Résultats de l`Observatoire de l`immobilier
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Résultats de l`Observatoire de l`immobilier
Bilan 2015 LES ÉDITOS Jean-Pierre LIMOUSIN Président de la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne Un marché scruté à la loupe Comment a évolué le marché immobilier durant l’année écoulée ? C’est ce que vous allez pouvoir découvrir dans le document que vous avez entre les mains. Les différents articles détaillent les actualités immobilières de 2015 et les replacent dans le contexte global du marché. Vous trouverez notamment les coups de projecteur portés sur le marché de l’ancien, celui des appartements neufs, de la construction de maisons individuelles, du foncier, de la location dans le neuf et l’ancien, de l’immobilier commercial et d’entreprise, etc. L’Observatoire économique de l’immobilier, géré par la Chambre de commerce et d’industrie de Limoges et de la Haute-Vienne, publie chaque année cette étude très attendue. Le marché a été scruté à la loupe par les professionnels de l’immobilier qui, depuis plus de vingt ans, réalisent un travail fécond en partenariat avec la CCI. On y découvre aussi tout ce qu’il faut attendre du marché immobilier dans notre département pour 2016 : les fourchettes de prix, les volumes de vente, l’éventuelle évolution des taux à attendre, les prévisions sur une baisse ou une hausse des prix des logements, les changements qui modifieront le contexte, les grandes tendances… L’an passé a marqué une reprise certaine, accompagnée notamment par le niveau historiquement bas des taux de crédit. Comment les professionnels entrevoient-ils la suite ? Éléments de réponse. Bernard DURIVAUD Président de l’Observatoire de l’immobilier de la Haute-Vienne Restons positifs ! Au vu de l’année écoulée, si l’on examine avec attention le marché, on constate que les prix immobiliers n’ont pas augmenté. Globalement, ils se sont stabilisés, voire pour certains biens, ont continué à baisser. Combinée à des taux d’emprunt toujours plus bas, cette chute a rendu de nouveau solvable une grande partie des Français et des Limousins qui n’avaient plus accès à la propriété. Concrètement, cela signifie que nous avons enregistré un volume croissant de transactions par rapport à l’année 2014. Certes, le client qui avait fait les beaux jours des hausses des années 2000, celui qui achetait après avoir vendu, est devenu une denrée rare. Mais, on a revu avec plaisir en 2015 des gens intéressés par des acquisitions. Les investisseurs, qui avaient, eux aussi, disparu, montrent le bout du nez. Une clientèle ayant choisi de placer son argent dans la pierre est donc réapparue. Pour cette nouvelle année, ceux qui souhaitent devenir propriétaire vont tendre l’oreille. Avec la réforme du prêt à taux zéro (PTZ), le dispositif va, en effet, devenir accessible à un plus grand nombre. Et notamment aux primoaccédants qui avaient de plus en plus de mal à entrer dans le marché de l’immobilier. Ajoutons que les prix ne vont sûrement pas augmenter de manière sensible et que les taux d’intérêt vont toujours demeurer très bas pour espérer un nouveau souffle du marché de l’immobilier. Il faut rester positif… 2 Thierry HUBERT Président Les Constructeurs Aménageurs - FFB 87 La lumière au bout du tunnel ! Le marché de la maison individuelle neuve a connu une chute de près de 60 % en dix ans et la baisse continue semble enrayée, même si la prudence reste de mise, tant cette timide reprise est bien fragile. Alors que les mises en chantiers sont toujours dans le rouge en 2015, les ventes de maisons individuelles sur douze mois glissants ont enfin amorcé une légère embellie grâce à la reconfiguration positive du prêt à taux zéro dont les critères d’octroi ont été assouplis ces derniers mois, couplés à des taux d’intérêts historiquement bas. Cette inflexion du marché démontre que des mesures adaptées, même tardives, peuvent avoir des effets positifs et rapides ! Même s’il reprend quelques couleurs, le marché, surtout sa transformation en ouvertures de chantiers, pourrait être plus actif si les délais administratifs s’allégeaient. Or, il n’en est rien ! Et l’ensemble des opérateurs constatent, au contraire, une forte dégradation sur les délais de délivrance des permis de construire comme sur les délais de signature des actes devant notaires, ceux-ci étant prisonniers d’une foule de contraintes d’informations réglementaires relatives aux consommateurs. Les conséquences économiques sont lourdes : ouvertures de chantiers retardées signifient décalage de rentrées de trésorerie et impact négatif sur la santé des entreprises et donc de l’emploi. Gardons aussi à l’esprit que l’accession à la propriété, sous toutes ses formes, avec son effet patrimoine, reste le moyen le plus sûr pour les ménages de sécuriser leur budget, leur avenir et leur retraite. De plus, une récente étude anglaise a démontré que le logement avait un impact direct sur le bien-être, avec le sentiment d’une meilleure santé physique et mentale des habitants. Alors, ne baissons pas les bras, même si la reprise joue l’Arlésienne, tous les signaux passent progressivement au vert. Alors qu’elle ne se manifeste pas encore dans les chiffres du bâtiment, la lumière semble enfin au bout du tunnel ! Chiffres clés 6 954 actes de vente de locaux d’habitation en Haute-Vienne. Augmentation de 11,3 % par rapport à 2014. SOMMAIRE Source : direction régionale des Finances publiques VENTE ANCIEN Prix médian des maisons anciennes à Limoges : 133 000 € Source : Observatoire communal de l’habitat 648 permis de construire autorisés en 2015 en Haute-Vienne (logements individuels). Source : Dreal Prix de vente moyen des appartements anciens à Limoges : 34 000 € ● Type 2 : 53 000 € ● Type 3 : 64 000 € ● Type 4 : 83 200 € ● Type 1 : Source : Observatoire communal de l’habitat 211 cessions de fonds de commerce d’activités artisanales et commerciales en Haute-Vienne, en 2015. Source : Bodacc, traitement CCI de Limoges Rebond du nombre d’actes de vente en 2015 p. 4 Les chiffres de l’Observatoire de l’habitat de la ville de Limoges p. 4 Revoilà les Anglais p. 4 2015 : la confiance est de retour ! p. 5 Limoges bien sous tous rapports p. 5 Reprise des transactions : embellie ou amélioration pérenne ? p. 6 FONCIER ET CONSTRUCTION NEUVE Appartements neufs, la pompe réamorcée p. 7 Marché du foncier : 2015, copie de 2014 p. 7 La maison individuelle s’accroche p. 8 LOCATION NEUF ET ANCIEN Un marché locatif privé très actif cette année p. 9 Observatoire national des loyers Clameur p. 9 IMMOBILIER COMMERCIAL Les centres commerciaux limougeauds : peut mieux faire… p. 10 Locations et transactions commerciales : lifting prometteur p. 11 Accessibilité, tout ce qu’il faut savoir p. 11 Fonds de commerce : le marché reprend timidement des couleurs p. 12 IMMOBILIER D’ENTREPRISE Une trop grande prudence qui confine à la frilosité p. 13 URBANISME Habitat et urbanisme : la Ville de Limoges multiplie les actions p. 14 Le point de l’Observatoire communal de l’habitat LE MARCHÉ FINANCIER 2015, une année de reprise Document édité par l’Observatoire de l’immobilier de la Chambre de commerce et d’industrie de Limoges et de la Haute-Vienne 16, place Jourdan, BP 403 87011 Limoges Cedex 05 55 45 15 15 Conception et mise en page CCI Limoges et Haute-Vienne Impression Crédit Agricole / février 2016 Crédits photos Yves Dussuchaud (couverture), CCI Limoges, Fotolia, ThinkstockPhotos, Crédit Agricole, ACTIFS entreprises, MEDDE-MLERT, Franck Barylko p. 15 Méthodologie Une enquête est menée tous les ans auprès des agents immobiliers, constructeurs et promoteurs (en 2015, 58 questionnaires ont été renseignés). La Chambre de commerce et de l’industrie de Limoges et de la Haute-Vienne assure le traitement des données, dont la synthèse sert de base de réflexion aux travaux des professionnels de l’immobilier, membres de l’Observatoire. Location : les fourchettes de loyers ont été calculées sur la base de 3 472 locations déclarées. Vente ancien : les prix moyens ont été calculés sur la base de 775 ventes déclarées (dont 365 maisons). 3 4,5 - 9,2 - 20 4 - 17,1 3,5 - 30 3 - 40 - 50 2,5 - 43,7 2011 VENTE ANCIEN 2012 2013 2014 2 2015e 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Les chiffres de l’Observatoire de l’habitat de la ville de Limoges Évolution du nombre de déclarations d’intention d’aliéner (appartements, maisons et terrains) Rebond du nombre d’actes de vente en 2015 2 169 2 109 2 138 Direction régionale des Finances publiques 2 015 1 743 1 736 2 051 1 953 1 795 1 775 D’après les chiffres du service de la publicité foncière, le nombre total d’actes de vente enregistrés en Haute-Vienne a progressé de 8,9 % sur un an. Pour les locaux d’habitation, l’augmentation est de 8,9 % entre 2014 et 2015. Les plus fortes variations se concentrent sur les deux derniers trimestres de 2015. Le nombre de ventes en l’état futur d’achèvement (VEFA) a plus que doublé par rapport à 2014. 