UN VENT DES 60`S - Daily-Rock
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UN VENT DES 60`S - Daily-Rock
TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE Daily Rock GRATUIT FÉVRIER 2014 73 www.daily-rock.com Les concerts 2 – 3 • Coilguns • Les interviews 4 – 7 • Steven Wilson • The Fratellis • Imperial State Electric • Noï • Patrick Bishop • • Apocalyptica Le calendrier 8 – 9 Les dossiers TEMPLES 10 – 11 UN VENT DES 60'S • Plein le culte • Les chroniques 13 – 15 • Petrol Patrol • Widdershins • Solstafir Les nouveaux venus de la scène psychédélique anglosaxonne débarquent à Lausanne. Occasion en or pour une rencontrer faceà-face. • • Nashville Pussy • Benighted édito Rockeuses, Rockeurs Loin des préoccupations des humoristes et présidents français, nous repartons sur les routes plein d’espoir pour l’année 2014. Entre les dinosaures toujours aussi prompts et vigousses malgré leurs nombreuses décennies dans les guiboles (Springsteen) et les gamins pré-pubères (Temples), entre les confirmés (Mogwai), les confirmant (Warpaint) et les revenants (The President Of The United States Of America), on risque d'avoir de belles surprises... ou pas. Mais 2014 ça sera bien au moins pour une chose, la retraite musicale prématurée de Justin Bieber. Mais 2014 ça sera bien au moins pour une chose, la retraite musicale prématurée de Justin Bieber. Mais passons car un sujet bien plus préoccupant s'est dessiné devant nos yeux incrédules de fans ces dernières années : le portable aux concerts ! Qui n'a jamais été confronté à une forêt de petits objets lumineux identifiés en plein milieu de son concert préféré? ! Qui n'a jamais vu son voisin précipiter sa main dans sa poche pour faire écouter à sa dulcinée absente le tube du groupe en face de lui ? (qui au bout du fil entendra invariablement un brouhaha indéfinissable) Et comment est-on censé appeler ce phénomène ? Du live mais pas trop, du geek live, du live en différé ? Toujours est-il que pour les vieux cons que nous sommes et qui n'avions à l'époque que notre roublardise (oui c'est un mot de vieux) pour faire entrer péniblement un appareil photo et en voler quelques-unes, tout ça semble surréaliste. Pourquoi voir un concert plein pot quand on peut le visionner à travers un minuscule écran, debout, bousculés par des cons qui pogotent bêtement et vous marchent inexorablement sur les pieds. Et la vrai questions est : à quoi ça sert ? Les visionner à la maison ? Ça serait un peu comme mettre son écran de portable devant sa télé pendant la rediffusion d'un concert au Montreux Jazz. Joëlle Michaud [email protected] V otre expérience avec Temples dure maintenant depuis un an, et vous voilà déjà lancés sur les devants de la scène. Vous attendiez-vous à cela ? James (guitare/chant) : Pour chaque chose qu’on fait, on ne devrait pas s’attendre à quelque chose, ou du moins si on veut faire les choses justes. Ce qui doit arriver vient assez naturellement. C’est parfois écrasant, mais on essaie donc de ne pas y penser en créant des morceaux, pendant les concerts et en répondant aux interviews. De la rock-pop anglaise psyché. Qu’y trouvez-vous de différent, et pourquoi ce style ? Adam (guitare) : La musique psyché, tout comme d’autres genres, a un impact très fort dans le son, dans la manière où elle est délivrée. Plus que les chansons elles-mêmes, certes très importantes, c’est l’atmosphère qu’on y trouve autour. La manière dont elles sont enregistrées ou ce son qui t’amène quelque part. Chaque bon groupe psychédélique fait probablement des chansons pop, mais avec un habillage différent, qui est le son et qui peut sans autre être ajouté sur plus de six minutes. de formule. Il arrive parfois que tu coinces sur quelque chose, sans savoir pourquoi. C’est le côté positif d’être dans un groupe, de s’aider dans ce genre de moment et avancer. Vous qui êtes dans un milieu des plus éclectiques du rock, que pensez-vous de la philosophie de la musique de nos jours ? Sam (batterie) : La chose qui me pose problème en ce moment se trouve être internet. Cela peut être une bonne et une mauvaise chose à la fois. Le problème est que tu perds le côté mystérieux du groupe, car tu peux déjà tout connaître sur eux simplement en te renseignant sur la toile. Adam : Nous essayons de faire perdurer ce côté mystérieux, propre au passé. Cela amène bien plus d’imagination et de magie dans la musique pop. James : Et on trouve cela dans chaque aspect qu’un musicien peut revêtir, qu’il s’agisse des techniques de musique ou bien de l’histoire même du groupe. Beaucoup de personnes vous comparent au groupe australien actuel Tame Impala. Comment le prenezvous ? Adam : Nous avons joué avec eux à Edimbourg ! Ils sont brillants et nous n’avons aucuns problèmes avec ça. Nous sommes fans nous-même de ce groupe et c’est un honneur d’être comparé à des pointures pareilles. Après, quelques aspects changent d’un groupe à l’autre. Tame Impala fait de la musique plus futuriste. Nous essayons aussi d’être au goût du jour, mais en faisant bien plus référence au passé. Avancer tout en regardant en arrière… ❚ [MZ] Comment se passe l’écriture ? James : ça dépend. Il ne faut pas oublier que nous sommes quatre, qui plus est meilleurs amis, nous cherchons donc à créer ensemble. Après, toute chanson est différente. Tu peux apporter du jour au lendemain un projet à présenter et en discuter avec les autres. Être plusieurs, c’est une sorte Retrouvez l’intégralité de cette interview sur www.daily-rock.com Temples « Sun Structure » Heavenly Recordings http://templestheband.com 2 previews Kadebostany Les Docks, Lausanne Tarja Turunen Rocking Chair, Vevey Salut à toi, camarade et ami du peuple. Salut à toi, âme assaillie par la perversion et le stupre véhiculés par la dégradante prédominance de l'expression culturelle propagée par l'aliénante horde mainstream anglo-saxonne. Voilà qu'un état se dresse seul contre la déliquescence des consciences (et un peu de la pop) engendrée par des années de singles formatés produits selon les mêmes critères que la dernière création gastronomique de chez McDonald's. Une petite république d'Europe Centrale (mais quand même bien de chez nous, pour le coup), nous propose de combattre la créativité famélique de tout un pan de la culture musicale à l'aide d'ambiance à la fois folklorique et éthérée, comme un dernier coup de poignard à l'encontre de la sempiternelle querelle opposant les modernes aux anciens en alliant cuivres et influences hip-hop, light-shows frénétiques et vestes à brandebourgs, chorégraphies martiales et nappes électro du plus bel effet... Qu'on ne te reprenne plus à cracher dans la soupe avant d'avoir jeté tes petites oreilles avides sur le travail de ceux qui ont déjà conquis nombre de nos compatriotes lors du dernier Paléo. Non, la pop n'est pas morte, elle a juste revêtu, telle une nouvelle mue teintée d'atmosphères légères mais profondes, la forme d'un des groupes aux concepts les plus aboutis de ces dernières années. ❚ [GN] www.lesdocks.ch En 1997, on découvrait 'Angels Fall First', premier album d’un groupe finlandais, Nightwish. Sa toute jeune chanteuse, Tarja Turunen, avait alors fait sensation avec sa voix lyrique puissante et précise qui collait parfaitement avec le metal orchestral grandiloquent de Tuomas Holopainenen, principal compositeur du groupe. Après plusieurs albums à succès, quelques changements de line-up et une séparation douloureuse en 2005, qu’en était-il de la Finlandaise ? Avec plus ou moins de réussite, Tarja s’est logiquement lancée en solo avec son manager de mari. Même si sa carrière a quelque peu été freinée après son départ du groupe, la soprano a eu le mérite de continuer à croire en sa bonne étoile. En 2013, elle a sorti son troisième album, 'Colours in the Dark', plus aventureux que ses prédécesseurs et oh surprise, la voilà qui vient le défendre sur la scène modeste du Rocking Chair de Vevey. La petite salle veveysanne qui avait pris pour habitude de faire venir quelques pointures du metal (Tiamat, Paradise Lost, Within Temptation) et s’était fait souffler ces dernières années la politesse par les Docks, a cette fois remporté un joli trophée. Une excellente occasion de se retrouver à proximité de la diva et de pouvoir ainsi profiter de son élégance naturelle et de son organe impressionnant. ❚ [JM] www.rocking-chair.ch n 26 février 2014 Château Rösti The Shit + The Wild Guys + The Beltons Fri-Son, Fribourg BirdPen Le Bleu Lézard, Coilguns L’Amalgame n1 2 et 15 février 2014 Fini les phrases bateau plus auto-persuasives qu’autre chose ! la Suisse possède l’artillerie capable de tenir un public pointilleux en haleine le temps d’une soirée. Adieu le complexe d’infériorité, il est grand temps de se laisser aller aux bonheurs des affiches hélvetico-hélvétiques. Fans de post-rock et posthardcore, l’Amalgame nous gâte et invite trois pointures de la scène metal romande. Mis bout à bout, les noms d’Ølten, Impure Whilelmina et Coilguns font tressaillir et serrer les poings. On ne saurait trouver une meilleure façon d’illustrer nos propos initiaux. ❚ [AMa] amalgameclub.ch n 15 février 2014 Black Rebel Motorcycle Club Les Docks, Lausanne n 15 février 2014 Lausanne Böröm Pöm Pöm, Oberentfelden n8 février 2014 Un grand coup de poêle à frire et c'est parti pour le premier Château Rösti de 2014, désormais bien imbriqué dans la programmation du Fri-Son comme l'évènement bien Suisse à ne pas manquer. Pour l'occasion, de quoi faire frémir nos écoutilles avec les excellents bernois de The Shit, les sauvages Wild Guys et les non moins talentueux The Beltons. De quoi sortir de son garage et renfiler ses Converse ! Pour dix balles la soirée, on ne boudera pas notre plaisir. ❚ [LN] www.fri-son.ch Black Rebel Motorcycle Club. Nom du gang de motards de Marlon Brando dans le mythique film 'L’Équipée Sauvage'. Mais aussi celui du