CENTRE DE COMMERCES ET DE LOISIRS
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CENTRE DE COMMERCES ET DE LOISIRS
Centre de commerces et de loisirs sportifs Libercité Noisy-le-Grand (93) Le comportement du consommateur évolue. Les lieux qui peuvent le rendre année : 2004 « captif » aussi. Le « fun shopping » s’invente… Témoin de cette petite révolution : maître d’ouvrage : Bouygues immobilier le projet « Libercité » qui, à Noisy-le-Grand, devait regrouper un centre surface construite : 56 000 m² + parking 800 places commercial thématique — dédié aux loisirs sportifs — avec pour élément montant des travaux : 63 m € d’appel une piste de ski indoor. Si le projet a remporté l’adhésion du jury, si la mission Sérau : maîtrise d’œuvre complète municipalité, avec l’appui de l’Eparmarne, l’a soutenu, car bel et bien convaincue architecture et ingénierie technique de sa pertinence tant urbaine qu’architecturale, les aléas économiques, souvent en association avec GMW architects inhérents à ces programmes — atypiques et novateurs — l’ont finalement rangé paysagistes : R&B et Cie dans les cartons… Le Libercité ne sera donc pas. Reste toutefois un projet à la complexité technique parfaitement assumée, à la fonctionnalité rigoureusement étudiée et aux images révélatrices de grandes ambitions. Sér au Centre de commerces et de loisirs spor tifs Libercité Noisy-le-Grand (93) Courtoisie urbaine Le projet s’installe dans un environnement complexe, révélateur d’une pratique urbaine et architecturale des années 1980, et des tentatives aujourd’hui engagées pour en adoucir les marques. En bordure d’autoroute, il accepte l’histoire du site — laisse percevoir le complexe Novotel, les logements du Palacio Dabraxas et le centre commercial des Arcades. En refusant ainsi de masquer autant de repères identifiés par des millions d’automobilistes, il affirme sa courtoisie à l’égard d’un certain passé construit. Et en acceptant de se ranger à la conduite urbaine dictée par les courbes du projet « Mail horizon », il rassure et confirme qu’il ne s’imposera pas comme le n-ième pion d’un damier de frange urbaine. Force et sensibilité contextuelle Par l’importance de son contenu, il ne peut cependant que s’imposer avec force dans le paysage autoroutier. Mais cette force-là s’affirme avec sensibilité. Il utilise son emprise au sol, sa mixité programmatique, son point culminant à plus de 54 m comme autant d’instruments conceptuels. Il installe ainsi un socle unificateur en béton, dont la matière bosselée, incrustée d’empreintes, confirme l’ancrage du complexe dans son site. Il déroule un ruban enveloppant, lumineux et aérien, une peau blanche en métal laqué qui exprime la modernité. Il en fait émerger un glacis énigmatique annonçant la présence du snow center. Il inscrit un bloc posé en déséquilibre sur le socle, et qui, en développant des surfaces de béton rouge lazuré en surplomb et en aplomb, identifie la salle d’escalade. Il marque la composition d’ensemble par une faille abrupte et pénétrante — élément théâtral visible depuis l’autoroute — qui, en interrompant ses volumes bas et en accentuant la verticalité des lieux, renforce l’image recherchée d’un bâtiment plus élancé et rythmé que massif et unitaire. Une image de fait cinétique. Cette première lecture s’estompe dès lors que l’on contourne le bâtiment par le nord, affirmant l’image d’un bâtiment urbain. Une place révèle sa fonction commerciale et invite le public à découvrir l’ampleur du mail intérieur… Mixité fonctionnelle assumée Réussir la juste mixité entre le centre commercial, le snow center et le centre de loisirs (avec mur d’escalade, fitness, karting, restaurants…) relevait du défi d’autant plus que le terrain dédié à l’opération était particulièrement restreint et contraignant. Pour qu’aucun d’entre eux ne pâtisse de la présence des autres, l’optimisation de l’organisation la distribution de chacune des sousentités et notamment des boutiques, et la gestion des flux devaient être garanties. Le centre commercial s’organise ainsi sur 2 niveaux principaux — rez-de-chaussée bas et haut — mis en relation visuelle par un mail ouvert sur une double hauteur et distribuant l’ensemble des commerces. Les flux de clients sont assurés, grâce à une accessibilité directe à chacun des niveaux — au nord depuis la place urbaine au rez-de-chaussée, au sud, depuis une passerelle qui rejoint le niveau 1 depuis le parking extérieur. Grâce encore aux 3 sorties du parking sousterrain débouchant dans le mail/atrium. Si le snow center exploite tous les niveaux du bâtiment, le centre de loisirs exploite pour l’essentiel de ses composantes, le dessous de la piste de ski. Sér au Centre de commerces et de loisirs spor tifs Libercité Noisy-le-Grand (93) Un paysage de piste inédit – en éventail Réaliser en milieu urbain, des pistes de ski avec une neige produite par les canons n’est pas une innovation en soi. Mais la plupart d’entre elles développent des concepts de « tunnels » désormais jugés peu attractifs.. Le snow center de Noisy multiplie les activités et ambiances — avec une piste de ski traditionnel, une piste de snowboard en half-pipe, une piste pour les débutants, un « jardin des neiges » , et un rocher d’escalade « sur glace ». Une organisation en éventail présente l’avantage de fabriquer un véritable paysage,composé d’événements, d’éléments de transition comme l’enrochement qui sépare la piste des débutants de celle des snowboarders, comme le mur de glace qui s’installe en fond de piste des débutants ou comme le grand mur courbe, support d’images projetées. Ce paysage est complété par une charpente en bois tridimensionnelle qui assume pleinement le choix de la composition en éventail. L’atrium, un lieu à vivre, un lieu moteur Le « fun shopping », concept originaire d’outre-Atlantique, mêlant boutiques et espaces de divertissement, est — tout du moins dans le discours — fort attractif. Mais il ne suffit pas d’affirmer qu’on peut ici « faire ses courses en se divertissant » pour qu’un centre commercial associé à un centre de loisirs devienne un « lieu de vie » à part entière. Les intentions exigent une traduction spatiale et architecturale. La mixité doit impérativement être offerte à la lecture pour être vécue. Ce sont les espaces, les volumes qui, en s’interpénétrant, suggèrent et encouragent l’interactivité. Libercité s’inscrit dans cette démarche volontaire. Tout en respectant les règles fonctionnelles, techniques, sécuritaires comme les impératifs commerciaux de chacune des activités en présence, il joue le jeu de la « visibilité » réciproque. Pièce maîtresse de cet échiquier : l’atrium qui, en traversant le bâtiment du nord au sud, ancre le complexe dans son urbanité, met en relation physique et visuelle tous les niveaux du bâtiment et devient ainsi le moteur et l’animateur des lieux ouverts sur le ciel. Piste de ski Restaurants Centre de loisit Snow center Commerces Locaux techniques