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Prix médians par type de logement évolution 2014/2015 Type de logement Activité immobilière en Haute-Vienne : actes de vente Prix médian en euros Évolution en % 2014 2015 T1 33 500 34 000 +1 T2 55 000 53 000 -4 Année Nombre total Évolution Dont locaux d'habitation Évolution Dont VEFA Évolution T3 69 000 64 000 -7 2013 8 030 - 3,5 % 6 572 -2 ,6 % 100 - 37,9 % T4 89 000 83 200 -7 2014 7 524 - 6,3 % 6 246 - 5,0 % 23 - 77,0 % T5 122 000 121 300 -1 2015 8 191 + 8,9 % 6 954 + 11,3 % 50 + 117,4 % T6 et + 171 000 155 000 -9 Maisons 135 000 133 000 -1 Source : service de la publicité foncière Revoilà les Anglais Josette JAYAT / L’Immobilier arédien Après de nombreuses années d’un marché quelque peu morose, les clients étrangers (principalement britanniques) reviennent peu à peu en Haute-Vienne. Mais leurs conditions d’achat sont différentes de celles des années plus fastes. On a remarqué des clients qui arrivent sans projet précis, en demande de visite de biens immobiliers sans critère commun (pavillon ou spacieuse demeure à rénover entourée de 5 ha de terrain), pas de secteur géographique défini. Ils ont parfois effectué une sélection et retenu dix affaires à visiter ! Il est difficile de cerner leurs besoins et de savoir s’ils veulent vivre en résidence secondaire ou principale. Il y a les clients avec un projet très travaillé et bien défini. Ils savent parfaitement ce qu’ils souhaitent et surtout ce qu’ils ne souhaitent pas. La plupart du temps, ils ont vendu leur propriété en Grande-Bretagne et mettent en avant le fait qu’ils sont des cash buyers. Les raisons pour lesquelles ils ont choisi le Limousin : la qualité de vie, la beauté des paysages et le fort désir de s’intégrer à la vie locale. Autres candidats : les artisans du bâtiment, recherchant une propriété avec beaucoup de travaux de rénovation. ⚫ Catégorie d’âge : des familles (couple entre 35 et 45 ans avec des enfants) ou retraités. ⚫ Type de biens recherchés : la propriété avec maison en pierre, très indépendante (ils n’apprécient pas beaucoup les mitoyennetés) et pour les familles avec jeunes enfants, la proximité des écoles et des services en général est un critère décisif (il est fréquent, dans ce cas, qu’ils recherchent une maison de type pavillon aux abords d’une petite ville). ⚫ Budget : très variable, de 20 000 à 250 000 euros (voire plus pour des propriétés exceptionnelles). 4 Le taux de change entre la livre sterling et l’euro revêt une grande importance dans la reprise ou la baisse du marché britannique. Les clients raisonnent souvent en livres et nous devons insister pour leur faire comprendre que l’affaire se négociera en euros. D’une façon générale, les clients acheteurs ne maîtrisent pas le français et ils estiment très difficile, voire irréalisable, le fait de pouvoir le parler, ne serait-ce qu’un minimum (contrairement aux clients venant des Pays-Bas, qui font des efforts remarqués). De nombreux Britanniques, vivant dans notre région, mettent en vente leur propriété : 50 % environ rachètent dans le même secteur une maison plus petite (ils ont vieilli, estiment que le coût d’entretien est devenu trop important, mais ne veulent en aucun cas rentrer au pays). Pour l’autre moitié, ils revendent, car ils veulent regagner la Grande-Bretagne (leur famille leur manque ou leur état de santé se dégrade…). La Haute-Vienne continue donc d’attirer, les prix restent attractifs, surtout si on les compare avec ceux de biens immobiliers semblables outre-Manche. 2015 : la confiance est de retour ! Limoges bien sous tous rapports Olivier SCHIAPPARELLI / ORPI agence conseil L’année 2015 a été un bon cru pour les ventes immobilières dans le département. Celles-ci se sont nettement redressées pour se rapprocher des sept mille actes. En revanche, les prix n’ont pas connu le même dynamisme. La tendance baissière de ces dernières années s’est ralentie, tout particulièrement durant le dernier trimestre 2015. Prix de vente d’appartements anciens* Limoges et périphérie** Types Le premier semestre est resté dans la continuité de 2014, puisque les volumes et les prix sont demeurés à la baisse, mais le second semestre a connu un retour de la confiance des ménages. La prise de conscience des vendeurs (marché à la baisse), mais aussi des acquéreurs (prix justes et taux d’intérêts bas) sur le marché, leur a permis de trouver un terrain d’entente. moyenne basse moyenne haute Studio 26 906 39 227 Type 2 43 239 67 777 Type 3 53 186 93 132 Type 4 69 706 127 694 Type 5 et plus 109 000 162 300 investisseurs. N’oublions pas que Limoges reste l’une des villes ayant l’une des meilleures rentabilités de France. En revanche, les plus grandes surfaces avec trois chambres et plus connaissent une baisse proche des 10 %. En ce qui concerne les maisons, on retrouve encore cette année une forte disparité entre la zone urbaine et rurale. Les copropriétés des années soixante et soixante-dix restent encore, et toujours, fortement impactées par d’importantes charges collectives qui influent sur les prix de vente. Si ces appartements sont restés dans leur jus, leur prix varie entre 600 et 800 euros au m². L’agglomération de Limoges se porte mieux, car on peut constater une légère progression des prix d’environ 2 %. En revanche, pour la zone rurale, les prix restent à la baisse d’environ 6 %. Éric MONTELLY / aa.PROGIMMO Les investisseurs prisent toujours la ville de Limoges pour ses rapports. Certes, la valeur immobilière ne s’accroît pas, mais nos taux restent stables et élevés par rapport à beaucoup de régions. De nombreuses grandes villes nous envient avec nos taux de 8 à 10 % de rapport moyen selon les biens. Mais, attention, ces derniers sont sélectionnés et, là aussi, le cahier des charges est toujours aussi rigoureux. Pour un immeuble de rapport, la qualité des locataires en place, l’emplacement géographique, la prestation de l’ensemble sont des critères non négligeables. Pour des murs commerciaux, il en est de même, les emplacements de deuxième ordre ne trouvent pas preneurs. La qualité des baux, celle du locataire, sont primordiales. Sur ce type d’acquisition, le manque de biens de qualité se fait sentir : peu d’offres pour beaucoup de demandes. Les derniers mois de l’année font apparaître des signes encourageants. Les taux d’intérêts qui restent très attractifs et le retour du prêt à taux zéro (PTZ) dans l’ancien sont des éléments très positifs pour 2016. Les appartements restent orientés en négatif. Les écarts entre les prix moyens bas et haut se resserrent. Les petites surfaces ont retrouvé un peu d’attractivité avec le retour des Prix de vente de maisons anciennes* Situation 3 et 4 pièces moyenne basse moyenne haute 5 pièces et plus moyenne basse moyenne haute Limoges ville 94 309 129 711 152 656 226 500 Périphérie de Limoges*** 90 857 122 214 152 679 207 464 Haute-Vienne** 60 813 100 633 113 538 145 025 * Les prix indiqués sont des moyennes en euros (moyenne de prix minimum et moyenne de prix maximum) ** Boisseuil, Condat-sur-Vienne, Couzeix, Feytiat, Isle, Landouge, Le Palais, Panazol, Rilhac-Rancon *** sauf Limoges et communes périphériques de Limoges 5 VENTE ANCIEN Le point de vue de la Chambre inter-départementale des notaires Reprise des transactions : embellie ou amélioration pérenne ? Stéphane FAUGERON / notaire Le deuxième semestre 2015 a connu une subite augmentation du volume des transactions. Cela augure-t-il un renversement de tendance pérenne ? Retour de la fluidité La reprise à la hausse du volume des transactions depuis la fin du printemps 2015, qui a ramené de la fluidité au sein du marché immobilier, ne se dément pas. Néanmoins, des disparités existent par marché et par région, certains étant devenus majoritairement vendeurs, d’autres acquéreurs. S’agissant des marchés majoritairement acquéreurs, ils se tendent et les stocks se vident. Cela touche notamment le marché des petits logements à Paris. Cela est également vrai pour les deux et trois pièces dans certaines villes dynamiques de province où la négociation devient quasiment impossible pour les acquéreurs. Pour entretenir cette fluidité, les conditions d’allocations du nouveau PTZ dans l’ancien devraient être plus incitatives. Quant aux investisseurs, ils favorisent davantage des investissements en dehors des grandes métropoles où les rendements locatifs sont supérieurs, compte tenu des prix bas (comme à Limoges par exemple). On peut tout de même observer un faisceau d’éléments favorables : ⚫ Les taux d’intérêts restent bas et, dans l’hypothèse d’une remontée, les acquéreurs hésitants se décideraient vraisemblablement avant qu’ils ne deviennent trop chers. ⚫ Le stock de biens à vendre