groupe de rock grinçant de San Francisco, celui qui ne lésine pas sur la disto, celui qui n’arrête inlassablement pas de tourner, qui fait perdurer le rock comme un vieil ivrogne (de musique) accroché à la chaîne Nostalgie de sa radio. Peter Hayes, chanteur et guitariste, s’est notamment concocté une jolie case sur son CV en faisant initialement partie du groupe The Brian Jonestown Massacre, groupe référence dans les années 90. Référence dans le milieu du garage rock, rock psychédélique, alternativo-underground, appelezle comme vous voulez. Leur huitième album apparaît début 2013, sous le nom de 'Specter at the Feast'. Grand alliage de styles tirés de leurs précédents disques, passant des guitares sèchement vibrantes aux joies shoegaziennes. Le cocktail pour février est prêt et rôdé à bloc, autant pour nous faire planer que nous défouler, jusqu’au trou crasseux d’un monde aux senteurs de bière, tel un James Dean décibélé, pour reprendre les termes de ZEP. Réjouissons-nous donc de pouvoir enfin les voir sur scène autre que celle d’un festival helvéticostricte concernant le temps de passage (qui m’a valu un gros 'caprice' à Crans-Montana en mars dernier). ❚ [MZ] www.lesdocks.ch n1 4 février 2014 Douce fusion entre Dave Pen, chanteur d'Archive, et son ami Mike Bird, BirdPen oscille entre le rêve et la tourmente. Une course vers l'onirique, un saut dans le vide, une bougie qui oscille. BirdPen, c'est l'occasion de vérifier si tous nos organes vitaux frémissent encore, qui plus est dans une salle très intimiste. Pour les plus assidus, une date en Suisse-Allemande est planifiée trois jours plus tard. ❚ [LN] www.bleu-lezard.ch www.boeroem.ch cover stories The Stranglers Rattus Norvegicus S’il n’y avait qu’un album à retenir des Stranglers, c’est bien 'Rattus Norvegicus' ! Un morceau de choix que tout sympathisant punk devrait posséder, en version vinyle ! Pour situer, c’est en avril 1977 à l’aube de la déferlante punk, qu’un groupe de 'vieux' (30 ans de moyenne d’âge) se lance à l’assaut d’un public boutonneux avec un album totalement transgressif et so exciting. Auparavant ils avaient fait leurs armes, notamment en première partie des Ramones durant le tour UK 1976. Un mois plus tard, les Sex Pistols un groupe d’adolescents à peine post-pubères, s’empareront du devant de la scène grâce à leur hymne punk en hommage à cette bonne vieille Queen. Sur la pochette conçue par Paul Henry figure le groupe au complet, et même un cinquième larron inconnu (peut-être Eric Clarck qui joue du saxo sur l’album). Hugh Cornwell (guitares/chant) et JeanJacques Burnel (basse/chant) sont dans l’encadrement d’une porte, prenant la pose, air blasé et moue dédaigneuse. Burnell est maquillé, androgyne et trouble à ses côtés Hugh plus viril grâce à sa moustache et à sa une carrure plus imposante. Sur les murs d’étranges trophées de renards la gueule ouverte pour le côté univers décalé. Au deuxième plan dans une lumière rouge (serions-nous dans un lupanar ?) Dave Greenfield (claviers/chant) et Jet Black (batterie et percus) au milieu d’un bric à brac dont une inquiétante poupée. Ils fixent tous l’objectif d’un air peu engageant, sous l’encadrement de la pochette figure un 'IV' aussi étrange que mystérieux. Au verso figure un rattus norvegicus (le rat le plus répandu d'Europe) courant sur une branche d’arbre sur fond de coucher de soleil. Un album culte, et une cover tout à fait représentative de 'ses années où tu te promenais avec un rat en laisse' (H-F. Thiéfaine). ❚ [RC] www.thestranglers.net previews 3 Festival Antigel Genève n 1er au 16 février 2014 Five Finger Death Punch Avalanche Festival Komplex457, Zürich n 19 mars 2014 Salvan, Les Marécottes n 21 au 22 février 2014 Si on excepte le Lozane’s Burning du mois de janvier, on peut gentiment dire qu’Antigel est le premier sur les rails pour 2014. Quatrième édition pour ce festival éclectique qui se veut non seulement musical, mais aussi sportif, dansant et insolite. Des festivals en hiver c’est toujours bien pour réchauffer les âmes glacées et qui plus est, si la programmation est à la hauteur, vous n’avez plus d’excuses à préférer végéter sans fin sur votre canapé ou vous friper la peau dans votre bain bouillant. Des noms, des noms, vous allez me dire ! Des noms, on en a foison et des bons ! Tout d’abord Philippe Glass, le compositeur culte de musique contemporaine qui en a inspiré plus d’un, pour un concert événement. Viennent ensuite Suzanne Vega, la songwriter qu’on ne présente plus, la délicieuse Agnes Obel et sa pop hivernale magique, Cody Chesnutt, qui mêle rock funk et groove, Temples les jeunots hippie qui tabassent, Connan Mockasin et sa pop psyché, les touareg de Tamikrest pour une musique ethnique chaude et soyeuse ou Kaki King, magicienne de la six cordes. La musique electro sera à l’honneur grâce à Jay-Jay Johanson et Trentemöller. On pourra aussi écouter la pop rigolote d’Adam Green, celle finaude de Son Lux. Antigel, le remède contre le froid et la dépression post-fêtes dégoulinantes ? ❚ [JM] http://www.antigel.ch La scène américaine de metal hard FM regorge de groupes dont un novice n'aurait jamais entendu parler. Certes, on peut citer comme figure de proue des groupes tels Staind, Stone Sour, ceux qui ont eu l'honneur d'être diffusés en radio alors que l'animateur prenait sa pause clope-café. La célébrité tient à peu de choses... Révolue dès lors cette belle époque où le nouveau monde offrait plus de rêve que la scène européenne, à coups de riffs sauvages et de chants mélancoliques ? Morts, dissolus, les groupes qui avaient forgé notre adolescence rocailleuse à coups de démembrements de nuque et de 'minerve du lendemain' ? Rien n'est moins sûr, vu l'émeute que les groupes susmentionnés créent à chacun de leurs passages en terres helvétiques. Pour preuve, les Five Finger Death Punch feront une halte pour nous présenter une boîte de Pandore : 'The Wrong Side of Heaven and the Righteous Side of Hell, Vol 1 & 2'. Ce double-album à la gloire du metal-hard FM est plein de tous ces musiciens qui ont eu leur heure de célébrité il y a plus de quinze ans. Avant de partir à la retraite, de splitter ou de voir un des membres mort dans d'affreuses circonstances, une escale à Zurich s'impose donc... ❚ [LN] www.komplex457.ch Prévisions météorologiques du week-end du 2122 février 2014 aux Marécottes : Pour vendredi, mesdames, n'oubliez pas les collants. Il vous faudra vous dandiner afin de parer à la froidure hivernale ! Heureusement pour vous, l'Avalanche festival à de quoi tenir votre température corporelle décente. En guise de manteau, Undred Days et son chanteur à la voix chaude seront votre trench-coat. Une couverture chauffante vous sera également gracieusement offerte par VedeTT, venu spécialement pour l'occasion équipé d'une 'spleenwave' sincère. N'ayant pourtant aucun lien familial avec la bière belge, le quatuor saura tout de même vous faire tourner la tête. Il est temps de mettre un bonnet, tricoté par Stevans, dont le single tourne déjà tel un cyclone sur les radios. Les Moon-Boots seront fournies pour le Plaizir d'Offrir feat. Ecar. Samedi sera plus clément : The Revox vous embrassera dans une tourmente rock'n roll vintage afin de vous éviter toute toux grasse ou extinction de voix. Squarelectric vous fournira une dose de bonbons aromatisés aux herbes des Alpes afin que vous n’obstruiez pas vos cordes vocales. The Rambling Wheels vous prêtera ses chaînes à neige. Et si votre véhicule se retrouve coincé, The Lobotomist & Friends vous donneront un coup de main. ❚ [LN] www.avalanchefestival.ch Nashville Pussy Crystal Stilts All Time Low n 20 février 2014 n 25 février 2014 C’est parti pour une nouvelle tournée européenne pour All Time Low ! Après une campgagne américaine, une nouvelle version de leur dernière production, quelque peu contestée par manque de nouveauté et un très bon single en compagnie de Vic Fuentes de Pierce The Veil, revoilà le combo sur le vieux continent. Le 4 mars, pour son unique date en Suisse, le groupe se produira au Komplex Club de Zurich. De quoi profiter confortablement de la ribambelle de tubes des Ricains à minettes ! Au vu de la fanbase du groupe, la salle risque d’être copieusement remplie ! À vos gels ! ❚ [AG] www.komplex457.ch L'Usine PTR, Genève Si Motörhead était au rock'n roll ce que le Seigneur est au Paradis, c'est certain que Nashville Pussy aurait décroché un poste bien en vue au sein des archanges. Croisement entre du psychobilly et le hard rock teigneux de Lemmy, distillé par deux bombasses décomplexées comme seul le Texas sait en produire, c'est difficile de trouver plus authentique sur une scène sclérosée par du pop rock pour minettes. Vous aimez le Jack Daniel's, les grosses guitares, les cow-boys et, bien sûr, le Daily Rock ? Go voir Nashville Pussy. Nouvel album le 21 janvier, d'ailleurs. ❚ [LoR] www.ptrnet.ch Bad Bonn, Düdingen Si leur deuxième album avait divisé la critique avec son approche moins noisy, leur dernier effort, 'Nature Noir', a conquis tout le monde, hissant le groupe sur les tops de l'année qui vous ont gavé durant le mois de décembre. Dignes héritiers du post-punk tendance shoegaze à la Jesus & Mary Chain, les Crystal Stilts donnent une nouvelle chance de les choper avant leur retour aux USA, dans le cas où vous les auriez loupés à l'Amalgame en décembre dernier. Oui, c'est un peu hipster, mais les hipsters écoutent parfois des trucs cools, non ? ❚ [LoR] www.badbonn.ch Komplex Club, Zürich n 4 mars 2014 Vu pour vous MONARCH ! – Marseille – 27 décembre 2013 Voilà la dernière soirée de l'asso Caught By The fuzz : bougies parsemées sur la scène, table regroupant des pédales d'effets et autres samplers, lumières tamisées. Pas de doute, l'oracle va pouvoir commencer son apologie du Malin. Nous voilà projeté dans un monde sans limite. Exit en effet la notion de temps, on