Cote FNTP / Enchères
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Cote FNTP / Enchères
34 I La cote des mcrtériels g1. lb Cote FNTP / Enchères LA COTE FNTP EN CHIFFRES 1965 11T ajustement des grilles avec des tarifs de transaction afin d’obtenir des décotes des matériels en fonction de leur ége 15000 MATÉRIELS s fl fÏH htj ;;;: hAN 3 VARIABLES DE BASE • décote systématique dès la première année par rapport au prix neuf du CatalDljUe valeur résiduelle de la machine en lin de durée de vie • durée de vie technique de la machine N273 - s/RL2OI4 I 4 environ référencés fréquence de misa é jour pour les matériels u courants » ( 0 /ÇQ /)L/ 4 ‘L r, 4. . / » LE PRIX DES MATÉRIELS DE TRAVAUX PUBLICS, DÉTERMINÉ PAR LE CATALOGUE DES CONSTRUCTEURS, EST SOUMIS À VARIATION DÈS L’ACQUISITION ET L’UTILISATION DES MACHINES. LE MARCHÉ FRANÇAIS EST ASSUJETTI DEPUIS LES ANNÉES 1960 À LA COTE ÉTABLIE PAR LA DÉLÉGATION « MATÉRIEL » DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES TRAVAUX PUBLICS FNTP. OR, AVEC LES ÉVOLUTIONS DU MARCHÉ DEPUIS 2006, DE TRÈS IMPORTANTES DIFFÉRENCES DE PRIX, À LA HAUSSE COMME À LA BAISSE, SONT APPARUES ENTRE LES ESTIMATIONS « OFFICIELLES » DES PROFESSIONNELS UTILISATEURS D’UN CÔTÉ ET LE MARCHÉ DE L’OCCASION DE L’AUTRE. MÊME SI CES TENSIONS SE SONT APAISÉES, LA QUESTION RESTE POSÉE: OÙ EST LE VRAI PRIX DES MATÉRIELS? - Enquête réalisée par Hubert de Yrigoyen Renaud Buronfosse, délégué général du Cisma « Même si ensuite tout le monde s’accorde sur les critères de décote, c’est dès le départ que le jeu est biaisé. » N 273 — AVRIL 2014 35 enquê( ]JAVID CROCHU, RESPONSABLE BM OCCASION ‘est dans les années 1960 que les entreprises réunies au sein de la Fédération nationale des travaux publics FNTP ont souhaité établir un document de référence pour l’évaluation de leurs parcs matériels. « Les utilisateurs souhaitaient des grilles complètes qui reprendraient chaque type de machine, chaque marque, un numéro de série du premier engin de / ‘année, etc. », explique Catherine Jarosz, chargée de mission Matériels à la direction technique et de la recherche de la FNTP. « C’est 5 ans plus tard, en 1965, que la commission maté riel de la fédération a ajusté pour la première fi)is, ces différentes grilles avec (les tarifs de transaction afin d ‘obtenir (les décotes (le matériels en Jbnction de leur ôge. » La cote FNTP était née. « La principale motivation à l’époque, était (l’avoir une grille de référence pour chaque matériel afin de mesurer le poids d’un parc. l’établissement du financement d’un matériel (l’occasion, etc. », reprend Catherine Jarosz. Dès le départ, cet outil a donc été conçu pour répondre aux besoins des chefs de parcs des entreprises de travaux publics, afin de dégager des courbes de décotes des matériels en fonction de leur âge. Aujourd’hui encore, la cote couvre les matériels de terrassement, les matériels routiers, le levage et les C — — «NOUS NE L’UTILISONS QU’À TITRE PUREMENT INFORMEL» ventes aux enchères, etc. La cote FNTPn’est, en aucun cas, un outil mécanique de valorisation des machines. Nous ne l’utilisons qu ‘occa sionnellement, à titre purement informel. A notre sens la méthode de calcul de cette cote est contes table car elle ne prend pas en compte les aléas du marché. Ceux qui vendent leurs matériels en France s’en servent comme référence et nos acheteurs doivent garder un oeil des sus ; mais leur travail « Pour estimer les prix des machines, nous travaillons sur le réel. Nous avons mis en place un ensemble complet d’outils pour suivre les tendances du marché et nous nous sommes construits en interne une table revue deux fois par an surlaquelle nous mettons nos propres estimations de prix de marché. La première source vient des ventes propres è Caterpillar en France, mais nous nous basons aussi sur les ventes Ca terpillar en Europe, les prix des - - consiste surtout à expliquer le décalage