soigner - Cancer Environnement

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soigner - Cancer Environnement
C O L L E C T I O N
soigner
C O L L E C T I O N
www.arc-cancer.net
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la recherche,
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soigner
Les cancers
de la vessie
Les cancers de la vessie
© MEG TAKAMURA / GETTY IMAGES
Les facteurs de risque
Les symptômes et le diagnostic
Les traitements
Vivre avec (et après) la maladie
Les avancées de la recherche
Maquette : Philippe Hofstetter / Studio Goustard
1er tirage : janvier 2010 - Réimpression : Centr’Imprim - septembre 2010
Ce document participe à la protection de l’environnement. Il est imprimé avec des encres à base
d’huiles végétales et sur papier issu de forêts gérées durablement.
solution c’est la recherche
La recherche est essentielle
à la lutte contre le cancer. L’Association pour la Recherche
sur le Cancer emploie ses ressources, issues exclusivement
de la générosité du public, au financement des projets
les plus prometteurs.
La lutte contre la maladie passe aussi par une meilleure
compréhension des différents cancers, des moyens de
prévention, de dépistage et de traitement.
L’ARC édite et met régulièrement à jour des brochures
d’information grand public, rédigées avec le concours des
meilleurs professionnels de la cancérologie.
Cette brochure est le fruit de la collaboration entre un éditeur scientifique de
renom et une association de premier plan
pour la recherche sur le cancer.
C O L L E C T I O N
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94803 Villejuif cedex
2
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Le cancer du sein
Les cancers de la peau
Le cancer du poumon
Le cancer colorectal
Les cancers de l’utérus
Les cancers de la prostate
Les leucémies de l’adulte
Les leucémies de l’enfant
Les soins palliatifs
Les traitements
Les cancers ORL
Les cancers de la thyroïde
Les cancers de la vessie
Les cancers du foie
Les cancers du cerveau
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Pour aider le grand public à mieux comprendre la maladie et bénéficier de la
meilleure prise en charge possible, l’ARC
développe un important programme
d’information.
Elle édite des brochures sur les différents
types de cancer, la prévention, le dépistage, les traitements. Elle diffuse des
dépliants et affiches auprès des cabinets
médicaux, participe à des expositions,
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Des brochures
pour vous informer
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S O M M A I R E
Les cancers
de la vessie
Qu'est-ce que le cancer ?
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Les cancers de la vessie
6
Les facteurs de risque
10
Les symptômes et le diagnostic
12
Les traitements
16
Vivre avec (et après) la maladie
24
Les avancées de la recherche
28
Lexique
32
Contacts utiles
33
L’ARC, un acteur majeur
de la recherche sur le cancer
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Les mots suivis d’un astérisque* sont définis en fin de brochure dans le Lexique.
Remerciements
Cette brochure a été réalisée avec le concours du Pr Pascal Rischmann,
chef du service urologie au CHU de Toulouse.
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Symptomes
etlediagnostique
Qu’est-ce
que
cancer ?
L
e cancer est une prolifération
incontrôlée de cellules se
développant anormalement
au sein de l’organisme. La
transformation d’une cellule
normale en cellule cancéreuse est la
résultante d’altérations génétiques qui
vont progressivement dérégler les
systèmes de contrôle de la cellule.
Les cellules saines, qui sont l’élément
de base des tissus, naissent, se divisent
et se renouvellent d’une façon ordonnée en suivant un programme précis
défini par leur patrimoine génétique.
Ce processus permet à l’organisme de
conserver son équilibre. Il arrive cependant que certaines cellules perdent
leur capacité de croissance contrôlée :
elles se divisent trop rapidement et
croissent de façon désordonnée,
formant une grosseur appelée tumeur.
tumorales peuvent diffuser dans
d’autres parties de l’organisme pour y
former de nouvelles tumeurs. C’est ce
qu’on appelle les métastases. Le cancer devient invasif. Ainsi, même si une
tumeur cancéreuse initiale est enlevée,
la maladie peut de ce fait récidiver.
