Attractivité, compétences et emploi cadre en Bretagne
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Attractivité, compétences et emploi cadre en Bretagne
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE– N° 2013-57 SEPTEMBRE 2013 – Attractivité économique : atouts et faiblesses de la Bretagne. – L’emploi cadre au cœur des mutations de la région. – Cadres : quelles perspectives pour 2013. Dossiers attractivité régionale de l’Apec Située entre terre et mer, empreinte d’une forte identité culturelle, la Bretagne affiche une attractivité tant démographique qu’économique. Elle se situe au 7e rang des régions françaises pour le dynamisme démographique et peut se prévaloir d’un des taux de chômage les plus bas de l’Hexagone, même si des disparités infrarégionales existent. Le tissu économique breton connaît de fortes spécificités industrielles : agroalimentaire, construction automobile, télécommunications, construction navale. Parallèlement, le secteur tertiaire se développe, en particulier dans la métropole rennaise qui polarise les emplois et fonctions stratégiques. Les entreprises bretonnes du secteur privé emploient 100 000 cadres, soit 3,5 % des cadres français. Les opportunités d’emploi pour les cadres se situent surtout dans le bassin d’emploi rennais et, dans une moindre mesure, dans celui de Brest. –ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES DE LA BRETAGNE– 1. Différence entre le nombre de personnes qui sont venues habiter la région au cours de l’année et le nombre de personnes qui ont quitté la région. – UNE SITUATION GÉOGRAPHIQUE EXCENTRÉE MAIS DES PROJETS DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES – Malo) sont en cours et le projet Port de Bretagne numérique, avec la dématérialisation des processus relatifs aux marchandises et aux passagers, permettra d’inscrire la chaîne logistique bretonne dans une dimension européenne et mondiale. Par sa situation péninsulaire, excentrée, et face à une Europe qui s’étend à l’Est, les infrastructures des transports sont devenues un véritable enjeu pour la Bretagne. Même si le maillage des villes moyennes est homogène, ces villes se situent principalement le long de la façade maritime (à l’exception de Rennes, la capitale régionale). Plusieurs projets ferroviaires ont été lancés pour favoriser les déplacements sur le territoire, mais aussi le rapprocher de Paris et l’insérer dans les échanges internationaux. On peut citer le programme de modernisation du TER, la mise en service pour 2017 du prolongement de la ligne à grande vitesse Bretagne – Pays de la Loire, plaçant Rennes à moins d’1 heure 30 de Paris, ou encore, à horizon plus lointain, l’extension de la ligne à grande vitesse vers Brest et Quimper. Cette ambition nationale et internationale se prolonge dans le développement de la multimodalité, combinant les transports aérien et routier, le rail et les liaisons maritimes. Conscient de ses atouts maritimes et du potentiel économique qu’ils revêtent, la Bretagne s’est dotée d’une stratégie régionale portuaire. Des travaux de modernisation des infrastructures de ses ports (Brest, Lorient, Saint- – UN DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE PORTÉ PAR LES MIGRATIONS – Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine – Tableau 1– Dynamisme démographique des régions françaises : place de la Bretagne 2 Population en 2010 Corse Taux de variation annuel moyen entre 1999 et 2010 (en %) Classement régional dynamisme démographique 309 693 1,6 1re Languedoc-Roussillon 2 636 350 1,3 2e Midi-Pyrénées 2 881 756 1,1 3e 6 230 691 0,9 6e 3 199 066 0,9 7e 4 899 155 0,8 8e […] Rhône-Alpes Bretagne Provence-AlpesCôte d'Azur APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE Avec plus de 3 millions d’habitants, la Bretagne se situe au 7e rang des régions françaises les plus peuplées. La Bretagne est également au 7e rang pour le dynamisme démographique entre 1999 et 2010 (tableau 1), avec un gain annuel moyen de 0,9 % sur la période (contre +0,6 % en France métropolitaine). Cette croissance démographique bretonne repose essentiellement sur un solde migratoire1 positif, particulièrement pour les Côtes-d’Armor et le Morbihan. En revanche, l’Ille-et-Vilaine doit son dynamisme démographique (le plus important de la région) autant à sa forte natalité qu’aux nouveaux arrivants. On peut toutefois noter que, si globalement la Bretagne attire plus d’habitants qu’elle n’en perd, le solde migratoire est légèrement négatif pour les jeunes adultes (18-24 ans). 