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Art & Design
Studio Job, sculpteurs avant tout ?
Ron Gilad, créateur hybride
+ 1,55 % DE
DIFFUSION TOTALE OJD
EN 2014
85 837 EXEMPLAIRES
PAR NUMÉRO
(DSH OJD 2014)
Art & Déco
7 intérieurs
de collectionneurs
et d’artistes
Shopping à la Jeff Koons
Moroso-Abramovic,
l’école de la performance
Art & People
Les stars de l’art 2015
16 personnalités qui comptent
Art & Trips
Abu Dhabi mise sur la culture
Week-end arty à Dubaï
Marfa, l’art en plein désert
N ° 1 1 4 - M a r s - Av r i l 2 0 1 5 - 5 , 5 0 €
M 01469 - 114 - F: 5,50 E - RD
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Au cœur d’une cour typiquement parisienne et
en off de la dernière FIAC, l’appartement des
collectionneurs Marie et Pierre-Henri Chauveau
a accueilli grandes signatures et talents
émergents de la création contemporaine : une
exposition éphémère orchestrée sous la
baguette de Nadia Candet, fondatrice de
l’événement « Private Choice ».
Texte Virginie Seguin / Photos Didier Delmas
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Page de gauche Nadia
Candet au cœur de
l’anamorphose de Felice
Varini, réalisée in situ
pour « Private Choice ».
Lampe Potence de Jean
Prouvé (Vitra).
Ci-contre L’installation
Threesome Where de
Didier Faustino (galerie
Michel Rein) se dresse sur
le tapis Ici de Claude
Closky (Chevalier Edition).
Suspension Birdie (Ingo
Maurer). Au-dessus de la
cheminée, James Turrell,
évolution 2 de Nicolas
Delprat (galerie Odile
Ouizeman).
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our sa seconde participation au « Parcours VIP » de la FIAC en octobre dernier,
Nadia Candet a investi un appartement habité à l’année. La première édition de
son « Private Choice », en 2013, s’était déroulée à l’atelier Rouart, refuge pari-
sien du peintre Ernest Rouart (1874-1942). Cette fois, l’écrin de son exposition éphémère
bénéficie d’un vrai (!) décor. Bibliothèque, cheminée, escalier de Le Corbusier et baignoire
participent à la scénographie des nombreuses créations de designers et plasticiens que la
collectionneuse a sélectionnées avec la complicité de la coordinatrice Albane Menoret et
de l’historien d’art Thomas Kesteloot.
Dès l’entrée, au sommet de l’escalier, le ton est donné avec une œuvre créée spécialement
pour le site : trois becs de toucans profilés, une proposition du jeune artiste Florian Viel.
Dans le couloir, c’est Felice Varini qui s’est emparé de l’espace avec non loin de lui « Pavillon nomade II » des architectes Jakob + MacFarlane. D’autres surprises vous attendent, à l’instar de Super Ghost Mirror du designer Olivier Sidet, un miroir réfléchissant
tout sauf celui qui s’y mire, avant même de découvrir la vaste pièce principale, les salons,
et la salle de bains dotée d’un projecteur vidéo.
Page de gauche Sur une console
de Jérôme Abel Seguin, la lampe
Up is down de David Pergier
côtoie les vases en cristal de
l’architecte Zaha Hadid (Lalique)
et entre en résonance avec les
Bright Cells d’Hitomi Uchikura.
Tapis Confluence de Noé
Duchaufour-Lawrance (Chevalier
Édition). 1/ Au mur, néons Work
n° 365 : Katharina de Nøne Futbol
Club, série de pots rouges
Dustcollectors de Sebastiaan
Straasma posée sur des socles
de Sarngsan Na Soontorn
(Prempracha). Fauteuil de Sacha
Walckhoff (galerie Gosserez)
et table basse de Stéphane
Ducatteau. 2/ Une peinture de
Piotr Makowski (galerie Antoine
Levi) surplombe la console
Boboolo (XO) de Philippe Starck
sur laquelle reposent deux
créations de Marco Maggi (Josée
Bienvenu Gallery, New York).
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Sculptures, vidéos d’artistes, aquarelles de Rebecca Bournigault, vases de l’architecte Zaha
Hadid (Lalique), néons de Nøne Futbol Club, pouf détournant la fameuse boîte Brillo
de Warhol, ici, même le collier de madame est signé d’un designer, François Azambourg,
en l’occurrence pour la galerie parisienne Minimasterpiece. Pas un recoin sans œuvre.
Sans dogme ni thème, la mise en scène de plus d’une cinquantaine d’artistes est pourtant
fort réussie, car tous se sont prêtés au jeu. Leur chef d’orchestre, Nadia Candet, signe un
hymne à la création contemporaine : « J’aime mélanger les genres, confronter les générations. » Et jouer avec les matériaux. En écho à l’original plafonnier en cuir d’Andrée
Putman, la grappe de douze ballons suspendue au mur de Dario Escobar, « Observe &
Reverse », fonctionne à merveille. Du bois massif pour la longue console importée par
Jérôme Abel Seguin, de l’acier pour la table basse signée Stéphane Ducatteau, de la terre
pour les céramiques dessinées par Victoria Wilmotte ou de la résine colorée pour les
énormes vases Dustcollectors de Sebastiaan Straasma, tous nos sens sont sollicités.
Jusqu’à l’odorat, agréablement bercé par les fragrances des bougies parfumées Diptyque.
Une invitation à la rêverie, que l’on n’imagine pas ailleurs qu’assis dans l’installation de
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1/ Au premier plan, pouf
cube des architectes
Jakob + MacFarlane (édité
par Quinze & Milan pour le
Centre Pompidou). Au sol,
photographie de Joakim
Eneroth (School Gallery).
Posée sur le meuble, lampe
de Guillaume Delvigne
(Tools Gallery). 2/ Banc et
tabouret de Valentin
Loellmann (Galerie
Gosserez). 3/ Sous la
peinture de Piotr Makowski,
le vide-poche d’Olivier
Peyricot voisine le diffuseur
de parfum d’intérieur
Diptyque. Sur la table de la
salle à manger, Apple China
et Mickey China de Li
Lihong.
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1/ L’applique de Serge Mouille illumine des œuvres de Jens Wolf. 2/ Lampe de Florence Doléac et
tableaux d’Augustin Steyer au-dessus d’une enfilade vintage. 3/ Dans l’entrée, Toucan de Florian Viel.
Didier Faustino : Threesome Where, un ensemble de trois fauteuils doubles qui trônent
sur un tapis de Claude Closky, aux côtés d’un escalier dessiné par Le Corbusier. Lorsque
Nadia Candet ne trouve pas précisément l’objet convoité, elle n’hésite pas à passer commande, comme elle l’a fait auprès de David Pergier pour la lampe Up is down faite de
modules en porcelaine de Limoges unis par des billes transparentes.
Du centre de la France, où ont été fabriquées ces « bulles » de porcelaine, à l’Inde, avec
l’artiste Shilpa Gupta, en passant par la Norvège avec Olve Sande ou encore l’Uruguay
avec Marco Maggi, qui représentera le pavillon de l’Uruguay lors de la Biennale de Venise 2015, on est ici convié à un véritable tour du monde cosmopolite. Pas d’idéologie,
seul compte l’émerveillement propre à un cabinet de curiosités version XXIe siècle. Et l’alchimie opère, peut-être aussi parce qu’à cette adresse est né Georges Méliès, un grand
homme de cinéma.
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