DEVOIR TYPE EPREUVE LONGUE DU BAC Traitez un

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DEVOIR TYPE EPREUVE LONGUE DU BAC
Traitez un des trois sujets proposés. Pensez à indiquer clairement en début de copie le sujet choisi.
Sujet n°1 (composition) : Le Tiers-monde : des décolonisations à l’échec
Sujet n°2 (composition) : Le désordre mondial (1989-2010)
Sujet n°3 (étude d’un dossier documentaire) : Quel rôle pour les Etats-Unis dans le monde d’après guerre
froide ?
DOSSIER DOCUMENTAIRE
Document n°1 : Discours du président George W. Bush (2002)
« Notre second objectif consiste à empêcher les gouvernements qui parrainent le terrorisme de
menacer les Etats-Unis et leurs amis au moyen d’armes de destruction massive.
Certains de ces gouvernements se tiennent tranquilles depuis le 11 septembre. Mais nous connaissons leur
véritable caractère. La Corée du Nord a un gouvernement qui s’équipe de missiles et d’armes de destruction
massive tout en affamant sa population.
L’Iran s’emploie activement à fabriquer de telles armes et exporte le terrorisme tandis qu’une minorité non
élue étouffe l’espoir de la liberté du peuple iranien.
L’Irak continue à afficher son hostilité envers les Etats-Unis et à soutenir le terrorisme. Le gouvernement
irakien complote depuis plus de dix ans pour mettre au point le bacille du charbon, des gaz neurotoxiques et
des armes nucléaires (…). C’est un gouvernement qui a des choses à cacher au monde civilisé.
De tels Etats constituent, avec leurs alliés terroristes, un axe du Mal et s’arment pour menacer la paix
mondiale. En cherchant à acquérir des armes de destruction massive, ils posent un danger dont la gravité ne
fait que croître. Ils pourraient fournir ces armes aux terroristes, leur donner ainsi des moyens à la hauteur de
leur haine. Ils pourraient attaquer nos alliés ou tenter de faire du chantage auprès des Etats-Unis. Dans un
quelconque de ces cas, le coût de l’indifférence serait catastrophique. »
George W. Bush, discours sur l’Etat de l’Union, 29 janvier 2002
Document n°2 : Le prix Nobel de la paix pour Barack Obama (2009)
Le président américain a reçu hier un prix Nobel de la paix controversé pour un chef dont l’Etat est en
guerre. Mais selon les analystes, il a réussi à se conformer aux attentes des hôtes européens tout en
défendant sa politique étrangère, sans froisser une opinion américaine sceptique sur l’Afghanistan. Barack
Obama a rappelé que le recours à la force a notamment fait barrage au nazisme.
“Je n’apporte aujourd’hui avec moi aucune solution quant au problème de la guerre. Ce que je sais,
c’est que faire face à ces défis requiert autant de dur labeur et de persistance que l’ont fait les hommes et les
femmes qui ont si mal agi il y plusieurs décennies. Il nous faudra penser de manière différente aux notions de
guerres justifiées et d’impératifs de paix. Nous devons commencer par admettre une dure réalité : nous
n‘éradiquerons pas les conflits violents de notre vivant. Il y aura des moments où les Nations agiront,
individuellement ou de concert, et penserons que l’usage de la force n’est pas seulement nécessaire mais
aussi moralement justifiée.”
Malgré les applaudissements, certains soulignent le paradoxe de ce président qui reçoit le Nobel de la
paix 10 jours après avoir annoncé l’envoi de renforts en Afghanistan. Obama a lui même reconnu qu’il avait
reçu cette distinction avant même d’avoir accompli de réelles avancées.
