KRYSTINA GRONOS PE2
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KRYSTINA GRONOS PE2
KRYSTINA GRONOS diplôme : D.P.P.E TU VAS VOIR A LA RECRE… Année 2005-2006 tutrice : Mme Cucco 1 DESCRIPTION La violence scolaire est un sujet courant dans les discussions entre les enseignants puisqu’elle les préoccupe beaucoup. En effet, nous pouvons observer que quelque soit sa forme, violence physique avec ou sans arme, violence psychologique, vol ou racket, elle se retrouve partout dans l’école : aussi bien dans la classe, que dans les couloirs, les toilettes et surtout dans la cour de récréation. Les causes de cette violence scolaire sont multiples. Nous les retrouvons dans la famille, dans la société, mais également dans les enjeux de l’école (l’enfant se retrouve dans une classe qu’il n’a pas choisie, en concurrence avec d’autres élèves aussi bien au niveau des résultats scolaires que pour le partage d’un même enseignant). Il existe aussi un autre type de causes dont nous commençons à entendre parler : c’est la violence de l’école c’est-à-dire les contraintes que notre enseignement impose comme les horaires, les programmes, les règles,… Pour essayer de remédier à cette violence, l’école peut mettre en place différents dispositifs : créer des règles de vie en collaboration avec les enfants, discuter avec eux des problèmes éventuels survenus dans l’école ou qui sont susceptibles de l’être, favoriser le travail de groupe, permettre à l’élève de s’exprimer dans des débats et dans le théâtre. Néanmoins, la violence à l’école n’est pas un problème qui préoccupe que notre pays : en effet, plusieurs pays centrent leur actions sur le bullying (harcèlement morale) alors que d’autres ciblent des comportements comme la présence des forces de l’ordre dans l’établissement, l’éloignement en cas de récidive,… 2 SOMMAIRE INTRODUCTION………………………………………………………………………….P 5 1. L’ENFANT ET LA VIOLENCE…………………………………………………...P 7 1.1 L’ENFANT EN DEVELOPPEMENT………………………………………....P 7 1.1.1 LE DEVELOPPEMENT GENERAL DE L’ENFANT………….. ……..P 7 1.1.2 LE PROCESSUS D’IDENTIFICATION………………………………..P 8 1.2 L’ENFANT ET SON MILIEU………………………………………………...P 9 L’ENFANT ET SA FAMILLE…………………………………………..P 9 1.2.2 L’ENFANT ET LA SOCIETE…………………………………………..P 11 1.3 1.2.1 L’ENFANT ET SES LOISIRS………………………………………………..P 12 1.3.1 LE SPORT ET LES JEUX VIDEO..…………………………………….P 12 1.3.2 LA TELEVISION ET LA LITTERATURE DE JEUNESSE………...…P 14 2. LA VIOLENCE A L’ECOLE……………………………………………………....P 16 2.1 LES DIFFERENTES FACETTES DE LA VIOLENCE……………………...P 16 LA VIOLENCE PENALE…………………………………………….…P 16 2.1.2 LES INCIVILITES………………………………………………………P 17 2.2 2.1.1 LES ENDROITS PROPICES A LA VIOLENCE SCOLAIRE………………P 19 2.2.1 LA SURVEILLANCE CONSTANTE DE L’ADULTE………………...P 19 2.2.2 LIEUX OU LA SURVEILLANCE TOTALE N’EST PAS CONSTANTE…………………………………………………………….P 21 3 2.3 QUELQUES CAUSES DE LA VIOLENCE SCOLAIRE……………………P 23 2.3.1 LES ENJEUX DE L’ECOLE……………………………………………P 23 2.3.2 LA VIOLENCE DE L’ECOLE………………………………………….P 24 3. QUELQUES PISTES PEDAGOGIQUES………………………………………….P 26 3.1 QUELQUES PROPOSITIONS D’ACTIVITES……………………………...P 26 3.1.1 ACTIVITES CENTREES SUR LA COMMUNICATION AVEC L’ENFANT………………………………………………………P 26 3.1.2 3.2 QUELQUES METHODES DE TRAVAIL……………………………...P 28 MISES EN ŒUVRE ET ANALYSE………………………………………...P 30 LE DEBAT………………………………………………………………P 30 3.2.2 LE THEATRE………………………………………………………...…P 33 3.3 3.2.1 ETAT DES LIEUX DANS D’AUTRES PAYS………………………..……P 36 3.3.1 PROGRAMMES CENTRES SUR LE BULLYING………………….…P 36 3.3.2 APERCU D’AUTRES PROGRAMMES………………………………..P 37 CONCLUSION……………………………………………………………………………..P 40 BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………….P 41 RESUMES……………………………………………………………………………….…P 43 ANNEXES…………………………………………………………………………………P 45 4 INTRODUCTION Ces dernières années, nous entendons souvent parler de violence à l’école. Que ce soient de « simples » bagarres durant la récréation ou d’actes physiques visant l’enseignant, les médias rapportent ces faits en insistant sur la gravité de tels comportements. Ceci amène une impression de recrudescence de la violence en milieu scolaire. Toutefois, des études menées pas E. Debarbieux (1) montrent que cette violence n’a pas augmenté : 16% des garçons et 5% des filles disent avoir été punis parce qu’ils se bagarraient. Mais que signifie le terme violence ? Le dictionnaire Hachette (2) définit la violence comme « une force brutale exercée contre quelqu’un », comme « une contrainte illégitime, physique ou morale », ou comme « une brutalité du caractère, de l’expression ». En d’autres termes, c’est un acte physique, moral ou verbal visant à faire du mal à quelqu’un. Nicole Vettenbourg (3) « propose d’utiliser le terme comportement antisocial comme dénominateur commun d’un certain nombre de comportements violents, comme le chahut, l’intimidation sexuelle et la violence ». Elle relate aussi la définition donnée par Martin (1994): « la violence dans les écoles est présente dans toute situation où un membre de la communauté scolaire (professeur, étudiant, membre du personnel éducatif, parent ou visiteur) fait l’objet d’intimidations, de menaces ou d’agression, ou lorsque ses biens personnels sont délibérément endommagés par un autre membre de cette communauté ou le public dans des circonstances découlant de ses activités dans une école ». Nous pouvons voir que derrière le terme violence se cache différentes choses, c’est ce qui fait qu’il soit si difficile à définir. De plus, chaque époque, chaque pays et même chaque personne a sa propre définition : par exemple, un enseignant peut moins supporter le bruit en fin de 1. Statistiques extraites du livre Violence à l’école : un défi mondial? De Eric Debarbieux, Armand Colin 2006 (p140) 2. Dictionnaire Hachette édition 2006 (p1704) 3. Rapport de Nicole Vettenbourg (1998) cité dans le livre Violence à l’école : un défi mondial? De Eric Debarbieux, Armand Colin 2006 (p106-107) 5 journée étant donné qu’il est fatigué. Nous essayerons plus loin de donner un aperçu de ces différents types de violence. La question de la violence a l’école préoccupe beaucoup les pays et plusieurs observatoires de la violence scolaire ont été créés afin d’étudier ce phénomène et essayer de trouver des solutions à mettre en place pour l’enrayer. En France, on retrouve également le logiciel Signa qui relate les faits violents qui se sont déroulés dans les établissements (les directeurs d‘écoles doivent les recenser chaque semaine). Néanmoins, ces statistiques ne sont pas aussi précises que celles des études menées par l’observatoire européen de la violence scolaire. C’est pourquoi nous utiliserons plus ces dernières dans ce mémoire. Ces différents travaux montrent que les actes pénalement répréhensibles sont rares mais que le quotidien d’un enseignant est fait plutôt de petits événements qui viennent perturber les apprentissages des élèves comme le chahut, les insultes, les coups de pied donnés par-ci, parlà. Alors comment prendre en compte cette violence et que mettre en place dans la classe et dans l’école pour limiter ces comportements? Diverses activités et méthodes peuvent permettre de diminuer ces actes mais cela ne peut se faire que dans certaines situations. Mais avant d’en détailler quelques unes nous verrons dans un premier temps, comment l’enfant vit dans ce monde plus ou moins violent qui l’entoure (famille, société, loisirs,…) et comment se définit la violence à l’école (les différentes formes, les différents lieux où elle se déroule et quelques causes qui font qu’elle est présente). 6 1. L’ENFANT ET LA VIOLENCE L’enfance est une période de la vie où nous évoluons beaucoup tant au niveau physiologique que psychologique. Ce développement se réalise grâce aux interactions avec l’environnement. C’est pourquoi nous allons dans un premier temps voir brièvement le développement chez l’enfant, pour ensuite étudier l’importance de son milieu social et familial ainsi que celui de ses loisirs. 1.1 L’ENFANT EN DEVELOPPEMENT Durant l’enfance, diverses fonctions vont évoluer : le plan physiologique, le plan social et le plan cognitif. Nous verrons également qu’un processus apparaît important à ce moment là de la vie, c’est celui de l’identification. 1.1.1 LE DEVELOPPEMENT GENERAL DE L’ENFANT Nous ferons moins référence au développement physiologique de l’enfant dans ce mémoire. Par contre, il est plus intéressant d’étudier l’évolution sociale et cognitive de l’individu. Lorsque le petit enfant entre à l’école maternelle, il a l’impression que le monde tourne autour de lui : ses désirs sont souvent réalisés, les personnes de son entourage s’occupant de lui,… L’école va lui permettre de se décentrer et de prendre en considération les autres individus. Il va apprendre à vivre avec les autres (c‘est l‘objectif premier de l‘école maternelle). Mais cet apprentissage ne peut se faire sans confrontation à l’autre. Pour Gardy Bertili (1) « toutes personnes, toutes sociétés, toutes relations humaines se construisent sur la violence, qu’elle soit manifeste, implicite ou symbolique ». Et c’est à ce moment là que les règles doivent être clairement posées. En effet, l’enfant a besoin de connaître les limites à ne pas dépasser afin de savoir ce qu’il a le droit de faire et ce qu’il ne doit pas faire (c’est ce que les psychanalystes appellent le sur-moi). Si ces lois ne sont pas clairement identifiables, l’enfant aura des difficultés à se construire puisque les repères ne seront pas définis. D’ailleurs, aujourd’hui, nous pouvons voir des enfants de 4-5 ans taper leurs parents et prendre le contrôle du milieu familial sans que ce dernier réagisse. Et le danger est là si personne ne réagit. C’est pourquoi il faut aider ces parents à prendre conscience de ce qui se passe et leur montrer l’importance de fixer des règles. Aux cycles 2 et 3, commence la période de latence où l’enfant va déplacer son énergie vers le 1. 1. BERTILI, Gardy. « La violence est-elle nécessaire ? » Les cahiers pédagogiques, juin 2005, N°415, p26-27 7 jeu, l’intellect, la parole, le sport,…Il a envie d’apprendre mais si des difficultés apparaissent, celles-ci peuvent entraver l’estime de soi. Ainsi, le rôle de l’enseignant est de l’aider à surpasser ses difficultés en lui proposant plusieurs stratégies. De même, il devient plus conformiste, ce qui lui permet de s’adapter au monde scolaire. Au niveau social, l’enfant élargie son cercle d’amis et les liens deviennent plus posés c’est-àdire que les sentiments commencent à se manifester. Aussi, apparaissent les disputes lors des récréations : pour une parole blessante, pour un avis différent, les élèves vont se battre. Mais, nous le verrons plus tard, ces disputes sont souvent éphémères. Pour B. Defrance (1), « se battre, être agressif est chez l’enfant un signe de bonne santé : cela prouve sa capacité à lutter contre le stress et à se maintenir en bonne santé physique. La violence est plaisir. Éduquer, c’est aider le jeune à découvrir ses propres libertés et sa capacité à transformer ses pulsions, et le plaisir, normal, qu’il trouve dans la violence en jeu, en théâtre, en création ». Comme nous venons de le dire, l’enfance est une période importante dans le développement de la personnalité de l’individu. Un processus apparaît également durant cette phase, c’est l’identification. 