Métier - Chambre de Métiers et de l`Artisanat des Vosges
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Métier - Chambre de Métiers et de l`Artisanat des Vosges
N° 224 > SEPTEMBRE 2007 > 0,46 € HOMMES ET MÉTIERS LE MAGAZINE DE VOTRE CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT MMiroitier étier Ces artisans qui révèlent la beauté du verre Dossier Les pôles d’innovation Créées par et pour les artisans, les SOCAMA cautionnent les prêts d’équipement et de développement de l’entreprise. L’homme La solidarité La transmission Pour plus de renseignements, contactez votre conseiller Banque Populaire au 0 820 33 70 00* Soyez acteurs de notre communication sur www.lesprojetsdeceline.fr * 0,12 € TTC/mn - Banque Populaire Lorraine Champagne - SIREN 356 801 571 RCS METZ - Réalisation Lorweb - www.lorweb.com Crédit photos : Vincent Besnault / Getty images / GraphicObsession - ByTheWayCreacom / J Jacques SCHNEIDER - Rombas (57) L’audace Au sommaire... Éditorial Actualités J.-C. Jalliffier-Ardent à la direction du Pôle des Métiers page 4 J.-B. Vauché, « Anticiper pour mieux transmettre » page 5 L’innovation paie ! L’innovation est source de développement pour nos entreprises. Encore faut-il aller vers elle, l’assimiler, se former, s’informer pour la mettre en œuvre dans nos pratiques. L’innovation se vit dans tous les aspects de la vie de l’entreprise : organisation interne, métier, produits, approche client. Patrick Begel présente au président Pascal Kneuss Pour aider l’artisanat à bénéficier des la fabrication du double vitrage. innovations, voire à les impulser, des pôles techniques existent dans une vingtaine de domaines : métaux, métiers de bouche, pierre, verre, technologies de l’information, technologies numériques, génie thermique et énergies, métiers de la musique, environnement… Ces centres de ressources apportent de l’information ciblée sur les évolutions de nos métiers, servent d’intermédiaire entre les professionnels que nous sommes et les chercheurs, diffusent des solutions techniques pour nous permettre de nous adapter aux réglementations, aux attentes du client. Dans notre dossier de septembre, vous verrez à travers des témoignages comment utiliser ces structures et vous trouverez la liste des vingt pôles d’innovation et leurs contacts. La Lorraine, pour sa part, en compte deux : le Cnidep, sur la problématique de l’environnement, et le Cerfav, pour les métiers du verre. Justement, dans ce numéro consacré à l’innovation, le coup de projecteur est mis sur le métier de miroitier, qui se développe aujourd’hui grâce aux évolutions techniques du matériau verre. Doté de nouvelles performances technologiques, thermiques, acoustiques ou rattachées à la sécurité, le verre envahit l’habitat, offrant aux entreprises du verre de nouvelles opportunités. L’artisanat y trouve ses niches de marché grâce à sa réactivité et sa maîtrise du métier sous ses facettes les plus traditionnelles ou les plus nouvelles (lire pages 14 à 16). L’innovation sera aussi au cœur de notre 7e édition de MÉTIERAMA en mars 2008. Ne tardez pas à vous inscrire pour valoriser vos savoir-faire auprès de vos clients ou à destination des jeunes pour les amener vers votre métier. Enfin, si la retraite arrive pour vous dans les cinq années qui viennent, profitez de notre opération transmission pour faire un diagnostic avec nos conseillers et avec notre chargé de mission, Jean-Baptiste Vauché, en vue de la cession de votre affaire à un tiers. Les 21 et 22 novembre, nous organisons la 5e édition de notre salon CRÉA à l’attention des créateurs-repreneurs d’entreprise artisanale : nous pouvons rechercher des repreneurs potentiels, en toute confidentialité, pour votre entreprise à cette occasion. Il suffit que vous nous fassiez part de votre projet de céder. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Vosges : une équipe d’artisans et de techniciens à votre service ! LE PRÉSIDENT, PASCAL KNEUSS Magazine édité par l’Association pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat Lorrain. Chambres de Métiers et de l’Artisanat de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges – Épinal. Directeur de la publication : P. STREIFF. Rédacteurs en chef : I. MOLIN - L. FEDERSPIEL - T. LATARCHE - A. MESSENET. Rédaction graphique : Pixel Image – Metz. Impression : Socos’print (88). Conception et réalisation : TEMA/presse – Metz. Dépôt légal : N° 1.042 – Septembre 2007 Événements Métierama, une 7e édition au futur page 6 Salon Créa, aussi pour les cédants et les repreneurs page 6 Pratique Ex-site Gantois, des locaux professionnels disponibles page 8 La bourse des métiers page 8 Dossier LES PÔLES D’INNOVATION Face aux évolutions rapides de la technologie, des réglementations et des exigences du marché, 21 pôles d’innovation sont là pour vous aider à vous organiser, à intégrer les nouvelles normes et à améliorer vos modes de production pages 9 à 13 ISM Vie de l’entreprise Métier Miroir, miroir... Ces artisans qui révèlent la beauté du verre pages 14 et 15 La fabrication artisanale de vitrages isolants trouve son créneau page 16 Repères Le point sur les assurances maladie-maternité et accident (première partie) page 18 HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 3 Actualités Vosges Carnet Jean-Christophe Jalliffier-Ardent à la direction du Pôle des Métiers Depuis le 13 août dernier, Jean-Christophe Jalliffier-Ardent succède à Jean-Noël Bleirad à la direction du Centre de Formation d’Apprentis au Pôle des Métiers à Épinal. iplômé de l’Institut d’études politiques de Grenoble, titulaire d’un DESS Relations internationales, Jean-Christophe Jalliffier-Ardent est âgé de 37 ans. Entré en 1997 dans la fonction publique (gendarmerie), il y a développé une double expérience en gestion et management. Ses domaines d’activité étaient notamment les ressources humaines et la logistique, la communication, les relations publiques, la formation interne. S’il avait pour mission de coordonner et de veiller au bon fonctionnement de l’institution, pour autant, il a aussi pratiqué « le terrain », avec ses équipes. Souhaitant donner un cours nouveau à sa vie professionnelle, il met désormais ses compétences au service du CFA de la CMA 88. Faire du Pôle des ACTUS DOSSIER MÉTIER REPÈRES D 4 HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 Métiers « un outil moderne, dynamique, efficace à l’usage des professionnels pour le développement de leurs entreprises, et à l’usage des jeunes pour leur insertion » est son objectif. Jean-Christophe est convaincu de l’importance de transmettre les savoirfaire pour que les entreprises et les métiers se pérennisent. Il place l’apprentissage en tête des moyens pour y parvenir. Renforcer les partenariats, développer les filières, rehausser les niveaux d’enseignement et de qualification, voilà à quoi il s’attachera avec son équipe, en cohérence avec les attentes des artisans et des élus de la CMA des Vosges. Jean-Christophe est marié et père de quatre enfants. Il se passionne pour les activités alliant le sport et la nature et pour les joies de la vie familiale. Anticiper pour mieux transmettre Jean-Baptiste Vauché visite les artisans ous avez 55 ans et plus et vous avez reçu un courrier vous invitant à V prendre contact avec Jean-Baptiste Vauché, engagé par la CMA des Vosges pour vous aider dans votre projet de transmission. Il fera le point avec vous sur les actions à mettre en place pour favoriser la reprise de votre affaire. Il travaille en lien avec les conseillers économiques de la CMA88 et avec Valérie Jambert, responsable du pôle Développement-Transmission. Cette démarche s’inscrit dans une opération, soutenue par la Région, visant à diminuer le nombre d’abandons d’activité au départ en retraite du chef d’entreprise. À partir du moment où l’entreprise dispose d’une clientèle, d’équipements, de locaux, de personnel, d’un savoir-faire recherché… cela vaut la peine d’envisager une reprise par un tiers. Pour faciliter ce passage de témoin, la préparation de la transmission très tôt est essentielle, d’où l’intervention de la CMA88. Jean-Baptiste, 24 ans, très motivé pour accompagner les entreprises vers une reprise, explique : « C’est le développement économique des Vosges qui est en jeu, le maintien de la vie dans les villages : l’artisanat se trouve pour 70 % dans le milieu rural. Et puis c’est indispensable pour garder les emplois, les savoir-faire ». Il y a aujourd’hui plus de 1 400 artisans inscrits au répertoire des métiers dans les Vosges, pour qui l’heure de la retraite sonnera dans les cinq à huit ans. Le soutien de la Région. Du point de vue économique et social, la disparition d’une entreprise est souvent dommageable : c’est un service qui disparaît pour une clientèle habituée. C’est un lien social qui se perd dans un village, un quartier. Ce sont des salariés qui devront se réorganiser avec des incidences pour leur famille. Ce sont aussi parfois des savoirfaire qui s’éteignent. Pour l’artisan qui s’est engagé toute une vie dans son entreprise, voir son affaire perdurer et savoir qu’il n’a pas investi à fonds perdu, c’est essentiel. Ces considérations ont amené la Région Lorraine à renforcer son appui à la transmission d’entreprise. Les élus lorrains ont donc décidé de soutenir financièrement les actions en faveur de la transmission. Grâce à cet appui, CMA et CCI se sont associées dans les Vosges, avec les plates-formes d’initiative locale, pour renforcer leur action. Cela débute par la rencontre des dirigeants de 55 ans et plus, intéressés par la transmission de leur affaire. Contact : Jean-Baptiste Vauché à la CMA88 au 03 29 69 21 85. Fax : 03 29 69 55 57. Courriel : [email protected] HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 5 Événements Vosges Salon CRÉA Aussi pour les cédants et les repreneurs ! ACTUS DOSSIER MÉTIER REPÈRES Le forum CRÉA, Salon de la création, reprise, transmission de l’artisanat vosgien se déroulera les mercredi 21 et jeudi 22 novembre 2007 au Centre des congrès à Épinal. Ce forum a pour but d’aider les créateurs, repreneurs, cédants du secteur artisanal à concrétiser rapidement leur projet en rencontrant les spécialistes de l’installation. 