qui existe entre le marché réel etia cote, et pourquoi on ne peut pas la prendre en compte. En ce qui concerne les engins Caterpillar, la cote FNTP est sans doute plus proche de la réalité, même si elle est généralement supérieure au niveau du prix de reprise que nous pouvons pro poser è nos clients. Autant elle peut avoir une relative crédi bilité pour le mar ché français, mais certainement pas è l’export.» — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — BM OCCASION EN CHIFFRES • 1er négociant français de • 15 % d’engins issus du parc location de BM Services machines de chantier • 25 % engins de toutes d’occasion marques issus de l’activité • 75 M€ de CA en 2013 négoce • 1 400 machines vendues • Moins de 40 % des machines • 60 % sont des reprises vendues en 2013 ont moins de machines toutes marques de 4 000 h. chez les clients COMPARAISON DES PRIX « ENCHÈRES » ET DE LA COTE FNTP 4 Ritchie Bros auctioneers /vente du 3décembre2013 Saint-Aubin-sur-Gaillon Cote FNTP 125 945 € Prix enchères 95000£ TOMBEREAU ARTICULÉ 35 T VOLVO A35E 6X6 Année : 2008 Nombre d’heures : 6 538 - N°273 - AVRL2O14 Cote FNTP 18 000 € Prix enchères 10532 C MINIPELLE 4,8 T VOLVO ECR48C Année 1 2008 Nombre d’heures : 2 905 - Cote FNTP 81 120€ PELLE SUR CHENILLE Année : 2008 Noflibre d - petits matériels et équipements de chantiers. « Nous ne traitons pas les matériels spécifiques, dits de niche, et par ce fait, difficilement évaluables de par leuis spécifi cités techniques ou leur relative rareté travaux frrroviaires, maritimes oufim’iaux, engins de jhrage, concasseurs et cribles mobiles », détaille la FNTP. « Notre base de données ras semble environ 15 000 matériels référencés, avec une fréquence de mise â Jour annuelle afin d ‘inté— COTE DES MATERIELS D’OCCASION DE TRAVAUX PUBLICS ET BÂTIMENT grer pour chaque nouvelle année, les nouveaux numéros de série, le,v nouveaux types liés â I ‘évolution des gamines ou des motorisa tions. » Prix catalogue: force et faiblesse Comment la cote FNTP estelle établie ? « La délégation du matériel rassemble 80 •. . COTE DES MATÉRIELS DOCCASION DE TRAVAUX PUBLICS ET BÂTiMENT COTE DES MATÉRIELS DOCCASION DE TRAVAUX PUBLICS ET BÂTIMENT ; 1 r ‘‘ ‘ . - ‘b 1 g OLIVIER VANNEUFVILLE, DIRECTEUR TP DE KUBOTA FRANCE «C’EST UN POINT DE REPÈRE QUI RESTE ENCORE INCONTOURNABLE! La cote des matériels fournie par la FNTP est un document de référence. Pour autant elle continue de susciter toujours autant des commentaires des profes sionnels du secteui en bien comme en mal. « Dans l’idéal, il faudrait établir par l’intermédiaire d’un organisme collec teur indépendant une base de données de l’ensemble les transactions réelle ment contractées sur une année. Histoire d’avoir des niveaux de prix reflétant les réalités du marché », explique Olivier Vanneufville, directeur TP chez Kubota France, leader sur son marché. Car pour la plupart des acteurs du marché, la donne est souvent faussée au départ puisque basée sur des déclarations volontaires de tarifs dits « publics » et une dépréciation en pourcentage assez théorique. «LE PRIX D’UNE MACHINE tSTMVIlI Les fascicules de la cote FNTP sont toujours disponibles en téléchargement sur le site Internet de la FNTP 4. ères 55000 C Cote FNTP 45 317 € Prix enchères 35000 C CHARGEUSE SUR PNEUS 3000 L DOOSAN D1300 Année 2009 Nombre d’heures 4 000 - D’OCCASION DOIT ÊTRE ÉTABLI PAR DES CONDITIONS RÉELLES D’UN MARCHÉ FLUCTUANT À UNE PÉRIODE DONNÉE ET PAR UNE SEULE ET UNIQUE LOI INTEMPORELLE, CELLE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE ». Mais aujourd’hui, le système en place de cotation des matériels par la FNTP semble tenir bon... malgré les protestations sou vent formulées par les acteurs du marché, surtout du côté de la distribution. Pour autant des règles ancrées de longue date prévalent le plus souvent sur toute autre vérité, surtout si le dispositif peut servir de justificatifs