Cote FNTP / Enchères

Transcription

Cote FNTP / Enchères
34
I La cote des mcrtériels
g1. lb
Cote FNTP / Enchères
LA COTE FNTP EN CHIFFRES
1965
11T ajustement des grilles
avec des tarifs de transaction
afin d’obtenir des décotes
des matériels en fonction
de leur ége
15000
MATÉRIELS
s
fl fÏH
htj
;;;:
hAN
3 VARIABLES
DE BASE
• décote systématique
dès la première année
par rapport au prix neuf
du CatalDljUe
valeur résiduelle
de la machine
en lin de durée de vie
• durée de vie technique
de la machine
N273
-
s/RL2OI4
I
4
environ référencés
fréquence de misa é jour
pour les matériels u courants »
(
0
/ÇQ
/)L/
4
‘L
r,
4.
.
/
»
LE PRIX DES MATÉRIELS
DE TRAVAUX PUBLICS,
DÉTERMINÉ PAR LE
CATALOGUE DES
CONSTRUCTEURS, EST
SOUMIS À VARIATION
DÈS L’ACQUISITION
ET L’UTILISATION DES
MACHINES. LE MARCHÉ
FRANÇAIS EST ASSUJETTI
DEPUIS LES ANNÉES 1960
À LA COTE ÉTABLIE PAR LA
DÉLÉGATION « MATÉRIEL »
DE LA FÉDÉRATION
NATIONALE DES TRAVAUX
PUBLICS FNTP.
OR, AVEC LES ÉVOLUTIONS
DU MARCHÉ DEPUIS 2006,
DE TRÈS IMPORTANTES
DIFFÉRENCES DE PRIX, À
LA HAUSSE COMME À LA
BAISSE, SONT APPARUES
ENTRE LES ESTIMATIONS
« OFFICIELLES » DES
PROFESSIONNELS
UTILISATEURS D’UN
CÔTÉ ET LE MARCHÉ DE
L’OCCASION DE L’AUTRE.
MÊME SI CES TENSIONS
SE SONT APAISÉES, LA
QUESTION RESTE POSÉE:
OÙ EST LE VRAI PRIX DES
MATÉRIELS?
-
Enquête réalisée par Hubert de Yrigoyen
Renaud Buronfosse, délégué général du Cisma
« Même si ensuite tout
le monde s’accorde
sur les critères de décote,
c’est dès le départ que le jeu
est biaisé. »
N 273
—
AVRIL 2014
35
enquê(
]JAVID CROCHU, RESPONSABLE BM OCCASION
‘est dans les années 1960
que les entreprises réunies
au sein de la Fédération
nationale des travaux
publics FNTP ont
souhaité établir un document de
référence pour l’évaluation de leurs
parcs matériels. « Les utilisateurs
souhaitaient des grilles complètes
qui reprendraient chaque type de
machine, chaque marque, un numéro
de série du premier engin de / ‘année,
etc. », explique Catherine Jarosz,
chargée de mission Matériels à la
direction technique et de la recherche
de la FNTP. « C’est 5 ans plus tard,
en 1965, que la commission maté
riel de la fédération a ajusté pour la
première fi)is, ces différentes grilles
avec (les tarifs de transaction afin
d ‘obtenir (les décotes (le matériels en
Jbnction de leur ôge. » La cote FNTP
était née. « La principale motivation
à l’époque, était (l’avoir une grille
de référence pour chaque matériel
afin de mesurer le poids d’un parc.
l’établissement du financement d’un
matériel (l’occasion, etc. », reprend
Catherine Jarosz. Dès le départ, cet
outil a donc été conçu pour répondre
aux besoins des chefs de parcs des
entreprises de travaux publics, afin de
dégager des courbes de décotes des
matériels en fonction de leur âge.
Aujourd’hui encore, la cote couvre
les matériels de terrassement, les
matériels routiers, le levage et les
C
—
—
«NOUS NE L’UTILISONS QU’À
TITRE PUREMENT INFORMEL»
ventes aux enchères,
etc.
La cote FNTPn’est,
en aucun cas, un
outil mécanique
de valorisation des
machines. Nous ne
l’utilisons qu ‘occa
sionnellement, à titre
purement informel.
A notre sens la
méthode de calcul de
cette cote est contes
table car elle ne
prend pas en compte
les aléas du marché.
