Les compagnies low cost ont imposé leurs règles du jeu en Europe
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Les compagnies low cost ont imposé leurs règles du jeu en Europe
20 SEPT 14 Quotidien OJD : 22662 9 RUE GAMBETTA BP 408 50104 CHERBORUG CEDEX - 02 33 97 16 16 Surface approx. (cm²) : 213 N° de page : 26 Page 1/1 Les compagnies low cost ont imposé leurs règles du jeu en Europe Les compagnies aériennes low cost se sont imposées dans le ciel européen, obligeant les transporteurs traditionnels à opérer une mutation, non sans douleur comme l'illustre la grève des pilotes d'Air France. « Le low cost représente aujourd'hui 25 à 45 % du trafic aérien en Europe selon les pays », indique Didier Brechemier, specialiste du transport aérien au cabinet Roland Berger Et leur part s accroît irrésistiblement chaque année La compagnie irlandaise Ryanair avec une flotte de 300 Boeing 737 (bientôt 400) dessert 186 aeroports de 30 pays européens Elle propose plus de 1600 vols quotidiens Sa concurrente britannique easyjet, qui comptera bientôt 226 Airbus A320, opère en moyenne plus de 1400 vols par jour « À elles deux elles détiennent 70 % du trafic low cost reprend Didier Bréchemier Et si on y ajoute, Air Berlin, Vueling Norwegian et Wizz Air ce sont plus de 90 % du marché » La force des compagnies low cost est d avoir su redéfinir les règles le passager paie PANEL 7149041400509/GMA/OTO/2 pour être transporte d'un point A à un point B Tous les autres services, bagage en soute, repas et boissons sont en supplément Ces low cost ont attiré un nouveau type de clients prèts a faire I impasse sur le confort pour un vol de quèlques heures « Leur ascension a ete facilitée et accélérée par le web qui a rompu I obscurantisme des prix », rappelle en outre Jean Pierre Nadir, président-fondateur du site Easyvoyage com • Sous pression Plus récemment, les low cost sont encore venues brouiller les pistes en faisant évoluer leur propre modèle en raison de la crise economique pour s attaquer à la clientèle affaires, jusqu alors chasse gardée d Air France, Lufthansa et British Airways Dernier exemple en date, le lancement par Ryanair de nouveaux ser vices tels que les billets flexibles ou un embarquement prioritaire, qui accentue encore la pression sur les compagnies traditionnelles, condamnées à faire évoluer leur modèle pour résister « Si elles ne le font pas, elles pourraient tout simplement quitter ce segment de marche » (court et moyen-courriers) commente Didier Bréchemier Après avoir tenté l'aventure du low cost en créant Go Fly en 1998 finalement revendue à easyjet en 2002 British Airways a mis la mam sur Vueling en fusionnant avec l'espagnole Iberia De son côté. Lufthansa a confié I an passé à sa filiale à bas coûts Germanwmgs les vols européens depuis et vers I Allemagne à l'exception des vols depuis et vers ses hubs de Francfort et Munich « Ce Tous droits réservés à l'éditeur processus sera achevé d ici le printemps 2015 » a indiqué un porte-parole. Air France KLM a annonce quant à elle la semaine dernière son projet de développement de sa filiale à bas couts Transavia une stratégie rejetée en bloc par les pilotes en greve depuis lundi « ll est consternant de voir que ces pilotes s'accrochent aux vestiges d'un monde qui n'existe plus C est comme s'ils refusaient de voir que le modèle qu ils ont connu, avec des murs ériges pour empêcher la concurrence de s'exer cer sur Air France, est en train d imploser » commente Jeanpierre Nadir • Lois « compliquées » Pour Philippe Jourdan président du cabinet de conseil Promise Consulting, les défis se posent à Air France comme à Lufthansa ou British Airways « La difference, dit-il, est qu'en France, nous sommes dans un cadre de lois sociales, de tensions sociales, de climat social qui rendent I évolution et l'adaptation nécessaires plus difficiles et plus compliquées > Selon lui Air France fait aussi « le douloureux apprentissage qu une entreprise se gère par rapport aux attentes du marche et pas uniquement par une introspection interne » Jean-Pierre Nadir exhorte le patron d Air France-KLM à ne pas céder < Lâcher serait le pire des messages » Alexandre de Juniac ne cesse, lui, de marteler qu il n'y a pas d alternative et que le développement de Transavia ne pourra pas se faire aux conditions sociales d Air France « Je ne veux pas lancer une aventure industrielle si je la sais vouée à I échec » at-il souligné.
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