comptables avantageux « Je reste persuadé que les assureurs sont les mieux placés pour appréhender au plus juste les valeurs des matériels existants dans des parcs... le tarif des primes justi fiant les moyens de contrôle... », conclut Olivier Vanneufville. Des alternatives existent donc mais encore faut-il que la profession veuille se mettre d’accord sur de nouvelles règles du jeu EP. N°273 - 7N°12,Y2 [te I La cote des matériels «CE N’EST PAS PARCE QUE LE MARCHÉ EST «MAUVAIS » QU’UNE PELLE NEUVE, UTILISÉE 2 000 H, DEVRAIT PERDRE SA VALEUR. ELLE RESTE UNE EXCELLENTE MACHINE.» entreprises de travaux publics, Dès le départ la cote FNTP a été conçue pour répondre aux besoins des chefs de parcs des âge. leur de fonction afin de dégager =:des courbes de décotes des matériels en •.. membres experts directeurs matériels, exploitants, responsables de parcs, spécialistes occasion... parmi les entreprises adhérentes à la fédéra— tian », détaille Catherine Jarosz. « Nous organisions auparavant une réunion annuelle par catégorie de machine. Nous évoluons désormais veiç la fàrin nie — — d ‘une réunion annuelle unique, sachant que les interlocuteurs (les constructeurs sont souvent les mêmes selon les caté gories de machines. L ‘objectif de cette réunion qia rassemble les représentant.r (les constructeurs une vingtaine de marques le Cisma, le Seimat, le DLR et des membres (le la délégation matériel (le la FNIR est donc d ‘échanger sur — -, les caractéristiques techniques (les machines, leurs conditions d’utilisation et se concerter sur les paramètres de décote. La cote s ‘est basée dès le départ sur des échanges entre les utilisateurs et les constructeurs. Aujourd’hui encore, pour tous les matériels, nous ajustons les caractéristiques principales la décote systématique dès la première année par rapport au prix neuf du catalogue la valeur résiduelle enfin de durée de vie et la durée de vie technique de la machine. A partir de ces trois variables, les courbes de décotes sont ensuite définies. C’est ce même principe qui régie notre travail depuis sa mise en place, il y a près (le 50 ans. » COMPARAISON DES PRIX « ENCHÈRES 4 » Cette méthodologie est à la fois la force et la faiblesse du système. « Tout se fliif sur un consensus global avec un échange juste et ouvert sur la manière dejéire et la mise à jour des différents paramètres. De chaque côté, on observe une volonté de transparence sur la publication, la pertinence (le la cote vis-à-vis du marché », insiste Cathe rifle Jarosz. « Le jéit qu ‘une i’in gtaine participent à cette réunion, valide leur implication pour de constructeurs un outil qui est aujourd ‘bai la seule référence, qui l’a au-delà de nos fivn tières et qui peut conjérer un caractère officiel, juridique, financier auprès (les douanes. » ET DE LA COTE FNTP IRON PLANET (machines vendues en France de juillet 2013 à février 2014) Cote FNTP 39000 € Prix enchères 21822 C Cote FNTP 77 500 € Prix enchères 103 365 C Cote FNTP 33 000 € Prix enchères 21120€ PELLE SUR CHENILLES 21,5 T CASE CX21 OB Année : 2008 Nombre d’heures 7 311 CHARGEUSE SUR PNEUS 4500 L CAT 972H PELLE SUR PNEU 20 T HYUNDAI ROBEX 20( Année 2008 Nombre d’heures 5 000 - N°273 - JRL2D14 Année 2009 Nombre d’heures 8 000 - - Mais cette analyse n’est pas unanimement partagée par tous les acteurs. « En tant que repré— sen tant des constructeurs, nous ne sommes pas totalement satisfaits de la cote F1\ TP cm; de la manière T dont elle est constituée, elle ne reflète pas la réalité du marché s, lance Renaud Buronfosse. délégué général du Cisma. « Comme elle se base sur la grille tarifaire envoyée par les constructeurs, la diffIculté demeure de connaître le réel prix du marché au moment où a lieu la première vente in ais aussi les années suivantes. Par exemple, il V a plusieurs années de cela, Terex n avait pas donné ses prtï tarifs niais ses vrais prix de vente, du coup, ses