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* L E MAGAZINE DE
LA JEUNESSE DE LA
CROIX-ROUGE SUISSE
#2/2015
FO R M ATI O N
APROPOS
TRUC
BABY-SITTING: CINQ SENS POUR APPRENDRE
QUELQUES PISTES POUR APPRENDRE EFFICACEMENT
COMMUNIT Y
PLUS QU’UN COURS DE PREMIERS SECOURS
Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse
É D I T E U R Jeunesse de la Croix-Rouge suisse
CO N TA C T Croix-Rouge suisse
Centre de compétences Jeunesse
Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne
[email protected], www.redcross.ch/youth
R É D A C T I O N Julia Zurfluh
Parution 3 × par année
Pour ce numéro: Stefanie Bertschi, Nadine Bosshard, Nathalie Carter,
Julia Ebner, Patrick Egli, Nathalia Luque,
Virginie Moro, Sonja Nodup, Janine Schnarwiler, Sonja Wenger,
Anna Wolf, Galà Pankratova, Julia Zurfluh
CO N C E P T G R A P H I Q U E
SRK graphic-print, [email protected]
L AYO U T E T G R A P H I S M E
SRK graphic-print, [email protected]
P H OTO CRS, ASS, SSS, STSS
I M P R E S S I O N Schlaefli & Maurer AG, Uetendorf
T I R A G E 1300 ex. F, 4600 ex. A
Cette publication paraît aussi en allemand.
soutenu par
« R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Croix-Rouge suisse
*
(CRS) écrit par des jeunes et pour des jeunes. Ce sont des bénévoles de
toutes les organisations de jeunesse de la CRS qui choisissent les thèmes
abordés, rédigent les articles et prennent les photos. Si toi aussi, tu
souhaites participer à l’équipe de rédaction de «Ready», renseigne-toi
auprès de Julia via l’adresse [email protected]
Tu aimerais toujours être au courant de ce qui se passe à la Jeunesse de
la Croix-Rouge suisse? Alors deviens fan de notre groupe Facebook et
échange avec des jeunes du monde entier!
www.facebook.com/SwissRedCrossYouth
« R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Jeunesse des
Associations cantonales de la Croix-Rouge suisse, de l‘Alliance suisse
des samaritains, de la Société Suisse de Sauvetage et de la Société
redcross-edu
Suisse des Troupes Sanitaires.
Baby-sitter, sauveteur, nageur sauveteur ou se
préparer pour être jeune fille au pair. Le cours
que tu recherches!
WWW.REDCROSS-EDU.CH
—3—
SOM M A I R E
CO M M U N I T Y
—4—
Il y a de l’action à la piscine!
—6—
Raiponce en détresse
CARINE FLEURY BIQUE
RESPONSABLE DU CENTRE
D E CO M P É T E N C E S J E U N E S S E D E L A C R S
—8—
Enfants dyslexiques: des bénévoles à la rescousse!
— 10 —
Plus qu’un cours de premiers secours
CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR
APROPOS
Sais-tu que la Croix-Rouge suisse est une des plus
— 12 —
Le charme africain face à la démence
grandes institutions de formation continue de Suisse ?
La palette de cours proposés à la Croix-Rouge suisse
— 14 —
Baby-sitting: cinq sens pour apprendre
est tellement large qu’il est impossible de retracer
toute sa diversité dans ce numéro du « Ready for Red
— 18 —
La guerre en immersion ou la frontière ténue
entre infamie et humanité
Cross ».
Rien qu’en nous concentrant sur les offres de formation
proposées aux jeunes, nous devons opérer une sélection
— 20 —
«Reculez-vous, laissez-moi le sauver!»
drastique. Un des cours les plus connus est certainement
le cours de baby-sitting. Pour les sportifs convaincus, la
— 24 —
Gagner en autonomie sur le mode ludique
Société de Sauvetage propose un brevet jeunesse. L’alliance suisse des samaritains offre même une version en
ligne de son cours de sauveteur avec une session présen-
INSIDE CRS
tielle raccourcie. Les formations proposées par la Croix-
— 16 —
Christoph Meier – expert en premiers secours
Rouge suisse et ses organisations membres s’adressent à
tous les publics: femmes désirant revenir sur le marché du
TRUC
travail, jeunes parents, adolescents, personnes s’occupant
— 22 —
Quelques pistes pour apprendre efficacement
d’un proche malade. Pour te faire une véritable idée, va
vite voir le site: www.redcross-edu.ch.
NEWS
Toi aussi tu souhaites apprendre, enrichir ton parcours
— 23 —
au sein d’une organisation de jeunesse? J’espère que
ce nouveau numéro du « Ready for Red Cross » t’en
DÉLÉGUÉS JEUNESSE
donnera l’envie! Tu peux le faire tout près de chez toi
— 26 —
Place à l’action!
en allant t’adresser aux organisations de jeunesse de
la CRS.
M Y S TO R Y
— 28 —
Patrick Egli
P R E M I E R S S E CO U R S – P E T I T S CO N S E I L S
— 29 —
Les dangers de la mer
I N T E R N AT I O N A L
— 30 —
«Un café au goût de pays lointain…»
READY #2/2015
—4—
COMMUNITY
IL Y A DE L’ACTION
À LA PISCINE!
A Weinf elden (TG), des monitr ices bénévoles de la Société Suisse de
Sauvetage (SSS) apprennent à des enf ants de la région à se comporter
dans et autour de l’eau. Au programme: des exercices de sauvetage,
des maximes de baignade et bien sûr des jeux et des r ires.
PA R S O N J A N O D U P *
W W W. S S S - J E U N E S S E . C H
La piscine couverte de Weinfelden affiche complet en ce lundi soir caniculaire.
Tandis que les uns, munis de bonnet et de
lunettes, tracent consciencieusement
leur ligne, d’autres barbotent dans le
bassin pour non nageurs.
C’est à peine si l’on remarque le petit
groupe qui s’est approprié toute une
ligne du grand bassin: debout au bord de
l’eau, cinq garçons et une fille attendent
avec impatience les instructions d’Eveline
et de Fiona, leurs jeunes monitrices SSS.
Ce soir, c’est le dernier cours avant l’examen du Brevet jeunesse. Ils vont donc
surtout réviser les connaissances acquises
durant les dix leçons du module. Les monitrices sont très fières des progrès réalisés: «C’est beaucoup mieux qu’au début!», lance Eveline, commentant les battements dos des enfants. Ils savent aussi
les maximes de baignade par cœur.
«Pourquoi ne doit-on jamais nager seul
sur de longues distances?», demande
Eveline. Quatre mains se lèvent d’un
coup: «Je sais, je sais!» La réponse est évidente: parce que même le nageur le plus
sportif peut soudain avoir un coup de fatigue – rien de nouveau pour ces enfants
toujours au taquet! Mais bien qu’ils révisent ce soir, Eveline et Fiona leur apprennent quand même quelque chose
de nouveau, d’important, et de surprenant. Tout le monde sait qu’il ne faut pas
laisser les jeunes enfants sans surveillance au bord de l’eau, mais ce que l’on
sait moins, c’est qu’un bébé peut se
noyer même dans quelques centimètres
d’eau parce qu’il n’a pas encore le réflexe
vital de sortir la tête de l’eau. Etonnés et
intéressés, les enfants bombardent leurs
monitrices de questions.
Exercices pratiques et ludiques
Avec le brevet jeune sauveteur et le module
d’expérience jeunesse, les enfants apprennent à sauver
des vies en s’amusant.
READY #2/2015
Après les exercices théoriques sur les
maximes de baignade, tout le monde retourne dans l’eau. «Une personne se
noie, une autre va la sauver et une troisième fait comme si elle ne comprenait
rien», crie Eveline et les yeux des enfants
se mettent à briller: il va y avoir de l’action! Le «sauvetage» se passe déjà nettement mieux qu’il y a quelques semaines.
«Au début, les enfants étaient encore un
peu brusques et maladroits. Mais ils ont
appris à avoir des gestes plus précis et
doux entre eux», explique Fiona. Pas
étonnant avec ces deux monitrices expérimentées qui encadrent les enfants avec
patience mais fermeté et qui ne ratent
pas une occasion de leur apprendre
quelque chose de nouveau. Lorsque les
«grands» du Brevet base pool (cf. encadré) organisent un exercice de sauvetage, Eveline interrompt brièvement son
—5—
COMMUNITY
S A U V E R D E S V I E S , Ç A S ’A P P R E N D !
L’objectif premier de la SSS est de protéger et
sauver les vies humaines dans et aux abords
de l’eau. Pour cela, elle forme chaque année
propre programme et enjoint les enfants
à bien observer. «Le moniteur simule une
crampe au mollet, explique-t-elle. Si l’on
veut sauver quelqu’un dans cette situation, il ne faut pas s’approcher trop près
de lui.» Une personne qui se noie et qui
panique peut en effet être dangereuse,
car elle risque de se débattre et d’enfoncer son sauveteur sous l’eau. C’est pourquoi, avant de s’approcher, il faut d’abord
essayer de la calmer avec des paroles
apaisantes ou attendre qu’elle se fatigue.
Le soleil couchant tape en plein dans les
grandes baies vitrées de la piscine couverte et la température devient tropicale.
Un petit groupe de trois a déjà fini son
exercice de sauvetage et veut sauter dans
l’eau fraîche bien qu’il soit interdit de
plonger. Mais Eveline a les enfants bien
en main: «Celui qui tombe à l’eau ‹sans
faire exprès› nagera un kilomètre!», ditelle avec un clin d’œil. Aussitôt les enfants s’éloignent prudemment du bord
du bassin.
font avec grand plaisir aussi. «Notre priorité, dit Eveline, est d’apprendre aux enfants à faire preuve de bon sens et d’une
saine prudence dans et autour de l’eau.
Je vois souvent des parents à la piscine
laisser leurs jeunes enfants seuls près de
l’eau tandis qu’ils bronzent quelque part
hors de vue.» Fiona opine et ajoute: «C’est
super de voir ces enfants venir au cours
motivés et impatients d’en apprendre
toujours plus.»
A la fin, tout le monde est passablement
fatigué. Mais le cours se termine avec un
jeu. Enthousiastes, les élèves donnent à
nouveau le meilleur d’eux-mêmes –
toute trace de fatigue envolée. Commentaire d’une petite participante à la fin de
la soirée: «C’était dur, mais je me suis bien
amusée!» •
près de 7000 sauveteuses et sauveteurs. La
formation comprend plusieurs niveaux et tient
compte de tous les plans d’eau.
Dans les modules Brevet jeunesse et Expérience jeunesse, enfants et adolescents
acquièrent les connaissances de base du
sauvetage. Le module Expérience jeunesse
leur permet d’approfondir leurs connaissances
de façon ludique.
LA LISTE DE TOUS LES COURS DE SAUVETAGE
SE TROUVE SUR WWW.SSS.CH/COURS ET SUR
WWW.REDCROSS-EDU.CH
Monitrices par conviction
*S O N J A
Si les deux monitrices exercent leur bénévolat avec beaucoup de sérieux, elles le
SON JA A T R OUV É SUPE R D E R É PÉ T E R À N O U VEAU L ES
M AX I M E S D E L A B AI GN AD E .