Ceux qui vendent
leurs matériels en
France s’en servent
comme référence et
nos acheteurs doivent
garder un oeil des
sus ; mais leur travail
« Pour estimer les
prix des machines,
nous travaillons sur
le réel. Nous avons
mis en place un
ensemble complet
d’outils pour suivre
les tendances du
marché et nous nous
sommes construits
en interne une table
revue deux fois
par an surlaquelle
nous mettons nos
propres estimations
de prix de marché. La
première source vient
des ventes propres è
Caterpillar en France,
mais nous nous
basons aussi sur les
ventes Ca terpillar en
Europe, les prix des
-
-
consiste surtout à
expliquer
le décalage qui existe
entre le marché réel
etia cote, et pourquoi
on ne peut pas la
prendre en compte.
En ce qui concerne
les engins Caterpillar,
la cote FNTP est sans
doute plus proche de
la réalité, même si
elle est généralement
supérieure au niveau
du prix de reprise que
nous pouvons pro
poser è nos clients.
Autant elle peut avoir
une relative crédi
bilité pour le mar
ché français, mais
certainement pas è
l’export.»
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
BM OCCASION EN CHIFFRES
• 1er négociant français de
• 15 % d’engins issus du parc
location de BM Services
machines de chantier
• 25 % engins de toutes
d’occasion
marques issus de l’activité
• 75 M€ de CA en 2013
négoce
• 1 400 machines vendues
• Moins de 40 % des machines
• 60 % sont des reprises
vendues en 2013 ont moins
de machines toutes marques
de 4 000 h.
chez les clients
COMPARAISON DES PRIX « ENCHÈRES » ET DE LA COTE FNTP
4
Ritchie Bros auctioneers /vente du 3décembre2013 Saint-Aubin-sur-Gaillon
Cote FNTP 125 945 € Prix enchères 95000£
TOMBEREAU ARTICULÉ 35 T VOLVO A35E 6X6
Année : 2008 Nombre d’heures : 6 538
-
N°273
-
AVRL2O14
Cote FNTP 18 000 € Prix enchères 10532 C
MINIPELLE 4,8 T VOLVO ECR48C
Année 1 2008 Nombre d’heures : 2 905
-
Cote FNTP 81 120€
PELLE SUR CHENILLE
Année : 2008 Noflibre d
-
petits matériels et équipements de
chantiers. « Nous ne traitons pas
les matériels spécifiques, dits de
niche, et par ce fait, difficilement
évaluables de par leuis spécifi
cités techniques ou leur relative
rareté travaux frrroviaires,
maritimes oufim’iaux, engins de
jhrage, concasseurs et cribles
mobiles », détaille la FNTP.
« Notre base de données ras
semble environ 15 000 matériels
référencés, avec une fréquence de
mise â Jour annuelle afin d ‘inté—
COTE DES MATERIELS
D’OCCASION DE TRAVAUX
PUBLICS ET BÂTIMENT
grer pour chaque nouvelle année,
les nouveaux numéros de série, le,v
nouveaux types liés â I ‘évolution
des gamines ou des motorisa
tions. »
Prix catalogue:
force et faiblesse
Comment la cote FNTP estelle établie ? « La délégation
du matériel rassemble 80
•. .
COTE DES MATÉRIELS
DOCCASION DE TRAVAUX
PUBLICS ET BÂTiMENT
COTE DES MATÉRIELS
DOCCASION DE TRAVAUX
PUBLICS ET
BÂTIMENT
;
1
r
‘‘ ‘
.
-
‘b
1
g
OLIVIER VANNEUFVILLE,
DIRECTEUR TP
DE KUBOTA FRANCE
«C’EST UN POINT
DE REPÈRE
QUI RESTE ENCORE
INCONTOURNABLE!
La cote des matériels fournie par la FNTP
est un document de référence. Pour
autant elle continue de susciter toujours
autant des commentaires des profes
sionnels du secteui en bien comme en
mal. « Dans l’idéal, il faudrait établir par
l’intermédiaire d’un organisme collec
teur indépendant une base de données
de l’ensemble les transactions réelle
ment contractées sur une année. Histoire
d’avoir des niveaux de prix reflétant les
réalités du marché », explique Olivier
Vanneufville, directeur TP chez Kubota
France, leader sur son marché. Car pour
la plupart des acteurs du marché, la
donne est souvent faussée au départ
puisque basée sur des déclarations
volontaires de tarifs dits « publics » et
une dépréciation en pourcentage assez
théorique.
«LE PRIX D’UNE MACHINE
tSTMVIlI
Les fascicules de la cote FNTP sont toujours disponibles
en téléchargement sur le site Internet de la FNTP
4.
