Rentrées peu - Une à Nîmes

Transcription

Rentrées peu - Une à Nîmes
GRATUIT N°15
UNE à NÎMES
I Le e -magazine des gens qui aiment leur ville I S eptembre 2011 I
Rentrées peu
ordinaires: ils témoignent
Les jeux Med'
en 1993
Portrait
Corentin Carpentier
Fini le rosé de l'été
Ludivine , une Nîmoise
exilée à Londres
Eline Bouzanquet-Clerc (photo)
directrice de l'Espace Bourgier
www.uneanimes.com
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Selon Sandra
Arlette Lucas, de
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Une rentrée peu ordinaire
Le rituel de la rentrée Nîmoise et vos témoignages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 4/5
Lutter contre les effets du rosé qui fait bronzer
selon Sandra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
L'histoire de la cérémonie de clôture des Jeux Méd' de 1993
Bob Addrizza, metteur en scène de l'époque, témoigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
Le café Francis Nadal et les journées du patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 8/10
Corentin Carpentier portrait d'un hyper actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
Ludivine interview d'une Nîmoise exilée à Londres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12
Reg'art sur une compagnie équestre Les Hasta Luego . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
Un mois, un mot nîmois...
Sanquet :
Boudin en vrac préparé avec de la mie de pain
et le sang du lapin, du cochon ou du poulet
qu'on vient de tuer.
2 UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
UNE à NÎMES
Directeur de la publication et rédacteur en chef : Jérôme
Puech. Rédacteurs : Sandra Graziani et Fanny Romieu.
Photographes: Alain Bérard et la rédaction. Webmaster:
Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome. Relecture:
Aurélia Dubuc et Géraldine Salmeron. Nous écrire: [email protected]. Site : www.uneanimes.com.
Retrouvez tous les n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion: 5 300 destinataires mail. Régie publicitaire, Esprit Média: 04 66 29 75 19.
Bertrand Tavernier
Présentation :
les films à son actif
L'Horloger de Saint-Paul
Que la fête commence...
Le Juge et l'assassin
Coup de torchon
Un dimanche à la
campagne
La vie et rien d'autre
L.627
L'Appât
Capitaine Conan
Laissez-passer
Dans la brume électrique
Signes particuliers:
Un homme brillant,
curieux et profondément
humaniste. Louis Aragon
a écrit le poème "Il n'y a
pas d'amour heureux" en
hommage à sa mère.
L
a vie est balisée par de belles rencontres. Celle avec le réalisateur Bertrand
Tavernier en est une. Invité du festival « Un réalisateur dans la ville »* au
mois de juillet dernier, ce monstre du cinéma français s’est livré sur les liens
tenaces qu’il entretient avec notre ville et notre région.
A quelques instants de la projection en plein air sous la voûte céleste des Jardins
de la Fontaine de « L’appât », je n’ai pu résister à l’idée de rappeler qu’une des
deux actrices, Marie Ravel, était nîmoise. De nature très curieuse, j’ai permis au
réalisateur d’avoir des nouvelles de son ancienne actrice, devenue chef d’entreprise
à la tête d’une chaîne de 7 restaurants sur Paris, les Pink Flamingo Pizza.
Si Bertrand Tavernier a un tel coup de cœur pour notre région, c’est avant tout parce
qu’elle « a su se préserver des ravages d’un urbanisme imbécile, contrairement à
la Côte d’Azur, défigurée par le béton.
Je vois encore des bois d’olivier. Je vois que la nature est là. Je vois que la ville a
su conserver d’anciens quartiers et d’anciennes maisons. C’est quelque chose qui
me touche.
Et puis je me sens très attaché à ce côté protestant. Cette austérité me séduit.
Cette région m’avait intéressé dès mon premier travail avec le scénariste Jean
Orange qui m’avait très tôt raconté l’histoire de Marie Durand. Et le fait que sur
une margelle de puits, elle avait gravé avec ses ongles « RE-SIS-TER ». Et ça j’y
suis totalement sensible.
J’ai passé quelques temps à Uzès où vit un grand spécialiste de la Princesse
Montpensier et de Madame Lafayette, Bernard Pingot. J’y étais venu présenter
«Dans la brume électrique ».
La région et l’accueil me donnent envie de revenir mais en prenant le temps, sans
un agenda rempli de projections comme c’est le cas actuellement. J’aimerais la
connaitre plus intimement. Bon je vous laisse car je me rends aux Halles ».
* Un grand merci à Cyril Rigon, réalisateur Nîmois, pour avoir permis cet échange.