Cette capacité de diffusion dans tout
l’organisme fait qu’il est essentiel de
détecter le plus tôt possible une tumeur
et de savoir si elle est bénigne ou maligne. Dans tous les cas, des traitements efficaces, en vue de maîtriser
la maladie, sont possibles dès que le
diagnostic de cancer est posé. ■
Pour autant, toutes les tumeurs ne
sont pas cancéreuses. Si la prolifération s’arrête, ce n’est pas un cancer
mais un phénomène normal. Mais
dans un certain nombre de cas, la
tumeur peut évoluer vers un carcinome
in situ, c’est à-dire un cancer localisé.
Quand les cellules continuent à se
diviser de façon anarchique, la tumeur
locale grossit au détriment des tissus
et des organes sains avoisinants. Pour
se développer davantage la tumeur
produit des substances amenant les
vaisseaux sanguins à l’alimenter en
énergie. C’est ce qu’on appelle la néovascularisation des tumeurs.
En passant dans le sang ou dans le
système lymphatique, les cellules
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e
© ERIC SAULT/ARC
De la cellule altérée à la cellule cancéreuse.
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Symptomes
Les
cancersetde
diagnostique
la vessie
Les cancers de la vessie touchent
majoritairement les hommes de plus de
50 ans. Lorsqu’ils sont diagnostiqués
suffisamment tôt, ils sont faciles à traiter.
Cependant, ils récidivent fréquemment dans
les années suivant leur traitement.
Qu’est-ce que la vessie?
a vessie est un organe creux
situé derrière le pubis. Chez
l’homme, elle est localisée
juste au-dessus de la prostate,
en avant du rectum. Chez la
femme, elle se situe sous l’utérus, en
avant du vagin.
La vessie possède une
fonction de réservoir :
elle stocke l’urine proLes tumeurs
duite par les reins à
superficielles
travers deux conduits
sont généraleappelés uretères*. Elle
ment plus faciles
se dilate progressiveà traiter que
ment avec l’augmentales tumeurs
tion du volume d’urine
infiltrantes.
collecté. Lorsque la vessie est pleine (300600 ml), elle se contracte pour évacuer les urines vers
l’urètre*, un conduit qui débouche
sur l’extérieur du corps par le méat
urinaire*.
Il existe un petit muscle très important à la jonction de la vessie et de
l’urètre* : il s’agit du sphincter qui
se contracte pour retenir les urines
dans la vessie, mais se relâche pour
permettre l’émission d’urine (ou
miction) vers l’extérieur.
La paroi de la vessie (paroi vésicale*) est constituée de plusieurs
couches de tissus (voir schéma p.9) :
L
6
- la muqueuse qui tapisse l’intérieur
de la vessie est nommée urothélium ;
- l’enveloppe qui assure la jonction
entre l’urothélium et la couche musculaire de la paroi de la vessie s’appelle le chorion ;
- le tissu musculaire, situé au milieu
de la paroi vésicale, permet à l’organe
de se contracter ou de se dilater selon
les besoins physiologiques ;
- la couche externe de la paroi, celle
qui sépare la vessie des organes
voisins, est appelée séreuse.
Les différents cancers
de la vessie
Les cancers de la vessie peuvent se
développer à partir de différentes
couches de la paroi vésicale*(voir
schéma p.9) : dans la majorité des cas,
ils prennent naissance au niveau de
l’urothélium*. On parle alors de
tumeurs « urothéliales* ». Mais dans
10 % des cas, les tumeurs naissent
dans d’autres couches de la paroi. Elles
sont alors dites « non urothéliales* ».
Les tumeurs urothéliales sont classées
selon leur degré de progression :
- les tumeurs n’envahissant pas le
muscle (dites superficielles) restent
cantonnées à l’urothélium ou peuvent
avoir progressé jusqu’au chorion. Elles
représentent environ 70 % des cancers
de la vessie. Lorsqu’elles ont un aspect
charnu, on parle de tumeurs papillaires
ou de polypes. Si elles sont parfaitement planes (ce qui est plus rare),
il s’agit alors de carcinomes in situ*.
Les deux types de lésions peuvent coexister chez un même patient.
