UN VENT DES 60`S - Daily-Rock

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UN VENT DES 60`S - Daily-Rock
TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE
Daily Rock
GRATUIT
FÉVRIER
2014
73
www.daily-rock.com
Les concerts
2 – 3
• Coilguns
•
Les interviews
4 – 7
• Steven Wilson
• The Fratellis
• Imperial State Electric
• Noï
• Patrick Bishop
•
• Apocalyptica
Le calendrier
8 – 9
Les dossiers
TEMPLES
10 – 11
UN VENT DES 60'S
• Plein le culte
•
Les chroniques
13 – 15
• Petrol Patrol
• Widdershins
• Solstafir
Les nouveaux venus de la
scène psychédélique anglosaxonne débarquent à
Lausanne. Occasion en or
pour une rencontrer faceà-face.
•
• Nashville Pussy
• Benighted
édito
Rockeuses, Rockeurs
Loin des préoccupations des humoristes et
présidents français, nous repartons sur les routes
plein d’espoir pour l’année 2014. Entre les
dinosaures toujours aussi prompts et vigousses
malgré leurs nombreuses décennies dans les
guiboles (Springsteen) et les gamins pré-pubères
(Temples), entre les confirmés (Mogwai), les
confirmant (Warpaint) et les revenants (The
President Of The United States Of America), on
risque d'avoir de belles surprises... ou pas. Mais
2014 ça sera bien au moins pour une chose, la
retraite musicale prématurée de Justin Bieber.
Mais 2014 ça sera bien
au moins pour une chose,
la retraite musicale
prématurée de Justin
Bieber.
Mais passons car un sujet bien plus préoccupant
s'est dessiné devant nos yeux incrédules de fans
ces dernières années : le portable aux concerts !
Qui n'a jamais été confronté à une forêt de petits
objets lumineux identifiés en plein milieu de son
concert préféré? ! Qui n'a jamais vu son voisin
précipiter sa main dans sa poche pour faire
écouter à sa dulcinée absente le tube du groupe
en face de lui ? (qui au bout du fil entendra
invariablement un brouhaha indéfinissable) Et
comment est-on censé appeler ce phénomène ?
Du live mais pas trop, du geek live, du live en
différé ? Toujours est-il que pour les vieux cons
que nous sommes et qui n'avions à l'époque que
notre roublardise (oui c'est un mot de vieux) pour
faire entrer péniblement un appareil photo et en
voler quelques-unes, tout ça semble surréaliste.
Pourquoi voir un concert plein pot quand on peut
le visionner à travers un minuscule écran, debout,
bousculés par des cons qui pogotent bêtement et
vous marchent inexorablement sur les pieds. Et la
vrai questions est : à quoi ça sert ? Les visionner
à la maison ? Ça serait un peu comme mettre
son écran de portable devant sa télé pendant la
rediffusion d'un concert au Montreux Jazz.
Joëlle Michaud
[email protected]
V
otre expérience avec Temples dure maintenant
depuis un an, et vous voilà déjà lancés sur
les devants de la scène. Vous attendiez-vous
à cela ?
James (guitare/chant) : Pour chaque chose qu’on
fait, on ne devrait pas s’attendre à quelque chose,
ou du moins si on veut faire les choses justes. Ce
qui doit arriver vient assez naturellement. C’est
parfois écrasant, mais on essaie donc de ne pas
y penser en créant des morceaux, pendant les
concerts et en répondant aux interviews.
De la rock-pop anglaise psyché. Qu’y trouvez-vous
de différent, et pourquoi ce style ?
Adam (guitare) : La musique psyché, tout comme
d’autres genres, a un impact très fort dans le son,
dans la manière où elle est délivrée. Plus que les
chansons elles-mêmes, certes très importantes,
c’est l’atmosphère qu’on y trouve autour. La
manière dont elles sont enregistrées ou ce son
qui t’amène quelque part. Chaque bon groupe
psychédélique fait probablement des chansons
pop, mais avec un habillage différent, qui est le
son et qui peut sans autre être ajouté sur plus de
six minutes.
de formule. Il arrive parfois que tu coinces sur
quelque chose, sans savoir pourquoi. C’est le côté
positif d’être dans un groupe, de s’aider dans ce
genre de moment et avancer.
Vous qui êtes dans un milieu des plus éclectiques
du rock, que pensez-vous de la philosophie de la
musique de nos jours ?
Sam (batterie) : La chose qui me pose problème
en ce moment se trouve être internet. Cela peut
être une bonne et une mauvaise chose à la fois. Le
problème est que tu perds le côté mystérieux du
groupe, car tu peux déjà tout connaître sur eux
simplement en te renseignant sur la toile.
Adam : Nous essayons de faire perdurer ce côté
mystérieux, propre au passé. Cela amène bien
plus d’imagination et de magie dans la musique
pop.
James : Et on trouve cela dans chaque aspect
qu’un musicien peut revêtir, qu’il s’agisse des
techniques de musique ou bien de l’histoire
même du groupe.
Beaucoup de personnes vous comparent au groupe
australien actuel Tame Impala. Comment le prenezvous ?
Adam : Nous avons joué avec eux à Edimbourg !
Ils sont brillants et nous n’avons aucuns
problèmes avec ça. Nous sommes fans nous-même
de ce groupe et c’est un honneur d’être comparé
à des pointures pareilles. Après, quelques aspects
changent d’un groupe à l’autre. Tame Impala fait
de la musique plus futuriste. Nous essayons aussi
d’être au goût du jour, mais en faisant bien plus
référence au passé. Avancer tout en regardant en
arrière… ❚ [MZ]
Comment se passe l’écriture ?
James : ça dépend. Il ne faut pas oublier que nous
sommes quatre, qui plus est meilleurs amis, nous
cherchons donc à créer ensemble. Après, toute
chanson est différente. Tu peux apporter du jour
au lendemain un projet à présenter et en discuter
avec les autres. Être plusieurs, c’est une sorte
Retrouvez l’intégralité de cette interview sur
www.daily-rock.com
Temples
« Sun Structure »
Heavenly Recordings
http://templestheband.com
2 previews
Kadebostany
Les Docks, Lausanne
Tarja
Turunen
Rocking Chair, Vevey
Salut à toi, camarade et ami du peuple. Salut à toi,
âme assaillie par la perversion et le stupre véhiculés
par la dégradante prédominance de l'expression
culturelle propagée par l'aliénante horde mainstream
anglo-saxonne. Voilà qu'un état se dresse seul contre
la déliquescence des consciences (et un peu de la
pop) engendrée par des années de singles formatés
produits selon les mêmes critères que la dernière
création gastronomique de chez McDonald's. Une
petite république d'Europe Centrale (mais quand
même bien de chez nous, pour le coup), nous propose
de combattre la créativité famélique de tout un pan
de la culture musicale à l'aide d'ambiance à la fois
folklorique et éthérée, comme un dernier coup de
poignard à l'encontre de la sempiternelle querelle
opposant les modernes aux anciens en alliant cuivres
et influences hip-hop, light-shows frénétiques et vestes
à brandebourgs, chorégraphies martiales et nappes
électro du plus bel effet... Qu'on ne te reprenne plus
à cracher dans la soupe avant d'avoir jeté tes petites
oreilles avides sur le travail de ceux qui ont déjà conquis
nombre de nos compatriotes lors du dernier Paléo.
Non, la pop n'est pas morte, elle a juste revêtu, telle
une nouvelle mue teintée d'atmosphères légères mais
profondes, la forme d'un des groupes aux concepts les
plus aboutis de ces dernières années. ❚ [GN]
www.lesdocks.ch
En 1997, on découvrait 'Angels Fall First', premier
album d’un groupe finlandais, Nightwish. Sa toute
jeune chanteuse, Tarja Turunen, avait alors fait
sensation avec sa voix lyrique puissante et précise
qui collait parfaitement avec le metal orchestral
grandiloquent de Tuomas Holopainenen, principal
compositeur du groupe. Après plusieurs albums
à succès, quelques changements de line-up et une
séparation douloureuse en 2005, qu’en était-il de la
Finlandaise ? Avec plus ou moins de réussite, Tarja
s’est logiquement lancée en solo avec son manager
de mari. Même si sa carrière a quelque peu été
freinée après son départ du groupe, la soprano a eu
le mérite de continuer à croire en sa bonne étoile.
En 2013, elle a sorti son troisième album, 'Colours
in the Dark', plus aventureux que ses prédécesseurs
et oh surprise, la voilà qui vient le défendre sur
la scène modeste du Rocking Chair de Vevey. La
petite salle veveysanne qui avait pris pour habitude
de faire venir quelques pointures du metal (Tiamat,
Paradise Lost, Within Temptation) et s’était fait
souffler ces dernières années la politesse par les
Docks, a cette fois remporté un joli trophée. Une
excellente occasion de se retrouver à proximité de
la diva et de pouvoir ainsi profiter de son élégance
naturelle et de son organe impressionnant. ❚ [JM]
www.rocking-chair.ch
n 26 février 2014
Château Rösti
The Shit + The
Wild Guys +
The
Beltons
Fri-Son, Fribourg
BirdPen
Le Bleu Lézard,
Coilguns
L’Amalgame
n1
2 et 15 février
2014
Fini les phrases bateau
plus auto-persuasives
qu’autre chose ! la
Suisse possède l’artillerie capable de tenir un public pointilleux en haleine le
temps d’une soirée. Adieu le complexe d’infériorité, il
est grand temps de se laisser aller aux bonheurs des affiches hélvetico-hélvétiques. Fans de post-rock et posthardcore, l’Amalgame nous gâte et invite trois pointures
de la scène metal romande. Mis bout à bout, les noms
d’Ølten, Impure Whilelmina et Coilguns font tressaillir
et serrer les poings. On ne saurait trouver une meilleure
façon d’illustrer nos propos initiaux. ❚ [AMa]
amalgameclub.ch
n 15 février 2014
Black Rebel
Motorcycle
Club
Les Docks, Lausanne
n 15 février 2014
Lausanne
Böröm Pöm Pöm,
Oberentfelden
n8
février 2014
Un grand coup de poêle à frire et c'est parti pour
le premier Château Rösti de 2014, désormais bien
imbriqué dans la programmation du Fri-Son comme
l'évènement bien Suisse à ne pas manquer. Pour
l'occasion, de quoi faire frémir nos écoutilles avec les
excellents bernois de The Shit, les sauvages Wild Guys
et les non moins talentueux The Beltons. De quoi
sortir de son garage et renfiler ses Converse ! Pour dix
balles la soirée, on ne boudera pas notre plaisir. ❚ [LN]
www.fri-son.ch
Black Rebel Motorcycle Club. Nom du gang de motards
de Marlon Brando dans le mythique film 'L’Équipée
Sauvage'. Mais aussi celui du groupe de rock grinçant
de San Francisco, celui qui ne lésine pas sur la disto,
celui qui n’arrête inlassablement pas de tourner, qui fait
perdurer le rock comme un vieil ivrogne (de musique)
accroché à la chaîne Nostalgie de sa radio. Peter Hayes,
chanteur et guitariste, s’est notamment concocté une jolie
case sur son CV en faisant initialement partie du groupe
The Brian Jonestown Massacre, groupe référence dans
les années 90. Référence dans le milieu du garage rock,
rock psychédélique, alternativo-underground, appelezle comme vous voulez. Leur huitième album apparaît
début 2013, sous le nom de 'Specter at the Feast'. Grand
alliage de styles tirés de leurs précédents disques,
passant des guitares sèchement vibrantes aux joies
shoegaziennes. Le cocktail pour février est prêt et rôdé
à bloc, autant pour nous faire planer que nous défouler,
jusqu’au trou crasseux d’un monde aux senteurs de
bière, tel un James Dean décibélé, pour reprendre les
termes de ZEP. Réjouissons-nous donc de pouvoir enfin
les voir sur scène autre que celle d’un festival helvéticostricte concernant le temps de passage (qui m’a valu un
gros 'caprice' à Crans-Montana en mars dernier). ❚ [MZ]
www.lesdocks.ch
n1
4 février
2014
Douce fusion entre
Dave Pen, chanteur d'Archive, et son ami Mike
Bird, BirdPen oscille entre le rêve et la tourmente.