31 % de la population bretonne vit dans l’Ille-et-Vilaine, département le plus peuplé. Le Finistère (28 % de la population régionale), le Morbihan (23 %) et les Côtes-d’Armor (18 %) compte moins d’habitants, mais ils font toutefois tous partie des 50 départements français les plus peuplés. La Bretagne compte deux grandes agglomérations : Rennes (Ille-et-Vilaine), capitale régionale et 11e ville de France avec près de 210 000 habitants en 2010, et Brest (Finistère), 24e ville de France avec 141 000 habitants. Les autres principales villes de la région sont de taille plus modeste, que ce soit Quimper (Finistère, 64 000 habitants), Lorient (Morbihan, 57 000), Vannes (Morbihan, 53 000) ou Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor, 46 000). Le secteur industriel produit 13 % de la valeur ajoutée brute régionale (contre 12,6 % au niveau national). L’industrie bretonne est marquée par une forte concentration sectorielle autour de quatre piliers que sont l’agroalimentaire, l’automobile, la construction navale et, enfin, l’électronique et les télécommunications. Alimentée par une pêche et une agriculture qui représentent un poids économique plus important que dans la plupart des autres régions françaises, l’industrie agroalimentaire (avec des entreprises telles que Bigard, Triskalia, Even, Hénaff…) emploie 39 % des salariés bretons du secteur industriel. Les principales activités sont orientées vers la transformation des protéines animales (viandes, lait, poisson), la production légumière et l’alimentation animale. L’industrie automobile rassemble surtout de grands donneurs d’ordres comme PSA et un maillage d’équipementiers et de PMI sous-traitantes. Peu épargnée par les restructurations, la construction automobile évolue et s’oriente vers les services de mobilité avancée qui ciblent des formes alternatives et durables de transport (véhicules électriques, écoconception, systèmes de transports multi modaux...). Le troisième secteur industriel breton concerne la construction et la réparation navale et de plaisance. La Bretagne représente un quart de l’emploi national dans ce domaine. La construction navale dans la région est tant militaire, avec DCNS comme principal donneur d’ordres, que civile avec les activités de pêche (1re région française dans le secteur de la pêche), de plaisance (1er pôle nautique français) ou liées à l’océanographie et au transport de passagers. Enfin, le développement de la filière des technologies de l’information et de la communication (40 000 emplois) a permis à la Bretagne de devenir le 2e pôle national pour les télécommunications. De grands groupes nationaux et d’envergure internationale (France Télécom, Thales…), comme des PME innovantes, composent le tissu d’entreprises de la filière, particulièrement implantée à Rennes et Lannion. Le secteur tertiaire marchand représente 51,6 % de la valeur ajoutée brute régionale, contre 50,7 % pour la moyenne nationale hors Île-de-France. Ces dernières années, les activités de services aux entreprises se sont développées et représentent 20 % de l’emploi salarié du secteur tertiaire de la région. La Bretagne est par ailleurs la 7e région pour le nombre d’emplois dans le tourisme. – UNE POPULATION FORTEMENT DIPLÔMÉE – La région peut compter sur une forte qualification de sa population, ce qui constitue un atout pour attirer les activités stratégiques. 