ères 55000 C
Cote FNTP 45 317 € Prix enchères 35000 C
CHARGEUSE SUR PNEUS 3000 L DOOSAN D1300
Année 2009 Nombre d’heures 4 000
-
D’OCCASION DOIT ÊTRE ÉTABLI
PAR DES CONDITIONS RÉELLES
D’UN MARCHÉ FLUCTUANT
À UNE PÉRIODE DONNÉE ET
PAR UNE SEULE ET UNIQUE LOI
INTEMPORELLE, CELLE DE L’OFFRE
ET DE LA DEMANDE ».
Mais aujourd’hui, le système en place de
cotation des matériels par la FNTP semble
tenir bon... malgré les protestations sou
vent formulées par les acteurs du marché,
surtout du côté de la distribution. Pour
autant des règles ancrées de longue date
prévalent le plus souvent sur toute autre
vérité, surtout si le dispositif peut servir de
justificatifs comptables avantageux « Je
reste persuadé que les assureurs sont les
mieux placés pour appréhender au plus
juste les valeurs des matériels existants
dans des parcs... le tarif des primes justi
fiant les moyens de contrôle... », conclut
Olivier Vanneufville. Des alternatives
existent donc mais encore faut-il que la
profession veuille se mettre d’accord sur
de nouvelles règles du jeu
EP.
N°273
-
7N°12,Y2
[te
I La cote des matériels
«CE N’EST PAS PARCE
QUE LE MARCHÉ EST
«MAUVAIS » QU’UNE
PELLE NEUVE, UTILISÉE
2 000 H, DEVRAIT
PERDRE SA VALEUR. ELLE
RESTE UNE EXCELLENTE
MACHINE.»
entreprises de travaux publics,
Dès le départ la cote FNTP a été conçue pour répondre aux besoins des chefs de parcs des
âge.
leur
de
fonction
afin de dégager =:des courbes de décotes des matériels en
•.. membres experts directeurs
matériels, exploitants, responsables de
parcs, spécialistes occasion... parmi
les entreprises adhérentes à la fédéra—
tian », détaille Catherine Jarosz. « Nous
organisions auparavant une réunion
annuelle par catégorie de machine. Nous
évoluons désormais veiç la fàrin nie
—
—
d ‘une réunion annuelle unique, sachant
que les interlocuteurs (les constructeurs
sont souvent les mêmes selon les caté
gories de machines. L ‘objectif de cette
réunion qia rassemble les représentant.r
(les constructeurs une vingtaine de
marques le Cisma, le Seimat, le DLR
et des membres (le la délégation matériel
(le la FNIR est donc d ‘échanger sur
—
-,
les caractéristiques techniques (les
machines, leurs conditions d’utilisation
et se concerter sur les paramètres de
décote. La cote s ‘est basée dès le départ
sur des échanges entre les utilisateurs et
les constructeurs. Aujourd’hui encore,
pour tous les matériels, nous ajustons les
caractéristiques principales la décote
systématique dès la première année par
rapport au prix neuf du catalogue la
valeur résiduelle enfin de durée de vie et
la durée de vie technique de la machine.
A partir de ces trois variables, les
courbes de décotes sont ensuite définies.
C’est ce même principe qui régie notre
travail depuis sa mise en place, il y a
près (le 50 ans. »
COMPARAISON DES PRIX « ENCHÈRES
4
»
Cette méthodologie est à la fois la force
et la faiblesse du système. « Tout se
fliif sur un consensus global avec un
échange juste et ouvert sur la manière
dejéire et la mise à jour des différents
paramètres. De chaque côté, on observe
une volonté de transparence sur la
publication, la pertinence (le la cote
vis-à-vis du marché », insiste Cathe
rifle Jarosz. « Le jéit qu ‘une i’in gtaine
participent à cette
réunion, valide leur implication pour
de constructeurs
un outil qui est aujourd ‘bai la seule
référence, qui l’a au-delà de nos fivn
tières et qui peut conjérer un caractère
officiel, juridique, financier auprès (les
douanes. »
ET DE LA COTE FNTP
IRON PLANET (machines vendues en France de juillet 2013 à février 2014)
Cote FNTP 39000 € Prix enchères 21822 C
Cote FNTP 77 500 € Prix enchères 103 365 C
Cote FNTP 33 000 € Prix enchères 21120€
PELLE SUR CHENILLES 21,5 T CASE CX21 OB
Année : 2008 Nombre d’heures 7 311
CHARGEUSE SUR PNEUS 4500 L CAT 972H
PELLE SUR PNEU 20 T HYUNDAI ROBEX 20(
Année 2008 Nombre d’heures 5 000
-
N°273
-
JRL2D14
Année 2009 Nombre d’heures 8 000
-
-
Mais cette analyse n’est pas
unanimement partagée par tous
les acteurs. « En tant que repré—
