Fév 2011 - Institut Curie

Transcription

Fév 2011 - Institut Curie
le journal
de
l’institut curie
comprendre pour agir contre le cancer
actualités
Trois projets sur le cancer du sein
Entre nous
« Avec la donation, nous aidons maintenant »
dossier
Dépistage
La première
arme contre
le cancer
# 85 - février 2011 - 1,25 € - ISSN 1145-9131
sommaire
actualités
h
Institut Curie
Trois grands projets
sur le cancer du sein La lutte contre le cancer
au meilleur coût p. 3
Fondation reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des dons
et des legs, l’Institut Curie associe le plus grand centre de recherche français
en cancérologie et deux établissements hospitaliers référents pour les
cancers du sein, les tumeurs pédiatriques et celles de l’œil. Fondé dès 1909
sur un modèle conçu par Marie Curie, de la recherche fondamentale aux
soins innovants, l’Institut Curie rassemble 3 000 chercheurs, médecins
et soignants mobilisés pour lutter contre le cancer. Pour accélérer
les découvertes et ainsi améliorer la qualité de vie des malades, le soutien
de nos donateurs est essentiel.
p. 4
Actualités générales
Éditorial
Le téléphone portable, oui,
p. 5
mais à petite dose
Moins de décès par cancer en France p. 6
Identifier les prédispositions
héréditaires
p. 7
h dossier
p. 8
Citizen Press
DÉPISTAGE,
La première
arme contre
le cancer
Trois questions au…
Dr Xavier Sastre-Garau
Rétinoblastome : garder l’œil
sur les yeux des enfants
Décryptage
L’éventail des examens
entre nous
h
Trois ans d’engagement
et 40 000 € contre le cancer
Des foulées de générosité
dans les Yvelines
L’union fait la force
contre les cancers de l’enfant
« Avec la donation,
nous aidons maintenant »
Pedro Lombardi/Institut Curie
h FICHE PRATIQUE
« Nous pouvons tous agir »
Le cancer représente la première cause de décès
en France chez l’homme et la deuxième chez la
femme. Toutefois, les taux de mortalité baissent,
conséquence des progrès thérapeutiques et d’une
prise de conscience individuelle et collective.
Et à ce titre, nous pouvons TOUS agir.
D’abord agir sur notre santé, en adoptant
une hygiène de vie saine et en répondant
aux invitations au dépistage. Il faut savoir
qu’aujourd’hui, si la maladie est dépistée tôt,
le pourcentage de guérison peut atteindre 95 % : c’est le cas pour le
cancer du sein. Notre dossier vous donnera toutes les informations
sur cette arme de choix dans l’arsenal déployé contre le cancer.
Pr Claude Huriet,
président de
l’Institut Curie
p. 9
p. 10
p. 11
p. 15
p. 16
p. 17
Ensuite, agir en soutenant la recherche et notamment les
programmes innovants, pour favoriser les applications médicales
mais aussi le progrès des connaissances « en amont », dans les
laboratoires. Et cela, aux côtés de l’Institut Curie, vous le faites à coup
sûr. Par votre fidélité, vous nous permettez de programmer nos
recherches sur le moyen et le long terme.
En 2011, nous espérons que vous serez toujours avec nous. Votre
générosité confortera l’autonomie de l’Institut Curie, qui, en ces temps
difficiles, est vitale pour une recherche ambitieuse. Nous pourrons
alors initier de nouvelles recherches car les récentes avancées ne
sont pas suffisantes. Même si les traitements sont de plus en plus
efficaces, de moins en moins lourds, on ne guérit encore qu’un cancer
sur deux. Les patients ont toujours besoin de nous.
Merci d’avance pour votre soutien, nous comptons sur vous.
p. 19
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT CURIE, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - FAX: 01 56 24 55 22 - [email protected] WWW.CURIE.FR - DIRECTEURDELAPUBLICATION : PR CLAUDE HURIET - RÉDACTRICEENCHEF : NATHALIE BOISSIÈRE - RÉDACTION :VALÉRIE DEVILLAINE, CÉLINE GIUSTRANTI, Emmanuelle manck, Mathieu
Nowak, Catherine Tastemain - ICONOGRAPHIE : CÉCILE CHARRÉ (PHOTOTHEQUE.CURIE.FR) - PHOTOS « VOTRE CONTACT » : CÉCILE CHARRÉ, Alexandre Lescure, PEDRO LOMBARDI/INSTITUT CURIE DONS ET ABONNEMENTS : YVES CONGAL (01 56 24 55 66) – ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : Dr Bernard Asselin, Philippe Chavrier, Dr Laurence Desjardins, Olivier Delattre, PR CLAUDE HURIET, Dr
Alain Livartowski, PR DANIEL LOUVARD, Fatima Mechta-Grigoriou, PR JEAN-NICOLAS MUNCK, Dr Fabienne Thibault, Dr Xavier Sastre, Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, Danijela Vignjevic, Dr
Anne Vincent-Salomon DE L’INSTITUT CURIE - LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION EN CHEF ET N’ENGAGENT
QU’ELLE - PHOTO DE COUVERTURE : Citizen Press / INSTITUT CURIE - ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN : 5 € - CRÉATION ET RÉALISATION :
(01 77 45 86 86) - FABRICATION : TC GRAPHITE
(MONTREUIL) - IMPRESSION : IMPRIMERIE la galiote prenant 70, rue auber 94783 vitry-sur-seine - NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE : 0912H82469 - DÉPÔT LÉGAL DU # 85 : février 2011 CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉ À 185 000 EXEMPLAIRES. IL EST ACCOMPAGNÉ d’une information sur le prélèvement automatique POUR CERTAINS ADRESSÉS.
02,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
actualités
institut curie
,Recherche
Trois grands projets
G
Avec des approches originales,
nous allons essayer de comprendre
la progression tumorale au stade initial
de l’invasion et durant les processus de
métastase, en regardant ce qui se passe à la
fois au niveau de la cellule et de la molécule. »
Des cellules de cancer
h
envahissent la matrice
extracellulaire, en vert.
Philippe Chavrier, chef de l’équipe
Dynamique de la membrane et du cytosquelette, Institut CurieCNRS, coordonnateur du PIC Cancer du sein, motilité et invasion
cellulaire avec le Dr Anne Vincent-Salomon, du département de
Biologie des tumeurs et de l’unité Génétique et biologie des cancers,
Institut Curie-Inserm.
Les objectifs cliniques
font partie intégrante du
projet. En effet, chaque élément
de l’environnement proche de la
tumeur peut influencer
l’évolution du cancer. »
Fatima Mechta-Grigoriou
(photo, au centre), chef de
l’équipe Stress et cancer,
Institut Curie-Inserm,
coordonnateur du PIC Microenvironnement tumoral avec le Dr Vassili Soumelis,
chef de l’équipe Biologie intégrative des cellules dendritiques et des
cellules T chez l’homme, Institut Curie.
Nous allons proposer
des systèmes
innovants et appropriés
pour tester, entre autres,
les effets des composants
du micro-environnement
sur la motilité des cellules
cancéreuses. »
Danijela Vignjevic
(photo, au centre), Institut
Curie-CNRS (UMR144), coordonnateur du
programme Modèles cellulaires in vitro en 3 D, avec Pierre
Nassoy, de l’unité de Physico-chimie, Institut Curie-CNRS, Sergio
Roman-Roman et Thierry Dubois, du département de Recherche
translationnelle, Institut Curie.
Catherine Tastemain
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
,03
C. Charré/Institut Curie
stitut Curie
Pedro Lombardi/In
Pedro Lombardi/Institut Curie
râce à la générosité du public, l’Institut Curie met
en œuvre cette année trois nouveaux
Programmes incitatifs et coopératifs (PIC),
principalement centrés sur les cancers du sein. Ces
PIC, financés chacun à hauteur de 153 000 euros par an
pendant trois ans, ont pour but d’aborder des aspects
innovants et complémentaires de la cancérologie.
Le premier de ces programmes baptisé « Cancer du
sein, motilité et invasion cellulaire » étudiera les
mécanismes qui conduisent à la migration des cellules
tumorales et à l’apparition de métastases de manière
approfondie et systématique pour toutes les formes de
cancers du sein. Le programme « Micro-environnement
tumoral », de son côté, s’intéressera aux interactions
entre les cellules tumorales et les types cellulaires et
moléculaires qui les entourent. Enfin, un 3e PIC sera
axé sur la mise au point de cultures cellulaires in vitro
en trois dimensions : des conditions plus proches de la
réalité physiologique que les habituelles cultures de
cellules sur des lamelles plates.