Une course vers l'onirique, un saut dans le vide,
une bougie qui oscille. BirdPen, c'est l'occasion
de vérifier si tous nos organes vitaux frémissent
encore, qui plus est dans une salle très intimiste.
Pour les plus assidus, une date en Suisse-Allemande
est planifiée trois jours plus tard. ❚ [LN]
www.bleu-lezard.ch
www.boeroem.ch
cover stories
The Stranglers
Rattus Norvegicus
S’il n’y avait qu’un album à retenir
des Stranglers, c’est bien 'Rattus
Norvegicus' ! Un morceau de choix
que
tout
sympathisant
punk devrait posséder, en
version vinyle ! Pour situer,
c’est en avril 1977 à l’aube
de la déferlante punk,
qu’un groupe de 'vieux' (30
ans de moyenne d’âge) se
lance à l’assaut d’un public
boutonneux avec un album
totalement transgressif et
so exciting. Auparavant ils
avaient fait leurs armes,
notamment en première
partie des Ramones durant
le tour UK 1976. Un mois
plus tard, les Sex Pistols un
groupe d’adolescents à peine
post-pubères, s’empareront
du devant de la scène
grâce à leur hymne punk
en hommage à cette bonne vieille
Queen.
Sur la pochette conçue par Paul
Henry figure le groupe au complet,
et même un cinquième larron
inconnu (peut-être Eric Clarck qui
joue du saxo sur l’album). Hugh
Cornwell (guitares/chant) et JeanJacques Burnel (basse/chant) sont
dans l’encadrement d’une porte,
prenant la pose, air blasé et moue
dédaigneuse. Burnell est maquillé,
androgyne et trouble
à ses côtés Hugh
plus viril grâce à
sa moustache et à
sa une carrure plus
imposante.
Sur les murs d’étranges
trophées de renards
la gueule ouverte
pour le côté univers
décalé. Au deuxième
plan dans une lumière
rouge
(serions-nous
dans un lupanar ?)
Dave
Greenfield
(claviers/chant)
et
Jet Black (batterie et
percus) au milieu d’un
bric à brac dont une
inquiétante poupée.
Ils fixent tous l’objectif d’un air peu
engageant, sous l’encadrement de la
pochette figure un 'IV' aussi étrange
que mystérieux. Au verso figure
un rattus norvegicus (le rat le plus
répandu d'Europe) courant sur une
branche d’arbre sur fond de coucher
de soleil.
Un album culte, et une cover tout à
fait représentative de 'ses années où
tu te promenais avec un rat en laisse'
(H-F. Thiéfaine). ❚ [RC]
www.thestranglers.net
previews 3
Festival
Antigel
Genève
n 1er au 16 février 2014
Five
Finger Death Punch Avalanche Festival
Komplex457, Zürich
n 19 mars 2014
Salvan, Les Marécottes
n 21 au 22 février 2014
Si on excepte le Lozane’s Burning du mois de
janvier, on peut gentiment dire qu’Antigel est le
premier sur les rails pour 2014. Quatrième édition
pour ce festival éclectique qui se veut non seulement
musical, mais aussi sportif, dansant et insolite. Des
festivals en hiver c’est toujours bien pour réchauffer
les âmes glacées et qui plus est, si la programmation
est à la hauteur, vous n’avez plus d’excuses à
préférer végéter sans fin sur votre canapé ou vous
friper la peau dans votre bain bouillant. Des noms,
des noms, vous allez me dire ! Des noms, on en a
foison et des bons ! Tout d’abord Philippe Glass, le
compositeur culte de musique contemporaine qui
en a inspiré plus d’un, pour un concert événement.
Viennent ensuite Suzanne Vega, la songwriter qu’on
ne présente plus, la délicieuse Agnes Obel et sa
pop hivernale magique, Cody Chesnutt, qui mêle
rock funk et groove, Temples les jeunots hippie qui
tabassent, Connan Mockasin et sa pop psyché, les
touareg de Tamikrest pour une musique ethnique
chaude et soyeuse ou Kaki King, magicienne de la
six cordes. La musique electro sera à l’honneur grâce
à Jay-Jay Johanson et Trentemöller. On pourra aussi
écouter la pop rigolote d’Adam Green, celle finaude
de Son Lux. Antigel, le remède contre le froid et la
dépression post-fêtes dégoulinantes ? ❚ [JM]
http://www.antigel.ch
La scène américaine de metal hard FM regorge
de groupes dont un novice n'aurait jamais
entendu parler. Certes, on peut citer comme
figure de proue des groupes tels Staind, Stone
Sour, ceux qui ont eu l'honneur d'être diffusés
en radio alors que l'animateur prenait sa
pause clope-café. La célébrité tient à peu de
choses... Révolue dès lors cette belle époque
où le nouveau monde offrait plus de rêve que
la scène européenne, à coups de riffs sauvages
et de chants mélancoliques ? Morts, dissolus,
les groupes qui avaient forgé notre adolescence
rocailleuse à coups de démembrements de nuque
et de 'minerve du lendemain' ? Rien n'est moins
sûr, vu l'émeute que les groupes susmentionnés
créent à chacun de leurs passages en terres
helvétiques. Pour preuve, les Five Finger Death
Punch feront une halte pour nous présenter une
boîte de Pandore : 'The Wrong Side of Heaven
and the Righteous Side of Hell, Vol 1 & 2'. Ce
double-album à la gloire du metal-hard FM est
plein de tous ces musiciens qui ont eu leur heure
de célébrité il y a plus de quinze ans. Avant de
partir à la retraite, de splitter ou de voir un des
membres mort dans d'affreuses circonstances,
une escale à Zurich s'impose donc... ❚ [LN]
www.komplex457.ch
Prévisions météorologiques du week-end du 2122 février 2014 aux Marécottes : Pour vendredi,
mesdames, n'oubliez pas les collants. Il vous
faudra vous dandiner afin de parer à la froidure
hivernale ! Heureusement pour vous, l'Avalanche
festival à de quoi tenir votre température corporelle
décente. En guise de manteau, Undred Days
et son chanteur à la voix chaude seront votre
trench-coat. Une couverture chauffante vous sera
également gracieusement offerte par VedeTT, venu
spécialement pour l'occasion équipé d'une 'spleenwave' sincère. N'ayant pourtant aucun lien familial
avec la bière belge, le quatuor saura tout de même
vous faire tourner la tête. Il est temps de mettre un
bonnet, tricoté par Stevans, dont le single tourne déjà
tel un cyclone sur les radios. Les Moon-Boots seront
fournies pour le Plaizir d'Offrir feat. Ecar. Samedi
sera plus clément : The Revox vous embrassera dans
une tourmente rock'n roll vintage afin de vous éviter
toute toux grasse ou extinction de voix. Squarelectric
vous fournira une dose de bonbons aromatisés aux
herbes des Alpes afin que vous n’obstruiez pas vos
cordes vocales. The Rambling Wheels vous prêtera
ses chaînes à neige. Et si votre véhicule se retrouve
coincé, The Lobotomist & Friends vous donneront
un coup de main. ❚ [LN]
www.avalanchefestival.ch
Nashville
Pussy
Crystal
Stilts
All Time Low
n 20 février 2014
n 25 février 2014
C’est parti pour une
nouvelle tournée européenne pour All Time
Low ! Après une campgagne américaine, une
nouvelle version de leur dernière production,
quelque peu contestée par manque de
nouveauté et un très bon single en compagnie
de Vic Fuentes de Pierce The Veil, revoilà
le combo sur le vieux continent. Le 4 mars,
pour son unique date en Suisse, le groupe
se produira au Komplex Club de Zurich. De
quoi profiter confortablement de la ribambelle
de tubes des Ricains à minettes ! Au vu de
la fanbase du groupe, la salle risque d’être
copieusement remplie ! À vos gels ! ❚ [AG]
www.komplex457.ch
L'Usine PTR,
Genève
Si Motörhead était au rock'n roll ce que
le Seigneur est au Paradis, c'est certain
que Nashville Pussy aurait décroché un poste bien
en vue au sein des archanges. Croisement entre du
psychobilly et le hard rock teigneux de Lemmy,
distillé par deux bombasses décomplexées comme
seul le Texas sait en produire, c'est difficile de
trouver plus authentique sur une scène sclérosée
par du pop rock pour minettes. Vous aimez le
Jack Daniel's, les grosses guitares, les cow-boys et,
bien sûr, le Daily Rock ? Go voir Nashville Pussy.