reste important. ⚫ La reprise économique en Europe devrait entraîner un regain de confiance. ⚫ Des aides fiscales plus efficaces comme la loi Pinel ont eu un effet bénéfique. On regrette cependant la hausse importante des droits d’enregistrement lors de l’achat, intervenue en 2014. ⚫ Côté investisseurs, face à la récente chute des marchés boursiers, le faible rendement des placements financiers et les risques important de perte en capital, on pourrait assister à un report vers l’immobilier, bien tangible et réputé plus sûr, offrant avec les taux actuels une rentabilité au moins équivalente. Les prix au niveau national en 2015 : entre remontée et stagnation En province, la baisse annuelle des prix des logements s’atténue (-1,9 % en fin d’année contre -2,8 % constaté en début). En revanche, elle reste plus importante pour les appartements (-2,3 %) que pour les maisons (-1,7 %). On constate ainsi une reprise sur le marché des maisons anciennes : deux tiers des départements affichent des prix stables ou en hausse sur un an. En revanche, 70 % des départements affichent une évolution annuelle inférieure à -1 % pour les appartements anciens. En Haute-Vienne Les prix des appartements ont baissé de près de 2,8 % pour se situer à 1 130 euros du mètre carré. Le prix médian des maisons anciennes est resté plutôt stable dans notre département (+0,3 %) avec de fortes disparités selon les secteurs (+ 1,7 % en deuxième couronne de Limoges, - 1,5 % en première couronne, -7,3 % à Couzeix, -10,7 % à Panazol). On a pu constater une hausse du prix médian dans le nord du département (+ 4,4 %), alors que l’on constate une baisse dans le sud (-3,5 %) et encore plus importante dans l’ouest (-13,3 %). À Limoges, la baisse a été relative, le prix médian constaté se situant près de 140 000 euros, il reste plus faible que dans certaines communes de l’agglomération (172 000 euros à Feytiat, 150 000 à Isle). Les prix constatés à Saint-Junien étant nettement plus bas (109 000 euros) tout comme à Saint-Yrieix-la-Perche (85 000 euros). Cependant, cette hausse des volumes doit être relativisée. Si à la fin de l’année 2015, la reprise du volume annuel des transactions se confirme nettement pour pouvoir être estimé à 792 000 au plan national, sur l’ensemble des départements de province, les volumes restent inférieurs de 8 % par rapport aux niveaux connus dans les meilleures années de la période 1999-2007. Quant aux prix, si la tendance de fond du dernier trimestre 2015 est à la hausse au plan national, elle ne fait qu’effacer les six mois de baisse précédents. La perspective est donc plus positive avec un début d’inversion de la courbe, mais la progression annuelle lissée est quasi nulle. 6 On peut donc se demander si l’on n’assiste pas aujourd’hui au niveau national à ce que l’on a pu constater en 2010-2011 qui avaient vu les volumes des transactions et les prix de l’immobilier subitement augmenter, à l’image d’un ressort qui a été comprimé et qui se détend soudainement. La reprise est donc réelle, mais ce phénomène ne permet pas encore de rattraper le déficit enregistré depuis 2013. Le maintien des conditions actuelles du marché, notamment de sa fluidité, pourrait inscrire l’année 2016 vers un retour aux volumes des grandes années. FONCIER ET CONSTRUCTION NEUVE Marché du foncier : 2015, copie de 2014 Appartements neufs, la pompe réamorcée Dominique RENAUDIE / L’immobilière Carnot Dominique RENAUDIE / L’immobilière Carnot Au niveau national, depuis la mi-2015, le nombre de ventes de logements neufs s’est amélioré, notamment grâce au dispositif de défiscalisation de la loi Pinel. Avec une remise d’impôt pouvant atteindre 63 000 euros, on imaginait difficilement les ménages demeurer insensibles à ces aides gouvernementales. La Haute-Vienne n’est pas restée en marge du phénomène, puisque le nombre a plus que doublé par rapport à 2014 pour atteindre 50 unités. Cependant, le volume reste extrêmement faible si l’on se réfère à la moyenne des dix dernières années (162 ventes/an), mais l’augmentation du nombre de réservations, en tant qu’indicateur avancé, va crescendo et permet donc d’anticiper une nouvelle progression pour l’année 2016. Contrairement aux attentes en 2015, la reprise n’a pas été au rendez-vous. L’espoir suscité par l’embellie du début de l’année n’a pas duré et le volume des ventes de terrains en 2015 est, comme en 2014, au niveau le plus bas de ces vingt-cinq dernières années pour avoisiner les 650 ventes. Les excellentes conditions de financement n’ont pas suffi à relancer la machine, mais la chute semble enrayée. Les freins sont, sans doute, autres que financiers. plus rares et, de ce fait, les stocks de foncier sont moins renouvelés. La complexité croissante du montage des opérations d’aménagement, le départ d’aménageurs nationaux qui intervenaient de manière récurrente en Limousin expliquent en partie ce phénomène. De nombreux constructeurs témoignent de leur déception de voir ainsi certains de leurs clients abandonner leur projet, faute d’avoir trouvé un terrain sur ce secteur. Évolution des permis de construire en Haute-Vienne (logements individuels autorisés) Malgré un volume divisé par 2,5 par rapport au point culminant de 2007, le marché n’est pas devenu atone et l’équilibre entre l’offre et la nombre demande a conduit à une relative stabilité des prix. Seuls les prix des parcelles, hors lotissement et situées sur la première couronne de Limoges connaissent une légère progression. 2 000 Un peu plus de 50 % des ventes sont réalisées dans le cadre de l’investissement locatif. Ceux qui achètent en habitation principale sont essentiellement des seniors qui souhaitent vendre leur maison pour venir habiter en ville, à proximité des services dans des logements de dernière génération. D’autres sont des personnes natives de la région qui reviennent y vivre pour leur retraite ou rejoignent leurs enfants. 1 302 1 200 998 800 648 692 400 0 Des démarrages de chantiers en 2015 ont mis un terme à une production atone et de nouveaux programmes proposés en commercialisation laissent entrevoir une tendance à la hausse pour les prochaines années. Géographiquement, seules les communes d’Isle, Couzeix et Limoges connaissent une activité. Ce qui correspond aux zones éligibles au dispositif Pinel. 1 726 1 641 1 600 Prix de la parcelle (en euros) 2005 2007 2009 2011 2013 2015 Situation source Dreal, données réactualisées Les évolutions 10 + 1,9 0 - 10 - 6,3 - 20 5 4,5 - 9,2 4 3,5 Limoges et périphérie Autres secteurs de la Haute-Vienne en lotissement hors lotissement de 25 325 à 40 154 de 20 343 à 38 921 de 44 667 à 60 000 de 42 125 à 62 875 3 - 40 - 50 6 5,5 Malgré une baisse de près de 30 %, Limoges reste la ville où les ventes ont été les plus nombreuses, suivie de Saint-Junien en hausse de 40 %, boostée par un marché dynamique. Bosmie-l’Aiguille, avec une offre diversifiée de foncier, monte sur la troisième place du podium. Plus largement, c’est sur Limoges et sa première couronne que la baisse (au profit de la seconde couronne) est la plus importante. Ce secteur le plus urbain du département n’est pas boudé, au contraire, c’est le plus demandé, mais il est 2 169 2 138 déficit d’offre de victime foncier. Les 2 109d’un 2 015 opérations de lotissements y sont de plus1en 953 - 17,1 - 30 Les prix 2,5 - 43,7 2011 2012 2013 2014 2 2015e 1 743 1 736 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 1 795 Perspectives L’actualité de ce début d’année est, bien entendu, le nouveau prêt à taux zéro qui démarre sur des chapeaux de roue. Ce nouvel atout, qui vient s’ajouter aux conditions de financement déjà très attractives, va faire redémarrer le marché. L’amplitude de cette reprise dépendra de l’amélioration de la conjoncture économique et du dynamisme 2 051 de l’offre du foncier. 1 775 Les prix La moyenne des prix constatée va de 2 525 euros le m² à 3 500 euros le m², tous types d’appartement confondus. Cet important écart provient de programmes réalisés sous les anciennes normes, du fait du retard pris par les procédures de recours à l’encontre de leur permis de construire. Leur coût de revient plus faible se répercute donc sur le prix de vente. 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Les programmes proposés séduisent, mais le niveau des prix les rend trop élitistes. L’avalanche normative, la complexité croissante du montage des opérations, la nouvelle fiscalité ont fait exploser les coûts de construction. Le niveau de la reprise s’en trouvera ainsi limité. 