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PROGRAMME DE RESTAURATION ECOLOGIQUE DE LA RESERVE DE L’ILE DE BAGAUD RAPPORT D’ACTIVITES 2015 PROGRAMME DU PARC NATIONAL DE PORT-CROS CONTRAT PNPC N°15-021-83400PC COORDINATION DU PROGRAMME ELISE KREBS – CBNMED/PNPC ANNIE ABOUCAYA – PNPC COORDINATION SCIENTIFIQUE GENERALE ELISE BUISSON – IMBE RESTAURATION ECOLOGIQUE DE LA RESERVE INTEGRALE DE L’ILE DE BAGAUD Programme du Parc national de Port-Cros Rédaction : Elise Krebs – CBNMed/PNPC Coordination du programme : Elise Krebs – CBNMed/PNPC et Annie Aboucaya – PNPC Coordination scientifique générale : Elise Buisson – IMBE Juin 2016 Citation recommandée : Krebs E. (2015). Programme de restauration écologique de l’île de Bagaud - rapport d’activités 2015. Rapport de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie, du Parc national de Port-Cros et du Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, 26 pages + annexes. Crédits photos Page de garde gauche, pages 9 et 16 : Annie Aboucaya Page de garde à droite : Elise Krebs Page 11 : Julie Braschi REMERCIEMENTS Ce travail a été réalisé en collaboration étroite entre l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE) et le Parc national de Port-Cros (PNPC). Cette étude a été supervisée sur le plan scientifique par Elise Buisson (IMBE), Alain Barcelo (responsable du service scientifique du PNPC) et Annie Aboucaya (référente flore terrestre, PNPC). Le chef de projet pour l’animation de ce programme est Elise Krebs (CBNMED/PNPC). Nos remerciements s’adressent à de nombreuses personnes, qui sont intervenues sur les différents axes du programme. Nous remercions très sincèrement Olivier Lorvelec et Patricia Le Quillec, de l’équipe « Biologie des invasions » de l’INRA de Rennes, qui nous ont apporté leur expertise scientifique et nous ont conseillé pour l’éradication du Rat noir depuis le début de l’opération en 2011. Nous remercions vivement tous les volontaires de l’IMBE, du PNPC et du CBNMed pour leur aide en 2015 : Annie Aboucaya (PNPC), Laurence Affre (IMBE), Julie Braschi (IMBE), Lenka Brousset (IMBE), Elise Buisson (IMBE), Martine Couturier (PNPC), Johann Cerisier (PNPC), Jean-Yves Clou (PNPC), Hélène De Méringo (IMBE), Peggy Fournial (PNPC), Gilles Garnier (PNPC), Olivier Gavotto (CBNMed), David Geoffroy (PNPC), Marie-Claire Gomez (PNPC), Marie Jarin (PNPC), Elise Krebs (CBNMed/PNPC), Christian Marschal (IMBE), Jean-Yves Meunier (IMBE), Daniel Pavon (IMBE), Mathias Pires (CBNMed), François Rifflet (PNPC), Alexandre Terreau (PNPC). Nous remercions très sincèrement, pour leur aide lors des missions 2015 : - l’association Naturoscope, ses salariés Loïc Panzani et Mélanie Sergent et ses bénévoles Alexis Amouric, Katarina Fox, Anna Hartynyan, Yves Loubiniac, Christine Reymond et JeanLouis Reymond ; - le Domaine du Rayol : Alain Menseau, Tao Ramsa, Christina Jimenez-Gomez, Clément Cadiau ; - le réseau PIM du Conservatoire du littoral : Mathieu Thévenet et les stagiaires Mohamed Dibej, Rejeb Kouraichi et Habib Jaafar ; - Pascal Gillet, Denis Gynouvès et Adriane Samain, pour leur aide bénévole. Nous remercions également nos partenaires financiers pour la réalisation de cette étude. La fondation Total a financé les suivis scientifiques et ateliers internationaux. La compagnie de transport maritime TLV a fourni des billets de bateau pour les bénévoles et associations. 2 SOMMAIRE Introduction ...................................................................................................................... 4 Présentation du site d’étude.............................................................................................. 5 I. Caractéristiques géographiques et climatiques ............................................................. 5 II. Statut de protection ....................................................................................................... 6 Le programme de restauration écologique : bilan 2015 ...................................................... 7 I. Contexte ......................................................................................................................... 7 II. Opérations relatives aux espèces exotiques envahissantes ........................................... 7 1. Pérennisation du succès de l’éradication du Rat noir ........................................................... 7 2. Poursuite de l’éradication des Griffes de sorcière ................................................................ 9 III. Les suivis scientifiques .................................................................................................. 11 1. Les arthropodes ................................................................................................................... 11 2. Les reptiles ........................................................................................................................... 13 3. L’avifaune nicheuse ............................................................................................................. 13 4. La végétation et la flore ....................................................................................................... 15 IV. Bilan opérationnel de l’année 2015 ............................................................................. 17 Conclusions et perspectives ............................................................................................. 19 I. Effets des éradications sur la faune et la flore ............................................................. 19 II. La poursuite du programme......................................................................................... 22 Références bibliographiques ............................................................................................ 24 Annexes .......................................................................................................................... 