23,2 % des Bretons de 15 ans et plus et ayant terminé leurs études sont diplômés du supérieur, soit le 5e rang des régions françaises (tableau 2). On recense quatre universités : deux implantées à Rennes, une à Brest et la dernière répartie sur les territoires de Vannes et de Lorient. Pluridisciplinaire, l’offre de formation propose aussi des spécialités reconnues comme les sciences de la mer et du littoral pour Brest ou les mathématiques pour Rennes. Une vingtaine de grandes écoles complètent le maillage, et l’importance des écoles militaires est notable (L’École navale dans le Finistère, Saint-Cyr Coëtquidan dans le Morbihan…). La Bretagne comptabilisait 113 700 étudiants inscrits dans le supérieur en 20112012. La construction à Rennes pour 2015 de la Cité internationale, qui accueillera doctorants et chercheurs étrangers et hébergera le siège de l’Université européenne de Bretagne (pôle de recherche et d’enseignement supérieur), devrait renforcer le socle universitaire breton. Par ailleurs, les dépenses en recherche & développement représentent en Bretagne 1,9 % du PIB régional (contre 2,3 % en France), soit le 8e rang des régions métropolitaines. Avec 519 brevets déposés en 2010, le territoire breton se hisse à la 5e place des régions innovantes. De surcroît, la région accueille de grands organismes nationaux de recherche : Inra, Inria, Ifremer, Irstea. – Tableau 2– Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé leurs études (par région) : place de la Bretagne Part (en %) Classement des régions Île-de-France 35,9 1re Rhône-Alpes 26,4 2e Midi-Pyrénées 26,0 3e Provence-Alpes-Côte d'Azur 24,6 4e Bretagne 23,2 5e Alsace 23,1 6e APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE Source : Insee, recensement de la population, 2009. – QUATRE FILIÈRES INDUSTRIELLES MAJEURES – 3 – UNE RÉGION RICHE EN PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ – 2. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes d’un seul tenant constitué d’abord par une ville pôle puis par des communes périurbaines ou rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans la ville ou des communes attirées par celles-ci. 3. Les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sont définis par l’Insee comme les cadres et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés de 5 fonctions jugées stratégiques et à contenu décisionnel élevé : conception-recherche (ingénieurs, chercheurs…), prestations intellectuelles (avocats, architectes…), commerce interentreprises (cadres technico-commerciaux…), gestion (cadres de la banque, finance, ressources humaines), culture-loisirs (journalistes, artistes…). La Bretagne compte cinq pôles de compétitivité. Deux d’entre eux sont à vocation mondiale. Le premier, Images et Réseaux (dont le siège est à Lannion), est dédié aux nouvelles technologies de l’image et des réseaux de distribution de contenus. Il réunit de grands groupes industriels (Thomson, Canon, Orange…) et des centres de recherche renommés (CNRS, Irisa…). Le second, le Pôle Mer Bretagne, basé à Brest, cible le développement de la compétitivité de l’économie maritime et travaille en étroite collaboration avec le Pôle Mer PACA. Il réunit de grands acteurs du domaine (Ifremer, Institut polaire, DCNS, Thales…). Trois autres pôles sont présents dans la région. Valorial est centré sur l’agroalimentaire. iDforCAR vise à développer la filière automobile. Enfin, le pôle EMC2 rassemble les principaux acteurs de la filière mécanique/matériaux. Ces trois pôles s’étendent sur la région Pays de la Loire. Valorial rassemble également des entreprises de Basse-Normandie et iDforCAR des entreprises de Poitou-Charentes. En 2011, 514 établissements bretons étaient membres d’un pôle de compétitivité. Ils regroupaient 36 100 salariés dont 11 100 cadres. – RENNES, UNE MÉTROPOLE RÉGIONALE TRÈS DYNAMIQUE – Avec 672 000 habitants, l’aire urbaine2 de Rennes est la plus importante de Bretagne, loin devant celle de Brest qui accueille deux fois