1.1.2 LE PROCESSUS D’IDENTIFICATION L’homme passe beaucoup de temps à imiter les autres pour parler, marcher, se conformer à des lois. Tout ceci permet de s’intégrer dans une culture. Chez l’enfant, ce processus est plus identifiable : on le voit prendre des habitudes d’autres personnes, des paroles,… L’expression que nous entendons en ce moment est « cassé » extrait du film Brice de nice (expression qui ne veut d’ailleurs rien dire dans les contextes où les élèves l’utilisent, sauf pour eux!). Pour se construire, le jeune observe son entourage, les personnalités; il regarde ce qui met en valeur ces personnes ou ce qui fait leur particularité et reprend alors à son compte ce comportement, ces expressions, ces mimiques,… Lors d’un match de football en récréation, il n’est pas rare d’entendre : « attention, je vais tirer comme… » De cette manière, l’enfant prend des repères, il pense que ces choses qui mettent en avant certains individus sont de bons comportements qui le mettront également en avant. Le travail de l’adulte va être de l’aider à identifier ce qui est bien et ce qui est mal puisque tous les comportements ne sont pas à imiter même si des personnalités les font (cracher sur un arbitre n’est pas acceptable bien que nous le voyons sur des terrains de football à la télévision). 1. B. DEFRANCE. Dans le dossier « La violence à l’école », www.cafepedagogique.net/dossiers/violence.index.php p14-15 8 Ce processus se retrouve également dans les groupes. En effet, une personne, souvent le leader, est prise comme modèle par les autres puisqu’elle paraît avoir plus d’assurance, plus de charisme et c’est ce qui attire ses compagnons qui l’envient. Aussi, observons nous des attitudes de groupe comme des tenues vestimentaires, le fait d’exclure quelqu’un du groupe,… Cette identification est nécessaire à l’enfant pour évoluer dans ce monde qui l’entoure. Néanmoins, il doit pouvoir différencier le bien du mal et ne pas se laisser entraîner par d’autres personnes surtout s’il ne souhaite pas faire quelque chose. Donc, au fur et à mesure qu’il grandit, l’enfant connaît des modifications aux niveaux physique, social, cognitif, affectif,… mais cette évolution ne peut se faire qu’en étant en interaction avec son environnement. 1.2 L’ENFANT ET SON MILIEU L’enfant ne peut grandir seul, il a besoin de personnes qui l’aident à évoluer. Celles-ci appartiennent pour certaines à la famille, pour d’autres à un environnement plus ou moins proche. 1.2.1 L’ENFANT ET SA FAMILLE La famille occupe une place privilégiée dans la vie de l’enfant. C’est elle qui lui donne ses premiers repères pour avancer dans le monde qui l’entoure. Elle doit lui donner un cadre sécurisant où il pourra se réfugier en cas de difficultés. Mais elle doit également lui laisser une certaine liberté pour qu’il puisse découvrir de lui-même les choses et les vivre à son rythme. Elle doit lui montrer qu’elle s’intéresse à ses activités scolaires et à ses loisirs. De plus, la place de l’enfant dans la fratrie est importante : il n’aura pas « le même rôle à jouer » si c’est l’aîné de la famille ou le cadet. En effet, le premier enfant d’une famille ressent une certaine responsabilité vis-à-vis de ses frères et sœurs, il pense souvent qu’il doit les protéger. A l’inverse, le dernier enfant pense que les choses lui sont dues et que c’est aux autres de faire des efforts. De même, il se sent protéger par ce cocoon familial. Tous ces rôles sont bien sûr implicites, mais nous les retrouvons souvent. Donc, la famille doit s’engager dans la vie de ses enfants. 9 Toutefois, nous pouvons observer aujourd’hui différentes difficultés : * les parents divorcés éprouvent quelque fois des difficultés dans la relation avec leur enfant. Ne le voyant que le week-end ou une semaine sur deux, ils ne veulent pas rentrer en conflit avec lui et donc ils ne lui donnent que peu d’interdits ce qui ne l’aide pas à évoluer. * les parents qui travaillent peuvent rentrer chez eux exténués par leur journée. Et nous pouvons les entendre dire qu’ils ne veulent pas se « battre » avec leur enfant que ce soit pour les devoirs, pour l’autorisation de regarder la télévision ou pour jouer aux jeux vidéo. Ils voudraient avoir plus de temps pour s’occuper de leur progéniture mais ils n’arrivent pas à le trouver. * les parents très autoritaires, trop rigides dans les règles morales et sociales demandent beaucoup de choses à l’enfant comme des bonnes notes à l’école. Ainsi, un stress latent s’installe chez l’élève qui éprouve alors des difficultés à se concentrer. Celui-ci peut se révolter en devenant violent à l’extérieur de la maison. C’est la même chose pour les parents maltraitant leur enfant. * au contraire, les parents peuvent être indifférents vis-à-vis de leur enfant c’est-à-dire que ce dernier se construit sans cadre, sans limite. Ceci entraîne une carence éducative, voire affective. Si celles-ci ne sont pas compensées à l’extérieur, alors de grandes difficultés peuvent survenir comme la violence, l’exclusion, la marginalité,… * les parents peuvent aussi être dépassés par le comportement de leur enfant. Ils ne savent pas comment agir face à telle ou telle attitude. Ils sont en souffrance, en détresse et ils attendent une aide de l’extérieur, n’osant pas aller la chercher. Ces exemples cités peuvent être observés dans la vie de tous les jours, ils peuvent être passagers ou au contraire récurrents. Néanmoins, ils ne sont pas majoritaires. La famille doit entrer dans le projet instauré par l’école et par les personnes qui gravitent autour de l’enfant (sport, aide aux devoirs, garderie,…). Même si elle ne partage pas toutes les règles données, elle doit les respecter afin que l’enfant sache se repérer (à la maison, c’est comme ça, alors qu’à l’école je dois faire autrement). Si les choses sont claires pour l’élève, celui-ci ne ressentira pas de difficulté à les suivre. Par contre, si les parents, par exemple, 10 contredisent ou critiquent une façon de faire, alors l’enfant ne saura pas qui écouter et quelles règles respecter. De plus, l’école doit associer la famille au projet éducatif de l’école. Elle ne doit pas s’isoler de l’extérieur mais au contraire elle doit s’ouvrir au monde qui l’entoure. En effet, la société joue également un rôle dans le développement de l’enfant. 1.2.2 L’ENFANT ET LA SOCIETE L’enfant vit certes dans sa famille mais aussi dans un quartier, une ville et une société. Tous ces environnements jouent un rôle dans sa vie. En effet, le jeune observe, imite, interagit avec ce qui se passe autour de lui. Donc, quand nous étudions la violence chez l’enfant, il faut prendre en compte son entourage. En France, nous mettons souvent en avant le contexte socio-économique pour parler de la violence, relativisant ainsi la violence propre à l’école. Nous verrons par la suite que l’établissement scolaire joue un rôle également dans ce type de comportement. Il est vrai que la situation du quartier peut être une cause de cette violence : plus il est défavorisé, plus il est confronté au problème du chômage, plus il vit l’exclusion et plus nous observons des incivilités à l’école et un sentiment d’insécurité. Néanmoins, il ne faut pas ethniciser ce phénomène puisqu’il existe de la violence scolaire partout. Ce regard négatif porté sur certains quartiers et banlieues entraîne un rejet de ses habitants par le reste de la société et amène du racisme. La pauvreté n’est pas synonyme de violence mais c’est ce rejet qui est la cause de ce type de comportement. Par contre, nous pouvons observer le rôle que jouent certaines personnes : celles-ci sont considérées comme les « grands frères » des plus petits. Ce sont des modèles pour eux. Tout ce qui vient d’eux est important, que ce soient des paroles ou des actes. Néanmoins, l’enfant doit faire attention (et c’est aux parents de l’aider à s’en rendre compte) au côté respectueux de ces comportements. Il doit essayer de différencier ce qu’il peut imiter (le bien) de ce qu’il ne doit pas reproduire (le mal). Malheureusement, la société n’est pas toute blanche ou toute noire et il est difficile pour un enfant de s’y repérer. De plus, nous vivons dans une société qui félicite le mérite et la compétition. A l’école, les notes amènent la comparaison avec les autres. Dans le sport, il faut toujours être le meilleur : ils sont rares les clubs où on ne valorise pas la compétition. Tout ceci favorise 11 l’uniformisation alors que nous sommes tous différents et que nous évoluons tous à notre rythme. Aussi, nous avons tous des prédispositions pour certains domaines et nous éprouvons des difficultés à réaliser certaines choses. En conclusion, l’enfant vit dans un environnement plus ou moins proche, famille, quartier, société, qui va l’aider à grandir en lui proposant des choix. Ces derniers vont aussi apparaître dans ses loisirs que nous allons voir maintenant. 1.3 L’ENFANT ET SES LOISIRS En dehors de l’école, l’enfant pratique certaines activités (un sport, jouer aux jeux vidéo, regarder la télévision,…). Celles-ci vont orienter ses choix et ses goûts. Nous allons en présenter quelques unes. 1.3.1 LE SPORT ET LES JEUX VIDEO Le sport et les jeux vidéo ont une chose en commun : l’enfant qui pratique ces activités est actif, il fait quelque chose. Néanmoins, elles sont très différentes l’une de l’autre. * Tout d’abord prenons le sport. Il existe plusieurs disciplines sportives : le football, l’athlétisme, la danse,… Dans toutes ces activités, l’enfant est en mouvement. Ainsi, il peut évacuer l’énergie qu’il a emmagasinée tout au long de la journée, voire depuis plusieurs jours. En effet, que ce soit à l’école ou à la maison, l’élève doit respecter une certaine discipline, ce qui ne le laisse pas libre de ses actes. Aussi, une tension interne s’installe qu’il doit essayer de maîtriser. Si cette énergie explose, nous observons souvent des violences physiques ou verbales. Le sport est un bon moyen d’évacuer ce trop plein de tensions. Il le fait aussi bien de façon motrice (en rugby, en handball par exemples) que par la concentration (en golf, aux échecs par exemples). De plus, dans les activités sportives, il existe des règles que l’enfant doit respecter. Nous l’avons vu précédemment ces règles lui permettent d’avoir des repères et l’aident ainsi à grandir. Aussi, le sportif n’est pas seul sur le terrain : il se trouve souvent face à un ou des adversaires, ou il pratique avec d’autres personnes. Ceci l’amène alors à devoir vivre avec eux et c’est un bon apprentissage pour la vie de tous les jours puisque nous ne sommes pas seuls sur Terre et que nous devons apprendre à vivre avec les autres (que nous apprécions ou pas ces individus). 12 Toutefois, il faut veiller à ce que l’enfant s’implique dans ce qu’il fait : en le forçant à pratiquer un sport qu’il n’aime pas, il peut se rebeller et soit il s’isolera, soit il montrera des comportements violents. De même, il est important d’interdire des comportements que nous pouvons observer et que l’enfant voit également, chez certains professionnels (qui sont censés montrer l’exemple) comme cracher sur un arbitre, discuter la décision donnée par un arbitre, se battre, tricher,… Ces comportements anti-sociaux ne sont pas à imiter, pourtant nous les retrouvons aussi dans les jeux vidéo. * les jeux vidéo : Nous sommes passés du jeu des petits soldats aux jeux vidéo très réalistes sur la guerre. Finies les figurines que les enfants manipulaient simplement en se créant un scénario. Aujourd’hui, ceux-ci se mettent derrière un écran et manipulent une manette, une souris ou un clavier. Ils jouent souvent seuls ou à 2-3 mais jamais ils ne se regardent (soient ils jouent l‘un à côté de l‘autre, soient ils jouent en réseau). Certes tous les jeux vidéo ne sont pas violents, malheureusement il en existe beaucoup. Quelles règles respecte l’enfant quand il se bat contre un adversaire sans raison comme dans le jeu Tekken ou lorsqu’il « conduit » une voiture sans respecter ni le code de la route, ni les autres individus (voitures et piétons) en se prenant pour un truand dans GTA : VICE CITY? Les images de plus en plus réalistes amènent le joueur à rentrer plus facilement dans le jeu : en effet, il peut être plaisant de se prendre pour un elfe dans Warcraft, ou pour un petit homme qui sauve la Terre dans Dragon Ball Z. Néanmoins, l’enfant doit se rendre compte que quand il arrête de jouer, il est de nouveau lui-même dans la vie réelle. Et c’est ce qui peut poser problème à certains : ceux-ci trouvent leur vie inintéressante et se réfugient alors dans leur jeu ou d’autres transposent leur rôle dans la réalité (il n’y a pas longtemps, un enfant qui se prenait pour un elfe furtif pensait que ses parents ne le voyaient pas et donc n’interagissait plus avec eux). Je pense que les parents doivent faire attention aux jeux avec lesquels joue leur enfant surtout qu’il n’existe aucune interdiction légale, ces jeux sont seulement déconseillés. De plus, des comportements d’accoutumance existent. En conclusion, le sport et les jeux vidéo peuvent être bénéfiques pour l’enfant puisque celui-ci est en action et peut ainsi évacuer certaines tensions. Néanmoins, il faut veiller aux respect de certaines règles (que nous ne retrouvons pas toujours dans les jeux) et faire comprendre au 13 jeune que la vie de tous les jours est différente : il ne peut pas utiliser les prises qu’il a apprises au judo, il n’est plus le personnage qu’il incarnait dans son jeu,…Ces recommandations sont aussi valables pour la télévision. 