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e
Localisation de la vessie chez l’homme (en haut) et chez la femme (en bas)
Vessie
Urètre
Prostate
Utérus
© SJACOPIN.COM
Vessie
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Les
Symptomes
cancersetde
diagnostique
la vessie
●●●
- Les tumeurs envahissant le muscle
(dites infiltrantes), moins fréquentes, se
développent à partir de l’urothélium et
grossissent dans l’épaisseur de la paroi
pour atteindre le tissu musculaire, voire
la séreuse.
Les tumeurs superficielles sont
généralement plus faciles à traiter que
les tumeurs infiltrantes. Néanmoins,
elles récidivent après traitement dans
60 à 70 % des cas. Et si certaines
conservent leur caractère superficiel,
d’autres évoluent vers une forme
infiltrante et envahissent le muscle.
C’est notamment le cas des carcinomes
in situ.
Les tumeurs infiltrantes sont plus délicates à prendre en charge. Sans traitement, elles évoluent pour atteindre les
ganglions voisins, puis pour former des
métastases. Les cancers de la vessie
métastatiques ont un pronostic réservé.
Pour un même type de tumeur, les cellules cancéreuses peuvent être plus ou
moins « anormales » : ce degré d’anomalie détermine le « grade » de la tumeur. Plus le cancer est de haut grade*,
c’est-à-dire plus ses cellules sont anormales, et plus il est agressif. ■
Quelques chiffres
Avec près de 10 000 nouveaux cas annuels, dont 8 000 chez l’homme, les cancers
de la vessie se placent au 5ème rang des cancers les plus fréquents. Généralement
diagnostiqués après 50 ans, ils sont responsables de plus de 4 000 décès annuels.
L’incidence de ces cancers augmente régulièrement. Cette augmentation s’explique notamment par l’amélioration du diagnostic, qui permet de détecter davantage de tumeurs.
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e
Les différents types et stades de cancers de la vessie
TUMEUR SUPERFICIELLE
OU TVNIM
TUMEUR INFILTRANTE
OU TVIM
MUQUEUSE
UROTHÉLIUM
CHORION
MUSCLE SUPERFICIEL
MUSCLE PROFOND
TISSU ADIPEUX
PÉRIVÉSICAL
ORGANES VOISINS,
PAROI ABDOMINALE
ET PELVIENNE
STADE DE LA TUMEUR
TIS - TA
T1 (a et b)
T2
T3a
T3b
T4a - T4b
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Les
Symptomes
facteurs
etde
diagnostique
risque
Les cancers de la vessie sont souvent dus à un
tabagisme important. Il existe également un surrisque associé à l’exposition à certains composés
chimiques utilisés dans l’industrie.
Le tabac
A
u total, un à deux tiers des
cancers de la vessie se raient liés au tabac. Il est
en effet bien établi que les
fumeurs ont un risque de
développer un cancer de la vessie qui
est deux à quatre fois plus important
que les non-fumeurs. Il apparaît en
outre que plus le tabagisme est important et/ou ancien, et plus le risque
tumoral est accru.
(schistosome) a aussi été identifiée
comme facteur de risque de développement de tumeurs de la vessie. Dans la
majorité des cas, ces infections augmentent le risque de tumeurs non
urothéliales*.
D’autres facteurs à l’étude
D’autres paramètres pourraient aussi
augmenter le risque de cancer de la
vessie : certains médicaments (comme
le cyclophosphamide), l’hérédité, le
café… Des études scientifiques visant
à explorer ces différentes pistes sont
en cours. ■
Le risque professionnel
Certains produits utilisés en milieu professionnel augmentent également le
risque de cancer de la vessie. C’est notamment le cas des amines aromatiques, des substances reconnues
comme cancérigènes, employées dans
l’industrie du goudron, des pneumatiques ou du textile. Des mesures de
prévention ont été mises en place dans
ces entreprises afin de diminuer le
risque de cancer lié à ces activités professionnelles.
Les facteurs infectieux
Il est démontré que les infections urinaires chroniques et/ou récidivantes
augmentent le risque de cancer de la
vessie, notamment chez les femmes.
Dans certains pays, essentiellement
africains, l’infection par un parasite
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e
© ISTOCKPHOTO
Les fumeurs ont un risque deux à quatre fois plus important de développer un cancer de la
vessie que les non-fumeurs.