moins d’habitants. Outre l’industrie automobile, qui reste une des caractéristiques du tissu économique rennais, la capitale régionale s’appuie sur le secteur des services (conseil, télécommunications, numérique…) pour poursuivre son développement. Porte d’entrée vers la Bretagne et bientôt plus proche de Paris avec le prolongement de la ligne TGV, Rennes continue de développer des projets porteurs d’activités et d’innovations comme EuroRennes (combinant activités tertiaires et services de proximité), ViaSilva 2040 (la ville durable de demain) ou encore Livinglab (centre culinaire dédié à l’innovation gastronomique et alimentaire). En termes d’emplois stratégiques, l’aire urbaine de Rennes est également la plus importante de Bretagne. Elle regroupe 33 000 cadres des fonctions métropolitaines3, c’est-à-dire des cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion…). Elle se situe à la 8e place des aires urbaines de plus de 50 000 emplois quant à la part des CFM dans l’emploi total (tableau 3). L’aire urbaine de Brest, avec 10 000 CFM, se situe, elle, au 21e rang. Les autres aires urbaines de la région arrivent également à attirer les emplois qualifiés, la part des CFM dans l’emploi total atteint les 7 % pour Vannes ou Quimper. On peut noter la place atypique de Lannion, aire urbaine modeste en nombre d’emplois (25 000), mais qui compte 13,8 % de CFM, soit un niveau bien supérieur aux autres aires urbaines régionales. La spécialisation économique de Lannion autour des sciences et technologies de l’information explique en grande partie ce résultat. La commune du Trégor accueille en effet des centres de recherche d’envergure dans ce domaine (Orange Labs, Alcatel Lucent…). • – Tableau 3– Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois Nombre de CFM en 2009 Part dans l'emploi total (en %) Classement selon le nombre Classement selon la part Paris 1 111 934 19,3 1re 1re Lyon 118 700 12,3 e 2 4e 80 481 14,5 3e 2e Rennes 32 894 10,8 11e 8e Brest 10 048 7,7 25 e 21e Lorient 4 877 5,9 46e 54e Vannes 4 679 7,1 48 e 27e Quimper 4 175 7 56e 28e Toulouse […] 4 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE Source : Insee, recensement de la population, 2009. Aire urbaine –L’EMPLOI CADRE AU CŒUR DES MUTATIONS DE LA RÉGION– – 1,3 MILLION D’ACTIFS EN EMPLOI ET LE 3E PLUS FAIBLE TAUX DE CHÔMAGE DES RÉGIONS FRANÇAISES – – UN TAUX D’ENCADREMENT PROCHE DE LA MOYENNE – Pour l’ensemble des secteurs d’activité (y compris le secteur public), la Bretagne compte 1,3 million d’actifs en emploi (dont 89 % de salariés). Les emplois sont en premier lieu concentrés dans la zone d’emploi4 de Rennes (27 %), puis de Brest (14 %). Les zones d’emploi de Quimper et de Vannes rassemblent chacune 10 % des emplois. Le taux de chômage en Bretagne a augmenté d’un point entre le 4e trimestre 2011 et le 4e trimestre 2012, pour atteindre 9 %. C’est le troisième taux de chômage le plus bas de France, derrière l’Île-de-France et les Pays de la Loire. Depuis plusieurs années, le taux de chômage en Bretagne est parmi les plus bas des régions françaises. Il varie toutefois selon les zones d’emploi. Il oscillait fin 2012 entre 5,9 % pour la zone d’emploi de Vitré (Ille-et-Vilaine, au cœur du pôle de développement de la « vallée des télécoms ») et plus de 10 % pour celles de Saint-Malo, Guingamp et Dinan. Par département, le taux de chômage le plus élevé de la région concernait fin 2012 le Morbihan (9,4 %), toutefois en dessous de la moyenne nationale (10,1 %), tandis que l’Ille-et-Vilaine enregistrait le taux de chômage le plus faible (8,5 %). Le taux d’encadrement en Bretagne (14 %) est proche de la moyenne nationale (15 % hors Île-deFrance). La région reste toutefois très loin derrière les régions locomotives pour l’emploi cadre : Île-deFrance (25 %), Midi-Pyrénées (19 %), Rhône-Alpes (18 %). Les entreprises du secteur privé implantées en Bretagne emploient 100 320 cadres, ce qui situe la région au 8e rang des régions françaises pour le nombre de cadres, derrière l’Aquitaine et devant la région Centre. Ainsi, 3,5 % des cadres français travaillent en Bretagne (tableau 4). 