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 3
la Une à Nîmes
Un parfum de rentrée
La Petite Bourse un
midi
Finies les vacances, le temps est venu de songer à la reprise du travail. Les enfants retrouvent le chemin de
l’école dans une ville bousculée par les travaux. Une nouvelle organisation se met en place entre le travail, l’école
des enfants et les loisirs. Les associations peaufinent leur nouveau programme. Mais qu’est-ce qui distingue une
rentrée à Nîmes d’une rentrée dans une autre ville ? Les particularités de notre cité se dévoilent lors de ce rituel
immuable et puis les Nîmois témoignent de leur souvenir unique de rentrée.
Sur le Boul’ Victor Hugo
C
elles et ceux qui ont la chance
d’avoir un travail peuvent
raconter à leurs collègues
leurs vacances. Dans les bureaux et
sur les chantiers, la sempiternelle
question revient sur toutes les
lèvres comme une célèbre rengaine
des années 80 « qu’est ce que tu as
fait pour les vacances ? ». Les lieux
les plus appropriés pour en parler
sont les terrasses de cafés baignées
de ce soleil indien de septembre
comme ici à la Petite bourse. Les
clients sirotent leur breuvage en
observant l’écart grandissant entre
eux et ces nouveaux lycéens qui
4 UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
arpentent le boulevard Victor Hugo.
Pire, une maman hésite à signaler
la présence de son fils qui fait son
entrée en seconde. Un autre mire
de bien jolies filles avec nostalgie.
Le lycée Daudet
L’excellent professeur de français
du
lycée
Alphonse
Daudet,
Christian Liger parlerait sûrement
ainsi « le boulevard est d’abord
celui des lycéens. Ce sont eux qui
donnent à ces trottoirs un air de
fête tranquille ». Dans son livre «
Nîmes sans visa », il rappelle que
l’emplacement du lycée, autrefois
hôpital, était une aire de sport que
Caius, prince de la jeunesse, avait
offerte à Nemausus. Les princes
de la jeunesse sont toujours là,
assoiffés de nouvelles libertés.
Parmi elles, celle de fréquenter
les bars.
la Une à Nîmes
Ecole des beaux arts
Il devient de plus en plus difficile
de citer d’autres lycées pour
échanger nos expériences avec
les
néo-lycéens.
Les
noms
ont changé par la grâce d’un
empereur moderne récemment
disparu. Cependant il demeure
une fierté locale en la présence
de cette école de la Grand’rue.
Appelée Ecole de Nîmes mais plus
connue sous le nom d’école des
Beaux arts, elle forme des artistes
en herbe dans le magnifique
hôtel Rivet. Certes les cours ne
débutent qu’au mois d’octobre
mais il est possible de la visiter
lors des journées du patrimoine
les 17 et 18 septembre. L’âme de
l’un de ces plus illustres créateurs,
le plasticien Claude Viallat, plane
encore dans ses hauts plafonds
et ses murs solides.
Autre lieu
l’Académie
du savoir nîmois,
de
Nîmes
fera
également sa rentrée. Cette
institution, née en 1682, se niche
discrètement dans un bâtiment
du 16 rue Dorée, juste derrière
l’hôtel de ville. Les érudits et les
L'hôtel Rivet ou
école des Beaux Arts
notables de la ville se réunissent
tranquillement au deuxième étage
de l’hôtel Gaillard deManoir
Guiran.
L’objet
de Courbessac
de leurs murmures se concentre
sur l’identité intellectuelle de
la ville. Un carrefour entre
histoire, politique, humanisme
et spiritualité. Les moins jeunes
n’ont pas le monopole de
l’apprentissage et de l’échange.
La rentrée associative
Le 10 septembre sera la journée
des associations sportives (au
Parnasse) et des autres (sur
l’Esplanade Charles De Gaulle).
La vitalité de la ville se mesure
là au milieu de cette foule de
bénévoles dévoués prête à
convaincre les passants du bien
fondé d’une activité sportive
ou d’une activité tournée vers
les autres. A contre pied de la
montée des individualismes, une
poche résiste et offre aux Nîmois
les opportunités de créer du lien
social et pourquoi pas de cultiver
notre identité si particulière et
si attachante. Les Nîmois sont
partis en vacances parfois loin de
leur bien aimée mais c’est pour
mieux la chérir et la retrouver en
ces temps de rentrée.
Jérôme Puech n
Cinq Nîmois et des rentrées peu banales...