sen tant des constructeurs, nous ne
sommes pas totalement satisfaits
de la cote F1\
TP cm; de la manière
T
dont elle est constituée, elle ne
reflète pas la réalité du marché s,
lance Renaud Buronfosse. délégué
général du Cisma. « Comme elle se
base sur la grille tarifaire envoyée
par les constructeurs, la diffIculté
demeure de connaître le réel prix
du marché au moment où a lieu
la première vente in ais aussi les
années suivantes. Par exemple, il
V a plusieurs années de cela, Terex
n avait pas donné ses prtï tarifs
niais ses vrais prix de vente, du
coup, ses matériels avaient subi
une sérieuse décote par rapport â
ses concurrents. Tout le inonde sait
que le marché ne pratique pas les
prix tariff annoncés sur les catalo
gues ! » Et la difficulté s’accentue
de par les politiques tarifaires
propres à chaque constructeur où
chacun défini sa propre stratégie
sans cohérence avec ce que font
les autres. Des lignes de conduites
parfois différentes dans une même
marque selon les gammes de
produits. « Même si ensuite tout le
inonde s ‘accorde sur les critères
(le décote, e ‘est dès le départ
ote FNTP 20 000 € Prix enchères 24 260 C
que le jeu est biaisé », reprend
le représentant du Cisma. « De
plus, le modèle est trop figé, car
les règles de décotes ne prennent
pas en compte les tendances du
marché. Ainsi, en 2007/2008, tout
le monde se satisfaisait de la cote
FNTP parce que, boostés par la
demande, les matériels d ‘occasion
étaient quasiment au même prtr
que le neuf Et quand le marché
s ‘est retourné, que les distri
buteurs ont déstockés en masse
auprès des ventes aux enchères, la
cote, trop élevée, a été fèrtement
critiquée. »
La crise de 2009
Et de fait, 5 ans en arrière, le 4
mai 2009, le groupe Distribu
tion du DLR publiait un com
muniqué d’alerte sur le marché
de l’occasion des matériels de
travaux publics. « Les différentes
cotes réalisées par la FNTP et
pour lesquelles le DLR est partie
prenante, sont les seuls outils
permettant actuellement d’estimer
les matériels de TE Ces cota
tions ont toujours constitué une
référence pour les professionnels,
essentiellement d ‘ordre comptable
et financier s, expliquait le
Cote FNTP 9 500 € Prix enchères 14130 C
©
DAVID DAHIREL,
RESPONSABLE
POUR LA FRANCE
DE RITCHIE BROS
AUCTIONEERS
« NOUS PRÉFÉRONS
NOUS RÉFÉRER
À LA «VALEUR MARCHÉ>)
« La cote FNTP détemiine une valeur
comp
table pour les entreprises et les assurances.
Elle calcule donc la valeur des matériels à
partir d’un prix tarif ce qui constitue à nos
yeux le problème d ‘origine car ce n ‘est pas
un prix de transaction. Le mode de calcul
est très bien fait mais il est plus avanta
geux pour certaines marques et moins pour
d’autres. Nous n’utilisons pas cette cote.
Nous préférons nous référer à la <‘valeur
marché», déterrninéeparleprix de vente
des matériels aux enchères. Comme on
vend des matériels similaires à travers le
monde, ces prix sont donc déterminés par
le marché mondial. Les prix du marché
de l’occasion peuvent être supérieurs ou
inférieurs à la cote FNTf selon les catégories
de matériels, les modèles, les marques, l’âge
des machines... Il nous arrive de compa
rer de temps en temps nos prix à la cote
et de constater une certaine corrélation. Il
est cependant exact que quand le marché
s’est écroulé dans les années 2009/2010, les
différences se sont accentuées jusqu’à -30 %,
voire -40 %. Depuis 2012, la tendance s’est
stabilisée et nous sommes même repartis
sur une tendance de marché plutôt haut,
conséquence d’un double mouvement. D’une
part, l’offre de machines d’occasion de moins
5000 heures s’est raréfiée, suite à l’effon
drement des ventes de matériels neufs en
2009 et 2010. Nous manquons donc d’offres
de machines sur le créneau pourtant le plus
activement recherché, et ce d’autant que
les utilisateurs ont tendance à garder leurs
matériels plus longtemps. D’autre part, la
demande s’accentue caries prix des maté
riels neufs sont à la hausse suite à l’adoption
des motorisations Etape 3B/Tïer 4 intérim,
voire Etape 4/Tier 4 Final.»