1.3.2 LA TELEVISION ET LA LITTERATURE DE JEUNESSE La télévision et la littérature sont importantes aujourd’hui pour l’enfant. En effet, grâce aux images et aux mots (écrits ou parlés), différents messages sont transmis. * La télévision : La télévision est un média courant dans notre société. Elle diffuse diverses émissions telles les informations, les reportages, les séries, les dessins animés, la musique,… Si nous prenons les informations, nous remarquons qu’on y parle beaucoup de problèmes et rarement d’événements positifs. Aussi, nous pouvons observer qu’elles ont souvent tendance à amplifier les difficultés : combien de personnes pensent que la violence à l’école est un phénomène courant alors qu’elle ne l’est pas? Le journal entretient également la violence en montrant les agressions se déroulant dans les cités. Ces jeunes passant à la télévision se sentent enfin exister puisqu’on parle d’eux (même si on les présente comme des personnes dangereuses) ce qui les conforte dans le fait qu’il faut continuer (nous verrons plus loin ce besoin d’exister que ressentent certains enfants). De même, en ne montrant que des événements négatifs, les médias banalisent en quelque sorte la violence puisque les enfants en voyant souvent ce phénomène peuvent penser que ce sont des choses normales, surtout que nous les retrouvons également dans les films et les dessins animés. Prenez Yu-Gi-Oh, en apparence c’est un dessin animé utilisant les cartes mais si nous regardons plus en détails, nous remarquons qu’au fur et à mesure des épisodes les confrontations violentes sont récurrentes ( bien que nous n’y voyons jamais de sang et que ce soient des intermédiaires (divers animaux, chevaliers,…) qui se battent). En ce qui concernent les films, les agressions paraissent nécessaires pour leur donner de l’action. Heureusement, depuis quelques années, une signalétique est utilisée pour signaler à partir de quel âge le film peut être vu. Néanmoins, combien d’enfants restent des heures devant la télévision sans surveillance parentale? Ces personnes en fixant ainsi l’écran se coupent du monde extérieur et des relations sociales. De même, le jeu si important au développement tant du point de vue créatif, 14 ludique que de la manipulation, ne les intéresse plus. Ceci devient même une drogue et tout individu voulant arrêter ces images de défiler se trouve agressé. Les images se retrouvent également dans les livres. * La littérature de jeunesse : En ce qui concerne le littérature de jeunesse, elle peut permettre à l’élève de lire les aventures d’un héros comme Harry Potter ou Eragon. Dans ces histoires, divers combats apparaissent où les personnages se battent pour le bien ou le mal. Aussi, en s’identifiant à une des personnes du livre, l’enfant vit ses actions et il peut arriver à penser de la même manière. Quand Eragon veut se venger du meurtre de son oncle, le lecteur ressent les émotions du héros et il décharge son énergie dans les divers affrontements contre « le mal ». De même, différents événements d’une histoire peuvent permettre à l’élève de réfléchir sur des actions. Par exemple, j’ai lu avec une classe de cycle 3 Un serpent dans la peau de Philippe Tassel, où Pierre (le héros de l’histoire), ayant passé une mauvaise journée, donne un coup de pied à sa sœur pour se « défouler ». Ceci m’a permis de débattre avec eux sur le droit que nous avons ou pas de se « défouler » sur quelqu’un quand nous sommes de mauvaise humeur. Souvent, les livres veulent faire passer des messages comme la tolérance dans les histoires du prince de Motordu. Il apparaît alors intéressant de les faire émerger chez l’enfant afin que ce dernier puisse comprendre que certains comportements ne sont pas acceptables. Donc, les loisirs sont essentiels dans la vie de l’enfant afin que celui-ci se divertisse. Néanmoins, la télévision et les jeux vidéo peuvent devenir dangereux pour le développement de l’enfant si aucune intervention parentale n’a lieu. En conclusion, l’enfant connaît plusieurs bouleversements physiques, cognitifs, sociaux,… qui interviennent en même temps que les relations de l’élève avec son environnement plus ou moins proche s’enrichissent. Les parents doivent porter une attention particulière aux loisirs de leur progéniture puisque ces derniers peuvent avoir comme conséquence une certaine violence qui pourra se répercuter entre autre à l’école. 15 2. LA VIOLENCE A L’ECOLE La violence à l’école a de multiples facettes : physique, morale, vol, harcèlement. De plus, elle est insidieuse puisqu’elle peut se dérouler n’importe où et à tout moment. Pour expliquer ce phénomène, différentes causes sont données comme l’environnement socio-économique de l’enfant, les enjeux de pouvoir que l’école entraîne, l’institution elle-même. 2.1 LES DIFFERENTES FACETTES DE LA VIOLENCE J’ai donné un questionnaire à des élèves de cycle 3 où entre autre je demandais ce qu’était la violence à l’école. Tous m’ont répondu que c’était se battre, insulter les autres et être méchant. Donc les enfants ont conscience que la violence n’est pas seulement physique. A ce sujet, Eric Debarbieux (BO N°23) donne 3 déterminants de la violence scolaire : la violence pénale, les incivilités et le sentiment d’insécurité. 2.1.1 La violence pénale Il n’existe que peu d’actes pénalisables à l’école primaire. En effet et heureusement, nous retrouvons rarement des enfants avec une arme (pistolet, couteau,…). Néanmoins, cela peut arriver et il ne faut pas les négliger puisque ce sont des comportements très graves de conséquences (meurtre, blessure grave, sentiment d’insécurité ressenti par les élèves, les parents et le personnel de l’éducation). Par contre, nous observons plus souvent des vols que ce soit du matériel de l’école ou celui d’autres élèves. Souvent, ils ont lieu par jalousie (« moi aussi, je veux un stylo Diddl mais mes parents ne veulent pas me l’acheter donc je le prend à quelqu’un » ), par vengeance (« je n’ai pas apprécié que tu me fasses telle chose donc je te prend tel objet »), pour s’amuser (lors d’un stage, un de mes élèves prenait plaisir à cacher un cahier ou une trousse d’un de ses camarades, nous cherchions cet objet pendant quelque temps puis il réapparaissait comme par miracle. Mais impossible de trouver le coupable). Le racket peut également se trouver dans l’école ou à sa sortie : il est possible de voir dés la maternelle des enfants demander le goûter d’un autre élève. Il faut faire très attention à ce type de comportement puisque l’objet demandé augmente vite en valeur : le goûter devient un stylo puis un vêtement ou de l’argent. 16 Aussi, il existe de la violence physique : elle n’est pas toujours pénalement répréhensible mais elle est très courante dans les écoles. La cour de récréation est l’endroit où nous retrouvons plus fréquemment ces bagarres. Elles sont rares ces récréations qui se déroulent sans disputes. Donc, il ne faut pas les ignorer. Toutefois, nous observons différents types de bagarres : - celles qui sont bénéfiques puisqu’elles permettent aux enfants d’évacuer leur trop plein d’énergie sans qu’il n’y est de constat de « bobos ». Souvent, les élèves disent qu’ils s’amusent, qu’ils se « défoulent ». Il faut leur laisser ces moments d’exultation, ils en ont besoin. - celles qui sont transitoires puisqu’elles ne sont que des affrontements entre élèves qui se pardonneront dans les instants qui suivront. Il faut faire attention à ces disputes puisque nous ne savons pas si elles peuvent être plus lourdes de conséquence que de simples « petits bobos » . - celles qui sont destructrices puisqu’elles entraînent des dégâts physiques (lors de mes suppléances, un de mes élève tapait la tête d’un camarade sur le mur ce qui a entraîné des points de sutures) et/ou morales (peur, fuite scolaire, isolement,…). Il faut faire très attention à ce type de comportements puisque les effets sont graves et il ne faut pas hésiter à proposer de l’aide à la victime. A côté de cette violence pénale, nous trouvons également des incivilités. 2.1.2 Les incivilités Il existe différentes incivilités : * les injures : Elles sont courantes entre les élèves. Dés qu’une personne dit quelque chose qui ne plaît pas à quelqu’un d‘autre, ce dernier l’insulte pour montrer son mécontentement. Elles sont très variées (mais nous ne les citerons pas par respect pour le lecteur), elles visent soit la personne elle-même, soit un proche de celle-ci (souvent la mère). En réponse à ce « gros mot », l’élève insulte fréquemment à son tour ou réagit par de la violence physique. Par exemple, dans un de mes stages, des élèves s’insultaient « d’intoxiqués » (je ne sais pas pourquoi) et ajoutaient à ces paroles le geste de retenir leur respiration. Ceci énervait les destinataires de ce comportement qui répondaient à leur tour par des « gros mots » ou des gestes violents. Quelque fois, ces injures concernent l’enseignant en retour d’une remarque qui a blessé l’élève, d’un rendu de travail qui ne s’est pas bien passé, d’une proposition de travail qui ne 17 plaît pas,… Elles peuvent être adressées directement au professeur des écoles ou faites derrière son dos (mais dénoncées par un autre camarade). Celui-ci ne doit pas laisser passer ces actes sous silence puisque ce sont des manques de respect, il doit chercher à savoir pourquoi elles ont été faites et demander à l’élève en question si ceci est une réponse adéquate à tel problème. * le vandalisme : Il consiste à porter atteinte aux biens matériels de l’école : dessiner des tags, casser les fenêtres ou les ordinateurs, mettre sans dessus dessous les classes,… Ceci est souvent une réponse aux frustrations connues à l’école comme ne pas se sentir libre de faire ce qu’on veut, suite à l’échec scolaire, à une punition reçue,… Quand l’institution est victime de tels agissements, elle ne doit pas hésiter à porter plainte sinon cela donnera une mauvaise image d’elle et les « casseurs » se sentiront plus puissants. * le bullying : Ce mot signifie harcèlement. C’est la succession de micro violences, de petits riens qui « pourrissent » le quotidien : coups de pied furtifs dans les toilettes, rumeurs, moqueries, bousculades,… (1) Nous le verrons plus tard, ce comportement est devenu la cible première de plans d’actions de lutte contre la violence scolaire dans plusieurs pays. Il devient de plus en plus fréquent dans les écoles et il est fait de façon insidieuse. Les victimes ne se plaignent que rarement, ce qui entraîne une méconnaissance de ce phénomène. Toutefois, nous savons qu’il a de multiples conséquences sur le psychique de la victime : baisse de l’estime de soi, isolement, peur constante, elle est toujours sur ses gardes (donc elle dépense beaucoup d’énergie). Tous ces comportements violents ont des conséquences aussi bien sur la victime que sur l’ambiance de l’école. C’est pourquoi il faut réagir vite et efficacement. Le sentiment d’insécurité est ressenti autant chez les victimes que par les autres membres de l’école : les élèves, les enseignants, le personnel d’entretien et les parents. Il fait suite à des comportements violents (physiques et/ou mentaux). Cette impression envahie la personne et une peur constante est présente. Ceci entraîne une baisse de l’estime de soi, un évitement scolaire (l’enfant ne veut plus venir à l’école), un isolement (il a peur des autres), une baisse des résultats scolaires (il n’arrive plus à se concentrer sur son travail),… La difficulté pour 1. MATHIEU, Mathilde. « La violence s’immisce dans le primaire » Le monde de l’éducation, avril 2002, N°302, p50-52 18 l’élève est de ne pas maîtriser ce sentiment puisque pour lui, la violence peut être partout. Et il est vrai que ce comportement se retrouve dans plusieurs endroits de l’école (mais il ne faut pas les systématiser, ce sont des lieux propices c’est tout). 