Antoine
Prof d'espagnol
« Cela fait trois
ans que j’arrive
systématiquement
en retard d’une
demi-heure le
jour de la rentrée
comme un acte
manqué. Je me
fais remarquer
dans le grand amphi. »
Miss Blablaba
"J'avais 10 ans, j'étais heureuse de rentrer en classe
et retrouver le garçon dont
j'étais amoureuse. Ma chère
Maman voulait que j'emporte TOUS mes livres dans
mon sac à dos chargé, qui
avait de surcroît l'inconvénient de faire remonter
ma jupe... Ce dont je ne
me suis rendue compte
qu'à 17h. J'avais passé la
journée culotte à l'air... Ce
qui a ruiné ma vie sentimentale, le garçon dont j'étais
folle ayant été le 1er à se
moquer de moi."
Jean Roger
Prof de Gestion à la CCI
« Je garde un souvenir mémorable d’une
rentrée durant laquelle
j’avais laissé ma classe
à un élève farceur de
2ème de BTS Communication des entreprises.
Après avoir subi des
gags à répétitions et des
exercices insolubles, les
nouveaux élèves étaient
soulagés de me voir ».
Monique
« Il y a quarante ans,
je suis allée acheter un
cahier de texte pour ma
rentrée à Montaury avec
un certain Freddy élève
de Daudet qui depuis
est devenu mon mari,
le père de nos trois enfants et le grand père de
nos sept petits enfants.
Dans deux ans nous
fêterons nos quarante
ans de mariage !!! »
Luigi
Elève de CE1
« L’année dernière je
faisais ma rentrée au
CP à l’école Marie Soboul. J’ai demandé à
ma mère de me lâcher
la main car je suis un
grand maintenant. Je
lui ai demandé d’arrêter de m’appeler Bébé
chat aussi.»
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 5
Chico Bohème by Sandra
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6 UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
Dans le Rétro
La cérémonie de clôture des jeux Med' à Nîmes en 1993
Le Nîmois Bob Addrizza témoigne
Bob Addrizza et ses fameuses
lunettes blanches avec Sanson (haut
gauche), Blanc et Bousquet.
L
e 27 juin 1993 Nîmes
était à l’honneur. La ville
accueillait la cérémonie
des Jeux méditerranéens dans
les Arènes devant près de
18 000 spectateurs. Filmée
par France 3 en Eurovision
et commentée par Frédéric
Mitterrand, elle fut suivie par
21 pays.
L’auteur, metteur en scène et
producteur Bob Addrizza avait
été sollicité par Jacques Blanc,
alors Président de la Région,
pour réaliser ce spectacle
étonnant. Jacques Blanc avait
vu en Bob un incontournable
faiseur d’émotion aussi doué
de Philippe Découflé devenu
célèbre grâce à la mise en
scène de l’ouverture des jeux
d’Albertville un an plus tôt.
Il faut rappeler que Bob
Addrizza s’était notamment
illustré en organisant en 1987
le spectacle commémoratif
pour les pieds noirs « 25
ans après », à Nice, devant
100 000 spectateurs.
Pourquoi Nîmes ?
« A l’origine, la cérémonie
de clôture des Jeux Med’
devait se dérouler au stade
de la Méditerranée à Béziers.
Finalement, ce sera Nîmes et
ses Arènes. J’ai du écrire le
spectacle en trois semaines»
explique celui qui habite
aujourd’hui la rue Général
Perrier. Le budget était de
10 millions de francs. Le
concepteur fait appel à des
artistes de tous les pays
représentés dont Véronique
Sanson.
Le
spectacle
proposait
un véritable tour de la
Méditerranée
avec
des
danses, des images, des
chants mettant la piste de
l’amphithéâtre en perpétuel
mouvement.
Parmi
les
intervenants, on comptait
également la troupe de
cavaliers les Hasta Luego (lire
page 14).
Les techniciens et les acteurs
n’auront en tout et pour
tout disposé que de 3 jours
de répétition. Et pourtant,
le lendemain, le Midi Libre
titrera « L’apothéose dans les
Arènes ». Bob Addrizza et son
association « Mare Nostrum »
avaient réussi ce pari fou dans
un laps de temps incroyable.
Après la réussite de cette
manifestation, Jacques Blanc
surnommera Bob Addrizza «
le maestro » en insistant sur
le fait que l’homme politique
régional qu’il était avait connu
l’une des ses plus grandes
joies de sa vie.
La ville de Nîmes fera à
nouveau appel au service du
loufoque metteur en scène
pour les Pégoulades de 1998,
1999 et 2000.
Aujourd’hui, Bob Addrizza
prépare un album musical
intitulé « La belle des
caddies» et achève l’écriture
d’un roman « Zuperman ». A
suivre.