Site Euronews
Document n°3 : Les bases militaires américaines hors du territoire des Etats-Unis
Document n°4 : L’avenir de l’OTAN
Privée d’ennemi à l’Est par l’effondrement du bloc communiste, l’Alliance atlantique et son
organisation militaire sont depuis cinq ans à la recherche d’une nouvelle raison d’être. Seule coalition à avoir
survécu à la guerre froide, elle nourrit l’ambition de jouer un rôle central dans la sécurité de l’Europe. Celle-ci
est moins menacée désormais par une attaque massive de blindés dans les plaines centrales que par la
multiplication de conflits régionaux et l’apparition à sa périphérie de régimes se réclamant du
fondamentalisme islamique. Ces deux raisons, élargissement de sa vocation et déplacement des risques,
expliquent que l’OTAN regarde depuis quelques mois vers le Sud.
Il serait tout à fait contraire aux objectifs poursuivis que cet intérêt de l’OTAN pour le Sud soit le
prétexte à une croisade contre l’islam, vite confondu avec l’islamisme, selon les théories du choc des
civilisations soutenues par Samuel Huntington.
Questionnaire
1° Sur quel point, base de l’action des Etats-Unis, George W Bush et Barack Obama se rejoignent-ils ?
(documents 1 et 2)
2° Montrez que les Etats-Unis se posent depuis la seconde guerre mondiale en leader du monde libre
(documents 1, 2 et 4)
3° Que montre le document n°3 sur le déploiement des forces américaines dans le monde ? Ce document
vous paraît-il totalement fiable ?
4° Quelles nouvelles orientations ont été données à l’action américaine après la fin de la guerre froide ?
(documents 1, 3 et 4)
Réponse organisée
A l’aide de l’analyse des documents et de vos connaissances, répondez à la question suivante : Quel
rôle pour les Etats-Unis dans le monde d’après guerre froide ?
CORRECTION ETUDE DE DOSSIER DOCUMENTAIRE
QUESTIONS
1° Barack Obama, tout comme son prédécesseur George W. Bush, base l’action des Etats-Unis sur la
recherche de la paix dans le monde. Dans son discours de 2002, George Bush dresse une liste des Etats qui
mettent cette paix en danger et auxquels il entend dès lors s’opposer (« nous connaissons leur véritable
caractère » ; « De tels Etats s’arment… pour menacer la paix mondiale »). Barack Obama, pour sa part, parle
« d’impératifs de paix » (document n°2). Cette recherche de la paix, but des Etats-Unis, se traduit cependant
par le même type d’action, une action militaire qui est justifiée par les actes des « gouvernements qui
parrainent le terrorisme » (document n°1)
2° Dans son discours prononcé à Stockholm en 2009, Barack Obama fait référence à la lutte menée par les
Etats-Unis contre l’Allemagne d’Hitler pendant la seconde guerre mondiale (« Barack Obama a rappelé que le
recours à la force a notamment fait barrage au nazisme »). C’est pour lui le moyen de fonder son action
présente sur le moment qui a vu les Etats-Unis prendre la tête du monde libre en devenant l’arsenal des
démocraties selon les mots de son prédécesseur Franklin Roosevelt. Le fait que le prix Nobel soit attribué à
Barack Obama, alors qu’il est le premier à reconnaître qu’il a « reçu cette distinction avant même d’avoir
accompli de réelles avancées », et pas à un autre chef d’Etat souligne bien que les Etats-Unis occupent la
première place parmi les nations « civilisées » (selon George W. Bush) dans la lutte pour la liberté. Quand
George Bush évoque « les Etats-Unis et leurs amis » avant d’évoquer la fermeté qui sera celle des Etats-Unis, il
apparaît clairement que les Etats-Unis sont dans une position supérieure en puissance à « leurs amis » et que
ceux-ci sont sensés les suivre. C’est bien ce que montre le document n°4 qui évoque l’OTAN, organisation
militaire e diplomatique créée pendant la guerre froide autour des Etats-Unis ; le fait de regarder « vers le
Sud » correspond en effet à la volonté des Etats-Unis comme on le verra avec la répugnance de nombreux
Etats européens à intervenir en Irak.