matériels avaient subi une sérieuse décote par rapport â ses concurrents. Tout le inonde sait que le marché ne pratique pas les prix tariff annoncés sur les catalo gues ! » Et la difficulté s’accentue de par les politiques tarifaires propres à chaque constructeur où chacun défini sa propre stratégie sans cohérence avec ce que font les autres. Des lignes de conduites parfois différentes dans une même marque selon les gammes de produits. « Même si ensuite tout le inonde s ‘accorde sur les critères (le décote, e ‘est dès le départ ote FNTP 20 000 € Prix enchères 24 260 C que le jeu est biaisé », reprend le représentant du Cisma. « De plus, le modèle est trop figé, car les règles de décotes ne prennent pas en compte les tendances du marché. Ainsi, en 2007/2008, tout le monde se satisfaisait de la cote FNTP parce que, boostés par la demande, les matériels d ‘occasion étaient quasiment au même prtr que le neuf Et quand le marché s ‘est retourné, que les distri buteurs ont déstockés en masse auprès des ventes aux enchères, la cote, trop élevée, a été fèrtement critiquée. » La crise de 2009 Et de fait, 5 ans en arrière, le 4 mai 2009, le groupe Distribu tion du DLR publiait un com muniqué d’alerte sur le marché de l’occasion des matériels de travaux publics. « Les différentes cotes réalisées par la FNTP et pour lesquelles le DLR est partie prenante, sont les seuls outils permettant actuellement d’estimer les matériels de TE Ces cota tions ont toujours constitué une référence pour les professionnels, essentiellement d ‘ordre comptable et financier s, expliquait le Cote FNTP 9 500 € Prix enchères 14130 C © DAVID DAHIREL, RESPONSABLE POUR LA FRANCE DE RITCHIE BROS AUCTIONEERS « NOUS PRÉFÉRONS NOUS RÉFÉRER À LA «VALEUR MARCHÉ>) « La cote FNTP détemiine une valeur comp table pour les entreprises et les assurances. Elle calcule donc la valeur des matériels à partir d’un prix tarif ce qui constitue à nos yeux le problème d ‘origine car ce n ‘est pas un prix de transaction. Le mode de calcul est très bien fait mais il est plus avanta geux pour certaines marques et moins pour d’autres. Nous n’utilisons pas cette cote. Nous préférons nous référer à la <‘valeur marché», déterrninéeparleprix de vente des matériels aux enchères. Comme on vend des matériels similaires à travers le monde, ces prix sont donc déterminés par le marché mondial. Les prix du marché de l’occasion peuvent être supérieurs ou inférieurs à la cote FNTf selon les catégories de matériels, les modèles, les marques, l’âge des machines... Il nous arrive de compa rer de temps en temps nos prix à la cote et de constater une certaine corrélation. Il est cependant exact que quand le marché s’est écroulé dans les années 2009/2010, les différences se sont accentuées jusqu’à -30 %, voire -40 %. Depuis 2012, la tendance s’est stabilisée et nous sommes même repartis sur une tendance de marché plutôt haut, conséquence d’un double mouvement. D’une part, l’offre de machines d’occasion de moins 5000 heures s’est raréfiée, suite à l’effon drement des ventes de matériels neufs en 2009 et 2010. Nous manquons donc d’offres de machines sur le créneau pourtant le plus activement recherché, et ce d’autant que les utilisateurs ont tendance à garder leurs matériels plus longtemps. D’autre part, la demande s’accentue caries prix des maté riels neufs sont à la hausse suite à l’adoption des motorisations Etape 3B/Tïer 4 intérim, voire Etape 4/Tier 4 Final.» — — — — — — — — — — — — HARGEIJSE SUR PNEUS 1000 L JCB 409 2009 Nombre d’heure s :2 000 - MINIPEL.L.E 3,5 T DOOSAN SOLAR 35 Année 2008 Nombre d’heures 3 589 - RITCHIE BROS AUCTIONNEERS FRANCE EN CHIFFRES: • 47 M€ de chiffre d’affaires 2013 (+9 % par rapport à 2012) • 9 000 machines vendues (8 500 en 2012) • +10 à 15 % de progression annuelle N°273 — /RL 204 enquête I ... DL.R à l’époque. « Ces cotes ne reflètent pas la realité des prix du marché, phénonène particulièrement accentué dans une’ période’ instable, telle que la profession la connaît actuellement. En e/jèt, la fédération DLR constate qu ‘en !noj’enne sur le’ ,na,’ché pour les machines de S ans, période habituelle de renouvellement, il existe un décalage entre celle cote et le marché de 1 ‘occasion le plus significatif de l’ordre de 40 à 50 %. A titre d’exemple, une pelle sur che nilles de 211 d’une grande marque, voire mondial, ne peut plus servi,’ de référence clans le cad,’e des transac tions de matériels », poursuivait le DLR qui indiquait vouloir « engage!’ une’ ,‘éflexion su,’ l’opportunité et laféisahilité cl ‘un argus au niveau européen en se’ rapprochant de 1 ‘orga nisation curopée’nne des distributeu,’s EcED. » L’idée était de « mettre ail point un outil commun aux distrihu— teurs et qui donne un niveau réaliste de la valeur de reprise des matériels d’occasion », détaillait le secrétaire général du DLR en 2009, Francis THIERRY ROBERT, DIRECTEUR MATÉRIEL GROUPE NGE «QUAND ONA2 500 MATÉRIELS DE PRODUC TION, C’EST L’OUTIL LE PLUS APPROPRIÉ» Il existe plusieurs outils de valorisa tion du parc. La valeur d’acquisition, la valeur de remplacement valeur à 5,9 ans d’âge moyen et la valeur vénale du parc que l’on peut calculer avec la cote ENTE Le marché de l’occasion est soumis à un grand nombre de para mètres comme le niveau de l’activité, la parité monétaire, le type de matériels, la marque.. qui varient à chaque instant. La cote FNTP a l’avantage de déterminer une valeur moyenne sur 5 ans, 10 ans, qui s’affranchit de ces variables. Elle n ‘est donc pas complètement incorrecte, et en plus, elle est connue par tous. Elle a l’avantage de déterminer un référen tiel commun, avec une méthode connue et reconnue par tous les acteurs de la profession. Nous l’utilisons donc auprès des assurances, pour évaluer la valeur nette de notre parc... En bref; pour tout besoin d’évaluation officielle pour 1 ‘exté rieur Quand on a 2 500 matériels de production, c’est l’outil le plus approprié plutôt que de faire une étude de mar ché pour chaque machine, sachant que cette valeur sera obsolète 6 mois plus tard. Quand nous souhaitons vendre une machine d’occasion, nous déterminons son prix d’après la cote FNTP en pre mier lieu. Ensuite, nous regardons sur le marché. Les prix des enchères Ritchie sont plus soumis aux aléas des marchés internationaux, pour une vente rapide, avec un risque plus important sur le prix auquel la machine partira. A mon avis la ‘cote Ritchie «ne reprend pas correcte ment les tendances du marché français, voire européen.» « — C’EST LE MÊME PRINCIPE QUI RÉGIE NOTRE TRAVAIL DEPUIS SA MISE EN PLACE, ILYA PRÈS DE 50 ANS. Gilberg. « Cet indice ne concernerait que les matériels les plus significatifs et les plus communément vendus. Pas de tomhem’eaux ni de niveleuses mais plutôt, les pelles et les c’hargeuses sur pneus. » Las « On ci lciissé tomber », explique Hervé Rebollo, actuel secré taire général du DLR, qui évoque le manque de moyens pour sa fédéra tion pour collecter l’information... et l’émergence d’autres dossiers prioritaires. Surtout, la fameuse ECED —pendant de I’ERA pour la location n’a pas fait long feu. «A ce moment là, nous avons été plus coin hatifs pour essayer de modifier les choses auprès de la FNTP », se souvient Renaud Buronfosse. Des démarches sans résultats.., et de constater, fataliste « Il Jàut bien avoue’,’ qu ‘on a laissé loin hem’ ! » -— année 2005, c’otée 70 000 eui’os, se vend en moyenne 40 000 eui’os, mon tant constaté lois des derniè,’es ventes aux enchères, qui correspondent, certes, à un prix de cléstockage. » Rappelons qu’à ce moment, le marché accusait très sévèrement la chute des ventes globales de l’ordre de -60 % entre 2008 et 2009. Parallèlement, les distributeurs ont beaucoup déstocké afin de reconstituer leurs trésoreries. « II est évident qu ‘une cote française clans un