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Les
Symptomes
symptômes
et diagnostique
et le diagno st
La présence de sang dans les urines est le
principal symptôme des cancers de la vessie.
Pour poser le diagnostic, plusieurs examens sont
nécessaires. Ils permettent également d’évaluer
le degré d’extension du cancer.
Des symptômes faciles
à reconnaître
e principal symptôme lié au
cancer de la vessie est l’hématurie*, c’est-à-dire la présence de sang dans les urines.
On la retrouve chez 90 % des
patients environ.
Le saignement apparaît
souvent à la fin de la micLe pronostic de
tion*. Les urines peuvent
la maladie est
être légèrement rosées,
d’abord déterrouge foncé ou bordeaux,
miné par la
selon l’intensité du saisévérité du cangnement. Il n’y a pas de
lien entre l’importance du
cer au moment
de son diagnostic. saignement et la sévérité
du cancer.
L
Les hématuries sont parfois trop faibles pour être repérées à l’œil
nu (hématurie microscopique). Elles
peuvent aussi être intercalées avec des
urines d’aspect normal ou s’interrompre
pendant quelques temps. Il est donc
recommandé de consulter systématiquement un médecin dès la première
hématurie. Cette démarche permet de
mener les examens nécessaires pour
poser le diagnostic de cancer de la vessie
ou, au contraire, pour s’orienter vers
d’autres maladies responsables d’hématurie (calculs rénaux, infections
chroniques, cancer du rein…).
12
Dans un cas sur cinq environ, les
saignements sont associés à des
symptômes locaux : le sujet se plaint
de mictions plus fréquentes qu’à
l’habitude, il parle de brûlures ou de
douleurs lors de la miction… Lorsque
ces manifestations persistent, il est
préférable de consulter.
Les étapes du diagnostic
Les symptômes du cancer de la vessie
ne sont pas spécifiques : d’autres maladies peuvent être évoquées en
présence de sang dans les urines ou
devant des problèmes de miction.
Pour confirmer le diagnostic de cancer
de la vessie, plusieurs examens sont
donc nécessaires.
L’examen clinique
L’examen clinique concerne la région
pelvienne : le médecin ausculte l’abdomen et le bassin du patient. Il pratique généralement un toucher rectal,
associé à un toucher vaginal chez la
femme. Ces gestes permettent de
rechercher une éventuelle anomalie. Si
les résultats de ces examens sont
généralement normaux en cas de
tumeurs superficielles*, une anomalie
est parfois repérée en cas de formes infiltrantes*.
L’ECBU
L’ECBU (examen cyto-bactériologique
des urines) permet de repérer les infections urinaires mais aussi la présence
de sang dans les urines. Il est envisagé
pour distinguer le cancer d’une infection urinaire chronique, et pour mettre
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eno stic
© BSIP / CHASSENET
L’analyse de l’urine permet de distinguer le cancer d’une infection urinaire chronique et
d’étudier par microscope l’aspect des cellules.
en évidence une hématurie micros copique*.
céreuses assez semblables aux cellules normales.
La cytologie urinaire
Comme la peau, l’urothélium se
desquame naturellement : il perd des
cellules mortes qui sont évacuées
dans les urines. La cytologie urinaire
est un examen qui permet d’étudier
l’aspect – normal ou cancéreux – de
ces cellules, à partir d’un simple
échantillon d’urine. Cet examen permet de repérer les tumeurs de haut
grade*. En revanche, il n’est pas toujours adapté à la détection des
tumeurs de bas grade*. Celles-ci sont
en effet formées de cellules can-
La cystoscopie
La cystoscopie est un examen très efficace pour le diagnostic des tumeurs de
la vessie. Elle consiste à introduire un
système optique à l’intérieur de la vessie
pour repérer et observer des anomalies
cancéreuses.
Le système optique est un tube fin et
souple qui est introduit au travers du
méat urinaire*. Il est ensuite guidé à travers l’urètre* jusqu’à la vessie. Pour
éviter l’inconfort lié à l’examen, une
anesthésie locale peut être réalisée
auparavant, en introduisant un gel
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Les symptômes et le diagno st
●●●
anesthésiant dans l’urètre*. De l’eau
stérile est injectée pour arrondir la vessie
et faciliter l’observation des parois internes. Le médecin observe alors le nombre, la localisation, la taille et l’aspect
de la/les tumeurs. S’il souhaite prélever
un échantillon de tissu (biopsie) au
cours de l’examen, la cystoscopie doit
être réalisée sous anesthésie générale.