3° La carte de la répartition des bases militaires américaines (document n°3) montre d’abord que la présence
militaire américaine est réelle partout dans le monde. Sur mer, une flotte américaine patrouille sur les grands
océans et même en Méditerranée ce qui permet une intervention rapide sur tous les théâtres d’opération
possibles. Les bases terrestres sont aussi présentes sur tous les continents ce qui permet là aussi de quadriller
l’espace mondial. Toutefois, il apparaît que la plus forte concentration de bases américaines se situe au
Proche-Orient et au Moyen-Orient de part et d’autres de la péninsule arabique. Cette zone correspond tout à
la fois au cœur de l’arc des crises et à la première zone de production pétrolière de la planète ce qui en fait
donc un espace d’une haute valeur stratégique.
La carte soulève cependant un certain nombre d’interrogations quant à sa fiabilité. Elle n’est pas datée mais
on peut estimer qu’elle est bien postérieure à la fin de la guerre froide du fait du faible nombre de bases
américaines en Europe occidentale… mais, d’un autre côté, on n’y trouve pas trace des bases installées à l’est
de l’Europe dans d’anciens pays communistes. Il est d’autre part assez étonnant de ne trouver qu’une seule
base en Allemagne ou au Royaume-Uni dans lesquels la présence américaine est restée importante ; de
même, l’importante base de Diego Garcia dans l’océan Indien est absente. On peut donc penser que cette
carte est une carte simplifiée.
4° Le document n°4 rappelle, à travers l’exemple de l’OTAN, que pendant la guerre froide l’action américaine
visait surtout à empêcher toute agression soviétique (« attaque massive de blindés dans les plaines
centrales »). La fin de la guerre froide amène donc à rechercher « une nouvelle raison d’être » aux forces
militaires des Etats-Unis. « L’élargissement de la vocation de l’OTAN » qui « regarde depuis quelques mois
vers le Sud » dit bien que pour les Etats-Unis les théâtres d’action sont désormais différents. Dans son
discours de 2002, George W. Bush cite ainsi les adversaires qui sont à surveiller car ils ont « quelque chose à
cacher au monde civilisé ». La première nouvelle orientation est donc la surveillance de ces Etats qualifiés de
« voyous » par le président américain (ce que semble montrer le redéploiement des forces américaines sur le
document n°3). Cependant, l’action américaine se porte aussi vers la lutte contre le « terrorisme » ce qui est
quelque chose de différent car il ne s’agit plus d’affronter des Etats mais des groupes menant des actions
clandestines et plus difficilement repérables.
REPONSE ORGANISEE
La disparition de l’URSS a pu laisser penser à la fin de l’Histoire (F. Fukuyama) mais dans ce monde
d’après la chute du communisme, d’autres problèmes ont surgi. Quel rôle les Etats-Unis ont-ils dès lors adopté
dans ce monde nouveau ?
Le rôle des Etats-Unis est dicté à la fois par le regard qu’ils portent sur le monde et sur leur situation
propre à la fin de la guerre froide. Pendant la guerre froide, les Etats-Unis se sont présentés comme les
leaders du monde libre, un monde défendant des idées libérales et un système économique, le capitalisme,
qui sont à la base du modèle américain. Ce sont ces idées qui semblent avoir triomphé avec l’effondrement de
l’URSS qui proposait un modèle opposé et c’est donc le modèle américain (mais avec lui ses valeurs et sa
culture) qui semble devoir s’imposer dans le monde d’après la guerre froide. C’est ce que Francis Fukuyama a
appelé la « fin de l’Histoire ».
Cette certitude de détenir une forme de vérité (George W. Bush ne fait-il pas dans le document n°1 des
Etats-Unis et de leurs amis les seuls pays « civilisés » ?) légitimée par la fin de l’URSS se trouve combinée avec
la situation propre des Etats-Unis. Ils sont la seule superpuissance mondiale (certains parlent même
d’hyperpuissance), dominent aussi bien l’économie mondiale que la diplomatie, disposent d’une force
militaire considérable (ils ont par exemple 12 porte-avions quand aucun autre pays n’en a plus d’un) appuyée
sur une puissance nucléaire sans équivalent. Forts de leur supériorité et de leur certitude d’être les
défenseurs du Bien dans une vision très manichéenne, les Etats-Unis ne peuvent donc imaginer de ne jouer
aucun rôle majeur dans le monde de l’après-guerre froide.