Nouvel album le 21 janvier, d'ailleurs. ❚ [LoR]
www.ptrnet.ch
Bad Bonn,
Düdingen
Si leur deuxième album avait divisé la critique
avec son approche moins noisy, leur dernier
effort, 'Nature Noir', a conquis tout le monde,
hissant le groupe sur les tops de l'année qui vous
ont gavé durant le mois de décembre. Dignes
héritiers du post-punk tendance shoegaze à la
Jesus & Mary Chain, les Crystal Stilts donnent
une nouvelle chance de les choper avant leur
retour aux USA, dans le cas où vous les auriez
loupés à l'Amalgame en décembre dernier. Oui,
c'est un peu hipster, mais les hipsters écoutent
parfois des trucs cools, non ? ❚ [LoR]
www.badbonn.ch
Komplex Club,
Zürich
n 4 mars 2014
Vu
pour
vous
MONARCH ! – Marseille – 27 décembre 2013
Voilà la dernière soirée de l'asso Caught By The fuzz : bougies
parsemées sur la scène, table regroupant des pédales d'effets
et autres samplers, lumières tamisées. Pas de doute, l'oracle va
pouvoir commencer son apologie du Malin. Nous voilà projeté
dans un monde sans limite. Exit en effet la notion de temps, on
prend des riffs et on les étire au maximum pour y rajouter des
tempos très lents, très lourds. Emilie, au chant, est la prêtresse
d'un soir. Les musiciens l'accompagnant vivent leur musique
comme si ceux-ci étaient possédés. La dernière grande messe
de l'année a été dite. ❚ [FG]
4
interviews
© Naki Kouyioumtzis
Le génie anglais du prog
rock Steven Wilson, connu
aussi comme le leader de
Porcupine Tree, est revenu
avec un album solo hommage
au rock psychédélique
des 70’s. Rencontre avec
l’intéressé pour sa première
venue à Lausanne.
P
ourquoi être revenu avec un album solo sans les
musiciens de Porcupine Tree ?
D’une certaine façon, la plupart des choses
que j’ai faites étaient des projets solos. Pour
Porcupine Tree, c’était moi qui composais toute la
musique. C’est devenu un groupe après coup, grâce
à l’engouement qu’il a provoqué et l’entente entre
les membres. La différence ici, c’est que j’ai décidé
de donner mon nom à ce projet, simplement parce
que je voulais faire quelque chose de différent
qui m’appartenait entièrement. Je voulais rendre
hommage au rock progressif et psychédélique
des 70’s. Il fallait juste que je me sente assez en
confiance. C’est chose faite.
Comment expliquer alors que ce style plaise aux
jeunes de la vingtaine n’ayant jamais connu les 70’s ?
Je ne suis pas si sûr que ces jeunes ne connaissent
pas les 70’s. Ils n’y ont jamais vécu, certes, mais moi
non plus. Il suffit d’avoir grandi avec des groupes
comme Led Zeppelin ou Black Sabbath pour se
sentir appartenir à cette époque.
On peut d’ailleurs entendre tes influences : Genesis,
King Crimson, Pink Floyd…
Pas vraiment Genesis… mais King Crimson et
Pink Floyd c’est sûr. Ce sont des groupes avec
lesquels j’ai grandi, ils font partie de mon ADN
musical. Même si je ne le fais pas consciemment,
ces groupes ressortent sûrement dans mon son et
dans ma manière de composer. Je considère cet
Cinq ans de pause, des
bouteilles vides et un nouvel
album, les voici refaire
surface. Rencontre avec le
chanteur Jon Fratelli.
P
ourquoi avoir attendu si longtemps pour un
nouvel album ?
JF : Nous nous sommes séparés… cinq ans,
c’est ça ? Nous avons par la suite décidé de rejouer
quelques concerts, pour voir si des personnes
allaient venir. Et ils sont venus ! Nous devions
donc faire un nouvel album. Un album où l’on
nous retrouve. Le premier essai était inutilisable,
nous avons dû le changer, réfléchir sur des thèmes
différents.
Tu as utilisé ces cinq années pour y réfléchir ?
Non, non ! Je ne suis pas vraiment une personne
qui réfléchit, je ne me soucie pas des bonnes ou
mauvaises choses à faire. Même si les mauvaises
sont toujours plus nombreuses. J’ai fait ce que j’ai
toujours fait : prendre une direction quelconque,
même si c’est la mauvaise. Tu sais, la 'bonne
direction' n’est que désordre, il faut juste aller…
n’importe où.
Penses-tu qu’il est nécessaire pour un groupe de se
séparer un certain temps pour mieux continuer ?
Je ne pense pas que c’est complètement nécessaire
pour tout le monde. Nous, par exemple. Je ne sais
pas si nous en sommes ressortis plus fort ou non
(longue pause)… Probablement que oui. Nous
avons appris à donner à chacun d’entre nous de
l’espace, nous en avions besoin.
Une évolution aussi dans la façon de créer votre
musique ?
Oui bien sûr ! Nous avons dû trouver une nouvelle
façon de travailler, afin de retrouver ce goût
d’intérêt. Ça n’a pas été radical, en tout cas pas
pour moi. Ce sont toujours de petites choses que
personne ne remarque, juste dans la manière d’être
engagé dans ce que tu fais… Mais nous avons gardé
les bonnes habitudes : J’apporte les chansons et
nous les enregistrons.
As-tu essayé d’écrire sur de nouveaux thèmes ?
Totalement ! Les thèmes se doivent d’être
album comme une lettre d’amour à
ces groupes que j’aime tant et plus
particulièrement à King Crimson qui
est pour moi une de mes influences
majeures. Avec la connaissance
musicale qu’ont les gens et ce que
diffusent les médias et internet. Tout
le monde devient à peu près capable
d’identifier un peu de Bob Dylan ici,
un peu de Nirvana là…
Pourquoi aimes-tu autant cette
période ?
Pour moi, ces musiciens étaient de
vrais artistes qui n’obéissaient ni aux
règles, ni à la forme de la musique pop.
Cette dernière est restrictive, même
si, attention, j’aime aussi beaucoup ce
genre d’artistes. Je ne me sens juste
pas attiré à jouer de la sorte en tant
que musicien. Je préfère penser la
musique comme un voyage, raconter
quelque chose d’imprévisible. Un peu comme dans
le cinéma d’ailleurs ! Quand tu regardes un film,
tu veux être transporté par une histoire et des
rebondissements auxquels tu ne t’attends pas. Pour
moi, la musique doit avoir cet aspect narratif.
STEVEN
WILSON
Porcupine Steve
J’imagine Steven Wilson comme un fou avec
tellement d’idées qu’il ne peut s’arrêter de composer
de la musique et de sortir des albums. Ai-je bon ?
Oui sûrement (rires) ! Au début de ma carrière,
j’avais trois ou quatre projets différents, mais c’est
Porcupine Tree qui a décollé et qui a trouvé son
public. Le succès était un peu inattendu et j’ai
continué à me concentrer sur ce projet. Mais j’avais
tellement d’idées différentes pour d’autres projets
que je savais que je n’allais pas me cantonner à
celui-là. Les gens s’attachent très souvent aux
'marques', et j’ai eu du mal à lancer mon projet sans
avoir l’étiquette Porcupine Tree. Pour moi, c’est
seulement l’étape d’après. Je change et j’avance,
voilà pourquoi il était temps de faire cet album.
À propos du titre de l’album, 'The Raven that Refused
to Sing' fait-il allusion à ta personne qui refusait
d’apprendre la guitare ?
C’est une interprétation intéressante, je n’y avais pas
pensé (rires). Il est vrai qu’étant petit, on a voulu
me faire prendre des cours de piano, de guitare et
j’ai détesté… En vérité, ce titre est à propos d’une
histoire de fantômes. L’album raconte celle d’un vieil
homme voulant absolument faire chanter un corbeau
qui visite son jardin. Il veut se prouver que ce dernier
est l’incarnation de sa sœur défunte lui ayant chanté
des chansons quand il était petit. ❚ [AC]
Steven Wilson
« The Raven that
Refused to Sing »
Kscope Music
http://stevenwilsonhq.com
différents.
Il
est
impossible de continuer
toujours avec les mêmes.
Certains groupes trouvent
leur fil conducteur et c’est
très bien ! En ce qui me
concerne, j’écris souvent
sur les problèmes. Ce qui
devient à la longue très
lassant. Je me dois de
trouver d’autres sujets !
J’écris ce que j’aime, et si
les gens apprécient aussi,
on peut dire que je suis
chanceux.
Toujours
parlant
des
thèmes, quelle est la place
de la femme dans vos
paroles ?
Ha ! Tout le monde est
effrayé par les femmes.
Je suis moi-même terrifié.
Un élément de danger
est une bonne source
d’inspiration, non ?
THE FRATELLIS
Retour du grand cru
écossais
Des sources d’inspirations ?
Les mêmes que toujours ! Dylan, Springsteen,
Rolling Stones, les évidents quoi. Bien sûr, au
début j’ai commencé à écouter la vieille collection
de vinyles de mon père, comme la plupart le font.
J’y suis cependant resté, je n’ai jamais ressenti le
besoin de voir ailleurs.
Si tu devais jouer avec un groupe, lequel serait-ce ?
Oula, je ne me sens même pas digne de jouer avec
la plupart. Si je devais rêver, ce serait les Pink
Floyd. Ce serait sympa.
Et un groupe actuel ?
The Fratellis (sourire).
Peux-tu nous parler de Charles Bukowski, écrivain
d’une grande source d’inspiration pour toi ?
Je l’admire simplement. C’est probablement le fait
qu’il utilise un langage très simple et va droit au
but. Sûrement que je le fais aussi. C’est un homme
courageux, il prend les intrigues les plus sombres
que la plupart d’entre nous ne voudraient pas
entendre et les met sur papier. La plupart des gens
préfèrent parler de bravoure, pas lui. Il laisse les gens
regarder dans leur tête, voir ce qu’il en est vraiment.
Pourquoi ce nom à consonance italienne ?
Je crois que cela vient du film 'The Goonies', les
méchants se nommaient comme ça. Nous avons
tous été effrayés par ce film. Et à nos débuts, nous
changions chaque deux mois notre nom de groupe.
Quand la proposition The Fratellis est venue à jour, ça
ne s’est pas fait attendre. Mais bon, comme l’industrie
de la musique, c’est un détail auquel je ne prête pas
beaucoup attention. Peut-être devrais-je… ❚ [MZ]
The Fratellis
« We Need
Medicine »
Universal Music
www.thefratellis.com
publicité 5
6 interviews
Quinze après son premier
album, Noï revient avec
son rock francophone sur
'Contact'. Minh nous en
raconte un peu plus.
V
otre premier album est sorti en 1999, quels
souvenirs gardez-vous de cette période ?
L'insouciance, les rencontres et le début
d'une ascension inattendue, parfois même, un peu
effrayante. En 1999, Couleur 3, dirigé par Vincent
Steudler nous passait en boucle. Le premier repérage
d'un groupe suisse non signé, grâce à la liberté de
l'époque. C’était différent.
La façon de vendre sa musique a complètement changé
depuis. C'est mieux ou moins bien ?
Effectivement, cela a beaucoup changé, mais
plus que la façon de vendre, il me semble que la
motivation des groupes est différente. Pour Noï,
la musique est plus un besoin, une vocation,
voire un sacerdoce et non un moyen d'être
célèbre. Maintenant, pour Noï qui est totalement
indépendant, hors système, cette nouvelle façon
de vendre sur internet nous permet de toucher
plus de gens. L'endroit où Noï est le plus écouté
à l'étranger est la Californie ! Le problème est le
nombre croissant de 'vendeurs de charme' qui
prennent une place incroyable.
