expo-dossier artistique ecriture d`eau
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DOSSIER ARTISTIQUE «Richard Ballarian» Richard Ballarian http://richardballarian.com/ Né en 1928 à Pittsford, vit à Paris. Photographe de mode américain d’origine arménienne, Richard Ballarian a travaillé pour les plus grands magazines, Vogue, Harper’s Bazaar, Madame Figaro, Marie-Claire, Elle, mais aussi pour des maisons et marques prestigieuses : Christian Dior, Givenchy, Valentino, L’Oréal... Parallèlement à cette activité, l’artiste a développé un langage personnel dans ses recherches artistiques à partir des années soixante-dix. Du Polaroïd spontané à la série Urban Man, dont le rendu proche de la peinture est obtenu après un long travail sur les procédés chimiques dans la chambre noire, en passant par ses séries plus intimistes comme ses réflexions sur l’eau et les végétaux, Richard dévoile un travail artistique qui s’attache à une vision délibérément poétique du réel . Son goût de l’expérimentation s’allie à la singularité de son regard pour sublimer chacun de ses sujets . Présentation de l’artiste Water «Abstractions» «Couteaux et fourchettes» «Vasques» et «carafes» Nature morte «Fleurs» «Arbres» «Palmiers» Photomontages «Architecture» «Métal» «Diamonds» Urban «Urban man» «Urban car» Polaroids Fashion Biographie 1 Nature Morte Une autre série est consacrée aux végétaux, aux fleurs, aux arbres, aux fruits et aux plantes séchées. Cette série de Richard Ballarian insiste sur le côté éphémère et fragile de ses sujets, arbres nus pétrifiés par le froid hivernal, fleurs citadines disposées en bouquet telles des danseuses graciles qui semblent osciller sous l’objectif de l’artiste. De son travail sur les plantes naissent Les Abstractions, végétaux séchés entrelacés dont l’esthétisme évoque les toiles des expressionnistes américains comme celles de Jackson Pollock. Mélange de graine - 1976 épreuve gélatino-argentique 2 Trapéziste- 1976 épreuve gélatino-argentique Beauté- 1976 épreuve gélatino-argentique Photomontages Les photomontages sont le résultat de ses réflexions sur l’architecture commencées en 1980. L’artiste transforme, « déconstruit », afin de créer un nouvel espace chargé d’une dimension émotionnelle. Si l’essentiel de ses recherches photographiques est centré sur Paris et ses citoyens, ses collages puisent leur inspiration dans ses voyages, une église en Italie, le Louvre à Paris, une place en Espagne, la gare TGV Saint-Exupéry à Lyon... « Dans le photomontage du château de Chambord, j’ai réorganisé l’espace et joué avec les symboles, pour transposer le tout en une nouvelle réalité. C’est ce glissement de la réalité qui est la clé de la réussite. » Il place le spectateur au centre d’un univers poétique et onirique. Dans la série Métal, Richard Ballarian réfléchit sur l’esthétisme des ponts et de l’architecture industrielle (usines sidérurgiques de la Sarre). Il repense ses constructions et nous dévoile à travers ses montages leur beauté intrinsèque. Avec la série Diamonds, Richard Ballarian pousse son imaginaire au bout de la représentation logique. Ces œuvres au rendu géométrique sont le résultat d’une recherche de recomposition à partir de clichés de signalétique urbaine. Architecture Salle d’attente du paradis - Lyon Photomontage , 1996 Cathédrale de Sienne - Italie Photomontage , 2004 3 Métal Fasciné par la dimension urbaine de la modernité, le photographe Richard Ballarian réfléchit sur l’esthétisme de l’architecture industrielle des usines sidérurgiques de Völklingen en Sarre et du Centre Pompidou avec la série «Métal» Dans cette série les structures métalliques sont recomposées en miroir. Par cet artifice Richard Ballarian crée une nouvelle ordonnance, il en résume une vision onirique parfois inquiétante. Ces oeuvres rapellent parfois l’univers totalitaire terrifiant, voire concentrationnaire de Moloch broyant les hommes, de Métropolis de Fritz Lang ou l’atmosphère cauchemardesque de Big Brother de George Orwell. Il met en lumière le caractère hybride d’un monde où les réseaux de tuyaux, anatomies métalliques, suscitent un foisonnement d’analyses possibles. Le spectateur est