READY #2/2015
—6—
COMMUNITY
RAIPONCE
EN DÉTRESSE
Une f ois par mois, les enf ants du groupe Help de Derendingen
apprennent de f açon ludique et féér ique à garder la tête froide pour
administrer les soins appropr iés en cas d’accident et de maladie.
Alors, qui sauvera Raiponce?
PA R N AT H A L I E C A R T E R *
W W W. S A M A R I TA I N S . C H → J E U N E S S E
Il était une fois…
Lundi soir 13 avril 2015 en lisière de forêt à
Derendingen. De loin, on voit évoluer des
T-shirts verts fluo entre les arbres. Il s’agit
d’un groupe d’enfants et d’adolescents
rassemblés au pied d’une tour aux murs
recouverts de lierre. De la petite fenêtre
en hauteur on voit pendre une tresse un
peu trop courte et on entend des plaintes
et des gémissements. Est-ce vraiment la
voix de Raiponce? En fait, comme la vraie
Raiponce n’a pas pu se rendre dans le canton de Soleure ce soir, c’est Conny Piller,
chef d’équipe du groupe Help de Derendingen, qui la remplace. Cachée dans la
tour, désespérée, elle explique son problème à l’auditoire attentif: Raiponce s’est
blessée sur des gravats et son prince est
tombé de la tour abîmée. Les enfants
doivent donc rapidement apprendre à
faire des bandages, puis réparer la tour de
Raiponce, afin qu’elle et son prince
puissent être réunis et vivre heureux
jusqu’à la fin des temps.
Pour ce faire, les Helpis se répartissent en
trois groupes et vont s’asseoir avec leur
moniteur à une table où ils apprendront la
théorie et s’exerceront à la mettre en pratique. Aujourd’hui, ils découvrent comment faire un bandage en cas de blessures
musculaires et articulaires selon le schéma
RGCE (Repos – Glace – Compression – Elévation). Les exercices Help ont lieu une fois
par mois, sauf pendant les vacances d’été
en juillet. Conny Piller et ses moniteurs
choisissent à chaque fois un nouveau
conte de fées et l’assortissent d’un contenu didactique qu’ils transmettront aux
jeunes dans la joie et la bonne humeur.
L’art du bandage:
tout un apprentissage
Afin de libérer Raiponce de sa tour, les jeunes Helpis
doivent résoudre plusieurs questions sur le thème des
premiers secours.
Le matériel d’entraînement est prêt.
READY #2/2015
A la première table, on apprend à bander
un coude dans les règles de l’art. Il faut
tenir compte de plusieurs facteurs et être
adroit. Une fois que les enfants ont bien
—7—
COMMUNITY
Les Helpis apprennent dans le cadre de l’exercice de Raiponce à mettre des bandage en cas de blessure musculaire ou aux
articulations.
observé la technique, ils l’essaient à leur
tour. Avec patience et précision, ils
tentent de refaire à l’identique le bandage sur les coudes de leur moniteur. S’ils
se trompent, celui-ci corrige leur erreur,
puis ils continuent leur tâche sans se déconcentrer. A la table voisine, c’est un
bandage de la base du pouce qui est étudié. Cela semble nettement plus compliqué à réaliser. C’est surtout le début qui
est délicat, comme le découvre un des
Helpis. Mais après s’y être repris à plusieurs fois, il réussit à faire tenir le bandage. A la dernière table, on apprend à
bander un pied. Là encore, il y a des trucs
à connaître et il faut plusieurs essais
avant que le bandage tienne. Même si les
techniques sont parfois un peu compliquées, tous sont attentifs et apprennent
vite. «Je suis toujours fascinée de voir
avec quelle rapidité les enfants intègrent
tout ça», commente Conny Piller en allant d’une table à l’autre pour veiller au
grain et corriger le tir au besoin. Conny a
repris le groupe Help de Derendingen il y
a trois ans, alors qu’il ne s’y trouvait
presque plus d’enfants et que l’on songeait à le dissoudre. Depuis lors, avec sa
petite équipe, elle a constitué un groupe
conséquent qui aujourd’hui compte 22
enfants et adolescents.
Après les leçons, la récréation
Une fois que les enfants sont passés à
chaque poste et ont réussi à faire tous les
bandages, ils sont prêts à sauver Raiponce et à réparer la tour. Pour cela, filles
et garçons sont répartis en deux groupes.
Les garçons doivent rassembler des
pierres pour consolider la tour et les filles
doivent aller en forêt récolter des cheveux de Raiponce. Le but du jeu est de
courir le plus vite possible dans la forêt et
de revenir tout aussi vite au coup de sifflet pour ensuite montrer ce qui a été appris. Il s’agit en effet de refaire rapidement un des bandages étudiés et ce n’est
que lorsqu’il est réussi que la chasse aux
pierres ou aux cheveux peut reprendre.
Après trois manches, tous les cheveux –
de longs fils dorés – ont été trouvés et les
garçons ont eux aussi réuni leur
contingent de pierres. Tandis qu’ils les
appliquent sur les fissures de la tour, les
filles fabriquent une longue tresse avec
les fils récoltés. A présent la tour de Raiponce a retrouvé sa stabilité et le prince
peut utiliser la chevelure toute neuve de
READY #2/2015
sa belle pour se hisser jusqu’à elle. C’est
gagné, Raiponce est heureuse. Pour cet
acte héroïque, les gentes dames et preux
chevaliers ont bien sûr mérité une belle
récompense sous forme de saucisses de
Vienne et de soupe aux lettres. Un joyeux
repas pour une soirée réussie! •
*N AT H A L I E
A É GAL E M E N T APPR I S À M AÎ T R IS ER
L’AR T D U B AN DAGE .
—8—
COMMUNITY
ENFANTS DYSLEXIQUES:
DES BÉNÉVOLES À LA
RESCOUSSE!
La Croix-Rouge Jeunesse genevoise f orme des bénévoles à soutenir
des enf ants dyslexiques. Un projet qui débute mais qui vaut la peine
d’être suivi! Apprendre c’est acquér ir différentes sortes de connaissances et compétences. Apprendre c’est aussi un moyen d’établir des
liens avec ce qui nous entoure.
PA R N AT H A L I A L U Q U E *
W W W. C R O I X- R O U G E - G E . C H → J E U N E S → C R O I X- R O U G E J E U N E S S E
« J’ai toujours voulu travailler avec des
enfants. C’est pour cela que je me suis
inscrite en sciences de l’éducation et à la
Croix-Rouge Jeunesse genevoise. C’est
très enrichissant pour moi et parfois aussi difficile de gérer l’université et le travail. Pourtant, quand je vois Paulo, j’oublie complètement mes soucis », nous raconte Sofia, jeune bénévole du projet
« dys » à la Croix-Rouge Jeunesse genevoise.
Grâce au projet de la CRJ de Genève, Paulo a fait des
progrès à l’école.
La dyslexie touche 5 à 10% des enfants.
Ce qui représente, en moyenne, un enfant par classe. La dyslexie est un trouble
caractérisé par une difficulté à apprendre
à lire. Elle fait partie de ce que l’on appelle les troubles de l’apprentissage scolaire. Elle ne doit pas être confondue
avec un retard du développement ou un
trouble psychologique.
Pour la maman de Paulo, la nouvelle n’a
pas été facile lorsqu’elle a appris que son
petit garçon de 7 ans allait devoir faire
preuve de beaucoup d’efforts pour réussir son année scolaire. « On est très
proches, c’est important pour moi de savoir comment ça se passe pour lui. C’est
un garçon gentil et serviable qui a beaucoup d’amis dans sa classe. Je croyais
qu’à part un petit contretemps d’écriture, tout était normal. J’aurais voulu
connaître les troubles et difficultés de
Paulo plus tôt pour pouvoir l’aider davantage. » Avec de tels troubles, la scolarité d’un enfant « dys » peut vite devenir
un cauchemar et une source d’angoisses
pour lui et ses proches sans un suivi adéquat. En effet, lire et écrire sont des compétences qui sont constamment sollici-
READY #2/2015
tées à l’école et que l’élève ne parvient
pas à acquérir. Paulo nous confie: « J’aime
bien écrire parce que ça m’entraîne. Le
plus difficile c’est de lire et de suivre avec
les doigts. »
Les institutions publiques ont proposé
des mesures aux enseignements afin de
mieux soutenir les enfants souffrant de
dyslexie sur le plan scolaire. L’enseignant
doit être à l’écoute et patient, ajuster les
exercices de manière appropriée et
adaptée aux troubles.
Ces mesures sont exigeantes et il est difficile pour un enseignant de se concentrer sur un seul enfant comme le demandent celles-ci. C’est là qu’un appui
scolaire adapté complémentaire est nécessaire. Consciente de ce besoin, la
Croix-Rouge Jeunesse genevoise vient
de lancer son projet « dys » pour suppléer
ces mesures par un soutien scolaire à domicile pour les enfants dyslexiques.
Grâce au projet « dys », vingt bénévoles
déjà ont pu être formés aux méthodes
pédagogiques adaptées aux troubles liés
à la dyslexie. Ces jeunes répétiteur-trice-s
acquièrent ainsi les clés et compétences
—9—
COMMUNITY
Des difficultés de lecture et d’écriture sont très fréquentes. En moyenne, un enfant par classe est concerné.
nécessaires pour travailler avec un enfant dyslexique, que ce soit pour faire ses
devoirs ou combler des lacunes et leur
redonner confiance en instaurant une
relation pédagogique basée sur la complicité. L’objectif et atout principal du
projet sont d’avoir une personne externe
qui présente les enseignements scolaires
de manière moins scolaire et plus ludique. Il s’agit de partir de l’intérêt de
l’enfant, de ce qu’il aime, pour que ce
soit plus facile à retenir.
voir un progrès. Je pense qu’il a beaucoup à nous montrer. Il est très discipliné. » Paulo qui nous écoute d’une oreille,
nous le confirme avec enthousiasme. Le
projet « dys » est tout récent à la CroixRouge Jeunesse genevoise et semble déjà porter ses fruits. En tout cas, on a hâte
de voir ce projet se développer! •
Pour Sofia, « chaque enfant est différent,
il n’y a pas de méthode miracle qui
marche pour tous les enfants, chaque
rencontre avec Paulo est une nouvelle
expérience. Mon rôle est de l’assister, de
l’aider en nous fixant de petits objectifs.
Ça me rend heureuse de voir ses progrès,
être bénévole c’est un plaisir, une expérience qui m’apporte beaucoup au niveau professionnel également mais c’est
surtout un enrichissement, personnel. »
Aujourd’hui, ce sont près d’une dizaine
d’enfants qui ont demandé à obtenir ce
soutien scolaire par l’un des bénévoles
de la Croix-Rouge Jeunesse genevoise.
« Avec Paulo, déjà en 2 mois, je peux déjà
AT T E S T E R D E L’ E N G A G E M E N T
BÉNÉVOLE
Les bénévoles acquièrent grâce à leur engagement de nombreuses compétences. Le
dossier bénévolat permet justement d’en
attester en détaillant les engagements et les
formations réalisés par les bénévoles. Ce
dossier est particulièrement intéressant pour
des jeunes qui souhaitent rentrer dans la vie
active et leur permet de mettre en avant les
compétences acquises durant leur engagement bénévole.
