INTRODUCTION ...........................................................

Transcription

INTRODUCTION ...........................................................
INTRODUCTION ............................................................................................................. 2
1.1 POURQUOI S’INTÉRESSER À LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?.......................... 3
1.1.1
Un défi des années 2000..................................................................................................... 3
1.2 UNE SOURCE DE GAINS FINANCIERS APPRÉCIABLES ............................................ 4
1.3 DES MODES D’OPÉRATION ET D’ORGANISATION RENOUVELÉS............................ 5
1.4 LES PRINCIPAUX ENJEUX............................................................................................ 6
1.5 LES PRATIQUES DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE : QUELLES SONT-ELLES ? .... 9
1.6 LA DÉFINITION DE LA « MAINTENANCE » INDUSTRIELLE......................................... 9
1.7 LES DIFFÉRENTES FORMES DE MAINTENANCE ..................................................... 11
1.8 LES CINQ NIVEAUX DE MAINTENANCE..................................................................... 15
1.9 VOTRE FONCTION MAINTENANCE :COMMENT LA DÉFINIR ET L’ORGANISER ? . 17
1.10 LA NOUVELLE DÉMARCHE « MAINTENANCE » : À QUOI RESSEMBLE-T-ELLE ?18
1.10.1 LES MÉTHODES DE MAINTENANCE DITES AMÉLIORATIVES...................................... 18
1.11 L’INTRODUCTION DE LA MÉTHODE JAPONAISE « TPM » ....................................... 19
1.12 LA DÉFINITION D’UN PROJET BASÉ SUR LES NOUVELLES PRATIQUES DE
MAINTENANCE INDUSTRIELLE.......................................................................................... 21
1.12.1 ÉLABORATION DE PROJETS LIÉS AUX NOUVELLES PRATIQUES DE MAINTENANCE
INDUSTRIELLE ............................................................................................................................. 21
1.13 LES COMPOSANTES D’UN PROJET DE MAINTENANCE RENOUVELÉE ................. 21
1.14 L’INFORMATIQUE, UN OUTIL ESSENTIEL À LA MAINTENANCE D’AVANT-GARDE 23
1.15 OÙ EN EST VOTRE ENTREPRISE EN MATIÈRE DE MAINTENANCE ? .................... 24
1.15.1 PREMIÈRE ÉTAPE: FAIRE SON AUTODIAGNOSTIC ...................................................... 24
1.15.2 DEUXIÈME ÉTAPE: ÉVALUER SES PROPRES BESOINS EN MAINTENANCE ............. 24
1.15.3 TROISIÈME ÉTAPE: RÉUSSIR SON PROJET D’UNE « MAINTENANCE »
RENOUVELÉE .............................................................................................................................. 24
CONCLUSION............................................................................................................... 26
L’IMPACT DES NORMES SUR LA FONCTION MAINTENANCE................................ 27
ANNEXE 1 ..................................................................................................................... 28
ANNEXE 2 ..................................................................................................................... 30
ANNEXE 3 ..................................................................................................................... 32
QUESTIONS À RÉPONDRE SUR LE TEXTE DU CHAPITRE 1 .................................. 34
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.1
Ce document était publié par:
La Direction des communications
Dépot légal - 4e trimestre 1991
Bibliothèque nationale du Québec
ISBN : 2-550-22453-1
? Gouvernement du Québec, 1991
INTRODUCTION
Pour de nombreuses industries, dans les pays industrialisés les plus avancés, le mot
« maintenance » évoque de plus en plus des activités modernes et porteuses de
progrès dans la mouvance des impératifs de la qualité totale, de la productique et
du juste-à-temps (JAT). Ces activités sont tournées vers l’optimisation de la
disponibilité des moyens de production et, de ce fait, concourent à la productivité
et à la compétitivité des entreprises manufacturières. Les nouvelles pratiques de
maintenance industrielle débouchent alors sur:
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des stratégies et politiques de maintenance;
des métiers nouveaux créateurs d’emplois;
le développement des activités de service aux industries (la sous-traitance par
exemple);
l’informatique de gestion;
l’introduction de systèmes-experts d’aide au diagnostic de pannes de machine;
des techniques de maintenance conditionnelle ou prédictive (analyse des
huiles, des vibrations, thermographie, etc.).
Ainsi, le responsable d’une démarche de « maintenance » renouvelée doit à la fois
conjuguer une approche technique, voire technologique, par ses machines et de
plus en plus, aussi, une approche de gestionnaire à de multiples égards:
organisation, prévention, gestion des coûts, formation, animation du personnel,
gestion de services sous-traités, etc..
Ces ajustements à caractère dynamique des activités de la maintenance qui
s’appliquent surtout pour l’instant à la grande entreprise, permettent de remédier à
de nombreuses maladies de l’entreprise reliées aux rebuts dans les usines, aux
délais non respectés, aux pannes de toute nature. En bref, à tous ses
dysfonctionnements des machines qui entravent la performance de l’équipement
de fabrication.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.2
1.1 POURQUOI S’INTÉRESSER À LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
1.1.1 Un défi des années 2000
L’intégration progressive des nouvelles technologies est devenue une donnée
inéluctable pour les entreprises manufacturières du Québec: c’est ce que l’on a
convenu d’appeler le défi technologique.
La mondialisation des marchés (c.-à-d. les marchés sans frontières) créee de
nouvelles exigences de production dont une des conditions majeures repose sur la
maîtrise de la qualité de réalisation (de fabrication).
La sûreté de fonctionnement de l’appareil de production (absence de
dysfonctionnement: le « zéro-panne », le « zéro-défaillance ») devient alors une
source importante de gains de productivité lorsque l’on tient compte de facteurs,
tels que: la fiabilité, la maintenabilité, la disponibilité, la durabilité, la sécurité et
la rentabilité des opérations.
Pour donner à la fabrication l’assurance d’une performance qualité-coût de haut
niveau, il faut disposer de moyens parfaitement adaptés et en parfaite condition de
fonctionnement. Cette interdépendance fabrication-maintenance s’est surtout
accentuée avec l’implantation de l’automatisation et de l’informatisation dans
l’industrie.
Les nouvelles pratiques de maintenance industrielle sont au coeur d’une politique
de transfert de technologie avancée. C’est un facteur clé de la mise en place et de
la diffusion du savoir-faire technologique et d’une flexibilité accrue de la maind’oeuvre.
Enfin, pour toute industrie que se veut compétitive et efficace, c’est une façon de
rentabiliser ses opérations de fabrication au moment d’arrêts momentanés, de
pannes de diverses natures ou encore de diminutions de capacité réelle de
production.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.3
1.2 UNE SOURCE DE GAINS FINANCIERS APPRÉCIABLES
La maintenance industrielle est avant out un outil de développement et
d’adaptation technologique. L’investissement dans la fiabilité, la maintenabilité et
la disponibilité de l’équipement moderne de production augmente de façon notable
leur durabilité et leur rentabilité. Concrètement, les gains anticipés de
l’implantation d’un système simple de gestion en maintenance préventive peuvent
représenter1:
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??
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une augmentation de 15 à 20 % de la productivité de la main-d’oeuvre de
maintenance;
une réduction de 25 à 50 % en termes de temps d’arrêt imprévus;
une réduction de 10 % sur les coûts des pièces de rechange;
une diminution des appels de service de l’ordre de 40 à 50 %; et
une diminution des heures supplémentaires d’environ 20 à 40 % après
installation d’un tel système.
Le nouveau défi consiste donc dans cet environnement à bâtir une fonction
« maintenance industrielle » d’avant-garde. Une production continue, sans bris ou
défaillance devient un impératif pour soutenir aujourd’hui des nivaux de
productivité élevés et assurer la compétitivité des produits manufacturés sur les
marchés internationaux.
Finalement, investir dans la maintenance industrielle comporte une foule
d’avantages pratiques, notamment:
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??
??
??
1
une élimination des pannes inattendues;
une prolongation de la vie du matériel;
une réduction du gaspillage des pièces de rechange;
une diminution des arrêts de production;
une durée de réparation réduite; et
une baisse des pertes de production.
Selon les experts de la firme montréalaise de consultants Walsh Automation inc.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.4
1.3 DES MODES D’OPÉRATION ET D’ORGANISATION RENOUVELÉS
Depuis l’an 2000, beaucoup de facteurs placent les nouvelles pratiques de
maintenance sur le devant de la scène. Mentionnons tout d’abord la complexité
croissante des équipements de production et les dangers de leur utilisation (Bhopal
et Tchernobyl en sont des exemples frappants). Les transferts technologiques et la
difficulté de leur implantation dans les secteurs manufacturiers de pointe en
montrent une autre facette.
Ce sont les grandes entreprises qui actuellement investissent le plus dans ce
domaine d’activité en pleine évolution. Les PME technologiques, elles aussi,
s’engagent de plus en plus dans cette voie de l’avenir.
Dans le monde industriel, six grandes tendances s’affirment, en ce qui concerne la
maintenance: ainsi,
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de plus en plus, les deux piliers de toute exploitation industrielle, la production
et la maintenance, sont intimement liés sur le plan organisationnel;
la maintenance devient une fonction qui non seulement permet une meilleure
disponibilité de l’équipement, mais assure aussi un meilleur maintien de la
valeur de l’équipement de fabrication. Une installation, par exemple, dont on
double la durée de vie par une bonne maintenance représente un gain plus que
substantiel sur le plan du rendement de l’investissement;
on observe l’intervention commune des ingénieurs et du personnel de
maintenance dans la conception et la définition de projets d’installations
nouvelles;
la polyvalence (« Multi-Skilling ») du personnel de production-maintenance
qui est formé de gens capables à la fois de faire fonctionner un système de
production et d’être responsables de sa remise en état se manifeste de plus en
plus;
on assiste à la redécouverte du rôle fondamental des humbles rouages de la
maintenance, des inspections de routine, de la lubrification, etc., et, en
particulier, du rôle essentiel de l’ordre et de la propreté à la japonaise;
la sixième tendance enfin, la moins connue, consiste à voir dans la
maintenance un champ privilégié pour la mise en valeur des nouvelles
technologies de l’information.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.5
1.4 LES PRINCIPAUX ENJEUX
Dans le cadre d’une maintenance renouvelée, plusieurs enjeux importants
sont en cause:
Pour le gestionnaire de l’entreprise, ces enjeux consistent surtout à
dimensionner la maintenance en fonction de la production à assurer, c’est-à-dire
maintenir un outil industriel qui subit à la fois les contraintes d’une concurrence
accrue et l’obsolescence inhérente au vieillissement et au remplacement par de
l’équipement moderne. En définitive, dans la mesure où la qualité du produit final
dépend du processus de fabrication, elle devient aussi redevable en grande partie à
la machinerie de fabrication utilisée et à son état de fonctionnement.
Pour le personnel de l’usine, la nature des tâches reliées à la production va
changer dans l’usine de demain; on ne verra pratiquement plus que du personnel
de maintenance et, inévitablement, cela se traduira à la fois par une augmentation
du niveau de qualification et de revalorisation de ses tâches.
En somme, l’importance de la maintenance s’accroît à cause d’une foule de
facteurs, notamment, ceux reliés à la « mécanisation du travail, à l’automation et à
la modernisation en général, aux impératifs de cadences et de disponibilité et à la
nécessité de fabriquer des produits ayant une qualité élevée et constante2 ».
2
Association française de normalisation (AFNOR), Comment réussir votre maintenance, p.48.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.6
FIGURE 1
LA PLACE DE LA SÛRETÉ DE FONCTIONNEMENT DANS LA QUALITÉ
Source: Patrick Lyonnet, « La sûreté de fonctionnement (SDF), vecteur important de la
qualité »,
Revue Achats et Entretien, n°401, novembre 1987, p. 49.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.7
FIGURE 2
LA DISPONIBILITÉ DU MATÉRIEL SELON LES POINTS DE VUE
DU CONSTRUCTEUR ET DE L’UTILISATEUR
Source: Association française de normalisation (AFNOR), Comment réussir votre
maintenance,
Paris, 1986, p. 24.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.8
1.5 LES PRATIQUES DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE : QUELLES SONTELLES ?
Méconnue, sous-estimée voire méprisée, jugée trop coûteuse..., la maintenance
prend une importance croissante et se révélera dans les années qui viennent une
des fonctions clés de l’entreprise.
1.6 LA DÉFINITION DE LA « MAINTENANCE » INDUSTRIELLE
L’évolution de la maintenance se manifeste dans le passage du concept d’entretien
à celui de la maintenance. Ce changement d’appellation reflète en fait une lente et
longue évolution.
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Dans un premier temps, l’entretien consistait à prendre soin des différents
types de matériel - entretien d’exploitation, comprenant le nettoyage, la
lubrification, le graissage -, à attendre la panne pour réparer et changer les
pièces - entretien curatif -, à rechercher certains aménagements - entretien
d’amélioration (...).
??
Dans un deuxième temps, est venu s’ajouter un entretien préventif de type
systématique visant à éviter la panne par des contrôles et des changements de
pièces à intervalles réguliers.
??
Enfin, las de procéder à des changements systématiques de pièces encore en
bon état et de devoir périodiquement arrêter la production pour ces
interventions, les responsables de ce qui est en train de devenir la maintenance
s’orientent désormais vers une maintenance conditionnelle, c’est-à-dire
subordonnée à l’apparition d’indicateurs de l’opportunité d’une intervention de
maintenance préventive.
Le slogan: « Entretenir c’est subir, la maintenance c’est maîtriser » résume bien
le changement d’attitude3.
En France, ce passage a été officialisé dès 1981 par l’émission de la norme NFX60-010 définissant dorénavant la maintenance comme étant « l’ensemble des
actions permettant de maintenir ou de rétablir un bien dans un état spécifié ou en
mesure d’assurer un service déterminé4 ».
3
4
Association française de normalisation (AFNOR), Comment réussir votre maintenance, p. 21.
Ibid.,p. 14 et 15.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.9
Dans la définition générale de la maintenance, ce qu’il faut retenir avant tout, c’est
la notion d’état spécifié qui caractérise un matériel; en fait, plusieurs types d’états
ou de performances sont à comparer, par exemple:
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??
??
l’état initial: d’où l’importance de la connaissance des conditions de mise en
service et de réception;
l’état spécifié ou le service déterminé par l’utilisateur;
l’état déclenchant la mise au rebut.
Des actions de maintenance doivent, de toute évidence, être mises en place tout au
long de la durée de vie d’un matériel (équipement). Certaines de ces actions se
situent dès la conception du matériel. D’autres sont des actions de surveillance et
de suivi 5 ou encore diverses opérations préventives ou correctives 6.
Une bonne maintenance consiste donc à conserver le potentiel d’un matériel pour
assurer la continuité et la qualité de la production. Ainsi, sur le plan technique, la
maintenance amène un suivi des dégradations du matériel et une remise en état
avec un contrôle des performances. Par ailleurs, l’optique sur le plan économique
consiste à gérer les coûts de maintenance et de la disponibilité des équipements de
fabrication en recherchant les solutions les plus simples. En fin de vie, la
maintenance propose d’abord un déclassement du matériel, c’est-à-dire une
diminution des performances de l’équipement selon ses possibilités et, enfin, son
renouvellement.
Historiquement, c’est la maintenance corrective qui a très longtemps prévalu.
L’ajout à la maintenance d’un échéancier ou d’un calendrier prédéterminé
d’interventions ou d’opérations d’entretien vient lui donner graduellement un
caractère préventif de nature systématique.
L’augmentation de la fiabilité d’exploitation, la maîtrise totale de la disponibilité
de l’équipement et la réduction des coûts de maintenance (notamment dans
l’industrie de procédés) sont à la base des modifications subies par les méthodes
de maintenance en vigueur.
À l’heure actuelle, les pratiques modernes de maintenance industrielle s’inscrivent
à l’intérieur de trois grands concepts: la fiabilité, la maintenabilité et la
disponibilité 7.
5
Dépannages, réparations, changements de pièces usées, révisions partielles ou totales et, le cas échéant,
améliorations diverses.
6
Que l’on appelle aussi maintenance curative.
7
Se reporter à la figure 3.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.10
FIGURE 3
LES GRANDS CONCEPTS DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE
Les trois grands concepts de la maintenance tels que définis
par l’Association française de normalisation (AFNOR)
LA FIABILITÉ
La fiabilité est l’aptitude ou la probabilité d’un dispositif à accomplir une fonction
requise dans des conditions données et pour une période de temps déterminée.
LA MAINTENABILITÉ
Dans des conditions données d’utilisation, aptitude d’un dispositif à être maintenu
ou rétabli dans un état dans lequel il peut accomplir sa fonction requise, lorsque
la maintenance est accomplie dans des conditions données, avec des procédures
et des moyens prescrits.
LA DISPONIBILITÉ
La disponibilité est l’aptitude à être en état d’accomplir une fonction requise dans
des conditions données à un instant donné ou pendant un intervalle de temps donné, en supposant
que la fourniture des moyens extérieurs nécessaires soit assurée.
Source: Association française de normalisation (AFNOR), Fiabilité, maintenabilité, disponibilité,
Recueil de normes françaises, Paris, 1988, 654 p.
1.7 LES DIFFÉRENTES FORMES DE MAINTENANCE
L’arbre de la maintenance (voir figure 4) comprend deux grands embranchements
principaux: la maintenance corrective ou curative et la maintenance préventive
qui se subdivise en maintenance systématique et en maintenance conditionnelle ou
prédictive.
La maintenance corrective ( ou maintenance curative) est effectuée après
défaillance du matériel. À celle-ci correspondent deux formes d’intervention: le
dépannage et la réparation après panne.
??
Par dépannage, on entend généralement une intervention de type provisoire, le
plus souvent immédiate, rendue nécessaire soit par l’absence de pièces de
rechange, soit pour préparer le terrain avant la réparation définitive. Ce type de
pratique est fréquent en période de mise au point et de rodage d’une machine
ou d’un procédé de fabrication ou, au contraire, en fin de vie d’un matériel.
??
La réparation, c’est le but ultime de la maintenance et, par la même occasion,
là où se situe le plus fort pourcentage des activités qui y sont liées.
??
Cette première forme de maintenance permet d’introduire un certain nombre
d’améliorations visant:
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Gestion de la maintenance industrielle
1.11
??
??
??
??
??
??
la suppression ou la diminution des pannes ou d’anomalies;
l’augmentation de la durée de vie des organes de la machine;
la réduction de la consommation (de lubrifiants, par exemple);
la standardisation des composantes;
l’amélioration de la maintenabilité;
etc.
L’autre embranchement, la maintenance préventive, fait appel à des critères
prédéterminés, dans le but de réduire la probabilité de défaillance d’un bien ou la
dégradation d’un service rendu par un équipement de fabrication. Dans le cadre de
la maintenance préventive, on peut opérer:
selon un échéancier relativement fixe: c’est la maintenance systématique; ou
? ? en fonction d’un événement défini préalablement et révélateur de l’état de
dégradation d’un équipement (grâce à l’information d’un capteur, la mesure
d’une usure...): il s’agit alors de maintenance conditionnelle (ou prédictive).
Dans la maintenance préventive, on retrouve habituellement l’ensemble des
opérations suivantes8:
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8
??
les opérations de surveillance: rondes sur les matériels en fonctionnement,
interventions légères, corrections de petites pannes, interventions de premier
niveau; cette pratique est pertinente pour tous les matériels automatisés ou
stratégiques dans le procédé de fabrication;
??
les visites périodiques: si l’on ignore les durées de vie des pièces et
composantes de l’équipement, ces visites imposent très souvent des travaux de
maintenance décidés sur-le-champ, parce qu’ils sont urgents ou planifiés.
Cette pratique s’applique aux matériels arrivés à maturité, accessibles ou placés
en redondance dans le procédé de production, et pour lesquels le diagnostic et
le délai d’obtention des pièces de rechange peuvent être rapides;
??
la maintenance systématique: lorsque les durées de vie des différents sousensembles et composantes de l’équipement sont bien connues, quand ces
matériels sont soumis à des normes strictes (les appareils sous pression, les
ascenseurs, etc.) ou lorsque le coût d’immobilisation peut être diminué, en
procédant à des échanges standards de sous-ensembles;
??
la maintenance conditionnelle: pour le même équipement que ci-dessus,
mais lorsque les causes et les modes de ses défaillances sont suffisamment bien
connus et que l’on sait corréler leur apparition avec un phénomène physique
Association française de normalisation (AFNOR), Comment réussir votre maintenance. p. 17 et 19.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.12
enregistrable au moyen d’un capteur (tels que les vibrations, les bruits,
l’usure...).
FIGURE 4
LES DIFFÉRENTES FORMES DE MAINTENANCE
Source: Alain Boulenger, « La maintenance conditionnelle », travail et méthodes, avril 1989,
p. 39.
FIGURE 5
LA MAINTENANCE SYSTÉMATIQUE
ET LES DIVERS TYPES D’INTERVENTION
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Gestion de la maintenance industrielle
1.13
Source: Arnold Ogus, « Pour une meilleure maintenance: un problème pour l’industrie de
demain »,
Revue Achats et Entretien, n°401, novembre 1987, p. 43.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.14
1.8 LES CINQ NIVEAUX DE MAINTENANCE
Un bon management de la maintenance consiste à faire fonctionner l’entreprise
avec un objectif de production sans bris ni défaillance. Les gens de la
maintenance doivent donc offrir dans ce cadre un certain nombre de prestations de
travail précises.
Par définition, une prestation de maintenance peut comprendre:
??
??
l’exécution d’une ou de plusieurs opérations de maintenance préventive ou
corrective;
l’exécution de l’ensemble des opérations de maintenance nécessaires sur un
bien donné, pendant une période donnée;
La classification à cinq niveaux des prestations de maintenance permet de
déterminer précisément les actions à mettre en branle à chacun de ces niveaux,
c’est-à-dire:
??
??
??
??
??
la nature des opérations de maintenance;
le niveau d’intervention nécessaire;
les gammes de travaux à effectuer;
les qualifications professionnelles requises;
le volume d’heures, la durée des travaux prévus.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.15
FIGURE 6
LES CINQ NIVEAUX DE MAINTENANCE ?
1er NIVEAU
Réglages simples prévus par le constructeur au moyen d’organes
accessibles sans aucun démontage d’équipement, ou échange
d’éléments accessibles en toute sécurité.
2e NIVEAU
Dépannages par échanges-standard d’éléments prévus à cet
effet, ou d’opération mineures de maintenance préventive (rondes).
3e NIVEAU
Identification et diagnostic de pannes, réparation par échange de
composants fonctionnels, réparations mécaniques mineures.
4e NIVEAU
Travaux importants de maintenance corrective ou préventive.
5e NIVEAU
Travaux de rénovation, de construction ou réparations importantes
confiées à un atelier central.
?
Norme française AFNOR X 60.001
Source: Revue française de logistique, n° 46, novembre 1990
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Gestion de la maintenance industrielle
1.16
1.9 VOTRE FONCTION « MAINTENANCE » : COMMENT LA DÉFINIR ET
L’ORGANISER ?
Une fonction d’entreprise est un ensemble de tâches de nature homogène,
tournées vers des objectifs communs et concurrents avec d’autres fonctions
reliées aux finalités globales de l’entreprise.
Aujourd’hui, la fonction « maintenance » recouvre un ensemble de tâches
que l’on peut regrouper en deux sous-ensembles: les tâches à dominante
technique et les tâches à dominante gestion.
Les tâches à dominante technique comprennent notamment:
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??
??
??
la prévention;
le diagnostic (le plus souvent de panne, mais aussi d’état);
de dépannage et la remise en route;
la réparation des pièces;
les études et méthodes (c.-à-.d. les façons de procéder).
Les tâches à dominante gestion portent sur:
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??
??
??
??
la gestion de l’information et de la documentation;
la gestion des ressources humaines;
la gestion du parc et des pièces;
la gestion des interventions;
la gestion des budgets.
Dans son ensemble, la fonction « maintenance » recouvre plusieurs objectifs:
??
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??
??
??
??
contribuer à assurer la production prévue;
contribuer à maintenir la qualité du produit fabriqué;
contribuer au respect des délais;
rechercher les coûts d’exploitation les plus avantageux;
respecter les objectifs humains: conditions de travail et de sécurité; et
finalement ;
préserver l’environnement.
Les groupes d’intervenants susceptibles d’assumer, en tout ou en partie, la
fonction « maintenance » peuvent être:
??
??
??
le service entretien-maintenance propre à l’entreprise;
le service après-vente des fournisseurs;
la sous-traitance spécialisée ou non en maintenance.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.17
Les méthodes et la gestion de la maintenance d’avant-garde tendent à constituer un
département « maintenance »autour de trois grandes fonctions:
Première fonction: le « cerveau »: un bureau technique chargé de la gestion, de
la définition des méthodes de la documentation technique, des études de diagnostic
et du suivi des opérations.
Deuxième fonction: les « bras »: l’entretien proprement dit, responsable des
opérations sur le site.
Troisième fonction: l’«estomac »: la logistique, responsable des ateliers et
magasins, qui fournit à l’entreprise les matériels et les produits dont elle a besoin.
Le cadre opérationnel de la fonction « maintenance » est finalement structuré et
articulé en tenant compte des trois grandes considérations suivantes:
??
??
??
les modes de gestion de la maintenance (par exemple, la planification des
opérations reliées aux pannes et à leur degré d’urgence);
les méthodes de maintenance (une maintenance corrective ou préventive à
caractère systématique ou conditionnel);
les outils et techniques de maintenance disponibles (l’utilisation de capteurs,
de logiciels...).
1.10 LA NOUVELLE DÉMARCHE « MAINTENANCE » : À QUOI RESSEMBLE-TELLE ?
1.10.1 LES MÉTHODES DE MAINTENANCE DITES AMÉLIORATIVES
De façon générale, la démarche qui se développe dans le monde industriel consiste
à appliquer des méthodes de maintenance dites amélioratives.
Pour l’essentiel, cette démarche 9vise à repérer l’équipement qui cause le plus
d’indisponibilités et à trouver un remède à la situation, que ce soit en réduisant la
fréquence des avaries ou la durée du temps d’intervention. Dans la recherche de
solutions, elle demande habituellement la contribution des meilleures « têtes » du
service de la maintenance. Enfin, elle mise sur l’emploi de logiciels spécialisés en
maintenance pour faciliter la gestion des travaux, la gestion des pièces détachées
et la tenue à jour d’une documentation technique.
9
En utilisant, par exemple, la loi de Paréto qui permet de reconnaître les 20% de causes qui sont à la source de
80% des problèmes.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.18
1.11 L’INTRODUCTION DE LA MÉTHODE JAPONAISE « TPM »
La « maintenance totale productive » (TPM) devient de plus en plus la base
d’analyse et d’amélioration de la démarche « maintenance » au sein de l’entreprise
manufacturière performante d’aujourd’hui et de demain.
Créée officiellement en 1971 au Japon, la « TPM » est un outil performant de la
qualité totale. L’objectif de la « maintenance totale productive » est la suivante:
« Améliorer les résultats de l’entreprise tout en responsabilisant et en motivant
l’ensemble du personnel10».
Selon la définition japonaise de ce concept, la « TPM » est « un système global de
maintenance productive dont le but est de réaliser le rendement maximum. Elle
optimise la notion de durée de vie totale/coût des installations en incluant
l’ensemble des services de l’entreprise et plus particulièrement des sections études,
maintenance et production. De même, elle fait appel aux cercles pour une
meilleure mobilisation sur le terrain. Les niveaux hiérarchiques supérieurs se
doivent d’être totalement impliqués dans un tel projet11 ».
La méthode japonaise « TPM » distingue six sources essentielles de diminution du
rendement des installations industrielles:
??
??
??
??
??
??
les pannes;
les changements d’outils, préparations et réglages;
les marches à vide et petits arrêts pour « micro-défaillances »;
les diminutions d’allure;
les défauts;
les pertes au démarrage.
Le taux de rendement global de l’installation dépend de l’importance de ces
sources de pertes. Regroupées deux par deux, celles-ci constituent les diverses
normes de pertes de production: par arrêts, par ralentissements et par défauts.
Au Japon, ces six causes majeures expliquent environ 50 % des pertes de
production, du moins avant les améliorations résultant de la méthode « TPM12 ».
10
Jacques Peltier, La totale productive maintenance, traité de qualité totale, Paris, Dunod Entreprise, Chap. 25,
p. 271 à 276.
11
Ibid., p. 271 et 272.
12
Nakajima, Seiichi, La TPM, Nouvelle vague de la production industrielle, Paris, Collection AFNOR-Gestion,
1987, 138p.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.19
En bref, l’implantation de la « TPM » introduit dans l’entreprise une démarche
globale production-maintenance qui corrige par des améliorations successives la
non-efficacité de l’équipement et accroît sa disponibilité opérationnelle.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.20
1.12 LA DÉFINITION D’UN PROJET BASÉ SUR LES NOUVELLES PRATIQUES DE
MAINTENANCE INDUSTRIELLE
1.12.1 ÉLABORATION DE PROJETS LIÉS AUX NOUVELLES PRATIQUES DE
MAINTENANCE INDUSTRIELLE
L’élaboration d’un projet de gestion lié à l’implantation de nouvelles pratiques de
maintenance s’appuie généralement sur plusieurs éléments structurants:
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la définition d’une politique de maintenance;
la réorganisation de la fonction « maintenance »;
un nouveau partage des responsabilités;
une évaluation des coûts de non-qualité ou de non-efficacité;
la mise en place de nouveaux outils et méthodes de maintenance.
Plusieurs facteurs peuvent remettre en cause la cadre opérationnel de
l’organisation des procédés de fabrication. Par exemple, devant les nouvelles
exigences de compétitivité et de productivité, vous devez moderniser votre
machinerie (équipement, outillage...) pour l’amener à la fine pointe de la
technologie dans votre secteur d’activité; en raison des nouvelles exigences de
disponibilité ou de la complexité technique, le personnel n’est plus suffisamment
formé ou polyvalent pour assurer la pleine maîtrise de la disponibilité de l’outil de
production ou de son état de fonctionnement ( le « zéro-panne », le « zérodéfaillance »).
D’autres causes tout aussi importantes peuvent obliger le manufacturier à repenser
le cadre actuel d’opération de la maintenance, ne serait-ce que les coûts
exorbitants des bris mécaniques causant des arrêts récurrents de production ou tout
simplement la non-disponibilité d’équipement d’appoint faute de mesures de
maintenance préventive.
1.13 LES COMPOSANTES D’UN PROJET DE MAINTENANCE RENOUVELÉE
La politique de maintenance qu’adopte une entreprise manufacturière est très
importante. Celle-ci doit permettre de définir tous les éléments requis ou
essentiels à l’atteinte d’une parfaite maîtrise de l’équipement de fabrication, sans
bris ou dysfonctionnement. En d’autres termes, de disposer des moyens ou outils
d’analyse permettant de reconnaître les points critiques des défaillances du
processus de fabrication ou encore de développer le genre d’intervention
appropriée (une maintenance corrective, une maintenance préventive systématique
ou conditionnelle), selon les besoins de la production. En outre, cette politique
doit déterminer les ressources (matérielles, financières et humaines) nécessaires à
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.21
l’atteinte d’une production répondant à des exigences élevées de productivité et de
qualité.
La gestion de la fonction « maintenance » ne peut être adéquate si l’on ne tient pas
compte des éléments suivants:
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une gestion optimale des stocks des pièces de rechange;
un budget et une analyse périodique des coûts de maintenance;
une organisation structurée du personnel de maintenance, de ses tâches et de
ses responsabilités;
une planification générale des opérations ou travaux de maintenance à
effectuer, prévus en fonction des besoins réels de l’équipement de fabrication.
Ainsi, la gestion des stocks des pièces de rechange est une opération qui vise le
« zéro-stock » grâce à une connaissance appropriée du taux de rotation de
l’inventaire des pièces de rechange et de leur disponibilité auprès des fournisseurs.
Dans cette nouvelle perspective, le responsable du service de la maintenance doit
gérer et entretenir un parc de matériels avec le plus de fiabilité possible, au plus
juste coût. Par conséquent, le budget du service « maintenance » doit tenir compte
de:
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la nature des biens à maintenir;
la ligne de fabrication;
la nature des interventions;
la structure des coûts.
Un budget « maintenance » intégré à un plan de production-maintenance est une
nécessité vitale. Ce plan donne généralement un suivi des opérations du service de
la maintenance, notamment en ce qui concerne:
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le recrutement du personnel et sa formation;
le recours à des entreprises de sous-traitance;
la priorité des travaux à entreprendre;
l’achat d’équipement et de pièces de rechange.
Finalement, l’emploi de critères d’efficacité (ratios techniques, ratios
économiques) s’impose si l’on veut mesurer les coûts de la non-efficacité de
l’équipement de fabrication, en ce qui a trait au manque de disponibilité de
l’équipement, à la perte de qualité ou à la baisse du rendement.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.22
1.14 L’INFORMATIQUE, UN OUTIL ESSENTIEL À LA MAINTENANCE D’AVANTGARDE
La gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) est un autre
domaine où l’informatique sert de plus en plus à accroître l’efficacité de la
production manufacturière.
La GMAO s’appuie d’abord sur un large éventail de progiciels spécialisés en
gestion de la maintenance. Dans la pratique, ceux-ci peuvent prendre différentes
formes:
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un système de contrôle budgétaire et un système d’évaluation des coûts reliés à
la maintenance;
un fichier de l’équipement à maintenir à partir d’une codification bien définie;
un système de contrôle des inventaires des pièces de rechange;
une planification et un ordonnancement des travaux de maintenance;
un suivi de la gestion du personnel de maintenance (y incluant ses besoins de
formation),
D’autres progiciels sont spécialisés en techniques de la maintenance. Leurs
principaux rôles consistent, en quelque sorte, à vérifier en temps réel ou en temps
différé, « l’état de santé » de l’équipement en place. En particulier:
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analyser les défaillances;
déceler les anomalies de fiabilité;
évaluer les « machines à problèmes »;
suivre l’évolution ou la durée de vie de chaque équipement de fabrication.
La mise en place d’un système de maintenance conditionnelle prédictive exige
habituellement l’usage de ces logiciels pour en assurer la gestion et pour fonder un
diagnostic préventif valable basé sur:
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l’organe défaillant devant être remplacé;
sa durée de vie résiduelle;
les causes de sa dégradation;
l’incidence des correctifs sur sa durée de vie résiduelle.
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Gestion de la maintenance industrielle
1.23
1.15 OÙ EN EST VOTRE ENTREPRISE EN MATIÈRE DE MAINTENANCE ?
Comment procéder pour établir un premier bilan sommaire de l’état de la
maintenance dans votre entreprise ?
1.15.1 PREMIÈRE ÉTAPE: FAIRE SON AUTODIAGNOSTIC
Le but d’un tel exercice est de chercher à connaître les plus récents
développements dans ce domaine d’activité et de porter un jugement sur l’état de
leur fonction ou service de la maintenance.
L’évaluation des écarts constatés entre la situation idéale et celle vécue réellement
dans l’entreprise devrait avoir pour résultat d’amorcer une réflexion en profondeur
sur une démarche renouvelée en maintenance industrielle. Cette auto-évaluation
s’inscrit à l’intérieur d’un cadre de gestion de la production d’avant-garde, définie
dans un contexte de qualité totale.
1.15.2 DEUXIÈME ÉTAPE: ÉVALUER SES PROPRES BESOINS EN
MAINTENANCE
L’organisation de la fonction « maintenance » dans l’entreprise doit répondre
exactement aux exigences de l’équipement en place et au rythme des cadences de
production; rien de plus, rien de moins. C’est à partir d’un bilan des « façons de
faire » de la maintenance et une remise en question de celles-ci qu’un projet peut
être mis de l’avant.
Pour en assurer la réussite, l’appui de spécialistes de la question ou encore celui
d’une firme-conseil est de nature à écarter les erreurs de parcours qui peuvent être
très onéreuses si l’on tient compte de la valeur de plus en plus élevée de
l’équipement de fabrication.
1.15.3 TROISIÈME ÉTAPE: RÉUSSIR SON PROJET D’UNE « MAINTENANCE
» RENOUVELÉE
Les chances de succès sont en faveur d’une démarche structurée basée sur
l’expérience acquise de longue main. Ainsi il y a lieu, au départ, d’examiner avec
soin le service de la maintenance des firmes avant-gardistes dans ce domaine
d’activité.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.24
La réussite d’un projet d’une maintenance renouvelée passe nécessairement par un
engagement des gestionnaires de premier niveau de l’entreprise. Ce sont eux
finalement qui décident directement ou, par délégation de pouvoirs, du contenu
réel du projet « maintenance » et de son implantation.
Pour l’essentiel, le projet « maintenance » doit comporter les éléments suivants:
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la mise en place d’une politique « maintenance » centrée sur la fiabilité, la
maintenabilité et la disponibilité de l’appareil productif;
l’organisation des ressources matérielles, financières et humaines du service de
la maintenance;
la planification, la gestion et le contrôle des travaux à effectuer en
maintenance;
le suivi périodique des procédures, méthodes et améliorations à mettre de
l’avant.
Enfin, les études de faisabilité démontrent, de toute évidence, qu’un
investissement en maintenance industrielle permet de réduire au minimum les
arrêts de production, de prolonger la vie de l’équipement et de la machinerie et
d’augmenter la sécurité et la productivité du personnel de tout l’appareil de
production.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.25
CONCLUSION
Les nouvelles pratiques de maintenance industrielle pénètrent déjà largement dans
les pays les plus avancés sur le plan des technologies de fabrication. Disponibilité
de l’équipement, économies d’entretien et efficacité industrielle: les entreprises
manufacturières du Québec ont beaucoup à gagner dans la modernisation de cette
fonction clé de la production.
Avec l’automatisation à grande échelle et l’arrivée en force du juste-à-temps,
l’heure du « zéro-panne », ou plutôt du « zéro-arrêt » a sonné. L’impératif
d’aujourd’hui, dans le domaine de la production d’avant-garde, autant pour les
biens de consommation que pour les biens de production, c’est la sûreté de
fonctionnement ou la pleine disponibilité de l’équipement de fabrication.
Désormais, la maintenance fait partie intégrante des stratégies d’entreprise, au
même titre que la qualité, l’innovation ou le marketing.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.26
L’impact des normes sur la fonction maintenance
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.27
Annexe 1
SCIERIE DUBOIS INC.
DESCRIPTION DE TÂCHES
(juin 1997)
TITRE : PLANIFICATEUR ENTRETIEN
SOMMAIRE DE LA TÂCHE :
Sous la direction du planificateur en chef, vous aurez la responsabilité de la
programmation des bons de travail, de la planification et de l’exécution de ceuxci. Vous assumerez la responsabilité du respect du calendrier-maître et des routes
du programme d’entretien préventif.
NATURE DES TÂCHES :
La programmation des billets de travail :
Compiler les demandes de bons de travail suivant l’ordre de priorité établi ;
Analyser le contenu des demandes de bons de travail ;
Acheminer les bons de travail au service de maintenance.
La planification de l’exécution des bons de travail :
S’assurer de l’intégration des bons de travail au calendrier-maître.
Respect du calendrier maître :
Recueillir les données de performance pour fin d’analyse statistique sur le nonrespect du calendrier-maître ;
Transmettre, après compilation, les données de performance au planificateur chef.
HABILETÉS ET CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES :
Capacité à contrôler et à suivre ses dossiers de planification. Bon jugement. Un
sens de l’écoute et habileté à communiquer oralement et par écrit. La
connaissance des deux langues (français et anglais) est un atout pour ce poste.
PROFIL DE COMPÉTENCE RECHERCHÉ :
A. FORMATION ET EXPÉRIENCES :
Diplôme d’études collégiales en Techniques d’Analyse d’Entretien plus une (1)
année d’expérience. Toute autre combinaison de scolarité et d’expérience pourrait
être envisagée.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.28
B. CONNAISSANCEs REQUISEs :
Bonne connaissance d’un logiciel de maintenance comme Epix, Action
maintenance, Datastream ou tout autre logiciel de gestion de maintenance
similaire. Connaissance générale sur les procédés et équipements industriels.
MISE À JOUR :
Juin 1997 :
immédiat.
____________________________________, supérieur
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.29
Annexe 2
SCIERIE DUBOIS INC.
DESCRIPTION DE TÂCHES
(juin 1997)
TITRE : MÉCANICIEN D’ENTRETIEN
SOMMAIRE DE LA TÂCHE :
Sous la direction du contremaître de maintenance, exécute les tâches relatives aux
activités de maintenance préventive.
NATURE DES TÂCHES :
Rencontre le groupe opération avant l’exécution d’une route de maintenance ;
Exécute les tâches relatives aux activités de maintenance :
? ? Nettoyage des équipements ;
? ? Lubrification ;
? ? Ajustement mineur ;
? ? Répartition et usinage.
? ? Participe au diagnostic des pannes et défaillances selon les techniques
disponibles ;
? ? Participe à l’élaboration des fiches, des routes et du calendrier-maître de
maintenance préventive ;
? ? Identifie les travaux non reliés au calendrier-maître ;
? ? Utilise adéquatement les différentes techniques d’inspection ;
? ? Émet des bons de travail pour les travaux non répertoriés ;
? ? S’assure de la qualité du travail exécuté ;
? ? S’assure en tout temps du respect des normes de santé et sécurité en vigueur
dans l’établissement.
HABILETÉS ET CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES :
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Être attentif et utiliser instinctivement les techniques et les outils d’observation ;
l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher. Fonctionne bien à l’intérieur d’une équipe.
Présente un intérêt pour le leadership.
PROFIL DE COMPÉTENCE RECHERCHÉ :
A. FORMATION ET EXPÉRIENCES :
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.30
Diplôme d’études collégiales en Techniques d’Analyse d’Entretien ou en Électromécanique plus une (1) année d’expérience. Toute autre combinaison de scolarité
et d’expérience pourrait être envisagée.
B. CONNAISSANCE REQUISE :
Bonne connaissance de la lubrification et des techniques usuelles en maintenance
préventive. Une connaissance en gestion de la maintenance industrielle serait un
atout.
MISE À JOUR :
Juin 1997 :
immédiat.
____________________________________, supérieur
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.31
Annexe 3
SCIERIE DUBOIS INC.
DESCRIPTION DE TÂCHES
(juin 1997)
TITRE : INGÉNIEUR, groupe service technique-entretien.
SOMMAIRE DE LA TÂCHE :
Sous la direction du directeur d’usine, vous aurez la responsabilité d’assumer la
gestion, le contrôle et le support opérationnel au groupe maintenance,
planification et opération ; assurer la santé et la sécurité comme support aux
divers groupes ci-haut mentionnés.
NATURE DES TÂCHES :
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Gérer le personnel du groupe technique ;
Assumer la gestion de la maintenance préventive ;
Inventorier et codifier les équipements ;
Identifier les équipements critiques ;
Développer et réviser les fiches et les routes du programme ;
Établir, avec la collaboration des groupes de maintenance, de planification et
d’opération, le temps requis et nécessaire pour chacune des routes du
programme ;
Préparer le calendrier-maître en maintenance préventive ;
Assumer le contrôle de la maintenance préventive ;
Analyser régulièrement la tendance des types de pannes et défaillance dans le
but d’ajuster le programme de maintenance préventive ;
Analyser l’historique des équipements pour évaluer les résultats des activités
de maintenance préventive ;
Réviser les fréquences des activités de maintenance préventive ;
Assumer le support opérationnel ;
Participer avec le groupe maintenance pour la planification et l’opération,
l’achat ou l’acquisition de nouveaux équipements ;
Assister le groupe maintenance, planification et opération pour toutes
modifications ou changements technologiques ;
Participer à l’élaboration du programme en santé et sécurité;
Participer aux réunions en santé et sécurité;
Réviser les registres d’accidents/incidents pour apporter les correctifs
nécessaires au programme de santé et sécurité.
Participer à l’implantation ISO 9000.
Toutes tâches connexes reliées au bon fonctionnement de la production.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.32
HABILETÉS ET CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES :
L’aptitude à appliquer efficacement le cycle de gestion (planifier, organiser,
contrôler et déléguer) et le processus de solution de problèmes (analyser,
synthétiser, décider, agir). Doit être un bon communicateur. La maîtrise des deux
langues (français et anglais) constitue un atout pour ce poste.
PROFIL DE COMPÉTENCE RECHERCHÉ :
A.FORMATION ET EXPÉRIENCES :
Baccalauréat en génie mécanique ou industriel ; trois (3) années d’expérience
pertinente en gestion de la maintenance industrielle et un minimum d’une (1)
année d’expérience comme responsable d’un groupe de travail en maintenance.
Doit posséder une carte de compétence récente en santé et sécurité au travail émise
par l’ASP Construction.
B CONNAISSANCE REQUISE :
Connaissances des règles et normes canadiennes sur les vaisseaux sous pression
(chaudière). Bonne connaissance des techniques d’analyse en entretien.
MISE À JOUR :
Juin 1997 :
immédiat.
____________________________________, supérieur
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.33
Questions à répondre sur le texte du chapitre 1
1. Un bon responsable de la maintenance dite renouvelée doit avoir plusieurs
qualifications requises, quelles sont-elles?
2. Expliquer en vos mots, pourquoi il est important pour une entreprise de
s’intéresser à son département de maintenance?
3. La maintenance industrielle évolue d’année en année. En vos mots, dites
quelles sont les principales directions de cette évolution.
4. Commenter le slogan: « Entretenir c’est subir, la maintenance c’est
maîtriser ».
5. On dit qu’un équipement est fiable et on dit aussi qu’il maintenable, d’après
vous, peut-il être les deux à la fois.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.34
6. BIBLIOGRAPHIE
ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION (AFNOR).
Comment réussir votre maintenance, Guide de l’utilisateur, Paris, 1986, 175
p.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION (AFNOR) »
Fiabilité, maintenabilité, disponibilité, Recueil de normes françaises, Paris,
1988, 654 p.
BOUCLY, Francis. Maintenance: les coûts de la non-efficacité des
équipements, Paris, AFNOR Gestion, 1988, 108 p.
BOULENGER, Alain. Vers le zéro panne avec la maintenance
conditionnelle, Paris, AFNOR, 1989, 135 p.
LABOUCHEIX, Vincent. Traité de la qualité totale, Paris, Dunod
Entreprise, Bordas, 1990, 384 p.
NEYRET, Gérard. « Évolution de la maintenance à l’approche de l’an
2000 », Revue Achats et Entretien, n°417-04-89, p. 47 à 52.
REVUE PROBLÈMES ÉCONOMIQUES.
« Où va la maintenance
industrielle ? », 24 janvier 1990, n°2. 159, p. 7 à 13.
SOURIS, Jean-Paul. La maintenance, source de profits, Paris, les Éditions
d’Organisation, 1990, 217 p.
___________________________________________________________________________________________________
Gestion de la maintenance industrielle
1.35