40 partenaires économiques, juridiques, sociaux seront réunis sur un seul site pendant 2 jours, et regroupés par pôle, pour conseiller et aider les porteurs de projet dans leur démarche de création. L’édition 2007 mettra l’accent sur la transmission et la reprise. Les partenaires seront répartis en six pôles : ■ Pôle environnement socio-économique (aides financières et sociales, appui local…) ■ Pôle juridique, fiscal, social (conseil juridique, formalités d’immatriculations, impôts…) ■ Pôle ressources humaines (recrutement du personnel, formalités d’embauche…) ■ Pôle gestion finances (financement, garanties bancaires comptabilité…) ■ Pôle outils de travail (brevets, conseils techniques, gestion des déchets…) ■ Pôle commercial (réglementation, concurrence, études statistiques, sous-traitance…). Horaires : 10 h à 12 h et 14 h à 18 h. Gratuit. Contact : Accueil économique au 03 29 69 55 53. Handicap Une question de culture(s) Comment changer notre regard sur le handicap ? Une conférence sera organisée le 28 septembre à partir de 19 h 30, salle Tambour-Major au centre des congrès d’Épinal sur ce thème. Charles Gardou, professeur à l’université Lumière Lyon 2, lèvera le voile sur les freins qui nous amènent à fuir ou occulter le handicap. À travers sa réflexion et ses explications, chacun pourra faire sa propre analyse et changer son comportement pour aller au-devant des personnes en situation de handicap et de leurs familles. Cette conférence est organisée par la Maison départementale des personnes handicapées des Vosges (MDPH88) dont la mission est justement de recevoir, écouter, conseiller et accompagner les personnes en situation de handicap. 6 Mars 2008 : MÉTIERAMA Une septième édition au futur Le Festival des métiers de l’artisanat des Vosges se déroulera en mars 2008. Profitez-en pour mettre en avant votre savoirfaire. Ouvrez les portes de votre entreprise ou (et) créez une pièce sur le thème du « futur » pour l’exposition d’Épinal. tut supérieur des métiers. L’exposition MÉTIERAMA présentera d’autre part une cinquantaine de métiers en démonstration avec les établissements de formation. Dans un espace spécifique, les créations des artisans sur le thème du futur seront, comme à chaque édition, le clou de la présentation. Le calendrier La Cité des sciences et de l’industrie, qui consacre un espace à l’innovation dans l’artisanat, sera partenaire de MÉTIERAMA 2008. n 2006, MÉTIERAMA, organisé par la CMA88 pour valoriser les artisans vosgiens, a attiré 16 000 visiteurs : 10 000 sur l’exposition, dont beaucoup de collégiens et leurs parents, et 6 000 qui se sont répartis dans les 120 entreprises artisanales en portes ouvertes sur toutes les Vosges, représentant 80 métiers. En 2008, le thème de MÉTIERAMA sera le futur. L’exposition d’Épinal consacrera un espace à l’innovation dans l’artisanat, en collaboration avec la Cité des sciences et de l’industrie qui sera partenaire de cette manifestation. Les pôles d’innovation de l’artisanat (lire pages 9 à 13) s’associeront également à cette présentation, avec l’appui de l’Insti- E HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 12 au 16 mars 2008 : exposition au Centre des congrès d’Épinal. Les deux week-ends suivants, l’un ou l’autre selon votre choix, et les jours à votre convenance : portes ouvertes dans vos entreprises. Pour participer et se renseigner : 03 29 69 55 52 (par mail : [email protected]), ou parlez-en à votre conseiller économique de la CMA des Vosges habituel. Un appui technique et communication vous sera apporté pour l’une ou l’autre forme de participation : portes ouvertes dans l’entreprise ou création d’une pièce pour l’exposition. ■ Portes ouvertes : inscriptions avant le 20 janvier pour figurer dans nos programmes. ■ Trophée MÉTIERAMA : vous avez jusqu’au 10 mars pour travailler sur votre pièce. Elle devra être réalisée avec les techniques et matière employées habituellement dans votre métier, et illustrer le thème 2008 : le futur. PUBLI-INFORMATION Fonds d’Assurance Formation régional… Mode d’emploi Votre formation est prépondérante pour la compétitivité et le dynamisme de votre entreprise De nombreux stages bénéficient d’un agrément préalable de votre FAF et ne nécessitent donc aucune démarche particulière de votre part. Pour connaître le programme et le calendrier de ces stages, adressez-vous directement à votre Chambre de Métiers et de l’Artisanat ou à votre organisation professionnelle. § Brevet de maîtrise, brevet professionnel, brevet de collaborateur de chef d’entreprise artisanale, gestion de l’entreprise artisanale du bâtiment… § Gestion de la qualité, gestion des ressources humaines, gestion commerciale… § Maîtrise des technologies de l’information et de la communication § Maîtrise de l’informatique § Technologies professionnelles nouvelles… M Artisan, conjoint d’artisan, L M Si votre entreprise a des besoins spécifiques pour lesquels vous avez trouvé une offre de formation particulière, vous pouvez solliciter l’intervention du FAF régional ou de votre FAF professionnel à titre individuel. Vous trouverez auprès de votre Chambre de Métiers et de l’Artisanat l’information et l’appui nécessaires pour le montage de dossier. … un outil au service de l’artisanat HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 7 Pratique Vosges L’information des territoires Ex-site Gantois Des locaux professionnels disponibles Les anciens bâtiments Gantois près de Monthureux-sur-Saône sont en cours d’aménagement pour accueillir des locaux professionnels, ateliers et bureaux, à la disposition des entreprises à la recherche d’un lieu d’implantation. a Communauté de Communes du Pays de la Saône vosgienne a fait l’acquisition de ce bâtiment de 7 500 m2 pour en faire un site à vocation économique, à destination notamment des artisans. Les entreprises pourront s’y installer et partager sur place si elles le souhaitent, un pôle administratif commun : accueil, secrétariat, comptabilité… D’autres services sont prévus, notamment des permanences avec REPÈRES L des spécialistes du monde économique (juristes, avocats...) auxquels pourraient faire appel les entrepreneurs du secteur. Les locaux sont situés au lieu dit Mont-de-Savillon, près de Monthureux, à 20 km de Vittel (50 km d’Épinal). Des portes ouvertes seront organisées pour présenter le site et les projets d’aménagement et faire visiter les bâtiments, le samedi 8 septembre 2007 de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sur place. Pour toute information sur les conditions et possibilités d’occupation des bâtiments par les entreprises, prenez contact avec la Communauté de Communes au 03 29 07 57 84. Fax : 03 29 09 04 75. E-mail : [email protected] MÉTIER Le répertoire des métiers Vente de fonds artisanaux DOSSIER Boucherie-charcuterie ACTUS 2003. 09. 454 : Hautes-Vosges - vends fonds + murs, 152 K€ le tt, BOUCHERIECHARCUTERIE-TRAITEUR - possibilité d'accompagnement du cédant - bons résultats - affaire à développer – Tél. : 03 29 24 32 42. 2007. 07. 715 : Vends Cornimont fonds de BOUCHERIE-CHARCUTERIE - CA 220 300 € HT - prix fonds 40 K € - vente ou location murs (si location 800 €/m) - magasin & labo 250 m2 bon état - poss louer appt attenant 600 € poss devt + gde capacité de prod – Tél. : M. Barbaux au 03 29 24 10 73. Boulangerie-pâtisserie 2006. 09. 650 : Vds cause retraite fonds + murs de BOULANGERIE-PÂTISSERIE - petite ville Vosges 25 km d'Épinal – 0 salarié - affaire saine – mat. et labo en bon état, certifiés aux normes - idéal pour couple voulant travailler seul – Tél : 06 08 00 11 28 ou 03 29 65 09 93. 2006. 06. 632 : Vds cause retraite, proche Saint-Dié, fonds de PÂTISSERIECHOCOLATERIE-GLACES - loc ou vte murs prof cpr appt – mat & locaux prof bon état pour ts rens. Tél. : 03 29 41 41 67. 2006. 10. 