25 3 INTRODUCTION L’île de Bagaud est soumise à deux perturbations majeures d'origine anthropique, l’invasion des Griffes de sorcière (Carpobrotus spp.) et du Rat noir (Rattus rattus), deux espèces exotiques connues pour leurs effets particulièrement néfastes sur la flore et la faune des écosystèmes méditerranéens (Affre, 2011 ; Hulme, 2004 ; Palmer et Pons, 2000 ; Pascal et al., 2008). Dans un but de conservation de la biodiversité insulaire ainsi que dans le cadre d’une expérimentation scientifique, le Parc national de Port-Cros et l’IMBE ont lancé en 2010 un programme décennal de restauration écologique qui implique l'éradication de ces espèces invasives (Passetti et al., 2012). Les actions d’éradication bénéficient de méthodologies précises mises au point par des études de faisabilité, des expérimentations préalables de restauration in-situ, et des conseils d’experts. Outre les actions d'éradication, le programme bénéficie d’une originalité particulière car pour la première fois, un suivi scientifique rigoureux concernant un panel de taxons (flore, arthropodes épigés, arthropodes endogés et insectes volants, reptiles, oiseaux nicheurs terrestres, oiseaux nicheurs marins) a été programmé sur une durée décennale. Il inclut un état initial, préalable aux opérations d'éradication. Ce programme se déroule selon trois étapes principales : (i) l’étude initiale et les expérimentations de restauration (2010-2011), (ii) les éradications (2011 à 2012), (iii) le suivi scientifique des taxons indigènes et la biosécurité post-éradication (2012-2019). L’opération initiale d’éradication du Rat noir s’est déroulée en 2011 (Passetti, 2011 ; Ruffino et al., 2015). En septembre 2014, une opération de contrôle a confirmé l’absence de Rat noir sur l’île et le succès de l’éradication du Rat noir (Krebs et al., 2014). L’éradication des Griffes de sorcière est toujours en cours. L’absence de nouvelles germinations marquera le succès de l’éradication. Des opérations de contrôle sur ces deux taxons sont toujours en cours. Les suivis scientifiques menés depuis 2010 ont été reconduits cette année. L’année 2015 marque la dernière année des suivis annuels. Ils seront maintenant réalisés tous les 2 ans. Les premiers résultats sur la faune et la flore sont globalement positifs. La réalisation de ce programme est possible grâce à l’implication forte du Parc national de Port-Cros, de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), qui assure le cadrage scientifique général, de l’INRA de Rennes, qui assure le cadrage scientifique de l’éradication du Rat noir et de nombreux partenaires techniques (DREAM, Reptil’Var, Naturoscope, Domaine du Rayol, Initiative PIM du Conservatoire du Littoral). En 2015, le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles a pris le relai, avec le Parc national de Port-Cros, pour la coordination générale du programme. 4 PRESENTATION DU SITE D’ETUDE I. CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET CLIMATIQUES Bagaud Presqu’île de Giens Le Levant Porquerolles Port-Cros Figure 1 : Situation géographique et topographie de l'île de Bagaud L’île de Bagaud, d’une surface de 58,83 ha est située à l’ouest de l’île de Port-Cros (fig.1) au sein du Parc national de Port-Cros (Var, France) (43°00’42 N ; 6°21’45 E). Elle présente un relief peu marqué culminant à 57 m. Ses falaises maritimes ne dépassent pas 30 m et quelques pointes rocheuses se dressent le long de sa ligne de crête, plus prononcées au nord qu’au sud. Les plus proches données climatologiques disponibles sont celles de Porquerolles qui ont été fournies par le Parc national de Port-Cros. L’archipel des îles d’Hyères est soumis à un climat méditerranéen subhumide tempéré. La période sèche dure les trois mois d’été et les pluies, qui peuvent être très abondantes au printemps et à l’automne, n’excédent cependant pas une hauteur totale annuelle de 776 mm en moyenne. L’insularité et la situation méridionale confèrent à cette zone un hiver tempéré et une forte humidité relative de l’air, même en été. La température moyenne annuelle est d’environ 15°C, la température moyenne des mois les plus froids est supérieure à 9°C. Le maximum quotidien estival dépasse fréquemment les 30°C. Sur l’archipel, le vent d’est et le Mistral (nord-ouest) sont les vents qui soufflent le plus fréquemment (Gérardin & Poncin, 2005). 5 II. STATUT DE PROTECTION Créé le 14 décembre 1963, Le Parc national de Port-Cros est l’un des deux plus anciens parcs nationaux de France et le premier parc marin européen. L’île de Bagaud fait partie du cœur du Parc. Plus précisément, l’île de Bagaud, après avoir été la propriété du Ministère de la Défense, appartient désormais au Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres. Elle a été classée avec deux autres îlots de Port-Cros (Gabinière et Rascas) en réserve intégrale de parc national par le décret du 9 mai 2007. Ce classement porte sur la partie émergée de ces îlots. Suite à cette réglementation, le débarquement, l’amarrage à la côte, la pénétration et la circulation des personnes dans l’île sont proscrits. Seules les études scientifiques ou les opérations de gestion dans le cadre d’activités de restauration peuvent être autorisées par le Conseil scientifique du Parc. Chacune de ces missions préalablement autorisée est consignée au jour le jour sur un registre spécifique et les résultats présentés au Conseil scientifique et au Conseil d’administration chaque année. A l’heure actuelle, seuls deux parcs nationaux présentent une réserve intégrale, le Parc national de Port-Cros et le Parc national des Ecrins. 