Dans les années qui suivent la fin de la guerre froide, les Etats-Unis se donnent pour rôle d’établir la
paix dans le monde. Président lors de la disparition de l’URSS en 1991, George Herbert Bush affirme que les
Etats-Unis doivent être les « gendarmes du monde ». Ils apparaissent un peu ainsi comme le bras armé de
l’Organisation des Nations Unies. C’est ainsi que, dès 1990, les Etats-Unis avaient pris la tête de la coalition
destinée à délivrer le Koweït. C’est dans la même logique que sous les deux mandats de Bill Clinton les forces
américaines intervinrent dans l’ex-Yougoslavie conduisant la Serbie à signer les accords de Dayton pour
pacifier la région ou en Somalie. Le plus haut fait d’armes du président démocrate devait être cependant de
parvenir à rapprocher Israël et les Palestiniens à travers les accords de Washington (1993). Appuyés sur l’ONU
ou agissant par eux-mêmes, les Etats-Unis paraissent donc parfaitement tenir ce rôle de « gendarmes du
monde » défini au début des années 90.
Cependant, les Etats-Unis doivent faire face à des contestations dans le monde. Un fort courant
d’antiaméricanisme se développe en particulier dans les pays islamiques où on reproche globalement aux
Etats-Unis d’être le principal soutien de l’Etat d’Israël et une forme d’impérialisme culturel qui s’opposerait à
la foi musulmane. Derrière cet antiaméricanisme, il faut voir la marque de l’idéologie islamiste qui s’est
développée principalement en faisant des Etats-Unis le « Grand Satan ». Pour ceux pour qui la foi en Allah est
supérieure à tout – et notamment l’Iran où est intervenue la révolution islamiste en 1979 – les Etats-Unis
constituent l’ennemi à abattre. La fin des années 1990 va donc se révéler comme une période de montée de
l’antiaméricanisme.
Les attentats de Washington et New York le 11 septembre 2001 révèlent à l’opinion internationale la
réalité d’un nouvel ordre mondial qui s’apparente plus au désordre et dans lequel une organisation terroriste
(Al Qaïda) peut faire vaciller le plus puissant Etat au monde. Le rôle des Etats-Unis, s’il ne change pas dans le
fond (assurer la paix dans le monde) va considérablement évoluer dans la forme avec les deux mandats de
George W. Bush à la Maison Blanche. Celui-ci choisit, au nom de la défense des Etats-Unis, de lancer son pays
dans une véritable « croisade » (mot malheureux car porteur d’un sens éminemment négatif dans le monde
musulman) contre les Etats voyous (« rogue states »). Ce faisant, il rompt avec le multilatéralisme et impose
un unilatéralisme qui marginalise l’action des Nations Unies (organisation pourtant fondée sur les idées du
président américain Roosevelt en 1945). C’est ainsi que les Etats-Unis renforcent leur présence militaire dans
le Golfe persique, obtiennent la création de bases dans les anciens pays communistes d’Europe de l’Est plus
proches du Moyen-Orient, relancent un projet comme l’Initiative de Défense Stratégique afin de prémunir le
territoire américain d’une attaque par des missiles nucléaires terroristes. Deux interventions militaires vont
symboliser cette nouvelle donne. A l’automne 2001, les forces de l’OTAN (pourtant normalement limitées à
une action sur le théâtre européen) interviennent en Afghanistan et chassent les talibans, étudiants
islamistes, du pouvoir à Kaboul. Dans la foulée, l’administration Bush commence à accuser l’Irak de préparer
des armes de destruction massive (document n°1) et, utilisant des preuves peu convaincantes, lance
unilatéralement une intervention qui abat le régime de Saddam Hussein (2003).