656 : Vds fds BOULANGERIEPÂTISSERIE-SALON DE THÉ-ÉPICERIE-GAZJOURNAUX-BAR-LICENCE IV - poss pizza, kebab, point poste, tabac, Fçaise jeux - très bon emplt bord RN - gd parking - seul commerce/rayon 8 km - local et mag neufs four garanti 2 ans - loyer 380 €/m - prix 70 K€ - Tél : 03 29 58 53 86. 2007. 01. 677 : Vds fonds de BOULANGERIEPÂTISSERIE-SALON DE THÉ à Plombières-lesBains - conv à couple - CA 2006 94 600 € résultat 32 200 €- prix 90 K€ - CA en progression - loc murs + appt F7 446 €/mois ou poss. acheter murs 56 K€ Tél : 03 29 66 02 65. 2007. 07. 713 : Vds fonds de BOULANGERIEPÂTISSERIE à Remiremont - bonne rentabilité CA moyen 180 K€ - labo aux normes - mat récent (5 ans) - four Bongard 1978 cplt refait à neuf - prix du fds 180 K€ + loc murs à prévoir - contact M. Villaume 03 29 62 07 24. 8 Bâtiment 2006. 09. 653 : Vds cause retraite entr spéc.ds ÉNERGIES RENOUVELABLES & ÉLECTRICITÉ - secteur Rambervillers - CA élevé et évolutif/Enseigne déposée/site Internet/clientèle assurée - Tél : 06 80 30 91 86. 2007. 03. 692 : Vds fonds de commerce MÉNAGER - TÉLÉ - ENCASTRABLE + entr d'INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES - CA 440 K€ - prix : 70 K€ - Tél. : 06 10 20 12 47. 2007. 06. 712 : Vds secteur Nord-Épinal superbe entr MACONNERIE-PLATRERIE – 14 salariés - CA élevé - toujours en progression - clientèle assurée 1 an minimum - locaux neufs - matériel neuf - agréments Qualibat Tél. : V.Jambert CMA88 au 03 29 69 55 82. 2007. 02. 684 : Vds entreprise de VENTE ET POSE de portails-clôtures-stores secteur Saint-Dié - entr. en pleine expansion, marché régional - bon emplt commercial - affaire saine à dév. - loue local 120 m2 - accomp possible étudie ttes prop – Tél. : 06 72 70 55 57. Coiffure 2006. 01. 609 : Vds salon de COIFFURE MIXTE 10 Km d'Épinal – 1 salariée à tps cpl - bonne situation – 5 coiffages – 2 bacs - agencement et mat. bon état - loyer 350 € - prix 35 K€ Tél. : 03 29 31 28 81 (HR ou après 20 h). 2005. 09. 574 : Cse départ vends salon de COIFFURE MIXTE - emplacement n° 1 agencement neuf - matériel neuf - ville proche Epinal - pas de salarié – 1 apprentie BP bail commercial neuf – Tél : 06 11 28 62 48. 2005. 03. 536 : Vds cse retraite fonds de COIFFURE MIXTE tenu 36 ans à Charmes salariée à temps partiel – 5 coiffages – 2 bacs vente fonds + possibilité murs - prix à débattre - poss. accomp par le cédant - peut convenir à d'autres activités – Tél. : 03 29 38 04 26 (HR et soir). 2007. 03. 688 : Vds beau salon de COIFFURE quartier dynamique et chic - centre Épinal excellent état - CA élevé et en progression bail en cours - Tél : 06 69 27 18 89 ou 06 22 24 35 73. 2007. 03. 693 : Cse départ à l'étranger vds salon de COIFFURE MIXTE sortie Épinal – 5 bancs de coiffage + salon onglerie - réserve SDB/douche – 1 employée BP + 1 apprentie CA 147 € loyer mensuel 844 € charges comp. - HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 affaire en pleine progression – Tél : 03 29 32 78 50 de 8 h à 20 h. 2005. 06. 555 : Vds salon de COIFFURE MIXTE - mat état neuf – prox Saint-Dié CA à dév – Tél : 03 29 41 86 32, journée ou 06 74 23 71 65 ap 20 h. 2006. 11. 666 : Vds à Remiremont salon de COIFFURE MIXTE - très bon CA - bon empl - agencement récent – Tél : après 19 h au 03 29 62 08 98 ou 06 81 54 67 19. 2007. 07. 716 : URGENT - cse départ région/vds salon de COIFFURE MIXTE, Épinal, en galerie - très bon CA – 0 salarié - bail renouvelé fin 06 - très bon état Tél. : 03 29 35 39 39. Mécanique-carosserie 2002. 12. 409 : Vds GARAGE-MÉCANIQUECARROSSERIE-PEINTURE-DÉPANNAGEASSISTANCE - cse santé - agence marque française – 6 sal - belle présentation - mat récent ss conc – CA 800 K€ - FDS 285 K€ MURS 305 K€ - stock à négocier - conv. à couple – Tél : A. Simonin CMA88 03 29 69 55 81. 2005. 10. 589 : Vds cause retraite fds de MÉCANIQUE-TOLERIE-PEINTURE-STATION Agence marque fçaise - très bon CA - très bons résultats - poss. achat murs - accomp. possible du dirigeant - secteur Hautes-Vosges – Tél : 03 29 24 80 89. 2006. 06. 633 : Vds Gérardmer fds de MÉCANIQUE-AUTO situé sur un axe principal – mat & locaux TBE - local 204 m2+ 13 ares de parking clôturé à louer ou à vendre - activités en progression – 0 salarié - pour ttes infos cpl tél. : 06 82 08 47 96. 2006. 10. 660 : Vds à Éloyes fds de GARAGERÉPARATION-AUTO avec poss. vente véhicules cpr matériel, véhicule de dépannage et portevoiture - stock fournitures div. - enseigne Peugeot existante - loc murs - surf 180 m2 – Tél. : 03 29 32 43 18 (visite possible) ou 06 77 79 41 10. Divers services 2006. 10. 658 : Vds fonds de PHOTO secteur Saint-Dié - centre-ville zone chal 10 000 hab sans concurrence – 160 m2 - gde vitrine studio mini labo vente matériel reportagesmariages-scolaires-numériques - à dév. Tél. : 06 60 05 50 43. 2007. 07. 714 : Vds bel institut de beauté centre ville Saint-Dié - Bonne clientèle – 4 cabines locaux entièrement rénovés, mat TBE - Cellu m6. Loyer 360 € TTC/m. CA 100 K€ HT. Prix fds : 85 K€ - Pour toutes infos cpl tél 06 11 67 74 20. 2006. 12. 674 : Vds entr de NETTOYAGE créée en 1988 – 16 sal à tps partiel - bonne rentabilité - affaire saine - présente sur ttes villes vosgiennes et un peu région - poss. de devt - prix 80 K€ - Tél : 03 29 65 54 10. 2006. 06. 643 : Vds entr. de NETTOYAGE INDUSTRIEL secteur Saint-Dié – 0 salarié mat bon état entretenu - clientèle fidèle poss. devt - pour tte info cpl tél ap 20 h 30 au 08 71 26 08 23. 2006. 01. 603 : À vendre entr. de MULTISERVICES (entretien espaces verts & locaux, plomberie) - CA moyen 184 797 € - 50 % du CA assuré par contrats avec prof. – effectif : 2,5 poss. devt - matériel bon état - prix : 80 K€ Tél. : 06 99 17 38 13. Offres de locaux 2007. 06. 711 : Vds ds centre village Vosges (limite/haute-Saône) atelier 120 m2 au sol + 60 m2 étage cpris bureau + wc - habitation F6 250 m2 attenante - terrain 17 ares clos et arboré - gde cour accès livraison - CC bois/fuel - idéal pour artisan du bâtiment - prix 152 500€ - Tél. :M. Herzog 03 29 66 02 61 HR. 2006. 08. 648 : Vds ou loue/ZI Les Forges bat. prof. + bureau + 2 appts F2 & F4 attenants surface bât. 480 m2 + 200 m2 surélevés + parking - prix 300 K€ - pr ts rens. tél. : M. Oliveira au 00351 258 727 000 ou 00351 918 237 557 (portable) - adresse Internet : [email protected] Partenariat/ Sous-traitance 2007. 07. 717 : Entr.vosgienne CHARPENTE en STRUCTURES BOIS gdes portées envisage collaborer avec entr. en création ou à créer CA annuel assuré - mat. transport & levage fourni - Zone d'activité : Gd-Est France Pr ts rens. tél. KEFOREST : 03 29 23 79 05 M. Stouvenel 06 88 64 34 25 ou M. Marion 06 86 44 54 84. Dossier Pôles d’innovation Recherches de solutions techniques Vingt-et-un pôles d’innovation au service de l’artisanat Comment adapter ses produits, mieux s’organiser, intégrer les nouvelles normes, améliorer ses modes de production, face aux évolutions rapides de la technologie, des réglementations et des exigences du marché ? 21 pôles d’innovation sont là pour vous aider. Propres à une activité ou situés sur des problématiques transverses à l’artisanat, ils assurent l’interface avec les acteurs de la recherche, diffusent de l’information utile et des solutions techniques. ouvelles attentes du consommateur, normes et réglementations, concurrence, innovations technologiques… tout bouge en permanence dans l’environnement de l’entreprise. Pour rester dans la course, le chef d’entreprise doit s’adapter continuellement à ces changements, et, si possible, les anticiper pour les transformer en « opportunités » au lieu de les subir. Cela peut être : 쮿 ajuster ses recettes aux nouvelles modes et attentes du consommateur ou aux réglementations qui arrivent, 쮿 changer la présentation d’un produit pour capter un nouveau comportement de la clientèle, 쮿 modifier la production face à une nouvelle donne technologique, 쮿 rationaliser l’organisation de l’entreprise pour être plus compétitif face au développement d’un concurrent, 쮿 mettre en œuvre un nouveau matériau face à une pénurie ou à l’augmentation du coût des matières premières, 쮿 maîtriser rapidement des innovations industrielles pour pouvoir les mettre en œuvre chez les clients. N L’innovation : le quotidien de l’artisanat « Notre métier est une remise en cause permanente » disent unanimement les artisans. « Il faut s’adapter aux nouvelles technologies pour rester en place ». « Apporter toujours des « plus » produits ». « Aller audevant des demandes du client ». « On prend des virages très régulièrement ». Les artisans sont habitués à ces changements. Ils y ont toujours fait face. L’artisanat d’aujourd’hui est d’ailleurs la résultante de toutes les évolutions qui ont eu lieu au fil des siècles et maintenant, on peut dire au fil des ans… L’innovation est l’univers quotidien de l’artisanat : soit pour faire face à la demande particulière de ses clients, en concevant pour lui et avec lui, un prototype ou une machine par exemple, soit pour faire entrer chez ses clients les innovations arrivant sur le marché : la géothermie, les matériaux nouveaux… Aucun domaine n’échappe à cette course en avant. Les métiers