Qui plus est, « ces trois approches
se nourrissent mutuellement,
précise le Dr Anne VincentSalomon, anatomopathologiste
et coordonnatrice d’un PIC.
En pratique, certains projets
sont communs ; nous travaillons
souvent sur les mêmes échantillons
Dr Anne
tumoraux, modèles animaux ou
Vincent-Salomon,
anatomopathologiste cellulaires. Et chaque nouveau
à l’Institut Curie.
développement est discuté lors
de réunions régulières. »
L’Institut Curie, premier centre européen pour le
traitement des cancers du sein (en nombre de
patientes), se prête parfaitement à la mise en œuvre
de ces projets ambitieux. L’expertise des équipes de son
Centre de recherche et de son Ensemble hospitalier est
reconnue dans le monde. Il dispose de l’une des
banques d’échantillons de tumeurs les plus riches de
France, et de nombreux modèles murins, sans oublier
ses plates-formes technologiques de haut niveau
tant pour l’analyse d’images que pour l’exploitation
bio-informatique des données recueillies.
M. Irondelle
- Ph. Chavrier
Nikon Imaging
Center@Ins titut Curie CNRS
sur le cancer du sein
actualités
institut curie
En bref
,Économie
La lutte contre le cancer
au meilleur coût
L
Des réponses
au traitement
mieux comprises
Des chirurgiens de l’Institut Curie,
en collaboration avec leurs collègues
de huit hôpitaux parisiens, ont étudié
rétrospectivement le dossier médical
de 54 patientes traitées pour un
cancer du col de l’utérus. Ils ont pu
en tirer des conclusions quant aux
profils des femmes pour qui la
chimiothérapie et la radiothérapie,
suivies de l’ablation chirurgicale
de la tumeur, sont efficaces ou non.
Ainsi la ménopause, l’existence
d’emboles… modifient la réponse à
ces traitements. Ces résultats vont
devoir être vérifiés à grande échelle
avant d’envisager de les utiliser
comme outil d’aide à la décision
thérapeutique.
V. D.
Pedro Lombardi/Institut Curie
Cancer du col de l’utérus
a santé n’a pas de prix,
mais elle a un coût, surtout
lorsqu’il s’agit de lutter contre
le cancer. » C’est sur cette
constatation qu’ont
commencé les 6es Rencontres
parlementaires sur le cancer,
le 21 octobre 2010 à Paris.
En effet, le cancer a coûté
11 milliards d’euros à
l’Assurance maladie en 2004.
Qui plus est, son incidence
Le cancer a coûté 11 milliards d’euros à l’Assurance
augmente (350 000 nouveaux
maladie en 2004. (salle de soins à l’Institut Curie)
cas en 2010, soit 38 000 de
plus qu’en 2005) et les traitements sont
[mais] il est nécessaire d’intensifier les
de plus en plus onéreux, à l’instar des
recherches sur les cibles, car lorsque la
biothérapies. Ces nouvelles formes
cible est connue, le taux d’efficacité des
de chimiothérapies, dirigées contre une
biothérapies passe de 20 à 80 %. » Quelles
cible tumorale précise, représentent
autres sources d’économies envisager ?
aujourd’hui 57 % des médicaments
Améliorer la coordination entre les
anticancéreux prescrits. Investir dans la
professionnels de santé et renforcer la
recherche médicale pourrait permettre
chimiothérapie ambulatoire, qui connaît
de les utiliser à meilleur escient
déjà un fort essor ; ou encore intensifier
et donc de les « économiser », comme
le dépistage pour détecter des cancers
l’a expliqué le Dr Alain Livartowski,
à un stade précoce et ainsi diminuer
les coûts d’hospitalisation, de chirurgie
cancérologue à l’Institut Curie,
et des arrêts d’activité professionnelle
intervenu dans ces rencontres : « Grâce
des malades.
aux biothérapies, nous sommes à l’aube
d’une avancée thérapeutique majeure,
Emmanuelle Manck
h
Phovoir
«
,Cancer de la vessie
ourquoi notre système immunitaire
ne s’attaque-t-il pas efficacement
aux cellules tumorales ? Parce qu’il ne
les voit pas… Celles-ci utilisent en effet
parfois des procédés de camouflage.
C’est ce que des chercheurs de
l’Institut Curie ont mis en évidence
dans le cancer de la vessie, où une
protéine, la lactadhérine, permet aux
04,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
cellules cancéreuses de passer
incognito. Cette protéine représente
donc une nouvelle cible thérapeutique
potentielle : la bloquer permettrait de
révéler la tumeur aux « yeux » de nos
défenses immunitaires. Une nouvelle
substance candidate aux thérapies
ciblées.
Valérie Devillaine
h
P
Y. Allory/Inserm U955/Dpt de pathologie/Hôp. H.-Mondor
Une protéine du camouflage
Bloquer la lactadhérine produite par les
cellules régulatrices (marron) pourrait être
envisagé contre les cancers de la vessie.
actualités
C. Charré/Institut Curie
générales
En bref
Réchauffement climatique
Lutter pour notre
santé aussi
,Cancers du cerveau
Le téléphone portable, oui,
mais à petite dose
L
es premiers résultats de l’étude
baptisée Interphone ont été publiés
dans l’International Journal of
Epidemiology : l’utilisation du téléphone
portable de manière intensive
augmenterait le risque de gliomes et de
méningiomes, deux cancers du cerveau.
L’étude ne montre en revanche aucun
risque aggravé pour un usage modéré,
d’environ 2 heures à 2 h 30 mensuelles.
Plus précisément, selon cette étude
internationale coordonnée par le Centre
international de recherche sur le cancer
(Circ) basé à Lyon, des personnes ayant
utilisé leur téléphone portable plus
de 30 minutes par jour pendant 10 ans
dans leur vie verraient leur risque
de ces deux cancers cérébraux
augmenter de 40 % par rapport à
des personnes n’ayant jamais utilisé
un mobile. Un temps qui correspond
à un usage intensif selon les normes
actuelles, mais il est de moins en moins
rare que certains utilisent leur mobile
plus d’une heure par jour ! Cette pratique
est toutefois tempérée par l’utilisation
croissante des SMS et autres usages
Internet qui maintiennent le téléphone
à distance de la tête. Mais ceci
compense-t-il vraiment cela ?
Le Dr Christopher Wild, directeur
du Circ, déclare qu’« il est souhaitable
de poursuivre l’étude de l’utilisation
du téléphone portable et du risque
de cancer cérébral ». De nouvelles
données devraient être disponibles en
mai. En attendant, modérez votre usage.
Valérie Devillaine
,Soins de support
« Le réchauffement du climat est vu
comme une menace pour
l’environnement, mais on oublie
souvent qu’il représente aussi un
danger pour la santé humaine »,
dénonce une association mondiale de
65 académies nationales de médecine
et des sciences, dont l’Académie
de médecine française. Ainsi,
les pollutions à l’ozone augmentent
les maladies respiratoires ;
la multiplication des inondations
et des tempêtes fait courir le risque
de maladies infectieuses, etc.
Lutter contre le réchauffement
climatique pourrait donc directement
contribuer à améliorer la santé
humaine, même si l’impact de ces
actions mettra longtemps à se faire
sentir. Ces bénéfices sur la santé
pourraient aussi en partie compenser
le coût de la réduction des gaz à effet
de serre. Ainsi, la limitation de
l’utilisation de la voiture au profit
du vélo ou de la marche à pied
serait favorable à l’environnement,
et réduirait aussi sensiblement
certains facteurs de risque
de cancer notamment.
Source : Inter Academy Medical Panel
(IAMP).
Les soins palliatifs
augmentent l’espérance de vie
urprenant et ô combien positif
constat que celui de cette étude
scientifique américaine : elle montre
que des patients atteints d’un cancer
du poumon métastatique recevant des
soins palliatifs associés aux traitements
standard voient leur qualité de vie
améliorée, souffrent moins de
dépression et, mieux encore, vivent plus
longtemps que les malades recevant
les traitements standard seuls !
Traitement de la douleur, prise en
charge des symptômes inconfortables
(nausées, anxiété…), accompagnement
social… les soins palliatifs ne sont donc
pas synonymes de « baisser les bras »
et les patients peuvent en tirer bénéfice
en même temps que des traitements
anti-cancéreux. Ne serait-ce que parce
que des patients qui se « sentent mieux »
suivent mieux leurs traitements.
En France, depuis la loi de juin 1999,
l’accès aux soins palliatifs est un droit
des malades. Mais des inégalités
géographiques persistent et les moyens
mis en œuvre sont insuffisants pour
que tous puissent en bénéficier.
