Fév 2011 - Institut Curie
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Fév 2011 - Institut Curie
le journal de l’institut curie comprendre pour agir contre le cancer actualités Trois projets sur le cancer du sein Entre nous « Avec la donation, nous aidons maintenant » dossier Dépistage La première arme contre le cancer # 85 - février 2011 - 1,25 € - ISSN 1145-9131 sommaire actualités h Institut Curie Trois grands projets sur le cancer du sein La lutte contre le cancer au meilleur coût p. 3 Fondation reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des dons et des legs, l’Institut Curie associe le plus grand centre de recherche français en cancérologie et deux établissements hospitaliers référents pour les cancers du sein, les tumeurs pédiatriques et celles de l’œil. Fondé dès 1909 sur un modèle conçu par Marie Curie, de la recherche fondamentale aux soins innovants, l’Institut Curie rassemble 3 000 chercheurs, médecins et soignants mobilisés pour lutter contre le cancer. Pour accélérer les découvertes et ainsi améliorer la qualité de vie des malades, le soutien de nos donateurs est essentiel. p. 4 Actualités générales Éditorial Le téléphone portable, oui, p. 5 mais à petite dose Moins de décès par cancer en France p. 6 Identifier les prédispositions héréditaires p. 7 h dossier p. 8 Citizen Press DÉPISTAGE, La première arme contre le cancer Trois questions au… Dr Xavier Sastre-Garau Rétinoblastome : garder l’œil sur les yeux des enfants Décryptage L’éventail des examens entre nous h Trois ans d’engagement et 40 000 € contre le cancer Des foulées de générosité dans les Yvelines L’union fait la force contre les cancers de l’enfant « Avec la donation, nous aidons maintenant » Pedro Lombardi/Institut Curie h FICHE PRATIQUE « Nous pouvons tous agir » Le cancer représente la première cause de décès en France chez l’homme et la deuxième chez la femme. Toutefois, les taux de mortalité baissent, conséquence des progrès thérapeutiques et d’une prise de conscience individuelle et collective. Et à ce titre, nous pouvons TOUS agir. D’abord agir sur notre santé, en adoptant une hygiène de vie saine et en répondant aux invitations au dépistage. Il faut savoir qu’aujourd’hui, si la maladie est dépistée tôt, le pourcentage de guérison peut atteindre 95 % : c’est le cas pour le cancer du sein. Notre dossier vous donnera toutes les informations sur cette arme de choix dans l’arsenal déployé contre le cancer. Pr Claude Huriet, président de l’Institut Curie p. 9 p. 10 p. 11 p. 15 p. 16 p. 17 Ensuite, agir en soutenant la recherche et notamment les programmes innovants, pour favoriser les applications médicales mais aussi le progrès des connaissances « en amont », dans les laboratoires. Et cela, aux côtés de l’Institut Curie, vous le faites à coup sûr. Par votre fidélité, vous nous permettez de programmer nos recherches sur le moyen et le long terme. En 2011, nous espérons que vous serez toujours avec nous. Votre générosité confortera l’autonomie de l’Institut Curie, qui, en ces temps difficiles, est vitale pour une recherche ambitieuse. Nous pourrons alors initier de nouvelles recherches car les récentes avancées ne sont pas suffisantes. Même si les traitements sont de plus en plus efficaces, de moins en moins lourds, on ne guérit encore qu’un cancer sur deux. Les patients ont toujours besoin de nous. Merci d’avance pour votre soutien, nous comptons sur vous. p. 19 LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT CURIE, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - FAX: 01 56 24 55 22 - [email protected] WWW.CURIE.FR - DIRECTEURDELAPUBLICATION : PR CLAUDE HURIET - RÉDACTRICEENCHEF : NATHALIE BOISSIÈRE - RÉDACTION :VALÉRIE DEVILLAINE, CÉLINE GIUSTRANTI, Emmanuelle manck, Mathieu Nowak, Catherine Tastemain - ICONOGRAPHIE : CÉCILE CHARRÉ (PHOTOTHEQUE.CURIE.FR) - PHOTOS « VOTRE CONTACT » : CÉCILE CHARRÉ, Alexandre Lescure, PEDRO LOMBARDI/INSTITUT CURIE DONS ET ABONNEMENTS : YVES CONGAL (01 56 24 55 66) – ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : Dr Bernard Asselin, Philippe Chavrier, Dr Laurence Desjardins, Olivier Delattre, PR CLAUDE HURIET, Dr Alain Livartowski, PR DANIEL LOUVARD, Fatima Mechta-Grigoriou, PR JEAN-NICOLAS MUNCK, Dr Fabienne Thibault, Dr Xavier Sastre, Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, Danijela Vignjevic, Dr Anne Vincent-Salomon DE L’INSTITUT CURIE - LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION EN CHEF ET N’ENGAGENT QU’ELLE - PHOTO DE COUVERTURE : Citizen Press / INSTITUT CURIE - ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN : 5 € - CRÉATION ET RÉALISATION : (01 77 45 86 86) - FABRICATION : TC GRAPHITE (MONTREUIL) - IMPRESSION : IMPRIMERIE la galiote prenant 70, rue auber 94783 vitry-sur-seine - NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE : 0912H82469 - DÉPÔT LÉGAL DU # 85 : février 2011 CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉ À 185 000 EXEMPLAIRES. IL EST ACCOMPAGNÉ d’une information sur le prélèvement automatique POUR CERTAINS ADRESSÉS. 02, LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE actualités institut curie ,Recherche Trois grands projets G Avec des approches originales, nous allons essayer de comprendre la progression tumorale au stade initial de l’invasion et durant les processus de métastase, en regardant ce qui se passe à la fois au niveau de la cellule et de la molécule. » Des cellules de cancer h envahissent la matrice extracellulaire, en vert. Philippe Chavrier, chef de l’équipe Dynamique de la membrane et du cytosquelette, Institut CurieCNRS, coordonnateur du PIC Cancer du sein, motilité et invasion cellulaire avec le Dr Anne Vincent-Salomon, du département de Biologie des tumeurs et de l’unité Génétique et biologie des cancers, Institut Curie-Inserm. Les objectifs cliniques font partie intégrante du projet. En effet, chaque élément de l’environnement proche de la tumeur peut influencer l’évolution du cancer. » Fatima Mechta-Grigoriou (photo, au centre), chef de l’équipe Stress et cancer, Institut Curie-Inserm, coordonnateur du PIC Microenvironnement tumoral avec le Dr Vassili Soumelis, chef de l’équipe Biologie intégrative des cellules dendritiques et des cellules T chez l’homme, Institut Curie. Nous allons proposer des systèmes innovants et appropriés pour tester, entre autres, les effets des composants du micro-environnement sur la motilité des cellules cancéreuses. » Danijela Vignjevic (photo, au centre), Institut Curie-CNRS (UMR144), coordonnateur du programme Modèles cellulaires in vitro en 3 D, avec Pierre Nassoy, de l’unité de Physico-chimie, Institut Curie-CNRS, Sergio Roman-Roman et Thierry Dubois, du département de Recherche translationnelle, Institut Curie. Catherine Tastemain LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE ,03 C. Charré/Institut Curie stitut Curie Pedro Lombardi/In Pedro Lombardi/Institut Curie râce à la générosité du public, l’Institut Curie met en œuvre cette année trois nouveaux Programmes incitatifs et coopératifs (PIC), principalement centrés sur les cancers du sein. Ces PIC, financés chacun à hauteur de 153 000 euros par an pendant trois ans, ont pour but d’aborder des aspects innovants et complémentaires de la cancérologie. Le premier de ces programmes baptisé « Cancer du sein, motilité et invasion cellulaire » étudiera les mécanismes qui conduisent à la migration des cellules tumorales et à l’apparition de métastases de manière approfondie et systématique pour toutes les formes de cancers du sein. Le programme « Micro-environnement tumoral », de son côté, s’intéressera aux interactions entre les cellules tumorales et les types cellulaires et moléculaires qui les entourent. Enfin, un 3e PIC sera axé sur la mise au point de cultures cellulaires in vitro en trois dimensions : des conditions plus proches de la réalité physiologique que les habituelles cultures de cellules sur des lamelles plates. Qui plus est, « ces trois approches se nourrissent mutuellement, précise le