Jérôme Puech n
En savoir plus sur Bob
Addrizza : www.babeldream.
com
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 7
Plaisirs d'Epicure
Le café de Francis
ressuscité
Mathieu aux halles
Jean Pascal rue St Castor
N
é en 1907, Francis Nadal est le fondateur
de l’un des commerces nîmois le plus connu
des vieux habitants de notre ville : cafés
Nadal. Sa boutique dont la vitrine est encore
préservée était située en face de la cathédrale.
Diego Peterson écrit dans Visas pour le Gard paru
aux éditions Au diable Vauvert : « Francis était
capable de vous décrire par le menu tous les
personnages bibliques qui figurent sur la fresque
de la cathédrale ». Il rajoute, la voix remplie d’
émotion « commercer avec lui était un rituel très
agréable. On pénétrait dans sa boutique comme
on entre dans un passé de bonheur et de travail
».
Ce passé justement, l’un de ses descendants,
Jean-Pascal Fabre, a décidé de continuer à le faire
vivre pour le plus grand plaisir des vrais Nîmois.
Associé à l’incontournable Mathieu Maubon depuis
2007, il se « sent responsable de l’avenir d’une
maison âgée de 92 ans ». Francis, son grand oncle,
est décédé le jour de son entrée dans le magasin
en 2004. Attention, si la boutique ancestrale est
restée au même endroit, il faut se rendre là où
se commercialisait « le gros et le demi-gros » des
cafés Nadal.
8 UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
Pour retrouver les compétences en cafés de
Francis et ses secrets de torréfactions, il est
effet nécessaire de se rendre au 7 de la rue Saint
Castor, non loin de la cathédrale, ou encore aux
Halles tous les matins.
Une ambiance comme avant
L’ambiance est là. Une publicité où l’on imagine «
un gringo » avec un chapeau Panama planter sa
main virile dans un sac en jute de grains de café
dans un pays qui vous fait transpirer. Les noms
des thés et des cafés vous font voyager en un
éclair. Le chocolat proposé prend ses distances
avec les industriels. Les couleurs sont chaudes.
Vos narines sont noyées dans des effluves de
cafés venus de pays où il ne pleut pas souvent.
Le client ne peut pas bâcler ce moment comme
s’il faisait ses courses dans une stupide grande
surface. Il prend le temps de discuter, d’échanger
et pourquoi pas de prendre un café en compagnie
d’un Mathieu très à l’écoute et très serviable. Un
peu comme avec Francis en quelque sorte.
Plaisirs de VOIR
José Tomas selon Sylvain Fraysse
Du 16 septembre au 2 octobre la Chapelle des Jésuites
accueille une exposition des œuvres de Sylvain Fraysse en
hommage au matador au firmament de notre époque, José
Tomas. Il sera d’ailleurs au cartel de la corrida de dimanche
matin de la Féria des Vendanges pour une course « no hay
billetes ». Sylvain s’était déjà brillamment illustré avec un
pochoir sur son ami Sébastien Castella, affiche de son seul
contre six taureaux au profit des sinistrés d’Haïti.
Influencé par Banksy ou l’extravagant New Yorkais Basquiat,
le jeune artiste urbain vit actuellement à Séville. Il se nourrit
d’influences tauromachiques et d’arts de rue comme le graph.
Très polyvalent, Sylvain jongle souvent avec la musique, la
vidéo et la peinture. Il a signé récemment l’étiquette d’un
vin appelé « Espontanéo » (cf. numéro 14 – Une à Nîmes).
Les plus attentifs retrouveront trace de son œuvre dans
l’exposition « Toréador » à Madrid le 30 septembre prochain
avec d’autres artistes Nîmois et internationaux. Elle était
visible l’hiver dernier à l’hôtel Impérator grâce à l’excellent
Patrick Siméon.
VICTOR & MADELEINE
BIJOUX / ACCESSOIRES / PRET A PORTER / PARFUM
GAS / BRIN D’AMOUR / NATURE / TARATATA
UN JOUR MON PRINCE / STATU QUO / UBU
UNO DE 50 / REMINISCENCE/ LOLLIPOPS
CATHERINE PARRA / BARBARA RIHL/ DARLING
MOLLY BRACKEN / PETITE MANDIGOTE
JET SET/ ZADIG ET VOLTAIRE ...