les plus traditionnels sont concernés : même si la volonté du professionnel est de s’en tenir le plus possible aux techniques de production d’origine, le contexte l’amène à travailler autrement. C’est alors encore plus difficile de réussir à préserver l’authenticité du produit tout en changeant un processus de fabrication. C’est l’exemple du pain préparé avec moins de sel pour répondre aux exigences des organisations de santé publique, et qui doit garder ses propriétés organoleptiques. Ou le cas des instruments de musique hérités des siècles passés, menacés par la raréfaction de certains bois ou l’interdiction de les utiliser… Des solutions grâce aux pôles d’innovation Les évolutions arrivent de plus en plus vite. Comment assurer à la fois l’activité habituelle de l’entreprise, c’est-à-dire produire, et en même temps s’informer sur les changements à venir, essayer de les anticiper et s’adapter aux nouvelles données ? Pour aider les entreprises dans cette démarche, des pôles d’innovation se sont mis en place, le plus souvent pour faire face à des problématiques particulières du métier, concrètes, pour lesquelles ils ont développé des solutions. Il en existe plus d’une vingtaine, dans des domaines très ciblés correspondant soit à un métier, soit à une approche plus transverse partagée par l’ensemble des professions, comme les TIC ou l’environnement. Ils sont au service des entreprises artisanales pour les épauler. « Le secteur artisanal est très sensible aux technologies, mais n’a pas le temps de s’y plonger. L’artisan est très ouvert et à l’écoute de ce qui se fait pour être dans le mouvement et ne pas se faire décrocher », commente un responsable de pôle innovation. Le rôle du pôle est « d’apporter aux entreprises une vue d’ensemble des évolutions en termes notamment de technologie, de méthodes, de réglementation et de marché dont elles ont besoin pour en maîtriser les aspects qui les concernent directement ». Intermédiaires entre les professionnels et les chercheurs… Les petites entreprises ont peu de moyens à consacrer à la question du développement et de la recherche. Les pôles d’innovation assurent pour elles la mise en relation avec les centres de recherche et de transfert de technologie. Ils interviennent comme interface pour assurer la jonction avec les détenteurs du savoir technologique et économique. Leur plus, par rapport à d’autres 씰 HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 9 Dossier Pôles d’innovation 씰 structures, c’est leur connaissance pointue à la fois du métier et des caractéristiques du monde artisanal. « J’ai eu souvent recours au pôle d’innovation de la pâtisserie pour des conseils », témoigne un professionnel. « Sans ces conseils, j’aurais perdu beaucoup de temps ». « Le pôle m’a aidé sur les plans de la recherche de faisabilité, de la recherche de brevets déjà existants » note un artisan du secteur de la production. « J’ai pu étudier avec le pôle d’innovation de mon activité, un mode de gestion du temps des opérateurs, cela m’a beaucoup apporté dans la gestion de l’entreprise », explique un artisan dans le domaine de la création graphique. « J’ai travaillé avec notre pôle d’innovation sur REPÈRES Les Pôles d’Innovation ACTUS DOSSIER MÉTIER Le Multimédia et la Communication CTAI : Centre Technique d’Application et d’Innovation de l’Artisanat, 18 rue Timken, BP 1337, 68013 Colmar Cedex, Tél : 03 89 23 65 65, e-mail : [email protected], site : www.artifrance.fr, directeur : M. Michel Compoint La Technologie Numérique ATEN : Centre Artisanat et Technologies Numériques, 10-14 rue Claude-Bloch, 14000 Caën, Tél : 02 31 95 42 00, e-mail : [email protected], Site : www.pole-aten.fr, directeur Technique : M. Rémi Laurent Les métiers de la Prothèse Dentaire CNIFPD : Centre National d’Innovation et de Formation des Prothésistes Dentaires, 80-82 rue de la Roquette, 75011 Paris, Tél : 01 49 29 46 29, e-mail : [email protected], site : www.unppd.org, président : M. Gérard Corsi La Productique, les Automatismes, l’Électrotechnique, l’Automatisme et la Maintenance CRTA : Centre de Ressources de Techniques Avancées, 9 avenue de l’Étang, ZI Fontcouverte, 84000 Avignon, Tél : 04 90 13 46 00, e-mail : [email protected], site : www.crtaavignon.com, directeur : M. Laurent Stavaux Le travail des métaux en feuille CFMI : Centre de Formation aux Métiers et à l’Innovation, Campus des Métiers, 2 rue d’Abrantes, 79200 Parthenay, Tél : 05 49 71 29 29, e-mail : [email protected], site : www.imetaux.net, directeur : M. Silvère Talbot Les métiers du verre CERFAV : Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers, 54112 Vannes-le-Chatel, Tél : 03 83 25 49 90, e-mail : [email protected], site : www.idverre.net, directeur : M. Denis Garcia Les métiers de la pierre ISRFMP : Institut Supérieur de Recherche et de Formation aux Métiers de la Pierre, Compagnons du Devoir du Tour de France, 4 impasse Cambon, 12000 Rodez, Tél : 05 65 68 87 32, e-mail : [email protected], site : www.institut-de-lapierre.com, directeur : M. Richard Simonnet 10 mon projet de nouveau laboratoire, aux normes européennes. Les aménagements ont généré un gain de productivité de 20 % », souligne un charcutier… …Et aussi pour les problématiques communes ! Les pôles interviennent également sur des recherches collectives de solution à des problématiques communes aux professions qu’ils épaulent. Par exemple, le CTAI, pôle consacré au multimédia, a développé une application ludique et interactive en vue de favoriser la prise en compte de la sécurité et de la prévention des risques dans les activités du bâtiment, permettant de sensibiliser chefs d’entreprise, salariés et apprenLes techniques de découpe Picardie-Découpe, Cité des Métiers, 80440 Boves, Tél : 03 22 50 08 39, e-mail : [email protected], Site : www. picardiedecoupe.fr, directeur : M. Francis Petit Les métiers de Bouche (Filières viande, farine et sucre) INRACQ : Institut de Recherches Appliquées au Contrôle de la Qualité, 7 rue Eiffel, BP 563, 62008 Arras Cedex,Tél : 03 21 21 30 97, e-mail : [email protected], site : www.artisanat-npdc.fr/inracq/index.html, directeur : M. Raoul Mesureur Les métiers de la viande : Boucherie-Charcuterie-Traiteur ARDATMV : Association de Recherche, Développement et Assistance Technologique pour les Métiers de la Viande, 98 boulevard Péreire, 75850 Paris Cedex 17, Tél : 01 40 53 47 50, e-mail : [email protected], site : www.boucherie-france.org, contact : Isabelle Couderc, Muriel Drouillac, Grégory Maillard La charcuterie-traiteur CEPROC : Centre de Formation des Professionnels de la Charcuterie, 19 rue Goubet, 75019 Paris, Tél /Fax : 01 42 39 39 39 89, e-mail : [email protected], site : www.ceproc.com, directrice générale : Mlle Aurélie Collin La boulangerie-pâtisserie INBP : Institut National de la BoulangeriePâtisserie, 150 boulevard de l’Europe, BP 1032, 76171 Rouen Cedex, Tél : 02 35 58 17 77, e-mail : [email protected], Site : www.inbp.com, directeur : M. Gérard Brochoire La pâtisserie ENSP : École Nationale Supérieure de la Pâtisserie, Château de Montbarnier, BP 48, 43200 Yssingeaux, Tél : 04 71 65 72 53, e-mail : [email protected], site : www.ecoledelapatisserie.com, directeur : M. Pascal Liangeaud Les métiers de l’imprimerie AMIGRAPH : Association des Métiers et Industries Graphiques pour la Formation Professionnelle, 170 boulevard Victor-Hugo, 59000 Lille, Tél : 03 20 57 09 82, e-mail : [email protected], site : www.amigraf.com, directeur : M. Gilbert Lootens HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 tis sur ces sujets. Cet outil nommé Bathyst a reçu le prix de l’innovation dans le cadre du Salon professionnel Préventica en 2004. Dans le monde industriel, les entreprises ont leur propre laboratoire de recherche. L’artisanat doit faire face à cette évidence et ne peut ignorer l’innovation. Les pôles d’innovation de l’artisanat, chargés de rechercher et diffuser un ensemble de solutions techniques et organisationnelles adaptées aux besoins des petites entreprises, qu’il s’agisse d’un domaine commun à tous les artisans ou propre à une profession, permettent à l’artisanat de bénéficier lui aussi de la recherche. Ils jouent un rôle collectif majeur pour valoriser le potentiel d’innovation des petites entreprises. Les métiers de l’agroéquipement ITA : Institut de Transfert Technologique en Agroéquipement dans l’Artisanat, La Bonnerie, 35340 La Bouexière, Tél : 02 99 62 62 62, e-mail : [email protected], Site : www.agrequip.com, directeur : M. Didier Debroize La maintenance automobile ISTA : Institut Supérieur des Technologies Automobiles, Campus de l’Artisanat et des Métiers, 16 rue du Tertre-de-la-Motte, BP 51, 22440 Plouflagran, Tél : 02 96 78 04 04, e-mail : [email protected], directeur : M. Jean-Pierre Stéphan ITEMMLes métiers de la musique ITEMM : Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique, 71 avenue OlivierMessiaen, 72000 Le Mans,Tél : 02 43 39 39 00, e-mail : [email protected], site : www.itemm.fr, directeur : M. Vincent Niqueux L’environnement