Dr Anne VincentSalomon, anatomopathologiste et coordonnatrice d’un PIC. En pratique, certains projets sont communs ; nous travaillons souvent sur les mêmes échantillons Dr Anne tumoraux, modèles animaux ou Vincent-Salomon, anatomopathologiste cellulaires. Et chaque nouveau à l’Institut Curie. développement est discuté lors de réunions régulières. » L’Institut Curie, premier centre européen pour le traitement des cancers du sein (en nombre de patientes), se prête parfaitement à la mise en œuvre de ces projets ambitieux. L’expertise des équipes de son Centre de recherche et de son Ensemble hospitalier est reconnue dans le monde. Il dispose de l’une des banques d’échantillons de tumeurs les plus riches de France, et de nombreux modèles murins, sans oublier ses plates-formes technologiques de haut niveau tant pour l’analyse d’images que pour l’exploitation bio-informatique des données recueillies. M. Irondelle - Ph. Chavrier Nikon Imaging Center@Ins titut Curie CNRS sur le cancer du sein actualités institut curie En bref ,Économie La lutte contre le cancer au meilleur coût L Des réponses au traitement mieux comprises Des chirurgiens de l’Institut Curie, en collaboration avec leurs collègues de huit hôpitaux parisiens, ont étudié rétrospectivement le dossier médical de 54 patientes traitées pour un cancer du col de l’utérus. Ils ont pu en tirer des conclusions quant aux profils des femmes pour qui la chimiothérapie et la radiothérapie, suivies de l’ablation chirurgicale de la tumeur, sont efficaces ou non. Ainsi la ménopause, l’existence d’emboles… modifient la réponse à ces traitements. Ces résultats vont devoir être vérifiés à grande échelle avant d’envisager de les utiliser comme outil d’aide à la décision thérapeutique. V. D. Pedro Lombardi/Institut Curie Cancer du col de l’utérus a santé n’a pas de prix, mais elle a un coût, surtout lorsqu’il s’agit de lutter contre le cancer. » C’est sur cette constatation qu’ont commencé les 6es Rencontres parlementaires sur le cancer, le 21 octobre 2010 à Paris. En effet, le cancer a coûté 11 milliards d’euros à l’Assurance maladie en 2004. Qui plus est, son incidence Le cancer a coûté 11 milliards d’euros à l’Assurance augmente (350 000 nouveaux maladie en 2004. (salle de soins à l’Institut Curie) cas en 2010, soit 38 000 de plus qu’en 2005) et les traitements sont [mais] il est nécessaire d’intensifier les de plus en plus onéreux, à l’instar des recherches sur les cibles, car lorsque la biothérapies. Ces nouvelles formes cible est connue, le taux d’efficacité des de chimiothérapies, dirigées contre une biothérapies passe de 20 à 80 %. » Quelles cible tumorale précise, représentent autres sources d’économies envisager ? aujourd’hui 57 % des médicaments Améliorer la coordination entre les anticancéreux prescrits. Investir dans la professionnels de santé et renforcer la recherche médicale pourrait permettre chimiothérapie ambulatoire, qui connaît de les utiliser à meilleur escient déjà un fort essor ; ou encore intensifier et donc de les « économiser », comme le dépistage pour détecter des cancers l’a expliqué le Dr Alain Livartowski, à un stade précoce et ainsi diminuer les coûts d’hospitalisation, de chirurgie cancérologue à l’Institut Curie, et des arrêts d’activité professionnelle intervenu dans ces rencontres : « Grâce des malades. aux biothérapies, nous sommes à l’aube d’une avancée thérapeutique majeure, Emmanuelle Manck h Phovoir « ,Cancer de la vessie ourquoi notre système immunitaire ne s’attaque-t-il pas efficacement aux cellules tumorales ? Parce qu’il ne les voit pas… Celles-ci utilisent en effet parfois des procédés de camouflage. C’est ce que des chercheurs de l’Institut Curie ont mis en évidence dans le cancer de la vessie, où une protéine, la lactadhérine, permet aux 04, LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE cellules cancéreuses de passer incognito. Cette protéine représente donc une nouvelle cible thérapeutique potentielle : la bloquer permettrait de révéler la tumeur aux « yeux » de nos défenses immunitaires. Une nouvelle substance candidate aux thérapies ciblées. Valérie Devillaine h P Y. Allory/Inserm U955/Dpt de pathologie/Hôp. H.-Mondor Une protéine du camouflage Bloquer la lactadhérine produite par les cellules régulatrices (marron) pourrait être envisagé contre les cancers de la vessie. actualités C. Charré/Institut Curie générales En bref Réchauffement climatique Lutter pour notre santé aussi ,Cancers du cerveau Le téléphone portable, oui, mais à petite dose L es premiers résultats de l’étude baptisée Interphone ont été publiés dans l’International Journal of Epidemiology : l’utilisation du téléphone portable de manière intensive augmenterait le risque de gliomes et de méningiomes, deux cancers du cerveau. L’étude ne montre en revanche aucun risque aggravé pour un usage modéré, d’environ 2 heures à 2 h 30 mensuelles. Plus précisément, selon cette étude internationale coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) basé à Lyon, des personnes ayant utilisé leur téléphone portable plus de 30 minutes par jour pendant 10 ans dans leur vie verraient leur risque de ces deux cancers cérébraux augmenter de 40 % par rapport à des personnes n’ayant jamais utilisé un mobile. Un temps qui correspond à un usage intensif selon les normes actuelles, mais il est de moins en moins rare que certains utilisent leur mobile plus d’une heure par jour ! Cette pratique est toutefois tempérée par l’utilisation croissante des SMS et autres usages Internet qui maintiennent le téléphone à distance de la tête. Mais ceci compense-t-il vraiment cela ? Le Dr Christopher Wild, directeur du Circ, déclare qu’« il est souhaitable de poursuivre l’étude de l’utilisation du téléphone portable et du risque de cancer cérébral ». De nouvelles données devraient être disponibles en mai. En attendant, modérez votre usage. Valérie Devillaine ,Soins de support « Le réchauffement du climat est vu comme une menace pour l’environnement, mais on oublie souvent qu’il représente aussi un danger pour la santé humaine », dénonce une association mondiale de 65 académies nationales de médecine et des sciences, dont l’Académie de médecine française. Ainsi, les pollutions à l’ozone augmentent les maladies respiratoires ; la multiplication des inondations et des tempêtes fait courir le risque de maladies infectieuses, etc. Lutter contre le réchauffement climatique pourrait donc directement contribuer à améliorer la santé humaine, même si l’impact de ces actions mettra longtemps à se faire sentir. Ces bénéfices sur la santé pourraient aussi en partie compenser le coût de la réduction des gaz à effet de serre. Ainsi, la limitation de l’utilisation de la voiture au profit du vélo ou de la marche à pied serait favorable à l’environnement, et réduirait aussi sensiblement certains facteurs de risque de cancer notamment. Source : Inter Academy Medical Panel (IAMP). Les soins palliatifs augmentent l’espérance de vie urprenant et ô combien positif constat que celui de cette étude scientifique américaine : elle montre que des patients atteints d’un cancer du poumon métastatique recevant des soins palliatifs associés aux traitements standard voient leur qualité de vie améliorée, souffrent moins de dépression et, mieux encore, vivent plus longtemps que les malades recevant les traitements standard seuls ! Traitement de la douleur, prise en charge des symptômes inconfortables (nausées, anxiété…), accompagnement social… les soins palliatifs ne sont donc pas synonymes de « baisser les bras » et les patients peuvent en tirer bénéfice en même temps que des traitements anti-cancéreux. Ne serait-ce que parce que des patients qui se « sentent mieux » suivent mieux leurs traitements. En France, depuis la loi de juin 1999, l’accès aux soins palliatifs est un droit des malades. Mais des inégalités géographiques persistent et les moyens mis en œuvre sont insuffisants pour que tous puissent en bénéficier. Phovoir S