CC CAP COSTIERES NîMES 04 66 27 07 78
37 RUE DE LA MADELEINE NîMES 04 66 67 91 92
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 9
Plaisirs d'apprécier
Nîmes autrement
Mais aussi la Maison Carrée, les Arènes, les
Jardins de la fontaine, le temple de Diane,
la porte Auguste, les monuments religieux,
les théâtres, les banques, les tribunaux, la
préfecture, le Palais de justice, l’hôtel de
ville…. N’hésitez pas à pousser la porte de
ces lieux, ils font partie de votre patrimoine
culturel et sauront assouvir votre curiosité.
La gratuité est presque systématique dans
les monuments publics, en ce qui concerne
les monuments privés, les tarifs sont laissés à l’appréciation du propriétaire. Toutes
les informations concernant ces ouvertures
exceptionnelles sont disponibles sur le site
www.nimes.fr.
Le lavoir puits de Couchoux
dans le quartier Gambetta
Amis visiteurs, partons ensemble à la rencontre du patrimoine nîmois à travers ces deux
journées européennes du patrimoine les 17
et 18 septembre prochains.
Notre belle cité romaine ouvriraDarieles
portes
accompagnée
de ses monuments, de ses sites historiques
et culturels. Vous pourrez pénétrer dans des
lieux habituellement fermés au public comme
les hôtels particuliers. Une visite-rando de 6
km vous sera proposée sur le thème du rempart romain.
Fanny Romieu n
Ecole des Beaux arts
au fond
Le coup de cœur: l’hôtel de Bernis
En plein cœur de l’Ecusson, non loin de la Casa Blanca,
rue de Bernis, entrez dans cet hôtel particulier magnifique. L’intérieur de la cour est si romantique que l’on
pourrait tourner une scène d’un film de capes et d’épées.
Avis aux amateurs. Reconstruite au XVII siècle, les fenêtres sur cour présentent au rez-de-chaussée, sur deux
côtés des arcades et des colonnes copiées sur l’amphithéâtre et, à l’étage, des fenêtres couronnées d’un fronton curviligne ou triangulaire inspirées par le temple de
Diane des jardins de la Fontaine.
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 10
Rencontre nîmoise
H yper ac tif
Corentin Car pentier
LE PETIT QUESTIONNAIRE
Por t rait c roq ué p ar Jérôme Pu e c h
A
UN NÎMOIS
«Jean Bousquet bien
sur. Il a été le plus grand
visionnaire pour la ville.
Les années Bousquet ont
marqué la ville avec le
Carré d’Art, les
Costières…»
UN ÉVÉNEMENT
«La féria des Vendanges
parce que c’est celle
des Nîmois. Elle est plus
conviviale et tous les
Nîmois se retrouvent.»
UN LIEU
« Les Arènes car je suis
un aficionado. Tous les
jours ou presque je passe
devant et je découvre un
truc. Le dernier en date
c’est la louve en face du
Palais de justice.»
seulement 21 ans, ce jeune étudiant nîmois fait
preuve d’une grande audace lorsqu’il s’agit de
défendre les traditions et ses valeurs politiques.
Il pense librement et le fait savoir au plus grand
nombre. Désinvolture pour les uns, impertinence pour
les autres, Corentin bouscule les codes habituels de la
jeunesse. Ses préoccupations ne tournent pas autour
de la dernière paire de baskets ou du dernier jeu de
Play Station. Lui, son truc, c’est faire vivre ses racines
et notre identité. Rencontre.
Enfin, il envoie des missiles à la municipalité nîmoise
en expliquant que la course camarguaise tend à
disparaître avec seulement 2/3 spectacles contre 30
à l’année dans les arènes de la voisine Arles. C’est à
se demander si « Nîmes est toujours aux portes de la
Camargue » avance le jeune agitateur. Réponse de D.J.
Valade, adjoint délégué à la culture : c’est un complot
fomenté par le Nouveau Centre d’Yvan Lachaud.
Corentin dispose de plusieurs cordes à son arc avec
lequel il ne se prive pas d’envoyer des flèches. Ce
jeune hyperactif est à la fois Président des Jeunes
Aficionados, Vice- Président des Jeunes du Nouveau
Centre de la région au côté d’Eline Clerc-Bouzanquet
et de France, serveur à la Tchatche, disc-jockey,
chroniqueur de courses camarguaises, placeur aux
arènes pour les corridas et accessoirement étudiant.
Il fut un des membres de la corpo droit. Plus habile
organisateur qu’apprenant modèle.
La politique, c’est justement le deuxième dada du
jeune homme au visage orné d’un léger sourire. « A
18 ans dès que j’ai eu mon permis, je me suis rendu à
l’UMP. J’ai été déçu par l’accueil froid et l’idée que le
militant ne décide pas grand-chose » justifie le jeune
pousse qui a rejoint la cause d’un centre moins radical
et plus doux.