L’urographie intraveineuse (IV) ou
l’urographie-tomodensitométrique
(uro-TDM)
L’urographie IV permet de visualiser par
radiographie l’ensemble du système urinaire. Elle très utile pour repérer des
anomalies qui ne touchent pas la vessie
elle-même, mais d’autres organes urinaires : reins, uretères*, vessie, urètre*.
L’urographie permet notamment de
repérer les cancers du rein ou de
l’uretère, qui coexistent chez 2 à 4 % des
patients présentant une tumeur de la
vessie.
L’examen est indolore. Il dure généralement une à deux heures et se pratique de préférence lorsque le patient
est à jeun. Dans un premier temps,
une radiographie de référence est
réalisée en position couchée. Ensuite,
un produit de contraste est injecté par
voie intraveineuse : ce produit iodé
va passer dans les voies urinaires et
les rendre visibles à la radiographie.
14
Après quelques minutes, un ou plusieurs clichés sont alors réalisés. Ils
seront analysés et interprétés par le
radiologue.
Aujourd’hui, l’urographie IV est souvent remplacée par l’urographie-scanner, ou uro-TDM. La technique est la
même, mais la radiographie classique
est remplacée par la tomodensitométrie ou scanner. Cette alternative
permet d’élargir l’observation pour
repérer simultanément l’atteinte des
ganglions ou des organes voisins.
Le bilan d’extension
Lorsque les examens précédents ont
mis en évidence une tumeur infiltrante* ou une tumeur superficielle* à
haut risque (haut grade*, carcinome
in situ*), des examens complémentaires sont programmés. Ils permettent d’apprécier dans quelle mesure le
cancer de la vessie s’est étendu aux
ganglions lymphatiques locaux ou à
d’autres organes.
Le bilan d’extension repose principalement sur un scanner thoracoabdomino-pelvien, un examen de radiographie qui permet d’obtenir une
image de l’ensemble du tronc dans
les trois dimensions.
D’autres examens sont ensuite envisagés au cas par cas : le cancer de la
vessie pouvant donner des métastases notamment osseuses ou hépatiques, une scintigraphie osseuse ou
une échographie hépatique sont
respectivement prescrites si le patient
se plaint de symptômes pouvant
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no stic
Le grade
Il correspond au degré d’anomalies
présenté par les cellules tumorales.
Les tumeurs à cellules de bas grade
sont celles de meilleur pronostic.
Grâce à une radiographie, il est possible de
visualiser l’ensemble du système urinaire et
ainsi les éventuelles autres atteintes
cancéreuses.
© BSIP / DR PICHARD T.
Le stade
Il correspond à la progression de la
tumeur vers les tissus profonds de la
paroi vésicale puis vers les organes
voisins. Il est décrit à travers une lettre
T (pour Tumeur) assortie d’un numéro
échelonné de 1 à 4 :
- Un cancer T1 est un cancer n’enva hissant pas le muscle.
- Dès le stade T2, la tumeur envahit
le muscle.
- Les stades T3 et T4 correspondent à
des tumeurs qui ont traversé la paroi
musculaire de la vessie et se sont
propagées aux organes voisins ou à
distance.
être en rapport avec ces atteintes. Le
scanner thoraco-abdomino-pelvien
apporte des informations en cas de
suspicion de métastases pulmonaires.
Le pronostic de la maladie
Le pronostic de la maladie est d’abord
déterminé par la sévérité du cancer au
moment de son diagnostic. Cette
sévérité dépend de deux paramètres :
Plus le stade du cancer est avancé, plus
le pronostic de la maladie est réservé.
Le pronostic dépend également du
risque de récidive du cancer. Plusieurs
facteurs sont connus comme prédictifs
d’une récidive : le grade et le stade de
la tumeur, mais aussi le nombre de
tumeurs, leur nature et la survenue
d’une récidive précoce.
