Les Femmes d`acier dénoncent la violence faite aux femmes au

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Les Femmes d`acier dénoncent la violence faite aux femmes au
décembre 2015
Les Femmes d’acier dénoncent la
violence faite aux femmes au Nicaragua
à la violence contre les femmes.
Réunion de femmes du Canada et de l’Amérique latine à Puerto Cabezas, Nicaragua, pour parler sur la
violence faite aux femmes.
Les
femmes au Canada et dans
toute l’Amérique latine font
face à des taux croissants de violence.
Des progrès ont été réalisés surtout
en raison du travail d’organisations
ouvrières et de femmes. Des
Canadiennes et des Québécoises
membres du Syndicat des Métallos ont
transmis leurs connaissances et fait part
de leurs expériences à ces organisations
au Nicaragua afin de les aider à faire
avancer les droits des femmes.
En juillet, 21 représentantes de
syndicats et d’organismes sans but
lucratif d’Amérique latine et du
Canada se sont réunies à Puerto
Cabezas, au Nicaragua, pour prendre
part au Séminaire sur la violence
faite aux femmes organisé par le
Fonds humanitaire des Métallos et
l’organisme non gouvernemental
canadien Horizons of Friendship.
L’Association des femmes indigènes
de l’Atlantique (AMICA) a accueilli le
séminaire. À titre d’organisation de
défense des droits des femmes dans la
Région autonome de Puerto Cabezas,
AMICA a organisé une visite à un
refuge pour les victimes de violence
sexuelle et à une communauté
indigène afin de se renseigner sur leur
travail visant à mettre fin à la violence
contre les femmes et les filles.
Dans une atmosphère amicale,
l’échange a permis à des femmes du
Canada, du Nicaragua, de Guatemala,
d’El Salvador, de la Bolivie et du
Mexique de discuter des stratégies
que leurs organisations utilisent pour
accroître la sensibilisation et mettre fin
En El Salvador, la hausse du nombre
de Maras (gangs de rue) a intensifié
la violence au pays, dont les femmes
sont le plus souvent victimes. Selon
ORMUSA, l’Organisation de femmes
salvadoriennes, la présence d’armes
au foyer contribue à amplifier de
272% le risque pour une femme
d’être assassinée. Le travail d’ORMUSA
consiste, entre autres, à accroître la
sensibilisation à la violence contre
les travailleuses et à établir des
mécanismes de sécurité avec les
autorités gouvernementales.
FEASIES, la Fédération des associations
et des syndicats indépendants d’El
Salvador, qui représente surtout
des travailleuses dans des secteurs
économiques à faible revenu, offrent
de la formation pour renforcer les
organisations, le leadership et les droits
des femmes. FEASIES tient aussi des
ateliers pour renseigner les femmes
et les hommes sur la prévention de la
violence faite aux femmes.
Au Nicaragua, FESIMINI, la Fédération
des travailleuses et travailleurs miniers
du Nicaragua, offre un programme
de formation destiné aux femmes
sur des questions liées à l’estime de
soi, comment faire face à la violence
et comment protéger les enfants
contre la violence. FESIMINI œuvre
principalement dans le secteur minier
artisanal
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Bulletin du Fonds humanitaire des Métallos • décembre 2015
endant notre séjour à Puerto
Cabezas, nous avons eu l’occasion
de visiter le village de Sisin sur la Côte
Atlantique du Nicaragua et le Refuge
pour femmes Nidia White.
Après deux heures de route, nous
nous sommes rassemblées à l’école
communautaire de Sisin où les élus du
gouvernement local ont accueilli notre
délégation et nous ont parlé de la
violence contre les femmes et les filles
dans leur région.
Nous travaillons
aussi avec l’homme
afin qu’il comprenne
que la violence
contre sa conjointe
est inadmissible; si
la situation persiste
et s’aggrave, AMICA
nous a formés pour
intervenir
Doris Borst, AMICA
Doris Borst, la représentante d’AMICA,
a fait les présentations en langue
miskito et en espagnol. Plusieurs
juges communautaires ont expliqué
comment leurs communautés faisaient
face à la violence.
Chaque année, une ou un juge miskito
est élu pour régler des problèmes
de violence contre les femmes. Les
autorités gouvernementales du
Nicaragua autorisent les juges à
appliquer la loi dans le cas d’infractions
mineures. Quand un homme est
accusé d’avoir battu sa conjointe,
les juges ordonnent des mesures
correctives. S’il ne les respecte pas, il
est emprisonné pendant un certain
nombre de jours ou de semaines.
AMICA offre du soutien et de la
formation aux dirigeantes et dirigeants
communautaires afin qu’ils acquièrent
les compétences nécessaires pour
promouvoir et défendre les droits des
femmes et prévenir la violence dans
leurs villages. «AMICA a préparé des
femmes et des hommes dans notre
communauté pour qu’ils assurent la
sécurité des femmes. Quand nous
apprenons l’existence d’un problème,
nous nous rendons au domicile de la
Visite au Refuge Nidia White pour les filles et les femmes victim
victime de violence et nous parlons
au couple. Nous travaillons aussi avec
l’homme afin qu’il comprenne que
la violence contre sa conjointe est
inadmissible; si la situation persiste et
s’aggrave, AMICA nous a formés pour
intervenir», a expliqué le directeur de
Prendre la loi entre les ma
une visite à Sisin
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diverses communautés de la région
et sensibilise davantage les autorités
communautaires aux droits des
femmes. Le défi est énorme dans cette
région où 75% de la population adulte
est sans emploi.