V. D. LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE ,05 actualités générales ,Mortalité En bref Recherche clinique 16 établissements labellisés « Centres d’essais précoces » avec près de 60 000 décès annuels sur la même période, soit 23,4 % des décès. La majorité de ces décès (71 %) surviennent chez des personnes de 65 ans et plus. Les cancers responsables de morts prématurées (avant 65 ans) sont celui du poumon chez l’homme et ceux du sein et du poumon également chez la femme. La mortalité féminine par cancer du poumon est d’ailleurs en forte hausse, conséquence d’un tabagisme en pleine expansion il y a quelques années… V. D. n savait la mortalité par cancer en baisse dans l’Hexagone, mais mieux encore, on constate que cette baisse s’accélère. C’est la conclusion d’une étude de l’Institut national du cancer (Inca) rendue publique en novembre dernier. Le cancer reste néanmoins la première cause de décès chez l’homme, avec 88 188 victimes par an en moyenne entre 2003 et 2007. Il est ainsi responsable d’un tiers des décès masculins. Pour les femmes, il constitue la deuxième cause de mortalité, h L’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie a été retenu avec quinze autres établissements en tant que centre d’essais cliniques de phase précoce dans le cadre du Plan cancer 20092013. Cette reconnaissance donnera une meilleure visibilité internationale à la recherche clinique française, et favorisera la mise en œuvre des essais de phase I et II. Ceux-ci permettent aux patients de tester les techniques et médicaments candidats, juste après leur sortie des laboratoires de recherche. Un premier accord de collaboration, unique à ce jour avec les États-Unis, va permettre la fourniture de nouveaux anticancéreux, jusque-là disponibles pour la plupart exclusivement outre-Atlantique. Cette labellisation devrait également faciliter l’accès aux nouveaux traitements pour les patients. par cancer en France O Évolution du taux de mortalité par cancer entre 1983 et 2007 et projections pour 2010. Taux standardisé monde p. 100000 personnes-années 250,0 200,7 200,0 150,0 100,0 50,0 0,0 194,4 162,6 Homme 141,8 87,1 92,8 79,9 77,5 Femme 1983-1987 1988-1992 1993-1997 1998-2002 Périodes de 5 ans 2003-2007 Projections 2010 ,Essais nucléaires Les cancers de la thyroïde en hausse Q uarante ans après les essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française (entre 1966 et 1974), une étude s’intéresse pour la première fois au lien entre irradiation et risque de cancer de la thyroïde1. Ces travaux, de l’équipe de Florent de Vathaire, à l’Institut GustaveRoussy (Villejuif), concluent à une légère 06, LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE augmentation du risque de cancer de la thyroïde, liée à la dose d’irradiation reçue suite aux essais nucléaires. Ces résultats s’appuient sur la comparaison des rayonnements reçus par 229 Polynésiens ayant eu un cancer de la thyroïde et 373 « témoins » polynésiens n’ayant pas développé la maladie. Au total, une dizaine de cas de cancers de la thyroïde diagnostiqués avant 2003 sur les 229 étudiés seraient donc attribuables aux retombées radioactives des essais. Et on peut encore s’attendre à voir apparaître dans le futur une autre dizaine de cas liés à ces rayonnements… V. D. 1. Source : British Journal of Cancer, 2010. Source : Inca Pedro Lombardi/Institut Curie Moins de décès Photos : Noak/Le bar Floréal/Institut Curie Fiche pratique Tests génétiques Identifier les prédispositions aux cancers En 2009, 107 hôpitaux ont assuré en France près de 34 000 consultations de génétique spécialisées en cancérologie. Elles ont pour objectifs de repérer une prédisposition génétique et de faire part de mesures de surveillance et de prévention adaptées. h Votre histoire médicale conseiller en génétique reconstituera votre arbre généalogique médical. Les diagnostics seront validés en demandant aux apparentés une autorisation d’accès à leur dossier. L’analyse de l’arbre, la prise en compte de modèles de prédisposition, l’utilisation dans certains cas de scores conduisent à poser l’indication d’un test génétique. et vos antécédents familiaux Les éléments d’orientation : z la survenue de plusieurs cas de cancers, surtout s’il s’agit de certaines localisations (sein-ovaire ; côlonendomètre), chez les apparentés appartenant à la même branche parentale, z la précocité des âges au diagnostic (avant 50 ans en cas d’atteinte mammaire, avant 60 ans en cas d’atteinte du côlon), z la multiplicité des atteintes tumorales chez la même personne. Si plus de deux ou trois cas précoces sont identifiés dans votre famille proche, il est légitime d’en parler à votre médecin. Il vous orientera, si nécessaire, vers une consultation spécialisée. L’oncogénéticien (médecin spécialisé en génétique du cancer) ou le h Un test génétique Un test génétique est proposé afin d’étudier à partir d’une prise de sang un gène ou un groupe de gènes dont les mutations, ou altérations, constituent un facteur de prédisposition. Du fait de la grande diversité des mutations, l’étude est réalisée dans un premier temps chez la personne la plus susceptible d’être prédisposée du fait le plus souvent d’un antécédent de cancer. Si une mutation a été identifiée, Cancer du sein : quel risque ? Près d’une femme sur 10 dans la population générale sera traitée pour un cancer du sein au cours de sa vie. En cas de prédisposition génétique caractérisée par une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, le risque est de plus d’une sur deux. Il y a un risque associé de cancer de l’ovaire. Une femme sur 500 est concernée. La prise en charge débute dès l’âge de 30 ans. hP r GÉNÉROSITÉ Pour mieux comprendre L’Institut Curie a lancé un vaste programme de recherche afin d’améliorer les tests génétiques de prédisposition au rétinoblastome et la prise en charge médicale des enfants atteints par cette pathologie. Souvent héréditaire, ce cancer rare de l’œil affecte les enfants de moins de 5 ans. Un enfant porteur de la prédisposition a plus de 90 % de risque de développer la maladie ! Centre de référence national pour cette pathologie, l’Institut Curie effectue la totalité des tests de recherche de prédisposition génétique en France et prend en charge environ 8 cas de rétinoblastome sur 10. un test ciblé peut alors être proposé aux apparentés. h Un suivi rapproché et des mesures de prévention Si les risques sont élevés, toutes les personnes prédisposées ne seront cependant pas atteintes. Elles bénéficient d’une prise en charge spécifique, multidisciplinaire, comprenant imagerie, endoscopie et parfois une chirurgie de prévention. Dominique Stoppa-Lyonnet, oncogénéticienne à l’Institut Curie LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE ,07 DÉPISTAGE La première arme contre le cancer L’efficacité des traitements contre le cancer progresse à grands pas, mais pour en profiter pleinement, il faut les mettre en œuvre le plus tôt possible. C’est en ce sens que, plus que jamais, le dépistage permet de sauver des vies. Sa mise en place est toutefois une question difficile de santé publique. La récente recommandation de la Haute Autorité de santé de mettre en place un dépistage organisé et national du cancer du col de l’utérus est l’occasion de faire le point sur ces enjeux. Dossier réalisé par Mathieu Nowak 08, LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE dossier DÉPISTAGE Citizen Press Détecter les cancers à un stade précoce Il faut bien distinguer ce qui relève de la prévention, comme la sensibilisation sur les facteurs de risque que sont le tabac, les ultraviolets naturels et artificiels, ou encore l’exposition professionnelle à des produits dangereux, qui vise à éviter la survenue des cancers, de ce qui relève d’une prévention dite secondaire, qui consiste à détecter un cancer à un stade précoce, avant les premiers symptômes : c’est le dépistage. Il faut aussi différencier le dépistage individuel du dépistage organisé. Dans le premier cas, c’est une initiative