Le rôle de l`Union syndicale suisse durant la Grande
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Le rôle de l`Union syndicale suisse durant la Grande
Jérôme Bergaud Travail de maturité 30 avril 2015 Le rôle de l’Union syndicale suisse durant la Grande Dépression Table des matières Introduction .................................................................................................................... 2 Contexte économique de la Suisse des années 30 ......................................................... 3 Les origines ..................................................................................................................... 6 La création de travaux publics ............................................................................. 6 Un Suisse à contre-courant............................................................................... 7 L’initiative populaire sur l’impôt de crise fédéral extraordinaire .................................. 7 Le référendum sur la loi fédérale réduisant temporairement les traitements et salaires des personnes au service de la Confédération ............................................................. 10 L’initiative populaire pour combattre la crise économique et ses effets ......................14 Conclusion .....................................................................................................................16 Annexe : Sources............................................................................................................ 17 Bibliographie .................................................................................................................19 Remerciements ..............................................................................................................21 Introduction Les périodes de crise impliquent souvent des débats de fond qui remettent en question les mœurs et coutumes des sociétés. Récemment, suite à la crise de 2008 aux conséquences économiques mondiales considérables, la Suisse, sous pression internationale, s’est dirigée vers une levée totale de son secret bancaire. La suppression d’une pratique pourtant « profondément ancrée » 1 depuis la fin du XIXe siècle a de quoi étonner. C’est parce qu’elles influencent tous les domaines, tant économique que politique ou culturel, que ces grandes crises sont des moments charnières de l’Histoire. Dans le cas de la Grande Dépression, on peut supposer que les changements sont proportionnels à sa répercussion économique dans le monde. Les bouleversements les plus marquants sont, dans un premier temps, politiques, dont l’ordre établi est incarné par le gouvernement. Une multitude d’éléments perturbateurs va ébranler cette administration qui essayera à tort ou à raison de les annihiler par elle-même. Le système suisse d’initiative et de référendum permet néanmoins d’influencer fortement la politique du pays, à condition d’une grande mobilisation et de moyens logistiques conséquents. À cette époque, l’Union syndicale suisse fait partie de ce petit nombre d’organisations capables de tels changements. Alors que les syndicats regroupent, pour la plupart, les ouvriers d’un même métier, l’USS réunit tous les travailleurs syndiqués de Suisse pour défendre leurs intérêts au niveau fédéral. Cela leur donne un pouvoir d’action considérable et une grande force de mobilisation. Toutes les conditions sont donc réunies pour pouvoir agir sur le gouvernement. Mais comment et avec quels politiques et outils l’USS est-elle parvenue à influencer le gouvernement ? Quelles ont été les conséquences de ces actions ? Sachant que les deux initiatives lancées par l’USS durant cette période se sont soldées par un refus en votation populaire et un retrait, on pourrait penser qu’elle n’a pas su se faire entendre. Pourtant, les conditions de travail se sont considérablement améliorées depuis le début du siècle dernier. Preuve que d’une façon ou d’une autre, GUEX Sébastien. Les origines du secret bancaire suisse et son rôle dans la politique de la Confédération au sortir de la Seconde Guerre mondiale. In: Genèses, 34, 1999, pp. 5-6 1 2|Page les syndicats ont eu une influence notoire durant le XXe siècle. Mais dans quelle mesure ces actions ont-elles contribué à ces améliorations ? Le sujet n’ayant pas une littérature suffisamment précise, un travail de recherche aux archives de l’USS à Berne fut nécessaire pour bien le cerner. La plupart des sources sont donc primaires, mais dans un souci d’objectivité, d’autres références ont été utilisées pour réaliser une vue d’ensemble avec un certain recul. Ce travail commence par une brève situation du contexte économique et historique de la Grande Dépression en Suisse. Ensuite, les trois principales actions de l’USS sont décrites et expliquées chronologiquement. Pour finir, la conclusion fait le point et répond aux questions posées ci-dessus. Contexte économique de la Suisse des années 30 L’intensité des effets de la