Issu d’une famille protestante, Corentin est l’aîné
responsable et discipliné de trois frères. Dans le jeu
familial, vous pouvez tomber sur la carte majeure avec
la grande tante, Georgina Dufoix (Ministre de la santé
sous Mitterrand et femme politique Nîmoise). La carte
religieuse, avec un grand père pasteur à l’oratoire,
Jean-Michel Carpentier. Ou encore la carte « papa
gâteau » avec Pierre Carpentier, un père conseiller
municipal d’opposition à Aubord dont on devine qu’il
aime son fils plus que toute chose.
Corentin terrorise
Corentin pose un acte fondateur le 11 septembre
2010 en organisant une contre manifestation via
Facebook pour montrer aux anti-corridas que la jeune
aficion peut mobiliser. Il pratique le terrorisme contre
l’intolérance et contre ceux qui mettent en danger nos
cultures taurines. Il pose des bombes dans la presse
pour faire savoir au couple Fournier-Casas qu’il a tort
d’interdire à Laurent Burgoa la présidence des corridas
sous prétexte qu’il est sévère dans ses attributions de
trophées. « Moi à la place du Maire, j’aurai remis Casas
à sa place ».
Homo politicus
Dans le débat d’approche des présidentielles, il ne
veut pas que le Nouveau Centre soit « le faire valoir
de la droite ». Le Coco veille. Il ne renie rien d’un père
engagé dans les jeunesses Giscardiennes. Corentin
rêve modestement d’être un élu municipal délégué
à la tauromachie. Pourquoi faire ? « Pour que les
espagnols arrêtent de rire de Nîmes. Il nous faut des
vrais toros, des tarifs préférentiels pour que les jeunes
assistent aux corridas et plus de Français aux cartels.
Le jeudi soir de la Féria, je proposerai une course
camarguaise».
La féria des Vendanges arrive à grandes enjambées.
Corentin est préoccupé par son agenda. Il s’agit
de faire coïncider le début de ses études en école
de commerce et le planning des corridas. Il note
beaucoup de grands absents « excepté José Tomas le
dimanche matin ». Son groupe des jeunes aficionados
remettra des prix aux plus méritants en souhaitant
ne pas se faire enfermer dans une image de jeune
aficionado « indigné » dont la presse raffole. Quoi qu’il
en soit, Corentin devrait une nouvelle fois être actif
et engagé.
11 UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
Les Nîmoiseries du monde
Une rubrique pour les nîmois
loin de leur terre natale
Chaque mois, Une à Nîmes donne
la parole à un de nos concitoyens
expatriés plus ou moins loin de sa
Tour Magne natale. Tous nous ont,
jusqu’à présent, conté des mondes
forts différents de notre cité des
Antonins. Alors après Strasbourg,
Montpellier , New-York , Séville, le
Liban, le Japon, Paris et Milan nous
rendons visite à une Nîmoise qui vit
à Londres.
12 I UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
Ludivine
happy in London !
“
Jeune” Nîmoise de 33 ans qui vit à Londres depuis quelques années. Elle travaille comme commerciale pour une société – Finefrance UK- qui
importe et distribue des produits frais français dans
les restaurants londoniens. Elle adore son travail. En
dehors du fait qu’il est toujours sympa d’avoir accès
à une bonne tranche de foie gras ou de saucisson
à moindre frais, elle aime pouvoir parcourir la ville
en exerçant son job. Son rôle étant principalement
de prospecter de nouveaux restaurants ainsi que de
rendre visite à ses clients, elle se balade beaucoup et
rencontre pas mal de monde.
Les Nîmoiseries du Monde
L' I N T E R V I E W À D I S TA N C E . . .
Pourquoi avoir choisi de partir vivre
et travailler à Londres ? Qu'est-ce
qui te plaît là bas ?
party”. Faut oublier les taureaux
par contre! Les Arènes… well… on
a Wembley haha ! Et des Jardins de
la Fontaine à profusion : Londres
est rempli de parcs (minus la
Tour Magne of course). En terme
d’architecture, Londres est un
mélange de vieux et de moderne,
comme Nîmes pour le coup,
les deux villes ont leur charme
mais je dois l’avouer, je suis une
inconditionnelle de London : coolest
city ever!
Qu'en est-il de la rivalité historique
entre Français et Anglais ? Les
français leur reprochent-ils toujours
d'avoir brûlé Jeanne d'Arc ?
Nous appellent-ils toujours "les
grenouilles" ?
J’ai toujours adoré l’Angleterre.