7 FONCIER ET CONSTRUCTION NEUVE La maison individuelle s’accroche ! Thierry HUBERT / LCA - FFB Orientation générale Par comparaison avec l’année 2014, nous enregistrons une baisse de 2,6 % des mises en chantier au plan national, à comparer à la baisse de 12 % de 2014 par rapport à 2013. Pour le Limousin, cette baisse est de 9,3 % et pour la Haute-Vienne, de 4,9 %. Notre département a donc mieux résisté que nos voisins, mais nous sommes toujours pénalisés par la baisse continue de la primo-accession. Nous restons dans la fourchette basse de 700 permis, ce qui représente une perte de 60 % par rapport aux années 2006 -2007. Ce constat illustre une fois de plus que l’évolution du marché de la construction dépend du contexte économique, de la confiance des ménages et des entreprises dans l’avenir, avec en toile de fond le marché de l’emploi. Les prix Dans un marché difficile, les industriels et fabricants sont soumis à une forte pression, ce qui n’empêche pas ces derniers de rechercher avec les constructeurs les meilleures solutions pour réduire les coûts. Ce partenariat permet une stabilité, voire une très légère baisse de prix, malgré les réglementations nouvelles qui viennent alourdir le mille-feuille réglementaire. Les primo-accédants Ce segment reste toujours très lié au marché de l’emploi local où il est souvent compliqué de cumuler deux revenus, souvent indispensables pour accéder à la propriété. Cet état de fait explique aussi que l’âge moyen du candidat se situe toujours autour de 30 ans. Sur un plan positif et par rapport au projet global, nous constatons un pourcentage d’apport personnel plus important que dans le passé : effort d’épargne préalable et souvent aide familiale. Ce constat peut aussi expliquer le fait que les établissements financiers ne focalisent plus systématiquement sur deux contrats CDI et peuvent aujourd’hui accepter un CDI plus un CDD. Sur un plan plus général, il faut noter aussi que la baisse des prix de l’immobilier ancien incite certains primo-ac- cédants à acheter des maisons à 120 000130 000 euros, avec beaucoup de travaux réalisés dans des délais plus ou moins longs. Le marché intermédiaire Pour la construction, ce marché reste souvent concentré sur l’échelon local : vente à prix plancher d’une maison ancienne génération, située souvent en secteur rural, pour construire une maison située près des infrastructures et bénéficiant des dernières technologies. Les particuliers en activité ou les retraités venant d’autres régions se partagent entre l’option construction ou acquisition d’un appartement en centre-ville. La répartition géographique Rien ne change sur la priorité donnée à la proximité des axes de communication et des commerces, même si ce critère est aujourd’hui contrarié par l’élément nouveau expliqué par Dominique Renaudie sur le marché du foncier. Pour 2015, Limoges et la première couronne ont perdu des constructions au profit de la grande couronne et de villes comme Saint-Junien où il a été délivré 40 permis en 2015 contre 14 en 2014 (source Dreal). Évolution des surfaces La surface moyenne reste stable et se situe toujours autour de 95 m² avec toutefois une légère tendance à la baisse qui s’explique, sans doute, par l’accroissement des familles mono-parentales dans l’acte de construction. Le paradoxe constaté en 2014 quand il y avait une majorité de type 5 commence à s’essouffler et nous retrouvons un pourcentage non négligeable de types 4 (voir tableau). Les économies d’énergie Comme expliqué en 2014, la réglementation thermique est maintenant passée dans les mœurs. L’accédant à la propriété raisonne plus en coût énergétique de fonctionnement qu’en type de chauffage. La pompe à chaleur reste plébiscitée devant le gaz et le poêle à granulés, mais, pour ce dernier type, certains découvrent aujourd’hui la gestion à assumer. Prix des maisons neuves (en euros, avec permis de construire) Situation Répartition géographique* Prix hors terrain Répartition par type** Prix minimum Prix maximum Prix médian T3 T4 T5 et plus Limoges et communes de l'agglomération 38,3 % 84 000 270 000 131 000 1% 7% 39 % Haute-Vienne (hors agglomération) 61,7 % 83 000 265 000 127 000 1% 16 % 36 % Échantillon : 10 constructeurs - Données : contrats de vente signés en 2015 * Répartition calculée sur l’ensemble des 648 constructions (source Dreal Limousin) *** Pourcentage calculé par rapport aux 295 constructions des constructeurs interrogés. 8 Profil financier des accédants et influence du PTZ Un des premiers constats est une augmentation progressive de l’âge de l’accédant, sans doute en raison de critères économiques et d’espérance de vie. Sans trop entrer dans les détails et par recoupements, nous pouvons estimer aujourd’hui que le financement moyen terrain plus maison se situe autour de 170 000 euros sur une durée de vingt-cinq ans et une mensualité de 850 à 900 euros, ce qui explique aussi l’importance des deux salaires dans la plupart des cas. Par ailleurs, le nouveau PTZ, qui peut financer 40 % de l’opération, permet aussi d’avoir un gain d’environ 11 000 euros sur le projet global : dans notre exemple, 208 000 euros au lieu de 197 000 euros. Investissement locatif La loi Pinel est maintenant opérationnelle et permet la concrétisation de projets locatifs en maison individuelle. Ce segment est prisé par le locataire qui bénéficie d’un habitat neuf et économe en énergie. Dans le cas de mobilités professionnelles, ce passage peut aussi l’inciter à accéder à la propriété dans un deuxième temps. À noter que, selon Le Particulier, la ville de Limoges se situe dans le trio de tête des villes les plus rentables sur les investissements locatifs. Perspectives 2016 Beaucoup d’économistes prévoient un redressement du marché du neuf en 2016. La réalité du terrain ne nous permet pas d’ignorer que l’évolution de ce marché sera toujours influencée par les perspectives d’emploi et la confiance en l’avenir. Nous devons, malgré tout, rester positifs. En effet, ces mêmes économistes prévoient que le nouveau format du prêt à taux zéro en vigueur depuis le 1er janvier 2016 devrait amplifier la reprise des ventes à hauteur de 8 % sur l’ensemble de la nouvelle Région, avec, soyons-en persuadés, un effet d’entraînement pour la Haute-Vienne, notamment sur le marché des primo-accédants. En dehors des taux de crédit et de l’énergie qui restent très bas, l’actualité récente, plutôt mouvementée, des marchés financiers pourrait à nouveau inciter les particuliers à se retourner vers la pierre, bastion refuge en période d’incertitude, mais cela est un autre débat. LOCATION NEUF ET ANCIEN Un marché locatif privé très actif cette année Sophie PARIS / FONCIA Sovim Le marché de la location a été soutenu en 2015, avec un volume global qui ne faiblit pas. Les loyers des appartements anciens sur Limoges et sa périphérie sont en légère hausse pour les studios (+ 2,4 %), les types 3 (+ 2,2 %) et les types 4 (+ 4,5 %), en baisse pour les types 2 (- 3,7 %) et les types 5 (- 2 %). Les loyers moyens des maisons sur Limoges ont baissé de 2,3 %. Les prix sont stables, par contre, sur la périphérie de Limoges et en hausse de 5,6 % sur la Haute-Vienne. Location d’appartements neufs Fourchette moyenne de loyer mensuel Types Limoges et périphérie** moyenne basse moyenne haute Studio NS NS Type 2 306 496 Type 3 585 673 Type 4, type 5 et plus 745 1 123 Location d’appartements anciens Fourchette moyenne de loyer mensuel Types Limoges et périphérie** moyenne basse moyenne haute Studio 232 350 Type 2 303 440 Type 3 415 574 Type 4 524 643 Type 5 et plus 600 797 Location de maisons Fourchette moyenne de loyer mensuel Situation Le marché du neuf a été quasiment atone en 2015 en livraison de logements. Mais, il faut noter que les logements neufs se louent toujours très bien, s’ils sont au prix du marché et si le niveau d’équipement est bon. Il y a une vraie demande pour ce type de produits. Les loyers des logements neufs sont stables. La hausse observée pour les types 4 est non significative en raison du très faible nombre de biens à louer dans cette catégorie. Précisons également que les maisons neuves sont toujours extrêmement recherchées par les candidats locataires, à la double condition d’un loyer adapté à la solvabilité des locataires et d’être également parfaitement équipées. Les stocks de logements anciens sont toujours très supérieurs à la demande locative. Rappelons que les logements doivent être parfaitement entretenus par leurs propriétaires pour trouver preneurs et que la présence de cuisine équipée et aménagée est réellement un atout majeur pour une location rapide. Nous insistons, cette année encore, sur l’importance de l’entretien des parties communes des copropriétés. Les bailleurs doivent donc, non seulement entretenir leurs logements, mais aussi voter des travaux d’amélioration dans leurs copropriétés pour espérer trouver des locataires. Le niveau des charges locatives est également un facteur de choix déterminant et les bailleurs doivent tout faire pour les faire baisser. Les travaux d’économie d’énergie qui sont proposés aux copropriétaires à la suite de la réalisation des audits énergétiques devront être examinés