marché deve’nu européen, La piste des chariots Ralentissement du marché aidant, les passions sont retombées. — — — — — — — — — — — — — LE PARC MATÉRIEL NGE EN CHIFFRES • 7 000 items • 2 500 matériels lourds de production Au tournant des années 200812009, le marché accusait très sévèrement la chute de l’ordre de 60 % des ventes globales. Parallèlement, les distributeurs ont beaucoup déstocké vers les sites de ventes aux enchères afin de reconstituer leurs trésoreries. N’ 273 — Put 2014 • 70 M€ d’investissement annuel • 8 000 à 12 000 heures avant renouvellement des machines • 200 matériels d’occasion vendus chaque année PHILIPPE GAILLARD DIRECTEUR RISQUES TECHNIQUES AXA ENTREPRISES POUR NOUS, LA COTE EST UN OUTIL DE RÉFÉRENCE QUI A LE MÉRITE D’EXISTER, MAIS QUI A QUELQUES LIMITES» « « L’intérêt de l’entreprise comme de l’assureur, est d’être suries bonnes valeurs. La sousestimation ou la surestimation des matériels et des parcs sont autant dommageables à l’assu reur qu’à l’assuré. La prime d’assurance se calcule sur la valeur totale du parc multipliée par un taux. Si cette valeur est sous estimée de 40 %, la cotisation sera elle aussi sous estimée de 40 %. L’assureur n’aura donc pas les cotisations escomptées, par rapport à ce à quoi il s’attend, en adéquation avec le sinistre à indemniser. Le rapport s’inverse en cas de surestimation, avec des primes trop élevées par rapport au besoin réel d’assurance. Pour l’estimation des parcs, nous nous basons sur la valeur à neuf du matériel. La valeur déclarée doit être celle figurant surla facture d’achat, avec une certaine tolérance quant aux éventuelles remises. De cette façon, en cas de sinistre, c’est la valeur totale du matériel qui est prise en compte. Pour les matériels d’occasion, si le client ne dispose pas de la facture d’origine, nous nous référons à la valeur à neuf du catalogue constructeur, voire, à défaut, à celle d’un matériel équivalent. Nous proposons maintenant d’assurer les matériels d’occasion avec la valeur de leur prix d’occasion. Dans ce cas, nous avons un moteur interne de tarification qui va recalculer la valeur à neuf de ces matériels. Cet outil de calcul a été réalisé d’après une étude actuarielle sur l’évolution moyenne des cotes selon un certain nombre de typologies de machines. Cette courbe d’évolution des valeurs des matériels dans le temps est fortement inspirée par la cote FNTP, mais pas uniquement. On ne peut pas se baser seulement sur cette cote: elle n’est pas exhaustive et, sur un marché très fluctuant, le fait d’ins crire dans le marbre la valeur des machines ne peut donner qu’une référence indicative. D’autre part, si elle est parfai tement adaptée aux machines de moins de 5 ans, elle l’est beaucoup moins pour celles qui ont entre 7 et 10 ans d’ancien neté. Or, notre besoin majeur porte sur cette catégorie de ma chines. Nos clients possèdent souvent les factures d’achat de leurs machines récentes, mais les risques de perte augmen tent au fur et à mesure que les matériels vieillissen t, changen t de main, etc. D’où l’importance de nos ex perts qui sont capables de faire autre chose que de lire cette cote et qui sont aptes à évaluer les matériels hors-cote. LA BRANCHE RISQUES TECHNIQUES D’AXA ENTREPRISES EN CHIFFRES • 30 M€ de primes d’assurance (dommages aux engins*) • 10 000 contrats Risques techniques auprès des entreprises de BTP • 20 à 25 % de parts de marché Les matériels TP ont besoin de deux sortes d’assurance s RC fonc tionnement et Risques techniques pour les dommages (bris interne, bns externe). ••. « Dans la mesure où les construc teurs envoient leurs éléments en temps et en heure, /e ne participe phis aux réunions », indique le délégué général du Cisma. « Nous n ‘avons pas de position contre cette cote aujourd’hui », poursuit Hervé Rebollo qui adopte une position à la Ponce Pilate. « C’est la délégation du ,natériel de la FNTP qui