et le développement durable CNIDEP : Centre National d’Innovation pour le Développement Durable et l’Environnement dans les Petites Entreprises, Maison des Métiers, 4 rue de la Vologne, 54524 Laxou Cedex, Tél : 03 83 95 60 88, e-mail : [email protected], site : www.cnidep.com, directeur : M. Philippe Mucchielli L’Artisanat des métaux IFRAM : Institut de Formation et de Recherche pour les Artisanats des Métaux, 2973 Route Duclair, 76360 Villiers-Écalles, Tél : 02 35 64 42 30, e-mail : [email protected], site : www.ifram.fr, contact : M. Nicolas Duez Le génie climatique et l’énergie COPROTEC : Association des professionnels de l’énergie, 10 rue des Bonnes-Gens, 68025 Colmar, Tél : 03 69 28 89 00, e-mail : [email protected], site : www.professionnels-energie.fr, directeur : M. Bernard Badina Centre de Recherche en Restauration du Patrimoine Bâti IUMP : Institut Universitaire des Métiers du Bâtiment et de formation aux techniques du Patrimoine, 10 rue Saint-Martinès-Aires, 10000 Troyes, Tél : 03 25 80 74 09, e-mail : [email protected], site : www.restaurationpatimoine.fr, directrice : Mme Maïté Waag Innover pour gagner ! Pour aller plus loin Les Pôles d’innovation et les services qu’ils proposent aux petites entreprises sont présentés sur le site Internet www.innovmetiers.org : nombreuses informations sur les Pôles, témoignages d’entreprises accompagnées, vidéo de présentation… Pour être tenu informé de l’actualité des Pôles, il est possible de s’abonner gratuitement à une lettre d’information périodique. Exposition L’innovation dans l’artisanat à la Cité des Sciences et de l’Industrie L’exposition « L’Observatoire des Innovations » à la Cité des Sciences et de l’Industrie consacre jusqu’à la fin 2008 un espace à l’innovation dans l’artisanat. Le public y découvre le travail des pôles d’innovation avec les entreprises artisanales pour mettre au point de nouvelles techniques, utiliser de nouveaux matériaux, concevoir de nouveaux produits en rapport avec les besoins qui apparaissent sur le marché. On y découvre par exemple, le drone, créé avec le pôle CRTA, par une entreprise artisanale spécialisée à l’origine dans l’aéromodélisme et qui réalise maintenant des appareils de prise de vue aérienne. L’exposition présente aussi la guitare numérisée conçue avec le pôle ITEMM pour envisager les répercussions acoustiques de l’emploi de nouveaux matériaux dans une guitare sans passer par un prototype… On peut y découvrir également des matériaux de remplacement de la pierre massive : des plaques posées sur alvéoles… Visitez également le site Internet : http://www.citesciences.fr/francais/ala_ cite/expositions/observatoireinnovations/ exposition/partenaires.html L’innovation est une carte à jouer pour améliorer son chiffre d’affaires. Que ce soit au niveau de l’organisation, de la mise en œuvre de nouveaux produits ou prestations pour se démarquer ou développer ses ventes, du recours à un nouveau processus de production pour rentabiliser le travail, d’un nouveau mode de vente… Pour tous ces projets, vous pouvez vous appuyer sur les pôles d’innovation de l’artisanat : recherche de financements, étude de faisabilité, mise en relation avec les centres de ressources technologiques, recherche de brevets et soutien dans la démarche de protection d’une innovation… La différence par la qualité et l’innovation « Nous avons besoin de progresser sans cesse en qualité et le pôle d’innovation* est un appui essentiel : j’ai eu l’occasion de lui demander d’effectuer des essais sur certains produits, comme par exemple des gélatines pour une recette de compote de pommes. Si nous voulons lutter contre les industriels, qui finalement copient l’artisanat mais avec des moyens considérables d’automatisation, nous devons justement faire la différence par la qualité et l’innovation », assure M. E., pâtissier dans le Pas-de-Calais. M. E. vient de remporter l’un des quatre prix du concours de l’innovation agroalimentaire de la région Nord-Pas-de-Calais pour une nouvelle recette originale d’entremets à la bière et à la framboise. * Pôle d’innovation pour les métiers de bouche (filières viande, farine et sucre) www.cm-arras.fr/inracq Photographie aérienne : un produit innovant né d’une passion commune « Vision du Ciel est née en 1990 d’une passion commune pour l’aéromodélisme et de plusieurs années d’investigation. Vision du Ciel assure la conception et la production du Cyclope, un drone radiocommandé permettant de réaliser des travaux d’imagerie aérienne », explique le dirigeant de cette entreprise artisanale. « Le CRTA* nous a accompagnés tout au long de la phase de développement de notre produit, du dépôt d’un brevet pour le Cyclope, en passant par sa conception, sa fabrication, puis sa commercialisation. Par ailleurs, il nous a apporté son appui pour l’obtention d’aides financières, ainsi que la médiatisation de notre produit ». * Centre de Ressources de Techniques avancées à Avignon. www.crta-avignon.com Un procédé innovant pour la fabrication de produits à base de matériaux composites Créée en 2004, la société MFTECH est spécialisée dans la production de tubes en matériau composite utilisés dans différents domaines comme le ski, le nautisme, l’aéronautique... L’entreprise a mis au point un procédé de fabrication de ces tubes dit « par enroulement filamentaire », largement utilisé à l’étranger dans de nombreux domaines, mais très peu usité en France en raison de son coût de mise en oeuvre élevé. Ce procédé a permis à MFTECH de lancer une gamme de produits comme des tubes permettant de réaliser des pagaies de CanoëKayak utilisées notamment par de nombreux sportifs récompensés lors des championnats du monde. « Fort de cette expérience, nous nous sommes engagés en 2006 dans le développement et la commercialisation d’une machine, utilisant ce procédé et dédiée à la production industrielle, avec une structure robotisée et entièrement automatisée. Le pôle ATEN* nous a mis en relation avec des partenaires technologiques pour concevoir cette machine et nous a permis de bénéficier d’aides financières pour sa mise au point. Le pôle nous a conseillés et accompagnés dans le dépôt d’un brevet pour protéger notre innovation et dans la promotion de notre produit. Grâce à cet accompagnement, nous avons pu développer fortement notre activité, créant ainsi trois emplois. Malgré notre jeunesse et notre petite taille, nous sommes devenus rapidement un acteur incontournable dans la fabrication de matériau composite par enroulement filamentaire. * Pôle d’innovation pour les technologies numériques www.pole-aten.fr HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 11 Dossier Pôles d’innovation Rencontre avec P. Mucchielli Environnement : un pôle d’innovation national REPÈRES La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Meurthe-et-Moselle porte un centre de ressources national en matière d’environnement et de développement durable. MÉTIER l’expérience menée à Nancy. Je suis venu voir à une époque où ce service montait en puissance. J’ai eu la chance d’y participer dès le début. Aujourd’hui, nous sommes sept personnes. ientôt quatorze ans, et déjà tant de chemin accompli... En 1993, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Meurthe-et-Moselle fut la première de France à recruter un ingénieur éco-conseiller. Très vite, ce défricheur va lancer des projets très pragmatiques, des études et des opérations pour les pressings, les garagistes, les métiers du bâtiment... Et rapidement, ce service va monter en puissance au point de devenir en 2003 le Centre National d’Innovation pour le Développement durable et l’Environnement dans les Petites Entreprises (CNIDEP). Son siège est sur le point d’être construit à la lisière de la CMA à Laxou. Exemplaire en termes de démarche « Haute Qualité Environnementale », ce bâtiment sera également de type « maison passive » c’est-à-dire dont le bilan thermique sera de 0 kWh/m2/an. Le but est de faire de ce bâtiment une vitrine du savoir-faire environnemental mis à la disposition des artisans français et du grand public. Philippe Mucchielli, 34 ans, entré il y a 8 ans à la CMA, dirige ce pôle environnement composé de sept agents. Il en explique les enjeux. ACTUS DOSSIER B Comment êtes-vous arrivé au CNIDEP ? J’ai fait l’école d’ingénieurs éco-conseil à Strasbourg. Je postulais pour un premier poste à Dijon, mais j’avais entendu parler de 12 ment que les artisans soient eux-mêmes prescripteurs en matière d’environnement envers leurs clients notamment dans le domaine de la maîtrise de l’énergie. Quel est son rôle ? Pouvez-vous nous donner un exemple ? Notre premier rôle est d’accompagner les artisans dans toutes leurs démarches en faveur de la protection de l’environnement et dans leur engagement en matière de développement durable. Mais notre travail ne s’arrête pas là. Nous faisons bénéficier de notre savoir-faire et de nos outils tous les organismes travaillant dans le domaine de l’environnement et/ou de l’artisanat comme les CMA ou les organisations