— — — — — — — — — — — —
HARGEIJSE SUR PNEUS 1000 L JCB 409
2009 Nombre d’heure s :2 000
-
MINIPEL.L.E 3,5 T DOOSAN SOLAR 35
Année 2008 Nombre d’heures 3 589
-
RITCHIE BROS AUCTIONNEERS FRANCE
EN CHIFFRES:
• 47 M€ de chiffre d’affaires 2013
(+9 % par rapport à 2012)
• 9 000 machines vendues
(8 500 en 2012)
• +10 à 15 % de progression annuelle
N°273
—
/RL 204
enquête I
... DL.R à l’époque. « Ces cotes
ne reflètent pas la realité des prix du
marché, phénonène particulièrement
accentué dans une’ période’ instable,
telle que la profession la connaît
actuellement. En e/jèt, la fédération
DLR constate qu ‘en !noj’enne sur le’
,na,’ché pour les machines de S ans,
période habituelle de renouvellement,
il existe un décalage entre celle cote
et le marché de 1 ‘occasion le plus
significatif de l’ordre de 40 à 50 %.
A titre d’exemple, une pelle sur che
nilles de 211 d’une grande marque,
voire mondial, ne peut plus servi,’ de
référence clans le cad,’e des transac
tions de matériels », poursuivait le
DLR qui indiquait vouloir « engage!’
une’ ,‘éflexion su,’ l’opportunité et
laféisahilité cl ‘un argus au niveau
européen en se’ rapprochant de 1 ‘orga
nisation curopée’nne des distributeu,’s
EcED. » L’idée était de « mettre ail
point un outil commun aux distrihu—
teurs et qui donne un niveau réaliste
de la valeur de reprise des matériels
d’occasion », détaillait le secrétaire
général du DLR en 2009, Francis
THIERRY ROBERT,
DIRECTEUR
MATÉRIEL
GROUPE NGE
«QUAND ONA2 500
MATÉRIELS DE PRODUC
TION, C’EST L’OUTIL
LE PLUS APPROPRIÉ»
Il existe plusieurs outils de valorisa
tion du parc. La valeur d’acquisition, la
valeur de remplacement valeur à 5,9
ans d’âge moyen et la valeur vénale
du parc que l’on peut calculer avec la
cote ENTE Le marché de l’occasion est
soumis à un grand nombre de para
mètres comme le niveau de l’activité, la
parité monétaire, le type de matériels, la
marque.. qui varient à chaque instant.
La cote FNTP a l’avantage de déterminer
une valeur moyenne sur 5 ans, 10 ans,
qui s’affranchit de ces variables. Elle
n ‘est donc pas complètement incorrecte,
et en plus, elle est connue par tous. Elle
a l’avantage de déterminer un référen
tiel commun, avec une méthode connue
et reconnue par tous les acteurs de la
profession. Nous l’utilisons donc auprès
des assurances, pour évaluer la valeur
nette de notre parc... En bref; pour tout
besoin d’évaluation officielle pour 1 ‘exté
rieur Quand on a 2 500 matériels de
production, c’est l’outil le plus approprié
plutôt que de faire une étude de mar
ché pour chaque machine, sachant que
cette valeur sera obsolète 6 mois plus
tard. Quand nous souhaitons vendre une
machine d’occasion, nous déterminons
son prix d’après la cote FNTP en pre
mier lieu. Ensuite, nous regardons sur
le marché. Les prix des enchères Ritchie
sont plus soumis aux aléas des marchés
internationaux, pour une vente rapide,
avec un risque plus important sur le prix
auquel la machine partira. A mon avis la
‘cote Ritchie «ne reprend pas correcte
ment les tendances du marché français,
voire européen.»
«
—
C’EST LE MÊME
PRINCIPE QUI
RÉGIE NOTRE
TRAVAIL DEPUIS
SA MISE EN
PLACE, ILYA
PRÈS DE 50 ANS.
Gilberg. « Cet indice ne concernerait
que les matériels les plus significatifs
et les plus communément vendus. Pas
de tomhem’eaux ni de niveleuses mais
plutôt, les pelles et les c’hargeuses sur
pneus. » Las « On ci lciissé tomber »,
explique Hervé Rebollo, actuel secré
taire général du DLR, qui évoque le
manque de moyens pour sa fédéra
tion pour collecter l’information...
et l’émergence d’autres dossiers
prioritaires. Surtout, la fameuse ECED
—pendant de I’ERA pour la location
n’a pas fait long feu. «A ce moment
là, nous avons été plus coin hatifs pour
essayer de modifier les choses auprès
de la FNTP », se souvient Renaud
Buronfosse. Des démarches sans
résultats.., et de constater, fataliste
« Il Jàut bien avoue’,’ qu ‘on a laissé
loin hem’ ! »
-—
année 2005, c’otée 70 000 eui’os, se
vend en moyenne 40 000 eui’os, mon
tant constaté lois des derniè,’es ventes
aux enchères, qui correspondent,
certes, à un prix de cléstockage. »
Rappelons qu’à ce moment, le marché
accusait très sévèrement la chute des
ventes globales de l’ordre de -60 %
entre 2008 et 2009. Parallèlement, les
distributeurs ont beaucoup déstocké
afin de reconstituer leurs trésoreries.