avec la plus grande attention par les copropriétaires bailleurs. Limoges et périphérie** moyenne basse moyenne haute Limoges ville 570 884 Périphérie de Limoges** 617 825 Haute-Vienne*** 508 690 * prix en euros, hors charges ** Boisseuil, Condat-sur-Vienne, Couzeix, Feytiat, Isle, Landouge, Le Palais, Panazol, Rilhac-Rancon *** sauf Limoges et communes périphériques de Limoges Observatoire national des loyers Clameur* Selon l’Observatoire Clameur, le marché locatif privé s’est ressaisi depuis l’été 2014. La reprise économique et le meilleur moral des Français ont favorisé la mobilité résidentielle pour des raisons professionnelles ou une amélioration des conditions de logement. De plus, les conditions de crédit très favorables ont encouragé nombre de locataires du secteur privé à accéder à la propriété. Cette reprise d’activité s’est amplifiée en 2015. Ainsi, entre 2011 et 2015, la mobilité locative s’est accrue chaque année de 2,4 %, en moyenne pour atteindre 29,5 % en France. En Haute-Vienne, ce taux reste stable, mais supérieur au taux national, avec 34,8 %. En Haute-Vienne, comme au niveau national, de 2000 à 2015, les loyers ont faiblement augmenté, de 1,1 %, une variation qui reste inférieure à l’inflation (+ 1,3 % en moyenne, chaque année). Sur l’année 2015, les loyers baissent de 1,2 %, au niveau national de 1,3 %. En 2015, le loyer moyen constaté en Haute-Vienne est identique à 2014, soit 8,9 euros/m², Limoges enregistre une légère baisse par rapport à 2014, avec un loyer de 8,8 euros/m² (12,5 euros/m² en France). * d’après Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris Ouest. 9 IMMOBILIER COMMERCIAL Centres commerciaux limougeauds : peut mieux faire… Patrick ROPERT / ROPERT IMMO Réseau 3C Le ralentissement de la production de surfaces commerciales, observé depuis 2008, s’est poursuivi en 2015 selon les chiffres publiés par Procos (Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé). En 2015, la production de surfaces commerciales a de nouveau ralenti en France. Cette décélération s’exprime, d’une part, par la chute de 7 % des surfaces de plancher commercial ayant obtenu leur permis de construire et, d’autre part, par la baisse brutale de 41 % des surfaces commerciales ayant obtenu leur autorisation d’exploitation commerciale en CDAC. Selon Procos, « ce ralentissement devrait se poursuivre, au vu, cette fois, de la diminution de 19 % du stock d’opérations d’immobilier de commerce projetées à cinq ans par les promoteurs ». En 2015, le volume de surfaces de plancher commercial autorisé à travers les permis de construire a diminué de 7 % « pour atteindre son niveau le plus bas – 4,8 millions de m² – depuis ces quinze dernières années ». Si la crise économique est en partie responsable de ce ralentissement, d’autres facteurs entrent en jeu et notamment le contexte législatif. Ainsi, selon Procos, la baisse des mètres carrés à construire serait liée à « l’expectative des opérateurs, dans les premiers temps de mise en œuvre de la réforme de l’urbanisme commercial, introduite par la loi n° 2014-626 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises (ACTPE), dite loi Pinel, du 18 juin 2014. » Cette nouvelle donne est venue modifier les habitudes et notamment le régime d’instruction des demandes de permis de construire, et d’autorisation d’exploitation de surfaces commerciales (décret n° 2015-165 du 12 février 2015). Comme l’explique Procos, « jusqu’alors, tout projet de surfaces commerciales, au-delà d’un certain seuil, était soumis à l’examen d’une demande de permis de construire et d’une demande d’autorisation d’exploitation commerciale selon deux procédures dissociées ». Depuis le 15 février 2015, une seule demande suffit, celle du permis de construire, « pour engager les deux procédures qui, désormais, se superposent. Or, l’instauration de ce nouveau système de guichet unique a échaudé les opérateurs, qui ont craint, par ailleurs, une augmentation du recours contentieux ». 10 Pour éviter ces contentieux prévisibles qui auraient eu, de toute façon, pour effet de retarder les mises en chantier, les opérateurs ont préféré attendre. Cette position d’expectative a également influé sur le volume de surfaces commencées, dont la construction a effectivement été engagée, lequel « chute de 21 %, pour atteindre son niveau le plus bas – 3,1 millions de m² – depuis ces quinze dernières années ». Selon Procos, « le ralentissement est également manifeste sur le marché de l’immobilier de commerce, appréhendé cette fois à travers le volume des surfaces commerciales autorisées en CDAC et CNAC ». Dans le détail, en 2015, un total de 1 288 000 m² de surfaces commerciales a été autorisé par les commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) et la Commission nationale d’aménagement commercial (CNAC) en France métropolitaine. « Ce volume est en chute de 41 % par rapport à 2014 et atteint son niveau le plus bas depuis ces quinze dernières années ». Là encore, ce recul est lié directement à la mise en œuvre du nouveau régime d’urbanisme commercial. Au-delà des effets de la réforme, le marché de l’immobilier de commerce poursuit son repli amorcé depuis la crise de 2008. Après la folie des projets tous azimuts et les millions de mètres carrés construits, et face à une fréquentation globalement en baisse et une vacance commerciale exponentielle, le marché commence donc, semble-t-il, à redevenir plus raisonnable. Au niveau local, les résultats économiques pour l’année 2015 ont été juste acceptables : ⚫ Le centre commercial La Coupole Cora Beaubreuil voit son aile gauche sinistrée avec la fermeture de deux très grandes surfaces, Malin Plaisir et la Halle aux vêtements. L’hypermarché semble limiter la casse. ⚫ Le centre commercial Carrefour Boisseuil a continué à vivoter au niveau de la galerie marchande, en attendant le début des travaux de celle-ci en septembre prochain. La commercialisation a déjà commencé pour les cellules vacantes et celles qui seront créées. ⚫ Le centre commercial Hyper U Corgnac a vécu une année plutôt difficile, puisque le nombre de boutiques vides a encore augmenté. On n’a pas observé un grand renouveau ou des arrivées intéressantes. ⚫ Le centre commercial E.Leclerc tire son épingle du jeu. L’hypermarché continue à être un excellent moteur et on a observé l’arrivée d’une boutique de macarons, fabriqués sur place, et d’une boutique de jouets en bout de galerie. C’est toujours le bon élève de la classe ! ⚫ Le centre commercial Saint-Martial n’a pas connu une année mirobolante avec de nouvelles fermetures et peu ou pas d’ouvertures. Sa commercialisation semble compliquée. Le taux de vacance est inférieur à 10 % et la fréquentation en chute de 3 à 4 % (elle est toutefois en augmentation de 2 % à surface comparable). Pour l’avenir, Saint-Martial devra être plus attractif. Comme les autres centres commerciaux… En conclusion, l’année fut plutôt moyenne au niveau des centres commerciaux de Limoges. Mais, pas de désertion massive vers le centreville, contrairement à quelques messages reçus… Locations et transactions commerciales : lifting prometteur Corinne GHISLAIN / CENTURY 21 Horeca 87 & Éric MONTELLY / aa.PROGIMMO Si l’on regarde le verre à moitié vide : baisse du nombre de ventes, augmentation de la vacance commerciale, l’année 2015 a été un tantinet compliquée dans le domaine des locations et des transactions commerciales. S’y ajoutent des locaux de trop petite superficie (les enseignes nationales misent sur un minimum de 70 à 80 m² avec un linéaire vitrine de plus de 7 mètres) ou ne répondant pas à certains critères de visibilité, de nombreux commerces ayant mis la clé sous la porte, une augmentation des liquidations judiciaires. On a vu également des commerçants désireux de prendre leur retraite, mais en attente de repreneur, des porteurs de projet (certes, plus nombreux en raison de la vogue des reconversions professionnelles) indécis, une accentuation de baux de courte durée pour minimiser les prises de risque. Le tout baigné d’un manque de confiance des ménages aux prises avec des difficultés professionnelles sur fond de chômage, d’insécurité grandissante et d’aléas climatiques, sans négliger la volte-face de la politique commerciale de certains groupes. D’accord, mais si l’on regarde le verre à moitié plein, on doit toutefois se féliciter du chassé-croisé dans l’hypercentre de Limoges avec des repreneurs intéressés et des bailleurs plus souples, compte tenu du nombre important de produits sur le marché. Autres remarques : le droit au bail est toujours à la baisse sur les emplacements numéro 1, voire disparaît pour certains sur des emplacements de second ordre, d’ailleurs aux dépens des loyers qui ont légèrement augmenté. Il existe, certes, un allongement entre la prise de décision et la signature des actes, accentué par des