6 LE PROGRAMME DE RESTAURATION ECOLOGIQUE : BILAN 2015 I. CONTEXTE Le programme de restauration écologique de l’île de Bagaud (Parc national de Port-Cros) (Fig. 1) a pour but d’améliorer l’état de conservation des espèces animales et végétales menacées par la présence de deux espèces invasives, le Rat noir Rattus rattus et les Griffes de sorcière Carpobrotus spp. Le programme inclut des études de faisabilité, des opérations d’éradication et de contrôle ainsi que des suivis scientifiques pré- et post-éradication. L’opération initiale d’éradication du Rat noir s’est déroulée en 2011 (Passetti, 2011 ; Ruffino et al., 2015). En septembre 2014, une opération de contrôle a confirmé l’absence de Rat noir sur l’île et ainsi le succès de l’éradication du Rat noir (Krebs et al., 2014). Concernant les Griffes de sorcière, l’opération d’arrachage initiale sur le plat a eu lieu en 2011. De 2012 à 2015, des repasses annuelles automnales ont été menées pour arracher l’ensemble des germinations et repousses. Ces repasses seront par la suite programmées tous les deux ans jusqu’à épuisement total de la banque de graines. Les suivis scientifiques menés depuis 2010 ont été reconduits cette année. L’IMBE et le CBNMed/PNPC ont réalisé les missions de suivi de la flore et des communautés d’Arthropodes. Une partie des échantillons de l’entomofaune ont été triés. Les associations DREAM et Reptil’Var ont réalisé respectivement le suivi de l’avifaune (DREAM, 2015) et des reptiles (Martinerie et Gauthier, 2015). II. OPERATIONS RELATIVES AUX ESPECES EXOTIQUES ENVAHISSANTES 1. Pérennisation du succès de l’éradication du Rat noir 1.1. Méthode de biocontrôle à l’encontre du Rat noir L’éradication du Rat noir a été achevée en 2014 (Krebs et al., 2014). Ce succès aura nécessité trois ans de lutte, débutée en septembre 2011 par l’opération d’éradication initiale (Ruffino et al., 2015) et incluant deux opérations de contrôle. Cependant, une éradication est une opération coûteuse et de longue haleine. Pérenniser son éventuel succès nécessite la mise en place d’un dispositif permanent destiné à diagnostiquer rapidement une éventuelle recolonisation. Le dispositif mis en place sur l’île de Bagaud est composé de 31 stations permanentes d’empoisonnement, installées en fin d’opération d’éradication du Rat noir au sein des sites potentiels de ré-invasion de l’île (zones de mouillage de navires, de débarquement, de dépôt de laisses de mer, etc.) et dans les zones de plus forte densité de capture (durant l’opération initiale) (Fig. 2). Il s'agit de boîtes fermées munies d'un orifice limitant l’accès des appâts chimiques aux rats uniquement. Les appâts chimiques sont les mêmes que ceux utilisés pour la phase chimique de l’opération d’éradication, et les traces de consommations par le Rat noir sont facilement reconnaissables. Les stations sont contrôlées tous les deux mois et les appâts sont systématiquement changés. En 2015, 8 missions de février à octobre ont permis le contrôle des stations permanentes. Cependant, les conditions 7 météorologiques compliquent le contrôle des stations accessibles seulement à l’aide d’une embarcation, et ces dernières n’ont pas été contrôlées aussi régulièrement que prévu (initialement tous les 2 mois). Figure 2 : Localisation du dispositif de biocontrôle à l’encontre du Rat noir 1.2. Résultat du suivi des stations permanentes L’expérience acquise à Bagaud montre que l’installation de stations permanentes d’empoisonnement est pertinente pour détecter la présence et l’arrivée du Rat noir sur une île où une opération d’éradication a été menée. En effet, à plusieurs reprises en 2013 et jusqu’en juin 2014, des traces de consommation par un rongeur (quelques-unes douteuses et d’autres certaines) ont été détectées dans les stations permanentes. A chaque reprise nous avons réagi en installant des pièges et/ou en équipant des stations d’appâtage (20 au minimum) dans les alentours de la station permanente où les traces ont été observées. 8 Par la suite, le contrôle réalisé en septembre 2014 a permis de confirmer que nous avions réussi à éliminer les rongeurs présents. De septembre 2014 à novembre 2015, aucune trace de présence de Rat noir n’a été détectée sur l’île. Un contrôle réalisé le 3 décembre 2015 a révélé des traces de consommation des appâts par le rat en 4 points du nord de l’île (seules les stations permanentes du nord de l’île ont été contrôlées lors de cette mission). Les stations du sud ont été contrôlées le 9 décembre, et des traces ont été vues dans une station. Des tubes ont donc été rééquipés avec des appâts chimiques dans le nord et le sud de l’île le 9 décembre. Des missions régulières sont programmées jusque fin janvier au minimum pour éliminer les rats présents. Lorsqu’il y a peu d’individus, le piégeage localisé n’est pas efficace (testé à trois reprises en 2012 et 2013, il n’a donné aucun résultats). Seul un contrôle chimique est donc mis en place pour cette période. Il faut noter deux points primordiaux pour que ce dispositif soit réellement efficace : premièrement, les stations doivent être contrôlées régulièrement, tous les deux mois ; deuxièmement, il faut être capable de réagir immédiatement à la détection de traces de consommation, suspectes ou avérées. Ces deux conditions réunies permettent de pouvoir détecter et éliminer les éventuels rats présents plus facilement. De plus, pour pérenniser ces résultats, le Parc national de Port-Cros étudie actuellement la faisabilité d’interdire le mouillage autour de l’îlot, afin de limiter les risques de recolonisation par le Rat noir. 2. Poursuite de l’éradication des Griffes de sorcière 2.1. Méthode de biocontrôle à l’encontre des Griffes de sorcière L’opération initiale d’arrachage s’est effectuée en deux phases réparties sur deux années consécutives : la phase n°1 concerne les Carpobrotus en situation accessible couvrant une superficie estimée à 10 000 m², réalisée fin 2011 par une entreprise généraliste. La phase n°2 concerne les Carpobrotus en situation de falaise couvrant une superficie d’environ 8 000 m², dont la réalisation s’est faite entre les mois d’octobre 2012 et de janvier 2013, par une entreprise spécialisée dans les travaux à la verticale (Annexe 1). Suite à cet arrachage initial, des contrôles annuels (ou opérations de repasse) ont eu lieu sur les zones de plat de 2012 à 2015. Par la suite, ces contrôles se feront tous les deux ans. En effet, sur les îles de l’archipel d’Hyères, des expérimentations in situ montrent qu’après deux ans les plantules sont encore au stade juvénile (Médail et al., 2005). De plus, une expérience d’éradication sur l’îlot du Petit Langoustier conduite en 1995 par le Conservatoire Botanique National Méditerranéen a montré que des germinations massives se produisent durant trois ans après l’opération (jusqu’à 500 plantules par mètre carré) (Aboucaya, 2000). 