« II est évident qu ‘une cote française
clans un marché deve’nu européen,
La piste des chariots
Ralentissement du marché aidant,
les passions sont retombées.
—
— — — — — — — — — — — —
LE PARC MATÉRIEL NGE EN CHIFFRES
• 7 000 items
• 2 500 matériels lourds de production
Au tournant des années 200812009, le marché accusait très sévèrement la chute de l’ordre
de 60 % des ventes globales. Parallèlement, les distributeurs ont beaucoup déstocké vers
les sites de ventes aux enchères afin de reconstituer leurs trésoreries.
N’ 273
—
Put 2014
• 70 M€ d’investissement annuel
• 8 000 à 12 000 heures avant
renouvellement des machines
• 200 matériels d’occasion vendus
chaque année
PHILIPPE GAILLARD DIRECTEUR RISQUES
TECHNIQUES AXA ENTREPRISES
POUR NOUS, LA COTE
EST UN OUTIL DE
RÉFÉRENCE QUI A LE MÉRITE
D’EXISTER, MAIS QUI A QUELQUES
LIMITES»
«
«
L’intérêt de l’entreprise
comme de l’assureur, est d’être
suries bonnes valeurs. La sousestimation ou la surestimation
des matériels et des parcs sont
autant dommageables à l’assu
reur qu’à l’assuré. La prime
d’assurance se calcule sur la
valeur totale du parc multipliée
par un taux. Si cette valeur
est sous estimée de 40 %, la
cotisation sera elle aussi sous
estimée de 40 %. L’assureur
n’aura donc pas les cotisations
escomptées, par rapport à ce à
quoi il s’attend, en adéquation
avec le sinistre à indemniser.
Le rapport s’inverse en cas de
surestimation, avec des primes
trop élevées par rapport au
besoin réel d’assurance.
Pour l’estimation des parcs,
nous nous basons sur la valeur
à neuf du matériel. La valeur
déclarée doit être celle figurant
surla facture d’achat, avec une
certaine tolérance quant aux
éventuelles remises. De cette
façon, en cas de sinistre, c’est
la valeur totale du matériel qui
est prise en compte.
Pour les matériels d’occasion,
si le client ne dispose pas de
la facture d’origine, nous nous
référons à la valeur à neuf du
catalogue constructeur, voire,
à défaut, à celle d’un matériel
équivalent. Nous proposons
maintenant d’assurer les
matériels d’occasion avec la
valeur de leur prix d’occasion.
Dans ce cas, nous avons un
moteur interne de tarification
qui va recalculer la valeur à
neuf de ces matériels. Cet outil
de calcul a été réalisé d’après
une étude actuarielle sur
l’évolution moyenne des cotes
selon un certain nombre de
typologies de machines. Cette
courbe d’évolution des valeurs
des matériels dans le temps est
fortement inspirée par la cote
FNTP, mais pas uniquement. On
ne peut pas se baser seulement
sur cette cote: elle n’est pas
exhaustive et, sur un marché
très fluctuant, le fait d’ins
crire dans le marbre la valeur
des machines ne peut donner
qu’une référence indicative.
D’autre part, si elle est parfai
tement adaptée aux machines
de moins de 5 ans, elle l’est
beaucoup moins pour celles qui
ont entre 7 et 10 ans d’ancien
neté. Or, notre besoin majeur
porte sur cette catégorie de ma
chines. Nos clients possèdent
souvent les factures d’achat de
leurs machines récentes, mais
les risques de perte augmen
tent au fur et à mesure que les
matériels vieillissen t, changen t
de main, etc.
D’où l’importance de nos ex
perts qui sont capables de faire
autre chose que de lire cette
cote et qui sont aptes à évaluer
les matériels hors-cote.
LA BRANCHE RISQUES
TECHNIQUES D’AXA
ENTREPRISES EN CHIFFRES
• 30 M€ de primes
d’assurance (dommages
aux engins*)
• 10 000 contrats Risques
techniques auprès des
entreprises de BTP
• 20 à 25 % de parts de marché
Les matériels TP ont besoin de
deux sortes d’assurance s RC fonc
tionnement et Risques techniques
pour les dommages (bris interne,
bns externe).