Grande Dépression diffère en fonction des pays, de leur économie, mais aussi de leur politique de relance. Tandis que la majorité des états développés sont touchés violemment mais ponctuellement par la crise, la Suisse peine à s’en sortir et à s’y enlise continuellement. Le taux de chômage est représentatif de la santé économique du pays durant les années 1930. Le graphique ci-dessous décrit son évolution au cours du temps en comparaison avec quelques puissances industrielles. La courbe atteint son paroxysme dans les années 1932 / 1933 pour la plupart des pays, alors qu’en Suisse, elle ne redescend qu’à partir de 1936. Chômage international 50 45 Taux de chômage [%] 40 35 30 25 20 15 10 5 0 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 Années Suisse Etats-Unis Angleterre France Allemagne Source : www.hec.unil.ch/jlambelet/HE_H03/groupe9.doc, Etude du cas de la grande dépression par des 3|Page élèves de HEC Lausanne. Professeur répondant : Jean-Christian Lambelet Bien que, en comparaison, le taux de chômage en Suisse puisse paraitre faible, il n’est de loin pas négligeable. Il aurait été multiplié par 15 entre Pourquoi la Suisse semble-t-elle épargnée par un chômage de masse ? Selon une étude menée par des étu- 1929 et 19362. diants de HEC Lausanne, une des raisons De par sa petite taille et ses est qu’en 1929 le marché intérieur est en matières premières limitées, la Suisse pleine croissance alors que le secteur de est l’exportation fortement dépendante des importations et des exportations. Elle est donc sensible aux aléas du marché chute. Ce phénomène s’inverse dès 1932 : Le secteur de l’exportation grimpe grâce à la reprise mondiale et le marché intérieur s’écroule. mondial. De plus, les recettes du Par cette compensation le taux de gouvernement proviennent chômage a pu être maintenu relativement principalement des taxes douanières. bas durant toute la période de la grande La situation devenant préoccupante, il adopte une politique déflationniste, dans le but d’aligner l’économie du pays avec le marché mondial, et tente de réduire ses dépenses. Le 3 mars 1932, le conseil fédéral concrétise sa politique en publiant des directives prônant une baisse des salaires et du niveau de vie. Il y écrit que « […] dépression. Les employés des marchés en difficultés étant récupérés par ceux ayant le vent en poupe. Pour plus d’informations, se référer à l’étude accessible en ligne www.hec.unil.ch/jlambelet/HE_H03/gro upe9.doc Les chiffres du chômage sont à prendre avec des pincettes en raison des différentes méthodes qu’il existe pour vraisemblablement, le peuple suisse comptabiliser les sans-emploi. Ceux-là ne pourra plus, à la longue, faire face varient en fonction du pays, mais aussi de au train d’existence auquel il s’est l’institut qui est chargé du décompte. habitué et il sera obligé de vivre plus simplement. »3. ZURLINDEN, Mathias. « Régime de l’étalon-or, déflation et dépression : l’économie suisse dans la crise économique mondiale », in bulletin trimestriel de la BNS, 2/2003. 3CF. « Extrait des délibérations du Conseil fédéral », in Feuille fédérale, Mars 1932 (vol. 1 cahier 10) p. 588 2 4|Page Cette politique est bien résumée dans un article paru dans l’Impartial le 4 mars 1932. « La Suisse ne saurait former un ilot où les prix resteraient toujours supérieurs à ceux de l’étranger. Elle ne peut pas se soustraire à l’influence du marché international ; nos prix devront nécessairement s’adapter à ceux de l’étranger. Le Conseil fédéral croit cependant que cette adaptation doit se faire graduellement, afin d’épargner notre vie économique des secousses visibles. »4 Plusieurs actions seront lancées par le Conseil fédéral à travers deux programmes financiers (septembre 1933 et novembre 1935), pour maintenir l’étalon-or et éviter à tout prix la dévaluation du franc. À la politique déflationniste d’un état « minimal » défendu par le gouvernement, s’oppose la stratégie keynésienne des mouvements ouvriers, qui prônent une intervention massive de l’état dans l’économie, dans le but premier d’aider les chômeurs. Les milieux syndicaux voient une façon qu’a l’état de faire payer la crise aux ouvriers. Max Weber (Conseiller fédéral en 1951), alors collaborateur au secrétariat de l’USS, écrit ces mots dans la Revue syndicale suisse. « C’est ainsi que le Conseil fédéral et les milieux financiers de notre pays croient pouvoir se dépêtrer de la crise en accordant une aide insignifiante aux branches économiques dans le besoin et, d’autre part, en limitant les dépenses en faveur des buts sociaux et pour le personnel. C’est là une tactique qui a toujours été appliquée en temps de crise par le capitalisme : il essaye de faire supporter les suites de la crise par la classe ouvrière. » 5 4 Anonyme. « Le Conseil fédéral et le problème économique », L’impartial, La Chaux-de-Fonds, Mars 1932 N° 15684 pp. 1-2 5 Anonyme. « A l’occasion du Congrès syndical extraordinaire », in Revue syndicale suisse : organe