Phovoir
S
V. D.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
,05
actualités
générales
,Mortalité
En bref
Recherche clinique
16 établissements
labellisés « Centres
d’essais précoces »
avec près de 60 000 décès annuels sur la
même période, soit 23,4 % des décès.
La majorité de ces décès (71 %)
surviennent chez des personnes de 65 ans
et plus. Les cancers responsables de
morts prématurées (avant 65 ans) sont
celui du poumon chez l’homme et ceux
du sein et du poumon également chez la
femme. La mortalité féminine par cancer
du poumon est d’ailleurs en forte hausse,
conséquence d’un tabagisme en pleine
expansion il y a quelques années… V. D.
n savait la mortalité par cancer en
baisse dans l’Hexagone, mais mieux
encore, on constate que cette baisse
s’accélère. C’est la conclusion d’une étude
de l’Institut national du cancer (Inca)
rendue publique en novembre dernier.
Le cancer reste néanmoins la première
cause de décès chez l’homme, avec 88 188
victimes par an en moyenne entre 2003
et 2007. Il est ainsi responsable d’un tiers
des décès masculins. Pour les femmes,
il constitue la deuxième cause de mortalité,
h
L’Ensemble hospitalier de l’Institut
Curie a été retenu avec quinze autres
établissements en tant que centre
d’essais cliniques de phase précoce
dans le cadre du Plan cancer 20092013. Cette reconnaissance donnera
une meilleure visibilité internationale
à la recherche clinique française,
et favorisera la mise en œuvre
des essais de phase I et II. Ceux-ci
permettent aux patients de tester les
techniques et médicaments candidats,
juste après leur sortie des laboratoires
de recherche. Un premier accord de
collaboration, unique à ce jour avec les
États-Unis, va permettre la fourniture
de nouveaux anticancéreux,
jusque-là disponibles pour la plupart
exclusivement outre-Atlantique.
Cette labellisation devrait également
faciliter l’accès aux nouveaux
traitements pour les patients.
par cancer en France
O
Évolution du taux de mortalité par cancer entre 1983 et 2007 et projections pour 2010.
Taux standardisé monde p. 100000 personnes-années
250,0
200,7
200,0
150,0
100,0
50,0
0,0
194,4
162,6
Homme
141,8
87,1
92,8
79,9
77,5
Femme
1983-1987
1988-1992
1993-1997
1998-2002
Périodes de 5 ans
2003-2007
Projections
2010
,Essais nucléaires
Les cancers de la thyroïde en hausse
Q
uarante ans après les essais
nucléaires atmosphériques en
Polynésie française (entre 1966 et 1974),
une étude s’intéresse pour la première fois
au lien entre irradiation et risque de cancer
de la thyroïde1. Ces travaux, de l’équipe
de Florent de Vathaire, à l’Institut GustaveRoussy (Villejuif), concluent à une légère
06,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
augmentation du risque de cancer de la
thyroïde, liée à la dose d’irradiation reçue
suite aux essais nucléaires. Ces résultats
s’appuient sur la comparaison des
rayonnements reçus par 229 Polynésiens
ayant eu un cancer de la thyroïde
et 373 « témoins » polynésiens n’ayant pas
développé la maladie. Au total, une dizaine
de cas de cancers de la thyroïde
diagnostiqués avant 2003 sur les 229
étudiés seraient donc attribuables
aux retombées radioactives des essais.
Et on peut encore s’attendre à voir
apparaître dans le futur une autre dizaine
de cas liés à ces rayonnements…
V. D.
1. Source : British Journal of Cancer, 2010.
Source : Inca
Pedro Lombardi/Institut Curie
Moins de décès
Photos : Noak/Le bar Floréal/Institut Curie
Fiche pratique
Tests génétiques
Identifier
les prédispositions aux cancers
En 2009, 107 hôpitaux ont assuré en France près de 34 000 consultations de génétique
spécialisées en cancérologie. Elles ont pour objectifs de repérer une prédisposition
génétique et de faire part de mesures de surveillance et de prévention adaptées.
h Votre histoire médicale
conseiller en génétique reconstituera
votre arbre généalogique médical.
Les diagnostics seront validés en
demandant aux apparentés une
autorisation d’accès à leur dossier.
L’analyse de l’arbre, la prise en compte
de modèles de prédisposition,
l’utilisation dans certains cas de scores
conduisent à poser l’indication d’un test
génétique.
et vos antécédents familiaux
Les éléments d’orientation :
z la survenue de plusieurs cas de
cancers, surtout s’il s’agit de certaines
localisations (sein-ovaire ; côlonendomètre), chez les apparentés
appartenant à la même branche
parentale,
z la précocité des âges au diagnostic
(avant 50 ans en cas d’atteinte
mammaire, avant 60 ans en cas
d’atteinte du côlon),
z la multiplicité des atteintes tumorales
chez la même personne.
Si plus de deux ou trois cas précoces
sont identifiés dans votre famille
proche, il est légitime d’en parler
à votre médecin. Il vous orientera,
si nécessaire, vers une consultation
spécialisée. L’oncogénéticien (médecin
spécialisé en génétique du cancer) ou le
h Un test génétique
Un test génétique est proposé afin
d’étudier à partir d’une prise de sang un
gène ou un groupe de gènes dont les
mutations, ou altérations, constituent
un facteur de prédisposition. Du fait
de la grande diversité des mutations,
l’étude est réalisée dans un premier
temps chez la personne la plus
susceptible d’être prédisposée du fait le
plus souvent d’un antécédent de cancer.
Si une mutation a été identifiée,
Cancer du sein : quel risque ?
Près d’une femme sur 10 dans la population générale sera traitée pour un cancer du sein au
cours de sa vie. En cas de prédisposition génétique caractérisée par une mutation des gènes
BRCA1 ou BRCA2, le risque est de plus d’une sur deux. Il y a un risque associé de cancer
de l’ovaire. Une femme sur 500 est concernée. La prise en charge débute dès l’âge de 30 ans.
hP
r
GÉNÉROSITÉ
Pour mieux comprendre
L’Institut Curie a lancé un vaste
programme de recherche afin
d’améliorer les tests génétiques de
prédisposition au rétinoblastome et la
prise en charge médicale des enfants
atteints par cette pathologie. Souvent
héréditaire, ce cancer rare de l’œil
affecte les enfants de moins de 5 ans.
Un enfant porteur de la prédisposition
a plus de 90 % de risque de
développer la maladie ! Centre
de référence national pour cette
pathologie, l’Institut Curie effectue
la totalité des tests de recherche
de prédisposition génétique
en France et prend en charge environ
8 cas de rétinoblastome sur 10.
un test ciblé peut alors être proposé
aux apparentés.
h Un suivi rapproché
et des mesures de prévention
Si les risques sont élevés, toutes les
personnes prédisposées ne seront
cependant pas atteintes. Elles
bénéficient d’une prise en charge
spécifique, multidisciplinaire,
comprenant imagerie, endoscopie et
parfois une chirurgie de prévention.
Dominique Stoppa-Lyonnet, oncogénéticienne à l’Institut Curie
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
,07
DÉPISTAGE
La première
arme contre
le cancer
L’efficacité des traitements contre le cancer
progresse à grands pas, mais pour en
profiter pleinement, il faut les mettre en
œuvre le plus tôt possible. C’est en ce sens
que, plus que jamais, le dépistage permet
de sauver des vies. Sa mise en place est
toutefois une question difficile de santé
publique. La récente recommandation de la
Haute Autorité de santé de mettre en place
un dépistage organisé et national du cancer
du col de l’utérus est l’occasion de faire le
point sur ces enjeux.
Dossier réalisé par Mathieu Nowak
08,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
dossier
DÉPISTAGE
Citizen Press
Détecter les cancers à un stade précoce
Il faut bien distinguer ce qui relève de la prévention, comme la sensibilisation sur les facteurs
de risque que sont le tabac, les ultraviolets naturels et artificiels, ou encore l’exposition professionnelle à des produits dangereux, qui vise à
éviter la survenue des cancers, de ce qui relève
d’une prévention dite secondaire, qui consiste à
détecter un cancer à un stade précoce, avant les
premiers symptômes : c’est le dépistage.