2.2 LES ENDROITS PROPICES A LA VIOLENCE SCOLAIRE L’école est sous la surveillance d’un directeur et de plusieurs enseignants. Néanmoins, il existe des endroits où l’adulte n’est pas constamment présent. Par contre, la violence peut être partout. 2.2.1 LA SURVEILLANCE CONSTANTE DE L’ADULTE Le professeur des écoles a sous sa responsabilité plusieurs élèves. Il doit pouvoir intervenir aux moindres problèmes comportementaux. Différents lieux lui permettent d’avoir un regard plus ou moins constant sur les enfants : la classe, les couloirs et en EPS. * la classe : C’est un endroit restreint. On y trouve du mobilier scolaire (tables, chaises et armoires) qui occupe beaucoup de place, ce qui amène des difficultés pour se déplacer. Dans ce contexte, l’enseignant limite les déplacements des enfants afin d’éviter les bousculades. Toutefois, la violence est présente : dés que le professeur a le dos tourné (par exemple pour écrire au tableau), certains élèves en profitent pour donner un coup de pied à leur voisin, l’insulter ou pour écrire sur sa feuille. Ces comportements sont souvent suivis d’une réaction de la victime (paroles dites à haute voix, plainte auprès du maître, même comportement que celui reçu,…), ce qui perturbe le travail des autres. Pour éviter ce désagrément, les enfants doivent toujours être occupés à faire quelque chose, même si nous savons qu’il ne disparaîtra pas complètement. Le vol peut également être présent dans la classe puisque c’est un endroit où le matériel de chacun est exposé, ce qui entraîne des jalousies. La mode contribue à ce déséquilibre entre les enfants puisqu’il est toujours bien entre 6 et 10 ans d’avoir l’emblème du dernier personnage célèbre sur son stylo ou son cahier. Comment éviter cette comparaison entre les affaires des 19 enfants si ce n’est en donnant un matériel commun à tout le monde et en demandant aux parents de limiter les objets à la mode à l’école ? * les couloirs : Ils sont utilisés dans les déplacements entre la classe et la cour de récréation, les sorties de l’école,…La violence apparaît à plusieurs moments : - quand les enfants mettent leur manteau ou l’enlève, ils s’approprient un porte-manteau ce qui ne convient pas toujours à tout le monde. En effet, deux élèves peuvent vouloir le même crochet ou un autre voudrait bien changer le sien. Dans certaines écoles, nous observons des étiquettes portant le nom d’un enfant au-dessus de cet objet convoité, ce qui évite les bagarres. Néanmoins, un élève peut trouver anormal d’être au fond du couloir ou de ne pas se trouver près de ses amis. Pourquoi ne pas changer alors de place « officiellement » plusieurs fois dans l’année? Il arrive également de retrouver des manteaux par terre puisque, quelque fois, le dernier enfant à rentrer en classe ou celui d’une classe voisine a voulu se venger. Ainsi, lors d’un stage, un enfant retrouvait souvent son manteau dans les toilettes situées à côté de la classe. - quand la classe se déplace pour aller dans un autre endroit, des coups de pied ou des injures sont donnés pour montrer son mécontentement. Par exemple, il n’est pas rare de voir les enfants se bousculer dans les rangs du fait de l’excitation qu’ils ont d’aller en récréation. L’enseignant ne peut voir tout le monde dans les rangs et les enfants le savent donc ces derniers peuvent en profiter. En se mettant derrière tout le monde, le maître peut ainsi observer ce qui se passe devant lui. De plus, il faut faire prendre conscience aux enfants qu’il est dangereux de se chamailler dans les escaliers puisque quelqu’un peut tomber et se faire très mal. * en EPS : La violence apparaît surtout dans les sports collectifs puisque ce sont des moments où la compétition trouve plus facilement une place. En effet, souvent 2 équipes s’affrontent pour marquer des points, bien que les objectifs soient plutôt centrés sur les manières de se déplacer, de se passer le ballon et de jouer en groupe. Néanmoins, les enfants ont l’image du sport comme une activité où il faut gagner et où tous les moyens sont permis pour y arriver. De plus, ils veulent souvent imiter leur idole. Par exemple, j’ai déjà vu un enfant discuter la décision de l’arbitre joué par un de ses camarades. Aussi, l’enseignant doit leur faire comprendre que le but de l’EPS à l’école est d’apprendre des comportements et des 20 techniques et non d’entrer en compétition les uns envers les autres. Et pour que tout se passe bien, il existe des règles à respecter (il est possible de les faire construire par les élèves). Bien que le professeur des écoles essaie de surveiller ses élèves à tout moment, il existe des endroits où la surveillance est moins évidente. 2.2.2 LIEUX OU LA SURVEILLANCE TOTALE N’EST PAS CONSTANTE L’instituteur est un référent qui doit toujours être disponible pour les élèves. Ces derniers doivent savoir qu’au moindre problème, il peut intervenir. Néanmoins, il s’avère qu’il ne peut être partout en même temps notamment dans les toilettes, la cour de récréation et à la sortie de l’école. * les toilettes : Les toilettes sont un lieu où nous restons que peu de temps. Néanmoins, il peut s’y passer différentes choses : - un enfant peut s’y faire enfermer par d’autres camarades, ceux-ci bloquant la porte. Ce comportement peut être fait pour se venger de quelque chose ou pour harceler quelqu’un. - il arrive qu’un élève s’y réfugie par peur de ce qui se passe en récréation. En effet, certaines personnes n’aiment pas la foule, éprouvant alors un malaise lorsqu’elles sont entourées de beaucoup de monde. De même, elles peuvent ne pas se sentir en sécurité face à certains camarades. Ou au contraire, elles se réfugient dans les toilettes pour se réchauffer en hiver ou pour s’isoler, cherchant ainsi un moment de solitude (difficile à trouver à l’école). Lors d’une de mes suppléances, je me suis aperçue que certaines filles de CM2 se cachaient dans les toilettes pour discuter entre elles et ne pas être dérangées par les garçons Malgré le fait que l’enseignant sache que ce genre de comportements existe, il ne peut être présent en même temps dans les toilettes et dans la cour de récréation. Il ne peut que les surveiller de temps en temps afin de limiter les débordements et marquer sa présence. 21 * la cour de récréation : Dans la journée, il existe deux temps de récréation qui permettent aux enfants de se relâcher un peu. Pendant ces moments-là, différents jeux sont mis en place comme jouer au loup, à la marelle, à la corde, au ballon. Aujourd’hui, les élèves éprouvent des difficultés à trouver un jeu, aussi ils sollicitent les enseignants pour les aider à s’amuser. A cet effet, les écoles mettent souvent en place des marquages au sol (marelle, escargot, marquage pour jouer au football,…). Néanmoins, des disputes éclatent dans les groupes soit à cause du non respect des règles, soit parce que les élèves veulent en exclure un parmi eux. Ces difficultés de relation interviennent du fait que les enfants se contrôlent moins qu’en classe et laissent ainsi plus libre cours à leurs pulsions. Dans le questionnaire que j’ai fait passer aux enfants, plusieurs m’ont proposé de séparer la cour de récréation : d’un côté les filles et de l’autre les garçons, ou de séparer les classes (ou les cycles). Il est vrai que nous observons souvent dans les écoles des pauses où plusieurs niveaux sont en même temps au même endroit, ce qui fait beaucoup de monde et les enfants se retrouvent avec un espace réduit pour jouer, ce qui entraîne moins de liberté. De même, les filles s’amusent à des jeux différents que les garçons (qui jouent plus au ballon) et sont moins impulsives (mais plus insidieuses). Ces différences les amènent à vouloir se retrouver entre elles. Pendant ces récréation, les enseignants sont présents soit en même temps, soit à tour de rôle. Ils ont l’obligation de surveiller toute la cour, mais il existe souvent des recoins dans cette dernière. Ces endroits cachés sont la cible de certains enfants qui profitent des surveillances non continues pour se battre ou pour harceler un autre camarade. * la sortie de l’école : Autant il est clair pour tout le monde que dans l’école le maître est tenu de faire respecter les règles, autant cela l’est moins en ce qui concerne la sortie. En effet, il arrive que des élèves se fassent insulter, racketter ou battre en rentrant chez eux. Le problème est que souvent cela se passe devant l’école et que donc les enseignants doivent intervenir. Nous ne pouvons pas fermer les yeux devant de tels agissements sinon nous ne serons pas crédibles quand nous demanderons aux élèves de respecter les lois dans la société de tous les jours. 22 Ce qui est difficile avec la violence scolaire, c’est qu’elle est partout : aussi bien dans la classe que dans la cour de récréation ou les toilettes,… Aussi, la surveillance du référent doit être continue. Néanmoins, pour la prévenir, il est intéressant d’en connaître les causes. 2.3 QUELQUES CAUSES DE LA VIOLENCE SCOLAIRE Il n’y a pas une cause mais plusieurs qui interagissent entraînant alors de la violence. Philippe Meirieu (1) relève des causes externes à l’école c'est-à-dire « tout ce qui relève des conditions économiques, de la ghettoïsation urbaine, des difficultés sociales et familiales». Nous ne développerons pas ici cette partie puisque nous en avons déjà parlé dans la première partie. Par contre, nous allons étudier les enjeux de l’école et la violence de celle-ci. 2.3.1 LES ENJEUX DE L’ECOLE Chaque année, les enfants se retrouvent dans une classe imposée par l’établissement où ils vont devoir se côtoyer durant toute une année scolaire. Dans les petites écoles, les élèves de la même tranche d’âge se suivent et se retrouvent ensemble pendant toutes leurs scolarités maternelle et primaire. Par contre, dans les grandes écoles, il existe plusieurs classes du même niveau, ce qui amène quelque fois les enfants à être séparés de leurs amis. Dans tous ces cas, l’affectif est touché : les élèves doivent vivre avec leurs camarades 6 heures par jour. Ceci amène une concurrence les uns envers les autres, ils se comparent entre eux : comment es-tu habillé aujourd’hui ? Quel stylo as-tu ? … Une compétition peut même s’installer dans la classe, ce sera à celui qui aura les meilleurs résultats, les meilleures appréciations. De plus, ils doivent se partager le même enseignant, ce qui crée de la jalousie et des rivalités. Ainsi, différents comportements sont observables pour attirer l’attention du maître sur soi : lui offrir des dessins, lui faire des compliments, lui faire plaisir en écoutant et en faisant tout ce qu’il demande (il m’est déjà arrivée d’entendre un enfant me demander en rendant son travail : « maîtresse, es-tu contente de moi ? »), ou au contraire être violent avec les autres. En s’occupant d’un enfant personnellement, le professeur des écoles lui montre qu’il existe, qu’il est une personne à part entière. Aussi, il arrive que certains enfants utilisent la violence pour attirer l’attention du maître. D’ailleurs, G. Bertili (2) écrit que « pour l’élève, elle (la violence) s’exprime souvent comme une réponse aux frustrations subies, à son sentiment d’injustice, à ses difficultés à exister ». Donc, l’élève est en recherche d’une identité qui n’est pas facile à trouver durant la période de l’enfance parmi 25 camarades. 