mensuel de l'Union syndicale suisse, Berne : USS, Septembre 1932 N°9, p. 3 5|Page Les origines La première action de l’Union syndicale suisse face à la crise est d’adresser une requête au Conseil fédéral le 25 août 19306 dans laquelle elle préconise : ‐ La lutte contre la loi sur la baisse des salaires ‐ L’action en faveur de l'impôt de crise ‐ La création de travaux publics Mais aussi dénonce : ‐ L’attaque des patrons contre les salaires ‐ Le programme de déflation du Conseil fédéral Les deux premières demandes seront étudiées en profondeur, car elles déboucheront respectivement sur un référendum et une initiative populaire. La création de travaux publics La réponse du Département fédéral de l’économie ne se fait pas attendre. Son responsable annonce, via une lettre datée du 4 octobre 1930, avoir bien pris connaissance de ces revendications. Dans un premier temps, les cantons sont encouragés à investir dans des travaux publics, mais les décisions concrètes d’envergure se font attendre. Malgré les relances de l’USS, ce n’est que le 10 janvier 1933 qu’est créé le Bureau central de coordination des travaux qui veillera à la répartition des commandes officielles et privées7. Face à l’insistance des syndicalistes et à l’aggravation de la situation, le Département fédéral de l'économie publique propose, en 1934, un plan pour la création d’emplois qui est balayé par le programme financier extraordinaire fédéral stipulant qu’aucune dépense supplémentaire ne peut être faite sans recette équivalente. Au grand dam de l’USS, les tentatives de création d’emploi au niveau fédéral resteront un échec jusqu’en 1936, lorsque le programme de réarmement génèrera de l’emploi8. 6 USS. Rapport du Comité de l’Union syndicale suisse 1930-1932, La Chaux-de-Fonds : Imprimerie coopérative, 1932, p. 33 (Union syndicale suisse, fonds USS, G 229/3) 7 Anonyme. « Bureau central de coordination des travaux. », in Bulletin technique de la Suisse romande, Lausanne : Libr. F. Rouge, 18 Mars 1933 N° 6 (59ème année), p. 77 8 « Crise économique mondiale », in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), vol. 3, Hauterive, 2004, pp. 223-224. 6|Page Un Suisse à contre-courant Dès 1930, l’Allemagne se lance en véritable pionnière dans une stratégie de modèle keynésien9 pour lutter contre la crise. Elle adoptera une politique de grands travaux, élaborant, entre autres, son réseau autoroutier. C’est une telle réussite que le plein emploi est presque retrouvé, avant même la réorientation économique instiguée par Hitler dans la production militaire. Roosevelt, élu président en mars 1933, opte pour la méthode allemande en investissant massivement dans des chantiers pharaoniques, comme les barrages de la vallée du Tennessee. L’initiative populaire sur l’impôt de crise fédéral extraordinaire10 La priorité des syndicalistes est de sensibiliser le gouvernement à la situation des nombreux chômeurs en demandant plus d’aide. L’état n’est pas en mesure de leur en fournir en raison de la chute considérable de ses revenus. Or, si le gouvernement manque d’argent, il peut combler ses manques en taxant les produits de première nécessité, ainsi qu’en réduisant les revenus du personnel fédéral. Dans ces deux cas, ce sont les travailleurs de la classe ouvrière qui subissent directement la crise, ce qui est inacceptable pour les mouvements ouvriers. 9 www.hec.unil.ch/jlambelet/HE_H03/groupe9.doc, Etude du cas de la grande dépression par des élèves de HEC Lausanne. Professeur répondant : Jean-Christian Lambelet 10 STOCKAR, Conrad. « Impôt fédéral direct », in Dictionnaire historique de la Suisse (06/05/2008) http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F13768.php Consulté le 20 avril 2015 7|Page Dans le but d’empêcher un tel scénario, l’Union syndicale suisse imagine une taxe de crise s’inspirant du dernier impôt direct en date (voir encadré à droite) en lui apportant L’impôt fédéral direct L’impôt fédéral de crise quelques modifications (exonération des extraordinaire s’ancre dans une fortunes, des moyens des continuité d’imposition directe entreprises ne touchant pas de bénéfices temporaire, qui débuta durant la revenus et nets). Une commission d’experts11 se réunit pour la première fois le 18 octobre 1932 pour élaborer le texte de l’ « impôt de guerre ». Il est créé pour les mêmes raisons que et des comités celles de la dépression, à savoir le d’actions s’organisent début novembre pour manque d’échange international lancer la récolte des signatures qui s’étendra et donc de revenu pour l’état via du 26 novembre l’initiative12 Première Guerre mondiale avec au 10 décembre. On remarque qu’il ne s’écoule qu’une dizaine de les taxes douanières. Le peuple refuse qu’il devienne permanent lors des votations de 1918, mais jours entre la création des comités d’action, accepte de prolonger cet impôt qui sont responsables entre autres de la « temporaire » pour éponger les communication, et la cueillette des signatures. dettes générées