Il faut aussi différencier le dépistage individuel
du dépistage organisé. Dans le premier cas,
c’est une initiative du patient lui-même ou de
son médecin qui l’incite à se livrer à des tests,
au vu d’antécédents familiaux, de son profil
génétique, de son dossier médical, de ses
Trois questions au…
A. Lescure/Institut Curie
E
n un quart de siècle, le taux de
mortalité par cancer a baissé en
France de 22 % chez l’homme et
de 14 % chez la femme. Une tendance qui se poursuit et qui n’est
ni propre à l’Hexagone, ni à une classe d’âge
en particulier. Chez l’homme, cette baisse est
à attribuer en premier lieu au recul des cancers de la lèvre, de la bouche, du pharynx et de
l’œsophage, lié à une diminution de la consommation d’alcool et de tabac plus qu’à des progrès thérapeutiques ou diagnostiques. Chez
la femme, les progrès sont à mettre d’abord
au compte d’une diminution de la mortalité
par cancer du col de l’utérus, qui serait, elle,
le fruit de l’incitation au dépistage permettant
de découvrir des lésions précancéreuses, avant
tout signe clinique (lire ci-contre).
Depuis une dizaine d’années, d’autres cancers
voient aussi leur mortalité diminuer : prostate,
côlon-rectum, sein mais également poumon
chez l’homme. Une tendance d’autant plus
remarquable que, dans certains cas, la mortalité baisse alors que le nombre de nouveaux
cas (l’incidence) augmente ! Ainsi, entre 1995
et 2005, tandis que l’incidence du cancer de
la prostate augmentait de 115 %, sa mortalité
diminuait de 21 % ; de même pour le cancer du
sein : + 23 % et - 13 %. C’est la conséquence des
progrès thérapeutiques, mais aussi de la précocité des diagnostics : le dépistage est devenu
aujourd’hui une arme de choix dans l’arsenal
déployé contre le cancer.
Dr Xavier Sastre-Garau,
chef du département
de Biologie des tumeurs
à l’Institut Curie
Le cancer du col de l’utérus a ceci de
particulier qu’il est très souvent
associé à certains types de
papillomavirus humain (HPV). Cette
particularité doit être exploitée, non
seulement dans le domaine du
diagnostic, mais également dans le
domaine du suivi thérapeutique et des
traitements innovants. Ces pistes sont
explorées à l’Institut Curie par l’équipe
du Dr Xavier Sastre-Garau.
En quoi vos travaux consistent-ils ?
Nous avons analysé des prélèvements
tumoraux chez 500 femmes atteintes d’un
cancer du col de l’utérus. Dans 96 % des cas,
nous avons bien trouvé les traces d’un
papillomavirus. Il reste donc une petite frange
de malades qui sont négatives au test, ce qui est
confirmé par les techniques les plus récentes.
Peut-on espérer mieux dépister ce cancer
en recherchant des papillomavirus ?
Il faut être prudent car l’infection par le virus,
que l’on peut dépister, n’est pas forcément
synonyme de lésion précancéreuse. Dans la
majorité des cas, une infection n’a pas de
conséquences. Tout miser sur la recherche de
papillomavirus serait s’exposer à un grand
nombre de faux positifs – de tests positifs alors
qu’il n’y a pas de lésion.
Comment mettre à profit vos travaux ?
Dans un pays comme la France, où médecins et
biologistes sont bien formés au dépistage, le
frottis, peu cher, reste la solution de choix. En
revanche, dans des pays où les infrastructures
sont moins développées, on peut imaginer, en
première intention, faire appel à la recherche
de papillomavirus, avec des techniques
automatisées nécessitant moins de personnel
formé. Mais détecter n’est pas suffisant : il faut
aussi pouvoir traiter les lésions mises en
évidence.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 09
dossier
DÉPISTAGE
Vrai
ou faux ?
Le cancer du sein se
soigne mieux
lorsqu’il est
dépisté tôt.
VRAI, lorsqu’il est
détecté à un stade
précoce, le cancer du
sein peut être guéri dans
plus de neuf cas sur dix,
alors que le taux de
survie à 5 ans passe
à 8 cas sur dix, tout
stade confondu au
diagnostic. Ceci est
également vrai pour la
majorité des cancers,
avec des taux de
guérison variables.
habitudes de vie, etc. Dans le second, c’est
une mesure nationale de santé publique.
Aujourd’hui, en France, seuls deux cancers
bénéficient d’un dépistage organisé à l’échelle
du pays : le cancer du sein et le cancer colorectal. À ce titre, ces dépistages sont entièrement
pris en charge par l’Assurance maladie. Lancé
en 2004, le dépistage organisé du cancer du sein
s’adresse désormais à toutes les femmes de 50 à
74 ans – près de 75 % des cancers du sein sont en
effet diagnostiqués entre 50 et 69 ans. C’est une
mammographie à faire tous les deux ans car, en
faisant des mammographies régulièrement, on
se donne toutes les opportunités de détecter des
tumeurs petites n’ayant pas encore de traduction clinique. Et lorsque la tumeur détectée est
inférieure à 1 centimètre et que le cancer n’est
pas étendu aux ganglions de l’aisselle, le taux
de survie à 5 ans est de 95 %.
Le dépistage du cancer colorectal se pratique,
lui, à l’échelle nationale depuis 2008. Tous les
deux ans, femmes et hommes de plus de 50 ans
sont invités à évaluer avec leur médecin traitant
la pertinence de faire une recherche de sang
dans les selles et éventuellement (dans 2 % ou
3 % des cas) une coloscopie.
Organisé, généralisé :
un dépistage à bon escient
Pourquoi les cancers du sein et les cancers
colorectaux ont-ils été désignés pour faire l’objet d’un dépistage organisé ? Il s’agit d’une décision politique, fondée sur des avis scientifiques.
Et les critères pris en compte sont nombreux.
D’abord il y a la volonté de s’attaquer à des
cancers très répandus. Le cancer du sein est le
cancer le plus fréquent chez la femme (environ
50 000 nouveaux cas et 11 000 décès annuels).
Le cancer colorectal est le deuxième chez la
femme et le troisième chez l’homme (au total
environ 36 000 nouveaux cas et près de 17 000
décès chaque année). Ensuite, il n’y a pas de
mesures de prévention pour ces deux cancers
qui aient fait leurs preuves. En revanche,
(Suite p. 12)
Rétinoblastome
Touchant essentiellement des enfants de moins de 5 ans, le
rétinoblastome, un cancer de l’œil, se soigne bien s’il est diagnostiqué
suffisamment tôt. Mais par sa faute, encore 5 % des petits patients
perdent la vue, 60 % doivent subir une ablation chirurgicale de l’œil
et 80 % gardent une déficience visuelle. Est-ce parce qu’il est rare
(1 cas sur 15 000 à 20 000 naissances) que ce cancer reste méconnu,
de la population comme de nombreux médecins ?
L’Institut Curie est le centre de référence en France pour la prise
en charge de ce cancer. Il traite une soixantaine d’enfants chaque
année (soit 80 % des nouveaux cas) et réalise la totalité des tests
génétiques de recherche de prédisposition.
L’Institut Curie s’est associé à l’association Rétinostop, créée
par des parents d’enfants atteints de rétinoblastome, pour une
campagne de sensibilisation destinée à faire connaître les signes
devant absolument conduire à un examen approfondi.
Le premier de ces signes est un strabisme persistant : banal chez
le nourrisson lorsqu’il est de courte durée, le strabisme traduit
une atteinte de la partie centrale de la rétine lorsqu’il dure – quel
que soit l’âge de l’enfant. Deuxième signe : un reflet blanc dans la
pupille (ou leucocorie). On le voit d’abord sur certaines photos prises
au flash, puis dans certaines directions du regard sous des
éclairages particuliers. Être vigilant à ces deux signes, c’est offrir
aux enfants de guérir (95 % dans les pays développés) et de voir
l’avenir avec leurs yeux.
10,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
Pedro Lombardi/Institut Curie
Garder l’œil sur les yeux des enfants
décryptage
dépistage
L’éventail des examens
Un bon examen doit être sensible – détecter un cancer à un stade précoce – et spécifique – détecter la pathologie
cherchée et seulement celle-ci. Pour réunir ces deux critères, on fait appel à des techniques différentes pour
chaque cancer. À l’avenir, on espère mettre au point des tests universels.
h Les examens
cliniques
Ce sont les plus simples à
mettre en œuvre : palpation
du sein pour le dépistage du
cancer du sein, toucher
rectal pour celui du cancer
de la prostate. Ces examens
sont peu spécifiques mais
ils ont l’avantage d’être
faciles à réaliser et peu
onéreux. Mais ils ne
suffisent pas.
h Les examens
cytologiques
Quand cela est possible, on
recherche directement la
présence de cellules
cancéreuses ou pré­
cancéreuses. Ainsi, le frottis
cervico-utérin consiste à
prélever des cellules du col
de l’utérus et à les examiner
pour y détecter d’éventuelles
anomalies.
h Les examens
d’imagerie
On y a recours dans la
plupart des cas. Les
examens radiologiques tels
que la mammographie ont
une spécificité supérieure à
celle de l’examen clinique.
