODYS ISEK KINGELEZ PAUL LAFFOLEY ISA MELSHEIMER MIGUEL PALMA PANAMARENKO ROBERT & SHANA PARKEHARRISON NANCY RUBINS CONRAD SHAWCROSS ROMAN SIGNER JAN ŠVANKMAJER 1 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 1 23/09/11 18:18 MONDES INVENTÉS, MONDES HABITÉS L’objet technique est indissociable de l’histoire humaine, mais la relation qu’ils entretiennent reste complexe. Synonyme de progrès selon la conception occidentale, l’objet technique est à la fois désiré et suspecté, suscitant tour à tour espérance, émerveillement et désillusion. L’exposition Mondes inventés, Mondes habités aborde la question de la technique transcendée par le génie artistique. Elle met en avant des créateurs, des « poètes techniques », qui, plutôt que de se limiter à l’aspect utilitaire, basent leur recherche sur la compréhension de l’existence et la beauté des machines. Ainsi, à travers les œuvres d’une vingtaine d’artistes de différentes générations et aux horizons divers, transparaissent la capacité d’invention et d’émerveillement, l’audace et la curiosité qui caractérisent l’aventure humaine, artistique et technique. Dans le Grand Hall, le visiteur est tout d'abord invité à contempler au plus près le spectacle du ballet mécanique de la machine à toronner de Conrad Shawcross. L’exposition s'articule ensuite autour de quatre parties. Dans la première, elle s'attache à la figure singulière de l’inventeur et à l’imaginaire qui nourrit ses recherches. Toute une mythologie s’est en effet développée au fil des siècles autour de l’artiste-inventeur dont la figure tutélaire est sans conteste Léonard de Vinci, génie artistique et visionnaire par excellence, tout autant architecte et ingénieur que peintre et musicien. Avec l’apparition de la science moderne et de la motorisation, le 19e siècle a laissé une littérature riche en personnages démiurges, savants fous et autres risque-tout, ayant une foi absolue dans la science et son potentiel. Ce sont ces personnalités hautes en couleur qui semblent inspirer le cinéaste Jan Švankmajer dans son film Leonardo’s Diary et ses dessins d’improbables machines érotiques, tout aussi hilarantes qu’inquiétantes lorsque la machine paraît prendre le pas sur l’homme et lui dicter ses faits et gestes. De mêmes sentiments mélangés affleurent dans les photographies, en apparence surannées, de Robert et Shana ParkeHarrison. Celles-ci mettent en scène un personnage équipé de prothèses et autres instruments exploratoires bricolés, qui entretient une relation étroite voire fusionnelle avec le monde, inquiet des enjeux futurs de la planète. La frontière entre le merveilleux et l’apocalyptique semble ici tenue et fragile. La relation entre l’individu et la nature est également présente chez Panamarenko à travers notamment son Knikkebeen, véritable prothèse « bipédique » inspirée de la marche des chameaux. Pour l’artiste, la machine peut – et doit – être le médiateur d’un développement harmonieux avec notre environnement. 2 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 2 23/09/11 18:18 Aussi fantaisiste mais résolument trivial, Paul Granjon fabrique des robots au comportement anthropologique. Il les a conçus sexués et leur procure une aire de jeu sous forme d’arène. Ils se croisent, se flairent, s’accouplent, se reposent... et jurent. À l’opposé, les diagrammes complexes et fascinants de Paul Laffoley revêtent un caractère quasi mystique, détaché de tout prosaïsme. Ses visions et conceptions d’un monde futur relèvent d’un mélange de philosophie, d’ésotérisme et de technologie. La deuxième partie de l’exposition souligne la beauté de l’expérience ainsi que l’accomplissement des formes qui découlent de l’observation et de la compréhension de phénomènes physiques ou de forces naturelles. La prise en compte de phénomènes existants fait ainsi partie intégrante du travail de Roman Signer. L’eau, la terre, le feu et l’air sont en quelque sorte ses matériaux. « J’ai un rapport presque magique à la Nature. [...] La forme finale de la sculpture émerge de son propre accord. C’est un aspect qui se retrouve dans tous mes travaux. Je ne fais pas tout moi-même, je laisse le dernier mot aux forces naturelles qui sont impliquées »1, déclare l'artiste. Il partage avec Panamarenko cet art de l’observation et de l’étude de la nature. Ce dernier conçoit et réalise toutes sortes d’engins qui peuvent être considérés comme autant d’extensions de son propre corps. Ils le propulsent sur terre mais aussi dans l’air, l’eau et - rêve ultime - l’espace. C’est évidemment avant tout la beauté de l’expérience - nullement obérée par l’échec -, la poésie du danger et du risque inhérent au pari de toute invention que nous proposent Panamarenko et Roman Signer. Dans ce même esprit de transcendance et de dépassement des contraintes physiques, l’œuvre The Frictionless Sled de Chris Burden permet d’expérimenter l’élimination de la force de friction à l’origine de la résistance au mouvement. Véritable ouvrage d’art, son Mexican Bridge est également la démonstration de la confiance en l’esprit ingénieux de l’homme et sa capacité à domestiquer la nature. Il reflète la fascination de l’artiste pour les défis, ceux qui consistent à franchir les obstacles, connecter les gens, démultiplier les possibilités de déplacement. Et puisque les comprendre permet de s’en affranchir, d’autres préfèrent se jouer des lois de la physique. À ce titre, les œuvres de Vincent Ganivet et Nancy Rubins constituent de véritables tours de force qui défient les règles de la statique. Composées de matériaux lourds et volumineux tels que des parpaings ou des pièces provenant de fuselages d’avions, elles s’élèvent et se déploient en hauteur. Faisant fi de la gravité mais répondant à des principes de construction élémentaires, elles tiennent en équilibre, stupéfiantes de légèreté. 1 Roman Signer in Roman Signer, Phaidon, 2006, p. 47 – 48 3 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 3 23/09/11 18:18 Le troisième volet étend les limites de notre univers et la perception que nous pouvons en avoir. Les artistes s’y approprient cette part de rêve intrinsèque à la découverte et à l’exploration de mondes mais aussi à la compréhension du vivant que les avancées scientifiques et technologiques ont rendu possibles en les rendant visibles. La profondeur infinie du cosmos, le scintillement des étoiles transparaissent délicatement dans les subtiles gravures hyperréalistes de Vija Celmins. Parfois, ces paysages étincelants côtoient un dessin perspectiviste du maître italien du Quattrocento Paolo Uccello, dont la maîtrise technique est tellement surprenante qu’elle n’a rien à envier aux outils numériques actuels. Trous noirs, constellations cosmiques, planètes lointaines forment également l’essence des sculptures de Björn Dahlem. Fasciné par les dernières avancées de l’astrophysique, il en propose des modélisations originales empreintes d’une poésie surréaliste. Ses sculptures mystérieuses composent un paysage onirique qu’il nous invite à parcourir. L’application et la spatialisation de théories