En 2014, comment se définit Noï ?
2014 s'annonce plutôt pas mal du tout. Nous avons
d'ailleurs testé pour la première fois en live 'Contact'
Fondé par Nicke Andersson
suite à la séparation des
Hellacopters, Imperial
State Electric en est déjà
à son troisième album.
Daily Rock a profité de la
récente tournée du groupe
pour interviewer l’un des
songwriters les plus doués
du rock.
L
e titre de votre nouvel album, 'Reptile Brain
Music', est plutôt paradoxal, parce que vos
textes sont généralement plus 'intelligents' que
la moyenne…
Je ne sais pas s’ils sont intelligents, mais disons
que ce ne sont en effet pas des paroles à la Gene
Simmons… (rires) Ce titre se rapporte à ce qui est
© Gilles Simon
Album intimiste prêchant
le retour au calme, 'Minor
Lakes' est le premier opus
de l’espoir folk helvétique
Patrick Bishop. Roman,
voix émérite de cette
formation, revient sur cet
événement.
'
Minor Lakes' semble vraiment abouti et mature,
un peu comme si vous n’en étiez pas à votre
premier essai. Était-ce important de prendre le
temps d’enregistrer un album aussi élaboré ?
C'était vraiment un processus long et souvent
pénible. On a dû repartir à zéro à plusieurs reprises
pour trouver notre chemin et donner à cet album la
direction qui lui était due. Mais après avoir trouvé
notre voie, celle que nous voulions en tant que
groupe. Le reste s’est fait de manière plus organique.
Vous avez enregistré cet album en partie dans une
église et dans un studio équipé de matériel vintage.
Est-ce que le 'rush' actuel de notre société force les
artistes désireux d’être intimes à utiliser ce genre
NOÏ
simplement votre langue
maternelle ?
Oui, la langue française
est une langue que
j'affectionne
tout
particulièrement
en
ce sens où celle-ci me
permet de 'poétiser'
beaucoup
plus
aisément et d'être plus
précis dans mes écrits.
De plus, chanter en
français sur la musique
relève plus du défi que
de la facilité. Et j'aime
les défis. De plus, bien
que j'écoute beaucoup
de musique chantée
en anglais, je reste et
ce depuis mon plus
jeune âge très réceptif aux artistes comme, Ferré,
Brassens, Brel, Gainsbourg. Ceci explique cela.
reprend contact !
et contact il y a eu ! Noï travaille avec Intheairagency
et compte bien marquer cette année 2014 par ses
prestations scéniques, toujours accompagnées
de notre peintre Fanny Ernst ainsi que par notre
album, véritable bijou sonore grâce au Studio ICP
BRUXELLES avec Michel Schelle Diericks et mes
deux compères Rafael Prieto (batterie) et Sacha
Lam-Thanh (basse). 2014 annonce le renouveau, la
renaissance d'un Noï plus confiant.
Vous gardez invariablement le français pour vous
exprimer dans vos chansons alors que beaucoup
cèdent au langage de Shakespeare. Cela représentet-il quelque chose de particulier pour vous ou c’est
Pour toute commande de CD, envoyez votre adresse à
[email protected] ❚ [JM]
Noï
« Contact »
Autoproduction
www.mx3.ch/artist/no_2
important dans le rock ‘n roll : évoquer
des émotions. C’est un instinct primaire.
Sur ce troisième album, j’ai l’impression
que tu reviens un peu vers le son
qu’avaient les Hellacopters sur la fin…
Je n’ai pas l’impression, même si
sur chaque album de ISE, il y a au
minimum une chanson qui date de la
période Hellacopters. Sur le premier
album, il y en a une qui ne fonctionnait
pas avec ces derniers, mais qui a
fonctionné avec ISE. C’est d’ailleurs
ça, la différence principale entre
les deux groupes : pas les chansons,
mais les membres des groupes. Tu te
retrouves avec différentes personnes
et des alchimies différentes.
© Gilles Simon
IMPERIAL STATE
ELECTRIC
Quels sont tes projets musicaux à court
terme ? Il paraît qu’il y aurait justement
un album live des Hellacopters en
prévision ?
On a un album de Death Breath qui est quasi prêt
depuis trois ans et auquel il ne manque que les voix.
Sinon, concernant les Hellacopters, ça n’est pas de
mon ressort. Si je pouvais mettre la main sur les
bandes de nos quatre derniers concerts – c’est notre
management de l’époque qui sait où elles sont – je
sortirais ce live demain. Parce que je considère que
ça serait en quelque sorte une belle 'fin' pour ce
groupe. ❚ [GS]
d’artefacts ou de parades
pour écrire et enregistrer leur
musique ? Est-ce difficile de
sonner naturel de nos jours ?
C'est une question très
intéressante. C’était sans
aucun doute une considération
importante pour nous que
de puiser dans le matériel et
les lieux les plus à-même de
nous offrir le son que nous
désirions. C’est cependant
facile de se perdre dans des
aspects techniques de nos
jours et d’oublier le processus
d’enregistrement en soi.
état de siège
Imperial State
Electric
« Reptile Brain
Music »
Psychout Records
www.imperialstateelectric.se
PATRICK BISHOP
La voix des grands
espaces
Cet album semble profondément
connecté à la nature et aux grands espaces. Était-ce
difficile d’intégrer des sonorités électroniques tout en
gardant une ambiance naturelle ?
C'était assez naturel pour nous d’implanter ces
éléments. En tant que 'digital natives', nous avons
grandi avec ces sonorités. Ce n’est donc pas comme
si on était complètement étrangers à la musique
électronique. ❚ [AMa]
Patrick Bishop
« Minor Lakes »
Irascible
www.
patrickbishopmusic.com
interviews
RIVAL SONS,
La tête haute !
APOCALYPTICA,
rencontre
Wagner
À l’occasion
de la sortie de
'Wagner Reloaded',
enregistré lors
d’un concert live
en Allemagne
en hommage au
compositeur du
même nom, nous
avons eu la chance
d’en discuter et
de l’actualité
du groupe avec
Mikko Sirén,
batteur.
C
omment c’était pour vous de
faire ce nouvel album ?
Mikko : C’était intéressant,
un bon challenge, ça inspire. Ce
fut beaucoup de plaisir, on n’avait
jamais fait quelque chose de la sorte
avant ça. Faire partie d’un projet
si monstrueux, où la composition
est plus proche du cinéma, c'est
différent. C’était exactement ce dont
nous avions besoin. Une bonne pause
pour nous. On tournait depuis trois
ans avec le même album, donc cette
opportunité de faire quelque chose de
complètement différent était génial,
on s’est vraiment amusé.
dirais Nina Hagen, elle est vraiment
géniale ! Corey Taylor aussi, qui
est peut-être selon moi le meilleur
chanteur rock en ce moment. Le
troisième, je n’ai aucune idée. Il n’y
en a que deux, nous n’avons que deux
bonnes chansons. (Rires). Ah, ça me
revient, je dirais celle avec Matt Tuck
et Max Cavalera.
Comment était-ce de rendre un tel
hommage à Wagner, avec un orchestre ?
Mikko : Ce n’est jamais facile, mais
c’est toujours une bonne opportunité
pour apprendre. Je pense que c’était
vraiment bien, ils ont une énergie
fantastique. C’est toujours difficile
quand un groupe de rock joue, car
le son n’est pas le même, il faut faire
des compromis. De plus, le temps
n’est pas vu de la même façon. Ils
sont très métriques et nous sommes
horizontaux, et le fait de lier les deux
et très intéressant.
Qu’entendez-vous par là ?
Mikko : Le rock est plus précis
rythmiquement, vous êtes censé
danser, tout vient du groove, du
swing etc... Dans le classique, c’est
plus sur l’expression, la respiration,
développer de longues lignes
mélodiques. Ils ne sont pas bloqués
par le métronome comme dans le
rock. Il n’y a pas de bien et de mauvais,
mais c’est intéressant d’essayer de
les lier. ❚ [KS]
J'ai entendu que le nouvel album
n’incluait pas de paroles, ce qui est une
bonne chose puisque certains de vos
fans préfèrent en instrumental.
Mikko : Oui, c’est vrai. C’est un peu
old-school, seulement instrumental,
progressif, c’est vraiment bien. Et on
nous le demande souvent, mais pour
nos nouveaux fans
c’est aussi intéressant
d’entendre uniquement
Apocalyptica
le groupe.
De
toutes
les
collaborations que le
groupe a faites, quelles
sont vos trois préférées ?
Mikko : C’est pas
facile, je ne sais pas. Je
« Wagner
Reloaded »
BMG Right
www.apocalyptica.com
Il y a quelques
semaines, Rival
Sons était au
Petit Campus de
Montréal. Nous
avons eu au
téléphone leur
charismatique
chanteur afin de
faire connaissance
avec ce groupe qui
devrait être une
figure dominante
dans le monde
du rock dans les
années à venir.
chaque disque. Réserver du temps
en studio, d’y entrer pour trois ou
quatre semaines, composer et enregistrer. Donc de construire au fur et
à mesure.
Quel a été le tournant dans ta vie, où
tu t’es dit que tu voulais vivre de ta
musique ?
J’ai toujours su que j’allais vivre de
ma musique. Car je suis devenu un
compositeur compulsif, et un auteur.
J'ai été auteur vers l’âge de douze
ou treize ans. Je jouais de la guitare
bien avant, mais j’ai commencé à
être sérieux, et à vraiment composer
quand j’ai commencé à écrire. C’est
devenu une véritable obsession pour
moi.
R
ival Sons vient de terminer
une tournée au Canada,
est-ce que la tournée s’est
déroulée comme prévu ?
La tournée dans son ensemble
fut très réussie. Vous savez, nous
apprécions énormément le temps
que nous passons au Canada. C’est
quelque chose de spécial. Juste être
là-bas, c’était une belle opportunité
d’aller plus à l’Est, et donc d’aller
à des endroits que nous n’avions
jamais visités auparavant.
En parlant de ça, est-ce bien différent
d’ouvrir pour un autre groupe ou de
faire ta propre tournée ? Quelles sont
les différences ?
Oui, il y a beaucoup de choses
différentes entre ouvrir pour un
autre groupe et d’avoir son propre
spectacle. Premièrement, si tu
ouvres, tu vas devoir jouer un concert
plus court. C’est une évidence. Et
également, tu vas jouer devant un
auditoire qui n’est pas le tien. Ce
qui est une bonne chose, car tu dois
gagner chaque spectateur. C’est une
belle sensation d’ouvrir pour des
bands comme… je ne sais pas… AC/
DC ou bien Kiss, des groupes de ce
genre.
Rival Sons a trois albums
studio (quatre avec le
EP sorti en 2011), est-ce
que l’enregistrement est
différent d’un album à
un autre ?