par la guerre Ces délais nous montrent la puissance de mobilisation des syndicats, car même sans jusqu’en 1932 (connu sous le nom de "nouvel impôt de guerre extraordinaire"). La « taxe de plan de campagne très élaboré, l’initiative crise » prend ensuite la relève en récolte 237'001 signatures valables. Elle bat à 1933 et est encore une fois plat de couture le record suisse tenu jusque-là prolongée par l’initiative sur l’interdiction de l’absinthe datant de 1908 (167'814 signatures)13. À l’époque, il suffisait de 50'000 signatures pour la Seconde Guerre mondiale avec l’ « impôt de défense nationale » servant au réarmement. De guerre en crise et de pour faire passer une initiative en votation crise en guerre, l’impôt fédéral populaire (ce nombre est doublé en 1977 en direct fait sa place dans les raison du suffrage féminin)14. mœurs et devient permanent en 1958.10 Sont représentées lors de ces réunions : la fédération des sociétés suisses d’employés, la Société suisse des instituteurs, La Fédération des chrétiens-nationaux, la Fédération des ouvriers suisses libres. 12 Disponibles ici : http://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis30t.html 13 CF. « Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant l'initiative populaire au sujet de l'interdiction de l'absinthe. », in Feuille fédérale, Berne, 9 décembre 1907, p. 1172 14 CF. « Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant le relèvement du nombre de signatures requis pour l’initiative et le référendum. », in Feuille fédérale, Berne, 9 juin 1975 N° 25 vol. 2, pp. 137-154 11 8|Page Les comités d’actions déposent les signatures, mais souhaitent que le peuple se prononce en premier lieu sur « l’adaptation temporaire des traitements et salaires des personnes au service de la Confédération aux nouvelles conditions »15, c’est-à-dire la baisse des salaires du personnel fédéral, contre laquelle l’USS va lancer un référendum (voir chapitre suivant). Dans un premier temps, les comités d’actions décident de ne pas faire passer le texte en votation populaire, étant donné qu’un arrêté fédéral d’urgence (non sujet au référendum) daté du 13 octobre 1933 presque semblable au texte de l’initiative est appliqué. L’USS déplore quand même un certain nombre de différences avec le texte proposé. 1. Le revenu est imposable à partir 4000 francs, contre 7000 pour le texte de l’initiative. 2. Les déductions pour la famille et pour les enfants sont inférieures à celles prévues dans l’initiative. 3. La taxe sur la fortune est très réduite, les entreprises et coopératives ne sont plus taxées. Mais l’argument principal qui motive le comité à laisser l’initiative reposer dans les tiroirs du Palais fédéral est la courte période de prélèvement, réduite à 4 ans, prévue dans le texte étatique, alors que l’initiative l’indiquait jusqu’à l’amortissement complet des dépenses occasionnées par la crise. Le comité d’action se réserve donc le droit de faire passer en votation son texte après l’échéance de l’arrêté fédéral, si nécessaire. Le comité ne souhaite pas le faire voter en période de prélèvement, malgré ces quelques détails qui diffèrent de leur version. L’initiative est finalement retirée beaucoup plus tard, en 1947. On retrouve dans les documents d’archives la lettre envoyée au Palais fédéral pour demander le retrait de l’initiative, mais pas les motivations (on peut néanmoins avancer l’hypothèse selon laquelle le texte n’est plus d’actualité). La question de savoir pourquoi le comité a attendu si longtemps avant de le retirer peut s’expliquer par un ralentissement administratif dû à la Deuxième Guerre. Quant à la date du retrait, on peut supposer qu’elle fût motivée par un élément déclencheur. On sait qu’une taxe sur la fortune USS. Rapport du comité syndical 1933-1935, La Chaux-de-Fonds : Imprimerie coopérative, 1935, p. 21 (Union syndicale suisse, fonds USS, G 229/3) 15 9|Page « au titre de sacrifice pour la défense nationale » est perçue jusqu’en 194716. Par la suite, l’essor économique d’après-guerre plonge la Suisse dans un profond libéralisme. L’USS avait peut-être d’autres projets pour contrer toute suppression de l’impôt direct et aurait dû par conséquent retirer cette initiative avant de commencer toute nouvelle action. Les conséquences Cette initiative ne passe donc pas en votation, mais, par son nombre imposant de signatures, elle a eu le mérite de sensibiliser les autorités à la situation ainsi que d’encourager l’USS à persévérer dans sa lutte, se sachant soutenue par le peuple. Cette initiative est aussi responsable de l’impôt instauré par le gouvernement dans son premier programme financier. Ce dernier a préféré contrecarrer cette action en allant dans son sens, sans prendre le risque des votations. De plus, en restant dans les tiroirs du Palais fédéral, l’initiative s’est portée garante de l’intérêt du mouvement ouvrier, pouvant être remise sur la table au moindre faux pas du Conseil fédéral. Elle servira aussi de