scientifiques sont précisément à l’origine des recherches de Conrad Shawcross dont la pièce lumineuse Slow Arc in a Cube IV joue, de manière presque hypnotique, avec les plans bi- et tridimensionnels, nous donnant la sensation d’un espace infini en perpétuel mouvement. Centrés sur la question du vivant, les travaux de David Altmejd et Theo Jansen s’intéressent aux propriétés de transformation et de régénération de la matière. Dans l’œuvre du premier, intitulée The Vessel (« Le Vaisseau »), la transparence joue un rôle majeur. Elle nous permet de pénétrer au cœur d’un monde vitalisé, composé d’un enchevêtrement de formes organiques en mutation. Le film de Theo Jansen présente quant à lui les recherches d’un démiurge qui, depuis plus de vingt ans, s’ingénie avec succès à donner vie à ses créatures sommairement composées de tuyaux en plastique. Désormais dotées d’un fonctionnement presque autonome, celles-ci parcourent les plages du Nord, se nourrissant du vent. 4 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 4 23/09/11 18:18 La quatrième et dernière partie de l’exposition se penche sur les représentations artistiques d’univers organisés par l’activité humaine. Toutes les recherches de Miguel Palma sont sous-tendues par cette approche « universaliste » en opposition à la spécialisation. Il préfère ainsi la spontanéité et l’intuition à un savoir qu’il juge par moments abscons. « Dans mon travail, précise-t-il, je pense qu’il est très important que les gens comprennent le processus de construction de l’objet, d’une manière basique, presque géologique. »2 Son œuvre Carbono 14 conjugue son intérêt pour la mécanique et les engins motorisés avec une réflexion sur les écosystèmes. Les multiples strates géologiques qui le composent nous plongent au plus profond d’un monde enfoui. Comme souvent dans son approche, sa pièce n’est pas dénuée d’ironie et laisse poindre une critique sociale. Distanciée, l’approche de Isa Melsheimer l’est également lorsqu’elle se penche sur un contexte donné. Son intervention fait ici directement écho à la configuration du lieu. Son projet s’immisce dans un espace préexistant, le grand escalier en colimaçon, véritable morceau de bravoure dans l’architecture du Mudam. Intriguée par le caractère impérieux du geste architectural, elle en déplace subtilement les contours et les limites, le transforme en profondeur et lui confère une charge poétique nouvelle. L’activité humaine perce à travers le fourmillement des connexions, le maillage des réseaux qui animent les dessins labyrinthiques de León Ferrari. La fascination éprouvée devant la complexité des développements urbains fait cependant rapidement place à un sentiment de méfiance face à des modèles laissant peu de liberté à l’individu. Avant tout, ses entrelacs graphiques laissent poindre la beauté et la fragilité de l’existence. Cette tension se retrouve chez Bodys Isek Kingelez qui nous projette dans des villes africaines futuristes et utopiques et dont les propos peuvent conclure l’exposition : « Les plaisirs de ce monde terrestre dépendent des hommes qui l’habitent. Ils ont l’obligation de mettre tous leurs talents à le façonner et refaçonner de manière à le rendre plus merveilleux que jamais. » 3 2 3 Miguel Palma in Osmosis, MP_PAPERS, 2009, p. 73 Bodys Isek Kingelez in Bodys Isek Kingelez, Kunstverein in Hamburg, 2001, p. 101 5 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 5 23/09/11 18:18 LEVEL 0 Conrad Shawcross (p. 7, p. 29) 6 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 6 23/09/11 18:18 The Nervous Systems (Inverted), 2010 Chêne, métal, cordes, système mécanique Dimensions variables Courtesy galerie Victoria Miro, Londres, © Conrad Shawcross Conrad Shawcross « Je suis fasciné par la notion de certitude et par l’état actuel des connaissances scientifiques, notamment en ce qui concerne la théorie des cordes et la forme de l’univers. Même si ce ne sont que des spéculations, elles s’inscrivent dans une construction logique parfaitement rationnelle et empirique, qui ne repose que sur elle-même. Cette construction ne cesse de grandir, alors même que ses fondements sont instables, à l’image de ces grandes tours ou bâtiments sur piliers. » (Conrad Shawcross) Les questions scientifiques et philosophiques posées par les mathématiques et l’épistémologie sont au cœur de la pratique de Conrad Shawcross. Le travail de l’artiste fait se rencontrer différents champs scientifiques pour créer des images qui, à l’instar de ces dispositifs de modélisation mathématique que l’on trouve dans les musées des sciences, permettent de visualiser et de faire comprendre des liens de causalité complexes ou des principes théoriques, sans pour autant les nommer explicitement. Souvent réalisées en bois et surdimensionnées, les sculptures cinétiques de Conrad Shawcross se démarquent par leur allure anachronique : telles ces formidables machines des débuts de l’industrialisation, elles tournoient sur elles-mêmes et fabriquent des objets dont la valeur d’usage demeure aussi hypothétique que celle des connaissances produites par la recherche fondamentale. The Nervous Systems (Inverted), une installation imaginée pour le Grand Hall du Mudam, vient s’ajouter à une série de dispositifs semblables commencée en 2003 et dans laquelle l’artiste, par ailleurs adepte de voile, s’ingénie à faire et défaire des cordes. 7 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 7 23/09/11 18:18 Par son aspect imposant, cette machine métaphorique en forme de tour rappelle à la fois un accélérateur de particules et un spinning jenny, la première machine à filer de l’ère industrielle. Sa forme hexagonale, la structure hélicoïdale de ses deux escaliers en colimaçon et les brins des cordes qui, tels des faisceaux de lumière, semblent jaillir d’un foyer commun s’agrègent en une évocation visuelle de récentes découvertes ou théories scientifiques, du décryptage du génome humain à la théorie des cordes développée en physique théorique. La lenteur des mouvements de la machine renvoie quant à elle au passage du temps, qu’elle rend de ce fait palpable. Le temps est présent dans ses deux formes fondamentales, cyclique et linéaire, incarnées respectivement par le tournoiement circulaire des 162 bobines de fil et l’allongement progressif de la corde ainsi produite. The Nervous Systems (Inverted), propose une réflexion artistique sur des phénomènes aux confins de la physique et de la métaphysique. Énigmatique, la machine de Conrad Shawcross demeure à tout jamais mystérieuse, contradictoire et fascinante. The Nervous Systems (Inverted) sera visible jusqu'au 06/05/2012. Avec la collaboration de la galerie Victoria Miro, Londres. Conrad Shawcross est né en 1977 à Londres, où il vit et travaille. 