1. MEIRIEU, Phillippe, dans le dossier « La violence à l’école », www.cafepedagogique.net/dossiers/violence.index.php p5 2. BERTILI, Gardy. « La violence est-elle nécessaire » Les cahiers pédagogiques, juin 2005, N°415, p26-27 23 A côtés de ces relations, peuvent survenir des difficultés scolaires qui entraînent une baisse de l’estime de soi. Aussi, face aux réussites des autres, l’enfant peut utiliser la violence pour sauver en quelque sorte sa dignité. Néanmoins, les élèves et même quelque fois les enseignants, collent une étiquette à ces enfants : « il est nul » ou « attention, celui-là n’arrête pas de se battre donc il ne faut pas jouer avec lui ». Ces remarques négatives sont très néfastes pour la santé psychique de l’enfant (surtout si elles sont courantes) puisqu’elles peuvent amener un état dépressif ou au contraire une rébellion très violente envers l’être humain ou le système scolaire. C’est pourquoi, l’instituteur doit intervenir dés qu’il entend ce genre de paroles et nous le verrons par la suite, il doit aussi encourager l’enfant dans ses efforts journaliers. De même, nous pouvons observer dans une classe que les enfants s’attribuent différents rôles : nous avons le leader qui prend les décisions pour le groupe, le bout en train qui fait rire ses camarades et détend ainsi l’atmosphère, l’intellectuel qui répond à toutes les questions… Il faut maintenir l’équilibre entre ces différents rôles puisque chacun des représentants de ces rôles assument les besoins du groupe. En effet, certains éprouvent des difficultés à se décider et ils apprécient que quelqu’un le fasse à leur place. De même, les bêtises du « rigolo de service » vont permettre de rire afin d’évacuer quelques tensions internes. En voulant casser cette dynamique, le maître va créer des conflits entre lui et les élèves qui peuvent se répercuter sur d’autres enfants. Bien sûr, il ne faut pas non plus accepter tout et n’importe quoi, il faut leur faire comprendre que nous pouvons par exemple rire de temps en temps à condition que cela ne perturbe pas les apprentissages. De même, tout le monde doit savoir prendre des décisions, mais cela s’apprend progressivement. Donc, nous pouvons permettre dans certaines circonstances que ce soit un seul élève qui décide pour le groupe (si celui-ci le permet). Nous venons de le voir, l’école amène différents enjeux qui peuvent créer de la violence. Néanmoins, il ne faut pas négliger la violence que le système scolaire lui-même entraîne. 2.3.2 LA VIOLENCE DE L’ECOLE L’école est un milieu de contraintes : contraintes d’horaires, de progressions, d’outils utilisés, de méthodes de travail, d’évaluation,…Elle développe ses propres modes d’organisation du travail, ses hiérarchies, ses découpages de temps et d’espace et il est difficile pour l’enfant de s’y sentir libre. En effet, pouvons-nous dire qu’il est libre d’apprendre sachant que s’il ne le 24 fait pas il sera sanctionné par l’enseignant. De même, le temps est fixé par le système : l’enfant a le droit de partir en vacances que durant certaines périodes. En ce qui concerne son espace, il n’a le droit que de bouger sur sa chaise (quelques professeurs autorisent les enfants à se déplacer en silence en classe). Certes, ces contraintes sont nécessaires pour permettre au système scolaire de fonctionner, sans elles les apprentissages ne pourraient se faire complètement de façon équitable envers tous les enfants, mais il faut admettre qu’elles peuvent amener un sentiment d’enfermement, de rigidité. Ce climat peut être amélioré en permettant aux élèves de construire les règles de vie de la classe (nous développerons cette partie par la suite). En effet, nous pouvons observer des écoles qui construisent leurs propres lois, sans cohérence interne : chaque instituteur donne ses règles de fonctionnement et de vie, sans prendre connaissance et sans veillez à la correspondance avec celles des autres partenaires éducatifs de l’établissement. Dans ces conditions, comment l’enfant peut-il se repérer ? De même, une autorité très stricte ne permet pas à l’enfant de se sentir libre de ses mouvements (dans le respect des autres et du travail bien sûr) mais au contraire celui-ci peut se rebeller contre l’enseignant ou l’école afin de se décharger de ce trop plein de tensions, ou il peut se sentir oppresser par cette autorité et se renfermer sur lui-même. L’enfant est une personne qu’il faut respecter au même titre qu’il doit respecter ses camarades et les enseignants. Il n’est pas une classe mais un être à part entière avec ses richesses et ses difficultés. Souvent, la violence est un signe de troubles, de questionnement. L’élève cherche alors appui en son maître, mais celui-ci répond (car il ne sait pas décoder le comportement de l’enfant) par une violence symbolique de l’institution en le sanctionnant, quelque fois de façon inappropriée. De plus, le professeur des écoles n’est pas toujours disponible pour essayer de comprendre la violence, il a différentes choses à gérer (les apprentissages, les difficultés de chacun, la vie de classe,…). Pourtant l’école est là pour socialiser, former et éduquer. Donc le but de la sanction, quand elle a lieu d’être, est de faire réfléchir l’enfant sur son comportement et sur ses modalités d’expression c'est-à-dire comment réagir face à tel événement. Donc, nous venons de le voir, les causes de la violence scolaire sont variables mais il ne faut négliger aucune d’elles puisque c’est leur interaction qui entraîne ce type de comportements. 25 En conclusion, la violence scolaire est multiple (physique et mentale) et elle est présente partout dans l’école. Même si ses causes sont complexes, l’enseignant doit mettre en place diverses méthodes pour essayer de limiter ces comportements violents. 3. QUELQUES PISTES PEDAGOGIQUES Nous venons de le voir, la violence est un phénomène plus ou moins présent dans les écoles. Plusieurs actions peuvent être mises en place afin de la limiter. Ainsi, nous allons donner quelques propositions d’activités avant de faire part de mises en œuvre personnelles. Puis, nous finirons par un état des lieux de certains pays. 3.1 QUELQUES PROPOSITIONS D’ACTIVITES Différentes activités trouvent leur place dans les écoles afin de lutter contre la violence scolaire. Ainsi, nous allons donner un aperçu d’actions centrées sur la communication et sur les méthodes de travail. 3.1.1 ACTIVITES CENTREES SUR LA COMMUNICATION AVEC L’ENFANT Dans ce paragraphe, nous allons voir comment mettre en place un règlement dans la classe et quelles discussions menées avec les enfants. * Le règlement de la classe : Il est conçu afin de donner des repères aux enfants. Très tôt, ces derniers savent différencier les « bons » et les « mauvais » comportements. Néanmoins, il est important de les définir et de les expliciter afin que les élèves les comprennent. Pour cela, il est intéressant que ce soient les enfants eux-mêmes qui élaborent les règles de vie de leur classe. Et cela d’autant plus qu’ils vont vivre avec durant toute une année scolaire. Ainsi, en participant à la rédaction du règlement, les enfants s’investiront plus dans le respect de chacun et de la vie de l’école. 26 Toutefois, il faut veiller à ce que non seulement les comportements interdits soient décrits mais aussi ceux qui sont autorisés. En effet, il est nécessaire que les élèves sachent ce qu’ils ont le droit de faire et ce qu’ils ne doivent pas réaliser. De même, pendant cette activité, les sanctions peuvent être envisagées en cas de manquement aux règles. Mais, elles doivent être mesurées et appropriées à l’acte commis. Pendant toute cette rédaction, l’enseignant est présent pour aider les élèves à définir les diverses attitudes et pour les écouter, et cela d’autant plus si les enfants sont jeunes. Par exemple, durant mes suppléances et mes stages, il m’est arrivé de rédiger le règlement de la classe avec les enfants. Ainsi, nous répertorions les comportements que nous voulions interdire (puisque ce sont à ceux-là que les enfants pensent en premier) puis ceux que nous désirions voir plus souvent. De cette manière, j’ai pu constater l’engouement des enfants dans ce travail et le fait qu’ils s’y référaient en cas de non respect de ces règles (« on n’a pas le droit de dire des gros mots car c’est marqué dans le règlement »). De plus, il s’avère indispensable que les enseignants soient soudés entre eux, qu’ils travaillent en équipe avec une direction présente afin de donner aux élèves un cadre sécurisant. En voyant des personnes motivées et présentes en cas de difficultés en face d’eux, les enfants se sentent en sécurité et plus soutenus. Ceci permet de diminuer la violence et favorise alors les apprentissages. De même, il est important que l’école donne les mêmes repères c'est-à-dire que les règles de vie des différentes classes doivent comporter une certaine similitude entre elles afin que l’enfant sache que les limites à ne pas dépasser sont les mêmes pour tous. Aussi, il pourra devenir un ambassadeur à l’extérieur de l’école (dans sa famille, son quartier,…) où il utilisera les comportements appris. Néanmoins, ce règlement ne suffit pas à faire disparaître la violence, d’où la nécessité de parler avec les enfants de ce qui se passe. * La discussion : Elle peut avoir lieu à différents moments : - suite à une bagarre pendant la récréation par exemple : les enfants peuvent donner leur avis sur ce qui vient de se passer qu’ils soient l’agresseur, la victime ou les spectateurs. Ainsi, nous faisons appel à leur capacité de jugement et de faire des propositions, ce qui les reconnaît comme des interlocuteurs valables. Il est important de mettre des mots sur des émotions ressenties puisqu’ils vont permettre de se rendre 27 compte des sentiments de chacun qu’on soit l’agresseur ou l’agressé. En effet, les enfants (et même les adultes) ne repèrent pas toujours que des mots dits sans intention de faire du mal peuvent blesser d’autres personnes. Lors d’une de mes suppléances en CM2 où il y avait une forte rivalité entre les filles et les garçons, je leur accordais quelques minutes en revenant de récréation afin qu’ils puissent donner leur avis sur les disputes rencontrées lors de la pause. Ainsi, les enfants évacuaient leur tension et ils pouvaient entrer plus librement dans les apprentissages. - Pendant un conseil de classe ou d’école : ce conseil permet aux enfants d’apprendre à se parler et à s’écouter. Pendant ces instants, des règles communes sont élaborées et des propositions sont faites pour améliorer le cadre de vie dans l’école. - Pour prévenir toute violence : l’enfant doit apprendre à verbaliser ce qu’il ressent afin d’évacuer toute tension. Ainsi, en prenant l’habitude de dire ce qu’on n’apprécie pas, certains actes de violence peuvent être évités. Des moments de discussion peuvent alors être prévue dans la semaine au même titre qu’il existe en maternelle le rituel de la discussion libre le matin. Donc, l’enfant doit apprendre à dire ce qu’il ressent grâce au langage afin d’éviter que ce soit le corps qui prenne le relais. En parallèle de ces discussions, l’enseignant peut mettre en place certaines méthodes de travail. 