Dans ce contexte, les femmes sont
victimes de viol, d’inceste, de violence
familiale et de féminicide.
mes d’abus.
l’école et ancien juge communautaire.
Le soutien d’AMICA a contribué à
réduire le niveau de violence dans ces
communautés.
AMICA fournit aussi du soutien aux
victimes de violence familiale dans
Le Refuge pour
femmes Nidia White
est l’une des rares
organisations
locales à offrir
des services
juridiques,
médicaux ou
psychologiques
aux femmes
et aux enfants
victimes de
violence
physique
et sexuelle.
Une des 80
volontaires
qui nous a
accueillies a
expliqué que
la région accusait
le plus haut taux de violence familiale
et se classait deuxième pour les taux
de féminicides. Les besoins sont
énormes et les ressources financières
insuffisantes pour fournir des
traitements psychologiques à long
terme et empêcher les victimes de
retourner dans leurs milieux hostiles.
«Les organismes gouvernementaux
du Nicaragua qui défendent les
femmes sont nettement
sous-financés, a précisé
Doris Borst. Par exemple,
quand la commissaire
nicaraguayenne aux
droits des femmes
doit se rendre dans
la région, elle doit
demander à AMICA
de payer l’essence.»
Dans un pays où 48
femmes ont été
assassinées en
2014, il y a de toute
évidence encore
beaucoup à faire.■
Par Clairandrée Cauchy
ains de la communauté :
Communauté de Sisin
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suite de la page 1
où le taux de violence est plus élevé
que dans les autres secteurs en raison
de l’extrême pauvreté et de conditions
de travail extrêmement difficiles.
En Bolivie, la réalité des femmes du
secteur minier artisanal est également
très dure. «Il s’agit d’un milieu très
“macho”. Une femme ne peut entrer
dans une mine parce que les hommes
croient qu’elles portent malheur
aux mineurs. Celles qui y travaillent
sont victimes de violence verbale
et physique, et souvent de viol», a
expliqué Nely Mamani de CEPROMIN,
le Centre pour la promotion du secteur
minier. CEPROMIN fournit du soutien
aux femmes et aux organisations de
mineures afin de leur donner des
moyens d’agir et de renforcer leurs
organisations. Selon elle, la meilleure
façon pour les femmes de se défendre
consiste à connaître leurs droits et les
réseaux de soutien à leur disposition.
Les organisations qui procurent du
soutien aux femmes indigènes du
Guatemala sont confrontées aux
rôles féminins traditionnels, qui
consistent à rester à la maison pour
s’occuper des enfants et des tâches
ménagères. Dans ces communautés,
les taux de violence sont très élevés.
On estime à environ 800 celles qui
ont été assassinées l’année dernière,
fait auquel les autorités portent peu
d’attention. «La discrimination raciale
à l’égard des femmes indigènes
est courante. Les institutions
gouvernementales ne comprennent
Laura Ramirez, Fonds humanitaire des Métallos, Cheryl Buday, Syndicat des Métallos – district 3,
Clairandrée Cauchy, Syndicat des Métallos – district 5, et Patricia Rebolledo, Horizons of Friendship,
ont fait part de la délégation qui a participé dans l’échange sur la violence faite aux femmes.
La discrimination raciale à l’égard des femmes indigènes est
courante. Les institutions gouvernementales ne comprennent pas
leur langue et leur culture, et ne considèrent pas la violence dont
elles sont victimes comme une priorité.
Angelina Aspuac,
d’AFEDES, l’Association pour le développement des femmes de Sacatepequez.
pas leur langue et leur culture, et ne
considèrent pas la violence dont elles
sont victimes comme une priorité», a
indiqué Angelina Aspuac d’AFEDES,
l’Association pour le développement
des femmes de Sacatepequez.
crainte ou parce qu’elles dépendent
économiquement des hommes. Très
souvent, les autorités ne prennent pas
les plaintes au sérieux ou ne possèdent
pas les mécanismes nécessaires pour
l’éliminer.
La violence peut se manifester de
diverses façons d’une communauté
à l’autre, mais les facteurs qui
l’exacerbent, comme la pauvreté,
la culture, le crime et le manque
d’instruction, sont semblables partout.
Il arrive aussi souvent que les victimes
ne dénoncent pas la violence par
Le séminaire a clairement révélé
l’ampleur des défis, mais des progrès
ont lieu grâce à l’engagement de
syndicats et d’organisations de
femmes, au soutien d’organisations
internationales alliées et de certains
organismes gouvernementaux. ■
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Fonds humanitaire des Métallos
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Depuis 1985, le Fonds humanitaire des Métallos appuie des projets visant à promouvoir la justice sociale, les
droits des travailleuses et des travailleurs et les droits des femmes, ainsi qu’à éliminer la pauvreté. Soutenu par
les contributions que les Métallos négocient dans leurs conventions collectives, le Fonds est devenu un moyen
d’expression de solidarité internationale prépondérant et largement reconnu. Le Fonds a été en mesure de
fournir des secours d’urgence lors de désastres naturels et d’aider des syndicats et des groupes communautaires
progressistes à promouvoir les droits et à instaurer des programmes d’éducation et de développement au
Canada et à l’étranger. Le Fonds appuie des banques alimentaires au pays et offre un programme d’éducation
aux Métallos.
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