placé au centre d’une curieuse machinerie que le photographe laisse le spectateur libre d’interpréter. Un concept hérité de Marcel Duchamp : «Le regardeur» crée l’oeuvre autant que l’artiste . Moulin d’acier - Völklingen Métal , 1996 épreuve gélatino-argentique 4 Lance-roquette - Völklingen Métal , 1996 épreuve gélatino-argentique Urban De sa rencontre avec la ville lumière au milieu des années soixante-dix naît le désir de se consacrer à la photographie artistique. « C’est Paris, la ville, ses citoyens, qui m’a donné envie de commencer ce travail », aime-t-il dire. Quels que soient le format et le langage choisis, la ville reste le sujet principal de son œuvre. Paris et ses habitants semblent transposés dans une autre réalité. Les personnages se muent en silhouettes désincarnées, intemporelles, qui évoluent dans une cité dématérialisée. Qui est cet homme qui marche, qui sont ces étudiants après leurs cours ? Des âmes errantes, des bras, des jambes, c’est au public de construire leur histoire, leur passé, leur devenir. Ces photos ont le pouvoir de susciter un dialogue entre le spectateur et l’œuvre d’art. Ses personnages évoquent la solitude des grandes villes et les écrits d’Alfred Döblin, de John Dos Passos ou de Robert Musil. «Les Braqueurs de banques» ne sont que des hommes dans une voiture. Le travail précis de l’artiste leur donne une dimension énigmatique. Cette photo de la série Urban Car est celle qui lui a donné le plus de travail : « Il m’a fallu dix, peutêtre quinze pellicules pour réussir cette image. J’ai passé plusieurs nuits sur la place de la Bastille à photographier des voitures jusqu’à avoir la bonne. La voiture va quelque part, mais on ne sait pas où, ni ce que ses passagers sont en train de dire, de faire. Ils pourraient être des braqueurs de banque. La part de mystère est bien là. Cette photo illustre la balance entre spontanéité et travail sur le long terme. Si les scènes sont spontanées, la prise de vue ne l’est pas. » Cette série est le résultat d’un long processus de recherches chimiques dans sa chambre noire : « L’expérimentation prend une grande part dans le travail et je crois que mes études de physique ont développé chez moi un amour de cette recherche. » Il introduit le facteur du hasard. La prise de risque, l’aventure, l’incertitude et l’accident font désormais partie du processus créateur. Des roses pâles, des verts tendres, des beiges et du marron sépia viennent sublimer le noir et blanc. Ses expériences témoignent de sa quête de la nouveauté. Son œuvre photographique évoque alors la peinture et nous rappelle la calligraphie (Gens traversant les Champs-Elysées) ou Alberto Giacometti (L’homme qui marche). Urban Man L’homme qui marche - Paris , 1992 épreuve gélatino-argentique 5 Personnes traversant les Champs Elysées - Paris , 1988 épreuve gélatino-argentique Urban Car Voiture en pleine vitesse - Urban car , 1987 épreuve gélatino-argentique 6 Les braqueurs de banque - Paris, 2001 épreuve gélatino-argentique Polaroïds Ces œuvres fragiles et uniques s’inscrivent dans le renouveau de la photographie contemporaine. Ses Polaroïds font la liaison entre la mode et le langage intime de la recherche artistique. Ce sont de vrais instantanés, sans mise en scène préalable: manifestations vues de sa fenêtre, morceau de trottoir, intérieurs, vases, lampes... À la manière d’un impressionniste, il saisit un lieu dans l’instant. (Rue de Rennes en hiver, Rue de Rennes la nuit). Dans ces travaux, la lumière joue un rôle prépondérant. Il la capte, l’analyse, parfois la recompose : « Tous mes essais de lumière étaient testés au Polaroïd, comme la plupart de mes Rue de Rennes sous la neige - Paris, Polaroïd confrères d’ailleurs. J’attachais une grande valeur à ces Polaroïds. J’en ai fait des centaines, et j’ai gardé ceux que j’estime avoir une vraie valeur émotionnelle, esthétique et historique. » Florian - Polaroïd, 1976 «Café Florian est le plus ancien café d’europe, café mythique de Venise.» Croix - Polaroïd, 1976 7 Fashion «Ce qui est fantastique avec les photos de mode, c’est la complicité que le photographe arrive à nouer avec son modèle.» Richard Ballarian «Ballarian