3.1.2 QUELQUES METHODES DE TRAVAIL Il existe diverses méthodes de travail. Nous verrons ici les bienfaits du travail de groupe et des renforcements positifs. * Le travail de groupe : Un des objectifs de l’école est d’apprendre aux enfants à respecter les autres et à vivre avec eux. Ceci n’est pas évident puisqu’au début de sa scolarité, l’élève est centré sur lui-même. Il va donc apprendre à prendre son entourage en question et à l’écouter. Le travail de groupe est 28 un bon moyen pour que l’enfant partage ses idées avec ses camarades. Il va devoir dire ce qu’il pense, expliquer comment il est arrivé à tel résultat, écouter les autres et ensuite dialoguer ensemble pour se mettre d’accord. De plus, il va pouvoir se confronter aux autres c'est-à-dire qu’il va devoir accepter que d’autres ne partagent pas son avis mais qu’il doit essayer de les convaincre avec des mots et non en les intimidant, ni en employant la force. Ceci permet à l’enfant de se rendre compte qu’il n’est pas seul au monde, que chaque personne a son avis et qu’il est nécessaire de respecter les autres pour avancer dans la vie. En effet, il va remarquer qu’on est plus efficace et que le résultat est plus riche quand on travaille en groupe. Cette manière de travailler va aussi permettre aux enfants de se connaître, de se rendre compte de leurs points communs. Ainsi, ils vont apprendre à s’apprécier, ce qui diminuera les comportements violents. Le travail de groupe peut se réaliser pendant les différentes phases de l’apprentissage : - au début afin de se rendre compte de ce que chacun sait - pendant où les enfants vont apprendre à travailler ensemble afin d’avancer plus rapidement et plus efficacement et afin de confronter leur manière de faire - à la fin où chacun fera un compte rendu de ce qu’il a appris afin de réaliser une trace écrite collective. De même, il prend un essor supplémentaire lorsqu’il est associé à un projet. Dans ce cas, l’enfant se motive pour son travail puisqu’il s’investie pour une raison précise. Néanmoins, l’enseignant doit renforcer les efforts de l’élève pour ne pas le décourager. * Renforcer les « bons » comportements : L’enseignant doit mettre en avant les réussites de l’enfant afin de l’encourager dans ses efforts. En effet, en pointant que les échecs de l’élève, ce dernier va se démotiver et s’enfermera dans ses difficultés. Le but de l’école est d’enseigner des nouveaux comportements en faisant passer la question des apprentissages scolaires au premier plan et en aidant les enfants en difficultés. Elle doit leur faire comprendre que le maître est là pour les écouter et leur apprendre des choses et des comportements qui leur serviront dans leur vie future. De même, l’enseignant doit développer avec ses élèves les règles d’une communication afin de leur apprendre à s’exprimer de manière moins critique et plus positive. En effet, voir le bon côté des choses permet d’aller de l’avant et d’affronter plus sereinement ses difficultés. Ainsi, 29 l’élève portera moins d’attention aux dires et aux paroles de certaines personnes qui ne chercheront qu’à le blesser. Certes, il sera touché puisque tout être humain a une sensibilité mais il essayera de passer à autre chose. En conclusion, l’école doit apprendre à l’enfant à se fixer des limites à ne pas dépasser et à exprimer ce qu’il ressent afin de ne pas rester seul dans ses difficultés et évacuer son mal être dans la violence. L’élève doit également apprendre à vivre avec les autres. Le débat et le théâtre sont des activités qui permettent également de développer ces objectifs. 3.2 MISES EN ŒUVRE ET ANALYSE Lors d’un stage de 4 semaines avec une classe de CE1, j’avais pour projet de réaliser avec les élèves un petit spectacle comprenant 3 petites pièces de théâtre et une chanson. Il était prévu de donner une représentation devant les autres classes. Pour mener à bien ce projet, j’avais décidé de travailler avec les enfants sur des débats et sur du théâtre. 3.2.1 LE DEBAT *présentation : Le débat est un moment où l’enfant peut s’exprimer sur un contenu s’il le désire. En effet, il doit savoir qu’il n’est pas obligé de parler mais qu’il peut simplement écouter ce que pensent les autres. De cette manière, il va prendre conscience de ses idées et du fait qu’il peut les partager avec d’autres. Il va apprendre à communiquer, c'est-à-dire à dire ce qu’il pense et l’argumenter afin de convaincre ses camarades. Le langage va ainsi se perfectionner puisque si l’enfant veut être compris, il doit être clair et précis dans ses paroles. Le débat va également permettre de développer la socialisation : les élèves doivent écouter les autres, respecter leurs idées et rester dans le sujet donné. Ceci n’est pas évident pour des jeunes de 7-8 ans qui commencent à se décentrer et à comprendre qu’ils peuvent échanger verbalement sans se battre s’ils ne sont pas d’accord sur un point. Durant ce moment, le climat doit être serein afin de mettre en confiance chaque participant et permettre ainsi aux enfants plus réservés de parler. En osant dire ce qu’ils pensent, les élèves vont accepter qu’ils ne sachent pas tout et que l’erreur est possible. Aussi, cet apprentissage va se répercuter sur la vie de la classe : l’erreur est admise, l’enseignant est là pour aider l’enfant à avancer dans ses connaissances. 30 Ce climat de confiance va également permettre à chacun de se sentir libre d’exprimer ses idées, ce qui va renforcer son estime de soi. Personne ne peut juger l’autre, on peut l’écouter et penser différemment mais pas affirmer que c’est faux. Ce sont les échanges qui vont amener certains élèves à penser autrement. Lors de ce stage, j’ai réalisé 2 débats avec la classe : - Pourquoi y a-t-il de la violence à l’école ? - Peut-on aimer tout le monde ? *analyse : Les enfants n’avaient jamais réalisé de débat, aussi je leur ai expliqué ce que c’était et les règles à respecter. Comme c’était une première pour eux, j’avais décidé de nommer un distributeur de parole et les autres pouvaient débattre afin de ne pas complexifier le travail avec des observateurs et des secrétaires (surtout qu’ils n’étaient que 17 élèves). De plus, pour « casser » un peu l’aspect scolaire, nous nous sommes installés par terre, en cercle et chacun était libre de s’asseoir comme il le souhaitait. Dans l’ensemble, j’ai observé un grand silence pendant qu’une personne parlait : chacun écoutait l’autre et respectait ce qu’il disait. En effet, aucune critique n’a été donnée (même quand un enfant a dit qu’on était obligé d’aimer tout le monde car Dieu l’avait dit) et personne n’a coupé la parole à autrui. Cette classe comprenait plusieurs enfants en difficultés scolaires, mais ils ont osé donner leur avis, se sentant en confiance. D’ailleurs, les réactions à la fin de chaque débat allaient dans ce sens puisque j’ai pu recueillir des paroles comme : « j’ai bien aimé car tout le monde a parlé et a dit ce qu’il pensait », « c’était bien car on a écouté les autres ». Depuis, j’ai réalisé un autre débat en cycle 3 mais je trouve que les enfants a cet âge éprouvent plus de réserve à dire leurs pensées et donc il y a eu des moments où personne ne parlait. Et c’est pourquoi, il faut commencer le débat très tôt dans la scolarité de l’enfant afin qu’il sache qu’il a le droit de penser telle chose et qu’il peut le dire même si les autres ne partagent pas son avis. Chacun est libre de penser ce qu’il veut. Par contre, il a été difficile pour les enfants de continuer la pensée que disait l’autre : j’ai entendu des « moi aussi, je pense que… » mais en général, les enfants parlaient sans tenir compte de ce qui avait déjà été dit. Ceci est normal pour des enfants de cet âge, c’est un apprentissage qui va se construire au fur et à mesure des séances. 31 Maintenant, attardons nous sur quelques paroles dites : - Pourquoi y a-t-il de la violence à l’école ? « Parce qu’on vient nous embêter quand on joue » : en récréation, plusieurs groupes se forment pour jouer à tel ou tel jeu. Certains enfants se trouvent exclus de ces rassemblements ou n’osent pas demander à y entrer. Ainsi, ils réagissent par la violence afin de montrer au groupe qu’ils existent et qu’ils voudraient bien partager des moments avec lui. Néanmoins, les autres ne les comprennent pas de cette façon et prennent plutôt cette intrusion comme une agression. Ces enfants qui ont des difficultés à trouver leur place ou à dire ce qu’ils pensent doivent apprendre à avoir plus confiance en soi et à trouver le comportement adapté aux situations qui se présentent. « Les grands disent que c’est amusant de se bagarrer, alors nous on essaie » : à 7ans, il n’est pas encore évident de savoir comment agir dans la vie de tous les jours. Aussi, ces enfants regardent et écoutent ce qui se passe autour d’eux. Dans la cour de récréation, nous voyons souvent des « petits » qui essayent de jouer avec les plus grands (surtout pour des parties de football). Aussi, nous remarquons quelquefois, tel enfant qui imite tel autre pour impressionner ses camarades. Ainsi, si un « grand » affirme que c’est amusant de se battre, pourquoi remettre en question sa parole étant donné qu’il sait plus de chose puisqu’il est plus vieux. - Peut-on aimer tout le monde ? « Non car on ne connaît pas tout le monde » : En effet, comment aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas ? A 7 ans, les enfants arrivent à se représenter quelqu’un qu’ils ne voient pas. Ils peuvent éprouver des sentiments pour une personne qu’ils connaissent mais qui n’est pas là. Par contre, ils n’imaginent pas ressentir quelque chose pour un individu qu’ils n’ont jamais rencontré. De plus, le verbe aimer est important pour eux puisqu’ils cherchent eux-mêmes à plaire aux autres, ils veulent qu’autrui s’intéresse à eux. Alors, comment éprouver ce sentiment, essentiel à leurs yeux, pour une personne qui existe mais dont ils ne connaissent rien ? D’ailleurs, nous adultes, sommes-nous capables d’aimer quelqu’un que nous n’avons jamais rencontré, ni entendu parler ? Certes, nous pouvons dire que nous pouvons aimer tout 32 le monde puisque nous pensons que chacun a un fond en soi appréciable. Mais dans la réalité, est-ce le cas ? Les enfants, eux, sont plus terre à terre, ils ont conscience de ce qu’ils voient ou savent mais ils ne peuvent pas faire des hypothèses sur ce qu’ils ne connaissent pas. Ils apprendront à le faire au fur et à mesure qu’ils grandiront. « Non car il y en a qui nous embêtent, qui nous traitent, qui ne veulent pas jouer avec nous » : Les relations avec autrui sont importantes pour les enfants. « Si les autres jouent avec moi, c’est qu’ils m’aiment donc j’existe. » Pendant cette période du développement, et même après, nous vivons grâce au regard d’autrui, nous faisons attention à l’impression que nous donnons. Quand quelqu’un le blesse en l’insultant ou ne voulant pas jouer avec lui, l’élève se sent rejeté par lui et des sentiments négatifs l’envahissent plus ou moins, pouvant aller jusqu’à vouloir se venger. De plus, l’enfant peut ressentir des émotions variables : un jour, je t’aime et un autre, je ne t’aime plus car tu as fait quelque chose que je n’apprécie pas. Mais très vite, il oublie cette rancœur et il joue de nouveau avec cette personne. Néanmoins, peut-il accepter tout comportement venant d’un camarade ? En conclusion, le débat permet à l’enfant de se sentir libre d’exprimer ce qu’il pense. De même, il est important pour le vivre ensemble puisqu’il développe des capacités d’écoute, de respect de l’autre et d’estime de soi. D’ailleurs, celles-ci vont également se retrouver dans le théâtre. 