prend des riffs et on les étire au maximum pour y rajouter des tempos très lents, très lourds. Emilie, au chant, est la prêtresse d'un soir. Les musiciens l'accompagnant vivent leur musique comme si ceux-ci étaient possédés. La dernière grande messe de l'année a été dite. ❚ [FG] 4 interviews © Naki Kouyioumtzis Le génie anglais du prog rock Steven Wilson, connu aussi comme le leader de Porcupine Tree, est revenu avec un album solo hommage au rock psychédélique des 70’s. Rencontre avec l’intéressé pour sa première venue à Lausanne. P ourquoi être revenu avec un album solo sans les musiciens de Porcupine Tree ? D’une certaine façon, la plupart des choses que j’ai faites étaient des projets solos. Pour Porcupine Tree, c’était moi qui composais toute la musique. C’est devenu un groupe après coup, grâce à l’engouement qu’il a provoqué et l’entente entre les membres. La différence ici, c’est que j’ai décidé de donner mon nom à ce projet, simplement parce que je voulais faire quelque chose de différent qui m’appartenait entièrement. Je voulais rendre hommage au rock progressif et psychédélique des 70’s. Il fallait juste que je me sente assez en confiance. C’est chose faite. Comment expliquer alors que ce style plaise aux jeunes de la vingtaine n’ayant jamais connu les 70’s ? Je ne suis pas si sûr que ces jeunes ne connaissent pas les 70’s. Ils n’y ont jamais vécu, certes, mais moi non plus. Il suffit d’avoir grandi avec des groupes comme Led Zeppelin ou Black Sabbath pour se sentir appartenir à cette époque. On peut d’ailleurs entendre tes influences : Genesis, King Crimson, Pink Floyd… Pas vraiment Genesis… mais King Crimson et Pink Floyd c’est sûr. Ce sont des groupes avec lesquels j’ai grandi, ils font partie de mon ADN musical. Même si je ne le fais pas consciemment, ces groupes ressortent sûrement dans mon son et dans ma manière de composer. Je considère cet Cinq ans de pause, des bouteilles vides et un nouvel album, les voici refaire surface. Rencontre avec le chanteur Jon Fratelli. P ourquoi avoir attendu si longtemps pour un nouvel album ? JF : Nous nous sommes séparés… cinq ans, c’est ça ? Nous avons par la suite décidé de rejouer quelques concerts, pour voir si des personnes allaient venir. Et ils sont venus ! Nous devions donc faire un nouvel album. Un album où l’on nous retrouve. Le premier essai était inutilisable, nous avons dû le changer, réfléchir sur des thèmes différents. Tu as utilisé ces cinq années pour y réfléchir ? Non, non ! Je ne suis pas vraiment une personne qui réfléchit, je ne me soucie pas des bonnes ou mauvaises choses à faire. Même si les mauvaises sont toujours plus nombreuses. J’ai fait ce que j’ai toujours fait : prendre une direction quelconque, même si c’est la mauvaise. Tu sais, la 'bonne direction' n’est que désordre, il faut juste aller… n’importe où. Penses-tu qu’il est nécessaire pour un groupe de se séparer un certain temps pour mieux continuer ? Je ne pense pas que c’est complètement nécessaire pour tout le monde. Nous, par exemple. Je ne sais pas si nous en sommes ressortis plus fort ou non (longue pause)… Probablement que oui. Nous avons appris à donner à chacun d’entre nous de l’espace, nous en avions besoin. Une évolution aussi dans la façon de créer votre musique ? Oui bien sûr ! Nous avons dû trouver une nouvelle façon de travailler, afin de retrouver ce goût d’intérêt. Ça n’a pas été radical, en tout cas pas pour moi. Ce sont toujours de petites choses que personne ne remarque, juste dans la manière d’être engagé dans ce que tu fais… Mais nous avons gardé les bonnes habitudes : J’apporte les chansons et nous les enregistrons. As-tu essayé d’écrire sur de nouveaux thèmes ? Totalement ! Les thèmes se doivent d’être album comme une lettre d’amour à ces groupes que j’aime tant et plus particulièrement à King Crimson qui est pour moi une de mes influences majeures. Avec la connaissance musicale qu’ont les gens et ce que diffusent les médias et internet. Tout le monde devient à peu près capable d’identifier un peu de Bob Dylan ici, un peu de Nirvana là… Pourquoi aimes-tu autant cette période ? Pour moi, ces musiciens étaient de vrais artistes qui n’obéissaient ni aux règles, ni à la forme de la musique pop. Cette dernière est restrictive, même si, attention, j’aime aussi beaucoup ce genre d’artistes. Je ne me sens juste pas attiré à jouer de la sorte en tant que musicien. Je préfère penser la musique comme un voyage, raconter quelque chose d’imprévisible. Un peu comme dans le cinéma d’ailleurs ! Quand tu regardes un film, tu veux être transporté par une histoire et des rebondissements auxquels tu ne t’attends pas. Pour moi, la musique doit avoir cet aspect narratif. STEVEN WILSON Porcupine Steve J’imagine Steven Wilson comme un fou avec tellement d’idées qu’il ne peut s’arrêter de composer de la musique et de sortir des albums. Ai-je bon ? Oui sûrement (rires) ! Au début de ma carrière, j’avais trois ou quatre projets différents, mais c’est Porcupine Tree qui a décollé et qui a trouvé son public. Le succès était un peu inattendu et j’ai continué à me concentrer sur ce projet. Mais j’avais tellement d’idées différentes pour d’autres projets que je savais que je n’allais pas me cantonner à celui-là. Les gens s’attachent très souvent aux 'marques', et j’ai eu du mal à lancer mon projet sans avoir l’étiquette Porcupine Tree. Pour moi, c’est seulement l’étape d’après. Je change et j’avance, voilà pourquoi il était temps de faire cet album. À propos du titre de l’album, 'The Raven that Refused to Sing' fait-il allusion à ta personne qui refusait d’apprendre la guitare ? C’est une interprétation intéressante, je n’y avais pas pensé (rires). Il est vrai qu’étant petit, on a voulu me faire prendre des cours de piano, de guitare et j’ai détesté… En vérité, ce titre est à propos d’une histoire de fantômes. L’album raconte celle d’un vieil homme voulant absolument faire chanter un corbeau qui visite son jardin. Il veut se prouver que ce dernier est l’incarnation de sa sœur défunte lui ayant chanté des chansons quand il était petit. ❚ [AC] Steven Wilson « The Raven that Refused to Sing » Kscope Music http://stevenwilsonhq.com différents. Il est impossible de continuer toujours avec les mêmes. Certains groupes trouvent leur fil conducteur et c’est très bien ! En ce qui me concerne, j’écris souvent sur les problèmes. Ce qui devient à la longue très lassant. Je me dois de trouver d’autres sujets ! J’écris ce que j’aime, et si les gens apprécient aussi, on peut dire que je suis chanceux. Toujours parlant des thèmes, quelle est la place de la femme dans vos paroles ? Ha ! Tout le monde est effrayé par les femmes. Je suis moi-même terrifié. Un élément de danger est une bonne source d’inspiration, non ? THE FRATELLIS Retour du grand cru écossais Des sources d’inspirations ? Les mêmes que toujours ! Dylan, Springsteen, Rolling Stones, les évidents quoi. Bien sûr, au début j’ai commencé à écouter la vieille collection de vinyles de mon père, comme la plupart le font. J’y suis cependant resté, je n’ai jamais ressenti le besoin de voir ailleurs. Si tu devais jouer avec un groupe, lequel serait-ce ? Oula, je ne me sens même pas digne de jouer avec la plupart. Si je devais rêver, ce serait les Pink Floyd. Ce serait sympa. Et un groupe actuel ? The Fratellis (sourire). Peux-tu nous parler de Charles Bukowski, écrivain d’une grande source d’inspiration pour toi ? Je l’admire simplement. C’est probablement le fait qu’il utilise un langage très simple et va droit au but. Sûrement que je le fais aussi. C’est un homme courageux, il prend les intrigues les plus sombres que la plupart d’entre nous ne voudraient pas entendre et les met sur papier. La plupart des gens préfèrent parler de bravoure, pas lui. Il laisse les gens regarder dans leur tête, voir ce qu’il en est vraiment. Pourquoi ce nom à consonance italienne ? Je crois que cela vient du film 'The Goonies', les méchants se nommaient comme ça. Nous avons tous été effrayés par ce film. Et à nos débuts, nous changions chaque deux mois notre nom de groupe. Quand la proposition The Fratellis est venue à jour, ça ne s’est pas fait attendre. Mais bon, comme l’industrie de la musique, c’est un détail auquel je ne prête pas beaucoup attention. Peut-être devrais-je… ❚ [MZ] The Fratellis « We Need Medicine » Universal Music www.thefratellis.com publicité 5 6 interviews Quinze après son premier album, Noï revient avec son rock francophone sur 'Contact'. Minh nous en raconte un peu plus. V otre premier album est sorti en 1999, quels souvenirs gardez-vous de cette période ? L'insouciance, les rencontres et le début d'une ascension inattendue, parfois même, un peu effrayante. En 1999, Couleur 3, dirigé par Vincent Steudler nous passait en boucle. Le premier repérage d'un groupe suisse non signé, grâce à la liberté de l'époque. C’était différent. La façon de vendre sa musique a complètement changé depuis. C'est mieux ou moins bien ? Effectivement, cela a beaucoup changé, mais plus que la façon de vendre, il me semble que la motivation des groupes est différente. Pour Noï, la musique est plus un besoin, une vocation, voire un sacerdoce et non un moyen d'être célèbre. Maintenant, pour Noï qui est totalement indépendant, hors système, cette nouvelle façon de vendre sur internet nous permet de toucher plus de gens. L'endroit où Noï est le plus écouté à l'étranger est la Californie ! Le problème est le nombre croissant de 'vendeurs de charme' qui prennent une place incroyable. En 2014, comment se définit Noï ? 