catalyseur pour l’initiative à venir, dont le comité d’action sera presque identique. Le référendum sur la loi fédérale réduisant temporairement les traitements et salaires des personnes au service de la Confédération Les prémices de la baisse de salaire du personnel fédéral apparaissent dès 1931, après l’élection du Conseil national.17 Le 29 juin, le Conseil fédéral fait passer un « message » à l’attention de l’Assemblée fédérale concernant « l'adaptation temporaire aux nouvelles conditions, des traitements et salaires des personnes au service de la Confédération ». Il s’agit de baisser les dépenses de l’état. STOCKAR, Conrad. « Impôt fédéral direct », in Dictionnaire historique de la Suisse (06/05/2008) http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F13768.php Consulté le 20 avril 2015 17 BRATSCHI, Robert. « Réduction des salaires chez le personnel de la Confédération », in Revue syndicale suisse : organe mensuel de l'Union syndicale suisse, Berne : USS, Septembre 1932 N°9 vol. 24, p. 5 Il y est noté que le le conseiller fédéral Musy menace déjà le personnel de baisse de salaire. 16 10 | P a g e On lit dans l’introduction : « Il n'est point possible de présenter aujourd'hui déjà un programme définitif et total de redressement. Cependant, il s'impose d'envisager sans tarder une compression des dépenses, partout où il est possible de réaliser des économies. La question de savoir si et sous quelle forme de nouvelles recettes devront être perçues ne pourra être examinée et pratiquement résolue qu'après que toutes nos administrations publiques auront fait l'effort maximum de compression. »18 Le reste du texte s’efforce de justifier le bienfondé de cette politique de baisse des prix soutenue par le Conseil fédéral. L’opposition de l’USS est mentionnée dans la partie E chapitre 5, mais les rédacteurs évitent d’approfondir le débat. « Union fédérative et union syndicale proclament que la baisse des salaires n'est pas désirable parce qu'elle accentuera la baisse des prix. […] La question de savoir s'il faut préconiser la politique des hauts salaires […] est une question qui a fait et fera encore l'objet de véhémentes polémiques. » 19 Après cet argumentaire, un projet de loi est proposé. Il tient sur deux pages dont l’article 4 résume bien l’idée : « Pour 1933 et 1934, tous les traitements et salaires [des personnes au service de la Confédération] sont réduits de dix pour cent. » 20 CF. « Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale concernant l’adaptation temporaire aux nouvelles conditions, des traitements et salaires des personnes au service de la Confédération. », in Feuille fédérale, Berne, 29 juin 1932 N° 26 vol. 2, p. 82 19 CF. « Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale concernant l’adaptation temporaire aux nouvelles conditions, des traitements et salaires des personnes au service de la Confédération. », in Feuille fédérale, Berne, 29 juin 1932 N° 26 vol. 2, p. 109 20 CF. « Loi fédérale sur l’adaptation temporaire aux nouvelles conditions, des traitements et salaires des personnes au service de la Confédération. (projet) », in Feuille fédérale, Berne, 29 juin 1932 N° 26 vol. 2, p. 119 18 11 | P a g e Une réponse rédigée par Robert Bratschi (président de l’USS de 1934 à 1953) ne tarde pas à paraître dans la revue syndicale suisse. Il dénonce notamment la pression du patronat dans cette décision, ainsi que l’influence néfaste du modèle pour les entreprises privées, qui risquent de suivre la politique de la Confédération. « Les patrons cherchent à traverser la crise sans faire subir de pertes à leurs entreprises et même si possibles en faisant du bénéfice ; et ils abandonnent les effets du chômage aux ouvriers, à leurs syndicats et au public. La politique économique du Conseil fédéral est propre à soutenir les profiteurs. » 21 L’auteur s’efforce à démontrer l’esprit démagogue dont fait preuve l’état dans ses choix d’exemple et remet en question les chiffres utilisés. Il critique l’échelle mobile des salaires à travers l’exemple allemand. Il conclut en invitant les ouvriers à se mobiliser et à être solidaires dans les luttes futures qui s’annoncent laborieuses. L'Assemblée fédérale, après délibération, descend ce chiffre à 7.5 % et limite la durée à un an et demi. Le texte est ensuite accepté à une courte majorité au Conseil national (77 oui contre 57 non). La mobilisation pour lancer un référendum commence immédiatement dans le milieu ouvrier. Les mêmes comités d’actions sont créés que pour l’initiative de crise, mais le secrétariat pour la campagne est confié à l'Union fédérative du personnel des administrations, l’USS étant déjà trop occupée avec l’initiative de crise. La récolte des signatures se déroule entre le 17 janvier et le 21 mars 1932 et est, tout comme la dernière initiative, un franc succès. 