HTTP://WWW.DOSSIER-BENEVOLAT.CH/
READY #2/2015
— 10 —
COMMUNITY
PLUS QU’UN COURS DE
PREMIERS SECOURS
Les jeunes qui participent au camp de f ormation et de vacances AULA
de la Société Suisse des Troupes Sanitaires (SSTS) acquièrent des
connaissances sur l’aide d’urgence, les soins infirmiers et la direction
de groupes et d’interventions. Coup de projecteur sur une f ormation
précieuse.
PA R J A N I N E S C H N A R W I L E R *
W W W. A U L A - J U G E N D L A G E R . C H
«Attention, attention, écartez-vous!»
Derrière moi, cinq jeunes vêtus de gilets
réfléchissants rouges transportent un patient au poste de secours sanitaire. Pas de
panique! Ce n’est qu’un exercice. Comme
chaque année, près de 150 ados et
jeunes adultes de 13 à 22 ans apprennent
à s’occuper de blessés sous la houlette de
moniteurs compétents, dont la plupart
travaillent dans le domaine de la santé.
Pendant une semaine, les participants au
camp AULA apprennent les réflexes à
avoir en cas d’urgence et les gestes à maîtriser pour pouvoir donner les premiers
soins.
d’urgence ou encore de savoir comment alerter les secours. Ceux qui, à
l’issue de cette semaine, réussissent
tous leurs examens sont automatiquement admis au niveau supérieur dès
l’année suivante.
• La 2 classe a valeur de véritable cours
de premiers secours. Après avoir rafraîchi les notions acquises l’année précédente, les participants développent
e
leur connaissance de l’anatomie humaine et apprennent comment traiter
des affections aiguës et combattre le
stress. Là encore, la semaine se conclut
par un examen.
•Les jeunes admis en 3e classe découvrent les bases des soins infirmiers.
Ils apprennent par exemple comment
administrer de l’oxygène et s’entraînent à transférer un patient de son
Une formation en
plusieurs étapes
Néanmoins, une semaine est loin de suffire pour tout assimiler. C’est pourquoi la
SSTS a divisé sa formation en quatre niveaux:
•En 1re classe, les jeunes découvrent
l’ensemble des bases du secourisme
enseignées dans le cadre du cours de
sauveteur. Il s’agit entre autres de
connaître la chaîne de sauvetage,
d’avoir le bon comportement en cas
Durant le camp de formation AULA les jeunes peuvent suivre une formation de premiers secours de pointe.
READY #2/2015
— 11 —
COMMUNITY
lit à son fauteuil. Des maladies chroniques comme le diabète sont en outre
abordées.
• Un an plus tard, les jeunes secouristes
intègrent la 4e classe. A ce stade, ils
doivent être en mesure de mettre en
pratique les acquis des trois premiers
niveaux. On leur enseigne les processus à respecter lorsqu’ils confient un
patient à un service de sauvetage et
comment installer et organiser un
poste sanitaire de secours (PSS). Outre
un bivouac en montagne, ce dernier
échelon inclut un exercice de transport
à bord d’un hélicoptère Super Puma de
l’armée.
plôme de sauvetage non professionnel
qui pourra les aider en vue d’un futur travail dans le domaine de la santé ou de
leur future incorporation militaire.
Le camp AULA doit son existence au soutien de l’armée et de la Croix-Rouge
suisse et son succès au travail de plus de
75 bénévoles. Toi aussi, participe à ces semaines passionnantes, viens découvrir le
fonctionnement du corps humain, te
faire des amis et respirer le bon air de la
montagne! •
R E J O I N S L’A U L A 2 0 1 5 !
Chaque année, jusqu’à 160 jeunes acquièrent
des notions importantes sur les secours
On sait aussi s’amuser
Si ces semaines sont studieuses, action,
camaraderie et bonne humeur sont également au rendez-vous. Ainsi, les séances
théoriques sont mises en pratique dans le
cadre d’exercices qui permettent d’approfondir les connaissances. De même,
jeux de société et activités sportives permettent à tous de s’amuser et se changer
les idées. Au terme de la formation, les
participants se voient remettre un di-
d’urgence, les soins infirmiers, la gestion de
groupe ou la direction d’une intervention en
participant au camp AULA de la SSTS. La
prochaine édition aura lieu du 3 au 10 octobre
2015 à S-chanf (GR). Si tu as entre 13 et 22
ans, tu peux t’inscrire sur le site www.
aula-jugendlager.ch. Il n’est pas nécessaire
d’être membre de la SSTS pour être admis.
*J A N I N E
A PASSÉ LE S QUAT R E N I V E AUX AULA.
READY #2/2015
WWW.AULA-JUGENDLAGER.CH
— 12 —
APROPOS
LE CHARME AFRICAIN
FACE À LA DÉMENCE
Originaire du Soudan du Sud, Mawit Deng-Chadar est une personne
engageante, pleinement investie dans son activité d’auxiliaire de
santé CRS. Enthousiaste et parf ois cr itique, elle témoigne à Ready f or
Red Cross de ses expér iences avec ses collègues et ses patients.
PA R S T E FA N I E B E R T S C H I
W W W. P R O C H E - A I D A N T. C H
Comment as-tu eu vent du cours
résidants à s’alimenter ou à faire leur
j’aimerais épauler davantage le personnel
d’auxiliaire de santé CRS?
toilette, à les accompagner au WC et
soignant qualifié…
même à préparer une soupe.
Y a-t-il une spécificité liée à tes
Mawit: Il y a 17 ans, je me suis occupée
d’une voisine sur une base régulière.
Soucieuse de continuer à apprendre, j’ai
origines africaines dans ta façon
Quand son état s’est dégradé, le service
suivi d’autres cours et perfectionnements
d’intervenir?
local d’aide et de soins à domicile m’a
de la CRS (Croix-Rouge suisse). Je me suis
conseillé de m’y inscrire. Alors titulaire
parfois entraînée à la maison sur mes
Mawit: Mes origines ont déterminé une
d’un permis B, j’ai eu la chance d’obtenir
enfants à positionner un patient ou à
certaine approche des personnes âgées.
un financement de la Croix-Rouge, au titre
refaire un lit occupé.
Au Soudan du Sud, il serait inconcevable
de l’aide à l’intégration. Je n’aurais pas pu
de confier ses parents à un EMS. Au
suivre le cours sinon: j’élevais mes enfants
Quelles sont les limites de ton
contraire, être élue parmi ses frères et
seule et le plus jeune n’avait que 2 ans.
intervention au quotidien?
sœurs pour s’occuper des parents à domi-
Quelles tâches es-tu habilitée à
cile est un honneur et un privilège.
Qu’as-tu appris grâce au cours
prendre en charge?
d’auxiliaire de santé CRS?
Est-ce que tu peux recommander
Mawit: Mes attributions en tant qu’auxi-
la formation d’auxiliaire de santé
Mawit: J’ai beaucoup appris sur l’interven-
liaire de santé CRS sont claires et je ne
CRS?
tion auprès des personnes âgées et sur les
dois pas les outrepasser. Au quotidien, il
choses auxquelles il faut veiller avec elles.
m’arrive de devoir me défendre et rappe-
Mawit: Absolument! Le cours est vraiment
Par exemple, à un âge avancé, la sensa-
ler mes limites, par exemple quand on me
adapté à des personnes dans ma situation:
tion de soif est diminuée et le risque de
demande de couper les ongles d’une
des mères qui élèvent leurs enfants
déshydratation réel. C’est pourquoi
femme diabétique: en raison des pro-
seules, qui ont une expérience concrète de
j’apporte toujours de l’eau dans les
blèmes de cicatrisation dus au diabète,
la vie et sont habituées à se lever au beau
chambres ou, le soir, un sirop dilué. La
cette tâche est réservée aux infirmiers
milieu de la nuit parce que leur enfant se
prise d’une boisson sucrée avant la nuit
diplômés. Je n’ai pas non plus le droit
réveille. Autrement dit des personnes
aide nombre de résidants à dormir. (rires)
d’administrer des médicaments. Dans les
habituées à s’occuper d’autrui. La forma-
situations de stress, il est difficile de s’en
tion permet de s’initier à la pratique des
tenir à ses attributions. Surtout que
soins et de travailler d’emblée de façon
Grâce au cours, j’ai appris à aider les
READY #2/2015
— 13 —
APROPOS
AUXILIAIRE DE SANTÉ CRS
Les auxiliaires de santé CRS constituent l’une
des principales catégories de personnel dans
les soins. Chaque année, quelque 4000
personnes obtiennent le certificat. Dispensée
par les associations cantonales de la CroixRouge (AC CR), la formation se compose de
deux modules de 60 heures chacun, portant
entre autres sur les soins corporels, la communication et certains tableaux cliniques.
Nombre d’AC CR dispensent cet enseignement
théorique sous la forme d’un module à 120
heures. Un stage d’une durée minimum de 12
jours est en outre obligatoire. Pour être admis
Mawit Deng-Chadar a suivi le cours d’auxiliaire de santé CRS.
à la formation, il faut avoir 18 ans révolus et
une maîtrise du français correspondant au
moins au niveau B1.
autonome. C’est un bon moyen de s’inté-
Cette formation permet à nombre de mi-
grer en Suisse, de se réinsérer dans la vie
grantes d’accéder à un emploi dans le do-
active et de s’assurer un revenu.
maine de la santé. Quant aux personnes qui
ont suivi une formation à l’étranger dans ce
Je conseille toutefois à ceux qui sortent de
secteur, elles peuvent la faire valider auprès
l’école de faire une formation profession-
de la CRS. Celle-ci procède en effet à la
nelle. Je constate que les jeunes qui ont
reconnaissance de titres étrangers sanc-
suivi le cours sont souvent dépassés et ont
tionnant des formations à des profes-
besoin d’un trop grand encadrement. Les
sions non universitaires de la santé
patients sentent leur manque d’assurance.
Cela crée une insécurité qui peut être
source de problèmes.
(assistant-e en soins et santé communautaire,
*S T E FA N I E
T RAVA ILLE E LLE AUSSI DAN S L E S SOI N S. CE T E N T R E T I E N
LU I A PE R M I S D E FAI R E PLUS AM PL E CON N AI SSAN CE
AV E C M AWI T, SA VOI SI N E .
READY #2/2015
infirmier/-ère, physiothérapeute, etc.), à
laquelle sont conditionnés l’exercice professionnel et l’accès à des formations continues
en Suisse.
— 14 —
APROPOS
BABY-SITTING:
CINQ SENS POUR
APPRENDRE
S’occuper d’enf ants en bas âge, prendre soin d’eux, jouer avec eux:
voilà ce qu’apprennent les participants au cours de baby-sitting de la
Croix-Rouge suisse. Un cours qui se déroule dans la joie et la bonne
humeur, comme nous avons pu le constater l’espace d’un après-midi.
PA R A N N A W O L F *
W W W. R E D C R O S S - E D U. C H
A 13h30 tapantes, ils débarquent à Aarau: 18 baby-sitters en herbe, âgés de 13
à plus de 40 ans. Pendant trois après-midis, ils viennent apprendre ici les bases du
baby-sitting.