2014 s'annonce plutôt pas mal du tout. Nous avons d'ailleurs testé pour la première fois en live 'Contact' Fondé par Nicke Andersson suite à la séparation des Hellacopters, Imperial State Electric en est déjà à son troisième album. Daily Rock a profité de la récente tournée du groupe pour interviewer l’un des songwriters les plus doués du rock. L e titre de votre nouvel album, 'Reptile Brain Music', est plutôt paradoxal, parce que vos textes sont généralement plus 'intelligents' que la moyenne… Je ne sais pas s’ils sont intelligents, mais disons que ce ne sont en effet pas des paroles à la Gene Simmons… (rires) Ce titre se rapporte à ce qui est © Gilles Simon Album intimiste prêchant le retour au calme, 'Minor Lakes' est le premier opus de l’espoir folk helvétique Patrick Bishop. Roman, voix émérite de cette formation, revient sur cet événement. ' Minor Lakes' semble vraiment abouti et mature, un peu comme si vous n’en étiez pas à votre premier essai. Était-ce important de prendre le temps d’enregistrer un album aussi élaboré ? C'était vraiment un processus long et souvent pénible. On a dû repartir à zéro à plusieurs reprises pour trouver notre chemin et donner à cet album la direction qui lui était due. Mais après avoir trouvé notre voie, celle que nous voulions en tant que groupe. Le reste s’est fait de manière plus organique. Vous avez enregistré cet album en partie dans une église et dans un studio équipé de matériel vintage. Est-ce que le 'rush' actuel de notre société force les artistes désireux d’être intimes à utiliser ce genre NOÏ simplement votre langue maternelle ? Oui, la langue française est une langue que j'affectionne tout particulièrement en ce sens où celle-ci me permet de 'poétiser' beaucoup plus aisément et d'être plus précis dans mes écrits. De plus, chanter en français sur la musique relève plus du défi que de la facilité. Et j'aime les défis. De plus, bien que j'écoute beaucoup de musique chantée en anglais, je reste et ce depuis mon plus jeune âge très réceptif aux artistes comme, Ferré, Brassens, Brel, Gainsbourg. Ceci explique cela. reprend contact ! et contact il y a eu ! Noï travaille avec Intheairagency et compte bien marquer cette année 2014 par ses prestations scéniques, toujours accompagnées de notre peintre Fanny Ernst ainsi que par notre album, véritable bijou sonore grâce au Studio ICP BRUXELLES avec Michel Schelle Diericks et mes deux compères Rafael Prieto (batterie) et Sacha Lam-Thanh (basse). 2014 annonce le renouveau, la renaissance d'un Noï plus confiant. Vous gardez invariablement le français pour vous exprimer dans vos chansons alors que beaucoup cèdent au langage de Shakespeare. Cela représentet-il quelque chose de particulier pour vous ou c’est Pour toute commande de CD, envoyez votre adresse à [email protected] ❚ [JM] Noï « Contact » Autoproduction www.mx3.ch/artist/no_2 important dans le rock ‘n roll : évoquer des émotions. C’est un instinct primaire. Sur ce troisième album, j’ai l’impression que tu reviens un peu vers le son qu’avaient les Hellacopters sur la fin… Je n’ai pas l’impression, même si sur chaque album de ISE, il y a au minimum une chanson qui date de la période Hellacopters. Sur le premier album, il y en a une qui ne fonctionnait pas avec ces derniers, mais qui a fonctionné avec ISE. C’est d’ailleurs ça, la différence principale entre les deux groupes : pas les chansons, mais les membres des groupes. Tu te retrouves avec différentes personnes et des alchimies différentes. © Gilles Simon IMPERIAL STATE ELECTRIC Quels sont tes projets musicaux à court terme ? Il paraît qu’il y aurait justement un album live des Hellacopters en prévision ? On a un album de Death Breath qui est quasi prêt depuis trois ans et auquel il ne manque que les voix. Sinon, concernant les Hellacopters, ça n’est pas de mon ressort. Si je pouvais mettre la main sur les bandes de nos quatre derniers concerts – c’est notre management de l’époque qui sait où elles sont – je sortirais ce live demain. Parce que je considère que ça serait en quelque sorte une belle 'fin' pour ce groupe. ❚ [GS] d’artefacts ou de parades pour écrire et enregistrer leur musique ? Est-ce difficile de sonner naturel de nos jours ? C'est une question très intéressante. C’était sans aucun doute une considération importante pour nous que de puiser dans le matériel et les lieux les plus à-même de nous offrir le son que nous désirions. C’est cependant facile de se perdre dans des aspects techniques de nos jours et d’oublier le processus d’enregistrement en soi. état de siège Imperial State Electric « Reptile Brain Music » Psychout Records www.imperialstateelectric.se PATRICK BISHOP La voix des grands espaces Cet album semble profondément connecté à la nature et aux grands espaces. Était-ce difficile d’intégrer des sonorités électroniques tout en gardant une ambiance naturelle ? C'était assez naturel pour nous d’implanter ces éléments. En tant que 'digital natives', nous avons grandi avec ces sonorités. Ce n’est donc pas comme si on était complètement étrangers à la musique électronique. ❚ [AMa] Patrick Bishop « Minor Lakes » Irascible www. patrickbishopmusic.com interviews RIVAL SONS, La tête haute ! APOCALYPTICA, rencontre Wagner À l’occasion de la sortie de 'Wagner Reloaded', enregistré lors d’un concert live en Allemagne en hommage au compositeur du même nom, nous avons eu la chance d’en discuter et de l’actualité du groupe avec Mikko Sirén, batteur. C omment c’était pour vous de faire ce nouvel album ? Mikko : C’était intéressant, un bon challenge, ça inspire. Ce fut beaucoup de plaisir, on n’avait jamais fait quelque chose de la sorte avant ça. Faire partie d’un projet si monstrueux, où la composition est plus proche du cinéma, c'est différent. C’était exactement ce dont nous avions besoin. Une bonne pause pour nous. On tournait depuis trois ans avec le même album, donc cette opportunité de faire quelque chose de complètement différent était génial, on s’est vraiment amusé. dirais Nina Hagen, elle est vraiment géniale ! Corey Taylor aussi, qui est peut-être selon moi le meilleur chanteur rock en ce moment. Le troisième, je n’ai aucune idée. Il n’y en a que deux, nous n’avons que deux bonnes chansons. (Rires). Ah, ça me revient, je dirais celle avec Matt Tuck et Max Cavalera. Comment était-ce de rendre un tel hommage à Wagner, avec un orchestre ? Mikko : Ce n’est jamais facile, mais c’est toujours une bonne opportunité pour apprendre. Je pense que c’était vraiment bien, ils ont une énergie fantastique. C’est toujours difficile quand un groupe de rock joue, car le son n’est pas le même, il faut faire des compromis. De plus, le temps n’est pas vu de la même façon. Ils sont très métriques et nous sommes horizontaux, et le fait de lier les deux et très intéressant. Qu’entendez-vous par là ? Mikko : Le rock est plus précis rythmiquement, vous êtes censé danser, tout vient du groove, du swing etc... Dans le classique, c’est plus sur l’expression, la respiration, développer de longues lignes mélodiques. Ils ne sont pas bloqués par le métronome comme dans le rock. Il n’y a pas de bien et de mauvais, mais c’est intéressant d’essayer de les lier. ❚ [KS] J'ai entendu que le nouvel album n’incluait pas de paroles, ce qui est une bonne chose puisque certains de vos fans préfèrent en instrumental. Mikko : Oui, c’est vrai. C’est un peu old-school, seulement instrumental, progressif, c’est vraiment bien. Et on nous le demande souvent, mais pour nos nouveaux fans c’est aussi intéressant d’entendre uniquement Apocalyptica le groupe. De toutes les collaborations que le groupe a faites, quelles sont vos trois préférées ? Mikko : C’est pas facile, je ne sais pas. Je « Wagner Reloaded » BMG Right www.apocalyptica.com Il y a quelques semaines, Rival Sons était au Petit Campus de Montréal. Nous avons eu au téléphone leur charismatique chanteur afin de faire connaissance avec ce groupe qui devrait être une figure dominante dans le monde du rock dans les années à venir. chaque disque. Réserver du temps en studio, d’y entrer pour trois ou quatre semaines, composer et enregistrer. Donc de construire au fur et à mesure. Quel a été le tournant dans ta vie, où tu t’es dit que tu voulais vivre de ta musique ? J’ai toujours su que j’allais vivre de ma musique. Car je suis devenu un compositeur compulsif, et un auteur. J'ai été auteur vers l’âge de douze ou treize ans. Je jouais de la guitare bien avant, mais j’ai commencé à être sérieux, et à vraiment composer quand j’ai commencé à écrire. C’est devenu une véritable obsession pour moi. R ival Sons vient de terminer une tournée au Canada, est-ce que la tournée s’est déroulée comme prévu ? La tournée dans son ensemble fut très réussie. Vous savez, nous apprécions énormément le temps que nous passons au Canada. C’est quelque chose de spécial. Juste être là-bas, c’était une belle opportunité d’aller plus à l’Est, et donc d’aller à des endroits que nous n’avions jamais visités auparavant. En parlant de ça, est-ce bien différent d’ouvrir pour un autre groupe ou de faire ta propre tournée ? Quelles sont les différences ? Oui, il y a beaucoup de choses différentes entre ouvrir pour un autre groupe et d’avoir son propre spectacle. Premièrement, si tu ouvres, tu vas devoir jouer un concert plus court. C’est une évidence. Et également, tu vas jouer devant un auditoire qui n’est pas le tien. Ce qui est une bonne chose, car tu dois gagner chaque spectateur. C’est une belle sensation d’ouvrir pour des bands comme… je ne sais pas… AC/ DC ou bien Kiss, des groupes de ce genre. Rival Sons a trois albums studio (quatre avec le EP sorti en 2011), est-ce que l’enregistrement est différent d’un album à un autre ? L’approche que nous prenons est relativement pareille pour Si tu devais décrire Rival Sons à quelqu’un qui ne vous connaissait pas du tout. Comment le ferais-tu ? Rival Sons est un groupe de rock'n roll ! Et ce qui nous sépare des autres groupes qui prétendent être du même genre est le fait que nous faisons du 'roots' rock'n roll. Nous ne jouons que des chansons originales et si vous venez voir nos spectacles, vous verrez que nous donnons tout ce que nous