328'382 signatures sont validées, battant à nouveau un record, cette fois-ci en matière de référendum (détenu alors par la modification de l’article 41 de la loi sur les fabriques en 192322 avec 202'224 voix). Le peuple est appelé aux urnes le 28 mai et se déplace massivement (80.5 % de participation). C’est une victoire pour les syndicats : la loi est refusée à 55.1 %. BRATSCHI, Robert. « Réduction des salaires chez le personnel de la Confédération », in Revue syndicale suisse : organe mensuel de l'Union syndicale suisse, Berne : USS, Septembre 1932 N°9 vol. 24, p. 7 22 CF. «Arrêté du Conseil fédéral concernant la votation populaire du 17 février 1924 sur la loi fédérale du 1er juillet 1922 modifiant 1 art. 41 de la loi sur les fabriques du 18 juin 1914/27 juin 1919. (Du 23 novembre 1923.)», in Feuille fédérale, Berne, 28 octobre 1923 N° 49 vol. 3, p. 119 21 12 | P a g e Les conséquences La votation montre au Conseil fédéral le décalage entre sa politique et celle souhaitée par le peuple. Ce référendum ébranle la crédibilité de la politique gouvernementale en remettant en question symboliquement la légitimité de son pouvoir à gérer la crise. Concrètement, l’austérité est clairement minimisée grâce à ces votations, car ces baisses de salaires devaient servir ensuite d’exemple à l’industrie. Carte postale produite par l'USS contre la baisse des salaires 13 | P a g e L’initiative populaire pour combattre la crise économique et ses effets Communément appelée « l’initiative de crise » (Kriseninitiative), l’initiative populaire pour combattre la crise économique et ses effets est une réaction directe au premier programme financier du gouvernement ainsi qu’à la « clause d’urgence » sur l’arrêté instaurée par l’Assemblée fédérale, qui entre en vigueur dès le 28 mai 193323. Les directives, portant cette modalité et émises par les autorités ne sont plus sujettes au référendum et passent devant le droit cantonal24. La dernière façon envisageable d’agir est de « poursuivre l’action sous forme d’un vaste mouvement populaire »25 et de se mobiliser pour une initiative au niveau fédéral. C’est donc Carte postale produite par l’USS pour l’initiative de crise naturellement que l’USS prend la tête des opérations. En mai 1934, le comité suisse d’action contre la crise se réunit pour la première fois26. Il élabore un texte proposant un certain nombre de compléments dans la constitution27, portant principalement sur le maintien du pouvoir d’achat, la protection des salaires et la réinsertion des chômeurs : le tout sur une période de cinq ans, prolongeable une fois. La récolte des signatures débute le 15 mai 1935, mais se heurte à de nombreux problèmes. Le parti communiste, qui n’est pas d’accord sur quelques points, décide de lancer sa propre initiative. Dans les deux camps, on appelle à ne pas voter pour celle de l’autre parti. De plus, c’est la période des vacances et le travail dans les champs est accru par un climat particulièrement chaud. L’initiative bat malgré tous BRATSCHI, Robert. « L’initiative contre l’emploi abusif de la clause d’urgence et le contre-projet », in Revue syndicale suisse : organe mensuel de l'Union syndicale suisse, Berne : USS, Janvier 1939 N°1, p. 3 24 AUBERT/MAHON, Petit commentaire de la Constitution fédérale de la Confédération suisse, Zurich 2003, p. 436 25 USS. Rapport du comité syndical 1933-1935, La Chaux-de-Fonds : Imprimerie coopérative, 1935, p. 20 (Union syndicale suisse, fonds USS, G 229/3) 26 Composé des organisations suivantes : USS, Union fédérative du personnel des entreprises et administrations publiques, Communauté d’action nationale, Mouvement des jeunes paysans. 27 Disponible ici : http://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis35t.html 23 14 | P a g e un nouveau record en déposant 334'699 signatures valables. Le peuple est appelé aux urnes le 2 juin 1935. Avant la période de votation, le Conseil fédéral et les journaux libéraux tirent à boulets rouges sur cette action et font leur possible pour décrédibiliser ses instigateurs. Un cas extrême illustre bien la crainte d’une telle politique pour le gouvernement : « Goebbels en Suisse. Le Conseil fédéral a décidé que LUI seul et personne d’autre serait autorisé à parler par radio sur l’initiative de crise. Nous ne sommes donc plus très loin des méthodes de dictature en vigueur “là-bas”. Ce fait, à lui seul, prouve combien notre gouvernement redoute une discussion loyale, basée sur des faits. Il ne peut plus désormais gouverner qu’en supprimant la vérité et en empêchant le peuple de parler. C’est par des centaines de milliers de OUI que nous répondrons à la dictature du Conseil fédéral le 2 juin prochain. »28 La participation à la votation est exceptionnelle avec un chiffre record de 84%. L’initiative est refusée à une courte majorité. Les conséquences Cette initiative a des conséquences des plus lourdes. C’est souvent la seule action attribuée aux syndicats durant la crise dans les ouvrages d’histoires générales. De par sa mobilisation et ses résultats serrés, elle joue un rôle prépondérant dans la décision de dévaluation du franc suisse que le gouvernement prend à regret, en 1936, lors de son troisième programme financier. Cette dévaluation est le moteur du redressement économique suisse. De plus, le gouvernement collabore avec les syndicats pour créer de l’emploi à travers un programme de réarmement. Cette collaboration débouchera sur la paix du travail en Affiche de Charles L'Eplattenier appelant à refuser l'initiative. 