4. Pour l’Insee, une zone d’emploi constitue un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les entreprises peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. – Tableau 4– Effectifs cadres du secteur privé : place de la Bretagne Nombre de cadres à fin 2012 Taux d'encadrement Classement en nombre de cadres Part de la région sur l'ensemble des effectifs cadres Île-de-France 1 017 470 25 % 1re 35,1 % Rhône-Alpes 311 110 18 % 2 10,7 % PACA et Corse 215 430 17 % e 3 7,4 % Aquitaine 113 720 16 % 7e 3,9 % Bretagne 100 320 14 % 8 e 3,5 % 91 330 15 % 9e 3,1 % e Centre Source : Apec, 2013. […] APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE 5 – UNE PROGRESSION DE L’EMPLOI CADRE QUI S’ESSOUFFLE LÉGÈREMENT – – LES PARTICULARITÉS DE L’EMPLOI CADRE EN BRETAGNE : L’IMPORTANCE DE RENNES – Entre fin 2010 et fin 2012, les effectifs de cadres du privé ont, selon l’Apec, progressé de 2,9 % dans la région alors que les effectifs salariés du secteur marchand enregistraient, au global sur la même période, une baisse de 0,6 % selon l’Insee. Durant la crise de 2008-2009, les effectifs cadres ont toutefois connu un léger repli, pour croître à nouveau dès 2010. Les effectifs salariés ont, quant à eux, baissé fortement entre fin 2008 et fin 2009, avant de remonter légèrement, puis de rechuter entre fin 2011 et fin 2012. Les entreprises implantées en Bretagne ont créé 1 330 postes nets de cadres en 2012. Les créations nettes d’emploi cadre dans la région se sont toutefois un peu essoufflées par rapport à 2011 et 2010 et n’ont pas retrouvé leur niveau de 2007 (3 360). Selon l’Insee, 36 % des cadres de la région (secteurs privé et public confondus) travaillent dans la zone d’emploi de Rennes et moitié moins (16 %) dans celle de Brest (carte 1). Les zones d’emploi de Rennes et de Brest regroupent donc plus de la moitié des cadres de la région. Les zones de Quimper, Vannes, Lorient et Saint-Brieuc rassemblent chacune 7 à 8 % de la population cadre régionale. Les 12 autres zones d’emploi de la région ne regroupent au total que moins de 20 % des emplois cadres bretons. Les offres d’emploi publiées sur le site de l’Apec en 2012 pour des postes de cadres situés en Bretagne témoignent de l’importance de Rennes pour le développement économique de la région. La moitié de ces offres concerne en effet le département de l’Ille-etVilaine. Elles attestent également certaines spécificités sectorielles. Ainsi, les offres liées à la fonction commercial-marketing y sont surreprésentées (31 % des offres régionales, contre 26 % à l’échelle nationale), tout comme les postes rattachés aux fonctions informatiques (respectivement 36 % et 26 % des offres). • – Carte 1– Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public) Brest Morlaix Dinan Saint-Malo Guingamp Nombre d'emplois de cadres en 2009 Saint-Brieuc Fougères Carhaix-Plouguer Loudéac 25 000 Pontivy Quimper Lorient Ploërmel Rennes Vannes Redon 6 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE 60 000 Vitré 5 000 Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec. Réalisé avec Philcarto : http://philcarto.free.fr Lannion –CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013– – DES PERSPECTIVES 2013 PRUDENTES – – Figure 1– Recrutements de cadres pour la région Bretagne (entreprises du secteur privé) Pour 2013, les entreprises établies en Bretagne restent assez prudentes. Si seulement 4 % d’entre elles envisagent de réduire leurs effectifs de cadres (contre 6 % au national), elles ne sont aussi que 7 % à envisager d’augmenter leurs effectifs de cadres (contre 8 % pour l’ensemble des régions). Aussi, les recrutements de cadres prévus en 2013 par les entreprises implantées en Bretagne seront en baisse ou, au mieux, stables : entre 4 590 et 5 100 cadres pourraient être recrutés en Bretagne en 2013, soit – pour la fourchette basse – un recul qui atteindrait 10 % comparé à 2012 (figure 1). 