avons. Nous donnons toute notre énergie jusqu’à la dernière goutte. ❚ [LL] Brns « Head Down » Earache www.rivalsons.com 7 8 agenda des clubs & des festivals publicité 9 10 dossiers UN P’TIT VINYLE ? facebook.com/BongoJoeRecords Bongo Joe –Disques & café Amis du rock, poussons la porte du Bongo Joe, asseyons-nous le temps d’un café et laissons la magie opérer. L’endroit est petit, cosy et agréable. Ici, on y privilégie la qualité pas la quantité, et d’emblée, on se dit qu’’au pays du vinyle’ on y écoute de la bonne musique ! représentés des protagonistes comme AC/DC, le Velvet, Tom Waits, Nel Young, Cannead Heat ainsi que des vieilles gloires ou des acteurs moins connus, mais tout aussi méritants du blues et du rythm’n blues. On y a même vu The Sugarhill et les Beastie Boys. Chacun de ces disques raconte à sa façon l’histoire de la musique contemporaine en même temps que l’histoire du rock ! Des pochettes ornent le mur situé au-dessus d’un présentoir en bois sur le lequel 'The Slider' un bon vieux T. Rex nous fait de l’œil. Il trône non loin d’un Johnny Lee Hoocker qui lui-même côtoie Charly Paton et Ray Baretto. On se sent bien, faut dire que les vinyles ça a de la gueule, ça sent pas le plastique, ça vit entre vos doigts fébriles et, comment dire… c’est carrément beau ! Une odeur, une empreinte qu’aucun CD ne pourra égaler, même dans ses rêves. Car il fut un temps où on pensait que le CD mettrait au rebut les bonne vieilles galettes. Exit les grésillements, place à la perfection. Mais ça c’était avant, parce que la perfection à la longue ça finit par lasser ! Ici, si le choix est restreint, c’est parce que c’est la volonté des tenanciers, qui tiennent à ne proposer que des disques de qualité triés sur le volet et dont ils peuvent vous raconter l’histoire. On y trouve notamment du rock, du garage, de la musique africaine ou brésilienne, du blues, du jazz, sont Cyril nous raconte pourquoi il a récemment ouvert ce shop avec son compère Robin du groupe Mama Rosin, et nous parle aussi de leur petit label qui monte 'Moi j’connais'. Comment ça se fait que vous ayez ouvert ce shop de vinyles ? On tourne comme des hélices avec Mama Rosin depuis six ans et on avait trois mois de pause prévus cet automne. Bien mérités d’après moi ! Et pour finir, on a rien trouvé de mieux à faire que d’ouvrir un magasin de disques. meilleurs labels ou les acteurs qui promeuvent la musique suisse notamment à l’étranger. On est un petit label en terme de quantité de vente, mais on est vraiment représenté partout, du coup le Mama Rosin, l’Imperial Tiger Orchestra et même des groupes de punk rockers lucernois ou de jazz de Genève qu’on a sorti sur le label, sont disponibles aux States ou au Japon. On pensait être trop artisanaux pour ce prix et trop bizarrement, on a gagné. On s’y attendait pas du tout. Du coup, avec le fric on a ouvert ce shop. Chez Bongo Joe, on peut aussi y prendre un café, ou un thé en écoutant de la bonne musique et y rencontrer des gens avec qui échanger autre chose que des messages Facebook. ❚ [RC] En marge de Mama Rosin on a le label, 'Moi j’connais' depuis trois ans déjà. Comme on a tourné un peu partout, on s’est fait des connections avec Mama Rosin. Sur le label, on fait des rééditions de vieux trucs oubliés et aussi des trucs actuels. On a participé à un concours l’année dernière, qui récompense les DANS TON CULTE Atari Teenage Riot www.atari-teenage-riot.com Burn Berlin, Burn (1997) 1997. Les Spice Girls, Aqua et les Hanson. Heureusement, il y a Aphex Twin, Prodigy et… Atari Teenage Riot. Heureusement, on voit qui a survécu aujourd’hui. Heureusement, la musique et les textes de certains groupes restent intemporels. Rock'n'Folk, hors-série N° 24. C’est les 40 ans de 'mai 68'. Le mythe, honnis par certains, célébré par d’autres. C’est surtout l’occasion pour le magazine de revenir sur l’aspect politique de la musique. Et d’énumérer quelques grands titres qui 'sont' révolution. Et je tombe sur un article écrit par Vincent Hanon qui chronique 'Too Dead For Me' d’Atari Teenage Riot. Magie d’internet. Je me jette sur un célèbre site de vidéos et envoie le clip dudit titre. Un cri. Celui d’Hanin Elias. 'Come oooooooon'. Okay, j’arrive… Plongée dans la discographie. Premier contact avec l’album qui traverse toute la décennie 90’s, 'Atari Teenage Riot 1992-2000', panorama idéal pour s’imprégner de l’ambiance. Une ambiance cyberpunk et prévisions d’un futur pas joli joli, entre terreur policière, contrôle étatique et suprématie de l’économie, Matrix n’est pas loin. C’est l’électrochoc. Et on suit le lapin blanc encore plus loin au fond du gouffre. Puis c’est sur 'Burn Berlin, Burn', sorti en 1997 sur le label des Beastie boys, que je m’arrête. Pour un bon moment. Le nom n’est pas anodin : la ville, chargée d’histoire, sera l’un des lieux de prédilection du groupe pour ses lives les plus engagés : en 1999, en pleine manifestation du 1er mai, puis 14 ans plus tard à la même date. Une compilation qui rassemble les deux premiers albums du groupe et donne un vrai grand coup de pied au cul. L’introduction est on ne peut plus claire : 'Start the Riot !' et 'Fuck All'. Des brûlots martelés par des basses destructrices, sonorités 8-bit et sirènes saturées. Sans compromis. Et ce n’est que le début. Alec Empire, Carl Crack et Hanin Elias se succèdent aux paroles, toujours acérées, souvent scandées, jusqu’à former de véritables hymnes, repris souvent en live, comme 'Delete Yourself !'. Cela passe aussi par des morceaux courts et nerveux, comme 'Not your Business' et 'Heatwave'. Au niveau vitesse, le groupe pourrait se targuer de dépasser Slayer (avec qui ils signeront d’ailleurs un titre…), surtout avec les premières secondes démentielles du titre 'Into the Death', clairement inspiré des méfaits du gang d’Huntington Park. 'Speed' et 'Destroy 2000 Years of Culture' sont eux des entrées en matières idéales pour les plus sensibles des tympans. Sans laisser cette hargne de côté, 'Deathstar' et 'The Future of War' pèsent de tout leur poids avec une ambiance sombre et apocalyptique, d’une froide et terrible angoisse. Autant être honnête. Après s’être confronté une fois à Atari Teenage Riot, le reste parait bien fade. Même les groupes les plus extrêmes semblent avoir perdu de leur superbe. Impossible de ne pas les comparer à cette puissance musicale et politique. ATR est la recette d’une bombe artisanale musicale : les agents chimiques metal, punk, électro et hip-hop ont été mélangés. Si on parlait de fusion pour Rage Against the Machine ou les Red Hot Chili Peppers à cette même époque, c’est ici plutôt de la fission. Nucléaire, bien sûr. ❚ [MHR] dossiers 11 DIA DE MUERTOS LuckyA Creations www.facebook.com/luckya.creations Se confronter à la beauté de la mort. Thématique récurrente dans le rock, elle prend toute sa mesure dans les superbes œuvres de Luckya, inspirée par l’art mexicain du 'Dia de muertos' et de ses catrinas. N’ayez pas peur, les morts ne mordent pas… Dans la quiétude du vieux bourg de Nyon, alors que la nuit tombe. Le lac, pas loin, finit de se transformer sous les couleurs du couchant d’hiver. C’est ici que m’accueille Angela, connue sous son nom d’artiste LuckyA. Chez elle, dans son petit nid douillet où la cafetière italienne parfume l’ambiance et où l’esprit de Frieda Kahlo n’est pas loin (le bâtiment partage la même couleur que la 'Casa azul', maison d’enfance et actuel musée de l’artiste !). Vierge Marie, Christ, masques japonais et crânes se côtoient ainsi dans son univers. Un univers très proche de Tim Burton – on se sentirait presque dans le monde souterrain des Noces Funèbres – où la mort n’est jamais triste, bien au contraire : elle resplendit de multiples couleurs et même d’humour. Pour Angela, tout le processus de création passe par une extrême sensibilité. C’est en effet suite à un drame qui l’a touchée, il y a déjà quelques années, qu’elle s’est mise à peindre ses madones. Elle ne s’est plus arrêtée depuis, devenant ainsi une grande partie de sa vie à côté de son métier d’aide-soignante. À l’achat sur internet, elle préfère parcourir les marchés aux puces de la région pour trouver les statues de Sainte Vierge ou de Christ : 'Sur internet, les photos sont pas top et j’ai besoin de la toucher'. Puis l’inspiration vient de son état d’esprit du moment – joie ou tristesse – c’est ce qui constitue sa force créatrice. La connexion doit aussi se faire quand on lui propose un projet : 'je m’arrange toujours pour mettre quelque chose qui correspond à la personne', des détails de vie qu’elle ajoute subtilement. Et ce qui fait qu’absolument chacune des créations d’Angela est unique. Connaissant les organisateurs de l’exposition Calaver’Arts à Genève – que l’on pourrait croire même dédiée pour elle tant elle est proche de cet univers – cela lui a permis pour la première fois de présenter ses œuvres publiquement et de rencontrer un certain succès puisque plusieurs de ses pièces ont trouvé preneur. Ce qui constitue aussi un moment critique pour elle, car laisser partir ses Madones n’est pas facile après avoir autant investi de temps et de passion. Savoir qu’elles sont choyées, présentées sur HEY HO LET’S GO ! un petit autel mais dans tous les cas surtout pas oubliées dans un coin pour prendre la poussière, prend toute son importance. Bien loin du simple bibelot, c’est un lien puissant entre l’artiste et la personne qui l’acquiert qui se forge. Quitte à la refuser à un éventuel acheteur : 'Le type est arrivé avec beaucoup d’agressivité et l’a prise dans les mains d’une manière qui m’a déplue. Je lui ai dit non. Mais c’est la seule fois'. Touchant à des sujets aussi sensibles que la mort ou la religion, elle a donc rarement eu à faire face à des réactions hostiles. Intrigués, parfois choqués, curieux, cela invite bien plus les gens à entamer la conversation avec elle pour comprendre cet art et le pourquoi de cette transformation de symboles religieux. ❚ [MHR] rytrut.free.fr 'Sur la route avec les Ramones' Livre de Monte A Melnick et Frank Meyer Un p… de chouette bouquin, écrit quasiment de l’intérieur, puisque Monte A Melnik considéré comme le cinquième Ramones, a fait partie de l’aventure dès ses débuts et a fini comme tour manager du groupe. Frank Meyer, quant à lui, a officié dans plusieurs m a g a z i n e s américains et en tant que frontman dans Streetwalkin' Cheetahs et Sweet Justice il a aussi participé à de nombreux albums. 