L’ensemble de ces critères permet à
l’équipe médicale de choisir le ou les
traitements les plus adaptés qui apporteront au patient les meilleurs résultats. ■
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Les
Symptomes
traitements
et diagnostique
La chirurgie est le principal traitement du cancer
de la vessie. L’étendue de l’opération dépend du
degré d’extension de la maladie : le retrait total de
la vessie peut être nécessaire lorsque le cancer
est très évolué. Une chimiothérapie et/ou une
radiothérapie viennent parfois compléter le traitement chirurgical.
L
e traitement de référence
des cancers de la vessie est
la chirurgie. Son objectif
est de retirer la ou les
tumeurs, afin de limiter la
progression de la maladie et de
réduire les risques de récidives. Il
existe plusieurs types d’opérations
en fonction du stade de
la tumeur : lorsque le
cancer a un faible risIl existe
que métastatique de
plusieurs types
récidive, l’ablation de la
d’opérations en
tumeur est suffisante.
fonction du stade Lorsque le risque de
de la tumeur (…) métastase est élevé,
l’ablation de la vessie
est nécessaire.
L’ablation de la tumeur : la
résection endoscopique
Principe et déroulement
La résection endoscopique est un
traitement conservateur : la vessie
n’est pas retirée. Seules la ou les
tumeurs sont enlevées. Elle est principalement utilisée pour retirer les
tumeurs superficielles de la vessie. Elle
est aussi utilisée pour mieux évaluer la
nature des tumeurs infiltrantes et
décider du traitement à proposer par
la suite.
16
L’opération a lieu sous anesthésie
générale ou sous rachi-anesthésie, une
forme d’anesthésie qui insensibilise
uniquement le bas du corps. Les
instruments sont introduits jusqu’à la
vessie par le biais de l’urètre*. Il s’agit
d’un tube optique qui permet au
chirurgien de visualiser ses gestes, et
d’un « résecteur » qui va permettre de
retirer ou de « raboter » la tumeur. Les
tumeurs superficielles sont retirées
entièrement. Les tumeurs infiltrantes
sont au moins « rabotées » jusqu’à la
couche musculaire de la paroie de la
vessie. À la fin de l’intervention, une
sonde urinaire est mise en place pour
un à deux jours afin de drainer la
vessie. L’hospitalisation dure deux à
quatre jours.
Les tissus retirés sont analysés par
microscopie pour confirmer le stade et
le grade* de la tumeur. En cas de
tumeurs infiltrantes, cette étape va permettre de décider du traitement
ultérieur à proposer au patient : retrait
partiel ou total de la vessie (cystectomie* partielle ou totale), ou encore
traitement général par chimiothérapie
et/ou radiothérapie lorsque le cancer
est trop étendu pour que le patient tire
un bénéfice de l’ablation de la vessie.
Les effets secondaires
Dans les jours suivant l’opération, le
patient peut ressentir des douleurs
abdominales ou des brûlures lors des
mictions*. Du sang peut être retrouvé
dans les urines. Pour faciliter l’élimination des saignements et le risque de
formation de caillots, il est conseillé de
boire beaucoup d’eau pendant les
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Le traitement complémentaire des tumeurs superficielles :
les instillations intra-vésicales
L’ablation d’une tumeur peut favoriser la réimplantation de cellules cancéreuses à
d’autres endroits de la vessie. Un traitement complémentaire est utilisé pour
réduire ce risque : il consiste à introduire un médicament liquide directement dans
la vessie. On parle d’ « instillations ». Les deux médicaments les plus utilisés sont
la mitomycine C (un anticancéreux) et le BCG (Bacille de Calmette et Guérin). Ce
dernier permet de stimuler les défenses du patient contre les cellules cancéreuses,
à la manière d’un vaccin.
La première instillation de mitomycine a lieu dans les 24 heures suivant l’opération.
Celle de BCG ne peut en revanche avoir lieu qu’environ deux semaines après la
chirurgie. Dans les deux cas, le produit est introduit dans la vessie via une sonde
placée dans l’urètre*. Les médicaments doivent rester au contact de la vessie pendant une à deux heures, délai durant lequel le patient ne doit pas uriner.