La politique de George W. Bush se révèle très maladroite. Elle divise les alliés des Etats-Unis dont
certains interviennent en Irak (Royaume-Uni, Pologne) quand d’autres (France, Allemagne…) critiquent cette
intervention et refusent d’y prendre part. La presse ne tarde pas à montrer qu’il peut exister des intérêts
autres que sécuritaires dans une région riche en pétrole (or, le président et le vice-président américains ont
des intérêts dans des compagnies pétrolières…). L’intervention en Irak contribue également à radicaliser les
positions antiaméricaines dans une grande partie du monde musulman. Les actions terroristes se multiplient
dans le monde contre les Etats-Unis ou leurs alliés, l’Iran cherche à mettre en œuvre un programme
nucléaire… et, en Irak comme en Afghanistan, l’armée américaine s’embourbe ce qui réveille les douloureux
souvenirs de la guerre du Vietnam. Réélu en 2004 par une opinion américaine toujours effrayée par les
menaces venant des Etats voyous, George Bush laisse un bilan difficile à son successeur, Barack Obama élu sur
un programme qui prévoit notamment le désengagement américain d’Irak. C’est cette perspective qu’est
venue saluer le prix Nobel de la paix en 2009. Toutefois, si l’attitude du nouveau président américain à l’égard
du monde musulman est toute autre (discours du Caire) et ne stigmatise pas toute une civilisation, les EtatsUnis craignent en abandonnant rapidement l’Irak et l’Afghanistan d’en laisser à court terme le contrôle aux
islamistes.
La fin de la guerre froide a pu laisser penser que les Etats-Unis allaient devenir les « gendarmes du
monde ». Ce rôle apparaît cependant difficile à assumer même pour la plus grande puissance du monde qui,
parce que son discours ou ses actions heurtent beaucoup de personnes, ne semble pas capable de l’assumer
vraiment.
CORRECTION COMPOSITIONS
Le Tiers monde : des décolonisations à l’échec
Analyse du sujet : Le mot Tiers monde a à la fois un sens politique (un regroupement de pays proches par leur
situation) et économique (des pays en situation de sous-développement). Ce sont donc ces deux aspects qu’il
faut avoir en tête pour aborder le sujet qui est donc une sorte d’histoire de l’idée de Tiers monde de son
origine (elle nait avec le phénomène de décolonisation) à sa fin (un échec symbolisé par un « éclatement » du
Tiers monde incapable de parler d’une seule voix). Le plan ne peut donc ici qu’être chronologique mais on
peut l’imaginer en deux ou trois parties selon que la question des décolonisations est rattachée ou pas à la
naissance du Tiers monde en tant que force politique. De manière étonnante certains ont transformé le sujet
en réfléchissant sur l’échec des décolonisations : si les décolonisations avaient échoué, les colonies seraient
restées des colonies !
Introduction
En 1955, à Bandoeng en Indonésie, plusieurs pays, pour beaucoup indépendants depuis peu, mettent
en avant leur situation commune pour se revendiquer comme un troisième monde aspirant à parler d’égal à
égal avec les deux blocs qui s’affrontent alors dans la guerre froide. Au début du XXIème siècle, cette idée de
Tiers monde a disparu, le mot n’étant encore employé par certains que comme synonyme de pays du Sud. Il
est intéressant d’étudier l’évolution de ce Tiers monde qui, parti avec l’idée de redistribuer les cartes dans le
monde, s’est divisé au point de ne plus rien représenter aujourd’hui. Comment est né ce Tiers monde ?
Pourquoi a-t-il échoué ?
Plan
I – Le Tiers monde nait du phénomène de décolonisation
A) Les décolonisations transforment la carte politique du monde
1) les origines du processus de décolonisation
2) les étapes de la décolonisation
3) les conséquences immédiates de l’accession à l’indépendance
B) Les pays pauvres comptent sur leur rapprochement pour modifier l’ordre mondial
1) le moment fondateur : Bandoeng (1955)
2) l’attente d’un peu plus de justice économique dans le monde
3) le refus de la logique bipolaire de la guerre froide
II – Le Tiers monde : chronique d’un échec prévisible
A) Les faiblesses structurelles du Tiers monde
1) les héritages du passé colonial (pauvreté, faiblesse économique, frontières) provoquent…
2) … d’incessantes luttes internes qui conduisent à…
3) l’impossibilité de se tenir hors de la guerre froide
B) La diversité des situations empêche le maintien de l’unité
1) la diversité des stratégies de développement
2) un bilan très contrasté
Conclusion
Le Tiers monde n’aura été qu’un météore dans l’histoire du monde. Apparu en 1955 avec un projet
visant à rééquilibrer la donne mondiale, le Tiers monde s’est heurté à une somme de contraintes lourdes qui
ont fragmenté l’unité de façade initiale. La notion de Tiers monde, le mot même, ont fini par s’effacer derrière
celle de Sud qui ne garde plus que la composante économique. Si le Tiers monde a échoué dans son projet, on
est en droit de se demander si cet échec n’est pas en partie responsable de l’instabilité du monde
contemporain.
Le désordre mondial (1989-2010)
Analyse du sujet : Le sujet prend des libertés avec le titre du chapitre du programme (« le nouvel ordre
mondial ») ce qui prouve qu’il y a une orientation dans la question, montrer qu’à partir de 1989 et la fin de la
guerre froide il n’y a plus d’ordre dans la vie du monde (ni ancien, ni nouveau), qu’il manque une organisation
dans les relations internationales que ni les Etats-Unis, ni l’ONU ne parviennent à incarner. Le sujet est très
contemporain (« histoire immédiate ») puisque se poursuivant jusqu’à nos jours ce qui autorise d’y intégrer
des éléments de l’actualité la plus récente. La date initiale en donne le sens : 1989 marque la chute du mur de
Berlin et annonce donc la fin de la guerre froide.
Introduction
Le 9 novembre 1989, l’ouverture du mur de Berlin est le moment symbole de la fin de la guerre froide.
La division du monde en deux blocs, qui existait globalement depuis les lendemains de la seconde guerre
mondiale, cesse d’être l’élément essentiel dans l’organisation de la situation politique de la planète.
L’historien américain Francis Fukuyama parle même d’une « fin de l’Histoire ». On pense alors que le monde
va être débarrassé des conflits, des oppositions entre grands courant de pensée antagonistes, la démocratie
libérale et le capitalisme devant s’imposer partout. Or, ces prévisions n’ont pas été suivies d’effets et le
monde de 2010 apparaît déboussolé, instable, générateur de conflits de types nouveaux et de haines
inextinguibles. Il est intéressant de se demander en quoi le monde du début du XXIème est un monde sans
ordre et sans logique. Quels éléments témoignent en faveur de l’idée de ce désordre mondial ? Quels en sont
les origines ?
Plan
I – L’état de désordre dans le monde au tournant du siècle
A) Poursuite et aggravation des conflits traditionnels
1) les conflits liés aux problèmes ethniques ou frontaliers se poursuivent ou renaissent
2) la formation d’un arc des crises
B) De nouvelles formes de menace ou de conflits
1) l’émergence d’Etats ou de groupes pratiquant le terrorisme à grande échelle
2) des guerres au nom de la défense de la paix (Afghanistan, Irak…)
II – Les origines du désordre mondial
A) L’échec du multilatéralisme onusien
1) l’ONU semblait pouvoir reprendre la main…
2) … mais elle n’a pas les moyens de répondre aux besoins de sécurité mondiale
B) La contestation virulente du rôle de « gendarmes du monde » des Etats-Unis
1) une hyperpuissance pouvant imposer la paix dans le monde…
2) … mais dont l’attitude renforce l’antiaméricanisme d’une partie de la population mondiale
Conclusion
La fin de la guerre froide a profondément changé les données géopolitiques du monde. La contestation
de la puissance américaine, et du modèle de civilisation qu’elle véhicule, s’accompagne de l’émergence et d
renforcement de fondamentalismes, notamment musulmans, qui ont pu faire penser à une situation de
« choc des civilisations » inéluctable. L’instabilité du monde actuel provient de l’impossibilité d’avoir des
autorités suffisamment fortes et écoutées pour empêcher que la violence l’emporte systématiquement sur le
dialogue.