'Sur la route avec les Ramones' a été publié en anglais en 2003. Il paraît en français aux Editions Rytrut, à seulement mille exemplaires qui trouveront aisément leur place chez les collectionneurs. Les Ramones, groupe mythique s’il en est ! Demandez à n’importe quel ado, même s’il porte casquette et pantalon bas, il saura tout de même qui sont les Ramones. Pas mal pour un groupe de sales punks, défoncés et branleurs, enfin pas tant que ça... Il ressort de ce livre qu’ils avaient aussi un côté très rigoureux, faisaient preuve de beaucoup de ténacité et n’ont jamais lâché le morceau surtout pendant la tourmente. Ce qui fait l’intérêt de l’ouvrage, à part bien sûr les illustrations, reproductions d’affiches et nombreuses photos qui raviront les fans, c’est la façon dont il est fait. Pas question de raconter la vie des Ramones comme un livre d’histoire ! De multiples intervenants, à commencer par les Ramones eux-mêmes et bien sûr Monte. Du coup, le livre ressemble à la musique des Ramones, c’est bref et concis, plein d’humour, de punch et de sincérité. On assiste aux prémices de leur histoire avec le chapitre 'pré-Ramones', qui raconte la rencontre et l’amitié entre Monte et Tommy. Deux jeunes de Forest Hill, dans le Queens, qui rêvent de musique et de rock ‘n roll en allant au lycée. Rien que de très banal en fin de compte ! Ils croiseront bientôt la route de Johnny, Joey et Dee Dee. Tous sont amateurs des New York Dolls, des Stooges et des Beatles. Ils tournent le dos à la culture hippie et ses soli interminables pour s’adonner à une formule qui fera ses preuves, des titres très courts, joués très vite, des textes le plus souvent empreints de cynisme. Sur scène, ils arborent le désormais célèbre look Ramones, T-shirts, jeans déchirés, blousons de cuir et adoptent une posture statique. Les Ramones s’expriment à travers des sets courts et bien envoyés. Ils ne tarderont pas à séduire une certaine scène new-yorkaise, mais auront plus de mal avec le public. C’est en Angleterre qu’ils connaîtront leur premier vrai succès auprès des punks qui les adopteront immédiatement. Bon, on va pas tout déballer comme ça, comme disait l’autre, on vous invite plutôt à vous procurer ce livre qui retrace toute leur histoire. La biographie la plus complète parue à ce jour sur les Ramones. Tout y est, leur jeunesse, leurs pires défauts, leurs névroses, des anecdotes poisseuses, leurs histoires d’amour, la rivalité à propos de Linda qui passa des bras de Joey à ceux de Johnny tout en provoquant une grave crise au sein du groupe, leur dépendance aux drogues, leur tournées de malades et tout et tout… ❚ [RC] En vente à Genève exclusivement chez Urgence Disk, librairie Fahrenheit 451 et sur rytrut.free.fr. 12 dans les bacs Within Temptation Billie Joe Armstrong & Norah Jones Hydra Gun Records Dans quelques jour sortira 'Hydra', sixième opus du groupe qui mêle au metal un son plus pop dans lequel ils puisent leur inspiration depuis quelques temps. Ils ramènent ici d'anciens éléments tels que l'utilisation de la double guitare ou la voix de leur guitariste Robert. 'Hydra' comporte plusieurs duos : avec le chanteur de Soul Asylum Dave Pirner ('The Whole World is Watching'), avec Howard Jones ('Dangerous') ou plus surprenant, avec le rappeur Xzibit ('And we Run'), ainsi que sur le sublime 'Paradise' dans lequel les voix de Sharon den Adel et de Tarja Turunen s'entremêlent avec grâce. Au final, des morceaux très denses et rapides et d'autres plus aériens ; pas vraiment d'évolution, mais un compromis entre les différentes facettes du groupe, d'où le nom de l'album. ❚ [MS] www.within-temptation.com Quand la belle Norah s’allie avec le leader hyperactif de Green Day pour un album de reprises des Everly Brothers, on a de quoi lâcher notre verre ! L’idée est surprenante, mais le résultat peine à suivre. La redécouverte des 50’s manque cruellement d’une véritable 'remise au goût du jour'. De plus, cet album n’est absolument pas fait pour sortir des frontières américaines vu que c’est de la musique américaine, jouée par des Américains et qui n’a pas été pensée pour être vendue à d’autres qu’à des Américains. On peut vaguement s’accorder sur 'Long Time Gone' ou sur 'Roving Gambler', mais pour le reste, la seule chose à faire est de s’asseoir seul sur un vieux rocking chair et attendre que ça passe. Salutations donc à l’idée dans son ensemble, mais musicalement faudra repasser. ❚ [EP] www.billiejoeandnorah.com Mogwai Triumph and Power Nuclear Blast Rave Tapes Sub Pop Records Début en xylophone résonnant, suivi par une ligne épurée de guitare et un rythme lent et entraînant qui nous laisse déjà pantois, absorbé par les notes aux accents tristes, mais toutefois belles par leur chancellement apaisant. Le synthé grincheux ne se fait pas attendre dans le deuxième morceau, y mettant un joyeux côté électrique. On touche à un rock atmosphérique de haut niveau, un fin alliage entre vibrations perturbantes et lissage planant. Le seul détail que ma bonne foi d’amateur de rock planant trouve à redire réside dans l'absence de paroles. Sans elles, il est difficile d’écouter un album entier sans passer à la prochaine chanson. Elles sont l’enjolivure qui fait d’une réussite un chef-d’œuvre. Plus que dix morceaux aurait été de trop. ❚ [MZ] http://www.mogwai.co.uk Sólstafir Stephen Malkmus and the Jicks Í Blóði Og Anda (In Blood And Spirit) Season of Mist Grâce à leur approche toute personnelle du black metal à tendance post rock, les Islandais de Sólstafir se sont gentiment fait une solide place au sein de la musique moderne, allant titiller l’intérêt d’un large public bien audelà des frontières du black. Un joli bout de chemin qui les a menés en 2011 à 'Svartir Sandar', dernier opus en date. Sentant probablement la pérennité flotter au-dessus de ses protégés, Season of Mist a récemment entrepris de rééditer leur premier album paru en 2002, l’occasion de (re)découvrir la première pièce de l’édifice du quatuor et une poignée d’inédits. Une réédition qui plaira aux fans et devrait avant tout titiller l’intérêt des curieux qui n’auraient pas encore plongé leurs oreilles dans l’art de Sólstafir. ❚ [AMa] www.solstafir.net LA sélection Mika / La Citadelle Wig out at Jagbags Domino Records Désinvolture, dilettante, nonchalance. La sortie du nouvel album du génial éternel adolescent de quarante-huit ans, permet de placer le champ lexical de la décontraction sur le devant de la scène, ce qui n’est pas un luxe par les temps qui courent. Adeptes de murs du son et de déferlements de notes superflues, passez votre chemin. Si la première écoute ne révèle que des esquisses, on réalise petit à petit que de ses compositions abouties Malkmus extrait l’essence pour nous offrir la version épurée. 'The Janitor Revealed', 'Rumble at the Rainbo' et 'Chartjunk' font mouche naturellement. 'J Smoov', joliment souligné de cuivres aériens, prouve que si Malkmus est sorti de la Chaussée, c’est uniquement pour prendre de la hauteur quand l’occasion se présente. ❚ [FM] http://stephenmalkmus.com DES DISQUAIRES Luna Sea A Will Universal Japon Cela fait exactement treize ans que les légendes du visual-kei que sont Luna Sea n’avaient pas sorti d’album. Entre-temps, le style s’est démocratisé, et si les jeunes fans ne jurent plus que par des fades Moi Dix Mois ou The GazettE, les 'anciens' n’ont pas oublié quels étaient les vrais pionniers. Bien sûr, 'A Will' n’atteint pas le niveau musical que sont 'Image' ou l’indétrônable 'Mother', mais le propos reste loin des horreurs k-popesques en vogue au pays de Godzilla et apporte une véritable fraîcheur au style résolument plus moderne, nourri par un son excellent et des musiciens au top. ❚ www.lacitadelle.ch disque DU MOIS Foreverly Reprise Records Grand Magus Ce nouvel album de Grand Magus n'aurait pas pu mieux porter son nom. Le côté grandiose et épique de l'album est amené par le doublage des voix et des rythmes de guitares entêtants. Ce côté power qui ressort de l'ensemble est juste revigorant ! On a là ce que sait faire de mieux le groupe, à savoir un doom aux relents de heavy. On saupoudre le tout de quelques solos de guitares, certes pas d'une virtuosité incroyable, mais d'une justesse impeccable. Chaque titre fait mouche, les moments de lassitude sont rares. On cherche un bémol … y'en a pas vraiment ! Et pis cette touche très rock'n roll c'est vraiment… enfin bref. Le quatrième album sera la pièce maîtresse des Suédois. Comme quoi dans les pays nordiques, on ne fait pas que du black metal. ❚ [FG] www.grandmagus.com LE Baron Von Smock / Urgence Disk Marechal Coup de grisou Autoproduction 'Coup de grisou' est le plus reptilien des albums sorti pour cette fin d'année 2013. Magnifique pochette créée chez Crache Papier l'atelier de sérigraphie de l'Usine. Du bon hard à moustache qui tache à donf ! Marechal réussit avec brio à retranscrire la même magie sur disque que sur planches, car ces petits sont de vraies bêtes de scène. Deuxième degré à souhait, un petit côté Judas Priest pour les fringues et les bracelets à clous et un marchant design à vous laisser bouche bée ! 