1937. Anonyme. « Goebbels en Suisse », Correspondance syndicale, No.19 du 23 mai 1935 (Union syndicale suisse, fonds USS, G 129/2) 28 15 | P a g e Conclusion Qu’elles aient réussi ou non, ces actions ont permis de forger la Suisse d’aujourd’hui. On remarque que leur influence ne se résume pas à leur réussite, mais au débat de société qu’elles amènent. Sur le long terme, elles sont parvenues à imposer un tournant politique et idéologique considérable, concrétisé par de meilleures conditions de travail et une intervention plus importante de l’état dans l’économie. Il est intéressant de noter que le référendum, qui est l’unique victoire aux votations, influence peu le gouvernement, qui maintient sa politique déflationniste en essayant de « faire avec » ce raté. Quant à elles, les initiatives ont eu un rôle de lanceuses d’alerte, permettant de sonder l’avis du peuple et de le faire remonter aux autorités. Il est incontestable que le taux de participation important aux votations de l’initiative de crise, ainsi que son résultat serré, a joué un rôle prépondérant dans la résignation du gouvernement à dévaluer le franc suisse. D’une manière différente, l’initiative pour l’impôt de crise a su se rendre utile en agissant comme garde-fou, et a indéniablement servi de moyen de pression pour contenir la politique déflationniste de l’état. Il faut tout de même relativiser quant à l’attribution de ces victoires à l’USS seule. Comme nous l’avons vu dans la partie « Contexte économique de la Suisse des années 30 », le virage politique vers un modèle keynésien était courant dans les pays industriels. Il s’agissait donc avant tout d’un courant de pensée dont l’USS, à travers sa lutte pour l’amélioration des conditions de travail, a contribué à développer en Suisse. D’autres pistes intéressantes sont apparues durant la réalisation du travail, notamment sur le mouvement des lignes directrices créées en 1937 qui permit d’apaiser les tensions entre syndicalistes et gouvernement, en les réunissant contre le totalitarisme29 par les mouvements frontistes. De plus, le troisième programme financier est accepté par l’état et les mouvements ouvriers30. Cet élan d’entente serait intéressant à étudier pour compléter le portrait fait ici de l’Union syndicale suisse. DEGEN, Bernard. «Mouvement des lignes directrices», in Dictionnaire historique de la Suisse (28/01/2010) http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F17395.php Consulté le 20 avril 2015 30 PERRENOUD, Marc. « Aspects de la politique financière et du mouvement ouvrier en Suisse dans les années 1930 », in Die Finanzen des Bundes im 20. Jahrhundert, Berne : G. Arletaz, 2000, p. 84 29 16 | P a g e Ensembles des dossiers d'archives concernant les trois initiatives Annexe : Sources J’ai eu la chance de travailler durant trois mois aux archives de l’USS à Berne. Dans le cadre de ce stage, j’ai décrit et trié des dossiers encore non catalogués dans l’OPAC. Les documents portant sur les actions traitées dans ce travail faisaient partie de ces dossiers. Pour trier cette masse d’information, il a fallu reconstituer la chronologie et le déroulement des faits, pour en faire une description (résumé, date limite, etc.) utile à toute personne susceptible de faire des recherches. Trouvant le sujet passionnant, j’ai souhaité approfondir les recherches et en faire mon travail de maturité. Il était très tentant de se baser uniquement sur ces sources primaires abondantes, mais l’objectivité du travail en aurait été altérée. C’est pourquoi, d’autres sources, secondaires cette fois, ont été utilisées pour permettre d’avoir un meilleur recul sur les faits et leurs implications. Ces recherches m’ont permis de numériser quelques documents intéressants, maintenant disponibles au grand public sur le catalogue numérique de l’USS (entre autres les deux premières images de ce travail). 