difficultés Loyers* hors droit au bail (par m² HT par an, en euros) Fourchette moyenne de loyer Situation moyenne basse moyenne haute 2014 2015 2014 2015 67 87 280 280 Zones d’activités commerciales unité urbaine de Limoges entre 54 et 95 96 entre 100 et 187 149 Haute-Vienne (hors unité urbaine de Limoges) entre 46 et 69 104 entre 115 et 146 133 Commune de Limoges * Locations pures sans droit au bail, pas-de-porte, fonds de commerce administratives, bancaires et techniques croissantes, les négociations étant également souvent plus longues pour obtenir des conditions avantageuses (baisse de loyer, loyer progressif…). Mais, a contrario, de belles opérations ont été réalisées dans de bonnes conditions sur des immeubles en emplacement privilégié, bien entretenus et de qualité, ceux-là même qui sont toujours plébiscités par les investisseurs. Enfin, l’important lifting du centre-ville de Limoges, avec notamment la réouverture complète de la rue Ferrerie, doit favoriser l’attractivité grâce à de nouvelles enseignes (de sport, des magasins de textile de marque nationale…), lesquelles portent dès à présent un vif intérêt à la cité des arts du feu. Une influence qui sera, sans nul doute, bénéfique pour le dynamisme du centre-ville de Limoges, déjà porté par les associations de commerçants travaillant sur les nombreux atouts de la ville avec leurs partenaires. L’optimisme est donc de rigueur… Accessibilité, tout ce qu’il faut savoir La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances exprime le principe d’accès à tout pour tous. Tous les établissements recevant du public (ERP) devaient donc être en mesure d’accueillir l’ensemble des personnes en situation de handicap ou de mobilité réduite (fauteuils roulants, poussettes, déambulateurs, aveugles, mal voyants, sourds, blessés, personnes âgées…) au 1er janvier 2015. En 2015, l’État a mis en place les agendas d’accessibilité programmée (Ad’Ap), un document de programmation pluriannuelle, précisant la nature et le coût des travaux, dans lequel les gérants s’engagent à réaliser, dans les trois ans suivant le dépôt de leur Ad’Ap, les travaux nécessaires à la mise en accessibilité de leurs locaux. Cette obligation d’accessibilité des ERP doit porter sur le stationnement et les cheminements extérieurs, les conditions d’accès et d’accueil dans le bâtiment, les circulations à l’intérieur du bâtiment, les équipements et mobiliers extérieurs, ainsi que sur les dispositifs d’éclairage et d’information. Pour les bâtiments neufs, cette réglementation est déjà appliquée obligatoirement depuis 2007. Pour les bâtiments existants, il sera nécessaire de rendre au moins une partie du bâtiment accessible à toutes les prestations proposées. Enfin, pour les bâtiments existants, mais incluant la création de nouvelles surfaces, la mise en accessibilité sera obligatoire sur la partie existante (obligation depuis 2007 sur la partie neuve). Ces travaux de mise en accessibilité handicapés sont à la charge du propriétaire des murs, sauf conditions particulières inscrites dans le bail commercial (article 1719-2 du Code civil). Il est donc nécessaire de vérifier les termes du bail précisant à qui incombe la charge des travaux de mise aux normes et, si besoin, vous adresser directement à votre notaire. Sur certains aspects techniques des dérogations peuvent éventuellement être accordées par le préfet. Avant tout projet et si l’entreprise n’a pas encore déposé son dossier Ad’Ap, il est conseillé de prendre contact avec tous les services référents (DDT, mairie, CCDSA…) pour connaître l’intégralité des formalités administratives à effectuer pour vous mettre en accessibilité. Renseignements : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-.html 11 IMMOBILIER COMMERCIAL Fonds de commerce : le marché reprend timidement des couleurs Olivier FAYE / ACTIFS entreprises Depuis quelques années, le marché des CHR (café hôtel restaurant) est tendu avec un nombre de biens à la vente important et croissant. Deux constats sur 2015 : ⚫ Un marché plus dynamique à Limoges et dans la périphérie sur les affaires ayant une rentabilité de bon niveau, pouvant supporter un remboursement d’emprunt cohérent. De beaux établissements ont changé de propriétaires dans le courant de l’année. Les repreneurs étaient compétents avec des apports élevés : aucune complexité donc pour les levées de financement dans ces situations d’affaires saines avec des porteurs de projet sérieux. Les négociations réalisées sont tout de même sur de bons ratios EBE-prix à l’avantage des acquéreurs. ⚫ Le milieu rural et les petits établissements de centre-ville rencontrent plus de difficultés à trouver preneur, souvent pour des raisons de faible rentabilité. Le compte de résultat du vendeur ne permet pas toujours d’en vivre correctement. Certaines affaires sont malheureusement en situation financière précaire. Dans ces cas-là, les banques sont bien plus prudentes, mais la qualité du repreneur et celle du projet peuvent faire la différence. Les reprises doivent se réaliser souvent en autofinancement pour que « le reste à vivre » soit suffisant pour le repreneur, avec des prix de vente souvent très bas. En ce qui concerne le marché des TPL (tabac presse loto), avec ou sans bar, l’activité est plutôt stable, avec une tendance semblable à celle des CHR. Les transactions réalisées se concluent plus particulièrement sur les belles affaires au détriment des plus petites, cela pour les mêmes raisons, un « reste à vivre » suffisant. La reprise par des acquéreurs en reconversion est toujours importante et les banques financent, encore plutôt bien, ces activités. Nous ne mesurons pas encore l’impact du paquet neutre sur le marché des ventes de tabac, mais de nombreux acquéreurs et vendeurs s’inquiètent. Le marché de la boulangerie-pâtisserie ne s’est pas amélioré en 2015. Le secteur manque d’acquéreurs, malgré le nombre important d’établissements à vendre. Prix d’acquisition des fonds de commerce en Haute-Vienne en 2015 (prix en euros) Activité Prix mini Prix maxi Alimentation générale 46 250 10 000 100 000 Alimentation spécialisée 60 527 10 000 200 000 114 511 9 500 387 500 Boucherie, charcuterie 40 700 3 900 70 000 Boulangerie, pâtisserie 106 805 40 000 250 000 Café, hôtel, restaurant 76 553 1 000 360 000 Coiffure, parfumerie, esthétique 18 667 2 000 27 000 159 000 31 000 420 000 Équipement de la maison 58 333 45 000 80 000 Équipement de la personne 95 233 7 100 310 000 Jardin, fleurs, animaux 38 333 10 000 82 000 Pharmacie 936 667 350 000 1 700 000 Tabac, presse, librairie 102 746 7 500 280 000 GMS 519 500 420 000 619 000 Autos, cycles, motos, garages Culture, loisirs, sports Source : Bodacc 12 Prix moyen de cession De nombreux repreneurs s’orientent aujourd’hui vers le marché de la petite entreprise de services ou industrielle. Actuellement, l’offre est inférieure à la demande et l’on espère que les prochains départs à la retraite vont étoffer celle-ci. Les organismes bancaires ont financé les projets de reprise dans la mesure où ceux-ci étaient cohérents. Par contre, les garanties demandées sont plus importantes que celles demandées voici quelques années. Rares sont les dossiers réalisés sans contre-garantie bancaire. Les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi avantageux, un atout indiscutable dans la mensualité du crédit. Concernant l’obligation d’accessibilité des établissements recevant du public aux personnes handicapées (voir page 11), les ERP non conformes aux règles d’accessibilité au 1er janvier 2015 sont tenus de s’inscrire à un agenda d’accessibilité programmée (Ad’AP) qui permet d’engager les travaux nécessaires dans un délai limité. L’accès concerne tout type de handicap (moteur, visuel, auditif, mental…). Les dossiers devaient être déposés avant le 27 septembre 2015, mais de nombreux responsables d’établissements n’ont pas réagi : ils sont passibles de pénalités financières. L’année 2016 se présente plutôt favorablement pour la reprise de fonds de commerce et ce, pour plusieurs raisons, un large choix de produits à vendre, le rapport EBE-prix de plus en plus intéressant, des taux d’intérêt très avantageux et un net sentiment de reprise de l’activité depuis quelques mois. Autant de facteurs qui constituent des atouts supplémentaires pour la réussite d’un projet de reprise. Vente des fonds de commerce*, transactions réalisées en 2015 Activité Ratio prix de vente / CA (en %) Commune de Limoges Haute-Vienne (hors unité urbaine de Limoges) Hôtel, bar, restaurant 52 56 Boulangerie, pâtisserie 58 55 Boucherie, charcuterie 30 25 Prêt-à-porter 35 - Bar, presse, tabac 85 63 Alimentation générale 33 28 Coiffure, esthétique 60 50 Librairie, presse, tabac 97 90 * Unité Urbaine de Limoges : Condat-sur-Vienne, Couzeix, Feytiat, Isle, Limoges, Le Palais-sur-Vienne, Panazol IMMOBILIER D’ENTREPRISE