8 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 8 23/09/11 18:18 9 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 9 23/09/11 18:18 LEVEL 0 Vo le t 1 Paul Granjon (p. 11) Paul Laffoley (p. 33) Miguel Palma (p. 12) Panamarenko (p. 19) Robert & Shana ParkeHarrison (p. 13) Roman Signer (p. 21) Jan Švankmajer (p. 14) 10 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 10 23/09/11 18:18 Smartbot, 2005 Plexiglas®, moteurs électriques 35 x 35 x 20 cm © Courtesy Paul Granjon Paul Granjon L’artiste Paul Granjon travaille dans le champ du génie robotique. Il s’intéresse principalement à l’élaboration de machines hybrides d’une intelligence artificielle minimale, qui lui servent à étudier les rapports toujours plus enchevêtrés de l’homme et de la machine. À l’aide d’une technique numérique ou analogique rudimentaire, il a non seulement inventé des engins tels qu’une saucisse cybernétique ou un Tamagotchi vivant, mais il s’est également penché sur la vie sexuelle des machines avec ses Robots sexués (2005). Il analyse leur comportement social et leurs accouplements dans un « Robotarium » à l’aspect naturaliste. À leurs côtés, un robot bien plus primitif, du nom de Smartbot (2005), maîtrise quelques jurons de base et, à l’image de l’artiste, nous adresse un clin d’œil. Paul Granjon est né en 1965 à Lyon. Il vit et travaille à Cardiff. 11 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 11 23/09/11 18:18 Satellite, 2010 (détail) Trépied, dispositif rotatif, tour d’observation miniature 70 x 50 x 50 cm Collection privée, Portugal © Photo : Miguel Palma Studio Miguel Palma L’un des principaux thèmes du travail artistique et scientifique de l’artiste portugais Miguel Palma est l’écosystème dont il montre et explore en vues rapprochées les équilibres souvent précaires. Il ne se départ pas pour autant d’un point de vue métaphorique sur le tout, ainsi que le met en lumière sa confrontation récurrente avec l’œil du satellite. L’œuvre présentée dans l’exposition (Satellite, 2010) démontre pourtant avec humour la dissolution de la vue d’ensemble : on y découvre une tour de contrôle (d’un État Big Brother ?), solitaire et libre, en suspension au-dessus d’une minuscule motte de terre qui manifestement ne tourne que sur elle-même. Gravity (2006), en revanche, ouvre des perspectives multiples sur un globe accroché à sa situation et relativise ce faisant le regard direct et franc de l’observateur sur la « réalité ». Miguel Palma est né en 1964 à Lisbonne, où il vit et travaille. 12 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 12 23/09/11 18:18 Suspended Field De la série Kingdom, 2000 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 104,4 x 135,5 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Robert & Shana ParkeHarrison Avec une artificialité délibérée et des clichés aux teintes sépia évoquant les premiers temps de la photographie, Robert et Shana ParkeHarrison créent des prises de vue d’une grande densité narrative. En regardant leurs travaux de diverses séries intitulées Promisedland ou Kingdom, on pense spontanément au film réalisé près d'un siècle plus tôt par Georges Méliès, Le Voyage dans la lune. Si ce n’est que son optimisme visionnaire aurait été transformé par Robert et Shana ParkeHarrison en métaphores apocalyptiques. Dans leurs photographies, on découvre toujours un homme (« l’Homme ») domptant les éléments naturels, au milieu d’étendues désolées et arides. Le scepticisme écologique de l’ère postindustrielle s’immisce au cœur des décors idylliques, plaisants et savamment mis en scène, et démasque, tout en conservant une grande force poétique, les fantasmes omnipotents de la foi dans le progrès humain : d’impuissantes pitreries. Robert ParkeHarrison est né en 1968 à Fort Leonard Wood, Missouri et Shana ParkeHarrison est née en 1964 à Tulsa, Oklahoma. Ils vivent et travaillent à Great Barrington, Massachusetts. 13 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 13 23/09/11 18:18 Cycle Masturbation Machines – The Mobile Ipsation Machine « Roman » (Ipsator – ER-F), 1972-73 Collage 66 x 51 cm Courtesy de l’artiste © Athanor Ltd, Film production company Jaromir Kallista & Jan Švankmajer Jan Švankmajer Le tchèque Jan Švankmajer, militant proclamé du surréalisme, a fortement influencé nombre de cinéastes et artistes. Sa collaboration avec le théâtre Laterna Magica de Prague l’a plongé dans des univers iconographiques surréalistes et l’a familiarisé avec le cinéma. Son court-métrage Leonardo’s Diary (« Le Journal de Léonard », 1972) allie, au moyen de l’animation, la métamorphose permanente des célèbres croquis de Vinci à des prises de vue cinématographiques réelles, œuvre que la censure communiste a sanctionnée par sept années d’interdiction de travail. La série The Mobile Ipsation Machine (1972-1973) semble, elle, découler de l’hybridation des collages de Max Ernst et de l’univers du marquis de Sade. Avec une ironie mordante, Jan Švankmajer y pousse jusqu’à l’absurde la réglementation de la vie privée prônée par l’idéologie communiste au moyen d’une automatisation mécaniste et scientiste de tous les domaines de la vie. Jan Švankmajer est né en 1934 à Prague, où il vit et travaille. 14 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 14 23/09/11 18:18 15 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 15 23/09/11 18:18 LEVEL 0 Vo le t 2 Vincent Ganivet (p. 18) Nancy Rubins (p. 20) Chris Burden (p. 17) Panamarenko (p. 19) Roman Signer (p. 21) 16 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 16 23/09/11 18:18 Mexican Bridge, 1998-1999 (détail) 35.000 éléments de Meccano®, bois 283 x 457 x 94 cm Collection Magasin 3 Stockholm Konsthall © Photo : Neil Goldstein Chris Burden Après s’être longuement intéressé à l’art corporel et à l’art conceptuel, Chris Burden s’est orienté vers des recherches et des représentations plus concrètes de la réalité. Au début des années 1980, les expériences scientifiques prennent le pas – telle la reconstruction d’un dispositif de mesure de la vitesse de la lumière ou The Frictionless Sled (1983), une installation réduite à sa plus simple expression et visant à démontrer, de façon expérimentale, l’étonnante perte de charge d’un traîneau en suspension sur un coussin d’air. Viendront ensuite des dioramas et des « visions du monde », de plus en plus déformées et contorsionnées, tout à la fois ironiques et menaçantes, comme The Twist (1994) présenté dans une des salles du niveau -1 du musée. Mexican Bridge (1998) est quant à lui le premier prototype d’une série de maquettes de pont. En assemblant plus de 35.000 pièces d’un système de type Meccano, Chris Burden et son équipe ont reproduit la copie exacte d’un pont imaginé dans les années 1860 pour franchir un ravin au Mexique, mais qui n’a jamais été réalisé. L’élégance de ce pont parfait sur les plans formel et fonctionnel, sculpture atypique dans le domaine artistique, ne fait pas oublier la légèreté ludique avec laquelle Chris Burden laisse libre cours, dans cette œuvre et d’autres, à l’enfant qui réside en lui. Chris Burden est né en 1946 à Boston. Il vit et travaille à Topanga Canyon, Californie. 