Hollywood Forever - Cho
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Hollywood Forever - Cho
Hollywood Forever Ivan Stanev Théâtre / Arts Visuels / Bulgarie / Allemagne COPRODUCTION LE-MAILLON En allemand et anglais, surtitré en français 24 + 25 + 26 + 27 novembre 2004 à 20h30 Maillon-Wacken © Klaus Rabien Rabien Renseignements / réservations : 03 88 27 61 81 [email protected] Le-Maillon 13 place André Maurois, BP 10, 67033 Strasbourg cedex 2 www.le-maillon.com Photos © Klaus Rabie Rabienn 1 Photos © Klaus Rabie Rabienn 2 Hollywood Forever / Ivan Stanev Distribution Hollywood Forever Mise en scène, texte, scénographie Ivan Stanev Vidéo Remco Schuurbiers, Ivan Stanev Interviews Rüdiger Schaper, assisté de Josephin Graf, Scardaneli, Hartmut Fischer, Martha Fessehatzion Décor Dany Hernandez Lumière, son, photo Remco Schuurbiers Costumes Louis B. Production Michael Soucek Avec Lulu Renate Regel, Ludmila Skripkina, Jeanette Spassova Geschwitz Renate Regel Franca A. Jeanette Spassova Jack the Ripper André Kudella, Clayton Nemrow Metteur en scène André Kudella Catya Sassoon Jeanette Spassova Monroe / danseuse mexicaine Edith Martinez ———————————— Coproduction Le-Maillon - Théâtre de Strasbourg / Hebbel Theater - Berlin / La Rose des Vents - Villeneuve d’Ascq Avec le soutien du Theaterhaus Gessnerallee - Zürich Durée : 2h 3 Hollywood Forever / Ivan Stanev Présentation ANNONCE PREMIÈRE DANS ZITTY 29-04-2004 BIMENSUEL Il existe un livre d’Ivan Stanev qui s’intitule Post-scriptum. On y trouve des photos énigmatiques de paysages verglacés à côté de poèmes tout aussi énigmatiques : Mit schwarzen Geburtsflecken kam Eure Menschheit zur Welt (C’est avec des tâches de naissance noires que Votre humanité est venue au monde). Peut-être que ces mots nous éclairent sur ce que recherche Stanev depuis des années dans ses mises en scènes : donner de l’espace à l’indicible, l’effroyable, la mort. Jamais en tout cas, il n’a donné dans ce qu’on appelle le divertissement. Son nouveau travail évoque la mort de la comédienne Franca Kastein, le décès d’Helmut Newton ainsi que l’histoire du « cannibale de Rotenburg » (Jack l’Eventreur). Lulu – à la fois vamp, objet de désir, femme de pouvoir et Lolita – ne mourra pas ce soir ! Elle part avec Jack l’Eventreur, un riche Américain, à Hollywood pour devenir star de cinéma. La traversée sur le paquebot de luxe « Titanic » est interminable mais on finit par bien s’amuser. A peine arrivée à Beverly Hills, l’insolente garce reçoit une invitation pour le grand événement de l’année : Dia de los Muertos, une fête sans pareille dans le célèbre et inquiétant Hollywood Forever Cemetery. Mot de passe : Killing me softly ! Dress Code : White Zombie ! Hollywood Forever Cimetery La dernière demeure des immortels d’Hollywood La pièce Hollywood Forever tire son titre d’un cimetière Hollywood Forever Cimetery à Los Angeles, où toutes les stars de cinéma sont enterrées. Ce cimetière est absolument unique, non seulement parce que de nombreuses célébrités y sont enterrées, mais parce que nous proposons également des services particuliers comme aucun autre cimetière au monde ! Notre chapelle, par exemple, est aménagée de façon à pouvoir retransmettre en direct et au niveau international les hommages qui sont faits à la mémoire d’une vie. Il nous est ainsi possible d’associer à la cérémonie les familles et les amis du monde entier qui ne peuvent pas se rendre sur les lieux. Qu’il s’agisse de notre théâtre consacré à la mémoire des vies passées, de la chapelle reliée à l’internet ou des monuments dédiés aux célébrités – Hollywood Forever Cemetery n’est pas un cimetière comme les autres. Nous pensons qu’il est grand temps que les cimetières proposent plus qu’un simple nom gravé