Celle-ci n’est cependant pas
toujours suffisante. Par
exemple, la radiographie du
thorax ne permet pas de
distinguer les tumeurs des
autres anomalies dans le
poumon. Le recours à la
radiographie est par ailleurs
restreint pour limiter
l’exposition du patient aux
rayonnements. D’autres
procédés d’imagerie sont
aussi couramment employés
pour le diagnostic d’un
cancer : endoscopie,
échographie, IRM, etc.
Pedro Lombardi/Institut Curie
Aujourd’hui, une large palette d’outils
h La biopsie en cas de
résultat « positif »
Dans tous les cas,
l’existence d’une lésion est
toujours confirmée par le
prélèvement d’un fragment
de tissu pour analyse.
Demain, à l’écoute des signaux des cellules cancéreuses
pour des cancers rares comme
le neuroblastome chez l’enfant, où la
tumeur secrète des catécholamines.
On y parvient aussi par des analyses
h Une autre possibilité serait de
détecter des substances secrétées
par les tumeurs. On y arrive à présent
Phovoir
L’avenir semble être aux examens
biologiques pour découvrir un cancer
encore plus tôt : la recherche de
marqueurs de cellules cancéreuses
dans le sang, les selles, les urines
ou l’haleine.
h Une possibilité serait de détecter de
l’ADN propre aux cellules tumorales.
C’est réaliste puisque déjà ce type
d’analyse permet de préciser le type de
tumeur, une fois celle-ci diagnostiquée.
hormonales pour des tumeurs
des glandes endocrines, qui sécrètent
des hormones, comme la thyroïde.
Les chercheurs étudient la possibilité
d’appliquer cette stratégie à d’autres
cancers.
En novembre 2010, une preuve
a par ailleurs été apportée quant à la
faisabilité théorique d’une recherche
de produits secrétés par les cancers…
dans l’haleine ! Il s’agit de composés
organiques volatils qui transitent par le
sang et le poumon avant de se retrouver
dans l’air expiré. Reste maintenant à
valider le concept.
h Olivier Delattre, directeur délégué à la recherche biomédicale du centre de recherche de l’Institut Curie
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 11
dossier
DÉPISTAGE
Burger/Phanie
dans cet exemple, les pouvoirs publics misent
tout sur la prévention avec la lutte contre le
tabagisme.
Le prochain cancer qui pourrait bénéficier
d’un programme national de dépistage est celui
du col utérin : en novembre dernier, la Haute
Autorité de santé (HAS) s’est en effet prononcée en faveur de sa mise en place. Touchant
3 000 femmes chaque année (c’est le 10 e cancer chez les femmes), il en tue 1 000 ; et il peut
être dépisté grâce à un examen simple et bien
connu : le frottis.
(Suite de la p. 10)
Vrai
ou faux ?
Après traitement
contre un mélanome,
il faut surveiller
les récidives.
VRAI, un dermatologue,
éventuellement en
alternance avec un
généraliste, doit réaliser
pendant 5 ans un examen
tous les 3 ou 6 mois, puis
chaque année pendant
toute la vie. Ceci est
également vrai pour
toutes les autres
localisations.
Générosité
on dispose de tests de dépistage efficaces,
faciles à mettre en œuvre et peu onéreux. Enfin,
dans les deux cas, on dispose de traitements
que l’on peut déployer dès le stade précoce de la
maladie. Il y a donc de bons indices pour penser qu’un dépistage bien suivi par les personnes
conviées conduira à une réduction notable de
la mortalité.
Le dépistage généralisé ne peut s’envisager que
si tous ces critères sont réunis. Chose encore
impossible par exemple pour le cancer du poumon, faute de tests assez fiables pour détecter
les stades précoces pouvant bénéficier d’un
traitement efficace et non mutilant. Aussi,
Parce que s’informer, c’est déjà lutter,
l’Institut Curie vous informe
Le 22 mars, l’Institut Curie vous invite à une conférence-débat sur le
thème du dépistage du cancer colorectal. Une rencontre qui entre dans le
cadre des Entretiens d’Hippocrate : des conférences grand public sur des
thèmes médicaux organisées par la Maison des patients de l’hôpital RenéHuguenin de l’Institut Curie, à Saint-Cloud. Car l’information du public est une
démarche qui tient à cœur à l’Institut Curie. En effet, elle fait intégralement
partie de ses activités de recherche et de soins. Car au quotidien, au-delà
de la recherche et du soin, chercheurs et soignants participent à l’innovation,
testent des prototypes, mènent des essais cliniques mais aussi diffusent
recommandations, savoir-faire et connaissances à la communauté scientifique
comme au grand public.
h Infos pratiques
22 mars 2011, à 11 h. « Le dépistage du cancer colorectal, à qui le proposer ? » :
conférence-débat Les Entretiens d’Hippocrate, donnée par le Dr Barbara
Dieumegard, cancérologue-gastroentérologue à l’Institut Curie.
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Maison des patients – 11 rue Gaston-Latouche – Saint-Cloud (92)
Renseignements : 01 47 11 23 40
LE JOURNAL DE
12 , L’INSTITUT CURIE
Frottis du col de l’utérus : objectif 80 %
Aujourd’hui, déjà 56 % des femmes de 25
à 65 ans se font spontanément dépister en
consultant régulièrement leur gynécologue,
mais ce taux stagne depuis plusieurs années.
Pour lui donner un nouvel élan, une seule solution : généraliser le dépistage à l’échelle nationale. L’objectif est d’arriver à 80 % de femmes
pratiquant un frottis tous les trois ans, ce
qui conduirait à une nouvelle diminution du
nombre de décès de 20 %. « Gagner sur la mortalité n’est pas le seul objectif : le dépistage organisé permettrait de lutter contre les inégalités
territoriales en matière de dépistage », explique
Stéphanie Barré, chef de projet au service
évaluation économique et santé publique à la
HAS. En effet, dans les DOM notamment, où
les médecins sont moins nombreux, une incitation directe des femmes à se faire dépister, et
cela gratuitement, serait un plus. « On estime
que l’on pourrait diagnostiquer jusqu’à 31 000
lésions supplémentaires chaque année », précise
Stéphanie Barré.
Si la question du cancer du col utérin vient
d’être tranchée, celle du cancer de la prostate continue de faire l’objet d’un âpre débat.
Certes, il s’agit d’un cancer très répandu chez
l’homme et dont l’incidence augmente rapidement, notamment en raison du vieillissement
de la population. Mais il reste à prouver que
son dépistage systématique conduirait à une
diminution de la mortalité. En effet, ces tests
permettent de détecter des cancers de petite
taille. Or on sait qu’une partie d’entre eux resteront cliniquement occultes, sans inconvénient
perceptible pour le patient. Seulement, on ne
sait pas prédire lesquels. Pour l’heure, le dépistage se fait au cas par cas chez les hommes de
dossier
DÉPISTAGE
Cancer du sein
différentes coupes pour obtenir une vue
tridimensionnelle. Plusieurs appareils
sont actuellement expérimentés en
Europe. Reste à évaluer ce qu’ils
apporteront en termes de détection. La
vue du sein dans son volume facilitera la
lecture de l’image mais on ne sait pas
aujourd’hui à côté de combien de lésions
on passe avec la mammographie, donc
plus de 50 ans. Les techniques : toucher rectal
et prise de sang pour le dosage d’une protéine
fabriquée par la prostate (PSA, pour Prostate
Specific Antigen, antigène spécifique de la
prostate).
Traiter mieux en traitant moins
« On estime qu’environ 30 % des traitements
lourds – curiethérapie, chirurgie – seraient administrés inutilement », rapporte le Dr Xavier
Sastre-Garau, chef du département de Biologie
des tumeurs de l’Institut Curie. En résumé, ici, le
diagnostic précoce permet de traiter mieux, mais
il conduit aussi à traiter trop, avec des risques
pour la santé et la qualité de vie des hommes
concernés : perte urinaire, impuissance. Deux
études, l’une européenne et l’autre américaine,
ont été publiées en 2009 : selon leur analyse par
la Haute Autorité de santé, la diminution de la
combien de diagnostics supplémentaires
la tomosynthèse permettra de faire.