'Marechal nous voilà et merci d'être là !' Disponible, bien sûr, chez les vrais disquaires ! ❚ http://urgencedisk.bandcamp.com Jake Bugg Shangri La Universal music Ces gars nés sous une bonne étoile, moi, ils m’énervent. Imaginez que le jeune Jake Bugg, pas encore vingt ans (il les aura à la fin du mois), a déjà joué à Glastonbury, sur la BBC chez Jools Holland ou en première partie de Noel Gallagher. Et ce n’est pas fini, son deuxième album tout frais a été produit par le légendaire Rick Rubin (Slayer, Red Hot, SOAD), et Chad Smith (Red Hot) apparaît derrière les fûts. Pas le moindre accroc à son CV en somme. Le pire, c’est qu’en glissant cette galette dans le lecteur, il n’y a rien à dire d’autre que : 'Ouaah !' Naviguant entre country un rien poussiéreuse et folk rouillée, les titres sont d’une efficacité crasse et l’équilibre entre tension et retenue incroyablement bien vu. Les guitares acoustiques façon jeune Neil Young donnent envie de s’allonger dans l’herbette sous les étoiles et on se prend même un uppercut rock avec un certain plaisir en plein milieu de l’album. Et si le gaillard possède l’archétype de la voix nasillarde incontournable du genre (façon Bob Dylan évidemment), grâce à la patte de Rubin, cette country folk évite tous les pièges, même celui du goût de marshmallows déjà mâché. Il m’énerve le Bugg, je vous dis ! ❚ [YP] www.jakebugg.com Tinta Leal Take Control ! DIY Le méfait est commis par des Germanos-Zürichois qui nous reviennent en force avec 'Take Control' ! Tout un programme, à la sauce hardcore et punk, des titres courts, carrés, bien emballés, faciles à digérer. Prenons par exemple 'Unsubstantial', envolées lyriques, envie de tout péter et pogo intensif (p… ça fait du bien !), ou 'Mr. and Mrs. Know-It-All' un truc envoyé à un rythme d’enfer, net et précis, une excellente mise en jambes pour le ski. Et terminons sur une touche de fureur, avec 'Changes Never Remain', de la bombe… à déconseiller aux cardiaques. Un petit bémol, sur les titres en espagnol, car si on reste sur du punk de bonne facture, la prononciation malgré des textes incisifs donnera des boutons aux hispanophones, pour les autres, pas grave ça chie des braises ! Un brûlot à mettre entre des oreilles averties. ❚ [RC] www.tintaleal.com Philippe Henchoz / Disc-à-Brac The Warlocks Skull Worship Cargo Records The Warlocks est un groupe de rock psyché et 'Skull Worship' est leur sixième album. Je ne suis toujours pas certain du sens du mot 'psychédélique' lorsqu'il s'agit de rock. Mais si on entend qu'il donne l'impression d'avoir pris des drogues, ou que son auteur en a vraisemblablement consommé, alors c'est le cas de ce disque. Certains membres jouaient auparavant dans The Brian Jonestown Massacre. Ils ont bien fait de partir. Les Warlocks, c'est The BJM, mais en moins chiant, et en moins prétentieux. Le meilleur disque de la fin 2013, surtout si comme moi, vous avez arrêté les drogues. ❚ www.disc-a-brac.ch publicité 13 14 dans les bacs Benighted Carnivore Sublime Season Of Mist Dire que j’en ai foutu plein mon froc en écoutant cet album est un euphémisme. Dantesque, dément, violent… autant de qualificatifs et encore j’aurais pu en rajouter, pour saluer le nouvel album des Stéphanois. Une véritable prouesse d’exécution, une prolifération de rythmes divers qui, mis les uns bout à bout, vous offrent là, sans conteste, l’album le plus extrême du combo. Un chant dantesque qui prend encore plus de valeur sur le dixième titre de l’album… en français s’il vous plaît. Exit les plans groovy à souhait dont était truffés 'Asilum Cave', place à de la musique d’homme sans concession et sans temps mort. Enfin si, deux morceaux qui sont complètement hors sujet… mais bon ce n’est pas grave au vue de l’ensemble de cet excellent album. Tournée en mars à ne pas manquer avec Loudblast. ❚ [FG] www.brutalbenighted.com Kindly Bent To Free Us Season Of Mist En voilà un album que l’on attendait depuis des années ! Le troisième opus de cet OVNI du rock qu'est Cynic est enfin annoncé ; il sortira le jour de la Saint-Valentin, ce qui conviendra parfaitement aux amoureux du rock intellectuel. Paul Masvidal, membre fondateur de ce groupe mystique, annonçait en 2012 un revirement important, un réel bond dans la progression musicale de Cynic et le bougre n’avait pas menti. On est bien loin des voix robotiques, des death growls et du metal progressif frôlant le death technique proposés sur les deux albums précédents : on a affaire ici à un mélange de rock et metal progressif étrange souvent teinté de jazz fusion, le tout vibrant au son particulier d’une basse fretless. Cet album est un véritable délice qui révèle ses secrets à chaque écoute. ❚ [FR] www.cyniconline.com Nashville Pussy www.nashvillepussy.com Voici débarquer ce nouveau groupe tout droit venu des États-Unis avec quelques pointures à son bord comme Joey Jordison (exSlipknot) ou encore Jed Simon (ex-Strapping Young Lad). Alors à première vue, on peut s'attendre à de la musique qui arrache. ERREUR !! En réalité, on est devant un groupe pour minettes de quinze ans qui ne se remettent pas du départ en retraite de Justin Bieber. Le tableau n'est pas totalement noir car on retrouve environ deux chansons (sur quatorze) qui sont pas mal (mais pas en intégralité). Pour le reste, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Ça chouine, c'est mielleux, ennuyant, saoulant... Il n'y a plus qu'à espérer que Joey ait gardé de l'argent de côté car il est difficile de concevoir que Scar The Martyr se fasse autant connaître et aimer que Slipknot. ❚ [MVP] www.scarthemartyr.com Retribution AFM Records Voilà un album qui aurait fait un très bel album de Soulfly ou un joli premier album de Machine Head. Mais non, ce sont les mecs d’Ektomorf qui nous l’ont pondu. Bon, on va dire que ceux-ci sont tellement prolifiques qu’ils en oublient peut-être l’originalité de leur musique… c’est-àdire… aucune. Un metal toujours autant édulcoré sans aucune amélioration apportée au cours des années. 'You can Control me' est, à lui seul, le titre représentatif de la discographie d’Ektomorf. Bref, un truc agréable à l’écoute avec des plans on ne peut plus bateau, mais voilà c’est tout. Encéphalogramme plat de mon côté. A voir si cela émoustillera un peu vos oreilles. Après, l'exigence de chacun est variable. Affaire à suivre, si ça se trouve en live ils nous la collent. ❚ [FG] www.ektomorf.com Supersuckers Get The Hell SPV Supersuckers n'est pas né d'hier et continue son petit bonhomme de chemin en jouant son rock'n roll garage punk très dynamique. Leur nouvel album 'Get the Hell' pointe le bout de son nez alors que le groupe n'avait rien sorti depuis 2009. En effet, après quelques soucis de line-up, les Supersuckers sont de retour avec ce nouvel opus très intéressant même s'il est assez court (35 min). Les titres sont tous très rythmés, entraînants et rock'n roll. Il n'y a rien d'exceptionnel sur cette galette ce qui n'empêche pas d'être bougrement efficace. On y retrouve aussi une légère pointe de country ou de blues ici et là qui pimente le tout avec brio. Fans de Supersuckers ou juste amateurs de bon rock'n roll américain, vous pouvez vous procurer ce disque sans inquiétude. Vous ne serez pas déçus, promis ! ❚ [MVP] www.supersuckers.com Romands rock – Panorama des musiques actuelles en Suisse romande de 1960 à 2000 Nightwish Showtime, Storytime Nuclear Blast Warpaint Rough Trade Ektomorf Passons tout d’abord sur le nom peu original de ce nouveau supergroupe… Formé à l’aube de cette nouvelle année, il réunit deux figures du milieu industriel-electro allemand, à savoir l’ex-riot grrrl d’Atari Teenage Riot, Hanin Elias, et le guitariste de Die Krupps, Marcel Zürcher. On aurait pu donc s’attendre à du lourd, mais le virage plutôt pop dans la carrière solo de la chanteuse se fait ressentir dès les premiers morceaux. Entre ombre et lumière, entre usine désaffectée et dancefloor coloré, entre percussions martiales et voix douce, on ne sait pas de quel côté le cœur balance le plus. Et à trop hésiter, on n’accroche pas suffisamment et les morceaux se succèdent sans allumer cette petite flamme. Quelques étincelles seulement, avec 'Song for God' par exemple. ❚ [MHR] www.snowhite.de Scar the Martyr Roadrunner Records Warpaint C’est après une absence très (trop) longue que Warpaint revient enfin avec un nouvel album, co-produit cette fois avec Flood (Sigúr Ros, Nick Cave & the Bad Seeds…) et mixé par Flood et Nigel Godrich (Radiohead) – pas étonnant, lorsqu’on sait que leur premier EP a été masterisé par John Frusciante, rien que ça ! Alors, est-ce que l’attente en valait la peine ? Eh bien, oui ! C’est le photographe et vidéo-plasticien Chris Cunningham (ayant notamment produit des vidéos pour Aphex Twin, Madonna et Björk) qui a documenté la création du nouvel album du quartet américain et contribué à ses visuels, à l’image de sa musique : épurée mais pleine de surprises, aux influences multiples et définitivement différentes du premier album, 'The Flood'. Planant et éthéré, l’indie pop au sommet. ❚ [JiB] http://warpaintwarpaint.com It All Makes Sense Snow White Scar The Martyr Up The Dosage SPV Après quatre bonnes années d'absence, c'est chose faite car les Nashville Pussy sortent leur septième opus intitulé 'Up the Dosage'. Ils ne mentent pas car ils ont mis le paquet. Cet album est une vraie bombe pour tous les amateurs du genre. Leur musique est toujours aussi bougrement efficace grâce ce mélange hard rock/ metal/rock sudiste. Cet album commence par une courte intro de messe pour ensuite laisser place au rock ! 