dans la pierre avec une date. C’est pourquoi le cimetière Hollywood Forever cherche à rassembler « les archives de la vie » avec des milliers d’histoires mémorables interactives, sous forme de clips vidéo, de photos, de mots écrits ou prononcés. Nous croyons que la vie de chaque individu mérite d’être connue et conservée pour les générations à venir. Nos spécialistes qui sont des biographes professionnels vous aideront à rassembler des photos, des films, des enregistrements audios et des documents qui pourront être conservés de manière durable dans notre théâtre unique en son genre et dédié à la mémoire des vies passées. Des familles du monde entier peuvent ainsi créer des « mémoires de vies éternelles ». Certaines sont simples et ne contiennent que quelques photos ou textes. D’autres sont des archives familiales gigantesques contenant des centaines de photos, de clips vidéos ou d’enregistrements audios. Chacune de ces « mémoires de vies éternelles » est une partie de notre collection permanente, soutenue par les fonds de la fondation Eternité. IVAN STANEV • METTEUR EN SCÈNE 4 Hollywood Forever / Ivan Stanev Biographie Né en 1959 à Varna en Bulgarie, auteur, metteur en scène. Stanev a été élevé dans deux langues et fréquenta un internat allemand. Il écrit depuis son enfance des textes lyriques, de la prose, des pièces de théâtre et des traités d’esthétisme, qui ne purent jamais être publiés en Bulgarie. De 1978 à 1980, il fit son service militaire et étudia ensuite la mise en scène à l’Ecole Supérieure de Dramaturgie, de Mise en Scène et des Sciences du Théâtre à Sofia. Il étudia parallèlement la philosophie. En 1984, il est engagé comme metteur en scène dans la province de Lowetsch où il présente les premières mises en scène de ses travaux sur Gozzi, Tchekhov, Kroetz entre autres. Ces représentations lui valent en 1985 une interdiction professionnelle. Stanev écrit ensuite une dissertation philosophique « l’excès et le dépassement des limites » ; il traduit Heiner Müller, Rilke, Horvath et Adorno. En 1986, il met en scène son adaptation de Woyzeck sous le titre La Plaie Woyzeck - description d’un tableau au Théâtre National de Sofia, avec lequel il fut invité en 1988 à Berlin, où il vit depuis. Il a travaillé au Studiotheater de Munich et a mis en scène pour le Hebbel Theater à Berlin plusieurs de ses pièces en coproduction internationale. En 1993 sort Lapsus Linguae – Pièces de théâtre, Paralysie théorique, Chants ontologiques. Stanev écrit depuis 1988 en langue allemande. Mises en scènes entre autres : 1991 Rime et Châtiment (I. Stanev), Hebbeltheater, Berlin 1991 Hermaphroditus 1992 Petit frère et petite sœur (I. Stanev), Podewil ,Berlin 1995 La Mouette (A. Tchekhov), Volksbühne, Berlin Sprechen – Schweigen (E. Ionesco, L. Wittgenstein), Podewil, Berlin L’Histoire de l’œil (George Bataille), Théâtre de la Manufacture, Nancy Dom Juan au Kimpelnest, Sophiensaele, Berlin Le Bleu du ciel, George Bataille, Sophiensaele, Berlin 5 Hollywood Forever / Ivan Stanev Stanev LORSQUE QUE LES ZOMBIS FONT LA FÊTE Un extrémiste du théâtre : Ivan Stanev met en scène au Hebbel am Ufer une pièce sur Lulu, Hollywood et le destin tragique des comédiennes. de Peter Laudenbach, 25.04.2004 Il n’est pas si difficile que cela d’accéder à Hollywood dans la sphère des stars et de leur ressembler un peu. On doit simplement être prêt à dépenser quelques centaines de dollars. Et on doit être mort. Dans un cimetière californien au joli nom de Hollywood Forever Cemetery, il n’y a pas que les dieux et les déesses du film muet qui ont trouvé leur dernier repos : tout simple mortel peut également s’y faire enterrer. Dans sa tombe est installé un écran tactile ; qu’un visiteur le touche et y apparaissent des