Autre question : en détectant plus de
lésions, on en détectera davantage qui
seront bénignes. Comment améliorer la
sensibilité du test pour éviter les
surtraitements ? Réponses au cours des
prochaines années grâce aux études
cliniques à mener.
mortalité n’est pas évidente alors que les conséquences du surdiagnostic sont importantes.
Elle conseille donc de laisser pour l’instant à
l’appréciation du médecin traitant un dépistage
individuel, pour lequel même la fréquence des
examens ne fait toujours pas consensus.
Lancer un programme de dépistage n’est pas en
soi une garantie de bénéfices en termes de santé
publique : il faut aussi impérativement s’assurer
d’une adhésion massive de la population pour
aboutir à une réelle baisse de la mortalité. Pour le
dépistage du cancer du sein, le taux de participation, qui était de 40,2 % en 2004, a atteint les 53 %
en 2009 (dernier chiffre disponible). « Mais il faut
ajouter environ 15 % de femmes qui se font dépister
hors du programme national, un chiffre approximatif fourni par l’Assurance maladie », précise
néanmoins Emmanuelle Salines, de l’Institut de
veille sanitaire. Soit un total d’environ 70 %
C. Charré/Institut Curie
Courantes, les images obtenues par
mammographie n’en sont pas moins
difficiles à analyser. « L’exercice
d’interprétation est complexe car les tissus
ont des aspects très différents d’une femme
à l’autre. On arrive à voir des anomalies de
quelques millimètres seulement, mais les
différencier de la glande mammaire est
souvent difficile », explique le Dr Fabienne
Thibault, radiologue à l’Institut Curie.
Aussi, les clichés sont examinés deux
fois, par deux radiologues différents.
C’est ce qu’on appelle la « double
lecture ». « On a vu la qualité du dépistage
s’améliorer au cours des dernières années,
estime Emmanuelle Salines, de l’Institut
de veille sanitaire. Le taux de femmes qui
sont dépistées négatives en première
lecture et positives en seconde baisse
régulièrement, les radiologues gagnant en
pratique et les matériels devenant plus
précis. »
Demain, un autre outil permettra peutêtre de mieux voir l’intérieur du sein : la
tomosynthèse. Il s’agit de reconstituer
des images en coupe du sein à partir de
plusieurs clichés puis d’assembler ces
Michel Brisset/Institut Curie
Des images plus précises
Dr Fabienne
Thibault,
radiologue à
l’institut curie
L’exercice
d’interprétation des
mammographies
reste complexe. »
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 13
dossier
DÉPISTAGE
Vrai
ou faux ?
Le dosage sanguin
du PSA seul permet
de diagnostiquer
un cancer
de la prostate.
FAUX. Le dosage seul ne
signifie rien. Même pour
un dosage de PSA élevé,
de 4 microgrammes
par litre, il arrive 7 fois
sur 10 que la biopsie
ne confirme pas le
diagnostic de cancer.
des femmes concernées qui se font dépister.
Avec une telle participation, on estime que la
mortalité par cancer du sein est réduite de 30 %
(soit quelque 3 000 décès évités chaque année).
L’objectif est d’atteindre les 80 % de participation. « On n’atteindra jamais les 100 %, estime
Jérôme Viguier, responsable du département
Dépistage des cancers à ­l’Institut national du
cancer. Mais dès 70 %, le ratio coût-efficacité est
favorable. Pour progresser, il faut mieux cerner
les femmes qui restent en marge du système : âge,
niveau socio-professionnel, territoire, etc. »
Une participation essentielle des médecins
traitants
Pourquoi certaines femmes ne se font-elles
pas encore dépister ? Avant tout pour des
problèmes d’information : 44 % d’entre elles
pensent qu’elles doivent d’abord avoir un symptôme pour répondre à l’invitation ; 13 % disent
qu’elles ne le font pas parce que leur médecin ne
leur en a pas parlé… Le succès reposerait donc
pour une large part sur les médecins traitants.
61 % des femmes disent avoir fait un dépistage
du cancer du sein car leur médecin leur en
avait parlé alors que ce n’était pas l’objet de la
consultation.
La lutte contre le cancer commence donc par
un bon dialogue avec son médecin. Une première étape à ne surtout pas négliger. ■
h
Le test Hemoccult est remis par leur médecin traitant
aux assurés qui ont reçu un courrier d’invitation au dépistage.
Économie
Le coût du dépistage :
un calcul difficile
Mettre en place un dépistage organisé à l’échelle
nationale est une décision politique à l’impact
économique non négligeable. Aussi, avant toute
choses, le rapport coût/bénéfice est estimé : une
notion difficile à concevoir lorsqu’on parle de santé
mais qui reste nécessaire pour l’emploi de fonds
publics. Le premier calcul effectué, c’est celui du
coût d’une année de vie sauvée, en termes de prise
en charge et de traitements, pondéré par un indice
de qualité de vie du patient. En Grande-Bretagne,
le National Institute for Health and Clinical
Excellence (l’équivalent britannique de notre
Haute Autorité de santé) a fixé une fourchette
de 20 000 à 30 000 livres sterling (environ 24 000
à 35 000 euros) comme coût acceptable pour
la société – des chiffres débattus par certains
experts estimant qu’il faudrait les doubler. Pour le
cancer du sein, on avait évalué ce coût entre 5 000
et 20 000 euros en 2004. Il semble aujourd’hui
qu’on soit plutôt en bas de cette fourchette. Pour le
cancer du col utérin, il serait de 22 700 euros. Mais
ce seul calcul ne suffit pas. Ainsi, selon la Haute
Autorité de santé (HAS), le surcoût du dépistage
organisé, d’environ 20 millions d’euros, serait
rapidement amorti par les économies liées
à la diminution des dépistages trop fréquents.
« Si les femmes ne se faisaient pas dépister plus
souvent que tous les trois ans, comme recommandé,
on pourrait prendre en charge 90 % de la population
sans débourser plus d’argent qu’aujourd’hui »,
précise Stéphanie Barré, à la HAS.
Certaines
personnes ont un
risque héréditaire
de développer un
cancer colorectal.
VRAI, il existe une
prédisposition génétique
familiale, qui concerne
2 % des cancers
colorectaux. Une
surveillance accrue est
préconisée pour les
personnes concernées.
Il existe aussi de telles
prédispositions vis-à-vis
des cancers du sein, de
l’ovaire, de la prostate,
de l’œil…
LE JOURNAL DE
14 , L’INSTITUT CURIE
C. Charré/Institut Curie
Vrai
ou faux ?
entre nous
générosité
,Association Olivier Chappe « en concert contre le cancer »
Trois ans d’engagement
et 40 000 € contre le cancer
À l’issue de trois ans
d’un soutien sans faille,
l’association Olivier Chappe
« En concert contre le
cancer » remet un don final
de près de 40 000 euros
au profit de la recherche
à l’Institut Curie.
h
Pedro Lombardi/Institut Curie
E
n mars 2007, Michèle Jaudel
crée l’association Olivier Chappe
« En concert contre le cancer » en
hommage à son fils, journaliste passionné
de musique, décédé à l’âge de 27 ans
d’un leiomyosarcome, une tumeur
maligne des muscles lisses.
L’association, parrainée par Mathias
Malzieu du groupe Dionysos, a organisé
pendant trois ans le prix Olivier Chappe
« En concert contre le cancer », qui
encourage de jeunes artistes. « La
musique constitue une des plus belles
expressions de la vie dans sa richesse et sa
diversité. Voilà sûrement pourquoi Olivier ne
jurait que par elle, explique Michèle Jaudel.
Il voulait toujours nous faire découvrir un
nouveau titre indispensable. Sa passion était
communicative, il en a converti plus d’un !  
Il a même réussi à en faire son métier ! »
L’association s’est également investie dans
le soutien à la recherche et a collecté près
de 40 000 euros au profit du laboratoire
du Dr Olivier Delattre à l’Institut Curie.
« J’espère que notre association, en plus
de nous avoir donné beaucoup de bonheur,
permettra de faire avancer la recherche.
C’est aussi notre façon de rendre hommage
à Olivier, lui qui s’est tellement battu contre  
la maladie… qui a fini par l’emporter. »
Après une longue réflexion, l’association
a décidé d’arrêter ses activités, les
évolutions professionnelles de chacun
Remise du chèque par Michèle Jaudel,
présidente de l’association (au centre),
aux représentants de l’Institut Curie,
le Dr Olivier Delattre, directeur délégué
de la recherche biomédicale, et Paul Caroly,
secrétaire général (à droite), en présence
de Monsieur le Maire du 6e arrondissement
de Paris, Jean-Pierre Lecoq (à gauche).
ayant rendu la poursuite des objectifs
plus difficile. « Organiser ces concerts,
la sélection des artistes, cela demande
beaucoup de moyens et de temps. Nous
avons préféré éviter de faire moins bien, et
reverser les sommes réunies à la recherche
sur le cancer », précise Michèle Jaudel.