L’approche que nous
prenons est relativement pareille pour
Si tu devais décrire Rival Sons à
quelqu’un qui ne vous connaissait pas
du tout. Comment le ferais-tu ?
Rival Sons est un groupe de rock'n
roll ! Et ce qui nous sépare des autres
groupes qui prétendent être du même
genre est le fait que nous faisons du
'roots' rock'n roll. Nous ne jouons
que des chansons originales et si
vous venez voir nos spectacles, vous
verrez que nous donnons tout ce que
nous avons. Nous donnons toute
notre énergie jusqu’à la dernière
goutte. ❚ [LL]
Brns
« Head Down »
Earache
www.rivalsons.com
7
8
agenda des clubs & des festivals
publicité 9
10 dossiers
UN P’TIT VINYLE ?
facebook.com/BongoJoeRecords
Bongo Joe –Disques & café
Amis du rock, poussons la porte du Bongo Joe, asseyons-nous le temps d’un café et laissons
la magie opérer. L’endroit est petit, cosy et agréable. Ici, on y privilégie la qualité pas la
quantité, et d’emblée, on se dit qu’’au pays du vinyle’ on y écoute de la bonne musique !
représentés des protagonistes comme AC/DC, le
Velvet, Tom Waits, Nel Young, Cannead Heat ainsi
que des vieilles gloires ou des acteurs moins connus,
mais tout aussi méritants du blues et du rythm’n
blues. On y a même vu The Sugarhill et les Beastie
Boys. Chacun de ces disques raconte à sa façon
l’histoire de la musique contemporaine en même
temps que l’histoire du rock !
Des pochettes ornent le mur situé au-dessus d’un
présentoir en bois sur le lequel 'The Slider' un bon
vieux T. Rex nous fait de l’œil. Il trône non loin d’un
Johnny Lee Hoocker qui lui-même côtoie Charly
Paton et Ray Baretto. On se sent bien, faut dire que
les vinyles ça a de la gueule, ça sent pas le plastique,
ça vit entre vos doigts fébriles et, comment dire…
c’est carrément beau ! Une odeur, une empreinte
qu’aucun CD ne pourra égaler, même dans ses
rêves. Car il fut un temps où on pensait que le CD
mettrait au rebut les bonne vieilles galettes. Exit les
grésillements, place à la perfection. Mais ça c’était
avant, parce que la perfection à la longue ça finit
par lasser !
Ici, si le choix est restreint, c’est parce que c’est la
volonté des tenanciers, qui tiennent à ne proposer
que des disques de qualité triés sur le volet et dont
ils peuvent vous raconter l’histoire. On y trouve
notamment du rock, du garage, de la musique
africaine ou brésilienne, du blues, du jazz, sont
Cyril nous raconte pourquoi il a récemment ouvert
ce shop avec son compère Robin du groupe Mama
Rosin, et nous parle aussi de leur petit label qui
monte 'Moi j’connais'.
Comment ça se fait que vous ayez ouvert ce shop
de vinyles ?
On tourne comme des hélices avec Mama
Rosin depuis six ans et on avait trois
mois de pause prévus cet automne. Bien
mérités d’après moi ! Et pour finir, on a
rien trouvé de mieux à faire que d’ouvrir
un magasin de disques.
meilleurs labels ou les acteurs qui promeuvent la
musique suisse notamment à l’étranger. On est un
petit label en terme de quantité de vente, mais on
est vraiment représenté partout, du coup le Mama
Rosin, l’Imperial Tiger Orchestra et même des
groupes de punk rockers lucernois ou de jazz de
Genève qu’on a sorti sur le label, sont disponibles
aux States ou au Japon. On pensait être trop
artisanaux pour ce prix et trop bizarrement, on a
gagné. On s’y attendait pas du tout. Du coup, avec le
fric on a ouvert ce shop.
Chez Bongo Joe, on peut aussi y prendre un café,
ou un thé en écoutant de la bonne musique et y
rencontrer des gens avec qui échanger autre chose
que des messages Facebook. ❚ [RC]
En marge de Mama Rosin on a le label,
'Moi j’connais' depuis trois ans déjà.
Comme on a tourné un peu partout, on
s’est fait des connections avec Mama
Rosin. Sur le label, on fait des rééditions
de vieux trucs oubliés et aussi des trucs
actuels. On a participé à un concours
l’année dernière, qui récompense les
DANS TON CULTE
Atari Teenage Riot
www.atari-teenage-riot.com
Burn Berlin, Burn (1997)
1997. Les Spice Girls, Aqua et les Hanson. Heureusement,
il y a Aphex Twin, Prodigy et… Atari Teenage Riot.
Heureusement, on voit qui a survécu aujourd’hui.
Heureusement, la musique et les textes de certains groupes
restent intemporels.
Rock'n'Folk, hors-série N° 24. C’est les 40 ans de
'mai 68'. Le mythe, honnis par certains, célébré
par d’autres. C’est surtout l’occasion pour le
magazine de revenir sur l’aspect politique de la
musique. Et d’énumérer quelques grands titres qui
'sont' révolution. Et je tombe sur un article écrit
par Vincent Hanon qui chronique 'Too Dead For
Me' d’Atari Teenage Riot. Magie d’internet. Je me
jette sur un célèbre site de vidéos et envoie le clip
dudit titre. Un cri. Celui d’Hanin Elias. 'Come
oooooooon'. Okay, j’arrive…
Plongée dans la discographie. Premier contact
avec l’album qui traverse toute la décennie 90’s,
'Atari Teenage Riot 1992-2000', panorama idéal
pour s’imprégner de l’ambiance. Une ambiance
cyberpunk et prévisions d’un futur pas joli joli,
entre terreur policière, contrôle étatique et
suprématie de l’économie, Matrix n’est pas loin.
C’est l’électrochoc. Et
on suit le lapin blanc
encore plus loin au
fond du gouffre.
Puis c’est sur 'Burn
Berlin, Burn', sorti en
1997 sur le label des
Beastie boys, que je
m’arrête. Pour un bon
moment. Le nom n’est
pas anodin : la ville,
chargée
d’histoire,
sera l’un des lieux
de prédilection du
groupe pour ses lives
les plus engagés : en
1999, en pleine manifestation du 1er mai, puis 14
ans plus tard à la même date. Une compilation qui
rassemble les deux premiers albums du groupe
et donne un vrai grand coup de pied au cul.
L’introduction est on ne peut plus claire : 'Start
the Riot !' et 'Fuck All'. Des brûlots martelés par
des basses destructrices, sonorités 8-bit et sirènes
saturées. Sans compromis. Et ce n’est que le
début. Alec Empire, Carl Crack et Hanin Elias se
succèdent aux paroles, toujours acérées, souvent
scandées, jusqu’à former de véritables hymnes,
repris souvent en live, comme 'Delete Yourself !'.
Cela passe aussi par des morceaux courts et
nerveux, comme 'Not your Business' et 'Heatwave'.
Au niveau vitesse, le groupe pourrait se targuer de
dépasser Slayer (avec qui ils signeront d’ailleurs
un titre…), surtout avec les premières secondes
démentielles du titre 'Into the Death', clairement
inspiré des méfaits du gang d’Huntington Park.
'Speed' et 'Destroy 2000 Years of Culture' sont
eux des entrées en matières idéales pour les plus
sensibles des tympans. Sans laisser cette hargne
de côté, 'Deathstar' et 'The Future of War' pèsent
de tout leur poids avec une ambiance sombre et
apocalyptique, d’une froide et terrible angoisse.
Autant être honnête. Après s’être confronté une
fois à Atari Teenage Riot, le reste parait bien fade.
Même les groupes les plus extrêmes semblent
avoir perdu de leur superbe. Impossible de ne
pas les comparer à cette puissance musicale
et politique. ATR est la recette d’une bombe
artisanale musicale : les agents chimiques metal,
punk, électro et hip-hop ont été mélangés. Si on
parlait de fusion pour Rage Against the Machine
ou les Red Hot Chili Peppers à cette même
époque, c’est ici plutôt de la fission. Nucléaire,
bien sûr. ❚ [MHR]
dossiers 11
DIA DE MUERTOS
LuckyA Creations
www.facebook.com/luckya.creations
Se confronter à la beauté de la mort. Thématique récurrente dans le rock, elle prend toute
sa mesure dans les superbes œuvres de Luckya, inspirée par l’art mexicain du 'Dia de
muertos' et de ses catrinas. N’ayez pas peur, les morts ne mordent pas…
Dans la quiétude du vieux bourg de Nyon, alors que
la nuit tombe. Le lac, pas loin, finit de se transformer
sous les couleurs du couchant d’hiver. C’est ici que
m’accueille Angela, connue sous son nom d’artiste
LuckyA. Chez elle, dans son petit nid douillet où la
cafetière italienne parfume l’ambiance et où l’esprit
de Frieda Kahlo n’est pas loin (le bâtiment partage la
même couleur que la 'Casa azul', maison d’enfance
et actuel musée de l’artiste !). Vierge Marie, Christ,
masques japonais et crânes se côtoient ainsi dans
son univers. Un univers très proche de Tim Burton –
on se sentirait presque dans le monde souterrain des
Noces Funèbres – où la mort n’est jamais triste, bien
au contraire : elle resplendit de multiples couleurs et
même d’humour.
Pour Angela, tout le processus de création passe
par une extrême sensibilité. C’est en effet suite
à un drame qui l’a touchée, il y a déjà quelques
années, qu’elle s’est mise à peindre ses madones.
Elle ne s’est plus arrêtée depuis, devenant ainsi
une grande partie de sa vie à côté de son métier
d’aide-soignante. À l’achat sur internet, elle préfère
parcourir les marchés aux puces de la région pour
trouver les statues de Sainte Vierge ou de Christ :
'Sur internet, les photos sont pas top et j’ai besoin
de la toucher'. Puis l’inspiration vient de son état
d’esprit du moment – joie ou tristesse – c’est ce
qui constitue sa force créatrice. La connexion doit
aussi se faire quand on lui propose un projet : 'je
m’arrange toujours pour mettre quelque chose qui
correspond à la personne', des détails de vie qu’elle
ajoute subtilement. Et ce qui fait qu’absolument
chacune des créations d’Angela est unique.
Connaissant les organisateurs de l’exposition
Calaver’Arts à Genève – que l’on pourrait croire
même dédiée pour elle tant elle est proche de cet
univers – cela lui a permis pour la première fois de
présenter ses œuvres publiquement et de rencontrer
un certain succès puisque plusieurs de ses pièces ont
trouvé preneur. Ce qui constitue aussi un moment
critique pour elle, car laisser partir ses Madones
n’est pas facile
après
avoir
autant investi
de temps et
de
passion.