c’est Blow-up ressuscité avec en plus la réalité des images qui existent vraiment.» Untitled , 1978 épreuve gélatino-argentique 8 Grace Jones, 1966-NY (haut et bas) 1976-Paris (centrale) Ektachromes Biographie de l’artiste 9 Né d’un père arménien et d’une mère écossaise en 1928 à Pittsford, banlieue de Rochester dans l’État de New York. Enfant, habitant à quelques encablures de l’usine Kodak de Rochester, il est plongé dans l’atmosphère de la photographie. Dès l’age de quinze ans, Richard Ballarian passionné, installe sa chambre noire sous l’escalier de sa maison pour développer ses photographies. Après avoir obtenu une licence de physique à l’université de Rochester, il effectue son service militaire dans la Marine où il réalise des reportages photographiques. En 1956, il choisit les Beaux-Arts à l’Art Center School de Los Angeles en Californie, pour étudier le photojournalisme. Installé à New York, Richard Ballarian débute sa carrière en photographiant des mannequins pour leurs books et en réalisant des portraits d’artistes et de personnalités diverses. C’est en assistant un photographe new-yorkais qu’il saisit sa première opportunité. Ses photos paraissent alors dans un magazine de mode pour les jeunes, Ingénue du groupe Dell. Gentlemen Quaterly (GQ) lui donne la chance d’ouvrir sa carrière à l’international en lui proposant un reportage à Hong Kong. Ces photos remportent un vif succès. En 1966, l’artiste ouvre son propre studio à Manhattan et shoote pour des magazines tels que Women’s Wear Daily, Seventeen, Bride’s, Lady’s Home Journal, GQ… Pendant cette période, la découverte du livre de photos Diary of a Century de Jacques Henri Lartigue suscite chez lui une prise de conscience et le pousse à réfléchir différemment sur ses pratiques. En 1973, le photographe découvre Paris. À son retour à New York, Peter Knapp, directeur artistique de Elle France, l’appelle et lui propose un contrat. Doté d’une mission et séduit par la ville de lumière, il décide de s’y installer en 1974. Il signe à partir de cette époque ses photos sous le nom de Dick Ballarian, notamment pour Elle et Jardin des Modes. Richard Ballarian se consacre à la photo de mode et de beauté jusque dans les années 1990. Il collabore avec les magazines les plus prestigieux de France, Elle, Marie-Claire, Vogue Paris, Madame Figaro, Jardin des Modes, Femme, Depeche Mode… mais aussi du internationales, Burda, Harper’s Bazaar et Vogue Allemagne, Italie et États-Unis… L’Oréal, Givenchy, Christian Dior, Georges Rech, Valentino… le choisissent pour réaliser leurs publicités, en collaboration depuis 1983 avec son Agent à Paris, Joël Eskimo. Portraitiste, il immortalise des stars et des personnalités telles que Brooke Shields, Charlotte Rampling, Farah Fawcett, Joan Severance, Grace Jones, Andrée Putman, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Claude Chabrol… À partir de l’année 1994, Richard Ballarian commence une longue série de collages sur le thème de l’architecture : le pont de Queensboro à la 59e rue à New York, les moulins métalliques de la Sarre, les pyramides du Louvre, les ruines grecques en Sicile, etc. De 1997 à 2003, il retravaille des photos dans son laboratoire, installé dans son appartement. C’est là qu’est née la série Urban Man : les gens de la rue de Rennes, des Champs-Élysées. Il décide alors de ne se consacrer qu’à son travail artistique. En janvier et en mars 2000, l’artiste voyage en Égypte. Urban Car, une nouvelle série, voit le jour en 2001. Les recherches de Sigmar Polke sur les superpositions inspirent son travail. Anselm Kiefer l’influence également. Il développe, depuis 1995, sur un papier argentique qu’il ramène de New York, qui permet grâce un traitement spécifique de trempage et de lavages successifs de jouer avec le noir et blanc, en l’animant de nuances d’ocres. C’est avec ce même papier qu’il réalise ensuite des tirages uniques de ses deux séries Urban. La liberté, le hasard, la création sont toujours les moteurs de son œuvre. 10 À 87 ans, il vit toujours à Paris, dans son appartement-atelier au fond d’une cour fleurie du Marais.
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