'Rub it to Death' est juste magistrale ainsi que 'Pillbilly Blues'. Les autres morceaux sont aussi très bien et on notera une courte chanson (moins d'une minute) avec une voix féminine... Les rednecks en ont sous la pédale et justement, on a l'impression d'être à bord d'un bolide américain typique sur les routes du Texas. ❚ [MVP] Fantome Cynic 'Showtime, Storytime', le dernier DVD live de Nightwish, s'inscrit dans le renouveau du groupe depuis l'arrivée de leur nouvelle chanteuse Floor Jansen. Le DVD allie parfaitement la nouvelle voix qui vient de les rejoindre avec leur vieux morceaux interprétés de façon remarquable. Certains morceaux comme 'Amaranth' initialement chanté par l'ancienne chanteuse Anette, collent mieux à l'image du groupe qu'au départ. Les fans de la première heure seront, à mon goût, heureux de ce DVD live où l’on peut sentir le réel plaisir des musiciens et aussi par le choix des chansons. Satisfaction et un bon moment donc pour ce DVD et quelque bonnes surprises pour voir les réelles capacités qui sont à exploiter et qui pourraient donner de futurs albums dans la lignée des premiers amours des Finlandais... ❚ [CK] http://nightwish.com/en Olivier Horner Editions Slatkine La musique romande ? L’abbé Bovet évidemment ! Et pourtant… Depuis la déferlante des pionniers du rock des 50’s, la jeunesse occidentale s’est fédérée autour de ce qu’on appelle les musiques actuelles. En Romandie, malgré des obstacles culturels et géographiques, tous les styles ont su générer des artistes talentueux et des scènes vivantes. Dans 'Romands Rock', O. Horner nous plonge dans cinquante ans d’histoire. Du rock artisanal des Aiglons au succès international des Young Gods, de la chanson de Michel Bühler, au rap de Stress, en passant par le Montreux Jazz et l’irruption de l’electro, tous les acteurs majeurs sont évoqués. Ce livre court, mais super dense est à conseiller à tous les mordus de musique de quelques chapelles qu’ils soient. ❚ [KL] www.slatkine.com backstage - access point DAILY ROCK 73 – FÉVRIER 2014 Une publication Daily Media Daily Media/Daily Rock, Case postale 54, 1211 Genève 28, +41 (22) 796 23 61, [email protected], www.daily-rock.com, www.myspace.com/daily_rock BACKSTAGE Impression : PCL Presses Centrales SA Création/Mise en pages : : David Margraf services-concept.ch Directeur de Publication Directeur de Publication adjoint : Carlos Mühlig Rédactrice en Chef : Joelle Michaud (JM) Responsable Previews : Laure Noverraz (LN) Responsable Dossiers : Rosa Capelli (RC) Responsable Abo : David Margraf Rédacteur en chef Daily Rock France : Nicolas Keshvary (NK), Arnaud Guittard (AG) Rédacteur en chef Daily Rock Québec : Sébastien Tacheron Distro : Carlos Mühlig Correction : Katia Margraf, Joëlle Michaud, Laura Maschio Internet : Dark-S, Ashtom. Rédacteurs & Collaborateurs : Christian Hamm (CH), Yamine Guettari (YG), Yves Peyrollaz (YP), Vincent Gerber (VG), Seb Bandelier (SB), Robert Pally (RP), Bram Dauw, (BD) Jacky Beauverd (JB), Rosa Capelli (RC), Marc-Henri Remy (MHR), François Michaud (FM), Olivier Di Lauro (OL), Camille Piot (CP), François Steiner (Fst), Céline Misiego (CM), Guillaume Natale (GN), Roxane Vedovati (RV), Gilles Simon (GS), Thomas Bonnicel (TJB), Pascal Vuille (PV), Laura Maschio (LM), Fantin Reichler (FR), Pierre Hecketsweiler (PH), Kévin Schmidt (KS), Arnaud Martin (AMa), Arnaud Mittempergher (AMi), Louis Rossier (LR), Hervé Rakowski (HR), Antoine Benamou (AB), Ricardo Diges (RC), Franck D’Everlange (FdE), David Trotta (DT), Coralie Binder (CB), Thomas Gerber (TG), Jillian Blandenier (JiB), Matthieu Visiedo-Perez (MVP), Alexandre Caporal (AC), Yann Niedergang (YN), Fred Gallotte (FG), Charliie Kreitzer (CK), Clément Zucchero (CZ), Antoine Conan (ACo), Arnaud Jaffré (AJ), Aless dal Pizzol (ADP), Andy Gaggioli (AG). 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Fidèle à lui-même, le groupe nous livre un son qui leur est reconnaissable entre mille, tout en apportant suffisamment de nouveautés dans une jolie boîte en carton que même les écolos sauront apprécier. Autant dire que ce ne sont pas les berceuses qui vous attendent. Allez donc acheter de l'electro body metal. Ça réchauffe en hiver. ❚ [CB] http://www.darksite.ch/bak13 Stevans Rupture Phonag Records Moi je me méfie de ces Genevois. Il y a trois ans avec leur 'Fake', ses instruments en carton, ils avaient voulu nous faire croire que leur pop était une imposture. Faux, elle était subtile et bien troussée. Alors que penser de la 'Rupture' qu’ils nous proposent aujourd’hui ? Encore un mensonge ? Faux, archifaux. Car même si un 'Lost Along the Way' emprunte largement le sillon pop tracé jusqu’ici, déjà avec le single 'Glamorous Nights' et la poignée de paillettes discoïdes que le désormais quintet avait collé dans le dos de sa musique, on était averti du changement. Et dès l’ouverture de l’album, ce sont carrément des baffes electro et des électrochocs funky que le combo nous refile. Pas toujours de manière tout à fait ordonnée, mais toujours avec beaucoup de fraîcheur et une écriture de grande qualité. ❚ [YP] www.stevans.net Petrol Patrol Domestic Warfare Autoproduction Pour sortir vainqueur d'un match de boxe, il faut frapper fort, et ce dès le premier coup. Petrol Patrol nous l'apprend aux dépends de nos tympans en faisant contraster avec leur jeune âge un thrash méchamment massif. Si on est habitué à voir du bon thrash s'élever de nos contrées (Algebra, The Burden Remains, Bloodlost), il faudra dorénavant compter avec ces newcomers qui n'ont rien à envier à leurs aînés précédemment cités, rivalisant de virtuosité (la batterie !). Les gaillards tracent pour mettre en valeur leurs talents des compo dénuées de paresse qui lorgnent autant du côté du contemporain (The Haunted) que du classique (Exodus, Slayer). Il s'agit maintenant de transformer l'essai en sortant une galette plus longue, pas tous ne passent le test. Allez ! ❚ [LoR] www.facebook.com/petrolpatrol Vegas In Furs End of a Stick Fucking Blueboy Records Vegas in Furs, ça sent les références à plein nez ! Le groupe est passé par la case Nirvana et ça s’entend ('Deep Inside'). Le cinéma semble également être une ombre persistante dans l’univers du groupe sans être trop évidente non plus. D’entrée, on note une envie d’un son brut, pas trop produit, histoire de garder un maximum de lourdeur et de groove. 'End of a Stick' possède une sorte de décontraction lancinante qui donne à l’album une force tranquille, mais qui fait attention à ne pas s’embourber dans une mare de boue psychédélique. Bien que parfois la relâche se fait un peu trop sentir ('Deep Inside'), 'End of a Stick' s’en sort avec les honneurs. Les atmosphères sont variées et si on retrouve des moments désertiques et poussiéreux, une énergie plus punk’n’roll parsème l’album. ❚ [JM] www.vegasinfurs.com Poker Alice 3 Men & 11 Songs Autoproduction Avec cet album, les trois hommes de Poker Alice nous emmènent sur la route. Le premier titre, 'Sweet Sensation' avec des résonances 'rolling-stoniennes', déborde de sons rock’n’roll et vintage. Quant à 'Catch me if you Can', avec la chanteuse Jaimee Paul, nous berce avec une voix profonde et harmonieuse ainsi qu’une guitare nous rappelant vaguement celle des Eagles. Si cet album nous trimbale, certes, dans un dansant road-trip avec des chansons autant slowly que country, on y trouve un arrière-goût de déjà-vu presque lassant. Il manque un petit quelque chose qui nous explose à la tronche. Pour le savourer au mieux, il faudrait écouter cette album dans une voiture, sur l’autoroute, avec le soleil, les cheveux au vent et voyager avec ces trois hommes que sont les Poker Alice. ❚ [EP] www.pokeralice.ch Widdershins Amor Cold Kings Records C’est le deuxième ouvrage pour le trio originaire de Rolle. Un ouvrage qui prend au tripes et chuchote à notre subconscient. Il suffit de fermer les yeux et de se sentir transporté par ces compositions magistrales, après le décollage noisy des premières secondes, une ouverture encore plus belle qu’un décollage d’une navette spatiale, les 5 G en moins. Dernier pilier de ces six morceaux, 'Kingdom of Night' sur lequel les notes s’égrènent et se perdent dans le néant, en est le plus bel exemple. Widdershins, c’est mieux que Gravity. On ne sait plus à quoi se raccrocher, les climax se succédant sans nous laisser reprendre notre souffle, dans une ambiance constamment électrique, et se dispersant dans un final grandiose. Sur la vague astrale des groupes psychédéliques, Widdershins surfe avec grâce. ❚ [MHR] widdershinsmusic.bandcamp.com Sophie Hunger Rules of Fire Two Gentlemen Sophie Hunger est une étoile qui brille depuis dix ans déjà au firmament ou au choix, la preuve que la valeur n’attend pas le nombre des années. Un brin rebelle, brute de décoffrage, sincère et parfois abrupte, cette hyperactive revient sur ses (déjà…) dix ans de carrière avec un coffret magique. Une excellente occasion de la découvrir et une aubaine pour ceux qui ont rejoint les rangs des convertis. Un double album live contenant vingt-trois titres choisis par la demoiselle elle-même pour retracer son parcours. Un style indéfinissable tantôt rock, pop, blues, folk, voire jazzy, et une voix qui vous prend immédiatement aux tripes, la classe absolue ! Inclus également un livre avec photos interviews, ainsi qu’un documentaire d’une heure pour faire plus ample connaissance avec la Mam’zelle. ❚ [RC] www.sophiehunger.com Zeppo Mue – Exuvie Multiprod Zeppo, un des rares groupes neuchâtelois ayant su tenir la durée (vingt ans en 2013, bravo !), a profité de son anniversaire pour sortir un double album, composé d’un 'best of' (une vingtaine de morceaux remasterisés, voire remixés, pour certains) et un nouveau CD comportant quatorze pistes, car Zeppo ne chôme pas, non ! Figure de proue et inventeur de l’ecoanarcore, le trio fait encore une fois preuve d’un militantisme sans faille et traite avec brio de problèmes sociétaux, écologiques, politiques et relationnels, sur une musique aux influences multiples (reggae, thrash, punk et hip-hop, tout y passe) qui sait, comme toujours, convaincre. Un sans-faute pour cet album marqué par les collaborations (Abstral Compost, entre autres), qui combat avec brio et violence les inégalités. ❚ [JiB] http://www.zeppoecoanarcore.net 16 publicité