scènes de vie et les adieux de la personne décédée. La théorie de Warhol selon laquelle chacun peut être star pendant 15 minutes s’avère ici bien modeste : qu’est-ce qu’un quart d’heure comparé à l’éternité ? Le culte séculaire de la mort se fond avec les techniques glamour de l’industrie culturelle et soudain l’éclat des stars d’Hollywood devient presque morbide. « L’industrie du film transforme les hommes en images : ce sont des zombis, des non-morts qui ne sont ni vivants ni morts » déclare le metteur en scène Ivan Stanev, à la fois fasciné et repoussé par ce procédé ambivalant. C’est typique de Stanev, bulgare d’origine, mais vivant à Berlin, qu’il soit tombé, dans le cadre des recherches pour sa nouvelle pièce, sur ce cimetière d’Hollywood. Les pièces de Stanev sont des « machines à associations » dans lesquelles rituels archaïques et modernité, trash et philosophie, sont assemblés sans raison apparente. Sa dernière mise en scène par exemple, Luxor Las Vegas présentée dans les Sophiensälen à Berlin mélangeait Nofrete, Las Vegas, Niklas Luhmann, des employés drogués à la cocaïne, et la fin du monde lors d’un cocktail, déconcertant, mais avec un long effet continu de bourdonnement. Dans ses précédentes créations, Stanev explorait ce qu’il se passe lorsque l’on confronte le bar malfammé nommé « le nid des mineurs » et les stripteaseuses du « Kit Kat Club » avec des fragments de théories du marquis de Sade ou encore, comment se comporte ensemble Bataille, Wittgenstein, Artaud, la star du porno Sylvia Rauch et les fresques d’une villa romaine. Ca a l’air fatiguant mais c’est la plupart du temps plutôt marrant. Stanev affirme : « Si le théâtre est déjà une "fête pour les morts", il faut au moins que la fête des morts soit sexy, agréable et excessive ». Stanev, la quarantaine et très charmant, est un outsider professionnel. Ses pièces affectionnent en particulier le milieu underground, dans les Sophiensälen ou encore au Hebbel am Ufer. Il lui est arrivé une seule fois de mettre en scène un « grand théâtre » à la Volksbühne. Mais même pour la Volksbühne son style est trop violent, atypique et ce fut un flop. Aujourd’hui Stanev déclare : « Les Staatstheater (théâtres d’état) sont des institutions débiles de fous et le médecin-chef impose le diagnostique du marché. Le théâtre fonctionne sans perturbation comme pour le service d’une pizza ». Cela semble un peu amer, c’est seulement un peu sarcastique, comme la raillerie de l’anarchiste qui voit partout des employés de bureau. Stanev a bénéficié après sa première apparition à Berlin de toutes les conditions favorables pour faire une grande carrière. Alors qu’en hiver 1988 Berlin-Ouest fêtait Heiner Müller lors d’un festival de théâtre, Stanev présenta au Hebbel sa mise en scène de La plaie Woyzeck : le spectacle du régisseur bulgare alors inconnu fut un choc et la découverte d’un talent. Stanev est resté à Berlin après cette première et il habita un moment chez Heiner Müller. Et bien qu’il jouisse entre-temps d’une réputation d’artiste underground, il reste encore aujourd’hui un élément étrangé à l’organisation culturelle de la ville. Cet état des choses n’est pas uniquement lié à ses origines et aux moments excessifs de son théâtre mais surtout à l’art avec lequel il incorpore dans ses mises en scène une étourdissante variété de théories, de lectures, et de bribes philosophiques. « Les livres ont été en Bulgarie ma première drogue » affirme-t-il à propos de ce désir de « construction de pensée ». Je devais comme tous partir deux années pour l’armée. J’ai pu le supporter seulement parce qu’en deuxième année j’ai lu tout Kant. Contre le système contraint et fermé de l’armée ne pouvait répondre qu’un autre système de pensée fermée. » 6