professionnelles. Enfin, nous intervenons auprès des collectivités qui mettent en place des politiques locales en matière d’environnement qui concernent les entreprises artisanales, telles que la mise en place de la redevance spéciale ou des autorisations de rejets des eaux usées. Nous allons prochainement lancer une grande opération au niveau régional pour former et promouvoir les artisans du bâtiment ayant des compétences en matière de construction/rénovation écologique. Les entreprises artisanales ont un grand rôle à jouer dans ce domaine d’une part parce que ce sont elles qui installent et entretiennent les matériels et d’autre part parce qu’elles peuvent apporter des préconisations pour d’autres travaux concourant à la maîtrise de l’énergie. Les exemples sont nombreux dans ce domaine comme le recours à des matériaux plus écologiques tels que le liège, la ouate de cellulose ou le chanvre en remplacement de la traditionnelle laine de verre. Concrètement, quel est votre travail auprès des artisans ? Je suis artisan, que dois-je faire pour bénéficier de vos services ? Nous les informons et nous les conseillons sur toutes les questions environnementales liées à leur activité : gestion des déchets, des eaux usées, maîtrise de l’énergie, bruit. Cet accompagnement peut se faire individuellement (formation du chef d’entreprise, diagnostic personnalisé de l’entreprise, aide au montage de dossier, choix de nouvelles techniques, etc.) ou collectivement lorsque nous mettons en place des opérations par branche d’activité. Nous souhaitons égale- HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 C’est très simple, il suffit de nous contacter. Selon votre problème ou votre question, un des agents du CNIDEP vous répondra car chacun d’entre nous a sa spécialité. Chaque Chambre a également un agent « environnement » à votre service : CMA 54 (cf. page 10), CMA 55 (Hervé LEBON au 03 29 79 75 18), CMA 57 (Jean-François TONNELIER au 03 87 39 31 34), CMA 88 (Delphine GREVISSE au 03 29 69 55 84). Le CERFAV Miroir du savoir-faire verrier Lancé voici 16 ans, le centre de formation aux arts verriers de Vanne-le-Châtel est devenu pôle national d’innovation. n est loin des utopies du début. « Le CERFAV est né à l’époque d’une volonté politique de sauvegarder les savoir-faire verriers au temps où l’on se posait de nombreuses questions sur l’avenir des cristalleries lorraines », éclaire d’emblée Denis Garcia, directeur de cet établissement unique en France. L’usine Daum est en effet à quelques centaines de mètres. Au départ, lieu d’initiation et de sauvegarde d’un métier, le O CERFAV s’est très vite orienté vers la formation. En cinq ans à peine, il est devenu un lieu incontournable d’échange entre créateurs, une référence française d’abord, très identifiée ensuite au niveau international. Logique : sa politique a consisté à en faire un centre ouvert sur le monde de la création et de l’innovation. Les plus grands verriers vénitiens ou de toutes les latitudes sont venus dispenser leur art à Vanne-leChâtel. Une quinzaine d’années plus tard, les locaux d’origine ont été multipliés par Pôles d’innovation Mode d’emploi Pour accompagner les entreprises artisanales dans leur démarche d’innovation, le Secrétariat d’État aux Entreprises et au Commerce Extérieur a mis en place, par l'intermédiaire des Pôles d'innovation, un réseau de compétences opérationnelles et pragmatiques pour aider les petites entreprises à innover et à s'adapter aux changements de leur environnement. En étroite collaboration avec la Direction du Commerce, de l'Artisanat, des Services et des Professions Libérales (DCASPL), l'Institut Supérieur des Métiers (ISM) est chargé d'animer le réseau des Pôles d'innovation, d'en faire la promotion et d'en soutenir le développement. « Chaque pôle a son propre fonctionnement et intervient au niveau national. La meilleure façon de les découvrir est d’aller sur www.innovmetiers.org. Les pôles diffusent régulièrement de l’information à travers leurs lettres électroniques auxquelles il est facile de s’abonner, ou par l’intermédiaire des syndicats professionnels et de leurs magazines. Grâce au soutien des pouvoirs publics, les pôles conduisent des actions d’intérêt collectif comme la réalisation d’un travail de veille ou la réalisation d’études. Ils ont une vocation collective, mais peuvent aussi apporter un appui individuel sur site ou par l’intermédiaire de leur service d’assistance téléphonique à distance. » L’entreprise qui rencontre une difficulté de production ou de mise sur le marché d’un produit peut contacter directement le Pôle d’innovation concerné. Le premier entretien est gratuit. Le pôle aide l’entreprise à formaliser et identifier son besoin. Il propose une première approche de ce qu’il faudra mettre en œuvre pour résoudre ce problème. Il étudie la possibilité de mobiliser des aides pour aller plus loin. Des solutions existent peut être déjà… La problématique peut devenir une préoccupation commune à la profession pour laquelle le Pôle pourra rechercher une solution collective… Les pôles d’innovation emploient généralement un ou deux ingénieurs spécialisés dans le métier auquel le pôle se consacre. Le Pôle d’innovation ne vient pas se superposer à d’autres structures existantes, comme les pôles de compétitivité, les pôles d’excellence rurale ou les CRITT. Il travaille en complémentarité avec ces structures, au service de l’artisanat. Il connaît à la fois le métier, les petites entreprises et les centres de recherche. Donc il est une interface utile. C’est en quelque sorte un Pôle de compétitivité pour les artisans. quatre. Un lieu d’exposition dévoile en permanence au public les créations, et, surtout, ses promoteurs ont eu la volonté de croiser, d’entremêler les talents. Explication de Denis Garcia : « Il nous est apparu primordial de faire de cet établissement un lieu de rencontres où se retrouvent des compétences complémentaires, les verriers-cristalliers bien entendu, mais aussi les techniciens, les chimistes, les designers, les artistes... ». Le CERFAV est non seulement devenu un lieu d’innovation, mais également le berceau de la veille technologique, et ce développement s’est traduit par le label pôle national d’innovation sur le verre, avec le soutien du dispositif pôle de compétitivité lancé par l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin. Comment cette dynamique de haut vol se traduit-elle concrètement ? « Ce pôle d’innovation, ce ne sont pas que des locaux, mais une démarche, une volonté d’associer des énergies et des compétences, notamment celles des chercheurs, sur les verres de demain ». Ainsi, ce pôle d’innovation rassemble des universitaires de Nancy ou d’ailleurs afin d’être à la pointe du progrès. Un exemple : le verre découpé au laser doit ensuite être thermoformé pour prendre son aspect final. Les chercheurs phosphorent pour modéliser l’écoulement du verre et parvenir à une forme parfaite avec un drapé du verre sans le moindre défaut, notamment grâce à une simulation en trois dimensions qui permet de modéliser les différentes températures d’écoulement du verre. « C’est un travail vital d’expérimentation qui révolutionnera les pratiques de demain, car si dans dix ans, un artisan verrier ne maîtrise pas ces nouvelles techniques, il aura du souci à se faire, poursuit Denis Garcia, qui conclut : « Au quotidien, on capte les projets les plus novateurs, et à terme, nous venons de relancer la perspective de créer en Lorraine une Cité du verre et de l’innovation, qui sera une référence de premier plan ». HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 13 Métier Miroitier De g. à d. : André Tabellion, Jean-Pierre Murolo et Frédéric Fass, Patrick Begel. REPÈRES Ces artisans qui révèlent la beauté du verre ACTUS DOSSIER MÉTIER La miroiterie consiste à travailler les plaques de verre pour le vitrage, l’agencement, la décoration, le mobilier. Elle réunit de nombreux métiers, nécessite beaucoup de compétences, tant dans le geste que dans la maîtrise des normes. La technicité du verre et le recours nécessaire à des machines coûteuses, ont amené les miroitiers à se spécialiser et à travailler en réseau. ans l’atelier de la Miroiterie de la Vôge, près de NeufChâteau, le lapidaire côtoie la machine à commande numérique 4 axes. Spécialiste du façonnage, l’entreprise maîtrise aussi bien les techniques ancestrales qu’innovantes pour valoriser le matériau verre. De l’artisanat d’art à la réalisation de façades de verre en passant par l’agencement, l’équipe de collaborateurs, réunie au fil des ans par le dirigeant André Tabellion, sait exécuter tous les types de façonnage : les biseautages les plus complexes à la main avec la meule de gré, ou encore la découpe et le façonnage programmés sur commande numérique, pour réaliser les éléments de verre destinés à la haute couture du meuble et imaginés par de grands designers. « Nous sommes d’authentiques miroitiers », se plaît à souligner le chef d’entreprise en faisant jouer la lumière à