Ça ne s’explique pas vraiment ces
choses là, c’est comme tomber
amoureux de quelqu’un qui ne vous
ressemble pas du tout ! Le fait
est que je m’y sens chez moi. J’y
vais depuis que j’ai 14 ans. Je suis
tout d’abord allée à Preston, qui
est la ville jumelle de Nîmes. J’ai
découvert les joies du langage, du
peuple ET du pub anglais! (je leur
devrai mon futur cancer du foie).
J’ai choisi de partir m’installer à
Londres en 2002, “à l’aventure”.
Je n’avais pas de job là-bas en
partant.
Mais c’est un truc que j’ai toujours
eu envie de faire depuis que j’ai
18 ans, âge auquel j’ai mis les
pieds à Londres pour la première
fois. Je me souviens parfaitement
m’être promis à l’époque qu’un
jour je viendrais y vivre! Ce que je
préfère là-bas, ce sont les Anglois
évidemment! Et leur humour très
second degré. Ce n’est évidemment
pas la météo qui m’a attirée !!!
Quelles sont les similitudes entre
Nîmes et Londres ? Une Féria, une
Arène, des Jardins de la Fontaine ?
Les similitudes... il n’y en a pas
des masses !!! Il y a un monde
entre Londres et Nîmes ! Ceci dit
en cherchant bien nous avons le
Notting Hill Carnival ou le Thames
Festival qui peuvent faire penser
à la Féria pour le côté “street
Haha ! Non je crois que Jeanne
d’Arc ils s’en foutent comme de
leur première chemise ! En même
temps, ce n’est pas le genre de
sujet de conversation qui me
vient à l’esprit quand je rencontre
des Anglois dans un pub. Et en
réalité cette rivalité n’existe pas
vraiment. Oui, ça peut leur arriver
de nous appeler les grenouilles (the
froggies) mais ça c’est leur humour,
que personnellement j’adore,
ce n’est pas dit méchamment.
Ils adorent “taking the piss” (se
moquer gentiment, et d’eux-mêmes
en premier d’ailleurs). Et puis c’est
de bonne guerre, nous les appelons
bien les rosbeefs. On n’est pas des
bêtes tout de même. Les Anglois
nous aiment et nous le leur rendons
bien!
Est-ce que Nîmes te manque ? Et
pourquoi ? Tu reviens quand ?
Je dois avouer que Nîmes ne me
manque pas spécialement, ce
qui me manque vraiment ce sont
mes amis et ma famille! (et les
beaux garçons !!!) “Figurez vous
que l’Anglois n’est pas moche, il
n’a pas le physique facile, c’est
différent”. Heureusement qu’ils ont
de l’humour. Et je vais en profiter
pour passer un message: Les
gens ! Venez me voir à Londres
please ! Quand je descends, je
manque de temps pour les voir
tous correctement, c’est un peu
frustrant.
J’ai tendance à revenir de moins
en moins d’ailleurs... Pendant mes
vacances, j’ai envie d’aller voir
ailleurs si j’y suis! C’est normal
je pense... comme tout le monde
j’ai envie de voyager et de ne pas
toujours passer mes vacances au
même endroit. Du coup, il ne me
reste que très peu de temps pour
venir à Nîmes, souvent pour des
longs week-ends. Heureusement,
pour cela c’est génial, nous avons
une ligne aéronautique directe
Garons-Londres. God save Ryanair!
Enfin, comment as-tu vécu les
émeutes de Londres de cet été ?
Et bien j’ai l’air malin moi
maintenant avec mon « flegme
britannique » hahaha ! Pas très
«pleasing english » ces émeutes…
Eux qui ne commencent pas une
phrase sans dire «sorry»… j’avoue
que cela m’a beaucoup étonné. Ceci
étant dit, en Angleterre comme
en France il y a des problèmes
évidemment ! De chômage, de
multiculturalisme… et cette année
le nouveau gouvernement a mis
en place un plan d'austérité des
plus sévères. Du coup pour les
Anglais les plus défavorises cela
devient très difficile. Les choses
ont l’air d’être revenues à la
normale et j’ai lu que le maire de
Londres comptait sur le carnaval
de Notting Hill pour prouver à tout
le monde que Londres va bien et
que les différentes communautés
vivent très bien ensemble. So far
so good...! Je me sens toujours en
sécurité ici.