9 Figure 3 : Opération de repasse dans une crique Cinq stations font l’objet d’un suivi dans le but d’évaluer la méthode d’éradication et de suivre l’évolution de la population de Carpobrotus spp. dans le temps. Les stations sont découpées en zones homogènes. La surface recouverte par les Griffes de sorcière dans ces zones est estimée par des classes de recouvrement : 0-10% ; 10-25% ; 25-50% ; 50-75% ; 75-100%. Les repousses sont comptabilisées pour les trois premières classes de recouvrement. En falaise et dans les criques (Fig. 3), le contrôle étant plus difficile à effectuer, l’ensemble des stations ne peut être contrôlé chaque année. Des zones prioritaires sont identifiées à chaque début de saison. 2.2. Résultats des opérations de repasse La figure 4 regroupe les résultats des 4 années de contrôle. Les années ont été groupées par deux car, en 2012, les contrôles n’ont pas pu être réalisés à la même période et ce décalage a été répercuté sur l’année 2013. De plus, les contrôles se feront maintenant tous les deux ans. station 1 station 2 station 3 station 4 station 5 Figure 4 : Suivi de la reprise des Griffes de sorcière par comptage des individus arrachés (en bleu, les pousses de l’année ; en rouge, les individus de plus de 1 an) Le nombre d’individus arrachés diminue très fortement entre 2012-2013 et 2014-2015 (Fig. 4), malgré une certaine variabilité entre les stations. On remarque également que la proportion en individus de plus de un an diminue. Ces individus sont en majorité des rejets issus des individus arrachés et laissés sur place (il arrive que les individus arrachés repoussent lors de conditions favorables), mais aussi des individus oubliés lors du contrôle de l’année précédente. En falaise, 5 missions de 2 à 4 personnes ont permis de traiter une partie des falaises où il n’y avait pas eu de repasses depuis l’arrachage initial en falaise en 2012. Etant donné que ces missions sont compliquées à réaliser d’un point de vue logistique (disponibilité du personnel formé aux travaux sur corde, conditions météorologiques favorables, temps de préparation de chantier…), l’ensemble des stations de Griffes de sorcière en falaise ne peut pas être complètement contrôlé chaque année. Seuls quelques sites sont traités, ce qui diminue l’efficacité de l’arrachage. En effet, des arrachages trop espacés ne sont pas 10 efficaces sur les zones où les Griffes de sorcière sont bien implantées et ne permettent pas d’éradiquer la station. Cette remarque concerne également l’arrachage dans les criques, au bas des falaises, qui nécessite une dépose par bateau. Ainsi, il semble préférable d’identifier des sites prioritaires pour l’arrachage en falaise et dans les criques et de se contenter de traiter uniquement ceux-ci jusqu’à l’éradication totale. L’effort pourra ensuite être mis sur une autre station. Selon les moyens humains, matériels et financiers disponibles, l’éradication sera atteinte à plus ou moins long terme. Les sites prioritaires sont décrits en Annexe 1. Il faut également noter qu’une attention particulière a été accordée cette année à la population de Tetragonia tetragonoides localisée à l’extrême pointe sud de l’île. La station s’étant fortement développée en 2014, nous avons planifié des arrachages réguliers toutes les 3 semaines au printemps, de mars à mai, puis en automne lors de la reprise de végétation. Cette méthode s’avère efficace pour lutter contre cette espèce à la croissance rapide. Peu d’individus adultes en graines ont été arrachés en 2015. Ces arrachages devront être renouvelés tant que les germinations auront lieu. Ils pourront être espacés (3 fois au printemps, 2 fois en automne) lorsque les germinations seront moins nombreuses. III. 1. LES SUIVIS SCIENTIFIQUES Les Arthropodes 1.1. L’échantillonnage : méthodologie et calendrier de 2015 Echantillonnage par pièges « Barber » La méthode fréquemment utilisée d’échantillonnage consiste à la plus piéger les Arthropodes épigés mobiles au sol au moyen de pièges non attractifs appelés « Barber », un protocole simple d’utilisation, peu coûteux et très efficace (Spence et Niemelä, 1994). Nous avons utilisé des pots cylindriques de 10 cm de hauteur et de 5 cm de diamètre, remplis au tiers d’éthylène-glycol (liquide conservateur) et de quelques gouttes d’agent Figure 5 : Suivi d’un transect de pièges Barber mouillant (liquide vaisselle) qui permettent d’espacer de plusieurs semaines leur contrôle sans décomposition des animaux capturés (Fig. 5). Les pots sont enterrés à ras du sol, relevés toutes les trois semaines entre avril et octobre (Tab. I), et sont installés à intervalle fixe de 5 m le long de transects rectilignes de 45 m (Passetti et al., 2012). Sept transects de 10 pièges Barber sont répartis dans les grands domaines écologiques de l’île (Annexe 2). 11 Echantillonnage par pièges « Polytrap » Le second dispositif est constitué de cinq pièges non attractifs à vitres (modèle “Polytrap”) (Fig. 6), disposés sur des arbres géolocalisés en milieu dégagé. Ces pièges permettent d’échantillonner les insectes volants par simple interception. Il s’agit de deux plaques transparentes disposées en croix, surmontant un entonnoir et un bocal récepteur contenant de l’éthylène-glycol. Les insectes volants heurtent les plaques transparentes, puis tombent dans le bocal récepteur (Passetti et al., Figure 6 : Piège « Polytrap » 1.2. 