3.2.2 LE THEATRE *présentation : Le théâtre est entré à l’école depuis quelques années. Ainsi, nous retrouvons plusieurs textes à travailler avec les enfants dans différentes éditions. Pour ma part, j’avais décidé d’écrire moimême 3 petites scènes indépendantes (Cf. annexes) à partir d’histoires tirées du livre Silence, la violence (1) (que nous avons étudiées en lecture). Ainsi, 3 groupes de 5 ou 6 enfants étaient formés. Différentes séances étaient programmées pour apprendre ces pièces et les interpréter, pendant lesquelles nous avons travaillé diverses compétences : 1. Sylvie Girardet, Puig Rosado, Silence, la violence Hatier 2004 33 - en expression orale : restituer un texte, lire à haute voix devant un auditoire - en expression corporelle : vivre son texte, bouger son corps dans un espace afin de jouer son rôle - en expression écrite : écrire une chanson pour dire non à la violence - en musique : lire la chanson et l’accompagner avec des instruments - en arts visuels : créer des masques - en vivre ensemble : écouter les autres, les respecter Mon but était que les enfants ressentent ce que vivent l’agresseur et l’agressé. En effet, je pense que le théâtre est un moyen pour s’exprimer puisque les acteurs ne jouent pas directement face à un public mais à travers un rôle. Ceci leur permet de ne pas se dévoiler (dans notre exemple, les enfants avaient en plus un masque). De plus, le théâtre et les jeux de rôles permettent de vivre des personnages, de ressentir leurs émotions : une personne peut devenir violente suite à une blessure psychique (rejet, mésentente, impression d’injustice,…), tandis que la victime ressent ces émotions suite à une agression. De cette manière, les enfants apprennent à mettre des mots sur des émotions. *analyse : Nous avons travaillé les scènes de théâtre pendant 4 semaines (durée du stage) et en parallèle nous avons écrit une chanson pour dire non à la violence. Néanmoins, nous ne parlerons pas de ces séances d’écriture puisque notre thème est le théâtre. Toutefois, la chanson est jointe en annexe. Lors de la première séance de théâtre, dans chaque groupe (que je prenais séparément), nous lisions le texte, nous l’expliquions et les enfants devaient ensuite se mettre d’accord pour distribuer les rôles. Ceci a permis de développer des capacités relationnelles : aucun accident n’a été à déplorer. Quand plusieurs enfants voulaient le même rôle, un enfant me donnait un numéro et je comptais jusqu’à celui-ci. Ainsi, l’acteur était trouvé et aucune réclamation n’était faite. Je ne pense pas que ce soit dû au fait que ce soit l’enseignante qui dise finalement qui avait le rôle puisque souvent lorsque les enfants pensent qu’il y a une injustice ils le disent. Ici, j’ai remarqué une grande motivation de la part des élèves et le principal était de jouer un rôle. Surtout que les personnages représentaient des animaux comme le loup, le chat,… Dans chaque groupe, nous retrouvions 1 ou 2 narrateurs. Et à ma grande surprise, ce n’étaient pas les timides qui se sont portés volontaires. En effet, souvent les enfants se sentant moins à 34 l’aise pour se montrer devant les autres préfèrent lire un texte en étant cachés du public. Néanmoins, ici, ce sont les enfants qui voulaient se mettre en avant qui choisissaient d’être narrateurs. De cette manière, ils montraient qu’ils étaient capables de lire un texte plus long que celui des acteurs (savoir lire est important en CE1). Les histoires portaient sur des confrontations et des alliances entre animaux : - dispute d’oiseaux pour manger un ver de terre, un hibou arrivant pour leur conseiller d’aller chasser dans des endroits différents - dispute de loups, qui s’allient à d’autres loups pour se partager un territoire mais un chat vient prendre ce morceau de terrain - accusation du chat envers la souris à propos du vol de son fromage qui se termine par une recherche ensemble de l’objet Les séances qui suivirent permirent d’apprendre les texte et de les interpréter. Chaque enfant devait connaître ce qu’il avait à dire, mais aussi savoir quand parler. Pour y arriver, il devait écouter les autres camarades lire leur texte et regarder leurs actions. L’interprétation ne fut pas évidente : les élèves n’avaient pas l’habitude de bouger en parlant et de jouer un rôle. Au théâtre, il ne suffit pas de lire un écrit mais il faut également agir en fonction de son personnage. Nous avons donc travaillé sur la posture. Néanmoins, cela n’a pas été suffisant pour certains (nous étions limités par le durée du stage). Toutefois, bien que les enfants aimaient faire semblant de se battre, nous avons pu discuter sur ce que pouvait ressentir les personnages. Dans l’histoire des oiseaux qui se battent pour avoir un ver de terre, les enfants ont remarqué que se battre pour un même objet ne servait à rien car on pouvait abîmer celui-ci. De même, le hibou leur semblait vraiment incarner une personne qui fallait écouter. D’ailleurs, son acteur a tout de suite joué avec cette posture sans que je le lui dise. Dans l’histoire des loups qui se battent pour un territoire, les élèves ont su dire que la guerre ne servait à rien mais ils ont eu des difficultés pour s’exprimer sur d’autres solutions. En effet, à cet âge (7ans), ils ont du mal à transférer cette situation à ce qu’ils peuvent vivre en récréation c'est-à-dire ne pas vouloir partager le terrain de football par exemple. Pour la dernière histoire, celle du chat qui accuse la souris, ils ont tout de suite signalé que le vol n’était pas bien. Par contre, ils sont restés sur cette impression et cela a été difficile de leur faire comprendre qu’on n’avait pas le droit d’accuser quelqu’un sans preuve. Pour eux, le vol était interdit donc c’était un acte répréhensible, ce qui fait que le chat pouvait dire que la souris avait pris son fromage. 35 En conclusion, bien que le temps fut court pour mettre en place ces différents apprentissages, je suis plutôt satisfaite du travail fourni par les enfants puisque ceux-ci se sont montrés très motivés et ont avancé dans le vivre ensemble. Le débat et le théâtre sont des activités qui trouvent leur place à l’école primaire. Ils permettent aux enfants de s’exprimer et d’apprendre à vivre dans une société. Néanmoins, ce ne sont pas les seules solutions face à la violence scolaire. Aussi, nous allons voir ce qui est mis en place dans d’autres pays. 3.3 ETAT DES LIEUX DANS D’AUTRES PAYS La violence à l’école est aujourd’hui une préoccupation mondiale. En effet, elle commence à être reconnue universellement. Néanmoins, tous les pays ne lui accordent pas la même importance. Aussi, nous allons voir 2 types de programmes : ceux centrés exclusivement sur le bullying et ceux qui traitent la violence en générale. 3.3.1 PROGRAMMES CENTRES SUR LE BULLYING Plusieurs pays ont centré leur programme d’action sur le bullying (harcèlement, intimidation). Parmi eux, nous retrouvons la Grande-Bretagne et les pays scandinaves. * La Grande-Bretagne : Un rapport d’Al Aynsley-Green annonce que « presque tous les jeunes ont été victimes, à des degrés différents, de bullying » et que 2/3 des jeunes ont déjà harcelé un camarade. Pour lutter contre ce phénomène, différentes méthodes sont mises en place : - formation d’élèves ressources (tuteur) - lorsqu’un problème de comportement avec un enfant survient, une discussion se fait entre le professeur et les parents, puis on propose à l’enfant une nouvelle école afin de lui donner une 2ème chance - stages pour les enseignants pour qu’ils apprennent à réagir face à un comportement déviant - création d’une ligne téléphonique pour écouter les jeunes (childline) - création d’un programme en école du 1er degré de réflexion sur les comportements comme l’empathie - amende pour les parents si leur enfant harcèle un camarade. 36 Nous le voyons ces méthodes sont aussi bien centrées sur l’élève que sur l’enseignant, tout comme dans les pays scandinaves. * Les pays scandinaves : Dans cette partie du monde, les enfants jusqu’à 16 ans suivent un tronc commun, ne passent pas d’examen, ne redoublent pas et n’ont pas de notes. Ce système permet d’éviter les différenciations et la compétition. En 2002, 3% des élèves étaient victimes d’harcèlement de façon répétée et 12% ponctuellement. Et 10% des enfants reconnaissaient avoir tourmenté un autre élève. Aussi, Dan Olweus a crée un programme qui propose des réunions régulières dans l’équipe éducative afin d’analyser comment améliorer les relations entre les élèves ainsi que des rencontres entre les enseignants et les parents sur le thème du harcèlement. De plus, en classe, sont élaborées des règles contre le bullying en faisant coopérer les élèves et en les faisant participer à des jeux de rôles. A côté de cela, des cours d’éveil aux sentiments (où l’enfant doit décrire ce qu’il ressent à un moment donné) sont donnés toutes les semaines. A Stockholm, une brigade d’ange est créée en début d’année : ce sont des élèves élus par leurs camarades pour devenir des anges. Après une formation pour apprendre à identifier le harcèlement, ils interviennent pendant les récréations en cas d’isolement d’un enfant ou en cas de bagarre. Si le problème ne peut être réglé de cette manière alors ils font appel aux enseignants. Ces deux pays mettent donc en place des programmes pour diminuer le harcèlement, néanmoins ce dernier n’est pas le seul type de violence et certains pays ont donc décidé de prendre en compte les différentes formes de violence scolaire. 3.3.2 APERCU D’AUTRES PROGRAMMES Certains pays comme le Canada, l’Allemagne et la ville de New-York concentrent leurs efforts sur la violence en générale. * Le Canada : Dans ce pays, 25% des jeunes enseignants abandonnent leur métier dans les cinq premières années car ils refusent d’être confrontés plus longtemps à la violence scolaire. 37 De plus, 15% des enfants scolarisés sont en très grandes difficultés dont 3% sont atteints de troubles graves du comportement. Pour y remédier, des chercheurs proposent : - de renforcer les comportements souhaités plutôt que de punir - d’apprendre à un élève victime de troubles du comportement à développer des techniques qui lui permettront de court-circuiter sa violence - de prévenir contre la colère qui monte en proposant à l’enfant de s’isoler le temps qu’elle diminue - de mettre en place des ateliers de peinture, sculpture et théâtre pour permettre aux élèves étrangers de valoriser leurs racines = art thérapie - la classe Répit-Transit permet d’éloigner de son école, pour un temps court, un enfant dont le comportement n’est plus compatible avec la vie « normale » d’une classe. Son retour se fait progressivement. Cette classe annonce 75% de réussite pour les élèves qui vont au bout du programme. - La classe « aire ouverte » est une école sans mur où seuls les tables tournées vers le tableau montrent les limites de la classe. Les enseignants s’échangent les services, ce qui permet à un enfant qui a des difficultés de se voir expliquer les leçons par un autre professeur. * New York : La tolérance zéro est de rigueur dans cette ville : tous les comportements qui vont des insultes aux crachats en passant par les absences injustifiées sont sanctionnés afin que ces attitudes ne deviennent pas violentes. La conséquence de cette politique est une diminution de 65% des crimes violents entre 1998 et 2002. De plus, on observe la présence d’agents de sécurité dans les écoles. Mais est-ce que la rigidité est une solution face à la violence ? * L’Allemagne : Dans les collèges et les lycées, un policier vient donner 5 à 6 heures de cours afin de parler aux élèves de divers sujets comme le racket. Ainsi, les délits ont diminué de 0,2%. Mais est-il nécessaire de faire entrer la police à l’école ? Donc, il existe différents types de programmes qui sont en train de se mettre en place. Aussi, il faudra attendre encore quelques années pour voir leur efficacité. 38 En conclusion, diverses activités peuvent être utilisées pour limiter la violence scolaire. Nous n’en avons présentées que quelques unes, il en existe d’autres. L’essentiel est qu’elles soient régulières et non réalisées une fois de temps en temps puisque de cette manière, elles ne porteront pas leur fruit. 