Une trop grande prudence qui confine à la frilosité Bernard DESVILLES / Atrium-Immobilier, CBRE & Didier VALADE / NEXITY Immobilier La création d’entreprises au plan national est un indicateur important pour notre activité de transactions immobilières professionnelles. Tous types d’entreprise confondus entre 2014 et 2015, l’Insee constate une baisse de 5 % des immatriculations d’entreprises en France avec la répartition suivante : - 21 % pour les micro-entreprises ; + 13 % pour les autres types de sociétés dont + 28 % qui concerne les entreprises individuelles et + 4 % pour les autres. C’est dans ce contexte général que pourrait évoluer notre marché régional de vente et location de locaux d’activités et de bureaux. Locaux d’activités Nous avons constaté d’une année à l’autre une forte augmentation de la période de réflexion entre les premières visites, visiblement positives et le passage à l’acte des signatures de finalisation. Nous analysons ce phénomène par le peu de visibilité qu’ont les chefs d’entreprise sur l’avenir de leur activité économique entraînant prudence, hésitation, voire frilosité. Pas de projection entre les besoins immédiats et leur développement à court et moyen terme. Pour la même raison, nombre de sociétés ont revu à la baisse leurs projets immobiliers initiés en 2014 en finalisant lesdits projets sur des sites en adéquation avec leurs besoins immédiats sans se projeter sur un probable développement à venir. Nous avons vu quelques entreprises se trouver à l’étroit quelques mois seulement après signature d’un bail pour ne pas avoir cru au développement de leur activité. Toujours en raison de cette extrême prudence, nous avons constaté une forte croissance des baux dérogatoires (ex-précaires), formule sécurisante tant pour les bailleurs que pour les preneurs dans une période de stratégie à court terme. Bureaux La demande suit les mêmes règles qu’exposé ci-dessus. Une des premières économies d’exploitation mise en œuvre par les entreprises est sur la partie non productive de l’activité. On préfère investir dans la production que dans l’administratif. Le plus important des problèmes rencontrés concerne les accès pour les personnes à mobilité réduite : les obligations sont peu précises, très contraignantes et parfois irréalisables (bureaux intra-muros actuellement vacants et qui risquent de le rester, sauf à les transformer en habitation…). Les parkings privatifs attachés aux bureaux représentent une condition sine qua non. Le personnel et les clients rechignant à payer le stationnement urbain. Raison supplémentaire expliquant la vacance des bureaux en centre-ville. En résumé Importantes négociations à la baisse des loyers et honoraires de transaction. Nouveauté, ces négociations ne touchaient auparavant que les ventes. Fréquente baisse des loyers pouvant aller jusqu’à 15 %, voire plus. Baisse de rentabilité financière pour les investisseurs, surtout pour ceux qui n’entretiennent pas correctement leurs biens, y compris en terme de mise aux normes. Limoges reste cependant intéressante en matière de rentabilité financière par rapport à certaines grandes métropoles, mais les locaux restent vacants souvent plus longtemps. Hors agglomération de Limoges, les sites à vendre ou à louer doivent se situer proches de l’autoroute A 20, les utilisateurs de locaux professionnels de provenance extérieure calculent en temps de trajet par rapport à la zone d’activités la plus proche. Pour les locaux situés loin de l’auto- Les bureaux Loyer annuel par m² (prix HT en euros, hors charges locatives) Moyenne basse Moyenne haute 2014 2015 2014 2015 Bureaux neufs 92 94 138 128 Bureaux anciens non rénovés 63 65 86 85 Bureaux anciens rénovés 79 81 121 99 Prix de vente par m² (prix HT en euros, hors frais, selon équipement, hors foncier) 2014 2015 2014 2015 Bureaux neufs 923 1 040 1 219 1 258 Bureaux anciens non rénovés 470 473 768 675 Bureaux anciens rénovés 633 811 967 962 * Moyenne basse Moyenne haute * avec parking Les entrepôts et locaux industriels Loyer annuel par m² (prix HT en euros, hors charges locatives) Moyenne basse Moyenne haute 2014 2015 2014 2015 Locaux neufs 56 62 78 75 Locaux anciens non rénovés 26 29 31 39 Locaux anciens rénovés 36 43 48 52 Prix de vente par m² (prix HT en euros, hors frais, selon équipement, hors foncier) Moyenne basse Moyenne haute Entrepôts et locaux industriels 2014 2015 2014 2015 793 Locaux neufs 565 710 640 Locaux anciens non rénovés 221 261 248 333 Locaux anciens rénovés* 290 289 431 429 * avec parking route, leur commercialisation devient un parcours du combattant. En conclusion, Limoges peut attirer entrepreneurs et investisseurs. On rencontre souvent une vraie volonté de faire de bons projets, mais parfois avec peu de moyens. Nos conseils ⚫ Aux bailleurs : appliquer une formule de loyer progressif sur les trois premières années, permettant de donner de l’oxygène aux locataires en phase de lancement. ⚫ Aux vendeurs : ne pas hésiter à proposer ou accepter dans un premier temps une location avec option d’achat à terme défini. 13 URBANISME Habitat et urbanisme : la Ville de Limoges multiplie les actions Vincent LÉONIE & Catherine MAUGUIEN-SICARD / maires-adjoints de Limoges L’année 2015 a été marquée par la volonté de la Ville de définir une nouvelle politique générale de l’habitat afin de redonner une attractivité résidentielle privilégiant le rééquilibrage et une plus grande mixité de l’offre de logements. Cette politique sera définie dans le Projet d’Aménagement et de Développement Durable, clé de voûte du PLU, validé au cours du 2e trimestre 2016, arrêté début 2017 pour être approuvé un an plus tard. Elle répond aux enjeux mis en évidence notamment par l’étude de territorialisation de l’habitat qui a permis de caractériser douze quartiers à vivre, d’identifier les plus sensibles et de définir des actions. des équipements présents et accessibles facilement. Face à cette diversité actuelle des quartiers et des problématiques rencontrées, des actions se déploient dans toute la ville. Le territoire de la Ville de Limoges est souvent perçu comme uniforme en matière d’enjeux pour l’habitat. Et pourtant, villecentre de la troisième agglomération du Grand sud-ouest, Limoges présente une grande diversité de tissus que l’on peut regrouper en quartiers d’hypercentre (Carnot, Centre-Hôtel de ville, Émailleurs), de ville ou à la campagne (Beaune-les-Mines et Landouge) et un déséquilibre quant à la répartition des logements sociaux, concentrés dans les neuf quartiers prioritaires politique de la ville (QPV) et peu présents en hypercentre. Il est important de développer une politique plus fine, plus en phase avec la réalité de ces quartiers, favorisant la mixité sociale dans toute la ville et permettant un rééquilibrage de l’offre de logements. La politique mise en œuvre vise donc à répondre à une demande de logements de qualité, de typologies variées et positionnés à proximité Les actions se poursuivent particulièrement sur le quartier de La Bastide où l’accent est mis sur la volonté d’ouvrir l’espace sur l’entrée de ville en y développant autour d’une place centrale de nouvelles typologies d’habitat comprenant de la location et de l’accession sociale et un Ehpad de 120 lits, une offre commerciale nouvelle en lien avec un projet de bus à haut niveau de services porté par l’Agglomération. Le centre commercial existant sera également restructuré en vue de le transformer en pôle de vie afin de devenir un cœur de quartier. Sur les autres quartiers prioritaires de la ville hors NPNRU, la volonté politique est de mener une réflexion d’ensemble à travers des études globales sur les différentes composantes urbanistiques en lien avec les espaces environnants bâtis (notamment au Sablard et à Bellevue). Sur les Portes Ferrées, une étude de programmation urbaine Dans les quartiers de renouvellement urbain Neuf quartiers de Limoges sont considérés comme prioritaires au niveau national en raison de leur concentration de difficultés sociales, économiques et urbaines. Ces quartiers sont accompagnés à la fois par un contrat de ville, mais également par des aides à la rénovation urbaine. Le point de l’Observatoire communal de l’habitat sur la construction Élisabeth CHAZELAS / Ville de Limoges Logements autorisés : évolution de 2010 à 2015 Total logements Nombre de logements dont logements sociaux SHON* moyenne (m²) Dont : Individuel pur 2012 2013 2014 2015 425 289 353 304 271 111 (26 %) 86 (30 %) 70 (20 %) 55 (18 %) 76 (28 %) 82 96 84 88 84 144 (39 %) 144 (50 %) 138 (39 %) 98 (32 %) 103 (38 %) SHON* moyenne par maison (m²) 110 117 115 111 140 Collectif (appart. et maisons groupées) 281 145 215 206 168 SHON* moyenne par logement (m²) 67 76 66 76 50 * surface hors œuvre nette 14 2011 de type écoquartier, dont les enjeux sont le désenclavement, l’amélioration