2012). Résultat des campagnes 2015 et du tri des échantillons Les missions d’échantillonnage des Arthropodes ont généralement été réalisées par binômes. Sur les 280 pièges Barber posés lors des 4 premières campagnes de 2015, 228 pièges ont pu être ramenés au laboratoire puis conditionnés dans l’alcool, les autres pièges n’étant pas exploitables pour cause de renversement, débordement, perte, ou arrachage par les goélands. Un échec de Polytrap a été recensé. Les résultats de la campagne d’automne n’ont pas encore pu être comptabilisés. Tableau I : Calendrier des dates d’échantillonnage des Arthropodes par pièges « Barber » et Polytrap en 2015 (une couleur correspond à une campagne de piège). Pose Barber Relève Pose Polytrap Relève Avril 22 Mai 20 20 20 9 et 10 9 et 10 9 et 10 9 et 10 Juin 29 et 30 29 et 30 29 et 30 29 et 30 Juillet Septembre 14-15 20 Octobre 12-13 14-15 20 12-13 Avec près de 1,75 million d'espèces décrites sur Terre dont plus de la moitié est représentée par les Insectes, les Arthropodes constituent le groupe le plus diversifié du monde vivant et 90% de ces espèces restent inconnues (Heywood, 1995). Le manque de spécialistes et la difficulté d’identifier des taxons au niveau spécifique rendent les inventaires longs et coûteux (Oliver & Beattie, 1993). La méthode simplifiée de détermination taxonomique employée consiste à séparer les individus en « morpho-espèces » selon leurs différences morphologiques, sans identifier chaque spécimen au niveau spécifique (Oliver & Beattie, 1996 ; Derraik et al., 2002, Barratt et al., 2003). Un nom est attribué à chaque morpho-espèce, qui est par la suite identifiée par un expert en taxonomie pour compléter la collection de référence (Fig. 7). Figure 7 : Exemple d’échantillonnage avant et après le tri par « morpho-espèce ». 12 Au vu de l’importance du jeu de données et la courte durée du contrat dédié au tri des Arthropodes (6 semaines), seuls trois transects de pièges « Barber » issus de la première campagne de piégeage réalisée entre le 23 avril et le 16 mai 2014 ont été analysés : les transects « CA » (zone à C. aff. acinaciformis) et « CE » (zone à C. edulis), implantés dans des tâches localisées de Griffes de sorcière avant leur arrachage ; le transect « MH » (Matorral haut à Erica arborea et Arbutus unedo ; maquis), qui représente une zone de forte densité en R. rattus capturés lors de l’éradication de septembre 2011 (entre 38 et 75 individus.ha-1; Ruffino et al., 2015). A titre indicatif, dans les 27 pièges analysés : 2 927 Arthropodes au total ont été dénombrés ; 194 morphoespèces, dont 57 nouvelles à identifier, ont été recensées. 2. Les reptiles Le suivi des reptiles a été effectué par l’association Reptil’Var. Il fait l’objet d’un rapport rédigé par cette association (Martinerie et Gauthier, 2015). 3. L’avifaune nicheuse Le suivi des oiseaux nicheurs a été effectué par l’association DREAM et le Parc national de Port-Cros. Il fait l’objet d’un rapport rédigé par DREAM (DREAM, 2015). 3.1. Méthode de suivi La méthode utilisée pour suivre la communauté de passereaux nicheurs de l’île est celle des Indices Ponctuels d’Abondance (IPA). Cette méthode, développée par Blondel (1975), vise à déterminer la richesse spécifique d’une zone et à suivre l’évolution de l’abondance des espèces présentes d’une année à l’autre. Des points d’écoutes sont déterminés afin de pouvoir contacter les espèces représentatives des différents milieux recensés. L’observateur reste immobile pendant une durée déterminée (10 min) sur chaque point et note tous les contacts (sonores et visuels). Les observations sont par la suite conventionnellement traduites en nombre de couples nicheurs par point. Afin de détecter les nicheurs précoces et les nicheurs tardifs, il est préférable de réaliser deux passages sur un même site d’observation. Pour cette étude, 10 points d’écoute sont répartis sur l’île de Bagaud. Concernant les oiseaux marins, le Puffin yelkouan et le Puffin cendré sont ou ont été nicheurs, et l’Océanite tempête a été aperçu au niveau de l’archipel. Des repasses sont réalisées en début d’année afin de localiser les zones de présence. Au total, 4 colonies de puffins sont connues sur l’île de Bagaud. Le recensement consiste à prospecter les colonies connues à la recherche d’indices de visites et d’occupations (fientes, odeurs, plumes, traces de patte, observations directes d’adultes, œufs, poussins). 13 3.2. La population de passereaux nicheurs L’indice d’abondance des passereaux nicheurs, calculé à partir des résultats des IPA, augmente légèrement en 2012 puis nettement en 2014 (Fig. 8). La principale cause de cette augmentation est l’abondance de la Fauvette mélanocéphale, le passereau le plus abondant sur l’île. L’abondance du Rossignol philomèle, la 2e espèce la plus abondante, a également augmenté à partir de 2014. De nouvelles espèces ont été détectées après l’opération d’éradication, comme la Tourterelle des bois ou le Merle noir. On remarque une diminution de l’abondance de la Fauvette mélanocéphale et du Pinson des arbres en 2015. Une comparaison avec l’île de Porquerolles pourrait mettre en évidence des fluctuations annuelles des effectifs de passereaux nicheurs, dépendants d’autres paramètres que l’éradication du Rat noir. Figure 8 : Indice d’abondance des passereaux nicheurs de l’île de Bagaud, obtenu par la méthode des IPA 3.3. La population de Puffin yelkouan Le résultat du suivi de reproduction des colonies de puffins de Bagaud est mitigé. En effet, avec seulement un ou deux couples reproducteurs recensés avant l’opération d’éradication du Rat noir, de bons résultats ont ensuite été obtenus avec 4 couples reproducteurs en 2012 et 8 en 2013. Cependant, seulement 3 couples reproducteurs ont été observés en 2014 et 2015. Un point positif est tout de même un meilleur succès de reproduction en 2015, qui est supérieur à ceux notés sur les îles de Port-Cros et Porquerolles où le Rat noir est présent (stable entre 30 et 35 % pour les deux îles ; comm. pers.) (Tab. II). Le Puffin yelkouan est un oiseau marin qui passe l’essentiel de ses journées en mer pour se nourrir. Il ne revient au terrier qu’en période de prospection, de reproduction et d’élevage des jeunes. La prédation ou le dérangement par le Rat noir n’est donc une menace qui ne s’exerce que sur une période limitée du cycle du puffin. Les menaces subies en mer sont peu connues, mais potentiellement très impactantes sur la survie des adultes et leur succès reproducteur (Oppel et al., 2011). 