Andrea Su, la formatrice, donne depuis
deux ans des cours de baby-sitting à la
Croix-Rouge suisse. Ce qu’elle apprécie,
c’est qu’aucun groupe, aucune séance ne
ressemble aux autres – et c’est aussi le cas
aujourd’hui. Elle aborde le thème «Activités» par une question: «A quoi aimiez-vous jouer quand vous étiez petits?» Car être baby-sitter, ce n’est pas
seulement changer des couches et donner le biberon. Les réponses fusent: les
participants mentionnent une trentaine
de jeux différents. A la poupée, aux Lego,
à l’élastique, à cache-cache, à la vendeuse… Construire des cabanes, faire des
parcours de coussins… Les jeux sont classés par catégories: des jeux de construction aux jeux de rôles, tout y est.
couverte de leur environnement. D’où le
grand parcours de jeux qui démarre
maintenant, car pour pouvoir s’amuser
en jouant avec les enfants, les participants doivent aussi savoir ce qui leur plaît
à eux: rien de plus contagieux que l’enthousiasme. Combat de boules de coton,
histoires captivantes qu’on se raconte à
deux – Andrea Su explique l’importance
de la voix pour susciter l’intérêt. Denis
dessine un clown multicolore, Jngrid fait
de fins découpages aux ciseaux. Du bout
des doigts, avec des tampons encreurs,
on peut peindre de jolis animaux. Un mémory sonore fabriqué à partir de petits
œufs-surprises en plastique jaune est un
moyen simple et créatif de divertir les enfants en stimulant leurs capacités. Faire
appel aux cinq sens: les participants s’entraînent aux jeux d’adresse, Liana et
Vanessa sortent des objets d’un sac et se
demandent à quelle classe d’âge ils
Jouer, c’est aussi apprendre
Après la théorie vient la pratique. Jouer,
c’est aussi apprendre, et les enfants utilisent leurs cinq sens pour partir à la dé-
Des fruits et des légumes bien présentés plaisent davantage aux enfants.
Les baby-sitters l’apprennent aussi au cours.
READY #2/2015
— 15 —
APROPOS
Quel est le goût du lait infantile? Les participants du cours se risquent à goûter les biberons.
peuvent convenir. Découvrir, expérimenter, explorer: tous retombent en enfance
avec plaisir.
Direction la cuisine!
Au début du cours, chaque participant a
reçu un classeur contenant des informations détaillées sur les différents thèmes
abordés. A chacun de le lire. La deuxième
partie est consacrée à l’alimentation. La
plupart connaissent déjà la pyramide alimentaire: ils énumèrent des aliments, et
les rangent dans les différents étages. Là
encore, Andrea Su privilégie l’apprentissage par la pratique: dans la cuisine, tout
le monde met la main à la pâte. Comment prépare-t-on un biberon? Nala, 48
ans, le sait déjà, car cette Tamoule a trois
enfants. Elle suit ce cours en complément
d’un autre consacré aux groupes de jeux.
Sourire aux lèvres, elle sculpte une fleur à
partir d’un radis et d’une tranche de
concombre: un petit en-cas rapide et ludique, que j’ai le droit de goûter. Les participants mélangent du muesli de flocons
d’avoine, du yaourt nature et des bananes. Miam! Alma, 13 ans, construit une
voiture en carottes que n’importe quel
enfant croquerait avec gourmandise. Elle
raconte qu’elle joue souvent en forêt
avec les enfants du voisinage, mais
qu’elle n’a pas encore vraiment commencé le baby-sitting. Une participante un
peu plus âgée qui va bientôt ouvrir un
groupe de jeu voit dans ce cours un module intéressant pour gagner en aisance
avec les jeunes enfants. Tout participant
peut en retirer quelque chose, quel que
soit son âge ou son sexe.
Dans la cuisine aussi, les participants
laissent libre cours à leur imagination.
Seuls les biberons, faits à partir de poudre
et d’eau, laissent certains des plus jeunes
sceptiques. Goûter le lait devient une véritable épreuve initiatique, mais les participants ne tardent pas à trinquer – santé!
L’après-midi a été créatif, intense et varié.
Bilan: on n’a jamais fini d’apprendre.
Mais parfois, ce n’est pas de livres qu’on a
besoin, mais de ses cinq sens… et d’une
bonne dose d’imagination. •
D E S CO U R S P O U R TO U T E S L E S
S I T U AT I O N S D E L A V I E
La Croix-Rouge suisse et ses organisations
membres proposent aussi de nombreux autres
cours et formations. Premiers secours, préparation à une année au pair, sauvetage aquatique, accompagnement de personnes
mourantes… Toutes les situations de la vie
sont abordées. Consulte notre offre de cours
sur
WWW.REDCROSS-EDU.CH
*A N N A
A E L LE -M Ê M E SUI V I LE COUR S D E B ABY- S IT T IN G
I L Y A N E UF AN S À AAR AU, E T N E D E M AN D ER A IT PA S
M I E UX QUE D E R E COM M E N CE R .
READY #2/2015
— 16 —
INSIDE CRS
CHRISTOPH MEIER
EXPERT EN PREMIERS SECOURS
Désormais, on peut suivre et valider en ligne la partie théor ique du
cours de premiers secours, la f ormation de l’Alliance suisse des
samaritains la plus pr isée. Ready a rencontré l’un des concepteurs de
la version Inter net.
P R O P O S R E C U E I L L I S PA R J U L I A Z U R F L U H
W W W. E - S A M A R I TA I N S . C H
Police, pompiers, ambulances... Enfant, déjà, j’étais fasciné par
les véhicules à gyrophare bleu et par ceux qui les conduisaient.
Pensez donc: rouler à toute allure et secourir des gens! C’était
tout ce dont je rêvais. A l’issue de ma scolarité, comme j’étais
trop jeune pour devenir élève infirmier, j’ai commencé un apprentissage de commerce à l’établissement cantonal d’assurance des bâtiments d’Argovie. Je travaillais au service de la
lutte contre les incendies, où je m’occupais de la documentation nécessaire à la formation des pompiers – là encore, des gyrophares bleus. Ma passion pour les équipements de sauvetage, les techniques d’extinction et le secourisme était encore
bien là, plus vive que jamais! Alors, dès que j’en ai eu l’âge, je
me suis inscrit dans une école de soins infirmiers.
Des soins intensifs au bush australien…
Après avoir obtenu mon diplôme d’infirmier DN II à l’hôpital
universitaire de Zurich, j’ai acquis de l’expérience en travaillant
dans plusieurs établissements et services. Puis j’ai réalisé un
autre rêve en me spécialisant dans les soins intensifs.
décidé de faire une pause et de nous envoler pour l’Australie.
Au terme d’un séjour linguistique, nous avons sillonné le pays
en camping-car. Durant cette période, nous avons eu le temps
de prendre du recul. J’ai pris goût à ce rythme de vie plus calme,
sans horaires irréguliers ni gardes de nuit. J’ai résolu de m’y tenir. Toutefois, je voulais effectuer un travail qui ait du sens et qui
soit en rapport avec la médecine et l’aide aux personnes. L’ASS
s’est donc imposée comme une évidence!
… puis à l’Alliance des samaritains
Depuis deux ans, je travaille à l’ASS, où je crée les contenus des
cours à la population. Le site d’apprentissage en ligne, où l’on
peut suivre les cours de secourisme, de révision des acquis et de
réanimation, a été modernisé l’an passé et offre une plus
grande interactivité (cf. encadré).
Dans l’exercice de mon métier, il m’est arrivé de ranimer des patients. Passionné par le sujet, je suis devenu par la suite formateur hospitalier en réanimation. A ce moment-là, je me suis dit
que tout un chacun se devait de connaître ces techniques qui
permettent de sauver des vies.
C’est une véritable innovation. Mon vœu est que grâce à ces
formations, l’ASS touche et sensibilise un nombre croissant de
personnes. Tout le monde devrait connaître les gestes qui
sauvent et surtout avoir le courage d’intervenir en cas d’urgence. Ne rien faire, c’est déjà s’avouer vaincu! Pour s’aider et se
préparer, on peut aussi consulter l’application Premiers secours
de la CRS, que nous avons mise au point avec la Croix-Rouge
américaine. Je recommande à chacun de l’installer sur son téléphone. Elle est vraiment utile.
Mais avant de rejoindre l’Alliance des samaritains (ASS), il m’a
«fallu» partir à l’autre bout du monde. Après dix années stressantes en milieu hospitalier, ma compagne et moi-même avons
Quand je ne suis pas dans mon bureau en train d’élaborer des
concepts de formation, je m’intéresse au travail de nos sections
dans le domaine des cours à la population. Elles déploient des
READY #2/2015
— 17 —
INSIDE CRS
Après un voyage en Australie, Christoph Meier a pu débuter son job de rêve en 2013 en travaillant dans l’équipe des cours à la population de l’Alliance suisse des
samaritains.
moyens incroyables pour mettre en scène les exercices: véhicules accidentés, fumigènes, ambulances, sirènes et gyrophares... S’entraîner dans des conditions proches du réel, tel est
le credo des sections de samaritains. Je suis fier de ce sens du
professionnalisme.
Il y a peu, j’ai suivi le cours de premiers secours portant sur les
enfants en bas âge. Ce que j’y ai appris ne m’a pas encore servi,
heureusement car je suis jeune papa. Voilà aussi une chose que
j’apprécie beaucoup à l’ASS: je peux concilier travail, famille et
plaisir. Bref, j’ai trouvé l’emploi de mes rêves! •
P O R T E R S E CO U R S , C E L A S ’A P P R E N D
Au travail, avec des enfants ou pendant une
séance de sport: apprends à réagir aux
situations d’urgence avec les formations de
l’ASS.
S’agissant du cours de premiers secours,
obligatoire pour l’obtention du permis de
conduire, tu peux désormais suivre le volet
théorique directement sur Internet. L’apprentissage présentiel se réduit donc à une
journée. Pour en savoir plus, connecte-toi sur
WWW.E-SAMARITAINS.CH.
Retrouve toute la gamme des cours
de l’ASS sur le portail de formation de la CRS
WWW.REDCROSS-EDU.CH.
READY #2/2015
— 18 —
APROPOS
LA GUERRE EN
IMMERSION
OU LA FRONTIÈRE TÉNUE ENTRE INFAMIE ET HUMANITÉ
Le jeu de rôle Raid Cross transporte les participants au milieu d’un conflit
qui met aux pr ises deux pays fictifs: le Haddar et le Deldar. En tant que soldats,
prisonniers de guerre ou acteurs humanitaires, ils doivent accomplir diverses
missions pratiques qui les amènent à s’interroger sur leur propre comportement.
Visite à l’école inter nationale de Bâle.
PA R S T E FA N I E B E R T S C H I *
W W W. R E D C R O S S . C H / E CO L E
Le temps d’un après-midi, l’école internationale de Bâle se transforme en une zone
de conflit fictive. Les animateurs de la
Croix-Rouge suisse (CRS) expliquent aux
24 élèves de la classe qu’ils sont désormais enrôlés au sein de l’armée du Haddar, puis les envoient au premier poste.