établit officiellement la cote des matériels de travaux publics. On ne peut pas dire que le DLR soit a.s,rocié activement a ce travail et il n ‘a pas forcément à l’être. Le DLR y est associé à titre d ‘information, comme obser— i’ateur plutôt qu ‘interi’enant. Nous sommes invités à la réunion annuelle de cotation ain si qu ‘à certains groupes (le travail, comme celui des grues à tour où certains de nos adhérents peuvent participel: Aujourd’hui, je n ‘ai pas d’écho (le personnes qui expriment un Jà rt mécontentement à ce sujet. C’est un dossier dont j’entends peu parle,: Les écarts de prix persistent très certainement. Chacun les gère à son niveau.., et ce n ‘est en tout cas, plus notre actualité. » « La cote FNTP a pour objet de valoriser les parcs (le matériels des adhéi’ents et pas du tout d’avoir une représentation des valeurs réelles à la revente. C’est sur ce décalage que le DLR a toujours considéré qu’elle n ‘est pas conjàrme au marché », reprend Florence Dupont, secrétaire générale adjointe du DLR. « lIn ‘est d’ailleurs pas logique que ce soient les clients qui éta blissent une cote, c ‘est bien le signe qu ‘elle a un autre objet, que d ‘autre,s outils connue 1 ‘argus—cham’iot où ce sont les professionnels qui cotent la valeur de reprise des maté— riels. » Sur les chariots industriels, nous nous somnnzes appliqués à définir un modèle plus conforme à la réalité, en collaboration avec le DLR », poursuit Renaud Buronfosse. « Il s ‘agit cl ‘une cote (le valeur de m’epm’ise qui n ‘est pas ,fircémnent une cote d’occa,rion. Là, les constructeurs et leurs m’éseaux de dist,’i— bution se sont ,nis d ‘accord poum’ communi quer sur les vm’ai.r prLr (le vente. On a donc zimie vision pm’écise du ,nam’ché, d’autant plus que pour qu ‘une valeur apparaisse, il/àut qu’il y ait eu 7 cotations d’un même ,natériel coté par 3 sociétéS (liffém’entes, issues de groupes différents, avec éli,nination du mieux—disant et du moins—disant. » Le C’sma a même souhaité étendre ce modèle aux chariots de manutention tout-terrain. « Mais les c’onstructeurs ne nous ont pas vraimnent suivis », explique Renaud Buronfosse.... N 273 554 t. iL I La cote des matériels • —r-l —— ‘ni •.. « C’était pourtant une bonne porte d’entrée car ces chariots sont cotés par la FNTF et on aurait pu rapidement établir une vision claire des écarts de cotation selon les deux méthodes. D ‘ailleurs, la FNTP n ‘était pas contre cela, consciente des limites de son procédé. » Référence unique Au final, le DLR et le Cisma le recon naissent: « La cote FNTF est actuel lement la seule référence qui existe... même si elle n ‘est pas celle que nous souhaiterions éventuellement. » Et la Fédération nationale des travaux pu blics peut insister : « Notre cote sert de référence pour les banques, assurances et autres organismes ayant besoin d’un outilflable d ‘estimation de la valeur des matériels. Four cela, cette cote est établie selon les données techniques et N°273 — A4RL 2014 -- — —.• £4.”_ ‘it_ -. matériel de la FNTP se réunit pour VOù. s’ily aune mauvaise harmonisation des prix entre constructeurs. Les dispa rités Sont toute/bis réelles. Si I ‘on fait un parallèle avec l’industrie automo bile, une Ferrarri vaudra toujours plus cher qu ‘une Renault ! » a-’,.. Vers la modernité Par ailleurs, la Fédération fait actuel lement évoluer sa formule. « Nous avons créé un comité de pilotage en 2013 pour réorganiser et mettre dfféremmnL’nt en valeur nos travaux », indique Catherine Jarosz. Une de ses premières décisions concerne la fréquence annuelle de mise à jour des cotes pour tous les matériels de chantier « courants », avec la mise en place à partir de 2014, d’un rythme bisannuel de mise à jour pour les maté riels spécifiques de levage comme les grues à tour, pelles à câbles, grues sur chenilles, etc. « Bien entendu, la richesse de nos relations avec CE N’EST PAS PARCE QUE LE MARCHÉ EST (C