du patient lui-même ou de son médecin qui l’incite à se livrer à des tests, au vu d’antécédents familiaux, de son profil génétique, de son dossier médical, de ses Trois questions au… A. Lescure/Institut Curie E n un quart de siècle, le taux de mortalité par cancer a baissé en France de 22 % chez l’homme et de 14 % chez la femme. Une tendance qui se poursuit et qui n’est ni propre à l’Hexagone, ni à une classe d’âge en particulier. Chez l’homme, cette baisse est à attribuer en premier lieu au recul des cancers de la lèvre, de la bouche, du pharynx et de l’œsophage, lié à une diminution de la consommation d’alcool et de tabac plus qu’à des progrès thérapeutiques ou diagnostiques. Chez la femme, les progrès sont à mettre d’abord au compte d’une diminution de la mortalité par cancer du col de l’utérus, qui serait, elle, le fruit de l’incitation au dépistage permettant de découvrir des lésions précancéreuses, avant tout signe clinique (lire ci-contre). Depuis une dizaine d’années, d’autres cancers voient aussi leur mortalité diminuer : prostate, côlon-rectum, sein mais également poumon chez l’homme. Une tendance d’autant plus remarquable que, dans certains cas, la mortalité baisse alors que le nombre de nouveaux cas (l’incidence) augmente ! Ainsi, entre 1995 et 2005, tandis que l’incidence du cancer de la prostate augmentait de 115 %, sa mortalité diminuait de 21 % ; de même pour le cancer du sein : + 23 % et - 13 %. C’est la conséquence des progrès thérapeutiques, mais aussi de la précocité des diagnostics : le dépistage est devenu aujourd’hui une arme de choix dans l’arsenal déployé contre le cancer. Dr Xavier Sastre-Garau, chef du département de Biologie des tumeurs à l’Institut Curie Le cancer du col de l’utérus a ceci de particulier qu’il est très souvent associé à certains types de papillomavirus humain (HPV). Cette particularité doit être exploitée, non seulement dans le domaine du diagnostic, mais également dans le domaine du suivi thérapeutique et des traitements innovants. Ces pistes sont explorées à l’Institut Curie par l’équipe du Dr Xavier Sastre-Garau. En quoi vos travaux consistent-ils ? Nous avons analysé des prélèvements tumoraux chez 500 femmes atteintes d’un cancer du col de l’utérus. Dans 96 % des cas, nous avons bien trouvé les traces d’un papillomavirus. Il reste donc une petite frange de malades qui sont négatives au test, ce qui est confirmé par les techniques les plus récentes. Peut-on espérer mieux dépister ce cancer en recherchant des papillomavirus ? Il faut être prudent car l’infection par le virus, que l’on peut dépister, n’est pas forcément synonyme de lésion précancéreuse. Dans la majorité des cas, une infection n’a pas de conséquences. Tout miser sur la recherche de papillomavirus serait s’exposer à un grand nombre de faux positifs – de tests positifs alors qu’il n’y a pas de lésion. Comment mettre à profit vos travaux ? Dans un pays comme la France, où médecins et biologistes sont bien formés au dépistage, le frottis, peu cher, reste la solution de choix. En revanche, dans des pays où les infrastructures sont moins développées, on peut imaginer, en première intention, faire appel à la recherche de papillomavirus, avec des techniques automatisées nécessitant moins de personnel formé. Mais détecter n’est pas suffisant : il faut aussi pouvoir traiter les lésions mises en évidence. LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE , 09 dossier DÉPISTAGE Vrai ou faux ? Le cancer du sein se soigne mieux lorsqu’il est dépisté tôt. VRAI, lorsqu’il est détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri dans plus de neuf cas sur dix, alors que le taux de survie à 5 ans passe à 8 cas sur dix, tout stade confondu au diagnostic. Ceci est également vrai pour la majorité des cancers, avec des taux de guérison variables. habitudes de vie, etc. Dans le second, c’est une mesure nationale de santé publique. Aujourd’hui, en France, seuls deux cancers bénéficient d’un dépistage organisé à l’échelle du pays : le cancer du sein et le cancer colorectal. À ce titre, ces dépistages sont entièrement pris en charge par l’Assurance maladie. Lancé en 2004, le dépistage organisé du cancer du sein s’adresse désormais à toutes les femmes de 50 à 74 ans – près de 75 % des cancers du sein sont en effet diagnostiqués entre 50 et 69 ans. C’est une mammographie à faire tous les deux ans car, en faisant des mammographies régulièrement, on se donne toutes les opportunités de détecter des tumeurs petites n’ayant pas encore de traduction clinique. Et lorsque la tumeur détectée est inférieure à 1 centimètre et que le cancer n’est pas étendu aux ganglions de l’aisselle, le taux de survie à 5 ans est de 95 %. Le dépistage du cancer colorectal se pratique, lui, à l’échelle nationale depuis 2008. Tous les deux ans, femmes et hommes de plus de 50 ans sont invités à évaluer avec leur médecin traitant la pertinence de faire une recherche de sang dans les selles et éventuellement (dans 2 % ou 3 % des cas) une coloscopie. Organisé, généralisé : un dépistage à bon escient Pourquoi les cancers du sein et les cancers colorectaux ont-ils été désignés pour faire l’objet d’un dépistage organisé ? Il s’agit d’une décision politique, fondée sur des avis scientifiques. Et les critères pris en compte sont nombreux. D’abord il y a la volonté de s’attaquer à des cancers très répandus. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme (environ 50 000 nouveaux cas et 11 000 décès annuels). Le cancer colorectal est le deuxième chez la femme et le troisième chez l’homme (au total environ 36 000 nouveaux cas et près de 17 000 décès chaque année). Ensuite, il n’y a pas de mesures de prévention pour ces deux cancers qui aient fait leurs preuves. En revanche, (Suite p. 12) Rétinoblastome Touchant essentiellement des enfants de moins de 5 ans, le rétinoblastome, un cancer de l’œil, se soigne bien s’il est diagnostiqué suffisamment tôt. Mais par sa faute, encore 5 % des petits patients perdent la vue, 60 % doivent subir une ablation chirurgicale de l’œil et 80 % gardent une déficience visuelle. Est-ce parce qu’il est rare (1 cas sur 15 000 à 20 000 naissances) que ce cancer reste méconnu, de la population comme de nombreux médecins ? L’Institut Curie est le centre de référence en France pour la prise en charge de ce cancer. Il traite une soixantaine d’enfants chaque année (soit 80 % des nouveaux cas) et réalise la totalité des tests génétiques de recherche de prédisposition. L’Institut Curie s’est associé à l’association Rétinostop, créée par des parents d’enfants atteints de rétinoblastome, pour une campagne de sensibilisation destinée à faire connaître les signes devant absolument conduire à un examen approfondi. Le premier de ces signes est un strabisme persistant : banal chez le nourrisson lorsqu’il est de courte durée, le strabisme traduit une atteinte de la partie centrale de la rétine lorsqu’il dure – quel que soit l’âge de l’enfant. Deuxième signe : un reflet blanc dans la pupille (ou leucocorie). On le voit d’abord sur certaines photos prises au flash, puis dans certaines directions du regard sous des éclairages particuliers. Être vigilant à ces deux signes, c’est offrir aux enfants de guérir (95 % dans les pays développés) et de voir l’avenir avec leurs yeux. 10, LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE Pedro Lombardi/Institut Curie Garder l’œil sur les yeux des enfants décryptage dépistage L’éventail des examens Un bon examen doit être sensible – détecter un cancer à un stade précoce – et spécifique – détecter la pathologie cherchée et seulement celle-ci. Pour réunir ces deux critères, on fait appel à des techniques différentes pour chaque cancer. À l’avenir, on espère mettre au point des tests universels. h Les examens cliniques Ce sont les plus simples à mettre en œuvre : palpation du sein pour le dépistage du cancer du sein, toucher rectal pour celui du cancer de la prostate. Ces examens sont peu spécifiques mais ils ont l’avantage