17 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 17 23/09/11 18:18 Caténaires vrillées, 2010 © Vincent Ganivet Vincent Ganivet Réalisés à partir de simples parpaings, les arcs de Vincent Ganivet se présentent sous la forme d’une courbe de la chaînette inversée. En l’absence de forces de cisaillement latérales, ils ne tiennent que grâce à leur propre poids et sont de ce fait à la limite du point de rupture. Leur aspect renvoie simultanément à des éléments d’architecture historiques tels que les arcs-boutants des églises gothiques et à des constructions plus récentes telles que le célèbre Gateway Arch à St. Louis, dans le Missouri. L’utilisation de matériaux pauvres et d’éléments de construction communs permet à l’artiste de souligner, par contraste, l’élégance et la pureté de leurs formes. Privés de leur fonction architecturale première, ses arcs autoportants deviennent des sculptures qui, en menaçant de s’effondrer, nous interrogent sur les conditions matérielles de leur existence et leur signification. Vincent Ganivet est né en 1976 à Suresnes. Il vit et travaille à L’Île-Saint-Denis. 18 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 18 23/09/11 18:18 Raven’s Variable Matrix, 2000 Moteur 8 CV, polycarbonate, aluminium, feutre 165 x 510 x 364 cm Collection Mianko, Belgique © Panamarenko Panamarenko L’artiste belge Panamarenko s’intéresse tout particulièrement au rêve ancestral de l’humanité : voler. Dans une sorte de brassage subtil des machines volantes visionnaires d’un Léonard de Vinci, des exploits téméraires d’un Otto Lilienthal et des enfantillages poétiques d’un Vic le victorieux, ses œuvres parlent la langue évocatrice d’un utopiste scientifique et poète. Si le vieux rêve est depuis longtemps devenu une réalité communément partagée qui rétrécit le monde de manière angoissante, les travaux de Panamarenko laissent d’autant mieux affleurer la nostalgie de l’explorateur désirant être le pionnier solitaire de mondes inconnus. Ne serait-ce que par son titre, Flying Wing (Propellerless Pedal Driven Pure Jet Aircraft, Type Anti-Induction) (1977) rappelle sur un ton volontairement technoïde le caractère utopique des machines volantes ; Rugzakvlucht (1985) et Knikkebeen (1994), exposés dans la galerie parallèle, semblent pour leur part avoir été rattrapés par la réalité. Expérimentateur invétéré, Panamarenko a par ailleurs testé lui-même la navigabilité de son avion blindé de plumes noires : Raven’s Variable Matrix (2000). Panamarenko est né en 1940 à Anvers, où il vit et travaille. 19 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 19 23/09/11 18:18 Table and Airplane Parts, 1990 Bois, aluminium, câbles 300 x 500 x 700 cm Collection Frac Bourgogne, Dijon © Photo : André Morin Nancy Rubins Depuis la fin des années 1970, l’artiste américaine Nancy Rubins travaille sur et avec les rebuts de la société de consommation. C’est à la suite de sa visite d’un cimetière pour avions dans le désert californien que l’artiste commence à créer des sculptures à partir de débris d’avions et d’objets récupérés. Ses sculptures monumentales, dont les structures éclatées se caractérisent par un équilibre précaire, subjuguent le spectateur par leur seule présence physique. En délaissant la critique consumériste au profit de questions formelles et esthétiques, son travail s’inscrit dans la tradition de la sculpture américaine des années 1960 à 1970. « Relevant d’un style artistique baroque, l’impression chaotique que provoque l’œuvre intitulée Table and Airplane Parts (1990) est donc moins celle d’un accident, trop littéral, que l’affirmation du caractère entropique du vivant. Le désordre manifeste alors l’état de changement d’un système en croissance, sans que l’ordre puisse cependant exister. » (Claire Legrand) Nancy Rubins est née en 1952 à Naples, Texas. Elle vit et travaille à Topanga Canyon, Californie. 20 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 20 23/09/11 18:18 Action in Sedrun, 2010 Photographie couleur 122 x 122 cm © Photo : Michael Bodenmann Courtesy galerie art concept, Paris Roman Signer L’artiste suisse Roman Signer se définit avant tout comme sculpteur, même s’il ne conserve la trace de ses « sculptures du temps » qu’au moyen de photographies ou films. Roman Signer travaille avec des énergies élémentaires morphogéniques, l’eau, le vent, le feu, le sable, qui produisent des événements grâce à des protocoles d’expérimentation précis parfois sous-tendus par un humour absurde, et dont l’artiste n’est, selon ses propres termes, qu’un simple « déclencheur ». Roman Signer explore les lois physiques de la gravitation, de l’extension, de l’accélération, etc., à l’aide d’appareils techniques qu’il utilise pour certains de manière récurrente, comme le modèle réduit d’hélicoptère ou le triporteur Piaggio. Il travaille ainsi sur la transformation du temps et de l’espace. Véritable « artificier de l’art », il utilise également la force poétique de la poudre noire, comme dans Action in Sedrun (« Performance à Sedrun », 2010), lors de laquelle une salve de 100 casques de protection a été tirée en hommage aux ouvriers ayant travaillé au percement du tunnel du Saint-Gothard en Suisse. Roman Signer est né en 1938 à Appenzell. Il vit et travaille à St. Gall. 21 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 21 23/09/11 18:18 LEVEL -1 Vo le t s 3 - 4 David Altmejd (p. 23) Isa Melsheimer (p. 25) Theo Jansen (p. 24) 22 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 22 23/09/11 18:18 The Vessel, 2011 Plexiglas®, chaîne, plâtre, bois, fil, peinture acrylique, résine et argile époxy, gel acrylique, quartz, pyrite, minéraux, adhésif, épingles 260 x 620 x 220 cm Courtesy galerie Andrea Rosen, New York Photo : Jessica Eckert © David Altmejd David Altmejd Musée dans le musée, The Vessel (2011) de l’artiste canadien David Altmejd offre au spectateur un nombre incalculable d’objets et de mises en scène impressionnantes. Cette installation, dont la symétrie n’est qu’apparente, réunit sous une grande vitrine en plexiglas diverses formes organiques en mutation, des minéraux, des bouts de bois et d’innombrables fils qui, telles des lignes de tension, confèrent à ce capharnaüm inquiétant un semblant d’organisation. D’une complexité déconcertante, les dioramas de l’artiste ont pour sujet les forces vitales et la métamorphose des corps. Ce faisant, ils interrogent les notions d’intériorité et d’extériorité et, à la maniére d'un cabinet de curiosités contemporain, proposent au regard une multitude de sujets. The Vessel illustre l’idée selon laquelle « les notions de croissance et de transformation sont inextricablement liées à la déchéance » et que « la vitalité d’une œuvre n’est perçue pleinement que lorsque la beauté et la laideur sont mises en regard ». (Galerie Andrea Rosen, New York) David Altmejd est né en 1974 à Montréal. Il vit et travaille à New York. 23 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 23 23/09/11 18:18 The Great Pretender – Works of art by Theo Jansen, 2007 Film documentaire au Mudam Auditorium 17 min Courtesy de l’artiste © Photo : Laura Poggi Theo Jansen Les drôles de bêtes du physicien et artiste Theo Jansen arpentent les plages de Scheveningen, près de La Haye, de leur démarche inimitable. Avec