14 Tableau II : Bilan du suivi des terriers de puffin sur l’île de Bagaud : nombre de couples reproducteurs (preuve de la reproduction) et succès de reproduction/ 20042006 2010 2012 2013 2014 2015 Nombre de couples reproducteurs Succès de reproduction nb terriers prospectés par le puffin / nb couples nicheurs Effort de suivi (nb jours) 2 33,3% 2 1 4 8 3 3 11,1% 26,7% 72,7% 30,0% 50,0% 1 3 3 3 3 Ainsi, il est difficile d’expliquer la baisse du nombre de reproductions à Bagaud en 2014 et 2015, car de nombreux facteurs interviennent. Le nombre de couples reproducteurs reste tout de même plus important qu’avant l’opération d’éradication du Rat noir. De plus, le Puffin yelkouan étant une espèce fidèle au lieu de reproduction, un laps de temps peut être nécessaire avant l’installation de nouveaux individus sur le site. 4. La végétation et la flore 4.1. Méthode de suivi par placettes Le protocole mis en place depuis 2010 (Passetti et al., 2012) s’inspire de celui utilisé par Vidal (1998) sur les îles de Marseille et repris par Baumberger (2008) dans le cadre respectivement de leur Thèse de Doctorat et Master 2 Recherche, au sein de l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (IMEP). Il est utilisé également par Serrano (2008) dans le cadre de son Master 2 professionnel au sein de l’Initiative PIM (Petites Iles de Méditerranée) du Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL). Il consiste en la mise en place de placettes permanentes circulaires de 100 m². A l’intérieur de chaque placette, un relevé mésologique a été effectué, ainsi que l’inventaire floristique et le recouvrement de chaque espèce ainsi que la strate à laquelle elle appartient. Au total, 30 placettes de 100m² ont été établies au sein des sept grands ensembles de végétation de l’île. Les placettes n’ont pas été positionnées à intervalles réguliers car elles ont été choisies, d’une part en fonction de l’accessibilité des différentes zones, et d’autre part en fonction de l’intérêt présenté en termes de végétation. Les placettes sont présentes dans les milieux suivants (Annexe 3) : la tache à Carpobrotus affine acinaciformis (CA) (4 placettes) ; la tache à Carpobrotus edulis (CE) (6 placettes) ; le matorral bas à Pistacia lentiscus et Phillyrea angustifolia (MB) (4 placettes) ; le matorral haut à Erica arborea et Arbutus unedo (MH) (4 placettes) ; les groupements haloornithocoprophiles (GH) (4 placettes) ; la ceinture halo-résistante à Limonium pseudominutum (CH) (4 placettes) ; les ourlets à Romulea florentii (OR) (4 placettes). En plus des placettes circulaires de 100m², 31 placettes carrées de 16m² ont été disposées dans les zones à fort enjeu de restauration, afin d’évaluer plus finement l’évolution de la végétation (Annexe 3). Les zones à fort enjeu de restauration sont les taches à Carpobrotus affine acinaciformis, celles à Carpobrotus 15 edulis et dans une moindre mesure, les ourlets à Romulea florentii, où se situent souvent plusieurs espèces patrimoniales, parfois en périphérie des taches de Carpobrotus spp. A l’intérieur de ces placettes de 16 m², un relevé mésologique et floristique est réalisé puis des placettes d’1m² quadrillées tous les 20cm² sont positionnées aux quatre angles afin d’inventorier les espèces, leur occurrence et la strate à laquelle chacune d’elle appartient, ainsi que les variables caractérisant le substrat. Au total, 11 placettes de ce type ont été installées dans les Carpobrotus edulis, 16 dans les Carpobrotus affine acinaciformis et 4 dans les ourlets à Romulée. 4.2. Résultat du suivi des placettes Une demi-journée a été nécessaire, le 24 mars 2015, pour repiqueter les placettes flore afin de réaliser le suivi dans les meilleures conditions. Une première mission de suivi, combinant flore et Arthropodes du 22 au 24 avril (2 personnes), a permis de suivre les placettes des ourlets à Romulée, de la ceinture halophile et des groupements halo-ornithocoprophiles, soit 15 placettes. Une mission de trois jours à trois personnes, du 5 au 7 mai a permis de faire le suivi des placettes des zones à Griffes de sorcière, soit 38 placettes. Enfin, les 8 dernières placettes du matorral bas et du matorral haut ont été faites les 20 et 21 mai lors d’une mission combinée flore et Arthropodes. Figure 9 : Suivi d’une placette flore. Délimitation de la placette et espèces rencontrées (Dorycnium hirsutum et Gladiolus dubius) 16 IV. BILAN OPERATIONNEL DE L’ANNEE 2015 En 2015, les missions ont été réparties tout au long de l’année (Tab. III). Le suivi des taxas indigènes s’est étalé entre avril et octobre. L’arrachage des Griffes de sorcière a été réalisé en plusieurs missions en janvier, mars et octobre. Tetragonia tetragonoides a été régulièrement arraché tout au long du printemps et en automne. Enfin, le contrôle des stations permanentes d’empoisonnement s’est fait de façon régulière tout au long de l’année. Tableau III : Organisation des opérations de suivi et de gestion au cours de l’année Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Eradication des espèces exotiques envahissantes et biosécurité Arrachage des Griffes de sorcière en zone plane Arrachage des Griffes de sorcière en falaise Arrachage des Griffes de sorcière dans les criques Arrachage de Tetragonia tetragonoides Contrôle des stations permanentes d'empoisonnement Suivis des taxas indigènes Suivi de l'avifaune nicheuse Suivi des arthropodes Suivi de la flore Suivi des reptiles Autres missions Entretien des layons En 2015, un total de 163 journées.homme ont été nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ces missions (Fig. 10). Les moyens humains par partenaires sont détaillés en annexe 4. Du fait de l’absence de mission de contrôle de l’éradication du Rat noir, les moyens humains déployés en 2015 sont moins importants que les deux années précédentes. Les besoins pour les suivis scientifiques restent globalement semblables d’une année à l’autre. Malgré une diminution des repousses, les contrôles des Griffes de sorcière sont équivalents depuis 2013. Cela s’explique par les moyens importants mis en œuvre pour l’arrachage en falaise. 