Les jeunes participants, âgés de 15 ans, ne
se doutent absolument pas que d’autres
bénévoles de la CRS déguisés en soldats
du pays voisin, le Deldar, se cachent juste
derrière eux. Lorsque l’assaut est donné,
les adolescents, pris par surprise, sont
capturés par les forces deldariennes. Ils se
font alors une idée du trouble déclenché
par le traitement dégradant parfois réservé aux prisonniers de guerre. Courir en
cercle, faire des pompes, chanter devant
le reste de la classe. Si au début, on entend encore quelques ricanements çà et
là, la crainte d’être désigné volontaire ne
tarde pas à se lire sur les visages.
Interrogés par l’animateur CRS lors du bilan, les élèves relèvent le côté arbitraire,
humiliant et irrespectueux du traitement
qu’on leur a fait subir. Ils se rendent
compte que même pendant la guerre, il
faut des règles pour protéger la dignité
humaine. C’est précisément la visée du
droit international humanitaire, qui prévoit notamment que les prisonniers de
guerre ne doivent pas être maltraités et
qu’ils ont le droit de pratiquer leur religion et d’écrire des lettres à leurs proches.
Quelques secondes pour prendre
une décision cruciale
Mais les élèves ne partagent pas toujours
le même avis, si bien que le débat fait
rage au poste suivant: «Suis-je véritablement obligée d’aider ce soldat ennemi
alors qu’il vient d’abattre ma sœur? Sincèrement, je ne sais pas ce que je ferais en
pareille situation!», réagit une participante en adressant un regard interrogateur à l’animateur de la CRS. Elle et ses camarades incarnent des soldats qui ont
pour instruction de porter secours à des
blessés issus de leurs propres rangs et de
l’armée adverse. Des décisions difficiles
doivent être prises en quelques minutes.
Qui aider en premier? Un compagnon légèrement blessé qui implore mon assistance? Ou un combattant ennemi grièvement blessé? Que me dicte mon instinct?
Et que prescrit le droit international humanitaire?
READY #2/2015
Au poste suivant, les adolescents se
mettent dans la peau de soldats d’artillerie. Pénétrant dans une pièce où sont disposées toute une série de photos d’objectifs militaires et civils, ils doivent atteindre un maximum de cibles militaires
au moyen de ballons de diverses tailles
qui font office de projectiles. Les premières questions ne tardent pas à surgir.
Cet enfant armé doit-il être abattu? Fautil tirer sur les tanks au risque de détruire
également une église à proximité? Progressivement, les élèves prennent
conscience des innombrables dilemmes
inhérents à la guerre; une réalité bien différente de celle présentée à la télévision
ou dans les jeux vidéos.
Au dernier poste, les participants doivent
traverser un parcours composé de
chaises, de tables et de mines fictives. En
tant qu’intervenants humanitaires, ils ont
pour tâche de transporter une boîte de
médicaments jusqu’au poste-frontière situé de l’autre côté de la pièce, tout en
évitant le champ de mines. Une fois parvenus à leurs fins, ils croient être tirés
d’affaire, mais une autre déconvenue les
attend: sceptique, le garde-frontière re-
— 19 —
APROPOS
À L’ É CO L E D E L’ H U M A N I T É
Outre Raid Cross, la CRS propose de nombreuses offres destinées aux écoles. Les
Pas facile de distinguer des cibles militaires et des objets civils. C’est justement la tâche des étudiants.
élèves ont ainsi la possibilité de mettre en
œuvre leur propre projet social, de partir à la
découverte des origines de la Croix-Rouge ou
fuse de laisser passer l’aide humanitaire.
Qu’est-ce qui lui prouve que le symbole
de la Croix-Rouge apposé sur la boîte
n’est pas un leurre? Les arguments qu’on
lui oppose le laissent de marbre. Faut-il
entrer dans son jeu et lui verser le pot-devin qu’il réclame pour faciliter l’acheminement des médicaments vers leur lieu
de destination? Les adolescents se sont
sentis «sans défense» et ont éprouvé
«une angoisse permanente face à la fuite
du temps», expliquent-ils lors de la discussion finale. Il s’agit là de sentiments
bien connus du personnel humanitaire.
en se mettant à la place de quelqu’un
d’autre. Et qu’ils garderont à l’esprit que
pour respecter la dignité de son vis-à-vis,
il faut parfois faire abstraction de ses
propres sentiments. •
de prendre part à des débats enrichissants sur
le racisme ou le droit international humanitaire. Cours sur le comportement à adopter au
bord de l’eau conçus pour les maîtres d’école
maternelle, formation d’écoliers samaritains,
ateliers de gestion des conflits destinés aux
adolescents: l’offre de la CRS convient aux
classes de tous les degrés.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur
WWW.REDCROSS.CH/FR/FORMATION/ECOLES.
La CRS propose des visites scolaires encadrées
dans la mesure du possible par de jeunes
bénévoles qualifiés.
Retour à la vie «normale»
Naturellement, Raid Cross apporte également son lot de rires et de blagues, mais
le débat qui suit chaque séquence de jeu
donne toujours matière à réflexion. A la
fin de l’après-midi, les élèves sont fatigués et surtout ravis de quitter le conflit
entre le Haddar et le Deldar pour retrouver leur environnement scolaire familier.
Que leur restera-t-il de cette expérience?
Probablement de nombreuses questions
en suspens. Espérons qu’ils seront toujours prêts à s’interroger de façon critique sur leurs convictions personnelles
*S T E FA N I E
D U R A N T L E R A I D C R O S S , S T E FA N I E A E N D O S S É L E R Ô L E
D ’ U N E AT TA Q U A N T E E T S ’ E S T E N S U I T E D E M A N D É
JUSQU’OÙ ELLE AURAIT PU ALLER DANS LA RÉALITÉ.
READY #2/2015
— 20 —
APROPOS
«RECULEZ-VOUS,
LAISSEZ-MOI LE SAUVER!»
Avec le projet Ecoliers samar itains, les élèves
acquièrent très jeunes déjà l’essentiel des
premiers secours.
PA R S O N J A W E N G E R *
W W W. S A M A R I TA I N S . C H / E CO L I E R S - S A M A R I TA I N S .
A la récréation, un petit accident est vite
arrivé, et l’on peut facilement se fouler
un poignet ou une cheville à la gym.
Quant aux courses d’école, joutes sportives et autres camps scolaires, il y a toujours quelqu’un qui attrape un coup de
soleil, se fait piquer par un insecte ou subit quelque désagrément qu’il faut soigner sur-le-champ.
seulement ils peuvent apporter une aide
concrète, mais ils sont investis d’une responsabilité certaine dans l’exercice de
leur tâche.» Les enfants et adolescents
qui veulent participer viennent s’annoncer et c’est la direction scolaire ou le
conseil de classe qui les désigne. Idéale-
ment, on nomme deux écoliers samaritains par classe, de préférence un garçon
et une fille.
Pour exercer leur fonction, les candidats
choisis apprennent les premiers secours
dans une section locale de samaritains,
C’est justement pour intervenir dans ces
situations que sont formés des écolières
et écoliers samaritains. Avec son projet,
l’Alliance suisse des samaritains (ASS) se
rend dans les écoles pour apprendre à
des filles et des garçons, en général dès le
secondaire I, à prodiguer les premiers secours. Depuis le début du projet, six établissements y ont déjà participé dans les
cantons de Berne, de Thurgovie, du Valais, du Tessin, des Grisons et de Zurich, et
forment désormais des écoliers samaritains. D’autres écoles ont également manifesté leur intérêt.
Prêts à intervenir
Les enfants sont très motivés pour devenir écoliers samaritains, dit Chantal Studer, la responsable du projet à l’ASS. «Non
Björn Kuratli enseigne les premiers secours aux futurs écoliers
samaritains de Schönenberg (ZH).
READY #2/2015
— 21 —
APROPOS
puis suivent régulièrement des cours de
répétition. Ils s’engagent aussi, jusqu’à la
fin de leur scolarité, à prodiguer si nécessaire les premiers secours dans leur classe
ou leur école et à soutenir le service médico-sanitaire lors d’excursions ou de
fêtes scolaires et sportives. De plus, les
compétences que les écoliers samaritains
acquièrent ainsi peuvent également leur
servir dans leur vie privée. Il est en particulier important pour les jeunes espoirs
sportifs de savoir exactement que faire
en cas d’entorse par exemple. «Nous
jouons tous au foot et c’est typiquement
le genre de blessure que l’on se fait parfois», confirment trois jeunes qui sont venus s’informer sur le projet Ecoliers samaritains à Landquart (GR). «A présent, nous
savons comment appliquer du froid
d’abord, puis faire le bandage nousmêmes.»
Avec beaucoup de concentration, une élève de première année soigne un élève plus âgé.
Energie et enthousiasme
L’enthousiasme des enfants se voit déjà
lors de la formation. «Ils veulent aider et
sont fiers quand ils peuvent montrer et
mettre en pratique leurs connaissances»,
dit Björn Kuratli. Président et moniteur de
la section de Schönenberg-Hütten (ZH), il
a déjà formé de nombreux écoliers samaritains. L’importance de canaliser l’énergie débordante des enfants tout en cap-
tivant ces derniers par des exercices pratiques est évidente quand on voit Björn
Kuratli enseigner aux futurs écoliers samaritains les mesures immédiates pour
sauver la vie.
A côté du terrain de sport de l’école, un
groupe de filles et de garçons d’une dou-
C’est sans hésitation que les écoliers empoignent le problème et pratiquent la
respiration artificielle.
READY #2/2015
zaine d’années se pressent à genoux autour d’un mannequin déguisé en élève.
Sans hésiter, ils se mettent au travail et se
donnent mutuellement des conseils, puis
ils s’affairent ensemble pour dégager le
torse du mannequin. Une fille s’écrie soudain: «Reculez-vous, laissez-moi le sauver! Je commence avec les insufflations»,
tandis qu’un solide gaillard entreprend
les compressions thoraciques. S’ils ri­
canent par moments, les jeunes jouent le
jeu et prennent la mise en scène très au
sérieux. •
— 22 —
TRUC
QUELQUES PISTES
POUR APPRENDRE
EFFICACEMENT
Bosser, bûcher, potasser: le processus d’apprentissage est
labor ieux! Rien d’étonnant à ce que nombre de personnes
essaient de se simplifier la tâche. ready for red cross passe
en revue plusieurs astuces utiles.
PA R G A L À PA N K R ATO VA
Il existe différents types d’apprenants. Ainsi, il y a ceux qui
peuvent mémoriser un contenu en le lisant, ceux qui doivent
tout écrire et ceux qui peuvent tout retenir visuellement. Nous
enregistrons approximativement 20% seulement de ce que
nous entendons, 35% de ce que nous voyons, mais 50% de ce
que nous voyons et entendons. Au-delà des différences entre
individus, l’apprentissage passe par la répétition et la stimulation des sens. Voici quelques pistes:
Confection de fiches Une technique classique consiste à
écrire un terme sur le recto et sa définition sur le verso d’une
fiche. Les contenus d’apprentissage sont ainsi ramenés aux
notions-clés. La méthode se prête à la répétition et au contrôle
des connaissances acquises, mais nécessite un investissement
en temps important et, selon le thème, beaucoup de fiches.