39 CONCLUSION Bien que la violence soit présente à l’école, elle n’y a pas sa place. Pour la limiter, nous avons vu au fil de ce mémoire que différentes actions peuvent être réalisées : mettre l’enfant au cœur des apprentissages en prenant en compte ses difficultés et ses besoins, construire des règles de vie avec lui, l’aider à s’exprimer et à surmonter les obstacles,… Néanmoins, d’autres méthodes existent. L’essentiel est qu’elles soient menées de façon récurrente afin de donner des repères à l’enfant puisque ce dernier les demande. En effet, nous avons montré que l’élève a besoin que nous lui fixions des limites pour avancer dans la vie. De plus, ces activités vont lui permettre d’exprimer ses émotions et à vivre avec les autres. En effet, il est important que l’enfant comprenne qu’il grandit dans une société où le respect de l’autre est nécessaire pour que chacun avance à son rythme et en collaboration avec les autres. Je n’ai pas parlé volontairement tout au long de ce travail de la violence des enfants psychopathes puisque je pense que ce comportement relève des spécialistes. Et j’invite toute personne responsable d’enfants se trouvant face à de telles attitudes à faire appel à un établissement spécialisé. Par contre, j’invite tout personnel de l’éducation à essayer de prévenir la violence par diverses actions dont celles citées précédemment puisque je pense (contrairement à ce qui peut être dit quelque fois) que la violence n’est pas génétique mais qu’elle est transitoire. Pour moi, elle est une conséquence d’événement de vie tel la naissance d’un enfant dans la famille, le divorce des parents, le changement de repères (classe, école,…), les difficultés scolaires,… 40 BIBLIOGRAPHIE 1) Ouvrages : DEBARBIEUX,Eric. Violence à l’école : un défi mondial. Armand Colin, 2006. 315p ISBN 2-200-26708-8 DE SAINT MARS, Dominique, BLOCH, Serge. Violence non ! Bayard jeunesse, 2004. 37p ISBN 2.7470.1356.1 GIRARDET, Sylvie, PUIG, Rosado. Silence, la violence. 1ère éd. Hatier, 1999. 62p ISBN 2.218.75466.5 Guide pour un enfant citoyen. Vivre ensemble la violence. Bayard éditions, 1999. 53p ISBN 2.227.74007.8 LABBE, Brigitte, PUECH, Michel. La violence et la non violence Les goûters philo Milan, 2002. 39p ISBN 2.7459.0520.1 2) Articles de revue : AERE (association pour un éveil à la responsabilité à l’école ). « A la recherche de l’autorité » Les cahiers pédagogiques, juin 2001, N°395, p64-65 BARROUX, Rémi. « Lutte contre la violence : des expériences qui marchent » Le monde de l’éducation, avril 2001, N°291, p48-49 BERTILI , Gardi. « La violence est-elle nécessaire ? » Les cahiers pédagogiques, juin 2003, N°415, p26-27 CATSAROS, Catherina, DUBOIS, Claude. « Soigner les enfants « impossibles » » Le monde de l’éducation, avril 2001, N°291, p72-73 CATSAROS, Catherina, DUBOIS, Claude. « Oui, on peut apprendre à gérer les conflits » Le monde de l’éducation, février 2002, N°300, p78-79 DESCHESNES, Marthe. « L’enfant agressif et impulsif à l’éducation préscolaire : comprendre pour aider » Vie pédagogique, novembre-décembre 1997, N°105, p10-13 Dossier : Violence à l’école : alerte mondiale. Le monde de l’éducation, janvier 2006, N°343, p24 à 45 HANNEBIQUE, Sylvain. « Réflexions « violence(s) » » Le nouvel éducateur, janvier 2002, N°135, p28-29 41 MATHIEU, Mathilde. « La violence s’immisce dans le primaire » Le monde de l’éducation, avril 2002, N°302, p50-52 MEIRIEU, Philippe. « Les violences à l’école et le déni de pédagogie » Le monde, 24 février 1995 3) Documents électroniques Site web Café pédagogique. (page consultée le 23 octobre 2005). La violence à l’école www.cafepedagogique.net/dossiers/violence/index.php DEBARBIEUX, Eric. (page consultée le 16 février 2006) www.obsviolence.com/french/recherches/index.html DUPRE, Alain. (page consultée le 10 octobre 2005). La violence de l’école. http://instits.org/index.php?page=violence 4) Bulletin officiel BO N°23 du 6 juin 1996 : Vie scolaire : prévention de la violence en milieu scolaire. P 1622 à 1624 BO hors série N°11 du 15 octobre 1998 : Violence en milieu scolaire : lutte contre la violence en milieu scolaire et renforcement des partenariats. 42 RESUMES DOSSIER : LA VIOLENCE A L’ECOLE Ce dossier est issu du site http://www.cafepedagogique.net/dossiers/violenceindex.php Il traite de la violence à l’école vue de l’intérieur par les personnels de l’éducation et de l’extérieur par les parents et chercheurs. La violence est partout, quelque soit le milieu social où se trouve l’école. Mais tous les actes ne sont pas égaux : A. Barrère en différencie 2 catégories : * les actes homicidaires * les accrocs à la paix scolaire qui alourdissent le travail des professeurs des écoles. Néanmoins, B. Defrance souligne qu’un enfant qui se bat est un signe de bonne santé. L’enseignant doit donc lui apprendre à utiliser cette énergie dans des projets, des jeux, des créations et dans le théâtre. D’autres mesures sont nécessaires pour limiter les conflits : - l’autorité de l’enseignant qui autorise le travail en commun et qui favorise la réussite de chacun - l’instauration de règles établies ensemble dans la classe; l’enfant a besoin de limites pour se construire donc il doit pouvoir les identifier et les comprendre - la mise en place d’un conseil d’élèves pour apprendre à discuter ensemble (P. Meirieu) - le respect de chacun doit être exigé et le professeur doit considérer chaque enfant comme une personne unique. De plus, les partenariats entre l’école, les parents et diverses structures (la gendarmerie ou la police, les associations, la justice,…) ont prouvé leur efficacité dans certaines banlieues. 43 VIOLENCE A L‘ECOLE : UN DEFI MONDIAL ? De Eric Debarbieux Le phénomène de la violence à l’école est de plus en plus important selon les dires des politiciens et des médias. Cela semble faux au regard des statistiques que nous avons depuis quelques années. En France, le logiciel Signa relate les faits violents recensés dans les divers établissements scolaires. Néanmoins, ces pourcentages différent de ceux rapportés par d’autres études. Plusieurs raisons expliquent ces décalages : * les directeurs des écoles préfèrent régler les problèmes en interne par peur d’une mauvaise réputation de l’établissement * la loi du silence : les victimes, par peur, n’osent pas se plaindre * la définition du mot violence. En effet, il est difficile de définir la violence. Nous pouvons dire que cette dernière comprend les agressions physiques, le racket, le vandalisme et les incivilités (paroles blessantes, grossièretés, bousculades, humiliations). En ce qui concerne les causes de cette violence, elles sont multifactorielles : c’est la multiplication de certains facteurs qui entraînent ces comportements, entre autres : * les facteurs familiaux (maltraitance, difficultés relationnelles, autorité démesurée,…) * les facteurs socio-économiques (pauvreté, violence, racisme,…) * les facteurs associés à l’école (échec scolaire, classe de niveau, changement fréquent d’école, manque de cohésion dans l’équipe éducative,…) Face à cette violence scolaire, certains pays utilisent le châtiment corporel. Ceci n’est pas une solution et il a prouvé son inefficacité Par contre des études ont montré l’importance de la cohésion de l’équipe pédagogique, de la participation des élèves à l’établissement des règles, à la vie de la classe et de l’école. Les encouragements, la coopération et la clarté des règles semblent plus efficaces pour diminuer les tensions. Eric Debarbieux dirige l’observatoire international de la violence à l’école : www.ijvs.org www.obsviolence.com 44 ANNEXES THEATRE LOUPS CONTRE LOUPS 1 narrateur, 1 chat et 4 loups Narrateur : 2 loups marquent leur territoire mais chacun coupe celui de l’autre 2 loups tracent à la craie un cercle pour marquer son territoire mais les 2 cercles se croisent. Narrateur : Que vont-ils faire ? Faire la guerre ? Loups 1 et 2 : Copain loup, viens m’aider à faire la guerre ! Loups 3 et 4 : Oui j’arrive. Les loups se battent et tombent par terre car ils sont morts. Narrateur : Faire la guerre n’est pas une solution alors peut-être doivent-ils partager leur territoire ? Les loups 1 et 2 tracent une ligne entre les 2 cercles. Loup 1 : Ceci est mon côté et celui-là c’est ton côté. Narrateur : Les loups sont ainsi contents. Mais il y a aussi une autre solution : négocier. Loup 2 : Ici c’est mon territoire et dans une heure on change ce sera le tien. Loup 1 : Ou alors celui qui a de plus grandes dents a le plus grand territoire. Les loups 1 et 2 montrent leurs dents. Un chat arrive et vient s’asseoir entre les 2 territoires. Loups 1 et 2 : Voilà maintenant chacun a son territoire. Narrateur : Quand vous avez un problème, il faut discuter et trouver des idées pour que tout le monde soit d’accord. 45 LE VER DE TERRE ET LES OISEAUX 2 narrateurs et 3 acteurs Narrateur 1 : Il était une fois un petit ver de terre qui prenait l’air. Deux oiseaux surgirent : un attrapa le ver par la tête et le deuxième attrapa le ver par la queue. L’oiseau 1 attrape le ver par la tête et l’oiseau2 attrape le ver par la queue. Et les oiseaux tirent sur le ver. Narrateur 2 : que vont faire les 2 oiseaux ? Doivent-ils se battre pour savoir à qui appartient le ver de terre ? Les 2 oiseaux se battent et lâchent le ver de terre qui se sauvent. Narrateur 2 : le résultat de la bagarre : des bleus pour les oiseaux et le ver de terre s’est sauvé. Narrateur 1 : une autre solution est possible : discuter. Oiseau 1 : le ver de terre appartient à celui qui l’a vu en premier. Narrateur 1 : mais qui est-ce ? Oiseau 2 : on tire à pile ou face pour savoir à qui appartient le verre de terre. Narrateur 1 : non c’est trop injuste. Oiseau 1 : on le partage ? Narrateur 1 : non il est trop petit. Alors les oiseaux vont se coucher pour réfléchir. Les 2 oiseaux se couchent Narrateur 2 : une autre solution est possible : demander de l’aide. Oiseaux 1 et 2 : Monsieur hibou peux-tu nous aider ? Hibou : oui je peux vous aider, expliquez-moi le problème. Oiseau 1 : nous avons trouvé un ver de terre mais nous voulons le manger tous les 2. Hibou : laissez ce ver tranquille et allez chasser chacun de votre côté pour ne pas embêter l’autre. Narrateur 1 : quand vous avez un problème demandez de l’aide à quelqu’un ! 46 LE CHAT ET LA SOURIS 2 narrateurs, 1 chat, 1 souris, 1 araignée et 1 fourmi. Narrateur 1 : Un chat dort à côté de son fromage. Le chat dort. Il se réveille. Chat : Où est mon fromage ? Narrateur 2 : Que va faire le chat ? Doit-il accuser la souris ? Chat : C’est toi qui m’as volé mon fromage ! Souris : Non, ce n’est pas moi. Chat : Si c’est toi ! Narrateur 2 : Le chat n’a pas le droit d’accuser sans preuve, ni de dire n’importe quoi. Chat : L’araignée, as-tu vu la souris prendre mon fromage ? Araignée : Oui, c’est elle qui te l’a pris ! Fourmi : Oui c’est elle, moi aussi je l’ai vu. Chat, araignée et fourmi : Les souris sont des voleuses, elles volent le fromage des chats. Narrateur 1 : Il est interdit de dire que toutes les souris sont des voleuses car ce n’est pas vrai. Narrateur 2 : Le chat doit plutôt demander à la souris de l’aider à chercher son fromage Chat : Madame la souris peux-tu m’aider à chercher mon fromage s’il te plaît ? Souris : Oui bien sûr ! Le chat et la souris cherchent le fromage et le trouvent. Chat et souris : Le voilà, on l’a trouvé. Narrateur 1 : Quand on perd quelque chose, on peut demander de l’aide à quelqu’un au lieu de l’accuser. 47 CHANSON : NON LA VIOLENCE Ce n’est pas bien de donner des coups de poing, Il faudrait plutôt jouer ensemble. Ce n’est pas bien de cracher sur les autres, Il faudrait plutôt leur sourire. On voudrait arrêter la violence. On voudrait arrêter de faire du mal aux autres. On voudrait arrêter de se bagarrer à la récré. Ce n’est pas bien de traiter les autres, Il faudrait plutôt rigoler. Ce n’est pas bien de casser les affaires des autres, Il faudrait plutôt s’excuser. On voudrait arrêter la violence. On voudrait arrêter de faire du mal aux autres. On voudrait arrêter de se bagarrer à la récré. Chanson écrite par les élèves de CE1 de l’école de Gondrecourt 48