travers les arabesques d’un biseautage contourné ourlant le pourtour d’un verre. « La machine ne sait pas faire ça. Le D 14 résultat qu’elle propose est plat, à la main, on a le relief ! » Biseau rectiligne, courbe, la Miroiterie de la Vôge demeure parmi les dernières à proposer cette opération. Elle travaille beaucoup pour d’autres miroiteries qui ont abandonné ces techniques. « Nous savons aussi faire la perle », ces dessins en relief qui ornent le verre, un peu à la manière des miroirs vénitiens. L’entreprise a pu réaliser le transfert de savoir-faire d’un ancien de la maison vers un jeune intéressé par le métier, pour perpétuer ces gestes qui relèvent des métiers d’art. « Nous récupérons les machines d’autrefois pour conserver des techniques qui restent les seules valables pour certains travaux », explique Brigitte, l’épouse d’André. Ce qui n’a pas empêché les nouvelles technologies d’entrer largement dans l’entreprise. La précision du numérique permet de répondre aux demandes les plus pointues des agenceurs et décorateurs pour créer des meubles, cloisons, habillages, tout en transparence. Le verre est un matériau de plus en plus recherché dans l’aménagement intérieur, l’habitat, les HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 locaux professionnels… Il remplace les carreaux pour habiller une crédence à la cuisine, apporte sa pureté, sa limpidité et son éclat dans les salles de bain. Les innovations techniques facilitent son utilisation : le collage permet de réaliser des étagères invisibles, des vitrines. Savoir se démarquer… La miroiterie de la Vôge s’est développée autour des besoins des créateurs et fabricants de meubles du secteur de Neufchâteau-Liffol. Aujourd’hui, cette activité est un peu en retrait, mais le miroitier met son savoir-faire au service des menuisiers et des décorateurs pour l’agencement d’hôtels, de boutiques et d’intérieurs de particuliers. Parallèlement, l’entreprise, qui emploie 17 salariés, a développé la menuiserie alu et travaille aussi pour le bâtiment, réalisant des ensembles pour des façades vitrées et des verrières. « Nous faisons appel à des fournisseurs de double, voire triple vitrage. Nous ne faisons pas ces éléments nous-mêmes. » Ce ne sont pas les mêmes matériaux (techniques, normes, réglementations…). Le vitrage est un autre métier. Un débouché pour d’autres miroitiers. On y rencontre plus souvent des PME ou de grosses structures, mais Patrick Begel, artisan, fabricant de vitrage isolant, a trouvé un créneau dans cette production et en a fait sa spécialité. « Comparativement aux plus grosses structures qui font la cavalerie », dit-il, je me positionne sur le sur-mesure, les fabrications personnalisées. Comme nous sommes petits (8 salariés), nous avons une Pour aller plus loin… Innovation grande réactivité. Je peux fournir les double vitrages isolés à la demande, aux dimensions voulues, dans le type de verre souhaité, en un temps très court. Or, les délais comptent, notamment quand il s’agit de remplacer un double vitrage fracturé. » Patrick s’attache à proposer des décors originaux dans son double vitrage. L’entreprise a acheté un four pour travailler le fusing et intégrer un verre en forme ou un verre décor avec de la couleur, des motifs… « Les clients sont demandeurs. Ils aiment personnaliser leur intérieur. Pour nous démarquer, nous devons apporter de la valeur ajoutée », explique le jeune dirigeant, repreneur il y a quelques mois de l’entreprise de son patron. Il travaille à 80 % pour des artisans menuisiers. Comme à la Miroiterie de la Vôge, le verre arrive par plaque de 6 m sur 3. Il faut un personnel hautement qualifié et expérimenté pour le manipuler, le découper, concevoir les programmes des machines à commande numérique. L’entreprise dispose de machines particulières pour découper le vitrage et les cadres. D’autres équipements interviennent pour effectuer les assemblages. Ces machines représentent des investissements énormes, mais elles sont indispensables pour rationaliser la fabrication et garantir la qualité du travail. Les réglementations en matière de sécurité ou normes du bâtiment (ITR ou DTU) sont draconiennes. L’entreprise soumet ses produits et ses machines à toute une batterie de tests pour vérifier la conformité des produits en termes de résistance ou de qualités thermiques et acoustiques. VVI travaille avec tout un panel de verres aux caractéristiques précises. Le miroitier doit connaître toutes les propriétés des différents verres pour les adapter à la destination. Optimiser le travail en réseau Frédéric Fass, miroitier à Vittel, amené à dépanner parfois un client, insiste sur l’importance d’employer le bon matériau par rapport au projet. En fonction du dimension- Les performances techniques du verre (améliorations des qualités thermiques et acoustiques, résistance…) apportées par la recherche ont fait progresser l’utilisation du verre, et donc la demande pour les miroiteries. Grâce aux nouvelles qualités du verre, l’envie de lumière et de transparence est compatible avec le souci d’économie d’énergie. Il est possible d’exploiter les atouts du matériau dans la gestion énergétique. Source de lumière mais aussi de chaleur, le verre est aujourd’hui traité pour retenir celle-ci en hiver et réduire le rayonnement calorique en été. En matière d’innovation, la Lorraine est à la pointe, avec la présence sur son sol du pôle d’innovation du verre, le Cerfav. Flambée des prix « C’est de la folie ! En un peu plus d’un an, le prix du verre a augmenté de plus de 40 %. On va encore subir une augmentation ces jours prochains. Il faut réactualiser les prix tous les 3 mois », s’inquiète Patrick Begel, le dirigeant de Vosges Vitrage Isolant, spécialisé dans la fabrication de double vitrage. Même souci pour Frédéric Fass : « C’est le surcoût énergétique », déclarent de concert les miroitiers. Patrick Begel, pour sa part, a l’impression que les fournisseurs mettent un peu la pression pour faire monter les prix. « En tout cas, nous recommandons aux menuisiers de limiter l’offre de validité de leurs devis pour pouvoir intégrer les augmentations. Mais on ne peut pas toujours les répercuter sur les tarifs. C’est notre marge qui se restreint. » Formation et relève… « Les jeunes ne s’intéressent pas au verre », déplore André Tabellion. On trouve difficilement des formations pointues en miroiterie, les enseignements se rapportant plus à l’activité verre dans le bâtiment. « Il existe une école de façonnage du verre dans la région parisienne : nous leur communiquons nos offres d’emploi, mais ça ne les intéresse pas », renchérit Brigitte Tabellion. Pour travailler le verre, il faut de l’habileté et de l’adresse, une certaine assurance pour ne pas appréhender de se couper ou de casser les plaques, une bonne connaissance du matériau et savoir programmer des machines à commande numérique. Le métier étant méconnu, l’orientation se fait plutôt par défaut. Les « techniverriers » expérimentés sont rares sur le marché. Or l’activité et le potentiel tendent à se développer dans le domaine du verre. Plus d’information sur les formations et le métier sur le site de la Fédération française des professionnels du verre : www.ffpv.com nement, de la destination finale (garde-corps d’escaliers, cloisons verre, cabines de douche…), on choisit le verre approprié. « Quand un client vient chercher un morceau de verre, je lui demande ce qu’il veut en faire, afin de lui fournir le matériau adapté. » L’entreprise vitelloise, Techniverre, emploie deux personnes. Elle réalise tout ce que les autres ne font pas… « Les moutons à cinq pattes », plaisante Frédéric Fass. Cela va du prototype pour un gros fabricant de mobilier de cuisines et salles de bain, à la restauration de vitrines anciennes en passant par les cabines de douches en « Sécurit ». Issu de l’architecture, l’artisan aime travailler sur la conception et s’oriente beaucoup vers la décoration (fusing, sablage…). Le fusing consiste à intégrer dans le verre plat, des éléments de verre opaque colorés qui se fondent dans la plaque de verre sous l’effet de la chaleur, dans un four spécial, pour former des motifs. Lorsqu’il travaillait dans un cabinet d’architecte, il a réalisé avec son coéquipier de Techniverre, Jean-Pierre Murolo, et avec le père de ce dernier, le fondateur de l’entreprise de Vittel, des éléments verre pour des chantiers comme la Rotonde à Thaon-les-Vosges. Pour autant, Techniverre offre aussi ses services aux particuliers pour de la réparation, du remplacement de vitre : « Une petite structure doit pouvoir proposer tous les services. » Les remplacements de vitres cassées, suite à un accident ou une effraction, restent le fonds de commerce de beaucoup de petites miroiteries. La prise en charge par les assureurs permet de maintenir ces prestations indispensables. En faisant le tour des miroitiers, force est de constater la nécessité pour ces professionnels de se spécialiser, de faire des choix stratégiques, de s’organiser pour être complémentaires. « Les