Carte heuristique (mind mapping) La carte heuristique est
particulièrement utile pour ancrer dans la mémoire un grand
nombre d’informations inhérentes à un domaine structuré en
sous-ensembles. De l’idée ou de la notion centrale partent
différentes branches porteuses d’idées ou de notions secondaires. Ces dernières peuvent elles-mêmes se ramifier. Le site
www.mapmyself.com regorge d’exemples.
Moyens mnémotechniques Tu as une imagination débordante? Utilise-la! Associe mentalement les contenus à des
images qui te permettent de t’approprier les faits et messages
à apprendre. Mis en images, le savoir est plus facilement
mobilisable.
Un environnement propice à l’étude Le lieu où l’on étudie
est aussi décisif. Bon éclairage, calme et confort minimal sont
autant de conditions requises. Mais pour réviser, la rive d’un lac
ou un parc peuvent faire l’affaire.
Former un groupe de travail Certes, on progresse souvent
plus vite en apprenant seul. Mais l’apprentissage au sein d’un
groupe est plus gratifiant. La possibilité de commenter les
contenus, de poser des questions et d’échanger permet de
mieux assimiler la matière.
Faire des pauses Engranger des connaissances de façon
ininterrompue est contreproductif. Pour être efficace, l’apprentissage doit être ponctué de pauses régulières. Mieux: après
l’étude, accorde-toi une petite sieste. Le repos permet au
cerveau de transférer les connaissances fraîchement acquises
de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme.
READY #2/2015
— 23 —
NEWS
C A M P J E U N E S S E D E P E N T E CÔT E
NOUVEAUX DÉFIS POUR LES APRÈS-MIDIS
Cette année encore, le camp de la jeunesse samaritaine Help a eu lieu pendant
DE JEU AU CENTRE POUR REQUÉRANTS
le week-end de Pentecôte. Du samedi 23 mai au lundi 25 mai, les jeunes
Depuis l’été 2009, la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) de
samaritains se sont lancés sur les traces de M. X à Kriens (LU). Au programme:
Saint-Gall organise au centre pour requérants d’asile
jeux, premiers secours et beaucoup de bonne humeur. Les photos sont
d’Oberbüren des après-midis de jeu qui s’adressent avant
disponibles sur WWW.FACEBOOK.COM/HELP.SAMARITERJUGEND et sur
tout aux familles. Signe d’une transformation radicale de
WWW.SAMARITAINS.CH → JEUNESSE.
la situation migratoire, de plus en plus de mineurs non
accompagnés arrivent en Suisse, ce qui pousse le centre
d’Oberbüren et les bénévoles de la CRJ à s’adapter.
L’accompagnement de jeunes adultes constitue pour ces
derniers un nouveau défi qu’ils relèvent avec plaisir. Ils
ont ainsi remanié leur programme pour répondre aux
besoins de ce public cible, se focalisant désormais davantage sur le sport.
C R J LU C E R N E : N O U V E A U P R O J E T D E M E N TO R AT
La CRJ de Lucerne a lancé un nouveau projet d’intégration dans le cadre
duquel de jeunes bénévoles viennent en aide à des personnes allophones
issues de la migration qui participent aux programmes de formation de la
CRS. Tous les premiers samedis du mois, une rencontre leur donne l’occa-
C H A M P I O N N AT S U I S S E J E U N E S S E D E N ATAT I O N
D E S A U V E TA G E
sion de se familiariser avec la langue et la culture de leur nouveau pays;
Au mois de juin, le Mooshüslibad d’Emmen (LU) vivra au
chacune est consacrée à un thème spécifique, par exemple les traditions
rythme de la natation de sauvetage. La section Emmen de
suisses ou le multiculturalisme. Outre ces réunions en groupe, les mi-
la Société Suisse de Sauvetage (SSS) accueillera en effet le
grants ont aussi la possibilité de former des tandems avec des bénévoles
Championnat suisse Jeunesse. Quelque 800 jeunes âgés
de la CRJ. L’accent est alors mis sur les besoins individuels des partici-
de 11 à 16 ans et venant de tout le pays s’affronteront
pants: langue, recherche d’emploi, etc. Tous sont emballés par ce projet,
dans six disciplines. Le Championnat suisse Jeunesse de la
qui remporte un franc succès.
SSS se tient tous les deux ans. Rencontres, échanges et
autres activités figurent aussi au programme.
WWW.SLRG.CH/JSM2015
P R I N C I P E S F O N D A M E N TA U X : L E D É F I CO N T I N U E !
Si vous parvenez à nous envoyer, d’ici au 8 octobre 2015, 50 photos où
vous reconstituez les illustrations des Principes fondamentaux de la
Croix-Rouge, Carine, Wim et Julia du Centre de compétences Jeunesse de
N O S H É R O S S O N T D E R E TO U R !
la CRS se soumettront à un gage et se maquilleront en blessés plus vrais
Et notre test de personnalité «Redcross heroes» a fait peau
que nature.
neuve. Découvre le héros qui est en toi.
Informations complémentaires et premières photos:
WWW.REDCROSSHEROES.CH
WWW.REDCROSS.CH/DEFI
READY #2/2015
— 24 —
APROPOS
GAGNER EN AUTONOMIE
SUR LE MODE LUDIQUE
L’ergothérapie aide et accompagne les personnes de tout âge
souffrant de restr ictions dans leur capacité d’agir. Elle vise à
remédier à ces limitations et, ainsi, à développer ou préserver un
maximum d’autonomie au quotidien. Pour découvr ir comment se
passe concrètement une séance d’ergothérapie, poussons la porte...
PA R J U L I A E B N E R *
W W W. R E D C R O S S . C H / E R G OT H E R A P I E
En quoi une balançoire ou des fusées
multicolores dessinées sur une feuille de
papier peuvent-elles améliorer l’autonomie? Beate Müller, ergothérapeute à la
Croix-Rouge suisse de Bâle-Campagne,
l’explique volontiers: «Lors des séances
d’ergothérapie avec des enfants, il est important d’éveiller le plaisir que procurent
de nouveaux défis, de motiver les petits
patients et de les amener par le jeu vers
les activités quotidiennes. C’est une façon non seulement de les amuser, mais
aussi de leur faire accomplir des progrès
durables.»
jourd’hui, Léon a trouvé sa place au jardin d’enfants et n’est plus exclu des jeux.
Il démarre sa séance d’ergothérapie à
plat ventre sur une balançoire. Cet exercice, qui pour le novice ressemble fort à
des pitreries, aide l’enfant à mieux ressentir son corps et lui permet de faire
jouer ses muscles. Cela lui procure du
plaisir tout en l’aidant à activer sa tension
corporelle et à être plus concentré pour
l’activité suivante – car là, il s’agit pour lui
d’être parfaitement à son affaire. Tenir
correctement son crayon, être assis bien
droit à la table, puis tracer des traits verticaux qui symbolisent l’ascension des fusées multicolores, c’est un effort considérable pour Léon. Mais ce type d’exercice
l’aide à mieux manier le crayon lorsqu’il
dessine et à focaliser son attention. L’objectif visé est qu’il possède tous les acquis
nécessaires pour démarrer l’école pri-
L’exercice fait le maître
Ce proverbe prend tout son sens pendant
les séances d’ergothérapie de Léon*. Sitôt la porte franchie, la curiosité et la joie
sont au rendez-vous. Léon a six ans et cela fait déjà un an et demi que Beate Müller le suit régulièrement. On a diagnostiqué chez lui à l’époque un retard de développement tant moteur que cognitif.
En d’autres termes, sa tension corporelle,
sa motricité fine et sa capacité de concentration étaient celles d’un enfant de trois
ans. Mais une aide adaptée lui a permis
de progresser dans ces domaines. Au-
Léon a un léger retard de développement. Grâce à
l’ergothérapie, il peut exercer les gestes du quotidien.
READY #2/2015
— 25 —
APROPOS
L’ E R G OT H É R A P I E ,
Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T ?
L’étymologie est à elle seule très parlante,
puisque le mot «ergothérapie» vient du grec
ancien «érgon» (activité, travail) et «theLes associations cantonales de la Croix-Rouge suisse disposent de 21 centres d’ergothérapie.
rapeia» (traitement, soin). En effet, l’ergothérapie cible la capacité d’agir de la personne.
Elle aide et accompagne les patients de tout
maire à la rentrée prochaine. Et de fait,
chaque étape franchie dans son apprentissage l’encourage à aller plus loin.
sable dans ce métier. Il faut aussi savoir
percevoir les besoins de chacun et faire
preuve d’empathie.
Beate Müller n’hésite pas à le confirmer:
«Au début, Léon était incapable de rester
assis cinq minutes de suite à une table,
mais grâce à des exercices réguliers ici et
chez lui avec ses parents, il a fait de
grands progrès.» Elle souligne le rôle décisif des parents: «En tant qu’ergothérapeutes, nous aidons au développement
de la capacité d’agir. Une amélioration
durable repose toutefois sur la répétition
et ce sont les parents, à la maison, qui
sont les mieux placés pour y veiller.»
Les traitements d’ergothérapie sont aussi
différents l’un de l’autre que les personnes elles-mêmes: une séance peut
être consacrée à faire de la balançoire, à
jouer ou écrire avec concentration,
comme dans le cas de Léon, et la suivante
à assimiler le processus de préparation
d’un gâteau, comme dans le cas d’une
patiente victime d’une attaque cérébrale.
L’enjeu, ce sont toujours les besoins et les
objectifs concrets du patient.
Chaque jour de nouvelles
expériences
La consultation d’ergothérapie de la
Croix-Rouge suisse de Bâle-Campagne
n’accueille pas seulement des enfants,
mais aussi des adultes. C’est d’ailleurs
une des raisons qui ont poussé Beate
Müller à choisir ce métier. «Rencontrer
chaque jour des personnes de tout âge,
qui ont les besoins les plus divers, rend
mon travail vraiment passionnant. Peu
importe qui est en face de moi, j’ai toujours quelque chose à apporter – et à retirer moi-même de ces rencontres.» Au
centre de la démarche, il y a toujours le
patient et son histoire, de sorte qu’un intérêt sincère pour les autres est indispen-
âge en vue de développer leurs capacités
motrices et leurs compétences opérationnelles dans l’environnement quotidien, à les
restaurer après une maladie ou un accident
ou à les préserver. Elle leur permet ainsi de
participer aux activités de la vie quotidienne
et à la société avec un maximum d’autonomie.
Dans les années 1950, alors que les premières
formations en ergothérapie se développaient
en Suisse, la CRS a identifié le besoin d’une
prise en charge ambulatoire en matière
d’ergothérapie et milité activement pour
l’élaboration d’une offre correspondante. Les
années 1960 ont vu se constituer les premiers
centres thérapeutiques de la CRS. Aujourd’hui,
Interrogée sur les difficultés du métier
d’ergothérapeute, Beate Müller répond
de façon aussi concise que positive: «Bien
sûr, il faut souvent investir beaucoup
d’énergie pour pouvoir accorder toute
son attention à l’enfant ou à l’adulte
dont on s’occupe. Mais savoir que je
l’aide à gagner en autonomie et à
conquérir sa liberté durablement, cela
donne réellement du sens à mon travail
d’ergothérapeute.» •
la CRS exploite au total 21 centres d’ergothérapie dans douze associations cantonales de
la Croix-Rouge.