Savoir qu’elles
sont choyées,
présentées sur
HEY HO LET’S GO !
un petit autel mais dans tous les cas surtout pas
oubliées dans un coin pour prendre la poussière,
prend toute son importance. Bien loin du simple
bibelot, c’est un lien puissant entre l’artiste et la
personne qui l’acquiert qui se forge. Quitte à la
refuser à un éventuel acheteur : 'Le type est arrivé
avec beaucoup d’agressivité et l’a prise dans les
mains d’une manière qui m’a déplue. Je lui ai dit
non. Mais c’est la seule fois'. Touchant à des sujets
aussi sensibles que la mort ou la religion, elle a donc
rarement eu à faire face à des réactions hostiles.
Intrigués, parfois choqués, curieux, cela invite bien
plus les gens à entamer la conversation avec elle
pour comprendre cet art et le pourquoi de cette
transformation de symboles religieux. ❚ [MHR]
rytrut.free.fr
'Sur la route avec les Ramones'
Livre de Monte A Melnick et Frank Meyer
Un p… de chouette bouquin, écrit quasiment de l’intérieur, puisque Monte A Melnik
considéré comme le cinquième Ramones, a fait partie de l’aventure dès ses débuts et a fini
comme tour manager du groupe.
Frank
Meyer,
quant à lui, a officié
dans
plusieurs
m a g a z i n e s
américains et en
tant que frontman
dans Streetwalkin'
Cheetahs et Sweet
Justice il a aussi
participé à de
nombreux albums.
'Sur la route avec
les Ramones' a été
publié en anglais en 2003. Il paraît en français aux
Editions Rytrut, à seulement mille exemplaires
qui trouveront aisément leur place chez les
collectionneurs.
Les Ramones, groupe mythique s’il en est !
Demandez à n’importe quel ado, même s’il porte
casquette et pantalon bas, il saura tout de même
qui sont les Ramones. Pas mal pour un groupe de
sales punks, défoncés et branleurs, enfin pas tant
que ça... Il ressort de ce livre qu’ils avaient aussi un
côté très rigoureux, faisaient preuve de beaucoup
de ténacité et n’ont jamais lâché le morceau surtout
pendant la tourmente.
Ce qui fait l’intérêt de l’ouvrage, à part bien
sûr les illustrations, reproductions d’affiches et
nombreuses photos qui raviront les fans, c’est
la façon dont il est fait. Pas question de raconter
la vie des Ramones comme un livre d’histoire !
De multiples intervenants, à commencer par les
Ramones eux-mêmes et bien sûr Monte.
Du coup, le livre ressemble à la musique
des Ramones, c’est bref et concis, plein
d’humour, de punch et de sincérité.
On assiste aux prémices de leur histoire avec
le chapitre 'pré-Ramones', qui raconte la
rencontre et l’amitié entre Monte et Tommy.
Deux jeunes de Forest Hill, dans le Queens,
qui rêvent de musique et de rock ‘n roll
en allant au lycée. Rien que de très banal
en fin de compte ! Ils croiseront bientôt la
route de Johnny, Joey et Dee Dee. Tous sont
amateurs des New York Dolls, des Stooges
et des Beatles. Ils tournent le dos à la
culture hippie et ses soli interminables pour
s’adonner à une formule qui fera ses preuves,
des titres très courts, joués très vite, des
textes le plus souvent empreints de cynisme.
Sur scène, ils arborent le désormais célèbre
look Ramones, T-shirts, jeans déchirés, blousons de
cuir et adoptent une posture statique. Les Ramones
s’expriment à travers des sets courts et bien envoyés.
Ils ne tarderont pas à séduire une certaine scène
new-yorkaise,
mais auront plus
de mal avec le
public. C’est en
Angleterre qu’ils
connaîtront
leur
premier vrai succès
auprès des punks
qui les adopteront
immédiatement.
Bon, on va pas tout déballer comme ça, comme
disait l’autre, on vous invite plutôt à vous procurer
ce livre qui retrace toute leur histoire. La biographie
la plus complète parue à ce jour sur les Ramones.
Tout y est, leur jeunesse, leurs pires défauts, leurs
névroses, des anecdotes poisseuses, leurs histoires
d’amour, la rivalité à propos de Linda qui passa des
bras de Joey à ceux de Johnny tout en provoquant
une grave crise au sein du groupe, leur dépendance
aux drogues, leur tournées de malades et tout
et tout… ❚ [RC]
En vente à Genève exclusivement chez Urgence Disk,
librairie Fahrenheit 451 et sur rytrut.free.fr.
12 dans les bacs
Within Temptation
Billie Joe Armstrong
& Norah Jones
Hydra
Gun Records
Dans quelques jour sortira
'Hydra', sixième opus du
groupe qui mêle au metal un son plus pop dans lequel
ils puisent leur inspiration depuis quelques temps. Ils
ramènent ici d'anciens éléments tels que l'utilisation
de la double guitare ou la voix de leur guitariste
Robert. 'Hydra' comporte plusieurs duos : avec le
chanteur de Soul Asylum Dave Pirner ('The Whole
World is Watching'), avec Howard Jones ('Dangerous')
ou plus surprenant, avec le rappeur Xzibit ('And we
Run'), ainsi que sur le sublime 'Paradise' dans lequel
les voix de Sharon den Adel et de Tarja Turunen
s'entremêlent avec grâce. Au final, des morceaux très
denses et rapides et d'autres plus aériens ; pas vraiment
d'évolution, mais un compromis entre les différentes
facettes du groupe, d'où le nom de l'album. ❚ [MS]
www.within-temptation.com
Quand la belle Norah s’allie
avec le leader hyperactif de Green Day pour un album
de reprises des Everly Brothers, on a de quoi lâcher
notre verre ! L’idée est surprenante, mais le résultat
peine à suivre. La redécouverte des 50’s manque
cruellement d’une véritable 'remise au goût du jour'.
De plus, cet album n’est absolument pas fait pour
sortir des frontières américaines vu que c’est de la
musique américaine, jouée par des Américains et qui
n’a pas été pensée pour être vendue à d’autres qu’à des
Américains. On peut vaguement s’accorder sur 'Long
Time Gone' ou sur 'Roving Gambler', mais pour le
reste, la seule chose à faire est de s’asseoir seul sur un
vieux rocking chair et attendre que ça passe. Salutations
donc à l’idée dans son ensemble, mais musicalement
faudra repasser. ❚ [EP]
www.billiejoeandnorah.com
Mogwai
Triumph and Power
Nuclear Blast
Rave Tapes
Sub Pop Records
Début
en
xylophone
résonnant, suivi par une
ligne épurée de guitare et un rythme lent et
entraînant qui nous laisse déjà pantois, absorbé
par les notes aux accents tristes, mais toutefois
belles par leur chancellement apaisant. Le synthé
grincheux ne se fait pas attendre dans le deuxième
morceau, y mettant un joyeux côté électrique. On
touche à un rock atmosphérique de haut niveau, un
fin alliage entre vibrations perturbantes et lissage
planant. Le seul détail que ma bonne foi d’amateur
de rock planant trouve à redire réside dans l'absence
de paroles. Sans elles, il est difficile d’écouter un
album entier sans passer à la prochaine chanson.
Elles sont l’enjolivure qui fait d’une réussite un
chef-d’œuvre. Plus que dix morceaux aurait été
de trop. ❚ [MZ]
http://www.mogwai.co.uk
Sólstafir
Stephen Malkmus
and the Jicks
Í Blóði Og Anda
(In Blood And Spirit)
Season of Mist
Grâce à leur approche toute
personnelle du black metal à tendance post rock,
les Islandais de Sólstafir se sont gentiment fait
une solide place au sein de la musique moderne,
allant titiller l’intérêt d’un large public bien audelà des frontières du black. Un joli bout de chemin
qui les a menés en 2011 à 'Svartir Sandar', dernier
opus en date. Sentant probablement la pérennité
flotter au-dessus de ses protégés, Season of Mist
a récemment entrepris de rééditer leur premier
album paru en 2002, l’occasion de (re)découvrir
la première pièce de l’édifice du quatuor et une
poignée d’inédits. Une réédition qui plaira aux fans
et devrait avant tout titiller l’intérêt des curieux qui
n’auraient pas encore plongé leurs oreilles dans l’art
de Sólstafir. ❚ [AMa]
www.solstafir.net
LA
sélection
Mika
/ La Citadelle
Wig out at Jagbags
Domino Records
Désinvolture,
dilettante,
nonchalance. La sortie du nouvel album du génial
éternel adolescent de quarante-huit ans, permet de
placer le champ lexical de la décontraction sur le
devant de la scène, ce qui n’est pas un luxe par les
temps qui courent. Adeptes de murs du son et de
déferlements de notes superflues, passez votre chemin.
Si la première écoute ne révèle que des esquisses, on
réalise petit à petit que de ses compositions abouties
Malkmus extrait l’essence pour nous offrir la version
épurée. 'The Janitor Revealed', 'Rumble at the Rainbo'
et 'Chartjunk' font mouche naturellement. 'J Smoov',
joliment souligné de cuivres aériens, prouve que si
Malkmus est sorti de la Chaussée, c’est uniquement
pour prendre de la hauteur quand l’occasion se
présente. ❚ [FM]
http://stephenmalkmus.com
DES DISQUAIRES
Luna Sea
A Will
Universal Japon
Cela fait exactement treize
ans que les légendes du
visual-kei que sont Luna
Sea n’avaient pas sorti d’album. Entre-temps, le
style s’est démocratisé, et si les jeunes fans ne
jurent plus que par des fades Moi Dix Mois ou
The GazettE, les 'anciens' n’ont pas oublié quels
étaient les vrais pionniers. Bien sûr, 'A Will'
n’atteint pas le niveau musical que sont 'Image'
ou l’indétrônable 'Mother', mais le propos reste
loin des horreurs k-popesques en vogue au pays
de Godzilla et apporte une véritable fraîcheur
au style résolument plus moderne, nourri par un
son excellent et des musiciens au top. ❚
www.lacitadelle.ch
disque
DU MOIS
Foreverly
Reprise Records
Grand Magus
Ce nouvel album de Grand
Magus n'aurait pas pu
mieux porter son nom. Le côté grandiose et épique
de l'album est amené par le doublage des voix et
des rythmes de guitares entêtants. Ce côté power
qui ressort de l'ensemble est juste revigorant ! On
a là ce que sait faire de mieux le groupe, à savoir
un doom aux relents de heavy. On saupoudre le
tout de quelques solos de guitares, certes pas
d'une virtuosité incroyable, mais d'une justesse
impeccable. Chaque titre fait mouche, les moments
de lassitude sont rares. On cherche un bémol …
y'en a pas vraiment ! Et pis cette touche très rock'n
roll c'est vraiment… enfin bref. Le quatrième
album sera la pièce maîtresse des Suédois. Comme
quoi dans les pays nordiques, on ne fait pas que du
black metal. ❚ [FG]
www.grandmagus.com
LE
Baron Von Smock
/ Urgence Disk
Marechal
Coup de grisou
Autoproduction
'Coup de grisou' est le plus
reptilien des albums sorti
pour cette fin d'année 2013.