de l’attractivité et des conditions de vie, est lancée. Au Vigenal, la volonté est de requalifier l’espace occupé par des bâtiments vétustes à usage d’habitation, propriétés de la commune. La nouvelle municipalité souhaite favoriser le renouvellement urbain de ce site particulièrement bien positionné dans la ville. Le foncier libéré sera proposé pour permettre la construction de maisons de ville pour l’accession sociale à la propriété. Dans le centre-ville Redonner une attractivité résidentielle à une ville-centre passe par un travail sur le vivre en ville. Limoges est une grande ville dont les aménités urbaines doivent être valorisées (accès aisé à une offre de services, de transports…). Essentielles, les mesures prises en faveur du logement privé ont pour objectif d’accompagner la requalification de l’habitat, grâce à un dispositif spécifique (opération programmée d’amélioration de l’habitat de renouvellement urbain). Cette intervention répond à des enjeux majeurs qui sont d’ordre urbain en renforçant l’attractivité des quartiers centraux, économique avec la mise en valeur du cadre urbain, social en développant l’offre de logements à loyer conventionné et environnemental en améliorant les performances énergétiques des bâtiments. Afin de fédérer les acteurs de l’habitat et du commerce autour de la valorisation du patrimoine de la Ville, la municipalité mettra en place une charte de qualité urbaine à la fin du premier semestre 2016. Conformément aux engagements pris, les grands projets urbains se poursuivent et s’attachent à valoriser les espaces emblématiques tels la place de la République, faisant actuellement l’objet d’un dialogue compétitif avec trois équipes et le site de la caserne Marceau, pour lequel la Ville engage une étude urbaine globale qui définira les actions pour renouveler son image, fixera un programme et un plan d’aménagement. Répondant également aux besoins d’espaces nouveaux en centre-ville dédiés à l’habitat, la Ville a lancé un appel à projets concernant la cession du site du Présidial, dont la façade est protégée, afin de développer une offre renouvelée de logements qualitatifs et de redynamisation commerçante. Enfin, le développement du centre-bourg de Landouge se poursuit avec l’achèvement de la Zac de Montevert pour laquelle la Seli, s’apprête à lancer deux appels à projets sur les derniers terrains voués à l’habitat. 1 302 1 200 LE MARCHÉ FINANCIER 692 648 400 0 2005 2007 2009 2011 2015, une année de reprise 2013 2015 Éric BONNET / Directeur Distribution & assurances au Crédit Agricole Centre Ouest 200 milliards d’euros ,3 11 998 800 - 17,1 2012 C’est le total des crédits immobiliers accordés en France en 2015. Un montant record qui s’explique par des taux d’intérêt histori+ 1,9 quement bas, sous l’effet de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. - 9,2 Deuxième conséquence de cet environnement financier favorable aux emprunteurs : la progression des renégociations de crédit, qui ont atteint 75 milliards d’euros en 2015. Les banques ont profité de ce contexte pour - 43,7 dépasser leurs objectifs commerciaux mais elles voient 2014 s’éroder2015e le rendement moyen de 2013 leurs encours de crédit immobilier, notamment en raison des renégociations de prêts. Hors renégociations, ce sont donc 125 milliards d’euros de « vrais » nouveaux crédits qui ont été accordés aux ménages pour leurs acquisitions financières. 3,8 % C’est la croissance des encours de crédits immobiliers aux ménages entre novembre 2014 et novembre 2015 en France (source BDF). Oui, les banques continuent de jouer leur rôle et de prêter ! 2,2 % C’est le taux moyen des crédits à vingt ans en décembre 2015 (source : Observatoire crédit logement /CSA). La conjoncture de taux demeure toujours aussi favorable à l’emprunt. Il est globalement constaté que les conditions favorables de taux permettent aux ménages d’emprunter plus à budget égal, ce qui peut favoriser la reprise. 2 109 2 138 1 743 1 736 Les taux des crédits nouveaux aux particuliers 6 5,5 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Unité : % (moyennes mensuelles, taux moyen d’une durée initiale supérieure à un an) Source : Banque de France, dernière donnée disponible octobre 2015 Et 2016 ? Les économistes du Crédit Agricole nous disent : « Sur l’ensemble de l’année 2015, la croissance s’établit à 1,1 % (après 0,2 % en 2014), confirmant notre scénario d’une reprise modeste. Notre indicateur avancé du PIB nous indique que la croissance serait de 0,6 % t/t au T1 2016, un chiffre calculé à partir des données d’enquêtes. On retient toutefois dans notre scénario une prévision plus prudente de + 0,4 % t/t au T1 2016. La consommation des ménages soutiendrait la croissance (+ 0,3 % t/t), après avoir été décevante au T4 2015 ». 2 169 En 2016, plusieurs facteurs négatifs restent présents : une croissance économique assez faible, 1,2 %, un taux de chômage stable à 2 015 1 953 1 795 un niveau2élevé, 000 l’impact des mesures fiscales de 2012-2013 et des prix de vente 1 726 641 s’ils ne sont plus encore très élevés,1même clairement surévalués. Parallèlement, la va1 600 riable « taux de crédit » va jouer moins favorablement. Avec des taux OAT (obligations assimilables du Trésor) en léger accroisse1 200 ment, les taux de crédit devraient remonter peu à peu. L’effet d’aubaine va donc disparaître. Cette remontée devrait toutefois être lente et800 modérée. Enfin, fait notable, le nouveau PTZ permettra d’accroître l’accès et les facilités au crédit, notamment pour la 400public. clientèle grand Le Crédit Agricole continue d’afficher sa 0 confiance en l’avenir et affirme son soutien 2005 2007 à l’accompagnement des ménages pour leurs projets immobiliers. 2015 marque une embellie et 2016 devrait poursuivre dans cette tonalité. 998 200 Ventes d’appartements neufs en Limousin 10 + 1,9 0 - 10 - 6,3 - 20 - 9,2 - 17,1 - 30 - 40 - 50 2011 2 2012 051 - 43,7 2013 2014 2015e Unité : % des variations annuelles Estimation Xerfi / source : SOeS 1 775 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2 109 2 138 1 743 1 15 Partenaire de L' 201 6 Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel du Centre Ouest. Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit 391 007 457 RCS Limoges. Siège social: 29 boulevard de Vanteaux - 87044 Limoges Cedex. Société de courtage d’assurances immatriculée au registre des intermédiaires en Assurance sous le numéro 07 022 854. REMERCIEMENTS Bernard Durivaud, président de l’Observatoire de l’immobilier de la Haute-Vienne, remercie la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne, les agents et promoteurs immobiliers, les constructeurs de maisons individuelles qui ont participé aux travaux de l’observatoire, la Chambre interdépartementale des notaires, le Crédit Agricole, la direction régionale des Finances publiques, la mairie de Limoges, ainsi que les différents partenaires qui se sont impliqués dans les enquêtes. Bernard Durivaud, Président de l’Observatoire de l’immobilier de la Haute-Vienne, remercie lesimmobilieres agents et promoteurs immobiliers, les constructeurs de maisons indiviAgences et promoteurs immobiliers* duelles qui ont participé aux travaux de l’observatoire, la Chambre interdépartementale A2B GESTIONle/ Crédit A.A. PROGIMMO IMMOBILIER-CENTURY 21 / ABBATIAL IMMOBILIER / A.B.C des notaires, Agricole, /laAAI Direction régionale des finances publiques, la mairie de IMMOBILIER / ACTIFS ENTREPRISES /AGENCE CONSEIL ORPI / AGENCE DE LA CITÉ / AGENCE DUMOULIN / Limoges, ainsi que les différents partenaires qui se sont impliqués dans les enquêtes. AGENCE PODAVINI-LIGONNIERE / ATRIUM IMMOBILIER-CBRE /AVENIR IMMO 87 / AXIGEST / BEAUSSERIE IMMOBILIER / BELVIA IMMOBILIER / BERTHOU IMMOBILIER / CENTURY 21 HORECA 87 / CENTURY 21-DDI IMMOBILIER / CHARLIMMO / CITYA DURIVAUD / DELAGE IMMOBILIER / ESPACE IMMOBILIERORPI / ESTHETE AGENCY / FONCIA SOVIM / GAMBETTA IMMOBILIER / GESTIMMO / GTI PROMOTION / L’IMMOBILIER AREDIEN / IMMO CONSEIL / L’IMMOBILIÈRE CARNOT / IMS CONSEIL / SARL LIM IMMO PRO / MALLET-GUY IMMOBILIER / LES MAISONS D’ELLE / MIDI IMMOBILIER / MONSIEUR IMMOBILIER / NEXITY / ORPI AGENCE DE LA MAIRIE / ORPI IPROM / PRADEAU IMMOBILIER / LE POINT IMMOBILIER / ROPERT IMMO / SQUARE HABITAT CENTRE OUEST / TURGOT IMMOBILIER Constructeurs de maisons individuelles* LES BÂTISSEURS D’ICI / COMPAGNONS DE L’HABITAT / DJA CRÉATION / JCC CONSTRUCTIONS / MAISONS BABEAU-SEGUIN / MAISONS BATIDUR IMMO + / MAISONS BEBIUM / MAISONS CHANTAL B / MAISONS EURO-FRANCE / LES MAISONS LIMOUSINES / MAISON PROVINCIALE / MAISONS J.B / MAISONS NOVEA * Agences, constructeurs et promoteurs immobiliers ayant répondu à l’enquête de l’Observatoire. Chambre de commerce et d’industrie de Limoges et de la Haute-Vienne 16 place Jourdan - BP 403 - 87011 Limoges Cedex - Tél. 05 55 45 15 15 - www.limoges.cci.fr