17 Figure 10 : Moyens humains déployés depuis le début du programme en 2010 (en nombre de journées.homme) (NB : cette figure corrige et remplace celles des rapports précédents) Les plus grosses opérations d’éradication et de contrôle sont terminées. Il est cependant indispensable de poursuivre les efforts pour l’arrachage des Griffes de sorcière en falaise et dans les criques. Le contrôle des stations permanentes d’empoisonnement doit également se poursuivre régulièrement afin d’empêcher tout risque de ré-invasion du Rat noir. Les repasses des Griffes de sorcière ainsi que les suivis scientifiques se poursuivront à un rythme biennal. En effet, les suivis scientifiques ont mis en avant les changements sur le court terme. Les poursuivre tous les deux ans permettra de mesurer les effets sur les espèces longévives dont le cycle de vie est plus long et pour lequel la résilience se fait sur un pas de temps plus important. 18 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES I. EFFETS DES ERADICATIONS SUR LA FAUNE ET LA FLORE Concernant les éradications, nous pouvons dire qu’en 2014, l’éradication du Rat noir a été un succès. Cependant, de nouveaux indices de présence du Rat noir ont été détectés en décembre 2015. La provenance du(des) individu(s) ne peut être connue avec certitude tant qu’aucun individu n’a été capturé. Cependant, le dispositif mis en place en septembre 2014, qui a recouvert l’ensemble de l’île d’environ 350 stations de piégeage-appâtage sur 6 nuits, était suffisant pour détecter la présence d’éventuels rats ayant réchappé à l’opération d’éradication initiale de 2011. Il fortement probable que le(s) individu(s) détecté(s) soient arrivés sur l’île fin 2015. Malgré la présence ponctuelle de quelques individus depuis l’opération d’éradication initiale, les résultats sur la faune sont globalement positifs. L’abondance et la diversité des oiseaux nicheurs à augmenté à partir de 2012. Le Rat noir pourrait donc avoir un impact sur les passereaux nicheurs (Penloup et al., 1997). Afin d’éliminer l’hypothèse de simples variations interannuelles dues à d’autres facteurs, une comparaison avec les populations des îles voisines et du continent serait pertinente. De plus, les suivis à venir confirmeront ou non cette augmentation de l’abondance et de la richesse spécifique après éradication. Concernant les reptiles, seule la population de Phyllodactyle d’Europe montre une réponse positive à l’éradication du Rat noir (Krebs et al., 2015a). Elle retrouve un comportement caractéristique d’îles dépourvues de Rat noir, c’est-à-dire des individus observés se déplaçant de nuit (Fig. 11). Ces populations ne semblent pas être impactées par la présence de rat en faible densité. Figure 11 : Nombre moyen d’individus de Phyllodactyle d’Europe, Euleptes europaea, observés dehors ou à l’abri par passage sur un microsite (Krebs et al., 2015a). 19 En revanche, les résultats sont moins nets en ce qui concerne le Puffin yelkouan. Comme indiqué plus haut, le Puffin yelkouan peut subir de nombreuses menaces et pas seulement durant la phase terrestre de son cycle. Cependant, la présence de rat, même en faible densité, pourrait diminuer le taux de reproduction en rendant les sites de reproduction moins attractifs (Ruffino, 2010 ; Bourgeois, 2006). Ces hypothèses sont difficiles à vérifier, mais il faut noter que le nombre de couples reproducteurs reste plus important après qu’avant éradication. Figure 12 : AFC réalisée sur les recouvrements en espèces dans les placettes de 100 m², dans les communautés végétales de référence ainsi que sur les zones envahies par Carpobrotus sp. en 2010 et 2011 et après éradication en 2013 et 2014 : (A) sur le littoral ; (B) à l’intérieur de l’île. Les lignes en pointillées représentent le déplacement du barycentre des stations entre 2010 et 2014. (Krebs et al., 2015b). En ce qui concerne les Griffes de sorcière, l’éradication est en bonne voie. Le nombre de repousses et de germinations contrôlées diminue avec le temps. Ainsi, la méthode d’éradication choisie sur Bagaud s’avère efficace. Le retrait de la litière, où la proportion en graines de Griffes de sorcière est plus 20 importante que celle des espèces indigènes (Chenot et al., 2014), permet d’éliminer une fraction importante de la banque de graines des Griffes de sorcière et ainsi de diminuer les moyens à mettre en œuvre lors des contrôles et favoriser l’expression de la banque de graines des espèces indigènes. Les résultats du suivi de la flore montrent un doublement de la richesse spécifique après l’opération d’arrachage initiale. De plus, l’arrachage manuel a permis de préserver la végétation indigène et de retrouver rapidement un recouvrement végétal supérieur à 75%. Pour l’une des deux zones étudiées, la trajectoire des communautés végétales qui s’installent tend vers la communauté littorale halophile de référence. La seconde communauté est composé d’espèces arbustives ayant une dynamique plus lente, qui explique une moins bonne résilience au bout de 3 ans que la première communauté (Fig. 12 ; Krebs et al., 2015b). Les suivis sur le long terme permettent d’acquérir des données sur la restauration de communautés ou espèces longévives, dont les réponses aux opérations d’éradication ne peuvent pas être mesurées les premières années après gestion. *** NS * * Figure 13 : Effectif moyen (± écart-type) du nombre d’individus par piège, avant (2011) et après (2013) les éradications : CA= zone à C. aff. acinaciformis, CE= zone à C. edulis, GHe= Groupement halo-ornithocoprophile, MH= matorral Haut. (* = p < 0,05, *** = p < 0,001, NS : non-significatif) (Braschi et al., 2015) Les résultats préliminaires obtenus sur les arthropodes sont pour le moment peu significatifs car seulement une petite partie des échantillons a été analysée. En ce qui concerne l’impact du Rat noir, aucune tendance n’apparait. Une augmentation de l’abondance des arthropodes après arrachage initial des Griffes de sorcière semble se dessiner (Fig. 13 ; Braschi et al., 2015). Un gros travail de valorisation des échantillons doit être prioritairement mis en œuvre pour obtenir plus de résultats. C’est un travail de plusieurs mois qui nécessite une personne qualifiée en entomologie. Ensuite, les données récoltées devront être analysées, et le partenariat avec l’IMBE se poursuivra pour permettre sa réalisation. Un travail global de valorisation des données et des résultats sur l’ensemble des groupes (faune et flore) devra être envisagé dans les années à venir. 