Magnifique pochette créée chez Crache Papier
l'atelier de sérigraphie de l'Usine. Du bon hard
à moustache qui tache à donf ! Marechal réussit
avec brio à retranscrire la même magie sur
disque que sur planches, car ces petits sont de
vraies bêtes de scène. Deuxième degré à souhait,
un petit côté Judas Priest pour les fringues et
les bracelets à clous et un marchant design à
vous laisser bouche bée ! 'Marechal nous voilà
et merci d'être là !' Disponible, bien sûr, chez les
vrais disquaires ! ❚
http://urgencedisk.bandcamp.com
Jake Bugg
Shangri La
Universal music
Ces gars nés sous une bonne étoile, moi, ils
m’énervent. Imaginez que le jeune Jake Bugg, pas
encore vingt ans (il les aura à la fin du mois), a déjà
joué à Glastonbury, sur la BBC chez Jools Holland
ou en première partie de Noel Gallagher. Et ce n’est
pas fini, son deuxième album tout frais a été produit
par le légendaire Rick Rubin (Slayer, Red Hot,
SOAD), et Chad Smith (Red Hot) apparaît derrière
les fûts. Pas le moindre accroc à son CV en somme.
Le pire, c’est qu’en glissant cette galette dans le
lecteur, il n’y a rien à dire d’autre que : 'Ouaah !'
Naviguant entre country un rien poussiéreuse et
folk rouillée, les titres sont d’une efficacité crasse et
l’équilibre entre tension et retenue incroyablement
bien vu. Les guitares acoustiques façon jeune Neil
Young donnent envie de s’allonger dans l’herbette
sous les étoiles et on se prend même un uppercut
rock avec un certain plaisir en plein milieu de
l’album. Et si le gaillard possède l’archétype de
la voix nasillarde incontournable du genre (façon
Bob Dylan évidemment), grâce à la patte de Rubin,
cette country folk évite tous les pièges, même celui
du goût de marshmallows déjà mâché. Il m’énerve
le Bugg, je vous dis ! ❚ [YP]
www.jakebugg.com
Tinta Leal
Take Control !
DIY
Le méfait est commis par
des Germanos-Zürichois qui
nous reviennent en force avec 'Take Control' ! Tout
un programme, à la sauce hardcore et punk, des titres
courts, carrés, bien emballés, faciles à digérer. Prenons
par exemple 'Unsubstantial', envolées lyriques, envie
de tout péter et pogo intensif (p… ça fait du bien !), ou
'Mr. and Mrs. Know-It-All' un truc envoyé à un rythme
d’enfer, net et précis, une excellente mise en jambes
pour le ski. Et terminons sur une touche de fureur, avec
'Changes Never Remain', de la bombe… à déconseiller
aux cardiaques. Un petit bémol, sur les titres en
espagnol, car si on reste sur du punk de bonne facture,
la prononciation malgré des textes incisifs donnera
des boutons aux hispanophones, pour les autres, pas
grave ça chie des braises ! Un brûlot à mettre entre des
oreilles averties. ❚ [RC]
www.tintaleal.com
Philippe Henchoz / Disc-à-Brac
The Warlocks
Skull Worship
Cargo Records
The Warlocks est un groupe
de rock psyché et 'Skull
Worship' est leur sixième
album. Je ne suis toujours pas certain du sens
du mot 'psychédélique' lorsqu'il s'agit de rock.
Mais si on entend qu'il donne l'impression
d'avoir pris des drogues, ou que son auteur en a
vraisemblablement consommé, alors c'est le cas de
ce disque. Certains membres jouaient auparavant
dans The Brian Jonestown Massacre. Ils ont bien
fait de partir. Les Warlocks, c'est The BJM, mais
en moins chiant, et en moins prétentieux. Le
meilleur disque de la fin 2013, surtout si comme
moi, vous avez arrêté les drogues. ❚
www.disc-a-brac.ch
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14 dans les bacs
Benighted
Carnivore Sublime
Season Of Mist
Dire que j’en ai foutu plein
mon froc en écoutant cet
album est un euphémisme. Dantesque, dément,
violent… autant de qualificatifs et encore j’aurais pu en
rajouter, pour saluer le nouvel album des Stéphanois.
Une véritable prouesse d’exécution, une prolifération
de rythmes divers qui, mis les uns bout à bout, vous
offrent là, sans conteste, l’album le plus extrême du
combo. Un chant dantesque qui prend encore plus de
valeur sur le dixième titre de l’album… en français s’il
vous plaît. Exit les plans groovy à souhait dont était
truffés 'Asilum Cave', place à de la musique d’homme
sans concession et sans temps mort. Enfin si, deux
morceaux qui sont complètement hors sujet… mais
bon ce n’est pas grave au vue de l’ensemble de cet
excellent album. Tournée en mars à ne pas manquer
avec Loudblast. ❚ [FG]
www.brutalbenighted.com
Kindly Bent
To Free Us
Season Of Mist
En voilà un album que l’on
attendait depuis des années ! Le troisième opus de
cet OVNI du rock qu'est Cynic est enfin annoncé ; il
sortira le jour de la Saint-Valentin, ce qui conviendra
parfaitement aux amoureux du rock intellectuel. Paul
Masvidal, membre fondateur de ce groupe mystique,
annonçait en 2012 un revirement important, un réel
bond dans la progression musicale de Cynic et le
bougre n’avait pas menti. On est bien loin des voix
robotiques, des death growls et du metal progressif
frôlant le death technique proposés sur les deux
albums précédents : on a affaire ici à un mélange de
rock et metal progressif étrange souvent teinté de jazz
fusion, le tout vibrant au son particulier d’une basse
fretless. Cet album est un véritable délice qui révèle
ses secrets à chaque écoute. ❚ [FR]
www.cyniconline.com
Nashville Pussy
www.nashvillepussy.com
Voici débarquer ce nouveau
groupe tout droit venu des
États-Unis avec quelques
pointures à son bord comme Joey Jordison (exSlipknot) ou encore Jed Simon (ex-Strapping Young
Lad). Alors à première vue, on peut s'attendre à de la
musique qui arrache. ERREUR !! En réalité, on est
devant un groupe pour minettes de quinze ans qui
ne se remettent pas du départ en retraite de Justin
Bieber. Le tableau n'est pas totalement noir car on
retrouve environ deux chansons (sur quatorze)
qui sont pas mal (mais pas en intégralité). Pour le
reste, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Ça
chouine, c'est mielleux, ennuyant, saoulant... Il n'y
a plus qu'à espérer que Joey ait gardé de l'argent
de côté car il est difficile de concevoir que Scar
The Martyr se fasse autant connaître et aimer que
Slipknot. ❚ [MVP]
www.scarthemartyr.com
Retribution
AFM Records
Voilà un album qui aurait
fait un très bel album de
Soulfly ou un joli premier
album de Machine Head. Mais non, ce sont les mecs
d’Ektomorf qui nous l’ont pondu. Bon, on va dire que
ceux-ci sont tellement prolifiques qu’ils en oublient
peut-être l’originalité de leur musique… c’est-àdire… aucune. Un metal toujours autant édulcoré
sans aucune amélioration apportée au cours des
années. 'You can Control me' est, à lui seul, le titre
représentatif de la discographie d’Ektomorf. Bref,
un truc agréable à l’écoute avec des plans on ne peut
plus bateau, mais voilà c’est tout. Encéphalogramme
plat de mon côté. A voir si cela émoustillera un
peu vos oreilles. Après, l'exigence de chacun est
variable. Affaire à suivre, si ça se trouve en live ils
nous la collent. ❚ [FG]
www.ektomorf.com
Supersuckers
Get The Hell
SPV
Supersuckers n'est pas né
d'hier et continue son petit
bonhomme de chemin en
jouant son rock'n roll garage punk très dynamique.
Leur nouvel album 'Get the Hell' pointe le bout de
son nez alors que le groupe n'avait rien sorti depuis
2009. En effet, après quelques soucis de line-up, les
Supersuckers sont de retour avec ce nouvel opus
très intéressant même s'il est assez court (35 min).
Les titres sont tous très rythmés, entraînants et
rock'n roll. Il n'y a rien d'exceptionnel sur cette
galette ce qui n'empêche pas d'être bougrement
efficace. On y retrouve aussi une légère pointe de
country ou de blues ici et là qui pimente le tout
avec brio. Fans de Supersuckers ou juste amateurs
de bon rock'n roll américain, vous pouvez vous
procurer ce disque sans inquiétude. Vous ne serez
pas déçus, promis ! ❚ [MVP]
www.supersuckers.com
Romands rock – Panorama
des musiques actuelles
en Suisse romande
de 1960 à 2000
Nightwish
Showtime,
Storytime
Nuclear Blast
Warpaint
Rough Trade
Ektomorf
Passons tout d’abord sur
le nom peu original de ce
nouveau supergroupe… Formé à l’aube de cette
nouvelle année, il réunit deux figures du milieu
industriel-electro allemand, à savoir l’ex-riot grrrl
d’Atari Teenage Riot, Hanin Elias, et le guitariste
de Die Krupps, Marcel Zürcher. On aurait pu
donc s’attendre à du lourd, mais le virage plutôt
pop dans la carrière solo de la chanteuse se fait
ressentir dès les premiers morceaux. Entre ombre
et lumière, entre usine désaffectée et dancefloor
coloré, entre percussions martiales et voix douce,
on ne sait pas de quel côté le cœur balance le plus.
Et à trop hésiter, on n’accroche pas suffisamment et
les morceaux se succèdent sans allumer cette petite
flamme. Quelques étincelles seulement, avec 'Song
for God' par exemple. ❚ [MHR]
www.snowhite.de
Scar the Martyr
Roadrunner Records
Warpaint
C’est après une absence très
(trop) longue que Warpaint
revient enfin avec un nouvel album, co-produit
cette fois avec Flood (Sigúr Ros, Nick Cave & the
Bad Seeds…) et mixé par Flood et Nigel Godrich
(Radiohead) – pas étonnant, lorsqu’on sait que leur
premier EP a été masterisé par John Frusciante, rien
que ça ! Alors, est-ce que l’attente en valait la peine ?