Pendant la cérémonie de clôture de
l’association, accueillie par le maire
du 6e arrondissement de Paris le
22 novembre dernier, Michèle Jaudel a
chaleureusement remercié les bénévoles
et partenaires : « Grâce à vous et à
votre aide, nous avons vécu des concerts
inoubliables, partagé nos émotions autour
de la musique avec les médecins, les
chercheurs, les infirmiers. Nous avons été
accueillis avec générosité dans des salles de
concert, à l’Institut Curie et ici. Je n’hésite
pas à le dire, nous avons réussi au-delà  
de ce que nous pouvions imaginer. »
« Je suis convaincue,
sincèrement, qu’Olivier
aurait applaudi avec
enthousiasme les
lauréats des trois éditions
du prix. Il les aurait
écoutés, repris en chœur,
encouragés, chacun pour
sa singularité. »
Michèle Jaudel
trois éditions, une conviction
h Alexandre Varlet, Prix 2007, remis
lors de l’émission « La bande passante »
(RFI, Alain Pilot) enregistrée à la Flèche
d’Or (Paris).
h Mell, Prix 2008, remis au cours
d’un concert de Mano Solo, présenté
par Alain Pilot, au théâtre Déjazet (Paris).
h Syrano, Prix 2009, remis sur la scène
des Trois Baudets (Paris).
le journal de
l’institut curie
, 15
entre nous
générosité
Courir pour Mathieu
Des foulées de générosité
dans les Yvelines
D
imanche 3 octobre 2010, c’est sous
un soleil radieux que s’est déroulée
la quatrième édition de la course à
pied Courir pour Mathieu, à Mareil-Marly
dans les Yvelines. Pas moins de 3 570 km
ont ainsi été parcourus par les quelque
600 sportifs participants. Et surtout,
27 644 euros de dons ont été recueillis pour
aider la recherche sur le cancer menée à
l’Institut Curie.
Tous les ans depuis sa création en
2007, l’association Courir pour Mathieu
organise une course dont le principe
est de parcourir la plus longue distance
– en marchant ou en courant selon ses
possibilités – et de collecter le maximum
de dons grâce aux inscriptions et aux
contributions d’entreprises partenaires.
L’équipe organisatrice est composée
d’une douzaine de personnes et, le
jour de la course, 80 bénévoles sont
venus prêter main-forte. En quatre ans,
Courir pour Mathieu a versé plus de
95 000 euros à la recherche de l’Institut
Curie grâce aux dons de 2 300 particuliers
et d’entreprises locales.
Cette année, les dons ont été reversés au
laboratoire du Dr Olivier Delattre pour la
recherche sur les sarcomes de l’enfant.
h Pour en savoir plus
www.courirpourmathieu.fr
Franck, un rayon de soleil
Première collecte et
premier succès pour une
nouvelle association
Créée en janvier 2010, l’association
Franck, un rayon de soleil a reversé
les fruits de sa première année de
collecte – 11 575 euros – à l’Institut
Curie, pour le programme de
recherche sur le médulloblastome et
les tumeurs rhabdoïdes, mené au sein
de l’unité de Génétique somatique.
Le Pr François Doz, directeur pour la
Recherche clinique et l’Enseignement,
et Franck Bourdeaut, médecin
chercheur, ont eu le plaisir de féliciter
les membres de l’association à
l’occasion de la remise du chèque
en octobre dernier dans les locaux
de l’Institut Curie.
L’association prépare activement sa
participation au marathon de New York
en novembre 2011.
H. Mulvet/Institut Curie
,Courir pour Mathieu
h Pour en savoir plus
www.franck-unrayondesoleil.fr
http://roadtonyc2011.blogspot.com
Contact : Alexandre Andlauer,
[email protected]
,Vente aux enchères
Le monde du sport toujours solidaire
L
es maillots de Sandrine Le Dréan
et Ronny Turiaf, tous deux joueurs
de basket-ball ; le dossard
de Patrice Martin, champion de ski
nautique ; un exemplaire unique d’une
photo de Pierre et Marie Curie avec leurs
bicyclettes dédicacée par leurs petitsenfants ; un coffret de la Fédération
de football avec deux maillots, dont un
le journal de
16 , l’institut curie
de Florent Malouda ; le masque et le gant
du champion olympique d’épée Yves
Dreyfus… quelque 210 lots d’exception,
représentant tous les sports, ont été
acquis par les collectionneurs, venus
encore une fois nombreux participer
à la vente aux enchères caritative de la
Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne,
le 12 décembre dernier.
Organisée depuis 2003 par Me Nicolas Bardin,
huissier de justice, et Serge Laget, ancien
journaliste sportif, cette 8e édition a permis
de collecter près de 19 000 euros au profit
de programmes de recherche innovants
sur le cancer menés à l’Institut Curie.
h Pour en savoir plus
http://sport2coeur.blogspot.com/
entre nous
générosité
,Les Bagouz’ à Manon et Les Amis de Claire
F. Forest/Institut Curie
L’union fait la force
contre les cancers de l’enfant
C
’est main dans la main que les
associations Les bagouz’ à Manon
et Les amis de Claire ont remis
deux chèques de 16 000 et 22 000 euros,
le 10 décembre dernier, à l’Institut Curie
pour ses recherches sur les cancers
pédiatriques, dont le neuroblastome.
En 2011, les deux associations ont
décidé d’unir leurs forces et leurs
idées pour collecter toujours plus pour
la recherche ! Et « au-delà des fonds,
chaque action nous donne l’occasion
de sensibiliser le grand public sur les
besoins de la recherche », expliquent
les présidentes respectives des
associations, Anne Herbert-Bertonnier
et Muriel Dezier.
h Pour suivre l’actualité
des actions de générosité
www.curie.fr, rubrique
« Soutenir l’Institut Curie »
Les activités en 2010 des Amis de Claire
• Des étudiants en IUT ont organisé, en
mars, un challenge karting ainsi qu’un
loto géant au profit de l’association.
• En mars, un magicien, pour
la deuxième fois, a offert son
spectacle de théâtre magique
pour enfants.
• « Les balades de rêve », baptêmes
de voitures de sport et collection.
La 5e édition a eu lieu en avril 2010.
• « 100 Porsche pour les amis de
Claire ». La 2e édition en juin a réuni
140 voitures et permis 352 baptêmes
sur circuit. De nombreux enfants
en traitement et leurs familles
étaient invités.
• Début juin, le festival jeune public
« Les gaminades » à Montmoreau
(Charente) a accueilli un stand
de l’association pour la 5e année.
• Les amis de Claire parrainent
l’association Parentraide Cancer,
qui vient en aide aux parents et amis
d’enfants atteints d’un cancer.
des BAGOUZ’ à manon
• L’association a participé à trois
manifestations à Vélizy-Villacoublay
(78) : « Les jardins de Louvois »
en mai, la fête des Associations
en septembre et le marché de Noël.
• Pour la 6e année consécutive,
elle a bénéficié du soutien de
l’association Loisirs Créatifs
Marie-Curie de Saint-Quay-Perros.
• Maximômes a invité pour
la première fois Les bagouz’
à Manon en mai au Centre
hospitalier général Jacques-Cœur
à Bourges (18).
• En décembre, c’est le marché
de Noël de Jouy-en-Josas (78)
qui a reçu l’association.
• Du 4 décembre au 2 janvier 2011,
elle était présente sur le marché
de Noël de Saintes (17), grâce
au soutien de Saintes Shopping
et du Lion’s Club de la ville.
À vos agendas
29 MARS ET 26 AVRIL 2010, 18H
Les Mardis de l’Institut Curie
29 mars : La biologie des systèmes.
Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ?
26 avril : Femmes scientifiques :
un long chemin vers l’égalité.
Entrée libre dans la limite des places
disponibles.
h Renseignements : 01 56 24 55 24
12 rue Lhomond, Paris 5e.
Programme détaillé sur www.curie.fr
22 ET 23 AVRIL
Vente de tulipes à Asnières-sur-Seine (92)
Les bénévoles de l’association La tribu
d’Asinaria vous attendent près de la gare
et de l’hôtel de ville.
h http://sites.google.com/site/
tribuasinaria/Home
8 MAI
La Foulée Verte, au stade de la Plaine,
à Clamart (92)
Pour sa 3e édition, le Club d’athlétisme
et de course sur route de Clamart propose
trois itinéraires pour tous les niveaux.