••. « Dans la mesure où les construc
teurs envoient leurs éléments en temps et en
heure, /e ne participe phis aux réunions »,
indique le délégué général du Cisma. « Nous
n ‘avons pas de position contre cette cote
aujourd’hui », poursuit Hervé Rebollo qui
adopte une position à la Ponce Pilate. « C’est
la délégation du ,natériel de la FNTP qui
établit officiellement la cote des matériels de
travaux publics. On ne peut pas dire que le
DLR soit a.s,rocié activement a ce travail et
il n ‘a pas forcément à l’être. Le DLR y est
associé à titre d ‘information, comme obser—
i’ateur plutôt qu ‘interi’enant. Nous sommes
invités à la réunion annuelle de cotation ain
si qu ‘à certains groupes (le travail, comme
celui des grues à tour où certains de nos
adhérents peuvent participel: Aujourd’hui, je
n ‘ai pas d’écho (le personnes qui expriment
un Jà rt mécontentement à ce sujet. C’est un
dossier dont j’entends peu parle,: Les écarts
de prix persistent très certainement. Chacun
les gère à son niveau.., et ce n ‘est en tout
cas, plus notre actualité. »
« La cote FNTP a pour objet de valoriser
les parcs (le matériels des adhéi’ents et
pas du tout d’avoir une représentation des
valeurs réelles à la revente. C’est sur ce
décalage que le DLR a toujours considéré
qu’elle n ‘est pas conjàrme au marché »,
reprend Florence Dupont, secrétaire générale
adjointe du DLR. « lIn ‘est d’ailleurs pas
logique que ce soient les clients qui éta
blissent une cote, c ‘est bien le signe qu ‘elle
a un autre objet, que d ‘autre,s outils connue
1 ‘argus—cham’iot où ce sont les professionnels
qui cotent la valeur de reprise des maté—
riels. »
Sur les chariots industriels, nous nous
somnnzes appliqués à définir un modèle plus
conforme à la réalité, en collaboration avec
le DLR », poursuit Renaud Buronfosse. « Il
s ‘agit cl ‘une cote (le valeur de m’epm’ise qui
n ‘est pas ,fircémnent une cote d’occa,rion. Là,
les constructeurs et leurs m’éseaux de dist,’i—
bution se sont ,nis d ‘accord poum’ communi
quer sur les vm’ai.r prLr (le vente. On a donc
zimie vision pm’écise du ,nam’ché, d’autant plus
que pour qu ‘une valeur apparaisse, il/àut
qu’il y ait eu 7 cotations d’un même ,natériel
coté par 3 sociétéS (liffém’entes, issues de
groupes différents, avec éli,nination du
mieux—disant et du moins—disant. » Le C’sma
a même souhaité étendre ce modèle aux
chariots de manutention tout-terrain. « Mais
les c’onstructeurs ne nous ont pas vraimnent
suivis », explique Renaud Buronfosse....
N 273
554
t.
iL I
La cote des matériels
•
—r-l
——
‘ni
•.. « C’était pourtant une bonne
porte d’entrée car ces chariots sont
cotés par la FNTF et on aurait pu
rapidement établir une vision claire
des écarts de cotation selon les deux
méthodes. D ‘ailleurs, la FNTP n ‘était
pas contre cela, consciente des limites
de son procédé. »
Référence unique
Au final, le DLR et le Cisma le recon
naissent: « La cote FNTF est actuel
lement la seule référence qui existe...
même si elle n ‘est pas celle que nous
souhaiterions éventuellement. » Et la
Fédération nationale des travaux pu
blics peut insister : « Notre cote sert de
référence pour les banques, assurances
et autres organismes ayant besoin d’un
outilflable d ‘estimation de la valeur
des matériels. Four cela, cette cote est
établie selon les données techniques et
N°273
—
A4RL 2014
-- — —.•
£4.”_
‘it_
-.
matériel de la FNTP se réunit pour VOù.
s’ily aune mauvaise harmonisation
des prix entre constructeurs. Les dispa
rités Sont toute/bis réelles. Si I ‘on fait
un parallèle avec l’industrie automo
bile, une Ferrarri vaudra toujours plus
cher qu ‘une Renault ! »
a-’,..