Eh bien, oui ! C’est le photographe et vidéo-plasticien Chris Cunningham (ayant notamment produit
des vidéos pour Aphex Twin, Madonna et Björk) qui
a documenté la création du nouvel album du quartet américain et contribué à ses visuels, à l’image
de sa musique : épurée mais pleine de surprises, aux
influences multiples et définitivement différentes
du premier album, 'The Flood'. Planant et éthéré,
l’indie pop au sommet. ❚ [JiB]
http://warpaintwarpaint.com
It All Makes Sense
Snow White
Scar The Martyr
Up The Dosage
SPV
Après quatre bonnes années
d'absence, c'est chose faite
car les Nashville Pussy
sortent leur septième opus intitulé 'Up the Dosage'.
Ils ne mentent pas car ils ont mis le paquet. Cet
album est une vraie bombe pour tous les amateurs
du genre. Leur musique est toujours aussi
bougrement efficace grâce ce mélange hard rock/
metal/rock sudiste. Cet album commence par une
courte intro de messe pour ensuite laisser place au
rock ! 'Rub it to Death' est juste magistrale ainsi
que 'Pillbilly Blues'. Les autres morceaux sont
aussi très bien et on notera une courte chanson
(moins d'une minute) avec une voix féminine... Les
rednecks en ont sous la pédale et justement, on a
l'impression d'être à bord d'un bolide américain
typique sur les routes du Texas. ❚ [MVP]
Fantome
Cynic
'Showtime,
Storytime',
le dernier DVD live de Nightwish, s'inscrit dans le
renouveau du groupe depuis l'arrivée de leur nouvelle
chanteuse Floor Jansen. Le DVD allie parfaitement la
nouvelle voix qui vient de les rejoindre avec leur vieux
morceaux interprétés de façon remarquable. Certains
morceaux comme 'Amaranth' initialement chanté par
l'ancienne chanteuse Anette, collent mieux à l'image
du groupe qu'au départ. Les fans de la première heure
seront, à mon goût, heureux de ce DVD live où l’on peut
sentir le réel plaisir des musiciens et aussi par le choix
des chansons. Satisfaction et un bon moment donc
pour ce DVD et quelque bonnes surprises pour voir les
réelles capacités qui sont à exploiter et qui pourraient
donner de futurs albums dans la lignée des premiers
amours des Finlandais... ❚ [CK]
http://nightwish.com/en
Olivier Horner
Editions Slatkine
La musique romande ? L’abbé Bovet évidemment ! Et
pourtant… Depuis la déferlante des pionniers du rock
des 50’s, la jeunesse occidentale s’est fédérée autour de
ce qu’on appelle les musiques actuelles. En Romandie,
malgré des obstacles culturels et géographiques, tous les
styles ont su générer des artistes talentueux et des scènes
vivantes. Dans 'Romands Rock', O. Horner nous plonge
dans cinquante ans d’histoire. Du rock artisanal des
Aiglons au succès international des Young Gods, de la
chanson de Michel Bühler, au rap de Stress, en passant par
le Montreux Jazz et l’irruption de l’electro, tous les acteurs
majeurs sont évoqués. Ce livre court, mais super dense
est à conseiller à tous les mordus de musique de quelques
chapelles qu’ils soient. ❚ [KL]
www.slatkine.com
backstage - access point
DAILY ROCK 73 – FÉVRIER 2014
Une publication Daily Media
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1211 Genève 28, +41 (22) 796 23 61,
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swiss made dans les bacs 15
Bak XIII
In Omnia Paratus
Urgence Disk
Records
Un album qui commence
étrangement calmement. Pourtant Bak XIII donne un
ton que nous reconnaissons bien par ce refrain assez
'hymnesque' malgré une certaine lenteur non moins
appréciable (et francophone !). Mais toi, auditeur plus
nerveux, ne t'inquiète plus. Passe la première piste si tu
sens l'impatience te gagner et que tu 'subis' la montée
en puissance d'un album bien composé. Puis chante à
tue-tête ces mélodies qui restent gravées dans ton esprit
pour de bon. Fidèle à lui-même, le groupe nous livre
un son qui leur est reconnaissable entre mille, tout en
apportant suffisamment de nouveautés dans une jolie
boîte en carton que même les écolos sauront apprécier.
Autant dire que ce ne sont pas les berceuses qui vous
attendent. Allez donc acheter de l'electro body metal.
Ça réchauffe en hiver. ❚ [CB]
http://www.darksite.ch/bak13
Stevans
Rupture
Phonag Records
Moi je me méfie de ces
Genevois. Il y a trois
ans avec leur 'Fake', ses instruments en carton, ils
avaient voulu nous faire croire que leur pop était une
imposture. Faux, elle était subtile et bien troussée.
Alors que penser de la 'Rupture' qu’ils nous proposent
aujourd’hui ? Encore un mensonge ? Faux, archifaux.
Car même si un 'Lost Along the Way' emprunte
largement le sillon pop tracé jusqu’ici, déjà avec le
single 'Glamorous Nights' et la poignée de paillettes
discoïdes que le désormais quintet avait collé dans le
dos de sa musique, on était averti du changement. Et
dès l’ouverture de l’album, ce sont carrément des baffes
electro et des électrochocs funky que le combo nous
refile. Pas toujours de manière tout à fait ordonnée,
mais toujours avec beaucoup de fraîcheur et une
écriture de grande qualité. ❚ [YP]
www.stevans.net
Petrol Patrol
Domestic Warfare
Autoproduction
Pour
sortir
vainqueur
d'un match de boxe, il faut
frapper fort, et ce dès le premier coup. Petrol Patrol
nous l'apprend aux dépends de nos tympans en
faisant contraster avec leur jeune âge un thrash
méchamment massif. Si on est habitué à voir du
bon thrash s'élever de nos contrées (Algebra, The
Burden Remains, Bloodlost), il faudra dorénavant
compter avec ces newcomers qui n'ont rien à
envier à leurs aînés précédemment cités, rivalisant
de virtuosité (la batterie !). Les gaillards tracent
pour mettre en valeur leurs talents des compo
dénuées de paresse qui lorgnent autant du côté
du contemporain (The Haunted) que du classique
(Exodus, Slayer). Il s'agit maintenant de transformer
l'essai en sortant une galette plus longue, pas tous
ne passent le test. Allez ! ❚ [LoR]
www.facebook.com/petrolpatrol
Vegas In Furs
End of a Stick
Fucking Blueboy
Records
Vegas in Furs, ça sent les
références à plein nez ! Le groupe est passé par la
case Nirvana et ça s’entend ('Deep Inside'). Le cinéma
semble également être une ombre persistante dans
l’univers du groupe sans être trop évidente non plus.
D’entrée, on note une envie d’un son brut, pas trop
produit, histoire de garder un maximum de lourdeur
et de groove. 'End of a Stick' possède une sorte de
décontraction lancinante qui donne à l’album une force
tranquille, mais qui fait attention à ne pas s’embourber
dans une mare de boue psychédélique. Bien que parfois
la relâche se fait un peu trop sentir ('Deep Inside'), 'End
of a Stick' s’en sort avec les honneurs. Les atmosphères
sont variées et si on retrouve des moments désertiques
et poussiéreux, une énergie plus punk’n’roll parsème
l’album. ❚ [JM]
www.vegasinfurs.com
Poker Alice
3 Men & 11 Songs
Autoproduction
Avec cet album, les trois
hommes de Poker Alice nous
emmènent sur la route. Le premier titre, 'Sweet
Sensation' avec des résonances 'rolling-stoniennes',
déborde de sons rock’n’roll et vintage. Quant à
'Catch me if you Can', avec la chanteuse Jaimee Paul,
nous berce avec une voix profonde et harmonieuse
ainsi qu’une guitare nous rappelant vaguement
celle des Eagles. Si cet album nous trimbale, certes,
dans un dansant road-trip avec des chansons autant
slowly que country, on y trouve un arrière-goût de
déjà-vu presque lassant. Il manque un petit quelque
chose qui nous explose à la tronche. Pour le savourer
au mieux, il faudrait écouter cette album dans une
voiture, sur l’autoroute, avec le soleil, les cheveux
au vent et voyager avec ces trois hommes que sont
les Poker Alice. ❚ [EP]
www.pokeralice.ch
Widdershins
Amor
Cold Kings Records
C’est le deuxième ouvrage
pour le trio originaire de
Rolle. Un ouvrage qui prend au tripes et chuchote à
notre subconscient. Il suffit de fermer les yeux et de
se sentir transporté par ces compositions magistrales,
après le décollage noisy des premières secondes, une
ouverture encore plus belle qu’un décollage d’une
navette spatiale, les 5 G en moins. Dernier pilier de
ces six morceaux, 'Kingdom of Night' sur lequel les
notes s’égrènent et se perdent dans le néant, en est
le plus bel exemple. Widdershins, c’est mieux que
Gravity. On ne sait plus à quoi se raccrocher, les
climax se succédant sans nous laisser reprendre notre
souffle, dans une ambiance constamment électrique,
et se dispersant dans un final grandiose. Sur la vague
astrale des groupes psychédéliques, Widdershins
surfe avec grâce. ❚ [MHR]
widdershinsmusic.bandcamp.com
Sophie Hunger
Rules of Fire
Two Gentlemen
Sophie Hunger est une étoile
qui brille depuis dix ans déjà
au firmament ou au choix, la preuve que la valeur
n’attend pas le nombre des années. Un brin rebelle,
brute de décoffrage, sincère et parfois abrupte,
cette hyperactive revient sur ses (déjà…) dix ans
de carrière avec un coffret magique. Une excellente
occasion de la découvrir et une aubaine pour ceux
qui ont rejoint les rangs des convertis. Un double
album live contenant vingt-trois titres choisis par la
demoiselle elle-même pour retracer son parcours. Un
style indéfinissable tantôt rock, pop, blues, folk, voire
jazzy, et une voix qui vous prend immédiatement aux
tripes, la classe absolue ! Inclus également un livre
avec photos interviews, ainsi qu’un documentaire
d’une heure pour faire plus ample connaissance avec
la Mam’zelle. ❚ [RC]
www.sophiehunger.com
Zeppo
Mue – Exuvie
Multiprod
Zeppo, un des rares groupes
neuchâtelois
ayant
su
tenir la durée (vingt ans en 2013, bravo !), a profité
de son anniversaire pour sortir un double album,
composé d’un 'best of' (une vingtaine de morceaux
remasterisés, voire remixés, pour certains) et un
nouveau CD comportant quatorze pistes, car Zeppo
ne chôme pas, non ! Figure de proue et inventeur de
l’ecoanarcore, le trio fait encore une fois preuve d’un
militantisme sans faille et traite avec brio de problèmes
sociétaux, écologiques, politiques et relationnels,
sur une musique aux influences multiples (reggae,
thrash, punk et hip-hop, tout y passe) qui sait, comme
toujours, convaincre. Un sans-faute pour cet album
marqué par les collaborations (Abstral Compost,
entre autres), qui combat avec brio et violence les
inégalités. ❚ [JiB]
http://www.zeppoecoanarcore.net
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