d’être faciles à réaliser et peu onéreux. Mais ils ne suffisent pas. h Les examens cytologiques Quand cela est possible, on recherche directement la présence de cellules cancéreuses ou pré cancéreuses. Ainsi, le frottis cervico-utérin consiste à prélever des cellules du col de l’utérus et à les examiner pour y détecter d’éventuelles anomalies. h Les examens d’imagerie On y a recours dans la plupart des cas. Les examens radiologiques tels que la mammographie ont une spécificité supérieure à celle de l’examen clinique. Celle-ci n’est cependant pas toujours suffisante. Par exemple, la radiographie du thorax ne permet pas de distinguer les tumeurs des autres anomalies dans le poumon. Le recours à la radiographie est par ailleurs restreint pour limiter l’exposition du patient aux rayonnements. D’autres procédés d’imagerie sont aussi couramment employés pour le diagnostic d’un cancer : endoscopie, échographie, IRM, etc. Pedro Lombardi/Institut Curie Aujourd’hui, une large palette d’outils h La biopsie en cas de résultat « positif » Dans tous les cas, l’existence d’une lésion est toujours confirmée par le prélèvement d’un fragment de tissu pour analyse. Demain, à l’écoute des signaux des cellules cancéreuses pour des cancers rares comme le neuroblastome chez l’enfant, où la tumeur secrète des catécholamines. On y parvient aussi par des analyses h Une autre possibilité serait de détecter des substances secrétées par les tumeurs. On y arrive à présent Phovoir L’avenir semble être aux examens biologiques pour découvrir un cancer encore plus tôt : la recherche de marqueurs de cellules cancéreuses dans le sang, les selles, les urines ou l’haleine. h Une possibilité serait de détecter de l’ADN propre aux cellules tumorales. C’est réaliste puisque déjà ce type d’analyse permet de préciser le type de tumeur, une fois celle-ci diagnostiquée. hormonales pour des tumeurs des glandes endocrines, qui sécrètent des hormones, comme la thyroïde. Les chercheurs étudient la possibilité d’appliquer cette stratégie à d’autres cancers. En novembre 2010, une preuve a par ailleurs été apportée quant à la faisabilité théorique d’une recherche de produits secrétés par les cancers… dans l’haleine ! Il s’agit de composés organiques volatils qui transitent par le sang et le poumon avant de se retrouver dans l’air expiré. Reste maintenant à valider le concept. h Olivier Delattre, directeur délégué à la recherche biomédicale du centre de recherche de l’Institut Curie LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE , 11 dossier DÉPISTAGE Burger/Phanie dans cet exemple, les pouvoirs publics misent tout sur la prévention avec la lutte contre le tabagisme. Le prochain cancer qui pourrait bénéficier d’un programme national de dépistage est celui du col utérin : en novembre dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) s’est en effet prononcée en faveur de sa mise en place. Touchant 3 000 femmes chaque année (c’est le 10 e cancer chez les femmes), il en tue 1 000 ; et il peut être dépisté grâce à un examen simple et bien connu : le frottis. (Suite de la p. 10) Vrai ou faux ? Après traitement contre un mélanome, il faut surveiller les récidives. VRAI, un dermatologue, éventuellement en alternance avec un généraliste, doit réaliser pendant 5 ans un examen tous les 3 ou 6 mois, puis chaque année pendant toute la vie. Ceci est également vrai pour toutes les autres localisations. Générosité on dispose de tests de dépistage efficaces, faciles à mettre en œuvre et peu onéreux. Enfin, dans les deux cas, on dispose de traitements que l’on peut déployer dès le stade précoce de la maladie. Il y a donc de bons indices pour penser qu’un dépistage bien suivi par les personnes conviées conduira à une réduction notable de la mortalité. Le dépistage généralisé ne peut s’envisager que si tous ces critères sont réunis. Chose encore impossible par exemple pour le cancer du poumon, faute de tests assez fiables pour détecter les stades précoces pouvant bénéficier d’un traitement efficace et non mutilant. Aussi, Parce que s’informer, c’est déjà lutter, l’Institut Curie vous informe Le 22 mars, l’Institut Curie vous invite à une conférence-débat sur le thème du dépistage du cancer colorectal. Une rencontre qui entre dans le cadre des Entretiens d’Hippocrate : des conférences grand public sur des thèmes médicaux organisées par la Maison des patients de l’hôpital RenéHuguenin de l’Institut Curie, à Saint-Cloud. Car l’information du public est une démarche qui tient à cœur à l’Institut Curie. En effet, elle fait intégralement partie de ses activités de recherche et de soins. Car au quotidien, au-delà de la recherche et du soin, chercheurs et soignants participent à l’innovation, testent des prototypes, mènent des essais cliniques mais aussi diffusent recommandations, savoir-faire et connaissances à la communauté scientifique comme au grand public. h Infos pratiques 22 mars 2011, à 11 h. « Le dépistage du cancer colorectal, à qui le proposer ? » : conférence-débat Les Entretiens d’Hippocrate, donnée par le Dr Barbara Dieumegard, cancérologue-gastroentérologue à l’Institut Curie. Entrée libre dans la limite des places disponibles Maison des patients – 11 rue Gaston-Latouche – Saint-Cloud (92) Renseignements : 01 47 11 23 40 LE JOURNAL DE 12 , L’INSTITUT CURIE Frottis du col de l’utérus : objectif 80 % Aujourd’hui, déjà 56 % des femmes de 25 à 65 ans se font spontanément dépister en consultant régulièrement leur gynécologue, mais ce taux stagne depuis plusieurs années. Pour lui donner un nouvel élan, une seule solution : généraliser le dépistage à l’échelle nationale. L’objectif est d’arriver à 80 % de femmes pratiquant un frottis tous les trois ans, ce qui conduirait à une nouvelle diminution du nombre de décès de 20 %. « Gagner sur la mortalité n’est pas le seul objectif : le dépistage organisé permettrait de lutter contre les inégalités territoriales en matière de dépistage », explique Stéphanie Barré, chef de projet au service évaluation économique et santé publique à la HAS. En effet, dans les DOM notamment, où les médecins sont moins nombreux, une incitation directe des femmes à se faire dépister, et cela gratuitement, serait un plus. « On estime que l’on pourrait diagnostiquer jusqu’à 31 000 lésions supplémentaires chaque année », précise Stéphanie Barré. Si la question du cancer du col utérin vient d’être tranchée, celle du cancer de la prostate continue de faire l’objet d’un âpre débat. Certes, il s’agit d’un cancer très répandu chez l’homme et dont l’incidence augmente rapidement, notamment en raison du vieillissement de la population. Mais il reste à prouver que son dépistage systématique conduirait à une diminution de la mortalité. En effet, ces tests permettent de détecter des cancers de petite taille. Or on sait qu’une partie d’entre eux resteront cliniquement occultes, sans inconvénient perceptible pour le patient. Seulement, on ne sait pas prédire lesquels. Pour l’heure, le dépistage se fait au cas par cas chez les hommes de dossier DÉPISTAGE Cancer du sein différentes coupes pour obtenir une vue tridimensionnelle. Plusieurs appareils sont actuellement expérimentés en Europe. Reste à évaluer ce qu’ils apporteront en termes de détection. La vue du sein dans son volume facilitera la lecture de l’image mais on ne sait pas aujourd’hui à côté de combien de lésions on passe avec la mammographie, donc plus de 50 ans. Les techniques : toucher rectal et prise de sang pour le dosage d’une protéine fabriquée par la prostate (PSA, pour Prostate Specific Antigen, antigène spécifique de la prostate). Traiter mieux en traitant moins « On estime qu’environ 30 % des traitements lourds – curiethérapie, chirurgie – seraient administrés inutilement », rapporte le Dr Xavier Sastre-Garau, chef du département de Biologie des tumeurs de l’Institut Curie. En résumé, ici, le diagnostic précoce permet de traiter mieux, mais il conduit aussi à traiter trop, avec des risques pour la santé et la qualité