8 000 6 840 5 670 6 000 4 000 5 060 5 210 5 230 5 740 5 100 4 910 4 100 5 100 4 590 3 620 2 000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Apec, 2013 – DES PROJETS DE RECRUTEMENT CONCENTRÉS SUR L’ILLE-ET-VILAINE – Les projets de recrutement des entreprises pour 2013, recueillis par Pôle emploi pour son enquête sur les besoins en main-d’œuvre (BMO), démontrent l’importance de l’Ille-et-Vilaine et, dans une moindre mesure, du Finistère pour les embauches de profils qualifiés (tableau 5). Ainsi, parmi l’ensemble des métiers cadres qui représentent chacun plus de 100 projets de recrutement pour 2013, 58 % concernent l’Ille-etVilaine et 25 % le Finistère. L’Ille-et-Vilaine concentre la plupart des projets d’embauche pour les ingénieurs et cadres d’études en informatique (à hauteur de 73 %), ainsi que ceux d’ingénieurs et cadres des télécommunications (83 %). Les projets de recrutement d’ingénieurs et cadres d’études-R&D dans l’industrie trouvent, de leur côté, un terreau aussi favorable dans l’Ille-et-Vilaine que dans le Finistère (respectivement 35 % et 37 %). À noter également que 80 % des projets de recrutement des principaux métiers cadres dans l’Ille-et-Vilaine concernent le bassin d’emploi5 de Rennes et que 71 % de ceux rattachés au Finistère concernent celui de Brest. • 5. Les bassins d’emploi correspondent, pour Pôle emploi, à une zone géographique définie par des critères de distance des demandeurs d’emploi à leur agence locale Pôle emploi. – Tableau 5– Les métiers cadres représentant plus de 100 projets de recrutement en 2013 en région Bretagne % Ille-et-Vilaine % Finistère Ingénieurs et cadres d'études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques 952 73 % 17 % Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie) 418 35 % 37 % Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique 240 61 % 7% Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes) 220 47 % 13 % Ingénieurs et cadres technico-commerciaux 187 46 % 5% Cadres de l’immobilier, syndics 186 45 % 13 % Ingénieurs du BTP, chefs de chantier et conducteurs de travaux (cadres) 144 42 % 29 % Ingénieurs et cadres des télécommunications 137 83 % 2% APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN BRETAGNE Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013. Nombre de projets de recrutement 7 – MÉTHODOLOGIE– 2013 05 Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande NOVEMBRE majorité des informations indiquées proviennent des données officielles publiées par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées). Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées. SEPTEMBRE 2013 Autres sources utilisées : – Apec, Offres d’emploi 2012. – Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013. – CCI Bretagne, Repères économiques n°2, La Bretagne, région industrielle, mars 2013. – CCI Bretagne, Chiffres clés Bretagne, 2012. – CCI Bretagne, GREF Bretagne, Les services aux entreprises, novembre 2012. – Conseil économique, social et environnemental de Bretagne, Enseignement supérieur et territoires : enjeux et défis pour la Bretagne, mars 2012. – Eurostat, Dépenses de R&D par région en 2009. – Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité, édition 2012. – Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Diagnostic Bretagne : Enseignement supérieur, Recherche, Innovation, avril 2011. – Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre, 2013. – Région Bretagne, Les ports de commerce : bilan d’activité 2011. – Région Bretagne, La Bretagne en chiffres, édition 2009. – Rennes Métropole, La Bretagne en capitale. Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction : Carole Rogel, Caroline Legrand. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2013 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr EDOBSA0162-BR–09.13 L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).