21 II. LA POURSUITE DU PROGRAMME L’éradication du Rat noir est une réussite, l’éradication des Griffes de sorcière s’avère efficace, et les premiers résultats des suivis montrent une résilience de certains taxas indigènes. Des questions restent cependant en suspens, et pérenniser ce succès nécessite un minimum de moyens (tab. IV). Ainsi, les suivis scientifiques seront reconduis en 2017 et 2019, puis pourront se poursuivre tous les 2 ans puis tous les 5 ans après la fin du programme ; la biosécurité concernant le Rat noir devra se poursuivre tous les 2 mois ; l’arrachage des Griffes de sorcière se poursuivra jusqu’à éradication complète ; un réseau minimum de layons sera maintenu pour accéder aux sites de suivis et de contrôle. Tableau IV : Mise en œuvre du programme de restauration écologique de l’île de Bagaud 2006 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Etudes préparatoires et planification Etude de faisabilité de l’éradication du Rat noir Etude de faisabilité de l’éradication des Griffes de sorcière Expérimentations d’éradication des Griffes de sorcière Ouverture et entretien des layons Eradication du Rat noir et biosécurité Lutte mécanique Lutte chimique Opérations de contrôle Biosécurité Eradication des Griffes de sorcière et biosécurité Arrachage initial en zone plane Arrachage initial sur le littoral (falaises et criques) Repasses en zone plane Repasses sur le littoral (falaises et criques) Suivis des taxa indigènes Avifaune Reptiles Arthropodes Flore Paysage Les calendriers prévisionnels des missions pour chaque année sont présentés en annexe 5. Ils planifient les opérations à mener et la période adaptée pour leur mise en œuvre. 22 23 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ABOUCAYA, A. (2000). 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Ce sont des zones très denses en Griffes de sorcières, qui sont susceptibles de repartir à partir des rouleaux arrachés déposés en bas des criques. Ces deux criques sont donc prioritaires et doivent être suivies pour surveiller les repousses et agir en conséquence, même si plusieurs passages sont nécessaires dans la même année. Zone prioritaire 2 L’ensemble de la côte est présente une faible densité de Griffes de sorcières, qui demande relativement peu de temps d’arrachage par rapport à la côte ouest. Une grande partie peut être faite par dépose en bateau, mais certains points restent inaccessibles à pied et nécessitent de descendre sur corde pour arracher les pieds restants. Un suivi régulier devrait permettre de parvenir relativement facilement à l’éradication sur cette zone. Zone prioritaire 3 (cercle gris sur la carte) Si les moyens à disposition permettent de traiter une 3eme zone en plus des deux premières déjà identifiées, la côte ouest entre les stations permanentes d’empoisonnement R et T présente une densité élevée de Griffes de sorcière et une charge de travail importante. Il conviendra d’identifier plus précisément au sein de cette zone sur quelle(s) station(s) les efforts seront concentrés. ANNEXE 2 : LOCALISATION DU DISPOSITIF DE SUIVI DE L’ENTOMOFAUNE ANNEXE 3 : LOCALISATION DES PLACETTES DE SUIVI DE LA FLORE ANNEXE 4 : BILAN 2015 DES MOYENS HUMAINS PAR PARTENAIRE ET PAR MISSION chiffres en nombre de journées.homme PNPC IMBE CBNMED Entretien des layons 4,0 1 0,5 Suivi de la flore 3,5 11,5 6,5 Suivi des arthropodes 3,0 12,0 2 Biosécurité: Rat noir 14,0 7,5 4,5 Naturoscope (salariés et bénévoles) Reptil'Var 16,0 8,0 Arrachage Tetragonia TOTAL PIM 3,0 2,0 1,5 Bénévoles TOTAL 1,0 28,0 3,0 17,0 1 12,0 12,0 Suivi de l'avifaune nicheuse Biosécurité: Griffes de sorcière littoral Domaine du Rayol 18,0 Suivi des reptiles Biosécurité: Griffes de sorcière plat DREAM 12,0 10,0 1,0 1,0 2,5 6,0 16,0 3,0 2,5 1,0 3,0 2,5 1,5 44,5 37,5 17,5 10,0 9,5 1,5 8,0 4,0 25,0 12,0 10,0 8,0 4,5 4,0 ANNEXE 5 : CALENDRIERS PRÉVISIONNELS Calendrier prévisionnel des missions 2016 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Eradication des espèces exotiques envahissantes et biosécurité Arrachage des Griffes de sorcière en falaise Arrachage des Griffes de sorcière dans les criques Arrachage de Tetragonia tetragonoides Contrôle des stations permanentes d'empoisonnement Suivis scientifiques Paysage (constat photographique) Autres missions Entretien des layons Calendrier prévisionnel des missions 2017 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Eradication des espèces exotiques envahissantes Arrachage des Griffes de sorcière en situation de plat Arrachage des Griffes de sorcière en falaise Arrachage des Griffes de sorcière dans les criques Arrachage de Tetragonia tetragonoides Contrôle des stations permanentes d'empoisonnement Suivis scientifiques Avifaune Reptiles Arthropodes Flore Autres missions Entretien des layons Calendrier prévisionnel des missions 2018 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Eradication des espèces exotiques envahissantes Arrachage des Griffes de sorcière en situation de plat Arrachage des Griffes de sorcière en falaise Arrachage des Griffes de sorcière dans les criques Arrachage de Tetragonia tetragonoides Contrôle des stations permanentes d'empoisonnement Suivis scientifiques Paysage Calendrier prévisionnel des missions 2019 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Eradication des espèces exotiques envahissantes Arrachage des Griffes de sorcière en situation de plat Arrachage des Griffes de sorcière en falaise Arrachage des Griffes de sorcière dans les criques Arrachage de Tetragonia tetragonoides Contrôle des stations permanentes d'empoisonnement Suivis scientifiques Avifaune Reptiles Arthropodes Flore Autres missions Entretien des layons
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