de vie des hommes concernés : perte urinaire, impuissance. Deux études, l’une européenne et l’autre américaine, ont été publiées en 2009 : selon leur analyse par la Haute Autorité de santé, la diminution de la combien de diagnostics supplémentaires la tomosynthèse permettra de faire. Autre question : en détectant plus de lésions, on en détectera davantage qui seront bénignes. Comment améliorer la sensibilité du test pour éviter les surtraitements ? Réponses au cours des prochaines années grâce aux études cliniques à mener. mortalité n’est pas évidente alors que les conséquences du surdiagnostic sont importantes. Elle conseille donc de laisser pour l’instant à l’appréciation du médecin traitant un dépistage individuel, pour lequel même la fréquence des examens ne fait toujours pas consensus. Lancer un programme de dépistage n’est pas en soi une garantie de bénéfices en termes de santé publique : il faut aussi impérativement s’assurer d’une adhésion massive de la population pour aboutir à une réelle baisse de la mortalité. Pour le dépistage du cancer du sein, le taux de participation, qui était de 40,2 % en 2004, a atteint les 53 % en 2009 (dernier chiffre disponible). « Mais il faut ajouter environ 15 % de femmes qui se font dépister hors du programme national, un chiffre approximatif fourni par l’Assurance maladie », précise néanmoins Emmanuelle Salines, de l’Institut de veille sanitaire. Soit un total d’environ 70 % C. Charré/Institut Curie Courantes, les images obtenues par mammographie n’en sont pas moins difficiles à analyser. « L’exercice d’interprétation est complexe car les tissus ont des aspects très différents d’une femme à l’autre. On arrive à voir des anomalies de quelques millimètres seulement, mais les différencier de la glande mammaire est souvent difficile », explique le Dr Fabienne Thibault, radiologue à l’Institut Curie. Aussi, les clichés sont examinés deux fois, par deux radiologues différents. C’est ce qu’on appelle la « double lecture ». « On a vu la qualité du dépistage s’améliorer au cours des dernières années, estime Emmanuelle Salines, de l’Institut de veille sanitaire. Le taux de femmes qui sont dépistées négatives en première lecture et positives en seconde baisse régulièrement, les radiologues gagnant en pratique et les matériels devenant plus précis. » Demain, un autre outil permettra peutêtre de mieux voir l’intérieur du sein : la tomosynthèse. Il s’agit de reconstituer des images en coupe du sein à partir de plusieurs clichés puis d’assembler ces Michel Brisset/Institut Curie Des images plus précises Dr Fabienne Thibault, radiologue à l’institut curie L’exercice d’interprétation des mammographies reste complexe. » LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE , 13 dossier DÉPISTAGE Vrai ou faux ? Le dosage sanguin du PSA seul permet de diagnostiquer un cancer de la prostate. FAUX. Le dosage seul ne signifie rien. Même pour un dosage de PSA élevé, de 4 microgrammes par litre, il arrive 7 fois sur 10 que la biopsie ne confirme pas le diagnostic de cancer. des femmes concernées qui se font dépister. Avec une telle participation, on estime que la mortalité par cancer du sein est réduite de 30 % (soit quelque 3 000 décès évités chaque année). L’objectif est d’atteindre les 80 % de participation. « On n’atteindra jamais les 100 %, estime Jérôme Viguier, responsable du département Dépistage des cancers à l’Institut national du cancer. Mais dès 70 %, le ratio coût-efficacité est favorable. Pour progresser, il faut mieux cerner les femmes qui restent en marge du système : âge, niveau socio-professionnel, territoire, etc. » Une participation essentielle des médecins traitants Pourquoi certaines femmes ne se font-elles pas encore dépister ? Avant tout pour des problèmes d’information : 44 % d’entre elles pensent qu’elles doivent d’abord avoir un symptôme pour répondre à l’invitation ; 13 % disent qu’elles ne le font pas parce que leur médecin ne leur en a pas parlé… Le succès reposerait donc pour une large part sur les médecins traitants. 61 % des femmes disent avoir fait un dépistage du cancer du sein car leur médecin leur en avait parlé alors que ce n’était pas l’objet de la consultation. La lutte contre le cancer commence donc par un bon dialogue avec son médecin. Une première étape à ne surtout pas négliger. ■ h Le test Hemoccult est remis par leur médecin traitant aux assurés qui ont reçu un courrier d’invitation au dépistage. Économie Le coût du dépistage : un calcul difficile Mettre en place un dépistage organisé à l’échelle nationale est une décision politique à l’impact économique non négligeable. Aussi, avant toute choses, le rapport coût/bénéfice est estimé : une notion difficile à concevoir lorsqu’on parle de santé mais qui reste nécessaire pour l’emploi de fonds publics. Le premier calcul effectué, c’est celui du coût d’une année de vie sauvée, en termes de prise en charge et de traitements, pondéré par un indice de qualité de vie du patient. En Grande-Bretagne, le National Institute for Health and Clinical Excellence (l’équivalent britannique de notre Haute Autorité de santé) a fixé une fourchette de 20 000 à 30 000 livres sterling (environ 24 000 à 35 000 euros) comme coût acceptable pour la société – des chiffres débattus par certains experts estimant qu’il faudrait les doubler. Pour le cancer du sein, on avait évalué ce coût entre 5 000 et 20 000 euros en 2004. Il semble aujourd’hui qu’on soit plutôt en bas de cette fourchette. Pour le cancer du col utérin, il serait de 22 700 euros. Mais ce seul calcul ne suffit pas. Ainsi, selon la Haute Autorité de santé (HAS), le surcoût du dépistage organisé, d’environ 20 millions d’euros, serait rapidement amorti par les économies liées à la diminution des dépistages trop fréquents. « Si les femmes ne se faisaient pas dépister plus souvent que tous les trois ans, comme recommandé, on pourrait prendre en charge 90 % de la population sans débourser plus d’argent qu’aujourd’hui », précise Stéphanie Barré, à la HAS. Certaines personnes ont un risque héréditaire de développer un cancer colorectal. VRAI, il existe une prédisposition génétique familiale, qui concerne 2 % des cancers colorectaux. Une surveillance accrue est préconisée pour les personnes concernées. Il existe aussi de telles prédispositions vis-à-vis des cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate, de l’œil… LE JOURNAL DE 14 , L’INSTITUT CURIE C. Charré/Institut Curie Vrai ou faux ? entre nous générosité ,Association Olivier Chappe « en concert contre le cancer » Trois ans d’engagement et 40 000 € contre le cancer À l’issue de trois ans d’un soutien sans faille, l’association Olivier Chappe « En concert contre le cancer » remet un don final de près de 40 000 euros au profit de la recherche à l’Institut Curie. h Pedro Lombardi/Institut Curie E n mars 2007, Michèle Jaudel crée l’association Olivier Chappe « En concert contre le cancer » en hommage à son fils, journaliste passionné de musique, décédé à l’âge de 27 ans d’un leiomyosarcome, une tumeur maligne des muscles lisses. L’association, parrainée par Mathias Malzieu du groupe Dionysos, a organisé pendant trois ans le prix Olivier Chappe « En concert contre le cancer », qui encourage de jeunes artistes. « La musique constitue une des plus belles expressions de la vie dans sa richesse et sa diversité. Voilà sûrement pourquoi Olivier ne jurait que par elle, explique Michèle Jaudel. Il voulait toujours nous faire découvrir un nouveau titre indispensable. Sa passion était communicative, il en a converti plus d’un ! Il a même réussi à en faire son métier ! » L’association s’est également investie dans le soutien à la recherche et a collecté près de 40 000 euros au profit du laboratoire du Dr Olivier Delattre à l’Institut Curie. « J’espère que notre association, en plus de nous avoir donné beaucoup de bonheur, permettra de faire avancer la recherche. C’est aussi notre façon de rendre hommage à Olivier, lui qui s’est tellement battu