*Prénom d’emprunt
*J U L I A
J U L I A E N E S T CO N VA I N C U E , G R Â C E À L’ E R G OT H É R A P I E ,
O N P E U T D É V E LO P P E R S O N A U TO N O M I E TO U T E N
S ’A M U S A N T.
READY #2/2015
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DÉLÉGUÉS JEUNESSE
PLACE À L’ACTION!
Le 28 mars a eu lieu à Ber ne le troisième Young Leaders Forum.
Des groupes ont présenté leur travail, et le f orum a approuvé
ses Terms of Ref erences. Mot d’ordre: ready for action!
PA R N A D I N E B O S S H A R D & V I R G I N I E M O R O *
W W W. R E D C R O S S . C H / L E A D E R S F R
Les attentes étaient élevées. Tous étaient
impatients de découvrir ce que les
groupes de travail formés le 14 septembre, lors du dernier Young Leaders
Forum (voir ready 1/2015), avaient préparé. Toi aussi, n’est-ce pas?
Terms of References
Le Young Leaders Forum a précisé ses objectifs et ses moyens d’action: il veut favoriser la participation des jeunes au sein de
la Croix-Rouge suisse (CRS) et s’engager
pour défendre leurs intérêts. Les Terms of
References règlent en outre l’organisation du forum, définissant notamment
les modalités de prise de décision et le
cercle des participants. Les propositions
du groupe de travail ont été légèrement
revues, et, pour son premier scrutin, le forum a approuvé les Terms of References à
l’unanimité.
le forum, elle sera présentée fin juin à
l’Assemblée de la Croix-Rouge, histoire
de faire connaître nos propositions. Mais
comment? A travers une intervention de
Danielle Breitenbücher, représentante de
la jeunesse au Conseil de la Croix-Rouge,
et la projection d’un court-métrage
émouvant. Ce dernier dresse le portrait
de jeunes engagés à la CRS et leur donne
la parole. Leur message? «Nous avons la
volonté, les qualifications et la motivation requises pour assumer des tâches
d’ordre stratégique.» Le groupe de travail
doit encore apporter la dernière touche à
son œuvre.
Action Jeunesse pour
les 150 ans de la CRS
La CRS fêtera ses 150 ans en 2016, et la
jeunesse compte bien évidemment s’associer à l’événement. Après de longs débats, le slogan «#150 ans – tu les fais pas»
a été choisi. Et concernant l’action, la discussion a porté sur une mystérieuse va-
Prise de position et film
concernant la promotion de la
participation de la jeunesse
Comment encourager la participation de
la jeunesse? Sur la base des idées rassemblées, une prise de position a été rédigée.
Egalement approuvée à l’unanimité par
Le Young Leaders Forum le prouve: le jeune s’intéresse aussi au travail
stratégique!
READY #2/2015
— 27 —
DÉLÉGUÉS JEUNESSE
Les membres du Young Leaders Forum réfléchissent aux implications de la Stratégie 2020 de la CRS sur les organisations de jeunesse.
lise, Facebook, une présence en ligne et
la durée de l’opération. Tu en sauras
bientôt plus, mais tu peux être sûr-e
qu’on va s’amuser!
La Stratégie 2020
de la CRS et sa mise en œuvre
Lors d’un atelier passionnant, Rolf Imhof,
responsable Jeunesse des sections de samaritains bernoises, a expliqué comment
ces dernières comptaient appliquer à la
jeunesse la Stratégie 2020 de l’Alliance
suisse des samaritains. En groupes, les
participants ont réfléchi à ce que signifiait la Stratégie 2020 de la CRS pour leurs
organisations de jeunesse et à la façon
d’aborder ce virage. Ils ont ensuite échangé leurs exemples de bonnes pratiques et
expériences en plenum.
sein de la CRS. Le Young Leaders Forum
est une plateforme encourageant
l’échange d’expériences et de connaissances et renforçant les compétences des
jeunes leaders par des ateliers et des discussions avec d’autres jeunes des organisations de la CRS. Nous identifions les
spécificités des différents cantons et organisations et en dégageons des idées et
perspectives nouvelles pour nos activités.
Nous nous réjouissons d’ores et déjà du
prochain forum! •
K É Z A KO ?
Le Young Leaders Forum sert de plateforme
d’échange pour les jeunes bénévoles qui
s’engagent sur le plan stratégique au sein des
organisations de jeunesse de la CRS ou qui
s’intéressent aux questions de cet ordre. Il se
tient en principe deux fois par an à Berne. Tu
as envie de participer à la prochaine édition?
Inscris-toi à l’adresse [email protected]. Tu
trouveras plus d’informations à ce sujet dans
les ready 2/2014 et 1/2015.
Prochain rendez-vous
à l’automne 2015
Maintenant que le forum est sur les rails
et que son cadre a été défini dans ses
grandes lignes, place à l’action! Cet automne, nous espérons accueillir de nouveaux jeunes motivés et les convaincre
par des interventions passionnantes de
l’importance du travail stratégique au
LE YOUNG LEADERS FORUM,
*V I R G I N I E & N A D I N E
SONT DÉLÉGUÉES JEUNESSE DE LA CRS DEPUIS
MI-2014.
READY #2/2015
— 28 —
M Y S TO R Y
PATRICK EGLI
ASSISTANT EN SOINS ET SANTÉ COMMUNAUTAIRE, 20 ANS
A 12 ans, je suis arrivé avec ma famille à
Oberbüren (SG). Pour faire de nouvelles
connaissances, j’ai décidé de m’inscrire
dans une association. Or il fallait aussi
que j’y trouve du sens et du plaisir. Je suis
alors tombé sur la jeunesse samaritaine
Help où j’ai appris les techniques de premiers secours en m’amusant. J’y suis resté longtemps, j’ai même suivi la formation de moniteur Help! Un de mes plus
beaux souvenirs? La manifestation organisée par la Fondation Suisse de Cardiologie. Nous, les bénévoles, avons montré
les techniques de réanimation cardio-pulmonaire à des écoliers et expliqué
Help au conseiller fédéral Didier Burkhalter, qui était aussi présent ce jour-là.
La section d’Oberbüren Pour acquérir
plus de compétences techniques et pour
les transmettre à la Jeunesse Help, j’ai adhéré à la section des samaritains
d’Oberbüren. J’aimais bien tenir les
postes sanitaires aux manifestations
sportives ou de plein air pour utiliser mes
connaissances et me former au contact
des secouristes et des médecins. Intéressé par la santé publique, j’ai décidé de
commencer mon apprentissage d’assistant en soins et santé communautaire
dans un EMS.
La Croix-Rouge Jeunesse du canton
de Saint-Gall Si chez les Helps j’étais
parmi les plus vieux, j’étais le benjamin
collègue à un camp international de la
Croix-Rouge en Autriche. Ce fut une expérience inoubliable et j’encourage tout
le monde à saisir cette chance. J’y ai rencontré des bénévoles Croix-Rouge du
monde entier et, après quatre ans, je me
réjouis de pouvoir en revoir enfin certains
cette année.
Patrick (à gauche) était actif au sein de la Croix-Rouge
australienne.
des samaritains. J’ai donc cherché encore
un autre engagement, mais avec des
gens de mon âge, et suis tombé sur la
Croix-Rouge Jeunesse de Saint-Gall. Dès
la première assemblée, j’ai été chaleureusement accueilli et je me suis tout de suite
senti à l’aise. Lorsque nous avons cherché
un nouveau projet à réaliser, il m’est venu
à l’esprit que, dans l’EMS où je travaillais,
beaucoup de résidents se sentaient seuls.
Ils recevaient rarement la visite de
proches, qui de toute façon ne venaient
que le week-end. Mon idée était tombée
en terrain fertile et nous avons mis sur
pied notre projet intergénérationnel. Depuis, nous nous rendons une fois par mois
à l’EMS où nous organisons des après-midis jeux ou lotos, ou des fêtes d’Halloween avec sculpture de courges à la clé.
Puis, en 2011, j’ai pu participer avec une
READY #2/2015
Australian Red Cross Après mon apprentissage, je me suis offert un séjour
linguistique de trois mois en Australie.
Comme je voulais aussi m’engager bénévolement dans l’hémisphère sud, j’ai
contacté la Croix-Rouge australienne –
qui fut ravie et voulut tout savoir sur la
CRS. Avec d’autres bénévoles, nous avons
organisé diverses manifestations comme
des tournois de football, des massages
manuels ou des cours d’informatique
dans le Cairns Wellbeing Centre.
Aujourd’hui, cela fait huit années que je
fais partie de la Croix-Rouge suisse et je
n’en regrette pas une seule. La CRS m’a
permis d’évoluer, de faire beaucoup d’expériences passionnantes et de rencontrer
de nombreux amis. •
— 29 —
PREMIERS SECOURS – PETITS CONSEILS
LES DANGERS DE LA MER
Les vacances d’été sont imminentes, et les joies de la baignade
n’attendent que toi. Mais méfie-toi des animaux venimeux qui
peuplent les mers! Ready for red cross t’explique comment réagir en
cas de contact fâcheux avec ces dangereux habitants.
Oursins: aïe, ça pique!
Bien que généralement dépourvus de venin, les piquants des
oursins causent de vives douleurs. Attention, certaines espèces
des mers tropicales sont venimeuses: en cas de piqûre, consulte
aussitôt un médecin!
• Extrais les plus gros piquants avec une pince à épiler ou un
sparadrap que tu laisses dessus pendant 24 heures ou une
nuit avant de l’arracher d’un coup sec.
• Si tu préfères, utilise de la cire ou ramollis d’abord la plaie
environ 24 heures avec de l’huile végétale, puis déloge les
piquants à la pince à épiler.
• Pense à désinfecter la plaie pour éviter une inflammation.
• En cas d’inflammation, de vertiges ou de difficultés à
respirer, appelle le 144 (ou le numéro d’urgence local) et
rends-toi immédiatement chez le médecin.
Méduses: aïe, ça brûle!
Les piqûres de la plupart des méduses provoquent une
sensation de brûlure, des démangeaisons ou des réactions
allergiques qui ne mettent pas la vie en danger. Il n’en reste
pas moins que le venin de la cuboméduse d’Australie peut tuer
en quelques minutes!
• Débarrasse-toi des tentacules avec un objet plat, p. ex. une
carte de crédit.
• Ne rince en aucun cas ta peau à l’eau douce: tu risques de
faire éclater encore plus de cellules urticantes. Nettoie plutôt
les piqûres à l’eau de mer, au vinaigre ou avec de la poudre à
lever dissoute dans de l’eau. Rince bien la plaie pendant
20–30 minutes.
• En cas de vertiges ou de nausées accompagnés de difficultés
respiratoires et de palpitations, consulte impérativement un
médecin. De même si les piqûres couvrent une grande partie
de tes bras, de tes jambes, de ton torse ou de ton visage.
• Si tu as des doutes, adresse-toi aux surveillants de la plage. Ils
ont habituellement de l’expérience avec les piqûres de
méduse et sauront te conseiller.
Conseils pour profiter au maximum de la baignade
Respecte les maximes de la baignade.