1 euro par participant est reversé
à l’Institut Curie pour la recherche
sur les tumeurs cérébrales.
h Contact : 01 40 95 81 23
ou 06 81 35 91 32
www.ccr92.fr
22 MAI
Course de Timo à Seiches-sur-Loir (49)
Courses de 4 et 10 km, foulées
et randonnées pédestres pour tous
les sportifs et tous les âges. Les dons
collectés sont destinés à la recherche
sur les cancers pédiatriques, notamment
le neuroblastome.
h Contact : 02 41 69 67 70
www.coursedetimo.fr
Si vous souhaitez organiser une action caritative
au profit de l’Institut Curie et nous aider ainsi
à lutter contre les cancers, nous pouvons
vous guider et mettre à votre disposition expérience
et documentation.
votre contact
Tatiana Lombardi
Chargée des actions de générosité
Tél. : 01 56 24 55 25
Mail : [email protected]
le journal de
l’institut curie
, 17
entre nous
générosité
,vos dons
Votre soutien est capital
E
n tant que fondation reconnue d’utilité publique,
l’Institut Curie est habilité à recevoir des dons
et des legs. En 2009, 13 % de ses ressources
étaient issues de la générosité du public.
Pour l’Institut Curie, ce soutien est capital : initiateur
de projets qui ne verraient pas le jour sans lui et
accélérateur de programmes de recherche innovants,
il favorise les découvertes et la mise en œuvre de
nouvelles voies diagnostiques et thérapeutiques.
Merci à nos donateurs et futurs donateurs pour leur
aide précieuse pour les patients atteints de cancer.
« Merci à tout le corps médical,
merci pour ce que vous faites. »
Témoignage de Dominique J.
h APPEL à témoignage
votre contact
Yves Congal
Chargé des relations donateurs
26 rue d’Ulm, 75248 Paris cedex 05
Mail : [email protected]
Phovoir
Vous êtes nombreux à manifester votre engagement ou
votre reconnaissance auprès de notre service Relations
donateurs. Si vous aussi vous souhaitez témoigner de
votre soutien, et partager votre expérience, en toute
confidentialité, n’hésitez pas à nous écrire.
Pour respecter l’anonymat de ce
donateur, sa photo a été modifiée.
Ayant été touché personnellement
par le cancer et venant de perdre
mon frère des suites d’un cancer du rein
métastasé (diagnostiqué il y a 6 ans alors
qu’il avait 47 ans), je souhaite témoigner
de ma gratitude et de l’espoir que j’ai
dans la recherche.
Mon frère lui aussi avait confiance en la
recherche. Il a bénéficié de traitements
ciblés et a participé à un essai clinique.
Grâce à ce dernier traitement innovant,
il a gagné des mois, des jours de vie…
C’est pourquoi nous avons souhaité faire
une collecte de dons en faveur de l’Institut
Curie lors de ses obsèques, pour aider
les chercheurs et pour tous les patients.
Merci à tout le corps médical, merci pour
ce que vous faites. »
,mécénat d’entreprise
Un accélérateur
de la recherche sur le cancer
L
e financement d’un Programme
incitatif et coopératif (Pic) mené par
l’Institut Curie offre, notamment,
la possibilité de s’engager avec une
perspective de résultat à trois ans. « Les
PIC sont des programmes de recherche
innovants menés avec une prise de risque
maîtrisée, indique Élisabeth Da Souza,
responsable de la collecte de fonds à
l’Institut Curie. Une dizaine sont en cours.
SwissLife, l’un de nos grands mécènes, a
financé, par exemple, le Pic sur le
rétinoblastome, un cancer rare de l’enfant.  
le journal de
18 , l’institut curie
SwissLife a ainsi fait progresser la
connaissance sur ce cancer, et a mené des
actions de dépistage auprès de ses adhérents.
SwissLife finance actuellement le Pic sur les
cellules cancéreuses circulant dans le sang.
Pour Mutuelle Bleue qui, de son côté, soutient
l’Institut sans affectation à un programme,
deux de nos médecins ont participé à
l’élaboration d’informations diffusées auprès
de ses assurés. » D’autres entreprises
financent des actions que l’Institut n’aurait
pas pu mettre en œuvre sans leur initiative,
telles que l’élaboration d’une étude sur
l’intimité des femmes traitées pour un
cancer du sein, ou encore la mise en place
de groupes de parole pour permettre aux
patientes de mieux vivre la maladie.
Vous aussi, associez votre entreprise à
l’Institut Curie, n’hésitez pas à nous contacter.
votre contact
Marie-Laure Siat
Chargée de mécénat
Tél. : 01 56 24 55 04
Mail : [email protected]
entre nous
générosité
,Donation temporaire d’usufruit
« Avec la donation, nous
aidons dès maintenant. »
une autre façon
de Donner
Cette forme de générosité intéresse
donc particulièrement le donateur
qui ne souhaite pas se dessaisir
définitivement de ses biens.
Ces dispositifs ne lèsent en rien
les héritiers puisque le donateur
reste propriétaire de son bien.
Cette forme de générosité contribue
significativement aux actions
de recherche et d’innovations
thérapeutiques menées par
les équipes de l’Institut Curie.
Le bien, ici en l’occurrence l’usufruit,
est fiscalement exclu du patrimoine
pour toute la durée de la donation.
votre contact
Isabelle Le Roi
Chargée des relations
testateurs
Tél. : 01 56 24 55 01
Mail : [email protected]
C’est donc
faire une
bonne
œuvre et une
économie
fiscale.
Cinq conditions
sont nécessaires
pour effectuer
cette transmission
en toute sécurité
juridique, pour le donateur comme
pour l’organisme bénéficiaire
contre d’éventuels redressements
ou requalifications.
1. La transmission temporaire
doit prendre la forme d’un acte
signé chez votre notaire,
2. Elle doit être réalisée au profit
notamment d’une fondation
reconnue d’utilité publique,
3. Elle doit être effectuée pour une
durée au moins égale à trois ans,
4. Elle doit porter sur des actifs
contribuant à la réalisation
de l’objet de l’organisme,
5. Elle doit préserver les droits
de l’usufruitier.
Instruction fiscale du 6 novembre 2003.
DR/CSN
La donation temporaire d’usufruit
est une transmission temporaire
portant sur les revenus issus :
• d’un portefeuille de valeurs
(les dividendes) ;
• d’un immeuble (les loyers).
Clémence et Philippe C.
Nous avons compris que les
programmes spécifiques
de recherche de l’Institut Curie ne
pouvaient démarrer que s’ils étaient
financés grâce aux dons. Nous lisons
régulièrement la revue de l’Institut
Curie, et avons été sensibles au
nouveau programme de recherche
visant à prévenir la survenue des
métastases, dont les patients vont
bénéficier immédiatement. Il faut
pour cela que la fondation réunisse
450 000 euros pendant 3 ans. Cette
somme est inenvisageable pour nous,
mais les petits ruisseaux formant
les grandes rivières, nous avons décidé
de faire une donation temporaire
d’usufruit de notre portefeuille
d’actions pendant 5 ans, pour aider
dans la mesure de nos possibilités. »
h Concrètement
M & Mme C. possèdent un portefeuille
d’actions qui génère 10 000 euros
d’intérêts par an.
Ils ont décidé de le donner en usufruit
à l’Institut Curie pour une période
de 5 ans : 10 000 euros X 5 ans,
soit 50 000 euros. L’Institut Curie ne
payant que 2 000 euros de charges
sur cette somme, ce sont 48 000 euros
qui viendront financer les programmes
de recherche qu’il mène.
Comment soutenir l’Institut Curie
EN FAISANT UN DON
Pedro Lombardi/Institut Curie
• Par chèque bancaire à l’ordre de l’Institut Curie.
• Par prélèvement automatique, ce qui nous permet de planifier nos
programmes de recherche sur le long terme.
• En ligne sur www.curie.fr par paiement sécurisé.
EN TRANSMETTANT TOUT OU PARTIE DE VOTRE PATRIMOINE,
en consentant à l’Institut Curie le bénéfice d’une donation, d’un legs
ou d’un contrat d’assurance-vie.
150 000 donateurs sont aujourd’hui engagés à nos côtés. Rejoignez cette
formidable chaîne de générosité, pour prendre le cancer de vitesse !
Pour respecter l’anonymat des donateurs, leurs prénoms
et photo ont été modifiés.
le journal de
l’institut curie
, 19