contre la maladie… qui a fini par l’emporter. » Après une longue réflexion, l’association a décidé d’arrêter ses activités, les évolutions professionnelles de chacun Remise du chèque par Michèle Jaudel, présidente de l’association (au centre), aux représentants de l’Institut Curie, le Dr Olivier Delattre, directeur délégué de la recherche biomédicale, et Paul Caroly, secrétaire général (à droite), en présence de Monsieur le Maire du 6e arrondissement de Paris, Jean-Pierre Lecoq (à gauche). ayant rendu la poursuite des objectifs plus difficile. « Organiser ces concerts, la sélection des artistes, cela demande beaucoup de moyens et de temps. Nous avons préféré éviter de faire moins bien, et reverser les sommes réunies à la recherche sur le cancer », précise Michèle Jaudel. Pendant la cérémonie de clôture de l’association, accueillie par le maire du 6e arrondissement de Paris le 22 novembre dernier, Michèle Jaudel a chaleureusement remercié les bénévoles et partenaires : « Grâce à vous et à votre aide, nous avons vécu des concerts inoubliables, partagé nos émotions autour de la musique avec les médecins, les chercheurs, les infirmiers. Nous avons été accueillis avec générosité dans des salles de concert, à l’Institut Curie et ici. Je n’hésite pas à le dire, nous avons réussi au-delà de ce que nous pouvions imaginer. » « Je suis convaincue, sincèrement, qu’Olivier aurait applaudi avec enthousiasme les lauréats des trois éditions du prix. Il les aurait écoutés, repris en chœur, encouragés, chacun pour sa singularité. » Michèle Jaudel trois éditions, une conviction h Alexandre Varlet, Prix 2007, remis lors de l’émission « La bande passante » (RFI, Alain Pilot) enregistrée à la Flèche d’Or (Paris). h Mell, Prix 2008, remis au cours d’un concert de Mano Solo, présenté par Alain Pilot, au théâtre Déjazet (Paris). h Syrano, Prix 2009, remis sur la scène des Trois Baudets (Paris). le journal de l’institut curie , 15 entre nous générosité Courir pour Mathieu Des foulées de générosité dans les Yvelines D imanche 3 octobre 2010, c’est sous un soleil radieux que s’est déroulée la quatrième édition de la course à pied Courir pour Mathieu, à Mareil-Marly dans les Yvelines. Pas moins de 3 570 km ont ainsi été parcourus par les quelque 600 sportifs participants. Et surtout, 27 644 euros de dons ont été recueillis pour aider la recherche sur le cancer menée à l’Institut Curie. Tous les ans depuis sa création en 2007, l’association Courir pour Mathieu organise une course dont le principe est de parcourir la plus longue distance – en marchant ou en courant selon ses possibilités – et de collecter le maximum de dons grâce aux inscriptions et aux contributions d’entreprises partenaires. L’équipe organisatrice est composée d’une douzaine de personnes et, le jour de la course, 80 bénévoles sont venus prêter main-forte. En quatre ans, Courir pour Mathieu a versé plus de 95 000 euros à la recherche de l’Institut Curie grâce aux dons de 2 300 particuliers et d’entreprises locales. Cette année, les dons ont été reversés au laboratoire du Dr Olivier Delattre pour la recherche sur les sarcomes de l’enfant. h Pour en savoir plus www.courirpourmathieu.fr Franck, un rayon de soleil Première collecte et premier succès pour une nouvelle association Créée en janvier 2010, l’association Franck, un rayon de soleil a reversé les fruits de sa première année de collecte – 11 575 euros – à l’Institut Curie, pour le programme de recherche sur le médulloblastome et les tumeurs rhabdoïdes, mené au sein de l’unité de Génétique somatique. Le Pr François Doz, directeur pour la Recherche clinique et l’Enseignement, et Franck Bourdeaut, médecin chercheur, ont eu le plaisir de féliciter les membres de l’association à l’occasion de la remise du chèque en octobre dernier dans les locaux de l’Institut Curie. L’association prépare activement sa participation au marathon de New York en novembre 2011. H. Mulvet/Institut Curie ,Courir pour Mathieu h Pour en savoir plus www.franck-unrayondesoleil.fr http://roadtonyc2011.blogspot.com Contact : Alexandre Andlauer, [email protected] ,Vente aux enchères Le monde du sport toujours solidaire L es maillots de Sandrine Le Dréan et Ronny Turiaf, tous deux joueurs de basket-ball ; le dossard de Patrice Martin, champion de ski nautique ; un exemplaire unique d’une photo de Pierre et Marie Curie avec leurs bicyclettes dédicacée par leurs petitsenfants ; un coffret de la Fédération de football avec deux maillots, dont un le journal de 16 , l’institut curie de Florent Malouda ; le masque et le gant du champion olympique d’épée Yves Dreyfus… quelque 210 lots d’exception, représentant tous les sports, ont été acquis par les collectionneurs, venus encore une fois nombreux participer à la vente aux enchères caritative de la Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne, le 12 décembre dernier. Organisée depuis 2003 par Me Nicolas Bardin, huissier de justice, et Serge Laget, ancien journaliste sportif, cette 8e édition a permis de collecter près de 19 000 euros au profit de programmes de recherche innovants sur le cancer menés à l’Institut Curie. h Pour en savoir plus http://sport2coeur.blogspot.com/ entre nous générosité ,Les Bagouz’ à Manon et Les Amis de Claire F. Forest/Institut Curie L’union fait la force contre les cancers de l’enfant C ’est main dans la main que les associations Les bagouz’ à Manon et Les amis de Claire ont remis deux chèques de 16 000 et 22 000 euros, le 10 décembre dernier, à l’Institut Curie pour ses recherches sur les cancers pédiatriques, dont le neuroblastome. En 2011, les deux associations ont décidé d’unir leurs forces et leurs idées pour collecter toujours plus pour la recherche ! Et « au-delà des fonds, chaque action nous donne l’occasion de sensibiliser le grand public sur les besoins de la recherche », expliquent les présidentes respectives des associations, Anne Herbert-Bertonnier et Muriel Dezier. h Pour suivre l’actualité des actions de générosité www.curie.fr, rubrique « Soutenir l’Institut Curie » Les activités en 2010 des Amis de Claire • Des étudiants en IUT ont organisé, en mars, un challenge karting ainsi qu’un loto géant au profit de l’association. • En mars, un magicien, pour la deuxième fois, a offert son spectacle de théâtre magique pour enfants. • « Les balades de rêve », baptêmes de voitures de sport et collection. La 5e édition a eu lieu en avril 2010. • « 100 Porsche pour les amis de Claire ». La 2e édition en juin a réuni 140 voitures et permis 352 baptêmes sur circuit. De nombreux enfants en traitement et leurs familles étaient invités. • Début juin, le festival jeune public « Les gaminades » à Montmoreau (Charente) a accueilli un stand de l’association pour la 5e année. • Les amis de Claire parrainent l’association Parentraide Cancer, qui vient en aide aux parents et amis d’enfants atteints d’un cancer. des BAGOUZ’ à manon • L’association a participé à trois manifestations à Vélizy-Villacoublay (78) : « Les jardins de Louvois » en mai, la fête des Associations en septembre et le marché de Noël. • Pour la 6e année consécutive, elle a bénéficié du soutien de l’association Loisirs Créatifs Marie-Curie de Saint-Quay-Perros. • Maximômes a invité pour la première fois Les bagouz’ à Manon en mai au Centre hospitalier général Jacques-Cœur à Bourges (18). • En décembre, c’est le marché de Noël de Jouy-en-Josas (78) qui a reçu l’association. • Du 4 décembre au 2 janvier 2011, elle était présente sur le marché de Noël de Saintes (17), grâce au soutien de Saintes Shopping et du Lion’s Club de la ville. À vos agendas 29 MARS ET 26 AVRIL 2010, 18H Les Mardis de l’Institut Curie 29 mars : La biologie des systèmes. Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ? 