Propos recueillis par Jérôme n
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 13
Reg' Arts
Une journée porte ouverte aux Arènes en 2010
proposée par les "Aficionados practicos"
Sur une compagnie équestre
Les Hasta Luego
14 UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011
Reg' Arts
E
n posant pour la première fois mon regard sur
cette écurie, je m’interroge sur le décalage entre
les talents artistiques et la faible notoriété des
spectacles équestres. « Nul n’est prophète en son
pays » semble m’indiquer mon interlocuteur. Lorsque
je pénètre sur le site de la route de Beaucaire, j’entre
immédiatement dans un univers où le temps semble
suspendu. Une maison en bois avec un gazon pour toit.
Une mare apaisante avec ses canards qui fendillent le
silence. Des écuries imposantes adossées à une salle
de réception et de spectacle exceptionnelle. Une moto
Harley Davidson centenaire se dévoile derrière le nuage
de poussière d’une bâche. Puis cette roulotte rose
posée là. Elle attend sa voyante et ses gitans grattant
frénétiquement une guitare au soleil couchant.
Aujourd’hui, ils exploitent le site de la route de
Beaucaire en proposant avec le concours de Sylvie des
réceptions « haut de gamme ». Depuis douze ans, ils
enrichissent le lieu pour accueillir près de 50 chevaux,
pour former les talents de demain et pour offrir une
vitrine de leur activité d’artiste. Très connus dans le
milieu du spectacle équestre, les Hasta Luego sont
sollicités régulièrement par la télé et par le cinéma.
Le film « Danse avec elle » utilise un de leurs chevaux,
vendu à la production.
Des chevaux habilement dressés
J’ai eu la chance d’assister à deux représentations sur
le sable de l’écurie. Sans véritable inclinaison pour l’art
équestre, j’ai été stupéfait par ce que cette compagnie
C’est ici que naissent dans l’esprit d’Erik et de son frère arrivait à obtenir de ses chevaux. A la façon d’un chef
Christophe les spectacles qui font un tour d’Europe d’orchestre avec sa baguette, ou plutôt sa cravache,
durant 8 mois, de novembre à juin. Les 20 chevaux j’ai vu tour à tour Erik puis Christophe transformer des
et les 10 personnes se produisent en Allemagne, en chevaux en êtres humains capable de s’agenouiller, de
Autriche, en Suisse, au Carnaval de Rome et dans bien saluer avec leurs pattes avant, de suivre au moindre
d’autres villes du monde. « Le cheval
son de la voix, de se coucher, de
est toujours un peu inquiet » explique
se rouler, de rester sur deux pattes
Christophe pour expliquer la difficulté
arrières en faisant des petits sauts…
Une roulotte rose au
de dresser des pur-sang portugais.
Les numéros de voltige étaient
Erik est le créatif du duo. Leur vie milieu de ce paysage. Elle fabuleux, exprimant une osmose
entière est dédiée aux chevaux et
attendait sa voyante et unique entre l’animal et le cavalier
aux prouesses qu’ils tirent d’eux
ou la sensuelle cavalière, Sabrina.
ses gitans.
avec un talent rare devant parfois
Que dire encore de ce repas pris
près de 12 000 spectateurs.
alors que les chevaux venaient entre
les tables faisant cogner leur sabot
Aux origines
sur le parquet en rythme devant des
convives médusés.
Il faut dire que les deux frères sont issus d’une
famille très connue du cirque en France. La culture du D’anecdotes en anecdotes et de sourires en sourires
spectacle est chevillée à leur destin. Pour leur mettre échangés avec Sylvie, j’ai fait vagabonder mon
le pied à l’étrier, les enfants sont autorisés à aller à imagination. Je n’étais plus à cette interview. Je me
l’école sur le dos de leur poney en Normandie. Erik et voyais là au milieu de cet espace en train de proposer
Christophe font leur premier galop d’essai à Fourques un spectacle cabaret avec des chevaux pour ma famille,
en se prenant pour les Buffalo Bill un après midi de pour mes amis. Une soirée consacrée à cette identité
1976. Erik s’illustrera comme champion de France de espagnole de ma ville et à mon goût pour le spectacle
voltige. Il est recordman du monde de passage sous le s’exprimeraient pleinement à l’unisson d’un cœur qui
cheval en ligne droite : le cheval était lancé au galop à robinsonnerait.
46 km/h en 12 secondes. Les Hasta Luego partent de
rien et remportent de nombreuses récompenses. Nîmes
leur permet de se montrer lors des férias aux Jardins
Jérôme Puech n
de la Fontaine. Ils ferment les Jeux méditerranéens en
1993 et ouvrent la cérémonie des championnats du
Plus de renseignements :
monde de tir à l’arc en 2003 .
www.ecurie-hasta-luego.com
UNEÀNÎMES N°15 I Septembre 2011 15
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