l’aplomb d’un démiurge capable de jongler avec les lois de l’évolution pour créer une nouvelle forme de vie, l’artiste se définit, non sans ironie, comme « The Great Pretender » (« Le Grand Imposteur »). Depuis une vingtaine d’années, il crée des « animaux des plages » (Strandbeesten) à partir de tuyaux en plastique jaune communément utilisés aux Pays-Bas comme conduits de câbles électriques. Réalisées avec des moyens et des techniques rudimentaires, ces structures mobiles ressemblent à des insectes géants qui, au cours de leur évolution, se seraient en quelque sorte « émancipés ». Animées par la seule force du vent, ces bêtes sont ainsi capables non seulement de se déplacer, mais aussi de changer de direction ou de s’ancrer dans le sable à l’approche d’une tempête. Les créatures mécaniques de Theo Jansen, qui oscillent entre chimères de science-fiction et squelettes de dinosaures, se distinguent surtout par une apparente fragilité qui les rend à la fois touchantes et inquiétantes. Theo Jansen est né en 1948 à Scheveningen, Pays-Bas. Il vit et travaille à Delft. 24 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 24 23/09/11 18:18 Garten für einen glücklosen Schatten, 2011 Maquette préparatoire © Isa Melsheimer Isa Melsheimer Le travail subtil et poétique de Isa Melsheimer se réfère toujours au contexte architectural dans lequel il s’inscrit. L’artiste allemande s’intéresse plus particulièrement aux espaces vides ou aux interstices qui, en laissant entrevoir les coulisses d’un bâtiment donné, révèlent sa conception et ses imperfections. Si l’artiste « oppose aux vanités des égéries de l’histoire de l’architecture ses propres œuvres, souvent narratives mais jamais pesantes, son travail n’entend rien démontrer, et la manière dont elle nous encourage à aiguiser ou à modifier notre regard n’a rien de didactique. Il témoigne au contraire d’une attitude émancipatrice, dans la mesure où il incite le spectateur à se faire sa propre opinion, mais encore à l’exprimer – qu’il s’agisse d’architecture dite noble ou d’architecture utilitaire et réputée insignifiante » (Fanny Fetzer). Conçu spécialement pour s’insérer dans le grand escalier en colimaçon du Mudam – dans lequel on pourrait être tenté de voir la « signature » de l’architecte du bâtiment –, l'installation de l’artiste juxtapose librement des peintures et des sculptures finement exécutées à des éléments de construction en apparence massifs pour donner forme à ses réflexions sur le lieu, l’œuvre de l’architecte Ieoh Ming Pei et le thème du jardin. Isa Melsheimer est née en 1968 à Neuss, Allemagne. Elle vit et travaille à Berlin. 25 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 25 23/09/11 18:18 LEVEL -1 Vo le t 3 Vija Celmins (p. 27) Björn Dahlem (p. 28) Conrad Shawcross (p. 7, p. 29) 26 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 26 23/09/11 18:18 Constellation – Uccello, 1983 Aquatinte, eau forte 69,2 x 58,7 cm Courtesy galerie McKee, New York Vija Celmins Vija Celmins, artiste américaine d’origine lettone, a bâti sa renommée dans le champ de l’hyperréalisme tout en sachant conserver son indépendance artistique. Depuis plus de quatre décennies, elle se consacre exclusivement à la gamme de nuances situées entre le noir et le blanc. Elle se sert de toutes les techniques iconographiques imaginables de la peinture, du dessin et des arts graphiques pour représenter des étendues marines et désertiques, mais aussi des séquences de ciel étoilé. Pour autant, ses œuvres d’une minutie extrême ne sont pas uniquement des réalités visuelles autonomes, autoréflexives, oscillant entre figuration et abstraction. Elles livrent aussi à l’observateur attentif leur processus de production. Notamment lorsqu’elles sont combinées à d’autres reproductions, tout aussi méticuleuses, de tableaux « étrangers », les œuvres de Vija Celmins soulèvent des questions de fond et de forme, entre autres sur les similarités structurelles, comme dans Constellation - Uccello (1983), ou sur les limites de l’explorable, comme dans Alliance (1982). Vija Celmins est née en 1938 à Riga. Elle vit et travaille à New York. 27 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 27 23/09/11 18:18 M-Zeit, 2010 Bois, horloges, décorations de Noël, encre de chine 280 x 70 x 70 cm Courtesy galerie Guido W. Baudach, Berlin © Photo : Roman März Björn Dahlem Les œuvres récentes de Björn Dahlem ont trait à la cosmologie et aux principes de la physique, comme par exemple à la « théorie M », une métathéorie encore à l’étude d’explication unifiée de tous les phénomènes physiques. Il bricole ainsi d’élégantes constructions à partir de matériaux simples et d’éléments récupérés, sculptures avec lesquelles il teste et revisite « les frontières entre vérité et croyance, science et art, pensée et forme » (Anne Ellgood). Pour Björn Dahlem, ses travaux tels que Schwarzes Loch (M-Sphären) (« Trou noir (Sphères M) », 2007), Milchstraße (« Voie lactée », 2009) ou Himmelsglobus (Das All) (« Voute céleste (L’univers) », 2009) ne sont pas la simple illustration d’idées scientifiques, mais plutôt des « paysages fantastiques » et des « habitats mentaux », dont le langage métaphorique matériel ou la poésie visuelle et conceptuelle peuvent susciter un sentiment d’étonnement et de merveilleux chez celui qui les observe. Björn Dahlem, est né en 1974 à Munich. Il vit et travaille à Berlin. 28 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 28 23/09/11 18:18 Slow Arc in a Cube IV, 2009 Système mécanique, lumière, acier, aluminium, moteurs 180 x 90 x 90 cm Courtesy de l’artiste et galerie Victoria Miro, Londres © Conrad Shawcross Conrad Shawcross L’installation Slow Arc in a Cube IV (2009) de Conrad Shawcross transcrit en sculpture un processus de connaissance scientifique. Lors d’une résidence d’étude au Science Museum à Londres, l’attention de l’artiste s’est portée sur une citation de la biochimiste Dorothy Hodgkin, qui déclarait à propos de ses longues - mais fructueuses - recherches sur la structure spatiale de la molécule d’insuline qu’elles s’apparentaient à la tentative de « déduire la structure d’un arbre uniquement à partir de son ombre ». Slow Arc in a Cube IV correspond dès lors à la prise de conscience de la part de l’artiste que « la réalité visible n’est qu’une miette de ce qui se passe vraiment », constat qu’il traduit en une construction dont les ombres projetées renvoient métaphoriquement à la réflexion de Dorothy Hodgkin ainsi qu’au célèbre mythe de la caverne de Platon, dont les habitants confondent la réalité et leur propre ombre. Eclairée par un faisceau lumineux unidimensionnel qui en révèle les deux, trois, voire quatre dimensions, l’installation de Conrad Shawcross propose la visualisation formelle de procédés de connaissance complexes. Conrad Shawcross est né en 1977 à Londres, où il vit et travaille. 