Pour en savoir plus:
WWW.SLRG.CH/MAXIMES-DE-LA-BAIGNADE
Baderegeln
Lorsque tu entres en contact avec les tentacules d’une méduse,
de minuscules «harpons» viennent se planter dans ta peau et y
libérer un liquide urticant.
6
6
Schweizerische Lebensrettungs-Gesellschaft SLRG
Société Suisse de Sauvetage SSS
Società Svizzera di Salvataggio SSS
Societad Svizra da Salvament SSS
Maximes de la baignade
Regole per il bagnante
Baderegeln
Maximes de la baignade
Regole per il bagnante
Kinder nur begleitet ans Wasser lassen –
kleine Kinder in Griffnähe beaufsichtigen!
Les enfants au bord de l’eau doivent toujours être accompagnés – les petits enfants
doivent être gardés à portée de main!
Non lasciare bambini incustoditi vicino
all’acqua – tenere i bambini piccoli sotto
controllo, a portata di mano!
Kinder nur begleitet ans Wasser lassen –
kleine Kinder in Griffnähe beaufsichtigen!
• Sors de l’eau calmement pour éviter d’être piquée à nouveau.
Les enfants au bord de l’eau doivent toujours être accompagnés – les petits enfants
doivent être gardés à portée de main!
Non lasciare bambini incustoditi vicino
all’acqua – tenere i bambini piccoli sotto
controllo, a portata di mano!
• Ne gratte pas la plaie pour ne pas libérer encore plus de
venin ni connaître d’autres désagréments avec les tentacules
restés accrochés.
READY #2/2015
Schweizerische Lebensrettungs-Gesellschaft SLRG
Société Suisse de Sauvetage SSS
Società Svizzera di Salvataggio SSS
Societad Svizra da Salvament SSS
Nie alkoholisiert oder unter Drogen ins
Wasser! Nie mit vollem oder ganz leerem
Magen schwimmen.
Ne jamais se baigner après avoir consommé de l’alcool ou des drogues. Ne jamais
nager l’estomac chargé ou en étant à jeun.
Non entrare mai in acqua dopo l’assunzione
di bevande alcoliche o altre droghe! Non
nuotare mai a stomaco pieno o completaNie alkoholisiert oder unter Drogen ins
mente vuoto.
Wasser! Nie mit vollem oder ganz leerem
Magen schwimmen.
Ne jamais se baigner après avoir consommé de l’alcool ou des drogues. Ne jamais
nager l’estomac chargé ou en étant à jeun.
Non entrare mai in acqua dopo l’assunzione
di bevande alcoliche o altre droghe! Non
nuotare mai a stomaco pieno o completamente vuoto.
Nie überhitzt ins Wasser springen! – Der
Körper braucht Anpassungszeit.
Ne jamais sauter dans l’eau après un bain
de soleil prolongé! Le corps a besoin d’un
temps d'adaptation.
Non tuffarti sudato in acqua: il tuo corpo
deve gradualmente abituarsi!
Nie überhitzt ins Wasser springen! – Der
Körper braucht Anpassungszeit.
Ne jamais sauter dans l’eau après un bain
de soleil prolongé! Le corps a besoin d’un
temps d'adaptation.
Non tuffarti sudato in acqua: il tuo corpo
deve gradualmente abituarsi!
Nicht in trübe oder unbekannte Gewässer
springen! – Unbekanntes kann Gefahren
bergen.
Luftmatratzen und Schwimmhilfen gehören
nicht ins tiefe Wasser! – Sie bieten keine
Sicherheit.
Lange Strecken nie alleine schwimmen! –
Auch der besttrainierte Körper kann eine
Schwäche erleiden.
Ne pas plonger ni sauter dans des eaux
troubles ou inconnues! – L’inconnu peut
cacher des dangers.
Les matelas pneumatiques ainsi que tout
matériel auxiliaire de natation ne doivent
pas être utilisés en eau profonde! – Ils
n'offrent aucune sécurité.
Ne jamais nager seul sur des longues
distances! – Même le corps le mieux
entraîné peut avoir une défaillance.
Non tuffarti in acque torbide o sconosciute:
le situazioni sconosciute presentano pericoli.
Nicht in trübe oder unbekannte Gewässer
springen! – Unbekanntes kann Gefahren
bergen.
SLRG Geschäftsstelle, 6210 Sursee · www.slrg.ch
Ne pas plonger ni sauter dans des eaux
troubles ou inconnues! – L’inconnu peut
cacher des dangers.
Non tuffarti in acque torbide o sconosciute:
le situazioni sconosciute presentano pericoli.
Materassini e oggetti gonfiabili ausiliari per
il nuoto non devono essere usati in acque
Luftmatratzen und Schwimmhilfen gehören
profonde: essi non danno alcuna sicurezza.
nicht ins tiefe Wasser! – Sie bieten keine
Sicherheit.
Les matelas pneumatiques ainsi que tout
matériel auxiliaire de natation ne doivent
pas être utilisés en eau profonde! – Ils
n'offrent aucune sécurité.
Materassini e oggetti gonfiabili ausiliari per
il nuoto non devono essere usati in acque
Non nuotare lunghe distanze da solo:
anche il corpo meglio allenato può subire
debolezze.
Lange Strecken nie alleine schwimmen! –
Auch der besttrainierte Körper kann eine
Schwäche erleiden.
© SLRG/SSS / 2014
Ne jamais nager seul sur des longues
distances! – Même le corps le mieux
entraîné peut avoir une défaillance.
Non nuotare lunghe distanze da solo:
anche il corpo meglio allenato può subire
debolezze.
— 30 —
I N T E R N AT I O N A L
«UN CAFÉ AU GOÛT DE
PAYS LOINTAIN…»
Un café qui vous transporte instantanément aux Etats-Unis, en Arménie
ou aux Philippines – ça n’existe que dans les contes de fées?
Non: grâce à un nouveau projet de la Fédération inter nationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR),
c’est désormais possible. Et pas besoin de baguette magique!
PA R J U L I A E B N E R *
W W W. I F R C . O R G / L E A R N I N G - P L AT F O R M
Universalité, humanité et unité ne sont
que trois des sept Principes fondamentaux de la Croix-Rouge, mais ils sont plus
importants que jamais. Chaque fois que
je survole les gros titres des journaux, ils
me rappellent l’urgence de défendre ces
valeurs. La volonté de vaincre les frontières et les préjugés a aussi été l’impulsion initiale de Randomized Coffee Trials,
de la FICR. En effet, ce projet consiste à
donner à des gens de pays, de cultures et
de milieux sociaux différents la possibilité
de faire connaissance de manière informelle autour d’un café, par Skype.
côté curieux de la situation nous saute
aux yeux, car quand nous essayons de
choisir une date pour nous parler, et surtout une heure, nous prenons conscience
de la distance entre nous. Les neuf heures
de décalage horaire nous rappellent que
nous vivons aux antipodes l’une de
l’autre.
Et voilà qu’arrive le dimanche matin fixé
pour notre rencontre. Un peu nerveuse,
assise à la table de la cuisine, ma tasse de
café à côté de moi, je clique sur la touche
d’appel. Au bout d’une ou deux sonneries, un sympathique «hello» me parvient.
C’est parti! Pendant les premières minutes, ni elle ni moi ne savons trop quoi
raconter, ou quelles questions poser.
Mais il suffit de le constater pour que
nous éclations de rire: ça y est, la glace est
brisée. Joy a 24 ans, et vit dans le sud des
Philippines, sur l’île de Mindanao. Nous
nous trouvons des points communs,
comme l’intérêt pour les autres cultures,
ou la joie de pouvoir être utiles à la CroixRouge. Mais c’est quand je demande à
«Expérience passe science», telle est ma
devise. Je me suis donc inscrite, espérant
faire entrer un petit souffle de culture
étrangère dans mon salon.
Aller-retour aux Philippines
en une heure
Bientôt, je reçois le nom et les coordonnées de mon premier «blind date». Joy,
des Philippines, est l’heureuse élue du
système qui l’a choisie au hasard pour
être ma première interlocutrice.
Dès notre prise de contact par courriel, le
Le projet Randomized Coffee Trials de la Fédération Internationale de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge vise à réunir des bénévoles du monde entier.
READY #2/2015
— 31 —
I N T E R N AT I O N A L
Julia a pu échanger avec Joy de la Croix-Rouge des Philippines.
Joy comment elle s’est intéressée à cette
organisation que je réalise subitement à
quel point nous pouvons nous estimer
heureux de notre situation en Suisse.
Comment es-tu entrée
à la Croix-Rouge?
m’ont profondément impressionnée. Et
j’ai ressenti une immense gratitude, non
seulement de vivre dans un pays paisible
comme la Suisse, mais aussi d’avoir pu
rencontrer une personne si formidable,
tout simplement, autour d’un café. •
Dans la région de Mindanao, une partie
de la population musulmane lutte depuis
des décennies pour son indépendance.
En septembre 2013, des troubles ont
éclaté dans la ville natale de Joy. On se serait cru en guerre. Joy et sa famille ne
pouvaient plus sortir de leur maison à
cause des tirs et des bombes qu’on entendait toute la journée dans les environs. Mais Joy ne voulait pas rester chez
elle sans rien faire, et a décidé d’aider bénévolement la Croix-Rouge. Infirmière diplômée, elle a pu apporter aux blessés
l’aide urgente dont ils avaient besoin et
prendre soin d’eux.
F O R M AT I O N I N T E R N AT I O N A L
Si toi aussi, tu veux participer aux Coffee
Trials, envoie ton nom, ton pays, tes
coordonnées Skype et ta langue préférée à
[email protected]. Tu recevras
toutes les infos pour organiser une petite
rencontre autour d’un café.
La Fédération internationale des Sociétés de
la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a encore
autre chose à te proposer: sa plateforme de
formation. Tu y trouveras de nombreux cours
et matériels gratuits sur des thèmes très
J’ai été bouleversée d’entendre Joy me
raconter son histoire. Je n’arrivais pas à
croire que cette jeune femme, qui me ressemblait beaucoup par bien des aspects,
avait vécu des choses pareilles. Sa force et
le calme avec lequel elle les racontait
différents: les premiers secours, la gestion du
temps, la dynamique de groupe, des textes
*J U L I A
A P P R É C I E E N CO R E P L U S S O N C A F É Q U ’AVA N T E T S E
R É J O U I T D E L A P R O C H A I N E R E N CO N T R E Q U I L U I
D O N N E R A U N G O Û T D ’A I L L E U R S .
READY #2/2015
pour sites Internet, ou une introduction au
bénévolat.
WWW.IFRC.ORG/LEARNING-PLATFORM
FO R
FREE
ES-TU
READY
«
FOR RED CROSS»?
OUI ! Je recevrai donc trois fois par année le magazine de la
Jeunesse. Nombre d’exemplaires:
NON ! Je n’aimerais plus recevoir «Ready for Red Cross».
Rayez-moi s.v.p. de votre liste d’adresse.

J’ai déménagé. Envoyez-moi s.v.p. le «Ready for Red Cross»
dès maintenant à ma nouvelle adresse.
Nom:
Prénom:
Rue:
Bulletin à remplir, couper et envoyer à:
Croix-Rouge suisse, Centre de compétences Jeunesse
Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne
Ou alors commande un abonnement
auprès de [email protected]
NPA/Lieu: