La Gazette - Montmartre

Transcription

La Gazette - Montmartre
Montmartre
La Gazette
de
Dans l’optique de mettre
en valeur le Village sous
l’influence de grands
artistes ayant produit des
chefs d’œuvres sur la Butte,
le Syndicat d’Initiative a
consacré sa première de
couverture du nouveau Plan
Guide et Bonnes Adresses
2013 à l’Impressionnisme.
L’artiste Bernard Deubelbeiss,
créateur du dessin original
du plan, s’est prêté au
jeu avec succès puisqu’il
nous offre aujourd’hui une
somptueuse aquarelle !
Tous les détails représentatifs
de l’univers impressionniste
et de la Butte Montmartre
y sont retranscrits, le bal
du Moulin de la Galette par
Renoir, le Chat Noir en passant
par les portraits de Van
Gogh ou d’Aristide Bruant, et
bien d’autres symboles...
Toute l’équipe du
S.I Montmartre remercie
chaleureusement
Bernard Deubelbeiss pour
sa fidèle collaboration. NL
Bernard Deubelbeiss
Cette année, le Comité
Régional du Tourisme Paris
Ile-de-France, invite les
visiteurs à redécouvrir
l’Impressionnisme en
parcourant les différentes
régions qui ont été
marquées par les grandes
signatures de ce mouvement
avec des propositions
de visites inédites.
Montmartre tient bien
sûr une part importante
dans ces itinéraires !
L a v o i x d u v i ll a g e
N° 48 Mars/Septembre 2013 - 1 $
Sommaire
Roger DANGUEUGER,
Rédacteur en chef
L’actualité du Syndicat p.04
Q
Rencontre
des Associations
Montmartroises
DR
Il faut savoir que l’ancien propriétaire du « Pichet du
Tertre » a vu son établissement fermé par les services
administratifs.
©Moulin Rouge®
Jacki Clerico ;
disparition d’un
grand homme de
spectacle
Il a alors choisi de vendre son fonds de commerce.
De nombreuses propositions de rachat lui ont été faites
par des restaurateurs montmartrois, son refus a été net
et catégorique.
Montmartre
et ses rues
Et pourtant, il est issu d’une famille implantée depuis
bien longtemps sur le site.
Les draperies
p.19
L’atelier
Si ce nouveau commerce a réussi à s’implanter, il est
malheureux de constater que la ville de Paris n’a aucun
outil juridique qui lui permette de préempter.
MFT
Dossier
Je sais, cependant, que plusieurs tentatives venant de la
Mairie du 18e, ont été menées pour que des commerces
de proximité s’installent, là encore ce fut un échec.
p.22
Lacourière
Lacourière-Frélaut
-
Maintenant que vous connaissez les données, qui est le
fautif ? Le vendeur ou l’acheteur ?
DR
DR
DR
Conscients du problème que peuvent apporter ces
enseignes, nous allons créer une commission qui aura
pour but d’alerter les pouvoirs publics quant au danger
d’une telle situation qui pourrait se reproduire dans
l’avenir.
Montmartre
des Montmartrois
Claude le montmartrois
p.30
DR
Montmartre
insolite
Le calvaire de Montmartre p.28
DR
ue peut-on dire de l’implantation de Starbucks
à Montmartre ?
Quelques accusateurs nous ont reproché de ne
pas défendre Montmartre, aussi je voudrais rétablir une
certaine vérité en vous communiquant quelques
informations, vous pourrez ainsi vous faire une opinion
plus exacte.
La vie du village
p.07
de la rue d’Orsel
Frédéric Loup
Edito
Quant à toutes ces associations qui sont intervenues
pour la soi-disant défense de Montmartre, je les invite
aussi, à faire respecter, avec nous, la loi contre les
ventes sauvages, le racolage de toutes sortes et autres
tresseurs qui en toute illégalité, polluent notre
environnement et notamment les magnifiques jardins
du Sacré-Cœur.
Nous pourrions aussi évoquer les problèmes de la
sécurité, de la propreté, de l’absence de toilettes
publiques et encore bien d’autres sujets, qui feront
l’objet d’autres débats.
Je vous laisse méditer...
Dessin de couverture : Bernard Deubelbeiss
La Gazette de Montmartre N°48 / 03
L’actualité
du Syndicat
Rencontre
des Associations
Montmartroises
Le 5 mars 2013, les Présidents d’associations ont répondu présent à l’invitation du syndicat d’Initiative de Montmartre qui souhaite les fédérer en vue d’un travail commun sur l’avenir de leur association et de Montmartre.
FL
Le SIM à
Toulouse et
au Stade de
France
1er rang et de gauche à droite
Roger DANGUEUGER, Président du S.I Montmartre,
Jean-Claude GOUVERNON, Vice-Président des « Amis
de Poulbots », Joëlle LECLERCQ, Présidente des
« P’tits Poulbots », François TARDY, Président « La
Pétanque du Tertre », Christine CAPRON, association
des Commerçants Lamarck Caulaincourt, Sylvie
FOURMOND, Présidente association des commerçants
Lepic Abbesses, Xavier CASTEX, Président
association des commerçants quartier Ordener.
2ème rang Frédéric LOUP, Président de l’association des
commerçants du Haut Montmartre, Isabelle DUCATEZ,
association Historique le vieux Montmartre, Alain
COQUARD, Président République de Montmartre,
Gilbert L’HÔTE, Président Lions Club Paris Place du
Tertre Grandes Carrières, Philippe DAVIS, Président
de l’association des Amis d’Alphonse Allais, Pierre
PASSOT, association des Amis d’Alphonse Allais,
Willy DESCAMPS, association des commerçants
Lamarck Caulaincourt, Jean-Paul NGUYEN,
association Maquisard Montmartre, Gilles CHIRIAUX,
Président association Place Charles Dullin, Midani
M’BARKI, Président association Paris Montmartre.
Etaient également présents mais ne figurent pas sur
la photo : Brigitte HOUDINIERE, Présidente du Comité
des Fêtes et Actions Sociales du 18ème et PhilippeMarie CHRISTOPHE, Président de l’Amicale des
Artistes et des Ecrivains Notre Dame de Montmartre
Notre Dame de Beauté – Reine de la Paix.
SIM
Stage d’observation à
l’accueil du S.I Montmartre
Durant le mois de février, le Syndicat d’Initiative de Montmartre a accueilli deux jeunes élèves de classe de
3e pour faire un stage d’observation. D’abord un jeune garçon du foyer social du Sacré-Cœur, Mercya …,
dessinateur hors pair, qui est à l’origine de la nouvelle affiche pour l’animation de Pâques, la chasse aux
œufs de Pâques.
Ensuite, Yousra, élève du collège Marie Curie a effectué son stage à notre accueil.
Nous leur souhaitons une bonne continuation. SIM
04 / La Gazette de Montmartre N°48
Le Syndicat d’Initiative de
Montmartre aura l’opportunité
exceptionnelle de participer à
deux salons touristiques de
grande envergure.
Du 25 au 27 mars, à Toulouse se
tiendra le plus grand salon
professionnel du tourisme
organisé par Atout France. Le
Comité Régional du Tourisme
Paris île-de-France nous a
gracieusement offert un stand
régional, afin de promouvoir
Montmartre auprès des plus
grands Tour Opérators
internationaux.
Puis, du 2 au 4 avril, au Stade
de France aura lieu le salon
Eluceo regroupant de très
nombreux comités d’entreprises
français auquel le CRT IDF nous
a également convié.
Ces deux grands évènements
permettront au S.I Montmartre
de développer l’activité
économique et touristique du
quartier par la promotion des
visites guidées du village et
notamment la thématique
2013/2014 qui est celle de
l’Impressionnisme.
SIM
DR
Tiré chaque saison à plus de 50 000
exemplaires ; il est une porte d’entrée
formidable pour tous les touristes arrivant
sur Paris pour visiter Montmartre, car il
est toute l’année mis à disposition.
- Sur tous les points infos tourisme des
Aéroports de Paris
- A l’Office du Tourisme de Paris
- A l’Office du Tourisme de Versailles
- Au Point d’embarquement des Croisières
de Canaux Rama
Il est aussi distribué sur toute la butte de
Montmartre
Au Syndicat d’Initiative
Au Moulin Rouge
Dans les Hôtels Montmartrois
Chez de nombreux commerces de Montmartre
Valorisant la richesse et diversité de l’offre
locale, ce Plan Guide pratique traduit en
6 langues, répertorie les principaux sites
d’intérêt de la Butte ainsi que le réseau
des adhérents du S.I Montmartre : commerçants, associations, artistes, cabarets,
services pratiques.
Si vous souhaitez voir figurer votre
établissement sur l’édition 2014 de cet
incontournable du quartier utilisé par
ses habitants et ses visiteurs, réservez
dès aujourd’hui votre emplacement
publicitaire en contactant le Syndicat
d’Initiative de Montmartre 21, place du
Tertre  01 42 62 21 21 NL
Nous vous rappelons que la publicité
outre son impact sur le public,
permet à ce document unique sur notre
quartier d’exister.
Fête des mères
Le dimanche 26 mai, le
Syndicat d’Initiative de
Montmartre organisera une
animation pour la Fête des
mères. Pour sa troisième
édition, les enfants
deviendront modèles et
bricoleurs le temps d’un
atelier d’une heure. Un
souvenir inoubliable pour
les mamans et leur bout
de chou !
DR
Le Plan Guide et Bonnes
Adresses de Montmartre
2013 vient de paraître !
iBalades
C
ette année, le Syndicat d’Initiative de
Montmartre s’ouvre aux technologies
mobiles et propose de visiter la Butte autrement. Les possesseurs d’un iPhone ou
d’un iPod (et très bientôt ceux d’un mobile Android !) pourront tout prochainement télécharger quatre balades guidées
interactives pour découvrir le site à leur
rythme. Rédigée par Jean-Manuel Gabert, guide officiel et grand spécialiste
de Montmartre, chaque balade aborde
une thématique différente. L’ensemble
permet de retracer l’Histoire de la Butte
à travers une quantité d’anecdotes parfois ignorées, souvent insolites.
Dès le mois d’avril, vous pourrez acheter ces
visites guidées au sein de l’application GuidiGO
(www.guidigo.com) ou à l’accueil du Syndicat
d’Initiative - qui vous remettra un « Pass »
avec flashcode à scanner.
Venez tester vous-mêmes ces passionnantes visites ! Une borne interactive
sera très bientôt en accès libre au Syndicat d’Initiative. Vous pouvez bien sûr télécharger les balades sur place : notre
borne WiFi est à votre disposition.
Achetez votre Pass, scannez, téléchargez… Et à vous la Butte et ses secrets ! ◆
David Lerman
Chasse aux œufs
Charlotte Pla
Prix : 2 €
DR
Prix : 4 €
Inscription obligatoire
par mail :
[email protected]
Le weekend
du 6 et 7 avril
prochain,
Montmartre
fêtera Pâques !
Célèbre depuis
maintenant
quatre ans,
cette animation
offre aux petits
montmartrois
l’occasion
de partir à la
recherche de
délicieuses friandises en chocolat autour d’un parcours ludique
sur l’histoire de Montmartre !
Inscription obligatoire par mail : [email protected]
PS
Charlotte Pla
La Gazette de Montmartre N°48 / 05
L’actualité
PS
La Gazette de Montmartre au Colibri
Ambiance chaleureuse et bon enfant au Colibri
pour la sortie du dernier numéro de la Gazette de Montmartre !
Un grand merci à Thierry, Ghilaine, et toute l’équipe du Colibri !
Le S.I Montmartre
remercie Ambroise Bera
Le S.I Montmartre remercie
Ambroise BERA de l’agence
SWAN ARCHITECTES, créateur de la carte de vœux
2013 du S.I.
Celui-ci nous a offert un
très beau dessin illustrant la
Butte. Rencontre avec une
agence très dynamique :
SWAN ARCHITECTES est
une agence fondée par
Serge Rodrigues, Ambroise
Béra et Joachim Bellemin ;
l’association de ces trois architectes aux compétences variées est née d’une forte
complémentarité et d’un plaisir à travailler ensemble largement éprouvé depuis leur
rencontre en 1997. L’agence déploie son savoir-faire et sa démarche créative au
travers de programmes et d’échelles variés (logements et équipements scolaires ou
hospitaliers) ; fonctionnalité, respect du budget, qualité environnementale, paysage,
usages, modes de vie et choix techniques sont autant d’éléments cruciaux dans le
processus de création. La mission de Maîtrise d’Œuvre passe par la compréhension
et la prise en main du projet du Maître d’Ouvrage avec pour finalité la livraison de
bâtiments qui concilient et réalisent l’ambition double d’une architecture à la fois
pragmatique et sensible ; c’est au travers d’une véritable relation de collaboration
entre tous les acteurs du projet qu’une réalisation de qualité peut voir le jour.
DR
du Syndicat
66, rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 Paris - 01 44 62 05 96
www.swanarchitectes.com
Joachim Bellemin
Le S.I Montmartre fête
la nouvelle année à la Mascotte
FL
Dans la « nouvelle
Mascotte » de Thierry
que nous remercions
chaleureusement,
toute l’équipe du SI.
Montmartre a dîné le
28 janvier dernier pour
célébrer le passage à
la nouvelle année.
Trophée
des Poulbots
PS
06 / La Gazette de Montmartre N°48
PS
Le samedi 8 juin prochain, la
Pétanque du Tertre accueillera le
célèbre tournoi de pétanque pour
les enfants organisé par le Syndicat
d’Initiative de Montmartre. Monsieur
François Tardy, que nous félicitons
pour sa récente réélection en tant que
président de la Pétanque, propose à
tous les enfants montmartrois entre 8
et 13 ans de participer à cette compétition amicale et conviviale en plein air.
Inscriptions obligatoires par mail :
[email protected] à
partir de mi-mai.
Tarif : 3€e
Isaure Simon
Sécurité
De gauche à droite : Pierre Lamiraud, Yves Matthieu, Nadia Laraba,
Jean Manuel Gabert, Thibault, Vahena, Yannick et sa fille, Ludovic.
Montmartre
fête les amoureux
L
I. Simon
I. Simon
e samedi 9 février, le Syndicat d’Initiative de Montmartre organisait
une animation à l’occasion de la fête
de la St Valentin en l’honneur de tous
les amoureux. Des couples de tous
âges sont venus célébrer leur amour en
réinterprétant une chanson d’Edith
Piaf. Des candidats très imaginatifs
comme Vahena, Thibaut et Ludovic
et Patricia ont reçu de somptueux ca- Vahena et son ami ; gagnante du concours
deaux pour profiter encore un peu de
la St Valentin.
Nous remercions nos fidèles partenaires, le Moulin Rouge, l’Hôtel
Montmartre Mon Amour et le Cabaret Chez Ma Cousine, sans oublier
bien sûr Monsieur Yves Matthieu,
propriétaire du Cabaret Au Lapin
Agile qui nous a chaleureusement accueilli dans ce lieu mythique ! ◆ NL Le Jury : Yves Matthieu, Jean Manuel
Gabert, Nadia Laraba, Pierre Lamiraud
Chez ma Cousine
A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours
Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle,
Chansonniers, Magiciens, Imitateurs, Humoristes…
Tél. : 01 46 06 49 35 - Fax : 01 42 64 27 87
12, rue Norvins 75018 Paris
E mail : [email protected]
Site : cabaretchezmacousine.com
Les associations
des commerçants
soutenues par le SIM
demandent une réponse
rapide et efficace
En ce 2 janvier 2013, nous avons eu la joie et l’honneur
d’accueillir Monsieur Laurent NUNEZ, Préfet et Directeur de
Cabinet du Préfet de Police de Paris, Monsieur Jérôme FOUCAUD,
Conseiller technique au Cabinet du Préfet de Police et Monsieur
Nelson BOUARD, nouveau Commissaire responsable du 18e
arrondissement. Quand je dis nous, je veux parler de Sylvie
FOURMOND, Président de l’Association des Commerçants LepicAbbesses, Roger DANGUEUGER, Président du SIM et moi-même.
Notre entretien a duré plus de 3 heures, nous avons pu leur faire
un état des lieux de la sécurité à Montmartre.
Beaucoup de notes ont été prises, puis nous sommes passés
aux « Travaux Pratiques ». En effet, tout ce petit monde est allé
sur la Place des Abbesses où nous avons fortement évoqué la
présence de jeunes hommes et femmes issus des pays de l’Est
qui bloquent régulièrement la bouche de Métro tout en insistant
pour faire signer des pétitions, d’autres sont aux distributeurs
bancaires et il a été question des vols de téléphones cellulaires
sur les terrasses. Puis, nous sommes arrivés au pied du Funiculaire et au Square Louise Michel. Là, nous avons constaté qu’une
quinzaine de tresseurs formaient une barrière rendant l’accès au
square difficile et certains touristes avaient peur d’accéder au
manège et aux jardins du Sacré-Cœur. Nous avons franchi l’obstacle et décidé d’entamer l’ascension jusqu’à la Basilique. Tout
le long du chemin, il y avait pléthore de vendeurs de souvenirs
de Paris, installés à même le sol et qui racolaient les passants.
Le constat fut édifiant, tant d’illégalités ont été répertoriées, il en
était de même Place du Tertre.
Nous avons demandé la présence quotidienne d’un car de Police
avec un nombre de policiers plus important, et pourquoi pas
comme sur les grands boulevards un autocar pour les dépôts de
plaintes.
A quelques jours du début de la saison touristique, Montmartre,
vitrine mondiale, va accueillir quelques 10 millions de visiteurs ;
notre requête sera-t-elle entendue et exaucée, nous l’espérons
très fort.
Nous sommes, comme on nous l’a promis, dans l’attente d’une
nouvelle rencontre, avec des décisions agréables à entendre.
Sylvie Fourmond,
Présidente de l’Association
des Commerçants
Lepic-Abbesses
Frédéric LOUP,
Président de l’Association
des Commerçants
du Haut-Montmartre
La Gazette de Montmartre N°48 / 07
La vie
du village
Ebip Serafedino
et son œuvre : le chemin des martyrs
FL
epuis de nombreuses années
Ebip Serafedino a planté son
chevalet à Montmartre.
Sa notoriété est déjà internationale.
Sa dernière toile intitulée « Chemin
des Martyrs », mesurant 3m /1m50 et
destinée à un grand collectionneur de
Jordanie nous fait découvrir un peintre
de talent, de culture et de bonté.
Par une succession de volumes, de
modelés et de couleurs, il construit
dans cette œuvre la géométrie d’un
présent.
Comment ne pas s’interroger sur le
sublime de la symbolique de cette
croix qui siègera demain à Aman ?
Moyen Orient, terre de souffrances
et d’espoir, terre de croyances, carrefour et croisée des chemins de
toutes les religions du Livre.
Ebip Serafedino est un peintre dont
le talent n’a d’égal que son humilité,
il illumine par ce tableau la tradition artistique, toujours vivante des
peintres de la place du Tertre. ◆
NL
La République de Montmartre a intronisé lors de la
cérémonie des vœux du 23 janvier 2013, M. José
Algaba, Directeur Commercial des agences Paris
Montmartre de Bnp paribas. Nous nous félicitons de
compter M. José Algaba parmi les nouveaux acteurs de
la Butte et l’encourageons dans ses engagements avec
le Syndicat d’Initiative de Montmartre pour dynamiser
ensemble notre quartier. Christine Ullmann-Thoumieux
08 / La Gazette de Montmartre N°48
PS
D
Hôtel Montmartre
Mon Amour **** uvel adhérent
Les 25 e Foulées du Tertre
Les 25e Foulées du Tertre à Montmartre ont eu lieu samedi 9 mars.
Elles étaient dédiées à la mémoire d’Aurora Coli peintre et figure
de la Butte Montmartre et Françoise Mohn épouse d’un membre du club.
Cet événement est le rendez-vous annuel de l’Athlétique Club Police du 18e.
Course à pied de 10km, un parcours magnifique de trois boucles.
Les participants ont pu apprécier le dénivelé de cette épreuve en franchissant
trois fois la place du Tertre située à 130 m d’altitude.
Félicitations à tous les participants !
DR
Eugène Guillemonat
est né le 29 décembre 2012 à 01H07
Son Papa : Victorien
Sa Maman : Samantha
Son grand frère : Léon
Disparition
DR
Adieu Martine
Martine Lagneaux née Mugat nous a
quittés en décembre dernier. Elle était
une véritable Montmartroise puisque
née rue Caulaincourt dans la liesse de
la Libération de la France en 1945, dans
une famille qui comptait déjà 3 garçons.
Les filles, ça reste tranquille, mais
en fait Martine était un vrai garçon
manqué : vouloir tout faire comme les
grands, sauter de chaise en chaise au
square de l’avenue Junot…
Puis arriva l’école, chez les sœurs, rue
Caulaincourt, “elles ne sont pas gentilles, les cornettes…” Mais c’est là
qu’elle apprit la sagesse, la discipline, le don de soi, le courage et le dévouement ainsi que la bonté, la foi et la bonne humeur en toutes circonstances.
Ce fut ensuite la chorale de Saint-Pierre de Montmartre, la Manécanterie :
elle a commencé à aider Jean-Claude, son frère chef de chœur puis est devenue indispensable pour gérer, organiser et se dépenser pour la paroisse et la
chorale. Enfin, belle récompense, elle a revêtu l’aube des choristes.
Elle a construit son foyer avec Alain, tout en câlinant ses deux enfants
Céline et Sébastien et en s’investissant beaucoup dans leur scolarité : présence quotidienne auprès d’eux et toujours disponible, avec le sourire, pour
accompagner les classes de ses enfants lors de sorties culturelles et pour
participer efficacement à l’organisation des fêtes scolaires de fin d’année.
Elle a toujours pris du temps pour sa deuxième maison, sa deuxième famille,
la paroisse Saint-Pierre, à servir et à donner : buffets, kermesses, ventes
de charité…
Ensuite, malgré la maladie, elle ne s’est pas arrêtée : épauler son fils puis
son mari en difficulté, aider Jean-Claude malade lui aussi.
Quelle force Martine, quel courage ! Presque tous oubliaient qu’elle était
souffrante. Elle a combattu et lutté jusqu’au bout.
Tous ceux qui ont eu la chance de connaître et d’approcher Martine ne sont
pas prêts de l’oublier : beaucoup dans la chorale de Saint-Pierre-de Montmartre, selon leur âge, la considéraient comme une grande sœur ou une
deuxième maman.
Nous pensons toujours à Martine et à sa famille, en particulier à Alain, à
Céline, à Sébastien et à Jean-Claude.
Remerciements à Céline.
Jacques Bachellerie
DR
Naissance
DR
F. Loup
No
Niché au pied du Sacré-Cœur, au 7 de la rue Paul
Albert, se trouve « un boutique hôtel 4* »
totalement rénové. Chaque chambre cocon
d’amour murmure des mots doux sur ses murs.
Les chambres uniques, 8 des 24 de
l’établissement, sont consacrées à des amants
célèbres dont les histoires
d’amour belles et parfois
douloureuses sont
devenues mythiques. Edith
Piaf et Marcel Cerdan,
Romain Gary et Jean
Seberg ou encore Jean-Paul
Sartre et Simone de
Beauvoir… Dès l’entrée, le ton est donné, le rouge
passion vous guidera du cœur de l’hôtel pour vous
mener dans votre chambre et vivre l’amour
comme il vous plaît. Montmartre mon Amour est
un univers, une exploration de chaque facette de
l’amour, ce lieu unique représente l’écrin rêvé
pour vos « je t’aime ».
Louise Lahiani
La Gazette de Montmartre N°48 / 09
La vie
du village
Fête des Vendanges de Montmartre 2013 :
Montmartre
fête l’Amour
80ème édition, du 9 au 13 octobre 2013
ontmartre, point culminant du
romantisme accueillera, en octobre prochain, la 80ème édition de
la Fête des Vendanges, sur le thème
de l’Amour avec un grand A.
Cette année, la Butte Montmartre
souhaite rendre hommage au répertoire de trois grandes montmartroises : Mistinguett, sa toute première marraine, Dalida, qui fêterait
cette année ses 80 ans et Edith Piaf,
disparue depuis 50 ans... Trois immenses chanteuses inspirées par
l’amour !
À l’instar de Louise Michel, éprise
de justice sociale, la Fête des Vendanges est un hommage à tous les
habitants du 18e.
Parce qu’amour est aussi synonyme
d’amitié, de fraternité, de solidarité,
d’altérité et d’échange ! Plus encore,
cette fête reste un moment de partage gourmand, ouvert à la dégustation et à la convivialité, où la vigne
montmartroise est fréquentée par
Dionysos et Cupidon et où ses artisans de bouche proposent des accords gourmands entre mets et vins.
« As-tu mon
petit poème de
cette année ? »
La marraine est Nolwenn Leroy
DR
M
Ce 80e anniversaire sera aussi l’occasion pour tous les citoyens et citoyennes de l’arrondissement de
créer des Confréries de l’Amour et
de la Fraternité.
Les enfants seront aussi à l’honneur,
notamment lors de la « Journée des
Enfants » avec le défilé de 700 petits
facteurs d’amour allant porter leurs
messages sur l’Arbre à palabres.
Enfin le célèbre feu d’artifice au
pied du Sacré-Cœur offrira au
grand public un moment de liesse
populaire.
En somme, la 80ème Fête des Vendanges de Montmartre se déclinera
autour de l’art des mets et de l’art
d’aimer. ◆
Noël des P’tits Poulbots
Merci à nos heureux donateurs le Comité des Fêtes et Actions Sociales du 18e présidé par Madame
Brigitte Houdinière et au Père Sonnier pour avoir permis d’offrir un Noël aux enfants, qui s’est tenu
à la salle paroissiale le 2 février. Tout le monde s’est amusé et est reparti content.
Merci à tous d’avoir été présents.
Joëlle Leclercq Présidente Association des P’tits Poulbots
DR
Les petites histoires de Marielle
Jacques-André Yatt (de son vrai nom
André Gauthier), le souriant
Maire-Poète du Haut-Montmartre,
encapé et enchapeauté, armé
seulement de sa plume multicolore
ne nous régalera plus. Invité par la
muse Polymnie, il s’en est allé
jusqu’à Tahiti (le-lieu-qui-fait-naîtrele-jour). Il y résidera et composera,
en famille.
Nous lui souhaitons plein de rimes,
riches ! J.P
10 / La Gazette de Montmartre N°48
Nouvel
adhére
nt
La Butte
Fromagère
Chez Plumeau
Il s’en passe des choses dans cet établissement au passé si riche
de convivialité et si chaleureusement hospitalier !
Est-ce un bistrot, un restaurant, une salle de spectacle,… ?
« Chez Plumeau », c’est un tout.
PS
Le Brunch
de chez Plumeau
dives, le dimanche matin, un
brunch à 25€ prolongera leur rêve.
Chez Plumeau, le temps s’est arrêté,
non pas par oubli, mais tout simplement pour savourer les plaisirs cachés d’une merveilleuse ambiance
dont Montmartre a le secret. ◆ NL
Chez Plumeau
4, place du Calvaire. Tél. : 01 46 06 26 29
• Brouillade d’œufs nature ou bacon
• Club sandwich au poulet mariné
aux agrumes
• Capuccino de fruits frais
au mascarpone citronné
• Salade sucrine, vinaigrette
au Rockford
• Jus d’orange pressé
• Thé ou café
DR
PS
es nouveaux gérants sont riches
de dix ans d’expérience acquise
dans l’ancien lieu festif des habitués de la Bastille « La Fée Verte ».
Steven et Lydia Yaouanq ont décidé
de faire revivre la légende de Chez
Plumeau.
Les jeunes, les moins jeunes, les habitués, les artistes peuvent s’y retrouver, déjeuner, dîner et trinquer
au rythme de deux concerts par semaine, ou peut-être, plus calmement en sirotant une des nombreuses absinthes (Verte de Fougerolle, Coquette, VS 1894, Lucid)
qui seront offertes sur la terrasse ou
sous la glycine nostalgique de tous
les peintres de « la belle époque »
qui ont fait la grandeur de tout
Montmartre.
Steven et Lydia sont les maîtres
d’une cuisine fraîcheur servie en
continu de 11H30 à 00h30 à des
prix modestes de 15€ à 30€.
Pour les amoureux des nuits tar-
PS
L
En 2012, leur brunch a été
classé meilleur brunch de Paris.
3e position par City vox.
Les Durand passent
la main à Léautey
NL
La Charcuterie Durand, ouverte un 1er dimanche de 2001, terminera
son aventure montmartroise le dimanche 31 mars prochain.
Brie de Melun, Claousou, Brillat
Savarin à la truffe… sont parmi
les nouveaux fromages que propose Sophie Cornerais, la nouvelle
fromagère de la rue des Abbesses.
Elle a repris la fromagerie de Marie* depuis le 15 janvier 2013. Ravie de son installation dans notre
village, Sophie vous accueillera de
son grand sourire et vous invitera
à découvrir un panel d’onctueux
fromages. Une carte de fidélité est
mise en place et vous permettra de
bénéficier d’avantages.
32, rue des Abbesses - 75018 Paris
Tél. : 01 42 52 96 27
Ouvert du mardi au jeudi de 9h à
13h et de 15h à 20h - Vendredi et
Samedi 9h à 20h - Dimanche 9h à
13h.
*L’Association des Commerçants
Lepic Abbesses a été très
heureuse de collaborer avec Marie
et lui souhaite une très belle
continuation.
NL
NL
Naissances
N
athalie et Christian Durand
sont deux grandes figures de la
Butte Montmartre énormément appréciées par tous les habitants. Ils
n’ont pas cessé de participer à la vie
associative du quartier pendant de
nombreuses années. Ils ont aujourd’hui d’autres projets en tête et
toute l’équipe du S.I Montmartre et
plus particulièrement l’Association
des Commerçants Lepic Abbesses
leur souhaitent bonne chance ! Un
nouveau propriétaire prendra donc
la main, Monsieur Christophe
Léautey, passionné par son métier
et en quête perpétuelle d’innovation culinaire viendra s’installer à
partir du lundi de Pâques. Il possède déjà une charcuterie traiteur,
Avenue de St Ouen.
Tout le quartier lui souhaite la bienvenue ! ◆
NL
DR
Christophe Léautey, Natahalie et Christian
Jean-François
Roques est heureux
de vous annoncer la
naissance de Lucie
et Célestine nées
le 15 décembre
2012… leur grande
sœur Louise est
enchantée !
La Gazette de Montmartre N°48 / 11
La vie
du village
Cuisine à Montmartre
Les Carnets de Julie
19 janvier 2013 : FR3 pour « les carnets de Julie » Claude Baloche,
cet homme discret et effacé, ouvre sa porte pour sortir de l’ombre et
apparaître sous les projecteurs.
Claude Baloche et Julie Andrieu
photographiés par Gisèle.
L
a réalisatrice Julie Andrieu parcourt la France à la rencontre
d’artisans, de cuisiniers qui perpétuent avec passion la tradition culinaire locale en misant sur la richesse
de notre terroir. Cette fois -ci , elle
a gravi les pentes de la Butte pour
offrir aux téléspectateurs une balade ludique, gourmande qui se termine chez un vrai montmartrois.
Claude a mitonné un plat traditionnel qu’il affectionne, simple et
authentique comme lui : un merveilleux bœuf à la ficelle entouré de
vrais légumes de vrais jardins. Ce
petit chef- d’œuvre a fait saliver la
France entière ! Confidentiellement
mais ne le répétez pas, il m’a livré le
secret de la sauce qui l’accompagne.
Une de ses spécialités…
Elle consiste à obtenir une réduction
du bouillon et d’échalotes, lier avec
de la crème et finir en ajoutant un filet
de vinaigre. C’est vrai, le cuisinier n’a
pas perdu la main. Nous en étions
déjà convaincus les 1er et 2 décembre
derniers lorsqu’ il a, comme ces dernières années, organisé, préparé,
servi pour 270 convives un extraordinaire repas de fête.
ENTREES AU CHOIX
Potage de légumes ou
Soupe à l’oignon ou
Pâté de campagne
PLAT PRINCIPAL
Civet de sanglier
Rosbeef sauce madère
Purée ou endives braisées
Fromages et dessert
Quand il parle de son métier, son
regard pétille et il évoque ses deux
recettes préférées parmi les centaines qu’il a réalisées.
Tout d’abord, celle de son apprentissage normand : les tripes à la Fertoise, la spécialité au beurre et au
calvados de la Ferté-Macé. Il les faisait cuire tout doux pendant une
nuit dans le four du boulanger voisin.
Et puis son légendaire poulet au
champagne, un plat apprécié de
tous, réalisé à partir d’une réduction d’échalotes revenues avec les
morceaux d’un beau poulet fermier
et mouillées au champagne, finies
avec de la crème normande et des
amandes effilées, servi avec un riz
blanc.
Nos papilles en frémissent… Modeste, Claude martèle que la cuisine
n’est rien sans les produits de qualité
du terroir. Sa philosophie, une cuisine
simple faite avec du bon, du vrai, du
naturel et… avec du cœur. ◆
Marie-France Coquard
A vos archives...
Dans le cadre d’une grande exposition prévue en septembre 2013,
à la mairie du 18ème , sur «les 80 ans de la Fête des Vendanges
à Montmartre», le COFAS(Comité des Fêtes et d’Action Sociale)
cherche tous documents, photos, anecdotes, courriers ,programmes, témoignages concernant cette grande manifestation
(en particulier sur les années 1934 à 1942). Si vous possédez de
tels documents, nous serions heureux que vous puissiez nous contacter
au 06 60 32 92 37 (Brigitte Houdinière) ou par mail [email protected]
12 / La Gazette de Montmartre N°48
DR
DR
Jugez vous-mêmes du menu des
Marchés de Noël de la Paroisse
Saint-Pierre de Montmartre !
Michou accueille
Régine et Alain Delon
Le 12 février dernier, Régine « reine de la nuit » a célébré son anniversaire dans un
très célèbre cabaret Montmartrois, CHEZ MICHOU, autre « roi de la nuit » et ami de
longue date. Vêtue d’un magnifique manteau noir en plumes, Régine, ne manquant
pas d’autodérision a eu droit cabaret de Michou oblige, à une prestation de son
transformiste avec qui elle n’a pas hésité à pousser la chansonnette.
De nombreuses célébrités étaient présentes : Bertrand Delanoë, Edouard Baer,
Alain Delon… Michou et Alain Delon ont une relation d’amitié très forte faite
d’admiration et de respect mutuel, c’était la première fois que le comédien assistait au spectacle.
Il a été très touché et ému de découvrir sur les murs du cabaret des photos de
NL
Romy Schneider et de Michou.
« Quand j’étais jeune je pensais que
le théâtre était un moyen de tuer le
temps maintenant je sais qu’il est un
moyen de le faire durer. »
ontmartrois né, François Tardi
est metteur en scène professionnel depuis trente ans. Il y a deux
ans, il fonde la« Compagnie des
Songes » composé de six jeunes comédiens qui parcourent la France
entière. Deux buts l’animent, faire
travailler de jeunes comédiens et
sensibiliser un nouveau public.
A cela s’ajoutent de nombreuses
actions gratuites de quartier :
l Ateliers d’Ecriture :
Esylla 06 51 94 97 68
l Scènes Ouvertes et Matchs
d’Improvisation :
Aitor 06 10 65 71 49
l Simulations de Casting :
Gildas 06 12 53 18 94
Des professionnels du théâtre et du
cinéma viennent voir jouer les jeunes
comédiens de moins de 30 ans.
M
Nous remercions chaleureusement François
Tardi pour sa lecture poétique de contes de
Noël lors de la chasse au trésor organisée par
l’ACLA le samedi 8 décembre dernier.
Catherine
FL
Son actualité :
Spectacles pour enfants :
l Alice à l’Envers : à partir du 3 mars
jusqu’au 24 avril Théâtre pixel, 18 rue
Championnet 75018 Paris.
Ce spectacle a été joué gratuitement
au collège Yvonne Le Tac au mois
de janvier pour soutenir les enfants
du 18e en difficulté. Les fonds ont
été reversés au foyer socio-éducatif
du collège pour payer les voyages
scolaires pour les plus démunis.
l Les Ateliers Théâtre pour enfants
Animés par Esylla tous les mercredis et samedis de 11h à 12h
« Au Soleil de la Butte », rue Muller
75018 Paris - 40 € / mois, première
séance gratuite.
l Nouveauté : Théâtre en Appartement : le théâtre dans votre salon :
François Tardi 06 22 84 36 40
l La compagnie des Songes anime,
par ailleurs, des séances d’art thérapie, et a déjà joué pour la Croix St Simon et d’autres associations. Malgré
les exigences artistiques, le théâtre
doit s’ouvrir à tous et être plus un outil de transmission qu’un pouvoir
culturel. Ce sont les rencontres humaines qui restent importantes.
Exposition
Chat Noir
prolongée !
Monsieur Jean-Marc Tarrit, Président
d’honneur de la République de
Montmartre, nous a dévoilé lors de
son exposition à l’atelier Arts et
Créations le 15 février dernier ses
talents de peintre et de dessinateur.
À l’occasion de cette belle soirée, les
très nombreux amis et admirateurs
de l’artiste ont pu découvrir plus
d’une vingtaine de ses œuvres, et
faire dédicacer le livre catalogue.
«Instantanés Evolutifs» édité
pour l’événement (disponible sur
demande par mail à : jmtarrit@
wanadoo.fr), regroupant plus
de 200 créations picturales et
photographiques.
Christine Ullmann-Thoumieux
Le Musée de Montmartre
prolonge son exposition
« Autour du Chat Noir »
jusqu’au 2 juin 2013 !
Venez vite découvrir
cette jolie exposition !
Musée de Montmartre
12, rue Cortot Paris 18
Ouvert tous les jours
de 10h à 18h.
DR
DR
François Tardi :
le Cœur en scène !
La Gazette de Montmartre N°48 / 13
La vie
du village
Le Jardin Sauvage de la rue Saint-Vincent
DR
A
grandir la surface du jardin permet de multiplier les milieux,
notamment avec la construction
d’un mur de pierres sèches.
Si ce jardin est colonisé par la flore
et la faune des friches parisiennes
(maquis montmartrois), il reste un
jardin. Les espèces envahissantes
sont maîtrisées.
Pour préserver l’équilibre du jardin
(faune et flore) l’accès est limité. Les
travaux d’extension du jardin SaintVincent doivent se terminer au
cours de ce printemps.
Crée en 1985, le jardin sauvage est
typique des friches urbaines comme
nous pouvons en trouver sur la
Butte Montmartre, l’extension
DR
DR
Comme vous avez pu le constater le jardin Sauvage était en cours de réaménagement.
Les travaux ont eu pour but :
• D’agrandir le jardin.
• De créer de nouvelles promenades dans le jardin.
• D’améliorer la sécurité et le confort des cheminements et des abords de la mare.
d’environ 700 m² est aménagée
dans le même esprit que le jardin
existant.
Ce lieu est un réservoir de biodiversité, la ville de Paris a la volonté
d’entretenir et de conserver ses différents milieux, favorables au développement de la faune et de la flore
sur une petite surface.
Ce jardin est également un lieu où
les montmartrois peuvent découvrir
la biodiversité urbaine et la gestion
environnemental pratiquées dans
les espaces verts Parisien et par l’atelier de jardinage de la butte.
L’Agence d’écologie urbaine propose des éco-éducateurs pour encadrer les visiteurs afin qu’ils puissent
devenir eux-mêmes les relais de la
gestion durable des jardins.
Des visites seront organisées à l’occasion de portes ouvertes (entre le
1er mai et le 31 octobre 2013) le ma-
tin du 1er dimanche [10h30/12h30]
de chaque mois et l’après-midi du
1er et le 3e mercredi [14h30 -16h30]
du mois. ◆
Vincent Lysiak, Mairie de Paris,
DEVE (Direction des espaces vert
et de l’environnement)
Des ateliers sont organisés :
le samedi 25 mai (10 h 30- 12h30/ 13h
30-18H) à l’occasion de la Fête de la
nature.
Le mercredi 19 juin atelier inventaire :
faune et flore 14 h 16h30
Le mercredi 28 août atelier inventaire :
faune/flore 14 h-16 h30.
Et le samedi 21 septembre Fête des
jardins de 13 h30 -18 H.
Des visites de groupes sont possibles
toute l’année demande par fax au
01 71 28 53 68, ou bien sur Paris.fr;
toute l’année demande par fax au
01 71 28 53 68, ou bien sur Paris.fr;
Honu expose au Terrass Hôtel
Amoureux et passionnés de Montmartre, venez découvrir cette splendide
exposition intitulée : « Souvenir à Montmartre » du 1er mai au 30 juin 2013
au Terrass Hôtel (12-14 rue Joseph-de-Maistre).
2013
Quinzième
édition
de la fête
de la librairie
indépendantes
À l’occasion de la journée
mondiale du livre et du
droit d’auteur, 450 libraires
indépendants de France et de
Belgique francophone créeront
une fois de plus l’événement
le samedi 27 avril prochain.
En réinterprétant librement la
tradition catalane de la Sant
Jordi, ils offriront ce jour-là à
leurs clients une rose et un livre.
Un très joli livre de photo
sera offert au public :
« Libraires, regardez-vous
dans le papier » le titre est
inspiré d’Henri Michaux.
Marie-Rose Guarniéri
Association Verbes /
Librairie des Abbesses
01 46 06 84 30
[email protected]
DR
DR
DR
Montmartre
à l’heure
Bulgare
Souvenir d’un métro fleuri
Souvenir du rocher de la sorcière
14 / La Gazette de Montmartre N°48
Le 10 novembre 2012, une délégation bulgare a été chaleureusement
accueillie à Montmartre par Michel Coulon du Syndicat d’Initiative et
Martine Le Quentrec de l’Association Montmartre en Europe, pour présenter en avant-première à l’Espace UVA le film documentaire « ELLE,
MINA ». Cette œuvre évoque l’amour passionné du poète Yavorov, aussi célèbre en Bulgarie que Victor HUGO en France, pour Mina Todorova.
Cet échange culturel montmartro-bulgare a remporté un vif succès. Ont
été enregistrés 80 participants à la projection du film. Michel Coulon
Semaine Sainte et Pâques
DR
Sacré-Cœur de Montmartre
Du 4 avril au 12 mai 2013
à la Galerie ROUSSARD
DR
Exposition Collective, De la délicatesse du Chat de Steinlen à la force
expressionniste des corps chutant de Sophie Rambert.
Sophie RAMBERT (Née en 1970) « Chute
10 » pierre noire sur papier 77x58cm
L
a Galerie Roussard est heureuse
de vous présenter une réunion exceptionnelle d’œuvres originales
d’artistes qui ont fait la renommée
de la galerie. Aux côtés des Modernes: Suzanne Valadon, Domergue, Gen Paul, Lapicque... vous
trouverez les artistes Contemporains que la Galerie suit depuis de
nombreuses années: Stupar, Delval,
Renoux, Decoudun ... ainsi que de
nouveaux arrivants: Claude Jousset
et Sophie Rambert. En tout, plus de
quatre-vingt oeuvres originales.
La Galerie Roussard est une des
plus anciennes galeries de France.
La galerie achète et vend des œuvres
originales des XIXe, XXe et XXIe
siècles. Centre d’Étude sur les
Peintres à Montmartre, elle organise des expositions en France et à
l’étranger et publie des ouvrages de
référence tels que le Dictionnaire
des Peintres à Montmartre et la Biographie de Gen Paul... Spécialiste
du peintre Gen Paul (1895-1975)
pour lequel elle réalise les certificats
d’authenticité ainsi que le catalogue
raisonné.
Fondée par André Roussard Sr, la
Galerie se situe à 50 mètres de la
Place du Tertre à Montmartre.
Deux lieux d’expositions. Le premier, au 7 de la rue du Mont-Cenis.
Le second, au 13 de la même rue, a
été créé par André Roussard à l’emplacement de l’ancien cabaret de
Patachou. C’est là que furent organisées des expositions de prestige
comme une des dernières expositions en galerie de Maurice Utrillo
en France, l’exposition Gen Paul
Pre-War / Post-War, l’exposition
Auguste Herbin... ◆
Galerie Roussard
13, rue du Mont-Cenis Paris 18
Tél. : 01 46 06 30 46
[email protected]
Manège
des Abbesses
DR
Les Montmartrois
sont formidables !
Quelques mois plus tôt,
le célèbre manège de la
Place des Abbesses qui existe
depuis 1979, était menacé de
suppression. Mais grâce à un
grand élan de solidarité de nombreux
Montmartrois et même au-delà de la
butte, cette institution familiale continue à tourner ! Entre 4000 et 5000
signatures de soutien ont été enregistrées ! Samir Harfouche et son
épouse souhaitent remercier chaleureusement les associations
et les commerçants montmartrois qui les ont soutenus.
Ils lancent un immense merci à Michou qui a énormément œuvré
pour le maintien du manège, ainsi qu’à l’acteur Didier Bourdon
et à toutes les familles du quartier ! Des remerciements
également à Daniel Vaillant, Maire du 18e.
Dimanche des Rameaux
24 mars 2013
8h00 : Laudes
10h30 : Rassemblement dans les
jardins de la Basilique :
Bénédiction des Rameaux ;
Procession puis Messe Solennelle
16h00 : Vêpres
18h et 22h Messes avec la
bénédiction des rameaux
Jeudi Saint 28 mars 2013
10h00 : Office des ténèbres
12h00 : Office du Milieu du jour
19h00 : Célébration de la Cène
présidée par le Père Jean
LAVERTON, Recteur de la
Basilique
22h30 Veillée au reposoir (la
Basilique restera ouverte jusqu’à
minuit).
Vendredi Saint 29 mars 2013
10h00: Office des ténèbres
12h30: Grand Chemin de Croix
16h00 : méditation chantée des
Sept dernières Paroles du Christ
en Croix
19h00 : Célébration de la Passion
présidé par le Père Jean
LAVERTON, recteur de la
Basilique (fermeture des portes à
21h : pas d’Adoration
Eucharistique cette nuit).
Samedi Saint 30 mars 2013
10h00 : Office des ténèbres
12h00 : Office du Milieu du jour
21h00 : Vigile pascale avec
baptêmes d’adultes.
Dimanche de Pâques 31 mars 2013
9h00 : Laudes de la Résurrection
11h00 : Messe Solennelle de la
Résurrection
16h00 : Vêpres de la Résurrection
et Salut du Saint Sacrement
Autres Messes de Pâques : 7h00,
18h00 et 22h00
Info : Basilique du sacré Cœur
présidée par Mgr André VINGTTél. : 01 53 41 89 00
TROIS, archevêque de Paris
(Rendez-vous Square Louise Michel www.sacre-coeur-montmartre.com
en bas des jardins de la Basilique).
Saint-Pierre de Montmartre
Dimanche des Rameaux
le 24 mars 9h - 11h
Jeudi Saint 19h30
Vendredi Saint 19h30
Veillée Pascale 21h30. Veillée
pascale avec bénédiction du feu
nouveau sur le parvis de
St. Pierre
Dimanche de Pâques 9h – 11h
Activités paroissiales
• Repas fraternel : « Tripes
Normandes » cuisinées par
Claude BALOCHE, paroissien
de St Pierre, les 13 et 14 avril
• Présentation à l’église, le
vendredi 17 mai à 20h d’une
pièce de théâtre «le monde est en
feu» à partir de l’œuvre d’Edith
Stein, philosophe, carmélite.
• Spectacle « Voici l’Agneau » :
Chorégraphie poétique réalisée
par les enfants du catéchisme se
préparant à la première
communion. A l’église St. Pierre
de Montmartre, le dimanche
2 juin à 15h à l’église.
• Lecture de l’Evangile selon
St. Jean par Zygmunt
BLAZYNSKY, le vendredi
14 juin à 20h30 à l’église St
Pierre de Montmartre
• Fête paroissiale dans les jardins
de St. Pierre le dimanche 16 juin
(messe à 11h suivie d’un repas
avec grillades, concert dans le
jardin de l’église) présentation
des activités pour la rentrée
scolaire 2013. Création en
septembre 2013 d’un patronage
pour les jeunes.
• Procession en honneur de la
Vierge Marie dans les rues de
Montmartre du 15 août à 16h
suivie de la messe à l’église.
Info : Saint-Pierre de Montmartre
2, rue du Mont Cenis
Tél. : 01 46 06 57 63
Saint-Jean des Abbesses
Rameaux :
• Samedi 23 mars : Messe à 18h30
• Dimanche 24 mars : Messe à 10h30
Semaine sainte :
• Jeudi 28 mars : Messe à 19h30
• Vendredi 29 mars : Célébration de la Croix : 19h30
• Samedi 30 mars : Vigile Pascale : 19h30
• Dimanche 31 mars : Messe de Pâques : 10h30
NL
La Gazette de Montmartre N°48 / 15
La vie
du village
Berthe Weill
Le 8 mars dernier a été apposée
une plaque commémorative à la
mémoire de Berthe Weill 25, rue
Victor Massé Paris 9e.
TV-Montmartre,
notre Web-télé !
Né à Paris, Parisien donc depuis 42 ans, Montmartrois depuis 11
ans, Philippe Cochinard est la silhouette devenue familière au
premier rang de la foule des événements de la Butte.
DR
Croquis illustrant le livre de Berthe
Weill, attribué à Picasso, non signé.
(Collection privée)
’est en 1897, dans une minuscule
boutique du 25, rue Victor
Massé que s’installe Berthe Weill.
A cette époque, la rue Victor Massé
était célèbre pour ses antiquaires.
La galeriste fait commerce d’antiquités puis s’intéresse peu à peu
aux peintres d’avant-garde qui habitent entre autres à Montmartre.
Berthe Weill était assez éclectique
pour avoir lancé et promu des
peintres aussi différents dans leur
art que Picasso, Raoul Dufy, Suzanne Valadon ; c’est elle qui a découvert Picasso et vendu ses premières toiles à Paris dès 1900, des
courses de taureaux. Elle a exposé
aussi bien Braque qu’Emilie
Charmy, Derain, Othon Friesz,
Gleizes, Goerg, Gromaire, Marie
Laurencin, Lhôte, «Lautrec», Marquet, Matisse, Metzinger, Modigliani, Pascin, Odilon Redon,
Utrillo, Vlaminck, Valloton et
combien, combien d’autres !
Si elle estimait un peintre talentueux, elle n’hésitait pas à l’exposer,
bien souvent gratuitement. ◆ NL
A LIRE : « La petite galeriste des
grands artistes » par Mariane Le
Morvan Edition L’ écarlate
Web TV Communication
DR
C
Philippe sur la place du Tertre
P
hilippe a fait des études en vue
d’une licence de cinéma ; il créa
une Web-TV pour des galeries
d’art, puis celle du village. Depuis
2009 sa caméra tenue sans le
moindre tremblement conserve la
mémoire de toutes nos fêtes. A jamais « l’inflexion des voix chères
qui se sont tues », comme disait
Verlaine à la Bonne Franquette, sera
vivante, colorée et joyeuse. Plus de
400 vidéos sont toutes gratuitement
disponibles sur son site, d’un simple
clic de souris, ce qui fait de TVMontmartre la banque d’images rêvée.
TV-Montmartre est en accès gratuit, mais elle se finance grâce à des
encarts publicitaires (250 euros par
an). S’il filme gratuitement nos
aventures, comme un vrai journaliste de télévision, il se déplace aussi
à la demande pour des fêtes privées,
par exemple au Musée de Montmartre.
C’est ainsi qu’en filmant dans un
restaurant de la rue des Martyrs il
rencontra celle qui devint sa femme.
Leur amour s’est épanoui en Marine, leur fille, une adorable poulbotte blonde et malicieuse, baptisée
à l’église Saint-Pierre, comme il se
doit, et devenue à 6 mois la plus
jeune citoyenne de la République de
Montmartre. Lors des vœux du
Président Alain Cocquard à la Mairie du XVIIIme le 23 janvier 2013,
elle était dans les bras de sa maman,
ou jouant avec les tambours, portant fièrement son écharpe jaune et
bleue taillée sur mesure.
Du froid vif ou floconneux de Noël
à l’automne tonitruant des vendanges, Philippe Cochinard est là,
fidèle au poste de sentinelle de
l’image, captant en mouvement ce
que Frédéric Loup capte avec son
appareil photo, sauvegardant ce qui
nous est le plus cher, et qui est si fragile, si fugace : cet esprit de Montmartre, ce rire drapé de nostalgie,
dans la douce lumière indécise qui
traverse les arbres de la place du
Tertre. ◆
Découvrir ou revivre sur http://
www.tvmontmartre.com. Philippe
Cochinard est disponible à : [email protected].
Marielle-Frédérique Turpaud
L’ inflexion des voix chères qui se sont tues.
Poèmes saturniens, Mélancholia, 1886.
« 1866. Verlaine a vingt-deux ans.
16 / La Gazette de Montmartre N°48
Montmartre
L’écosse à Montmartre
au fil des saisons
Comité de rédaction : Jacques
Bachellerie, Sylvie Fourmond, Mélanie
Moya, Nadia Laraba, Roger Dangueuger,
Gilles Chiriaux, Daniel Besson,
Marielle-Frédérique Turpaud.
Création­/Réalisation : Philippe Simon
Secrétariat de rédaction : Géraldine Dujat
Ont participé à ce numéro :
Jacques Bachellerie, Sylvie Fourmond,
Géraldine Dujat, Mélanie Moya, Nadia Laraba,
Marielle - Frédérique Turpaud, Frédéric Loup,
Catherine Loup, Charlotte Pla, Catherine
Roudon, Christine Thoumieux- Ullman, Marie
France Coquard, David Lerman, Daniel Besson,
Vincent Lysiack.
Impression : DCFA 34 allée des Soudanes
78430 Louveciennes Commission paritaire :
en cours ISSN : 1626-9640
Daniel Besson
DB
Directeur de le publication et rédacteur
en chef : Roger Dangueuger
21, place du Tertre
75018 Paris
Tél. : 01 42 62 21 21
www.montmartre-guide.com
Email : [email protected]
DB
de
DB
Montmartre
La Gazette
DB
Frédéric Loup
À l’occasion du match du
samedi 16 mars où la France
rencontrait l’Écosse pour la
clôture du Tournoi des Six
Nations, c’est tout le pays du
kilt et des cornemuses qui
débarquait le temps d’un weekend sur la Butte Montmartre.
Une parade réunissant
plusieurs groupes de joueurs
de cornemuses (les pipe
band), a donc défilé dans tout
Montmartre.
Cet événement est organisé par
l’Association “Un village dans
Paris, Montmartre” présidée
par Michel Cadin.
Abonnez-vous à
Montmartre
La Gazette
de
Bulletin d’abonnement
à retourner 21 place du Tertre
75018 Paris accompagné de votre règlement par chèque bancaire libellé à l’ordre du S.I. Montmartre 10€ pour un an port
inclus pour la France métropolitaine
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code postal :
Ville :
Email :
« Les bonnes années, un peu de neige vient s’installer sur la Butte.
Suffisamment pour rester quelques jours pour le plus grand plaisir des
Montmartrois et des touristes. C’est à celui qui trouvera le meilleur moyen
pour affronter la pente. Luge, skis, snowboard et bottes fourrées, tout est
bon, et ce ne sont pas les enfants qui seront les derniers à essayer.
Quant aux vignes, ne dit-on pas qu’un bon manteau neigeux remplace
beaucoup d’engrais ? A en juger par l’épaisseur de celui-ci, le cru 2013
du Clos Montmartre sera de grande qualité ! La chaîne du froid destinée
aux commerçants ne perd évidemment pas ses droits par un froid …
de canard, mais devant la difficulté de monter au sommet de la Butte en
voiture, le « boulanger » préfère livrer les restaurateurs de la place du
Tertre, à pied tout simplement ! En effet, le salage se concentre sur les
escaliers, ce qui est une priorité absolue dans un tel contexte …
Et les artistes qui font une bonne partie de la renommée de ces hautslieux ? Ils n’ont pas déserté la place. Les modèles (peints) affrontent les
rigueurs de l’hiver en petite tenue, comme il se doit ici, sous le regard
amusé des passantes peu disposées à en faire de même. »
Daniel Besson
La Gazette de Montmartre N°48 / 17
La vie
du village
Disparition
d’un grand
homme
de spectacle
Pari réussi avec la première revue
réalisée sous sa houlette, « Frou
Frou » qui connaîtra un succès
immédiat !
Depuis, par superstition, tous les
noms des revues du Moulin Rouge
commencent par la lettre « F » : « Frisson », « Fascination », « Fantastic »,
« Festival », « Follement », « Frénésie »,
« Femmes Femmes Femmes », « Formidable »… un gage de réussite, une
tradition qui se poursuit aujourd’hui
encore avec « Féerie » !
Des revues originales créées et
réalisées toujours avec la même
équipe, Jacki Clerico est un patron fidèle à ses collaborateurs !
Dans ses spectacles, tout est création pure : la musique, les décors,
les costumes, sans oublier les
chorégraphies… des mises en
scène à couper le souffle réalisées
de main de maître par Doris
Haug et Ruggero Angeletti.
« Monsieur Jacki », comme le
surnomment ses employés, à l’œil
expert et au phrasé à la « Gabin »,
est présent à chaque étape de la
création du spectacle et même
avant lors des décisives auditions
des danseurs. Un personnage discret à l’autorité naturelle qui avait
pour habitude de dire haut et fort
18 / La Gazette de Montmartre N°48
Portrait de Jacki.
ce qu’il pensait des candidats.
Un professionnalisme et une exigence communicatifs qui ont fait
du Moulin Rouge un cabaret synonyme de glamour, de chic et
de féminité dans le monde entier... positionnant ainsi ce célèbre établissement de la place
Blanche en leader mondial sur
son marché avec une fréquentation qui atteint les 620 000 spectateurs par an pour la revue actuelle « Féerie ».
« Féerie », la dernière création de
Monsieur Jacki, est aussi la revue
où il transmet le relais à son fils
Jean-Jacques
Clerico,
aujourd’hui Président du Moulin
Rouge. Père et fils collaborent
ensemble sur ce spectacle magnifique de deux heures où, décors
chatoyants, costumes somptueux, musiques originales, artistes d’exception se mêlent pour
un résultat époustouflant !
Loin d’être son dernier coup de
chapeau, Jacki Clerico, proche de
©Moulin Rouge®
P
assionné depuis son plus
jeune âge par la course cycliste, Jacki Clerico embrasse à 17 ans une carrière
de coureur à l’avenir prometteur.
Mais petit à petit, ce cycliste chevronné délaisse le monde de la
petite reine pour tomber définitivement dans le monde magique
du cabaret…
Une nouvelle passion naît suite
aux longues heures d’observation
passées aux côtés de son père Joseph Clerico, propriétaire du
Moulin Rouge et du Lido.
En 1962, Jacki reprend la succession de ce cabaret de légende avec
dans sa tête une multitude de
projets afin que cette salle de
spectacle devienne LA salle de
spectacle incontournable !
Dès lors, ce patron ambitieux se
lance dans un chantier pharaonique et change complètement
l’infrastructure de la scène, installe sous celle-ci un énorme aquarium géant et réalise un escalier
télescopique. Grâce à ces révolutions scéniques, Jacki Clerico, en
avance sur son temps, a fait le pari
audacieux que TOUS ses spectateurs ressortent du Moulin Rouge
éblouis et charmés.
©Moulin Rouge®
Jacki Clerico, l’homme grâce à qui le Moulin Rouge a retrouvé
ses lettres de noblesse dès 1962, est décédé le 13 janvier dernier
à 83 ans. Homme passionné, fidèle et droit, Jacki Clerico a su
transmettre à sa famille, ses amis et ses équipes, des valeurs
fondamentales devenues trop rares de nos jours.
Parcourons aujourd’hui à travers ces quelques lignes une partie
de l’histoire d’un des plus grands entrepreneurs de spectacle qui
a révolutionné le monde du Music-Hall !
Jacki dans la salle du
cabaret pendant les travaux
de restructuration.
« son » moulin comme il aimait
l’appeler, portait un regard attentif et, soucieux de l’avenir, continuait à prodiguer ses conseils en
donnant les orientations stratégiques de cette grande entreprise
de spectacle, notamment la préparation de la prochaine revue.
Un homme bon et charismatique s’est éteint mais son souvenir continuera à briller dans le
cœur de celles et ceux qui l’ont
rencontré un jour au détour de
leur vie. ◆
Mélanie MOYA
Montmartre
et ses rues
Les draperies
de la rue d’Orsel
L
e terrain faisait partie de « l’Abbaye d’en bas » des abbesses bénédictines de Montmartre.
Vendu en bien national il fut acquis par Orsel, qui en fit un lotissement en 1802 modestement baptisé
« village d’Orsel ». La rue principale,
la nôtre, s’appelait alors rue des Acacias. Elle changea de nom après
l’Annexion de 1860, pour éviter la
confusion avec la rue des Acacias qui
part de l’avenue de la Grande Armée
vers les Ternes.
Le numéro 2, au croisement Clignancourt, est occupé par un MacDonald. Horreur ! allez-vous crier.
Consolez-vous en levant la tête et en
admirant la splendeur de la maison
de 1840 qui l’héberge.
En juin 1848 le peuple de Paris se
soulève contre des mesures antisociales de la toute jeune République.
Le général Louis Cavaignac hésite
puis se lance à fond dans la répres-
Marielle-Frédérique Turpaud
Je vous emmène
aujourd’hui dans
une des plus
villageoises
des rues de
Montmartre, car,
son sous-sol étant
creux, les hautes
maisons y sont
rares, et ses petites
boutiques lui
donnent un charme
tendre où il fait
calme flâner.
Les mille couleurs
drapées des
petites boutiques
de la rue d’Orsel.
sion demandée par le gouvernement.
La barricade entre les numéros 1 et 2
de la rue d’Orsel tiendra avec une
énergie qui prépare la Commune de
1871, lancée par des « quarante-huitards ».
Les numéros 2, 4 et 4bis furent bâtis
en 1852. On s’arrête devant le joli
porche arrondi de ce 4bis. Puis on
est tenté de continuer… Tiens ? à
côté du 4bis c’est un 1. Oui le 1 rue
Livingstone qui part vers la halle
Saint-Pierre, sans nous : pour suivre
le méandre de la rue d’Orsel nous
tournons à gauche, constatant l’absence du 6, et charmés par le pan de
mur qui fait l’angle. C’est un immeuble de 1930 qui porte le nom du
célèbre roman de Zola Au Bonheur
des dames, qui raconte la création
du grand magasin le Bon Marché
par Boucicaut ; en 1869 il vendait
des tissus et des vêtements, des «
nouveautés », comme presque toutes
les boutiques de cette partie de la
rue, d’où le clin d’œil – même si le
roman se situe place Gaillon, le Bon
Marché rue de Sèvres, et le Louvre,
de Chauchart, autre modèle du roman, rue de Rivoli.
Zola décrit comme personne les
douceurs chatoyantes et tentantes
des tissus drapés pour piéger dans
leurs replis les clientes éblouies. Il
faudrait sa plume pour savourer
comment, en plus petit, mais avec
une vraie recherche, chaque étalage
de tissus de la rue attrape la lumière
pour attirer l’acheteuse. Ici, la violence des couleurs et des sequins
brodés oriente les pas ; là la mousse
neigeuse des voilages tombe en cascade comme une chute de glace arrêtée dans son élan…
Avançons tout de même. Au 9, la
maison de 1848 a subi les frémissements du sous-sol : les deux vantaux
de sa porte verte ferment mais ne se
raccordent pas, comme quand on «
met lundi avec mercredi » en boutonnant sa chemise. Les amours de
fonte qui les ornent tiennent le coup.
Le numéro 12 date de 1914, mais il y
avait là une maisonnette témoin d’un
drame. La locataire, madame Augustine de Launay de Villemessant, et sa
fille Isoline, criblées de dettes, se suicident au monoxyde de carbone
(poêle à charbon) le 6 mars 1847. Le
retentissement fut grand car elle était
la mère de Villemessant, patron de
presse, futur riche propriétaire du Figaro (1810-1879), qui ne daigna
même pas assurer une sépulture décente à sa mère et à sa sœur.
Au 13, une inscription dans la
pierre : A.F. ORIO CONSTRUCTEUR 1971. On lit plus souvent «
architecte », mais cette inscription
fait rêver…
Le 14 est un petit immeuble de 133
m2 au sol, niché là.
Le 15 date de 1890. Il a protégé dans
sa cour, de novembre 1895 à août
1914, une cabane en planches où se
La Gazette de Montmartre N°48 / 19
Montmartre
20 / La Gazette de Montmartre N°48
chaussée en plastique. Un léger effort d’imagination – et peut-être
deux clics de Photoshop – ramènent
les échoppes de bois…
Heureusement les bistrots nous
sauvent ! Au 32 bis, L’Anvers du décor
(clin d’œil au square d’Anvers, à la
verticale du lieu, et au théâtre à deux
pas) a conservé (ou rétabli) l’ardoise et
les tables de bois. Sans transition on
passe au 40 majestueux, (1906), au
42 l’Hôtel Béarnais au balcon ouvragé, et voilà une escale de paix et de
poésie : l’Entracte, au 44, qui a gardé
son sous-titre Chez Sonia et Carlos.
Que de souvenirs conservés ici par
Gilles Chiriaux ! de vraies palettes de
peintres, encore lourdes des recherches de couleurs expérimentées
sur leur surface rugueuse, des affiches
du théâtre voisin, des photos rares de
personnages montmartrois, ici un
bouquet flamboyant de toutes ses
branches, ici une guitare posée attendant de revivre, là un cadre à l’écriture décolorée mais reconnaissable
entre toutes, celle de Bernard Dimey
imaginant l’an 2000 dans ce restaurant… Au chaud dans les tentures
rouges l’hiver, au frais sur les tables
dehors dès les beaux jours, c’est un
entracte offert entre un drame et une
farce, puisque nos vies oscillent entre
les deux…
Il y a une cour incroyable au 48 bis :
par-dessus la grille noire on devine
les maisons sages et protégées. Devant la grille, un guéridon de bistro,
avec deux chaises, venant du Café
du théâtre. C’est au cordeau un dé-
MFT
Les tissus de la rue d’Orsel.
MFT
faisait le journal Le Libertaire, de
Sébastien Faure, qui vécut 960 numéros. Si Louise Michel y a écrit,
elle n’y eut aucune fonction.
Nous allons croiser la rue Seveste,
non pas Pierre-Jacques qui reçut la
patente de tous les théâtres de la
Seine, hors Paris, par un décret du
10 juin 1817, et qui construisit le
Théâtre de Montmartre (dont nous
reparlerons), ni ses fils, mais un de
leurs parents tué à la bataille de
Buzenval (colonne du général Vinoy) le 19 janvier 1871. Cette guerre
peu commémorée ponctue sans
cesse l’histoire de la Butte.
A ce croisement, belle maison audessus de la pharmacie, numéro 21
au cadastre, numéro 23 à l’annuaire
des téléphones, choisissez…
Le 22 est de 1880, et a un minuscule
cadran solaire au-dessus de sa porte.
Lorsque j’y passai la première fois,
l’ombre venait de l’arrêter. Une
montre arrêtée, on connaît, mais un
cadran solaire arrêté donne une sensation étrange de temps impossible
désormais jusqu’au lendemain (la façade est plein sud, comme tous les
numéros pairs).
Flânons devant de vénérables témoins, le 24 (1850) le 25 (1890) le
26 (1830) le 27 (1890).
Passons devant la rue Briquet, qui se
faufile jusqu’au boulevard, puis voici
le carrefour avec la rue de Steinkerque.
Là, je dois avouer que j’ai le cœur
serré. Au numéro 30, la plus ancienne maison de la rue (1790), à la
place du magasin Sympa, déjà
écaillé, il y avait un des plus originaux cafés de la Butte, le Café
Montmartre, aux deux entrées décalées de marches, aux peintures ponctuées de sentences, aux chanteurs de
hasard et aux réunions poétiques au
sous-sol. Combien de soirées, voire
de débuts de nuit, ai-je passés dans
cet étrange lieu tordu ! Disparu en
janvier 2011, il reste dans la mémoire.
Un coup d’œil à l’Attrape-cœur, de
2008, où les « souvenirs de Paris »
pour Japonais ou Américains sont
moins stéréotypés qu’ailleurs, un
coup d’œil à la montée du square
Louise-Michel, et continuons.
Les 32 et 32bis (1875), le 37 (1880),
le contraste est saisissant entre les bicoques du village et leur rez-de-
Daniel Besspn
DB
et ses rues
Dans l’Entracte Gilles le patron travaille.
La terrasse de L’Entracte.
cor pour Les Caprices de Marianne
de Musset. Accoudé, voire avachi,
au guéridon, c’est Octave, le cynique, qui du fond de son ivresse interpelle les fenêtres de la place. Derrière la grille, qui s’écartera sobrement pour son passage, c’est la maison de Marianne, le repaire de
Claudio, le rêve des sérénades de
Coelio.
Et de ce guéridon, Octave verrait le
théâtre.
Le théâtre de l’Atelier, au centre de la
place Dancourt, devenue place
Charles Dullin en 1957.
Ce théâtre fut créé par Seveste, dont
nous avons parlé, lorsqu’il reçut ce privilège du roi Louis XVIII en remerciement d’avoir permis de retrouver les
ossements de Louis XVI et de MarieAntoinette. Inauguré le 23 novembre
1822, avec des décorations de Fragonard (le fils, mais c’est déjà ça), le
Théâtre Montmartre se fit remarquer
par un comédien chanteur, Hervé, qui
La place Charles Dullin.
MFT
DB
MFT
Souvenirs d’artistes à L’Entracte.
18 rue de la Tombe Issoire : le tympan est ou
Jouvet à posé pour le sculpteur. Bourroux,
en saint Dominique (1946).
y créa la première pièce chantée, Don
Quichotte et Sancho Pança, en fait la
première opérette. Devenu parisien
par l’Annexion de 1860, le théâtre reprenait des drames et des vaudevilles
créés dans les grandes scènes des boulevards, permettant à de jeunes comédiens d’acquérir un métier solide, notamment un certain Dullin en 1905...
En 1870, en plein siège de Paris, le
maire du XVIIIme arrondissement,
Georges Clemenceau, organisa une
soirée de bienfaisance avec la troupe de
la Comédie française ; et pour le repas
prévu par le texte, il avait remplacé les
accessoires par de la vraie nourriture, à
la grande joie des comédiens.
La restauration de la salle par Félix
Soulié en 1907, avec La Dame aux
camélias jouée par la célébrissime Sarah Bernhardt (1844-1923), n’empêcha pas son déclin et sa transformation en Montmartre-Ciné en 1914.
On a dû, à l’époque, tonner contre
ces machines modernes qui tuaient
l’art du théâtre, et dire que « Montmartre n’est plus ce qu’il était ».
Et puis - car la Butte est un lieu de miracles – vint Maurice Robert qui décida de revenir à la scène et de confier
la salle à Charles Dullin, venu de chez
Copeau (le Vieux-Colombier) et du
Conservatoire comme professeur.
Quelques essais avec sa troupe dans
des lieux improbables, puis en 1922 il
arrive place Dancourt, et rebaptise le
théâtre L’Atelier. Car il va décider de
sortir de ce cercle infernal « mélo-vaudevilles-classiques récités-drames sanglants » auquel une salle était condamnée : il va travailler et présenter au public le résultat de ses expériences. Il ose
des auteurs contemporains, Pirandello, Salacrou, Claudel, il rénove les
classiques tels l’Avare de Molière, il déterre le théâtre élisabéthain avec Volpone de Ben Jonson (créé en 1606) qui
remplit sa salle d’une façon aussi totale
qu’inattendue.
Tous les grands noms du théâtre
moderne viennent de chez Dullin,
après être passés par d’autres courants (Antoine, Copeau, Artaud) :
de Barrault à Jean Marais, du mime
Marceau à Jean Vilar, la liste est vertigineuse !
Un autre coup de maître est de sortir
(plus ou moins) de l’autre cercle vicieux : faire de la qualité et être en
faillite financière, ou faire du gros
rouge qui tache et être en faillite de
son idéal. Il s’associe avec deux directeurs de salle, Louis Jouvet
(théâtre des Champs-Elysées) et
Gaston Baty (Studio des ChampsElysées) et un directeur de troupe,
Georges Pitoëff (le père de Sacha et
Aniouta), et crée en 1927 « le Cartel
des Quatre » à l’image du politique
Cartel des gauches. Priorité au texte,
audaces de mise en scène, création
du métier de metteur en scène, ouverture à tout public sans barrière
élitiste, décentralisation par des
tournées en province et l’encouragement à fonder des centres dramatiques dans les grandes villes, voire
les villes moyennes, c’est un souffle
neuf qui est soutenu par des inventions techniques pour les éclairages
et les décors, et qui libère du naturalisme réaliste : on le laissera au cinéma puisqu’il devient parlant.
Vint la guerre. Dullin (1885-1949) se
retire en 1941 et passe l’Atelier à André Barsacq (qui a sa rue à Montmartre, comme André Antoine) :
Anouilh, Félicien Marceau… Ses
successeurs s’associent, à la façon du
Cartel, avec Jean-Claude Houdinière
(théâtre de l’Athénée-Louis-Jouvet).
En 1999, c’est Laura Pels, Bordelaise
à la carrière théâtrale new-yorkaise,
qui reprend le flambeau.
Assise à la terrasse du Bar de l’Atelier
ou de A l’Affiche, en face, je regarde le
soir envahir la place. Les balcons
blancs du 48 ter, avec ses salamandres,
captent encore quelques flamboiements. Doux soir qui ramène le moment magique de la représentation. La
Butte Montmartre est un théâtre qui
joue pour ses comédiens, et l’Atelier
est un cœur battant de passion et de
beauté, posé comme un navire au quai
de la rue d’Orsel. ◆
Marielle-Frédérique Turpaud,
Maire de la Commune
Libre de Montmartre
Patronne du théâtre
L’Echelle à Coulisse
La Gazette de Montmartre N°48 / 21
Dossier
L’atelier
Lacourière
Lacourière-Frélaut
O
n peut parler d’un « petit coin de
Turquie » sur notre butte, puisque
dénommé le Panorama de Jérusalem, c’était l’ancien troisième
étage du pavillon turc désigné
sous le nom de « Reconstitution des parties les plus intéressantes de Jérusalem ».
Ce lieu montmartrois d’exception fut
un des ateliers les plus réputés dans le
monde pour son travail d’excellence
concernant la gravure et l’imprimerie
auxquelles s’ajouta, les derniers temps,
la lithographie.
Historique de l’atelier
La renommée de l’atelier Lacourière
est dûe à l’heureuse association, avant
guerre, entre un groupe d’artistes au
sommet de leur talent et un graveurimprimeur, Roger Lacourière qui
favorisa leur audace et leur permit de
s’exprimer plus librement.
Roger va aller travailler dans la maison d’édition fondée par sa sœur, La
Roseraie, où la tradition familiale
assure l’illustration et l’impression de
périodiques et de catalogues de mode
pour les magasins du Bon Marché. Il
y rencontre des artistes, nombreux sur
la Butte Montmartre, à cette époque et
édite le conte Cendrillon illustré de 5
planches au vernis mou et à l’aquatinte
de Jules Pascin, en 1929.
En 1929, lorsque Roger Lacourière
s’installe, il maîtrise déjà les techniques
de la gravure en taille-douce, c’est-àdire la gravure en creux sur métal. Fils
et petit-fils de taille-douciers, Roger
Lacourière a appris les techniques de la
gravure dès son plus jeune âge.
La fréquentation des artistes va certainement orienter l’activité de Roger
Lacourière de manière différente, en
mettant son savoir-faire technique à
leur service exclusif. Il va favoriser une
alliance des artistes et des artisans qui
22 / La Gazette de Montmartre N°48
va devenir extrèmement féconde et qui
permettra aux premiers de laisser parler
leur génie créateur et aux seconds de
jouer le rôle d’accompagnateurs prêts
à trouver des solutions techniques aux
problèmes de réalisation des œuvres à
graver. C’est ainsi que l’atelier de la rue
Foyatier a connu très vite le succès que
l’on sait.
La gravure, comme l’art culinaire, avec
l’alliance des ingrédients –métaux,
outils, vernis, acides, encres, papiers –
donne des effets parfaitement codifiés
si l’on suit bien la recette apprise mais
chacun sait que c’est l’invention et le
tour de main qui différencient le petit
cuisinier du grand chef.
Grâce à son génie inventif et à son
goût de la recherche, Roger Lacourière
gagne la confiance des plus grands créateurs de son temps et grâce à la qualité
du contact qu’il avait avec les artistes, il
a pu les convaincre tous de s’initier à la
gravure ou de se perfectionner.
Il a remis notamment en vogue la
technique de gravure au sucre : l’artiste travaille avec un pinceau trempé
dans le vernis. Comme ils étaient tous
peintres, ils se sentaient à l’aise avec ce
procédé. De Matisse à Miró en passant
par Braque, Dali, Picasso, Chagall ou
Moore, de très nombreux artistes ont
fait partie de l’aventure. Leur renommée a attiré de grands éditeurs d’art et
très vite Roger Lacourière, “Le Patron”
gagne la confiance des éditeurs Skira
et Vollard qui ont donné beaucoup de
travaux à effectuer à l’imprimerie.
Avec Skira, il met au point le tirage
de 29 eaux-fortes d’Henri Matisse
pour Les Poésies de Mallarmé (1932),
celui de 44 eaux-fortes de Salvador
Dali pour Les Chants de Maldoror du
Comte de Lautréamont (1934) , de 21
eaux-fortes d’André Beaudin pour Les
Bucoliques de Virgile (1936) et de 33
eaux-fortes et aquatintes d’André Mas-
DR
Situé près du Sacré-Cœur de Montmartre, coincé entre les
escaliers de la rue Foyatier et ceux de la rue Chappe, l’atelier
Lacourière-Frélaut était installé dans un ancien pavillon de
l’Exposition Universelle de Paris de 1900.
▲ Roger Lacourière, le
fondateur de l’atelier
surnommé «Le Patron»
par Picasso.
son pour Les Conquérants d’André
Malraux(1949).
Avec Vollard, ce sont 17 planches à
l’aquatinte de Rouault pour son œuvre
Le cirque et l’étoile filante(1938), 228
gravures sur bois en couleurs de Derain
pour le Pantagruel de Rabelais (3 ans
de travail pour l’artiste, accompagné de
5 artisans, en 1943).
DR
DR
DR
▲ Ci-dessus et à gauche : Robert Frélaut en plein travail d’impression .
Il faut réserver une place à part à Picasso. Ce dernier découvrit l’existence
de l’atelier un jour de 1930 : la porte
était restée ouverte ce jour-là pour
donner du jour aux artisans et de l’air
aux vapeurs d’acides ; Picasso aperçut
des presses ; alors il se renseigna sur
le genre d’activités de la maison et
demanda à faire la connaissance du
«patron». De cette rencontre fortuite,
naquit une quantité d’œuvres considérable : 3 planches à l’aquatinte et
au sucre pour Barre d’appui de Paul
Eluard(1936), 100 planches à l’eauforte connues sous le nom de Suite
Vollard (1936-1939) et 31 aquatintes,
eaux-fortes et pointes-sèches pour
L’Histoire Naturelle de Buffon.
L’atmosphère particulière de grande
complicité entre artisans et graveurs et
la personnalité originale du “patron”
attirèrent encore bien d’autres artistes
comme Joan Miró, André Dunoyer
de Ségonzac, Marc Chagall… et
bien d’autres. Elle inspira aussi un
cinéaste,Jean Grémillon, qui tourna en
1954 un documentaire sur l’atelier “La
maison aux images”.
Joan Miró qui avait gravé sa première
œuvre en 1932, illustra L’Anti-tête de
Tristan Tzara de 8 eaux-fortes en 1949
et le recueil A toute épreuve de Paul
Eluard de 77 gravures sur bois en 1956.
L’atelier Lacourière ne s’est pas contenté de tirer des planches d’illustration ;
il a assuré aussi l’impression d’estampes
de Marc Chagall, Jules Pascin, André
Masson, Léonard Foujita, Max Ernst…
D’autres maisons d’édition ont travaillé avec l’atelier Lacourière et publié des
ouvrages références de la bibliographie
contemporaine comme Le soleil des
eaux de René Char orné de 4 eauxfortes de Georges Braque en 1949 et
Les Hain-teny, proverbes malgaches
traduits par Jean Paulhan illustrés de
10 eaux-fortes en relief et à l’aquatinte
d’André Masson en 1956.
En 1951, Madeleine Lacourière,
femme de Roger, crée un pôle édition
qui lui permettra de choisir les artistes
qui l’intéressent sans dépendre des
éditeurs et des galeristes. Cela permet
d’ouvrir l’atelier à une nouvelle génération d’artistes parmi lesquels Zao
Wou-Ki, Hans Hartung, Terry Haass,
Pierre Soulages, Roger Bertin, AnnaEva Bergman...
En 1957, Roger Lacourière prend sa
retraite et laisse la gérance de l’atelier
à Jacques Frélaut, son disciple depuis
1938. Il va poursuivre l’aventure dans
le même esprit, assisté de son frère Robert et de sa sœur Anne.
▲ Jacques Frélaut à la presse à main .
La Gazette de Montmartre N°48 / 23
Dossier
DR
24 / La Gazette de Montmartre N°48
DR
rière-Frélaut» présenté dans 5 musées
nationaux du Japon.
Une nouvelle collection de livres petit
format est lancée avec des graveurs de
styles différents qui arrivent à produire
des images très contemporaines.
En 2000, un espace d’exposition est
ouvert au sein de l’atelier et une presse
lithographique est installée. C’est Thomas Marin, petit-fils de Jacques Frélaut
qui gère cet atelier. Thomas a appris
son métier de lithographe durant 9 ans
et en 1998 il a reçu le Grand Prix des
Métiers d’Art de la Ville de Paris.
Le marché de la gravure, devenu confidentiel, il n’y a plus de grands éditeurs
de livres illustrés ; beaucoup d’artistes
éditent à leur compte et impriment
à leurs frais sans avoir la garantie de
vendre ; de plus, les galeries sont de
moins en moins nombreuses et le marché est en déclin depuis le début des
années 90.
Une telle conjoncture à laquelle se sont
ajoutés des glissements de terrain de la
Butte Montmartre, entraînant des travaux colossaux, oblige l’atelier Lacourière-Frélaut à fermer ses portes. Ses
presses historiques, monstres de fer et
d’acier, ont dû quitter notre quartier.
Une riche page de l’histoire artistique
de Montmartre est tournée au milieu
d’une indifférence quasi-générale de
nos élus et de tous les Montmartrois.
Pour compléter cet article j’aimerais
rendre hommage à Terry Haass, une
grande artiste internationale installée dans notre quartier en 1963, qui
travailla à l’atelier Lacourière et que
j’ai pu rencontrer dans son atelier-appartement de la rue Lamarck. C’est
grâce à Chantal, une amie amoureuse
de Montmartre et très impliquée dans
la vie associative de notre quartier que
cette visite très enrichissante eut lieu.
DR
▲ Terry Haass
DR
Une nouvelle génération d’artistes
découvre l’atelier : Henry Moore,
Pierre-Yves Trémois, Robert Naly, Bernard Buffet, Pierre Alechinsky, Alfred
Manessier…
Buffet illustre La voix humaine de Cocteau de 20 planches à la pointe sèche
en 1957 ; en 1958, Chagall réalise
10 eaux-fortes et aquatintes pour De
mauvais sujets de Jean Paulhan;
Robert Naly grave 20 planches à la
manière noire pour Le vieil homme et
la mer d’Ernest Hemingway et Trémois
crée 34 planches au burin, à la pointe
sèche et à l’aquatinte
pour Le Cardinal D’Espagne d’Henry
de Montherlant.
En 1959, Picasso grave 26 planches à
l’aquatinte et au sucre pour La Tauromaquia de Pepe Illo. Sonia Delaunay
illustre Juste Présent de Tristan Tzara de
8 planches à l’eau-forte et à l’aquatinte
en 1961.
Souvent même, l’imprimeur a tout
enseigné au peintre : ainsi Hans Hartung, Pierre Soulages et Zoran Music
sont venus rue Foyatier apprendre les
éléments de la gravure avant d’en devenir des maîtres.
En 1966 Roger Lacourière meurt.
Françoise Voimant, conservateur au
Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale, rue de Richelieu à
Paris publie un hommage en donnant
la parole à ceux qui l’avaient bien
connu et aimé, comme Miró, Segonzac, Soulages… Le poète Iliazd écrivit
un merveilleux poème, chef-d’œuvre
de délicatesse dans lequel nous voyons
revivre dans son atelier «Rogelio Lacourière, pêcheur de cuivres.»
C’est en 1970 que l’atelier Lacourière devient officiellement l’atelier
Lacourière-Frélaut et avant son départ,
Jacques Frélaut organise une grande exposition rétrospective au Musée d’Art
Moderne de Paris, de mai à octobre
1979.
En 1980, son frère Robert perpétue la
tradition de la maison. La réputation
de l’atelier ayant franchi les frontières,
de jeunes graveurs arrivent d’Europe,
des Etats-Unis, du Canada et d’Australie ; des artistes comme Béalu, Ubac,
Calder, Dado, Olivier Debré, Monique
Frydman travaillent à l’atelier.
En 1991, a lieu la publication du livre
de Zoran Music Nous ne sommes pas
les derniers illustré de planches à l’eauforte de l’auteur.
En 1993, Denise Frélaut, fille de
Jacques prend la direction des éditions
et son neveu Luc Guérin, entré dans
l’atelier en 1974, devient l’héritier du
savoir-faire de ses oncles.
Avec Robert, Denise assure l’organisation d’un «Hommage à l’atelier Lacou-
DR
L’atelier Lacourière-Frélaut
▲ Gravures de Terry
Haass à l’aquatinte
(de haut en bas et de
gauche à droite : Fluide
astral, Inanna 7,
Sculpture monumentale,
Interspatial).
Terry de Montmartre
Terry Haass fait indéniablement partie
des graveurs modernes exceptionnels,
et sa maîtrise de la technique de l’eauforte est particulièrement admirable.
Travail sur la lumière, le temps et l’espace. Bien que parfois qualifié d’abstrait, l’art multidisciplinaire de Terry
Haass est baigné d’une grande spiritualité. Artiste cohérente,Terry Haass a
été une femme au parcours singulier et
au caractère bien trempé menant une
vie libre, indépendante et s’impliquant
dans bien des causes humaines et solidaires jusqu’à aujourd’hui. singulier,
Terry
Tereza dite Terry Haass est née à Cesky
Tesin en Tchécoslovaquie, en 1923.
Les techniques
de la gravure
Graver consiste à dessiner sur un objet en
creusant, ou en incisant sa surface. Dans la
plupart des cas, la gravure est transposée,
après encrage, sur un support tel que le
papier.
En gravure, il existe deux grands procédés :
La gravure en relief : les spécialistes parlent
de taille d’épargne ; la planche est creusée
partout où l’impression ne doit pas avoir
d’effet ; le dessin seul est conservé au
niveau initial de la surface de la planche, il
est épargné » C’est la technique employée
pour la gravure sur bois ou la linogravure.
La gravure en creux : appelée aussi tailledouce. Elle se pratique le plus souvent sur
métal, en particulier sur cuivre, mais aussi
sur zinc, laiton, acier...
DR
L’artiste graveur, à partir du procédé de
la gravure en creux peut donc créer des
œuvres multiples en utilisant divers outils et
divers matériaux.
Comme tous les enfants, la jeune Tereza a toujours dessiné. Partie à Milan
avec sa maman, c’est dans l’église Santa
Maria delle Grazie où Léonard de Vinci
a peint la fresque de La Cène que Tereza se voit dans un autre monde qu’elle
trouve merveilleux et sait à cet instant
qu’elle marchera dans cette directionlà mais elle ignore encore ce qui sortira
d’elle un jour.
À la fin des années 30, elle fuit son pays
et le nazisme. Arrivée à Paris avec sa
famille, en 1939, malgré son jeune âge,
elle passe le concours des Beaux-Arts.
Reçue, elle y fera des études d’art et
d’histoire de l’art. Dans le même temps,
elle crée pour Le Jardin des Modes ,
magazine mensuel féminin, des modèles de robes pour enfants et entrée à
l’Académie de la Grande Chaumière,
elle dessine d’après modèle et découvre
l’art abstrait et géométrique.
Sa famille fuit l’avancée nazie et part
vers le Sud, sous les bombardements
allemands, triste et terrible souvenir.
En 1941, c’est le départ vers les EtatsUnis qui la conduira à New-York :
“pour gagner quelques sous, je dessinais
le président tchécoslovaque Masaryk
d’après un timbre qui le représentait
avec sa fameuse casquette ; j’exécutais
des portraits et les gens de la communauté tchèque me les achetaient.”
La jeune femme reçoit une bourse
d’étude de l’Arts Students’s League.
“Là, j’ai appris à imprimer les gravures
; nous étions des “artistes” ; pour être
heureux, l’être humain n’a pas besoin
de beaucoup d’argent ; il nous suffisait
d’avoir un travail qui nous plaisait. ”
En 1943, elle voulut exposer dans une
galerie new-yorkaise, deux gravures sur
bois réalisées à partir de sculptures du
Musée des Cloisters ; mais elle se heurta à un refus, parce qu’elle était une
femme. ”Allez vous faire voir”, se ditelle. “Sans me décourager, je change
mon prénom Tereza en Terry et avec
cette astuce, je peux travailler dans les
mêmes conditions que les hommes ; un
an plus tard mes œuvres figurent dans
une exposition d’artistes masculins et
je reçois une lettre de remerciements
du galeriste au nom du Révérend Père
Terry Haass. ”
Terry vivra à New York jusqu’en 1951.
C’est dans l’Atelier 17 de Stanley William Hayter, qu’elle travaillera auprès
de Will Barnet, Zadkine ou Calder.
Elle enseignera également les arts gra-
▲ Hans Hartung,
célèbre peintre graveur
qui était un grand ami
de Terry Haass.
Le burin est le nom de la technique et de
l’outil employé par le graveur, une lame
d’acier de section carrée, coupée en biseau.
Le buriniste pousse la lame dans le métal,
dégageant des copeaux, il creuse des tailles
nettes, sans rebord, d’une finesse et d’une
profondeur variables. Le travail au burin est
long et minutieux, il demande une certaine
technicité et l’artiste doit mesurer son geste.
La pointe sèche est le nom d’une technique
et de l’outil qui permet sa réalisation.
Maniée comme un crayon, la pointe sèche
déchire le métal. Le creux est bordé de
barbes qui prennent l’encre autant que les
creux et donnent au trait un aspect velouté.
L’eau forte est une gravure en creux
indirecte : la matrice est creusée
chimiquement. Le graveur dessine sur
une plaque vernie, à l’aide d’une pointe
métallique qui met le métal à nu mais ne
l’atteint pas. La plaque est plongée dans
l’acide qui attaque le métal non protégé par
le vernis.
L’aquatinte : le graveur saupoudre de grains
de résine la plaque qui est ensuite chauffée
; la résine adhère, puis les grains durcissent
et forment autant de petits points résistants.
Le métal est creusé à l’acide autour de ces
grains. Ce procédé est généralement associé
à l’eau-forte, un vernis protégeant les parties
non grainées.
On peut encore utiliser les techniques du
vernis mou, du sucre, de la manière noire …
La Gazette de Montmartre N°48 / 25
Dossier
DR
L’atelier Lacourière-Frélaut
▲ Pierre Soulages
26 / La Gazette de Montmartre N°48
(à gauche) assisté de
Robert Frélaut.
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phiques au Brooklyn College et au
New York City College. Elle rencontre
de nombreuses personnalités de l’art
moderne : Joan Miró, André Masson,
Yves Tanguy, Jackson Pollock, Willem
de Kooning et bien d’autres encore.
Ayant obtenu une bourse des fondations Fullbright et Woolley pour
l’étude de la gravure, elle rejoint Paris
en 1951.
Là, elle entreprend ses recherches dans
le célèbre atelier Lacourière-Frélaut,
travaillant dans un foisonnement d’artistes dont Miró, Chagall, Masson et
Picasso.
“J’ai travaillé durant 25 ans dans ce lieu
mondialement connu ; j’ai fait ici des
aquatintes ; qu’est-ce que ça sentait bon
! J’aime cette odeur d’atelier…
J’ai vu des grands maîtres travailler ;
certains très gentils comme Buffet ou
Dunoyer de Ségonzac ou d’autres désagréables comme Mathieu. J’ai beaucoup apprécié Robert Nally.
Un jour Picasso est venu, je ne le voyais
pas, mais tout-à-coup j’ai senti que
quelqu’un était là et que, dans mon
dos, il me regardait travailler…
Je me suis retournée, j‘ai vu un homme
plus petit que moi, et c’était Picasso !
Alors, je me suis profondément inclinée devant lui et puis j’ai continué à
travailler. Qu’est-ce que fait la petite
classe, me dit-il ? Puis il est reparti
vers sa table de travail... Ses plaques
de cuivre étaient grandes, les miennes
toutes petites.
Une autre fois lors de l’impression de
l’une de ses gravures de La Tauromaquia est apparue une petite tache noire
au milieu de l’arène ; l’imprimeur lui a
demandé s’il fallait l’enlever. Et Picasso
lui a répondu : non, c’est un caca de
Dieu !…”
Terry se lie d’amitié avec Hans Hartung
et Anna-Eva Bergman qui l’influenceront par leurs travaux comme par leur
personnalité ; le couple l’encourage à
voyager en Europe du Nord et la découverte de cette nouvelle morphologie de paysages baignés d’une lumière
différente inspirera durablement son
œuvre.
Parallèlement, Terry Haass étudie l’archéologie mésopotamienne à l’Ecole
du Louvre et obtient son diplôme
d’archéologue. “Je savais bien que je
ne vivrai pas que de mon art. Et que je
devrai avoir à côté un autre gagne-pain,
alors j’ai fait de l’archéologie. ”
À ce titre, elle participera pendant
plusieurs années à d’importantes campagnes de fouilles archéologiques au
Moyen-Orient en Israël, Turquie, Liban, Afghanistan et Iran.
À partir de 1971, elle se consacre en-
▲ Henri Moore signe ses gravures avec Anne Frélaut.
tièrement à son art et se tourne vers
la sculpture en utilisant tour à tour le
plexiglas et l’acier.
Dès 1979, elle réalise monotypes, collages et sérigraphies, participe à l’aventure du livre illustré moderne et crée
de nombreuses sculptures de grandes
dimensions.
Les oeuvres de Terry Haass sont présentes dans une quinzaine de grandes
collections privées et dans plus de
vingt musées de renom international :
MOMA, Metropolitan Museum, Musée Guggenheim à New-York, Carnegie Institute, Centre Pompidou, Musée
d’art moderne, Grande Bibliothèque
de France, Kunst Museum de Bâle,
Victoria et Albert Museum, à Londres,
Israël National Museum...
Mais le havre de cette artiste prisée,
c’est Montmartre ! Elle y a élu domicile depuis 1963, quand elle a obtenu
la nationalité française.
De nos jours, toujours active, pleine
de vie et l’esprit plein de projets, Terry
Haass apprécie toujours son quartier de
Montmartre.
“J’ai de la chance d’avoir des amis dans
mon immeuble. Chaque fois qu’ils
restent pour le dîner, je suis très heureuse. Ils me racontent leur vie et je suis
contente quand je peux les aider… La
paix intérieure vient avec le travail.
Ici, je peux partager mon expérience
avec les gens qui aiment mon travail,
alors je suis heureuse.Mais je ne travaille pas pour améliorer le monde, ça
non !...
Aujourd’hui je me suis réveillée à cinq
heures du matin en pensant à une
sculpture que je veux réaliser. J’ai réfléchi à cela ; voyez-vous, on ne s’arrête
jamais !...
Je n’ai pas du tout peur de la mort,
seulement je ne voudrais pas être un
fardeau pour les autres. Je pourrais
craindre cela, mais je n’y pense pas, je
suis trop occupée…
Grâce à la France, je me suis épanouie,
grâce à la France, j’ai appris le métier
d’artiste, grâce à la France, j’ai fait des
études d’archéologie. Donc je lui dois
beaucoup - à la France – et je suis heureuse et reconnaissante maintenant, de
pouvoir mener une vie paisible. Mais
pour cela j’ai dû travailler dur.”
En novembre 2009, dans le restaurant
Au clocher de Montmartre de son amie
et voisine Chantal, Terry Haass a souhaité vendre une partie de ses propres
gravures, gouaches, et lithographies,
encore en sa possession, au profit de
l’Association Ste Geneviève - St Ferdinand des Ternes qui oeuvre pour le
logement des personnes vivant dans la
précarité pour un projet de création de
DR
DR
Terry Haass une femme
exceptionnelle à la vie
exceptionnelle !
Remerciements à Denise Frélaut, Terry
Haass et Chantal qui m’ont apporté
leur aide dans la réalisation de ce travail
ainsi qu’un très grand merci à Sophie
Villoutreix-Brajeux, graveuse contemporaine qui m’a fait connaître et apprécier cet art. ◆
Jacques Bachellerie
▲
Roger Lacourière
à la presse devant
un tirage de Picasso.
DR
DR
pension de famille dans le XVIIème
arrondissement, afin de resocialiser des
personnes seules en situation de précarité, grâce à un logement décent et un
accompagnement socio-psychologique
prolongé. Une grande dame, Terry
Haass !
Un très grand merci à Terry de nous
avoir reçus dans son atelier-appartement en cette fin d’après-midi hivernal par un magnifique coucher de
soleil sur Paris avec à nos pieds l’ancien
atelier de gravure Lacourière-Frélaut
qu’elle a tant aimé, où elle a réalisé des
aquatintes remarquables et cotoyé des
maîtres qu’elle n’a pas oubliés.
Ce fut pour moi un immense plaisir
de rencontrer cette belle personne au
grand cœur.
La Gazette de Montmartre N°48 / 27
Montmartre
Insolite
Il était une fois...
Le calvaire de Montmartre
N
otre itinéraire à travers un
dédale de rues étroites et
d’escaliers s’achèvera peutêtre par les marches de la rue
du Calvaire et la place du Calvaire.
Montmartre,
un calvaire, vous dis-je !
Mais, tous les Montmartrois saventils d’où provient cette toponymie de
“calvaire” employée pour désigner
trois lieux de notre quartier : la rue,
la place et le cimetière du Calvaire ?
C’est à un véritable calvaire érigé au
début du XIXème siècle dans le jardin de l’église Saint-Pierre que ces
trois lieux doivent leur nom.
Dans la religion catholique, le Calvaire, connu aussi sous le vocable de
Golgotha, désigne la colline au
nord de Jérusalem où Jésus de Nazareth a été crucifié. Le terme Golgotha vient des mots araméen “gulgolta” et hébreu “gulgôlet” signifiant “crâne” : la tradition affirmait
que le crâne d’Adam y était enterré.
un programme qui n’était pas sans
rappeler l’Inquisition !
Ce premier Chemin de croix de
neuf stations fut installé à l’intérieur de l’église et peint par l’abbé
Dubois, prêtre anglais retiré à
Montmartre.
Le succès de cette entreprise fut fort
mitigé puisqu’en 1833 l’abbé Ottin,
alors curé de Saint-Pierre de Montmartre, décida d’ériger un autre
Chemin de croix, dans le jardin autour de la vieille église.
L’abbé Ottin obtint du pape Grégoire XVI, des indulgences nou-
DR
Gravir la Butte Montmartre, que l’on soit touriste ou Montmartrois, lorsqu’il n’y a pas de Montmartrobus en raison des conditions
climatiques ou à cause des encombrements, est un véritable calvaire surtout si l’on a les bras chargés de paquets de courses ou de
lourds bagages et si, en plus, on commence à subir le poids des ans.
Comme on dit, Montmartre ça se mérite !
▲ Une procession
au Calvaire de
Montmartre en 1806
(estampe de la B.N.)
Au début du XIXème siècle, l’abbé
Bertherand de Long-Prez, ancien
prieur des Prémontrés, devenu curé
de Montmartre, voulut avoir à l’intérieur de son église, pour attirer les
pèlerinages sur la Butte, un Chemin de croix analogue à celui qui,
avant la Révolution, se trouvait sur
le Mont-Valérien et qui attirait
beaucoup de pèlerins parisiens.
En 1805, le curé de Saint-Pierre de
Montmartre obtint du pape Pie
VII, alors en visite à Paris, des indulgences importantes “pour tous
ceux qui pratiqueraient des pèlerinages à Montmartre et qui prieraient Dieu avec piété pour la
concorde entre les princes chrétiens,
pour l’extirpation de l’hérésie et
pour l’exaltation de l’Eglise”. Voilà
DR
Origine et histoire du
Calvaire de Montmartre
▲ Chapelle souterraine creusée et
aménagée dans le monticule du Calvaire.
28 / La Gazette de Montmartre N°48
velles afin d’attirer les foules au
sommet de la Butte aux deux fêtes
religieuses célébrées les 3 mai et 14
septembre ainsi que durant les huit
jours qui suivaient chacune de ces
deux fêtes.
L’abbé Ottin acheta donc, autour de
son église, un morceau de terrain de
l’ancienne abbaye sur lequel il fit
ériger un Chemin de croix ainsi
qu’un Calvaire qui existe encore. Le
Chemin de croix comptait neuf stations et se composait de bas-reliefs
de plâtre dûs à Courtin et placés sur
des autels abrités des intempéries.
Trois grandes croix furent dressées
sur un rocher factice sous lequel
une grotte fantaisiste fut aménagée
en chapelle souterraine rappelant le
Saint-Sépulcre de Jérusalem. La
grande croix centrale pourrait provenir de l’ancien Calvaire du MontValérien.
Malgré tous ces travaux qui coûtèrent fort cher, les pèlerins ne
vinrent pas aussi nombreux que
prévu et, très vite, l’abbé Ottin se
trouva aux prises avec des embarras
financiers considérables.
Pour y faire face, il créa l’œuvre du
Calvaire qui reçut du pape, en
1842, de nouvelles indulgences et
qui publia une Histoire de Montmartre rédigée par DominiqueJacques-Fernand Chéronnet, modeste employé de papeterie.
Le soutien pontifical et l’érudition
Le Calvaire et le Chemin
de croix aujourd’hui
Le Calvaire dresse ses trois croix
sombres face à la blancheur des
pierres de la Basilique. Il se situe
juste à côté du cimetière du Calvaire,
le long d’une petite rue animée de
marchands de souvenirs.
Au printemps, le monticule de rocaille sur lequel sont érigées les trois
croix se pare de fleurs sauvages vivaces aux teintes chatoyantes.
Le Calvaire est dans un état pitoyable : le Christ et les deux larrons Dismas et Gestas ont très mal
résisté aux attaques du temps et des
intempéries.
Faits de ciment armé, certains morceaux de leurs membres se sont détachés et ici et là apparaissent des tiges
de fer rouillé faisant penser à d’étonnantes prothèses fantasmagoriques.
Au centre du Calvaire, le Christ incline sa tête vers sa droite pour accueillir et écouter les paroles et les
prières du bon larron Dismas qui a
le visage presque détendu, ouvert et
souriant. Sur la gauche du Christ, le
mauvais larron Gestas se détourne
du supplicié dont il vient de se moquer. Son visage est tourmenté et ne
regarde ni l’église ni le Christ. Il se
tourne vers l’extérieur, du côté de la
rue du Chevalier de la Barre, rue
qui, coïncidence ou pas, porte le
nom d’un jeune homme torturé, au
XVIIIème, pour n’avoir pas salué une
procession du Saint-Sacrement.
Devant les trois croix, est installé
un autel ; dans la chapelle souterraine creusée sous le monticule se
trouve un autre autel avec, dessous,
une niche dans laquelle était déposé
un haut-relief du cadavre du Christ
dans son linceul.
Les bas-reliefs de plâtre des stations
du Chemin de croix, vu leur état
lamentable ont été déposés depuis
les années 90 et attendent toujours
une restauration.
Il serait bien que les Montmartrois
–comme ils l’ont déjà fait pour leur
musée- et tous les amoureux de l’histoire et du patrimoine de notre Butte
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locale ne purent rien pour le bon
curé Ottin. Plus imprudent que
malhonnête, il avait acculé la paroisse à la faillite et dut donner sa
démission. Retiré à Paris, très affecté par son échec, il mourut dans
la solitude et l’oubli.
Toute la publicité faite autour de
l’abbé Ottin et de son “Œuvre du
Calvaire” finit par cristalliser l’attention sur Montmartre et les pèlerinages retrouvèrent, sous le Second
Empire, un succès qui ne s’effaça
qu’à la fin du XIXème siècle, avec
l’érection de la nouvelle Basilique.
DR
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▲ Les trois croix de bois
supportant le Christ et les deux
larrons Dismas et Gestas.
▲ Quelques
parties très
abîmées par les
intempéries
se mobilisent afin d’obtenir que le
Calvaire et le Chemin de croix
soient restaurés au plus vite. Toutes
les aides financières –Mairie de Paris, Ministère de la Culture, mécènes privés- seraient les bienvenues,
avant qu’il ne soit trop tard. ◆
Jacques Bachellerie
Un très grand merci au Père Patrice Sonnier,
prêtre de la paroisse Saint-Pierre de Montmartre
qui m’a permis d’effectuer des prises de vue du
Calvaire et du Chemin de croix.
Sources : Montmartre de Jean-Marc Léri et
Clément Lépidis - Editions Henri Veyrier
Montmartre de Paul Lesourd - Editions
France-Empire
La Gazette de Montmartre N°48 / 29
Montmartre
des Montmartrois
Claude
le montmartrois
C
ela ne commence pas sous les meilleurs
auspices. Dès le 6 septembre 1936, il a 3
jours, la carriole le conduit en nourrice
depuis Flers dans l’Orne, où il vient de naître,
jusqu’au village de Rouellé. Il y restera
jusqu’en 1944, tandis que sa mère Juliette, lavandière à domicile, est seule pour l’élever.
Son enfance, c’est les 5kms quotidiens pour
aller à l’école enfantine, les engelures aux
pieds dans les sabots en bois qui mettent les
chevilles en sang. Dans un sac, deux tartines
de gros pain collées, sur l’une un bout de fromage, sur l’autre une couche de beurre avec
du cacao Poulain. Le tout arrosé de l’eau bue
à même la fontaine. C’est la guerre, cette région normande est le théâtre de combats
d’une terrible violence. Les avions sillonnent
le ciel dans les hurlements et les éclairs de la
DCA. Tout près de lui, des résistants font exploser des mines. On se cache dans des tranchées recouvertes de branchages pour échapper aux bombardements qui se multiplient
jusqu’à la Libération. La maison de sa mère
est rasée en juin 1944 et la ville de Flers sinistrée à 80% . Avec sa maman le petit Claude
se réfugie à Saires la Verrerie, un hameau de
150 âmes. Juliette décédera en 1988 à l’âge de
88 ans. A 14 ans, le certificat d’études en
poche, il est placé à la ferme chez Renée et
Léon, des paysans accueillants. Mais Claude
se rend compte qu’il restera un commis de
ferme sans avenir. Alors à 17 ans, il choisit le
noble métier de cuisinier et part en apprentissage à la Ferté Macé dans le célèbre restaurant triple étoilé Le Grand Turc. Le patron
n’est autre que Gaston Meillon, SénateurMaire et Président du Conseil Général. Travailleur, dur à l’ouvrage, ne se plaignant jamais, Claude obtient son CAP en 1955. Mais
cette fois c’est la guerre d’Algérie. En 1956, il
est appelé sous les drapeaux et envoyé en Petite Kabylie. Pendant 28 mois, les attaques
sont quotidiennes, des copains de chambrée
tombent à côté de lui.
A son retour, Gaston Meillon, qui avait remarqué ses qualités, le recommande afin
qu’il monte à Paris perfectionner ses
connaissances. Voici donc Claude sur la
Butte en 1959. Il ne quittera plus la capitale
et travaillera, comme Chef de partie ou
30 / La Gazette de Montmartre N°48
Chef dans les plus grandes maisons dont le
Windsor et le Crillon. Curieux de tout, à
chaque fois, il veut acquérir de nouvelles
pratiques, d’autres spécialités. Observer, apprendre toujours plus, transmettre ses savoirs , tel est le fil conducteur de sa vie. Cela
le conduira à exercer les responsabilités de
Chef d’un restaurant d’EDF-GDF avec 450
couverts / jour au déjeuner.
En 1964, Claude épouse Gisèle rencontrée à
Montmartre, toujours à ses côtés, attentive
et dévouée. Deux filles, Christelle et Nathalie, naîtront de leur union.
A la Croix du Combattant, s’ajoutera la médaille du Travail quand il prendra sa retraite
au terme de plus de 4o ans d’activité.
1983 : Après le 17ème arrondissement , c’est le
retour définitif à Montmartre pour Claude
et Gisèle.
Tous deux amoureux de la cuisine faite avec
de bons produits de qualité, depuis 30 ans,
ils y accueillent famille et amis autour de
plats succulents. Mais d’autres encore, et
pas des moindres, y ont franchi leur porte ;
entre autres Woody Allen, André Rieu, Jane
Manson, Yves Mourousi….
Sans Claude et Gisèle et grâce à la contribution active d’Alain Juppé et d’André Roussard, ajoute t- il, le Syndicat d’Initiative de
Montmartre (ex du Vieux Montmartre
jusqu’en 1984) n’existerait pas aujourd’hui
dans cet emplacement exceptionnel qui
contribue au rayonnement, à la promotion de
Montmartre et au-delà…. En France et dans
le monde. N’oublions pas que le dépliant du
Syndicat d’Initiative de Montmartre est traduit en six langues afin d’accueillir onze millions de touristes par an sur la Butte.
Deux passions l’animent :
Mais quand il ne cuisine pas, que fait donc
Claude, ce travailleur infatigable dur au travail pour lui et pour les autres ?
Le jardinage dans le calme de la maison familiale aux confins de la Beauce, du Perche
et de l’Orléanais. Sa fierté, ses 120 kgs de
tomates par an qu’il distribue généreusement autour de lui . Et puis également cette
tomate de 990 grammes, résultat de ses
soins attentifs conjugués à 6 m 3 de fumier
FL
Un parcours sous le signe du devoir et de l’amour du travail bien fait
qui mérite d’être mieux connu
offert par le paysan voisin ! Sans oublier les
semis de bégonias, œillets d’inde pour les
parterres de la Paroisse de Saint- Pierre.
Claude confie qu’il a toujours été « un fou
du bio » et a animé des stages de formation
en diététique. Pour lui, les jeunes se nourrissent trop mal avec de mauvais aliments. Il
s’insurge sur ces légumes sous vide traités à
l’azote et des conservateurs chimiques dangereux pour la santé.
Une seconde passion que partagent Claude
et Gisèle, celle des voyages en France, en
Europe et dans le monde avec une attirance
toute particulière pour l’Asie.
A raison de deux voyages par an, ils ont sillonné la plupart des pays d’Europe et adoré
Rome ; c’est aussi la Russie, la Turquie,
l’Egypte, les USA, le Canada, le Mexique, le
Viet-Nam, le Cambodge, le Japon, la Thailande, la Chine, l’Inde, le Népal et j’en oublie….Un enthousiasme que Claude sait
communiquer quand il décrit les coutumes,
les civilisations, la beauté des paysages et des
merveilles architecturales!
Réservé, discret, Claude vous accueille amicalement. Un regard bleu malicieux auquel
rien n’échappe. Attentif aux autres, son esprit curieux est toujours en éveil tourné sur
le monde et ceux qui nous entourent. Mais
ne nous y trompons pas, derrière un sourire
affable un peu narquois se cache un homme
volontaire, perfectionniste, exigeant. Il a
connu deux guerres qui l’ont marqué mais
n’ont pas entamé sa détermination. A la
dure école de la vie il a appris à compter et
s’avère un gestionnaire avisé, un organisateur efficace.
Sa formule pourrait être « du travail, encore
du travail, toujours du travail et de la créativité ». Pour lui on ne s’écoute pas mais on
sait écouter les autres.
Député de la République de Montmartre de
longue date, il en applique scrupuleusement
la devise « Faire le bien dans la joie ».
Sa modestie naturelle dut elle en rougir,
force est de reconnaitre que Claude réunit
les qualités et les valeurs bien montmartroises que sont le travail, l’authenticité et le
cœur. ◆
Marie-France Coquard