29 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 29 23/09/11 18:18 LEVEL -1 Vo le t 4 Chris Burden (p. 17) León Ferrari (p. 31) Bodys Isek Kingelez (p. 32) Paul Laffoley (p. 33) Miguel Palma (p. 12) 30 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 30 23/09/11 18:18 Destino, 1982 Héliographie 70 x 100,4 cm Collection 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz Photo : Rémi Villaggi © Léon Ferrari León Ferrari León Ferrari est un des plus grands artistes sud-américains. Dans son œuvre polymorphe s’entrecroisent engagement politique et influences surréalistes ou conceptuelles. La série des Héliographies (1980-1982) a vu le jour alors que son pays se trouvait sous le joug d’une dictature militaire et qu’il vivait en exil forcé à São Paolo au Brésil. Aussi simples que des plans architecturaux reproductibles et pouvant être expédiés par la poste, ces multiples représentent une forme démocratique et anti-charismatique de l’art. À travers eux, selon les propres termes de León Ferrari, s’esquisse « l’architecture de la folie », surgit l’absurdité des sociétés modernes, « dans lesquelles il est nécessaire d’avoir une sorte de folie quotidienne pour que tout paraisse normal ». Les Héliographies, aux entrelacs évoquant les mandalas hypnotiques ou aux figures d’une stricte géométrie militaire, reflètent non seulement la manière dont León Ferrari percevait alors sa situation dans la métropole mais sont, par-delà, des symboles critiques de la société de masse moderne. León Ferrari est né en 1920 à Buenos Aires, où il vit et travaille. 31 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 31 23/09/11 18:18 New Manhattan (Manhattan City 3021), 2002 Technique mixte 205 x 300 x 208 cm C.A.A.C. - Collection Pigozzi, Genève Bodys Isek Kingelez L’artiste d’origine congolaise Bodys Isek Kingelez est connu depuis le début des années 1980 pour ses villes miniatures colorées construites à partir de matériaux pauvres tels que le papier, le carton ou le contreplaqué. Au fil du temps, ces univers fantastiques, dont le style emprunte aux courants architecturaux les plus divers, se sont développés au point de ressembler à de véritables mégalopoles : des utopies architecturales qui, par leur densité soigneusement orchestrée, défient les lois de la physique et interrogent les possibilités de « l’architecture réelle ». Maman Isek Mabo Bendele (2000) et New Manhattan (Manhattan City 3021) (2002) traduisent le souhait de l’artiste que « son art puisse faire avancer la science et contribuer à un monde meilleur ». Si la plus récente des deux œuvres a visiblement été conçue en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, l'autre substitue une vision onirique à la réalité quotidienne de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo en proie à une déliquescence urbaine et sociale avancée. Bodys Isek Kingelez est né en 1948 à Kimbembele Ihunga, République Démocratique du Congo. Il vit et travaille à Kinshasa. 32 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 32 23/09/11 18:18 Geochronmechane: The Time Machine from the Earth, 1990 Sérigraphie, retouches aux crayons de couleur 81,4 x 81,4 cm Courtesy Kent Fine Arts, New York © Paul Laffoley Paul Laffoley Paul Laffoley exprime généralement ses représentations de l’avenir de l’humanité dans des dessins et tableaux d’une grande complexité. Il y condense ses vastes connaissances scientifiques et ésotériques pour décrire des utopies visionnaires, qui, comme « celles de Léonard, ont 500 ans d’avance sur leur temps » (Paul Laffoley). Petit-fils d’architecte, il est le fils d’un médium membre d’une Église spiritualiste à Boston, qui « ne croyait pas à la pesanteur » (Linda Henderson). Paul Laffoley est lui-même devenu adepte d’une science mystique, qui voit dans l’invention de chimères botaniques destinées à créer des ensembles résidentiels végétaux une solution partielle aux problèmes de l’humanité du 21e siècle. Inspiré par les réflexions de Goethe sur le potentiel de la plante originelle, Paul Laffoley dessine Das Urpflanzehaus (1983-1995), la maison végétale originelle. Le temps constitue l’un des autres axes de ses recherches, notamment à travers la mise au point d’une machine à voyager dans le temps réellement fonctionnelle, comme dans Geochronmechane: The Time Machine from the Earth (1990), ou son développement architectural, avec Tesseract House (1978) présentés dans l’une des galeries du rez-de-chaussée. Paul Laffoley est né en 1940 à Cambridge, Massachusetts. Il vit et travaille à Boston. 33 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 33 23/09/11 18:18 34 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 34 23/09/11 18:18 ÉVÉNEMENT DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION CONFÉRENCE DE PAUL GRANJON Robots sexués, et après ? 17.01.2012, 18h30 En français Les installations et performances de Paul Granjon soulèvent des questions liées à ce qu’il nomme la co-évolution de l’humain et de la machine. Son travail s’inspire d’une part des progrès de la robotique et de l’intelligence artificielle et d’autre part d’une observation attentive de l’usage quotidien de technologies sophistiquées dans les sociétés contemporaines. Ses machines véhiculent, d’une façon tendant souvent vers l’absurde, des questions sur la dépendance technologique et le futur de l’humanité. Les Robots sexués furent exposés pour la première fois lors de la Biennale de Venise en 2005. Paul Granjon a depuis diversifié sa pratique artistique et construit bon nombre de robots et autres machines. Il présentera une sélection de travaux réalisés depuis 2007 ainsi que ses réflexions sur quelques récents développements techno-scientifiques. Paul Granjon, né à Lyon en 1967, vit et travaille à Cardiff. Il a participé en 2007 à l’exposition Tomorrow Now – when design meets science fiction au Mudam, et revient pour Mondes inventés, Mondes habités. 35 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 35 23/09/11 18:18 ŒUVRES DANS L’EXPOSITION David Altmejd The Vessel, 2011 Plexiglas®, chaîne, plâtre, bois, fil, peinture acrylique, résine et argile époxy, gel acrylique, quartz, pyrite, minéraux, adhésif, épingles 260 x 620 x 220 cm Courtesy de l’artiste et galerie Andrea Rosen, New York Alliance, 1982 Aquatinte, mezzotinto, pointe sèche 61 x 49,2 cm Courtesy galerie McKee, New York Untitled, 2006 Plâtre, peinture, cheveux synthétiques, paillettes 16 x 43 x 40 cm Collection privée, Téhéran Constellation – Uccello, 1983 Aquatinte, eau-forte 69,2 x 58,7 cm Courtesy galerie McKee, New York Untitled, 2004 Plâtre, résine, peinture, cheveux synthétiques, bijoux, paillettes 23,4 x 35,5 x 30,4 cm Collection privée, Londres Concentric Bearings A, 1984 Aquatinte, photogravure, pointe sèche 60,6 x 47 cm Courtesy galerie McKee, New York Untitled, 2002 Plâtre, résine acrylique, matériaux divers Ø 101 cm Collection Zabludowicz, Londres Björn Dahlem Schwarzes Loch (M-Sphären), 2007 Bois, lampes, ampoules, néon 360 x 730 x 540 cm Collection Saatchi, Londres Chris Burden Moonette n°5. The Twist, 1994 Mâchefer grillagé, béton teinté, collage d’objets en bois et plastique, modèles réduits 170 x 90 x 270 cm Collection MAC – musée d’art contemporain, Marseille Himmelsglobus (Das All), 2010 