MAUVAIS» QU’UNE PELLE NEUVE, UTILISÉE 2 000 H, DEVRAIT PERDRE SA VALEUR. ELLE RESTE UNE EXCELLENTE MACHINE. le prix public annoncé par les construc teurs, et non selon les prix du marché de l’occasion. Ces derniers sont, par essence, soumis auxfluctuations de la loi de l’offre et de la demande. La cote ne prend pas en compte les fluctuations rapides du marché; elle est régulière et stable. Ce n ‘est pas parce que le marché est « mauvais » qu’une pelle neuve, utilisée 2 000 h, devrait perdre sa valeut: Elle reste une excellente machine. » Et pour répondre aux accusations de favoritisme de cer taines marques par rapport à d’autres, Catherine Jarosz explique : « Nous parlons ici de la valeur intrinsèque des matériels. Même si nous n ‘avons pas vocation à juger de la pertinence des prix qui nous sont communiqués, le comité de pilotage de la délégation ciwia les constructeuci concernés permettra la mise à jour de la base de données au fur et à mesure en ce qui concerne les numéros de série Mais la hase de don nées des tarifications ne sera actualisée que tous les deux ans. Cela permettra de fluidifier les flux de parution de la cote et de la mettre en cohérence avec l’utilisation qui est fuite des difu’rents matériels », explique la chargée de mission avant de conclure : ((Nous sommes aujourd’hui impliqués dans la modernisation des moyens de publi cation de la cote. Les fascicules sont toujours disponibles en téléchargement sur le site Internet de la FNT et nous proposons aussi à nos adhérents de calculer les cotes en ligne. » Winston Chuchili disait de la démocratie que « c’est le pire système de gouverne ment, à 1 ‘exception de tous le.r autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire ». On pourrait appliquer ce même raisonnement à la cote FNTP.I . ARGUS-CHARIOT.COM, LE CONTRE-EXEMPLE? Développé par le Cisma et le DLR, le site Argus-chariotcom, qui fête ses 10 ans en 2014, permet d’obtenir la cote de reprise des chariots de manutention industrielle et logistique selon plusieurs variables type de machine, motorisation, capacité, âge, nombre d’heures, conditions d’uti lisation de la machine, documentation à jour, etc. Le site dénombre près de 10 000 visites par an. « Il rassemble plus de 100 000 valeurs, pour 550 références de matériels dans 17 marques détaille Julie Duval, responsable sécurité environ nement pour le DLR et administrateur du site Argus-chariot.com. « Pour obtenir ces valeurs, on fait appel à un panel de 50 co tateurs responsables occasions ou ven deur spécialisés appartenant à différents réseaux: constructeurs, distributeurs, marques et indépendants; chaque réseau ayant un nombre limité de participants Chacun d’eux fourni en débutd’année, la valeur de reprise du matériel en état standard pour les 10 dernières années. Ils ont libre choix quant aux marques et au nombre de matériels dont ils vont estimer la valeur de reprise. Nous avons ensuite un certain nombre de règles qui nous permettent de fiabiliser l’édition des résultats et de nous affranchir du poids d’un intervenant en particulier dans l’éta blissement des cotations.» «L’argus chariot n’a absolument rien à voir avec la cote FNTP qui n ‘est d’ailleurs pas en concurrence puisqu ‘on ne parle pas du tout des mêmes matériels », tem père Hervé Rebollo, secrétaire général du DLR. « Toutefois, je ne pense pas que cette cote témoigne des mêmes différences de prix que celles que l’on constate avec les matériels TP; entre la cote FNTP et les prix constatés lors des ventes aux enchères. Sans préjuger de la supériorité de notre système de cotation sur celui de la FNTP, peut être le modèle de cotation que nous avons mis en place pour les matériels de manutention serait reproductible pour les matériels TP... Mais le travail ne se fait pas de la même façon, ce ne sont pas les mêmes matériels, ils n’ont pas les mêmes contraintes sur le marché de l’occasion. » «, - -.