26 avril : Femmes scientifiques : un long chemin vers l’égalité. Entrée libre dans la limite des places disponibles. h Renseignements : 01 56 24 55 24 12 rue Lhomond, Paris 5e. Programme détaillé sur www.curie.fr 22 ET 23 AVRIL Vente de tulipes à Asnières-sur-Seine (92) Les bénévoles de l’association La tribu d’Asinaria vous attendent près de la gare et de l’hôtel de ville. h http://sites.google.com/site/ tribuasinaria/Home 8 MAI La Foulée Verte, au stade de la Plaine, à Clamart (92) Pour sa 3e édition, le Club d’athlétisme et de course sur route de Clamart propose trois itinéraires pour tous les niveaux. 1 euro par participant est reversé à l’Institut Curie pour la recherche sur les tumeurs cérébrales. h Contact : 01 40 95 81 23 ou 06 81 35 91 32 www.ccr92.fr 22 MAI Course de Timo à Seiches-sur-Loir (49) Courses de 4 et 10 km, foulées et randonnées pédestres pour tous les sportifs et tous les âges. Les dons collectés sont destinés à la recherche sur les cancers pédiatriques, notamment le neuroblastome. h Contact : 02 41 69 67 70 www.coursedetimo.fr Si vous souhaitez organiser une action caritative au profit de l’Institut Curie et nous aider ainsi à lutter contre les cancers, nous pouvons vous guider et mettre à votre disposition expérience et documentation. votre contact Tatiana Lombardi Chargée des actions de générosité Tél. : 01 56 24 55 25 Mail : [email protected] le journal de l’institut curie , 17 entre nous générosité ,vos dons Votre soutien est capital E n tant que fondation reconnue d’utilité publique, l’Institut Curie est habilité à recevoir des dons et des legs. En 2009, 13 % de ses ressources étaient issues de la générosité du public. Pour l’Institut Curie, ce soutien est capital : initiateur de projets qui ne verraient pas le jour sans lui et accélérateur de programmes de recherche innovants, il favorise les découvertes et la mise en œuvre de nouvelles voies diagnostiques et thérapeutiques. Merci à nos donateurs et futurs donateurs pour leur aide précieuse pour les patients atteints de cancer. « Merci à tout le corps médical, merci pour ce que vous faites. » Témoignage de Dominique J. h APPEL à témoignage votre contact Yves Congal Chargé des relations donateurs 26 rue d’Ulm, 75248 Paris cedex 05 Mail : [email protected] Phovoir Vous êtes nombreux à manifester votre engagement ou votre reconnaissance auprès de notre service Relations donateurs. Si vous aussi vous souhaitez témoigner de votre soutien, et partager votre expérience, en toute confidentialité, n’hésitez pas à nous écrire. Pour respecter l’anonymat de ce donateur, sa photo a été modifiée. Ayant été touché personnellement par le cancer et venant de perdre mon frère des suites d’un cancer du rein métastasé (diagnostiqué il y a 6 ans alors qu’il avait 47 ans), je souhaite témoigner de ma gratitude et de l’espoir que j’ai dans la recherche. Mon frère lui aussi avait confiance en la recherche. Il a bénéficié de traitements ciblés et a participé à un essai clinique. Grâce à ce dernier traitement innovant, il a gagné des mois, des jours de vie… C’est pourquoi nous avons souhaité faire une collecte de dons en faveur de l’Institut Curie lors de ses obsèques, pour aider les chercheurs et pour tous les patients. Merci à tout le corps médical, merci pour ce que vous faites. » ,mécénat d’entreprise Un accélérateur de la recherche sur le cancer L e financement d’un Programme incitatif et coopératif (Pic) mené par l’Institut Curie offre, notamment, la possibilité de s’engager avec une perspective de résultat à trois ans. « Les PIC sont des programmes de recherche innovants menés avec une prise de risque maîtrisée, indique Élisabeth Da Souza, responsable de la collecte de fonds à l’Institut Curie. Une dizaine sont en cours. SwissLife, l’un de nos grands mécènes, a financé, par exemple, le Pic sur le rétinoblastome, un cancer rare de l’enfant. le journal de 18 , l’institut curie SwissLife a ainsi fait progresser la connaissance sur ce cancer, et a mené des actions de dépistage auprès de ses adhérents. SwissLife finance actuellement le Pic sur les cellules cancéreuses circulant dans le sang. Pour Mutuelle Bleue qui, de son côté, soutient l’Institut sans affectation à un programme, deux de nos médecins ont participé à l’élaboration d’informations diffusées auprès de ses assurés. » D’autres entreprises financent des actions que l’Institut n’aurait pas pu mettre en œuvre sans leur initiative, telles que l’élaboration d’une étude sur l’intimité des femmes traitées pour un cancer du sein, ou encore la mise en place de groupes de parole pour permettre aux patientes de mieux vivre la maladie. Vous aussi, associez votre entreprise à l’Institut Curie, n’hésitez pas à nous contacter. votre contact Marie-Laure Siat Chargée de mécénat Tél. : 01 56 24 55 04 Mail : [email protected] entre nous générosité ,Donation temporaire d’usufruit « Avec la donation, nous aidons dès maintenant. » une autre façon de Donner Cette forme de générosité intéresse donc particulièrement le donateur qui ne souhaite pas se dessaisir définitivement de ses biens. Ces dispositifs ne lèsent en rien les héritiers puisque le donateur reste propriétaire de son bien. Cette forme de générosité contribue significativement aux actions de recherche et d’innovations thérapeutiques menées par les équipes de l’Institut Curie. Le bien, ici en l’occurrence l’usufruit, est fiscalement exclu du patrimoine pour toute la durée de la donation. votre contact Isabelle Le Roi Chargée des relations testateurs Tél. : 01 56 24 55 01 Mail : [email protected] C’est donc faire une bonne œuvre et une économie fiscale. Cinq conditions sont nécessaires pour effectuer cette transmission en toute sécurité juridique, pour le donateur comme pour l’organisme bénéficiaire contre d’éventuels redressements ou requalifications. 1. La transmission temporaire doit prendre la forme d’un acte signé chez votre notaire, 2. Elle doit être réalisée au profit notamment d’une fondation reconnue d’utilité publique, 3. Elle doit être effectuée pour une durée au moins égale à trois ans, 4. Elle doit porter sur des actifs contribuant à la réalisation de l’objet de l’organisme, 5. Elle doit préserver les droits de l’usufruitier. Instruction fiscale du 6 novembre 2003. DR/CSN La donation temporaire d’usufruit est une transmission temporaire portant sur les revenus issus : • d’un portefeuille de valeurs (les dividendes) ; • d’un immeuble (les loyers). Clémence et Philippe C. Nous avons compris que les programmes spécifiques de recherche de l’Institut Curie ne pouvaient démarrer que s’ils étaient financés grâce aux dons. Nous lisons régulièrement la revue de l’Institut Curie, et avons été sensibles au nouveau programme de recherche visant à prévenir la survenue des métastases, dont les patients vont bénéficier immédiatement. Il faut pour cela que la fondation réunisse 450 000 euros pendant 3 ans. Cette somme est inenvisageable pour nous, mais les petits ruisseaux formant les grandes rivières, nous avons décidé de faire une donation temporaire d’usufruit de notre portefeuille d’actions pendant 5 ans, pour aider dans la mesure de nos possibilités. » h Concrètement M & Mme C. possèdent un portefeuille d’actions qui génère 10 000 euros d’intérêts par an. Ils ont décidé de le donner en usufruit à l’Institut Curie pour une période de 5 ans : 10 000 euros X 5 ans, soit 50 000 euros. L’Institut Curie ne payant que 2 000 euros de charges sur cette somme, ce sont 48 000 euros qui viendront financer les programmes de recherche qu’il mène. Comment soutenir l’Institut Curie EN FAISANT UN DON Pedro Lombardi/Institut Curie • Par chèque bancaire à l’ordre de l’Institut Curie. • Par prélèvement automatique, ce qui nous permet de planifier nos programmes de recherche sur le long terme. • En ligne sur www.curie.fr par paiement sécurisé. EN TRANSMETTANT TOUT OU PARTIE DE VOTRE PATRIMOINE, en consentant à l’Institut Curie le bénéfice d’une donation, d’un legs ou d’un contrat d’assurance-vie. 150 000 donateurs sont aujourd’hui engagés à nos côtés. Rejoignez cette formidable chaîne de générosité, pour prendre le cancer de vitesse ! Pour respecter l’anonymat des donateurs, leurs prénoms et photo ont été modifiés. le journal de l’institut curie , 19