Bois, acier, cuivre, décorations de Noël, fiole, ampoule, cerises, laque 180 x 80 x 80 cm Courtesy galerie Fons Welters, Amsterdam Mexican Bridge, 1998-1999 35.000 éléments de Meccano®, bois 283 x 457 x 94 cm Collection Magasin 3 Stockholm Konsthall Kathedrale, 2009 Bois, aluminium, acier, ampoules, bocaux, vin rouge, truffes, vernis doré 190 x 60 x 60 cm Courtesy galerie Guido W. Baudach, Berlin The Frictionless Sled, 1983 Aluminium, métal, Plexiglas®, compresseur 94 x 645 x 11,5 cm Courtesy de l’artiste Avec la participation de la maison Breger de Gasperich Vija Celmins Concentric Bearings B, 1984 Aquatinte, pointe sèche, mezzotinto 44 x 36,8 cm Courtesy galerie McKee, New York Starfield, 2010 Mezzotinto 66,7 x 90,8 cm Courtesy galerie McKee, New York Milchstraße, 2009 Bois, acier, verre, cailloux, vernis doré 175 x 40 x 40 cm Courtesy galerie Guido W. Baudach, Berlin M-Zeit, 2010 Bois, horloges, décorations de Noël, encre de chine 280 x 70 x 70 cm Courtesy galerie Guido W. Baudach, Berlin León Ferrari Rua, 1980 Héliographie 107 x 272 cm Collection 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz Rond Point II, 1981 Héliographie 93 x 90 cm Collection 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz Double Reverse Galaxy - The Stars, 2005 Aquatinte, pointe sèche, eau-forte 66,7 x 90,8 cm Courtesy galerie McKee, New York 36 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 36 23/09/11 18:18 Passarela, 1981 Héliographie 78 x 100 cm Collection 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz Cruzamento, 1982 Héliographie 103,5 x 101 cm Collection 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz Destino, 1982 Héliographie 70 x 100,4 cm Collection 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Metz Vincent Ganivet Caténaires, 2009 Hourdis, bois, métal, sangles Courtesy de l’artiste Production Mudam Luxembourg Paul Granjon Robots sexués, 2005 Aluminium, nylon, moteurs électriques 50 x 50 x 50 cm chacun Courtesy de l’artiste Smartbot, 2005 Plexiglas®, moteurs électriques 35 x 35 x 20 cm Courtesy de l’artiste Machine à battement de cœur, 2006 Polypropylène, moteur électrique, bois, système électronique 40 x 35 x 30 cm et 10 x 10 x 10 cm Courtesy de l’artiste Theo Jansen The Great Pretender – Works of art by Theo Jansen, 2007 Film documentaire 17 min Courtesy de l’artiste Bodys Isek Kingelez Maman Isek Mabo Bendele, 2000 Technique mixte 110 x 120 x 120 cm Collection Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, Paris New Manhattan (Manhattan City 3021), 2002 Technique mixte 205 x 300 x 280 cm C.A.A.C. - Collection Pigozzi, Genève Paul Laffoley Geochronmechane: The Time Machine from the Earth, 1990 Sérigraphie, retouches aux crayons de couleur 81,4 x 81,4 cm Courtesy Kent Fine Arts, New York Tesseract House, 1978 Encre, Letraset sur panneau 129,5 x 83,8 cm Courtesy Kent Fine Arts, New York Das Urpflanzehaus, 1, 2, 3, 4 + 5, 6, 7, 8, 1983-1995 Encre de chine, lettrage, peinture acrylique sur panneau 72 x 94 cm chacun The Cartin Collection, Hartford Isa Melsheimer Garten für einen glücklosen Schatten, 2011 Échafaudage, Acrystal®, béton, bois, gouache sur papier, plantes, verre Courtesy de l’artiste Commande et Production Mudam Luxembourg Miguel Palma Carbono 14, 1998 Fer, aluminium, verre, terre, bois, moteur, PVC 300 x 300 x 220 cm Ministère de la Culture / Direction générale des Arts, Portugal Satellite, 2010 Trépied, dispositif rotatif, tour d’observation miniature 70 x 50 x 50 cm Collection privée, Portugal Gravity, 2006 Bois, globe terrestre, câbles en acier, miroirs, matériaux divers 60 x 60 x 60 cm Collection privée, Portugal Panamarenko Raven’s Variable Matrix, 2000 Moteur 8 CV, polycarbonate, aluminium, feutre 165 x 510 x 364 cm Collection Mianko, Belgique 37 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 37 23/09/11 18:18 Flying Wing (Propellerless Pedal Driven Pure Jet Aircraft, Type Anti-Induction), 1977 Polystyrène, plastique, papier japonais, bois, métal 109 x 325 x 282 cm Collection SMAK, Stedelijk Museum voor Aktuele Kunst, Gand Japanese Flying Pak 3, 2001 Moteur, cuir, plastique, fil de fer, caoutchouc, fil élastique 53,3 x 157,5 x 91,4 cm Courtesy galerie Jamar, Anvers Knikkebeen, 1994 Aluminium, cuir, moteur, batteries 170 x 110 x 210 cm Collection privée, Belgique Photographie couleur 100 x 135 cm Courtesy Mulier Mulier, Knokke-Le-Zoute Rugzakvlucht, 1985 Plastique, bois 187 x 110 x 110 cm Collection PMMK – Museum voor Moderne Kunst, Ostende Kingdom, 2000 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 120,6 x 104,4 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Making Rain, 1997 Impression sur tissu, encaustique 66,3 x 56,8 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Suspended Field, 2000 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 104,4 x 135,5 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Suspension, 1999 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 104,4 x 123,8 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Tethered Sky, 2005 Photogravure 68,5 x 78,7 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York The Navigator, 2001 Photogravure 66 x 76 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Robert & Shana ParkeHarrison Marks We Make, 2005 Photogravure 68,5 x 78,7 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Windmaker, 1997 Impression sur tissu, encaustique 54,6 x 66,3 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Passage, 2002 Photogravure 48,5 x 57,4 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Windwriting, 1998 Tirage argentique, acrylique, vernis 94 x 115,5 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Second Harvest, 1997 Impression sur tissu, encaustique 59 x 70 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Breathing Machine, 1998 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 100 x 78 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New Yorkk Cloudburst, 1998 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 75,5 x 97,4 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Da Vinci’s Wings, 1998 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 113,6 x 98 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Edison’s Light, 1998 Impression numérique sur panneau, acrylique, vernis 102 x 119,3 cm Courtesy galerie Jack Shainman, New York Nancy Rubins Table and Airplane Parts, 1990 Bois, aluminium, câbles 300 x 500 x 700 cm Collection Frac Bourgogne, Dijon Conrad Shawcross The Nervous Systems (Inverted), 2011 Aluminium, acier, bois, métal, cordes anorak multicolores, système mécanique Dimensions variables Courtesy de l’artiste et galerie Victoria Miro, Londres Commande et Production Mudam Luxembourg avec la collaboration de la galerie Victoria Miro, Londres Slow Arc in a Cube IV, 2009 Système mécanique, lumière, acier, aluminium, moteurs 180 x 90 x 90 cm Courtesy de l’artiste et galerie Victoria Miro, Londres 38 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 38 23/09/11 18:18 Roman Signer Action in Sedrun, 2010 Photographie couleur 122 x 122 cm © Photo : Michael Bodenman Courtesy galerie art concept, Paris Bed, 1996 Projection vidéo couleur, son 4 min 8 s Pilote : Armin Caspari Vidéo : Aleksandra Signer Courtesy de l’artiste Piaggio on Ski Jump, 2003 6 C-Prints 40 x 60 cm, 30 x 60 cm, 30 x 40 cm Collection privée, France Rocket, 1988 Film Super-8 numérisé, couleur, silencieux 54 s Caméra : Roman Signer Courtesy de l’artiste Smoke Ring, 1984 Film Super-8 numérisé, couleur, silencieux 2 min 20 s Caméra : Peter Liechti Courtesy de l’artiste Jan Švankmajer Leonardo’s Diary, 1972 Film, couleur, son 11 min Courtesy Kratky Film, Prague Cycle Masturbation Machines – The Mobile Ipsation Machine « Roman » (Ipsator – ER-F), 1972-73 Collage 66 x 51 cm Courtesy de l’artiste Avec le soutien de Athanor Ltd, Film production company Jaromir Kallista & Jan Švankmajer Cycle Masturbation Machines – The Mobile Ipsation Machine « DANA » (Ipsator – ER-M), 1972-73 Collage 51 x 66 cm Courtesy de l’artiste Avec le soutien de Athanor Ltd, Film production company Jaromir Kallista & Jan Švankmajer Cycle Masturbation Machines, 1972-73 Collage 66 x 51 cm Courtesy de l’artiste Avec le soutien de Athanor Ltd, Film production company Jaromir Kallista & Jan Švankmajer Smoke Ring, 1984 Film Super-8 numérisé, couleur, silencieux 1 min 24 s Caméra : Peter Liechti Courtesy de l’artiste Smoke Ring, 1983 Film Super-8 numérisé, couleur, silencieux 1 min 5 s Caméra : Roman Signer Courtesy de l’artiste Stromboli, 1992 Film Super-8 numérisé, couleur, silencieux 11 min 45 s Film : Stefan Rohner Courtesy de l’artiste Flight across the Rhine, 2001 Film Super-8 numérisé, couleur, son 1 min 25 s Caméra : Tomasz Rogowiec Film : Roman Signer Montage : Aleksandra Signer © Photo : Michael Bodenmann et B. Signer Courtesy de l’artiste Experiment in the Garage, 2004 Vidéo, couleur, son 1 min 40 s Vidéo : Aleksandra Signer Courtesy de l’artiste 39 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 39 23/09/11 18:18 LE MOT DU PARTENAIRE : KURT SALMON Kurt Salmon, issu de la fusion d’Ineum Consulting et de Kurt Salmon Associates en janvier 2011, a su se distinguer par son expertise locale, et désormais mondiale, comme une entreprise unique en son genre. Les domaines d’intervention de la nouvelle entité Kurt Salmon sont le conseil en stratégie, l’accompagnement des acquisitions ou des cessions, l’optimisation de la performance opérationnelle et la gestion des grands programmes de transformation des entreprises. Nous avons construit notre histoire en brossant un tableau singulier empreint d’excellence, d’audace et de diversité culturelle. Notre culture d’entreprise est bâtie autour de nos collaborateurs et de notre héritage profondément moderne, garants de notre dynamisme. Ainsi, notre engagement auprès du Mudam Luxembourg - Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean - s’est présenté comme une évidence. Pour notre première en matière de mécénat culturel, nous avons souhaité nous engager en faveur d’une exposition qui rime avec le quotidien de notre métier et qui véhicule des valeurs communes. En effet, Mondes inventés, Mondes habités est un savant mélange de singularité et de complexité. C’est une réflexion fondée sur l’espace que nous habitons et ses imperfections sur lesquelles ont travaillés notamment ingénieurs, penseurs et architectes. 40 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 40 23/09/11 18:18 Nous savons d’ores et déjà que l’exposition sera surprenante et innovante dans la lignée des précédentes expositions proposées par le Mudam. L’enthousiasme suscité sera le reflet d’une collaboration réussie. Cette initiative, débutée en 2011, se consolidera nous l’espérons dans les années à venir. Nous sommes fiers de nous être associés au Mudam Luxembourg et nous nous réjouissons de faire partager une année riche en créativité et technicité en matière d’art. Eric Crabie Partenaire 41 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 41 23/09/11 18:18 42 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 42 23/09/11 18:18 Cette brochure a été éditée à l’occasion de l’exposition : MONDES INVENTÉS, MONDES HABITÉS Mudam Luxembourg 08/10/2011 – 15/01/2012 Artistes : David Altmejd, Chris Burden, Vija Celmins, Björn Dahlem, León Ferrari, Vincent Ganivet, Paul Granjon, Theo Jansen, Bodys Isek Kingelez, Paul Laffoley, Isa Melsheimer, Miguel Palma, Panamarenko, Robert & Shana ParkeHarrison, Nancy Rubins, Conrad Shawcross, Roman Signer, Jan Švankmajer Commissaires : Marie-Noëlle Farcy, Clément Minighetti (Mudam) Partenaire de l’exposition : Textes : Marie-Noëlle Farcy, Clément Minighetti (p. 2-5), Markus Pilgram (p. 7-33) Traductions : Patrick Kremer (p. 7-8, p. 12, p. 14, p. 23-25, p. 29, p. 32), Valentine Meunier (p. 11, p. 13, p. 15-20, p. 27-28, p. 31, p. 33) Graphisme : Vincent Genco-Russo Coordination : Pascale Staes Mudam Logo : Ott+Stein, Oliver Peters © Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Mudam Luxembourg, 2011 Mudam Luxembourg Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean 3, Park Dräi Eechelen, L-1499 Luxembourg [email protected] / www.mudam.lu t +352 45 37 85 1, f +352 45 37 85 400 Heures d’ouverture Mercredi - vendredi : 11h - 20h. Samedi - lundi : 11h - 18 h. Fermé le mardi. Ouvertures exceptionnelles : 24/12/2011 & 31/12/2011 11h-15h Fermé 25/12/2011 & 01/01/2012 Mudam Direction : Enrico Lunghi Mudam Team : Pascal Aubert . Lisa Baldelli . Louis Bestgen . David Brognon . David Celli . Valerio D’Alimonte Véronique de Alzua . Cindy Einsweiler . Nadine Erpelding . Zuzana Fabianova . Marie-Noëlle Farcy . Lilian Feliz Irène Felten . Sandra Ferreira Fernandes . Stina Fisch . Christophe Gallois . Palmira Gomes . Danielle Gottal Thierry Gratien . Vincenzo Guitti . Henri Grun . Loréna Jarosz . Germain Kerschen . Henriette Larbière Laurence Le Gal . Arnaud Léger . Anna Loporcaro . Renato Luchini . Marc Lulling . Frédéric Maraud . Céline Merhand Bob Mersch . Mélanie Meyer . Clément Minighetti . Carole Miny . Alicia Nussbaum . Gilles Pegel . Caroline Pesch Markus Pilgram . Isabelle Piton . Laura Poggi . Boris Reiland . Florence Richard . Susana Rodrigues . Annick Spautz Pascale Staes . Danielle Stammet . Valérie Tholl . Magali Weirich . Sam Wirtz Mudam remercie Monsieur Jacques Santer, Ministre d’État Honoraire et président du conseil d’administration, ainsi que les membres du conseil d’administration de la Fondation L’ensemble des donateurs et des mécènes, et en particulier pour leur soutien exceptionnel The Leir Foundation . Climalux . Japan Tobacco International . Cargolux et également Kurt Salmon . Arendt & Medernach . PricewaterhouseCoopers . UniCredit Luxembourg . Deutsche Bank Luxembourg S.A. . Banque LBLux . EducDesign . A Fleur de Peau . Soludec S.A. . Dussmann Service Luxembourg . Vinci Park Services Luxembourg S.A. . Les Amis des Musées d’Art et d’Histoire Luxembourg Mudam est financé par le Ministère de la Culture MUDAM LUXEMBOURG mudaM 43 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 43 23/09/11 18:18 44 Miniguide_30_08_2011_FR_v4.indd 44 23/09/11 18:18