17 | P a g e Archives de l’Union syndicale suisse (fond USS) dossiers décris et catalogués par mes soins ‐ G 254/1 documents relatifs aux signatures des trois initiatives ‐ G 290/2 documents relatifs l’initiative pour l’impôt de crise o B 8 / Box 7 livret sur l’impôt fédéral de crise par Max Weber ‐ G 254 documents relatifs à l’initiative de crise o G 254/2 documents relatifs aux comités d’actions : P.V., etc. o G 45 matériel de campagne, communication o G 254/3 appel, plan d’action, circulaires, contributions, rapports, argumentaires o G 254/4 correspondances avec les comités d’action cantonaux o G 254/5 publications et communiqués de presse du comité d’action ‐ G 258 / G 257 documents relatifs au référendum sur la loi réduisant le salaire des employés de la confédération. o G 258/1 matériel de campagne, procès-verbaux du comité d'action, plan de travail o G 258/2 cahiers d'informations o G 257/5 publications, correspondances avec les syndicats cantonaux, plan de travail, contributions o G 257/1(a) coupures de presse, plan de travail, cartes postales, flyers, programme Le travail réalisé est accessible sur le catalogue en ligne de l’USS à l’adresse suivante http://wvps46-163-105-116.dedicated.hosteurope.de/bern-sgb/ Les autres documents venant de ce fonds ont été cité comme les références externes. De nombreux autres documents provenant de ce fond ont été utilisés, notamment ‐ Les rapports du comité (G 229) ‐ Les rapports des congrès (PE 436) et P.V. (PE 438) ‐ Etc. 18 | P a g e Bibliographie Anonyme « Bureau central de coordination des travaux. », in Bulletin technique de la Suisse romande, Lausanne : Libr. F. Rouge, 18 Mars 1933 N° 6 (59ème année), p. 77 Anonyme « Le Conseil fédéral et le problème économique », L’impartial, La Chaux-de-Fonds, Mars 1932 N° 15684 pp. 1-2 Anonyme « A l’occasion du Congrès syndical extraordinaire », in Revue syndicale suisse : organe mensuel de l'Union syndicale suisse, Berne : USS, Septembre 1932 N°9, p. 3 AUBERT, J.-F Petit commentaire de la Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999, Genève : Schulthess, 2003. BRATSCHI, Robert « Réduction des salaires chez le personnel de la Confédération », in Revue syndicale suisse : organe mensuel de l'Union syndicale suisse, Berne : USS, Septembre 1932 N°9 vol. 24, p. 5 CERUTTI, Mauro « Dévaluation de 1936», in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), vol. 3, Hauterive, 2004, pp. 659-660. CONSEIL FÉDÉRAL « Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant l'initiative populaire au sujet de l'interdiction de l'absinthe. », in Feuille fédérale, Berne, 9 décembre 1907, p. 1172 CONSEIL FÉDÉRAL « Extrait des délibérations du Conseil fédéral », in Feuille fédérale, Mars 1932 (vol. 1 cahier 10) p. 588 CONSEIL FÉDÉRAL « Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale concernant l’adaptation temporaire aux nouvelles conditions, des traitements et salaires des personnes au service de la Confédération. », in Feuille fédérale, Berne, 29 juin 1932 N° 26 vol. 2, p. 82 19 | P a g e CONSEIL FÉDÉRAL « Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant le relèvement du nombre de signatures requis pour l’initiative et le référendum. », in Feuille fédérale, Berne, 9 juin 1975 N° 25 vol. 2, pp. 137-154 DEGEN, Bernard « Crise économique mondiale », in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), vol. 3, Hauterive, 2004, pp. 223-224. GUEX Sébastien Les origines du secret bancaire suisse et son rôle dans la politique de la Confédération au sortir de la Seconde Guerre mondiale. In: Genèses, 34, 1999, pp. 5-6 MÜLLER, Philipp La Suisse en crise (1929-1936) : les politiques monétaire, financière, économique et sociale de la Confédération helvétique, Lausanne : Ed. Antipodes, 2010. USS Rapport du Comité de l’Union syndicale suisse 1930-1932, La Chaux-de-Fonds : Imprimerie coopérative, 1932, p. 33 (Union syndicale suisse, fonds USS, G 229/3) USS Rapport du comité syndical 1933-1935, La Chaux-deFonds : Imprimerie coopérative, 1935, p. 21 (Union syndicale suisse, fonds USS, G 229/3) USS Un siècle d'Union syndicale suisse : 1880-1980, Fribourg : Office du livre, 1980. ZURLINDEN, Mathias « Régime de l’étalon-or, déflation et dépression : l’économie suisse dans la crise économique mondiale », in bulletin trimestriel de la BNS, 2/2003. Sites internet (tous consultés le 23.04.2015) http://www.hls-dhs-dss.ch, Le site du dictionnaire historique suisse http://icp.ge.ch/po/cliotexte/annees-20-30-crises-totalitarisme/suisse.19181939.html, Cours de Mme Thévenaz Modestin http://www.bk.admin.ch/themen/pore, Site officiel de la confédération 20 | P a g e www.hec.unil.ch/jlambelet/HE_H03/groupe9.doc, Etude du cas de la grande dépression par des élèves de HEC Lausanne. Professeur répondant : Jean-Christian Lambelet Archives fédérales suisse http://www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch/viewOrigDoc.do?ID=10087539, Arrêté fédéral sur la demande d'initiative pour combattre la crise économique et ses effets. (Du 5 avril 1935.). pp. 686-687. FF 1935 I 686 http://www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch/viewOrigDoc.do?ID=10087501, Rapport du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale sur l'initiative populaire pour combattre la crise économique et ses effets. (Du 6 mars 1935.). pp. 273-351. FF 1935 I 273 Remerciements Je tiens à remercier particulièrement Mme Dominique Brossy-Moser pour toutes les connaissances qu’elle m’a transmises, ainsi que pour son accueil au sein de la bibliothèque et des archives de l’USS. Un grand merci aussi à tous les employés de l’USS qui m’ont toujours été très sympathiques. Compactus des revues aux archives de l'USS 21 | P a g e