machines sont tellement coûteuses qu’il est préférable d’avoir chacun une spécialisation et de travailler dans la mesure du possible en réseau », estime A. Tabellion. HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 15 Métier Portrait Les héritiers des vitriers… La fabrication artisanale de vitrages isolants trouve son créneau es menuisiers me transmettent les plans de leurs éléments de vitrage, je les rentre dans l’ordinateur et le programme part à l’atelier où l’on découpe verres, cadres et intercalaires aux dimensions voulues. Notre force, c’est de répondre tout de suite », explique Patrick Begel, dirigeant de VVI. « On est parmi les derniers artisans à faire cette fabrication. La plupart ne sont plus indépendants. Ils sont rattachés à un fournisseur de verre. Notre marché, c’est tout ce qui sort du standard. On réalise le surmesure et les vitrages isolants personnalisés. Ce créneau se développe car les clients demandent de plus en plus des produits spécifiques : des verres spéciaux, des verres en forme, du décor. Et puis le verre est en pleine expansion. Les baies remplacent les fenêtres : on veut de la lumière ». DOSSIER MÉTIER REPÈRES « L Le vitrier n’est plus ! Place au fabricant de vitrage isolant. Aujourd’hui, toutes les fenêtres, baies, façades verre ou verrières s’équipent systématiquement de double, voire triple vitrage, avec des normes qualité de plus en plus sévères, des verres toujours plus techniques. Les artisans sont rares dans ce métier, mais ils peuvent y trouver leur place. C’est le défi que relève Vosges Vitrage Isolant (VVI) à Dinozé. ACTUS Une cinquantaine de verres différents en stock Le dirigeant de VVI a repris en janvier 2007 l’entreprise de Jean-Pierre Lux. La miroiterie, située à Dinozé à quelques kilomètres d’Épinal, existe depuis 1995. Patrick Begel y est entré il y a huit ans. « J’occupais un bon poste dans une papeterie en Alsace. Mais ici, j’avais la possibilité de reprendre l’entreprise au départ en retraite du patron et cela m’intéressait. » Dans cette perspective, il a travaillé à différents postes : opérateur sur machine en fabrication, responsable d’atelier, puis commercial. « Cela m’est très utile visà-vis de mes équipes et des clients. Tous savent que je connais le métier. » Il fournit principalement des menuisiers qui peuvent insérer directement les ensembles qu’il fabrique dans leurs fenêtres. L’activité à l’atelier est organisée entre la découpe et la fabrication. Les plaques de verre de six mètres sur trois, impressionnantes, sont captées par des ventouses et déposées sur le plan de découpe qui s’incline pour les recevoir dans un mouvement calculé. Elles sont découpées avec une machine à commande numérique en fonction des plans 16 des menuisiers. Mais on coupe à la main les pièces qui sont faites d’après gabarit. La découpe est un métier particulier, qui doit s’adapter au type de verre (feuilleté et autres verres spéciaux). L’opérateur qui s’en occupe a vingt ans de métier et le geste sûr ! « Tout le monde peut couper un bout de verre de 4 mm mais ce qu’on fait ici, c’est autre chose. Il faut bien connaître les matériaux », précise Patrick Begel. L’entreprise travaille une cinquantaine de verres différents, stockés sur place. Une adaptation de tous les instants Lorsque les pièces sont coupées, le montage des doubles vitrages s’effectue dans un autre atelier, sur une autre période de la semaine pour rationaliser le travail et éviter tout mouvement de poussière. Les verres, intercalaires et cadres sont assemblés. Ils passent par une phase nettoyage et séchage, puis l’ensemble est colmaté avec du Butyl, sorte de HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007 mastic, et enfin scellé après vide d’air. Une succession de machines assure le process. Pour rester dans la course, VVI doit sans cesse s’adapter aux innovations : verre en forme ou verre décor pour la personnalisation des intercalaires, nouveaux matériaux verre pour renforcer les qualités thermiques et acoustiques des produits, vide de gaz Argon au lieu du vide d’air traditionnel, passage au triple vitrage… Parallèlement, les normes évoluent et se multiplient, qu’ils s’agissent de sécurité ou de qualité environnementale. « Nous sommes soumis à la garantie décennale », précise Patrick Begel. Des contrôles réguliers des appareils et des produits sont effectués et des vérifications sur le processus de fabrication ont lieu deux fois par an. Si tout cela est fort contraignant, pour Patrick Begel, « l’évolution des produits est une bonne chose. C’est la clé du développement de l’activité ». Précision… Charmes, ville réputée pour sa gastronomie À la suite de notre article paru dans Hommes & Métiers n°223 sur le métier de pâtissier (juinjuillet 2007), Marie-Claire et Claude Henry, pâtissiers installés dans la cité carpinienne depuis 1980, confirment les propos de Pascal et Angélique Cunin (pâtisserie Mentré) : « Charmes offre effectivement des possibilités de développement pour nos métiers de bouche. Au cours des deux dernières années, nous avons également embauché deux nouvelles personnes pour faire face à la croissance de notre activité. » La cité de Maurice Barrès ne charme pas seulement les cœurs, elle enchante aussi les fins palais… Repères Région Artisans et commerçants Les assurances maladie, maternité et accident (PREMIÈRE PARTIE) Le régime obligatoire d’assurance maladie Les personnes concernées e régime obligatoire d’assurance maladie des professions indépendantes s’applique à l’artisan, au commerçant et à leurs ayants droit, c’est-à-dire : ■ le conjoint, s’il ne dépend pas d’un autre régime obligatoire, ■ la personne qui vit maritalement avec l’assuré ou liée à ce dernier par un pacte civil de solidarité et qui se trouve à sa charge effective, totale et permanente, ■ dans certaines limites, les enfants à charge, ■ les autres membres de la famille qui ne relèvent pas à titre personnel d’un régime obligatoire d’assurance maladie, lorsqu’ils vivent sous le toit de l’assuré et se consacrent exclusivement aux travaux du ménage et à l’éducation d’au moins deux enfants de moins de 14 ans, ■ la personne qui vit sous le toit de l’assuré MÉTIER REPÈRES L depuis douze mois au moins, se trouve à sa charge effective et permanente et ne bénéficie d’aucun régime obligatoire. L’immatriculation et les formalités L’artisan ou le commerçant qui s’installe dispose d’un délai de trente jours pour signaler son activité à la Caisse Maladie Régionale (CMR) du lieu de sa résidence. L’intéressé effectue les démarches auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de son département situé : ■ pour les artisans, à la CMA, ■ pour les commerçants, à la CCI. Le CFE dispose de l’imprimé de demande d’affiliation, sur lequel l’intéressé indique l’organisme conventionné d’assurance maladie qu’il choisit dans la liste détenue par le CFE. Les organismes conventionnés par la CMR sont : ■ des sociétés d’assurances ou groupements de sociétés d’assurances, ■ des sociétés mutualistes ou groupements de sociétés mutualistes. Ces organismes sont chargés, pour le compte des CMR, d’encaisser les cotisations et de régler les prestations, mais c’est la Caisse Maladie Régionale qui procède à l’immatriculation. Quel que soit l’organisme retenu, l’artisan ou le commerçant paie les mêmes cotisations et perçoit les mêmes prestations. Peut-on changer d’organisme gestionnaire ? Oui, tous les ans, sous réserve d’être à jour des cotisations. Il faut adresser une lettre recommandée à la Caisse Maladie Régionale en indiquant le nouvel organisme, trois mois au moins avant l’expiration de chaque période annuelle (avant le 30 septembre de l’année en cours pour un effet au 1er janvier SUITE DANS LE N°225. de l’année suivante). DOSSIER C’est net… www.lesocialclub.com ACTUS Comment répartir rémunération et dividende sans amoindrir la protection sociale du dirigeant ? Agnès Bricard, expert-comptable et Jean-Michel Muzard, conseiller pour La Mondiale, répondent à cette question dans une interview réalisée dans le cadre de l’émission « Forum de la protection sociale La Mondiale/La Tribune ». www.tivipro.tv TiviPro est un nouveau média dédié à toutes les entreprises, de la TPE/PME aux grands groupes internationaux. En accès gratuit, la chaîne donne la parole en vidéo à tous ceux qui entreprennent et innovent. Plus d’un millier d’interviews et reportages, classés par secteur ou par thème, sont déjà en ligne. L’aide-mémoire Smic horaire brut : 8,44 € (JO du 29/06/2007) Sécurité sociale : ● trimestriel : 8 046 € ● Mensuel : 2 682 € Indice du coût de la construction INSEE : 2e trim. 2005 : 1 276 ● 3e trim. 2005 : 1 278 ● 4e trim. 2005 : 1 332 ● 1er trim.2006 : 1 362 ● 2e trim. 2006 : 1 366 ● 3e trim. 2006 : 1 381 ● 4e trim. 2006 : 1 406 Indice national bâtiment BT01 : février 2007 : 747,0 ● janvier 2007 : 740,5 ● décembre 2006 : 733,3 Taux de l’intérêt légal : 2007 : 2,95 % (JO du 21/02/2007) ● 2006 : 2,11 % ● 2005 : 2,05 % - 2004 : 2,27 % 18 HOMMES & MÉTIERS / N° 224 / SEPTEMBRE 2007