Vers la modernité
Par ailleurs, la Fédération fait actuel
lement évoluer sa formule. « Nous
avons créé un comité de pilotage
en 2013 pour réorganiser et mettre
dfféremmnL’nt en valeur nos travaux »,
indique Catherine Jarosz. Une de
ses premières décisions concerne la
fréquence annuelle de mise à jour
des cotes pour tous les matériels de
chantier « courants », avec la mise en
place à partir de 2014, d’un rythme
bisannuel de mise à jour pour les maté
riels spécifiques de levage comme les
grues à tour, pelles
à câbles, grues sur
chenilles, etc. « Bien
entendu, la richesse
de nos relations avec
CE N’EST PAS PARCE QUE LE
MARCHÉ EST (C MAUVAIS»
QU’UNE PELLE NEUVE,
UTILISÉE 2 000 H, DEVRAIT
PERDRE SA VALEUR. ELLE
RESTE UNE EXCELLENTE
MACHINE.
le prix public annoncé par les construc
teurs, et non selon les prix du marché
de l’occasion. Ces derniers sont, par
essence, soumis auxfluctuations de la
loi de l’offre et de la demande. La cote
ne prend pas en compte les fluctuations
rapides du marché; elle est régulière
et stable. Ce n ‘est pas parce que le
marché est « mauvais » qu’une pelle
neuve, utilisée 2 000 h, devrait perdre
sa valeut: Elle reste une excellente
machine. » Et pour répondre aux
accusations de favoritisme de cer
taines marques par rapport à d’autres,
Catherine Jarosz explique : « Nous
parlons ici de la valeur intrinsèque
des matériels. Même si nous n ‘avons
pas vocation à juger de la pertinence
des prix qui nous sont communiqués,
le comité de pilotage de la délégation
ciwia
les constructeuci
concernés permettra
la mise à jour de la
base de données au
fur et à mesure en
ce qui concerne les
numéros de série
Mais la hase de don
nées des tarifications ne sera actualisée
que tous les deux ans. Cela permettra
de fluidifier les flux de parution de la
cote et de la mettre en cohérence avec
l’utilisation qui est fuite des difu’rents
matériels », explique la chargée de
mission avant de conclure : ((Nous
sommes aujourd’hui impliqués dans la
modernisation des moyens de publi
cation de la cote. Les fascicules sont
toujours disponibles en téléchargement
sur le site Internet de la FNT et nous
proposons aussi à nos adhérents de
calculer les cotes en ligne. » Winston
Chuchili disait de la démocratie que
« c’est le pire système de gouverne
ment, à 1 ‘exception de tous le.r autres
qui ont pu être expérimentés dans
l’histoire ». On pourrait appliquer ce
même raisonnement à la cote FNTP.I
.
ARGUS-CHARIOT.COM,
LE CONTRE-EXEMPLE?
Développé par le Cisma et le DLR, le site
Argus-chariotcom, qui fête ses 10 ans en
2014, permet d’obtenir la cote de reprise
des chariots de manutention industrielle
et logistique selon plusieurs variables
type de machine, motorisation, capacité,
âge, nombre d’heures, conditions d’uti
lisation de la machine, documentation
à jour, etc. Le site dénombre près de
10 000 visites par an. « Il rassemble plus
de 100 000 valeurs, pour 550 références
de matériels dans 17 marques détaille
Julie Duval, responsable sécurité environ
nement pour le DLR et administrateur du
site Argus-chariot.com. « Pour obtenir ces
valeurs, on fait appel à un panel de 50 co
tateurs responsables occasions ou ven
deur spécialisés appartenant à différents
réseaux: constructeurs, distributeurs,
marques et indépendants; chaque réseau
ayant un nombre limité de participants
Chacun d’eux fourni en débutd’année,
la valeur de reprise du matériel en état
standard pour les 10 dernières années.
Ils ont libre choix quant aux marques
et au nombre de matériels dont ils vont
estimer la valeur de reprise. Nous avons
ensuite un certain nombre de règles qui
nous permettent de fiabiliser l’édition des
résultats et de nous affranchir du poids
d’un intervenant en particulier dans l’éta
blissement des cotations.»
«L’argus chariot n’a absolument rien à
voir avec la cote FNTP qui n ‘est d’ailleurs
pas en concurrence puisqu ‘on ne parle
pas du tout des mêmes matériels », tem
père Hervé Rebollo, secrétaire général du
DLR. « Toutefois, je ne pense pas que cette
cote témoigne des mêmes différences de
prix que celles que l’on constate avec les
matériels TP; entre la cote FNTP et les prix
constatés lors des ventes aux enchères.
Sans préjuger de la supériorité de notre
système de cotation sur celui de la FNTP,
peut être le modèle de cotation que nous
avons mis en place pour les matériels de
manutention serait reproductible pour les
matériels TP... Mais le travail ne se fait
pas de la même façon, ce ne sont pas les
mêmes matériels, ils n’ont pas les mêmes
contraintes sur le marché de l’occasion. »
«,
-
-.