La fréquence et la nature des instillations sont adaptées au risque de récidive de la
tumeur :
- lorsque le risque est faible, une instillation unique de mitomycine C est
suffisante ;
- lorsque le risque est intermédiaire, une instillation est faite toutes les semaines,
généralement sur 6 à 8 semaines consécutives ;
- enfin, lorsque le risque de récidive est élevé, les médecins privilégient souvent le
traitement par BCG : des instillations sont alors répétées à intervalles réguliers
sur deux ou trois ans.
Après une instillation intra-vésicale, le patient peut se sentir fatigué. Il peut avoir de
la fièvre ou souffrir de sensation de brûlures lorsqu’il urine. Avec le BCG, les envies
d’uriner peuvent aussi devenir fréquentes et pressantes. Toutes ces manifestations
s’estompent généralement dans les 48 heures.
Après un traitement par BCG, il arrive quelquefois que les effets secondaires soient
intenses et persistent plus de 7 jours : il s’agit de manifestations semblables à
celles de la grippe (fièvre, frisson…), de difficultés respiratoires, de douleurs articulaires, d’infection urinaire sévère… Le médecin doit être rapidement consulté pour
mettre en place un traitement adapté.
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Les traitements
vention est parfois suspendue. Le
patient sera alors orienté vers un traitement par chimiothérapie.
●●●
quelques semaines suivant l’opération. Si un ou des saignements apparaissent après quelques semaines, il
faut consulter son médecin.
L’ablation de la vessie :
la cystectomie
La cystectomie totale
Il s’agit du traitement de référence de
toutes les tumeurs infiltrantes. Elle est
aussi utilisée lorsqu’une tumeur superficielle récidive rapidement après la
résection endoscopique* ou après les
instillations intra-vésicales.
La cystectomie totale est réalisée sous
anesthésie générale. La paroi abdominale est incisée. La première partie de
l’opération consiste à retirer les ganglions lymphatiques voisins de la
vessie : on appelle cette opération un
curage ganglionnaire. Les ganglions
sont analysés immédiatement afin de
voir s’ils ont été envahis par des cellules tumorales. Si c’est le cas, l’interLa cystectomie partielle est une alternative intéressante : effectivement, elle
permet de retirer seulement la partie
de la vessie portant la tumeur tandis
que l’autre partie reste en place pour
assurer les fonctions normales de la
vessie. Mais en pratique cette option
n’est possible que dans 5 % des
tumeurs infiltrantes ; dans les autre cas,
le risque de récidive est trop important.
18
Si aucune cellule cancéreuse n’est
mise en évidence dans les ganglions,
l’opération se poursuit. La vessie est
retirée. La plupart du temps, d’autres
organes voisins doivent aussi être
enlevés : prostate et vésicules séminales chez l’homme, ovaires, utérus et
une partie du vagin chez la femme. Si
une atteinte tumorale de l’urètre* est
constatée, il est également retiré.
Les nouveaux circuits de dérivation
Le chirurgien doit ensuite créer un
nouveau circuit de dérivation des
urines en remplacement de la vessie.
Trois alternatives sont possibles. Elles
sont présentées et discutées avec le
patient avant l’opération :
- Une néo-vessie
La première consiste à créer une vessie
artificielle (néo-vessie*) à partir d’un
segment d’intestin, qui est connecté
aux uretères* en amont et à l’urètre*
en aval. Cette opération, appelée
entérocystoplastie*, est l’option privilégiée lorsque l’urètre n’a pas été
retiré et lorsque l’anatomie ou l’âge du
patient permettent d’envisager l’opération. En effet, elle permet d’obtenir une
continence quasi-normale après
quelques semaines de transition. À
défaut, le chirurgien peut envisager
l’une des deux autres options.
- L’uretérostomie de Bricker
Les urines sont évacuées par un orifice
créé au niveau de l’abdomen.
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Le retrait totale de la vessie ou cystectomie est le traitement de référence pour les tumeurs
de la vessie infiltrantes et pour certains cas de tumeurs superficielles qui ont rapidement
récidivé.
L’opération s’appelle uretérostomie*
de Bricker : elle consiste à faire confluer les deux uretères* dans un
morceau d’intestin. Celui-ci est accolé
à l’abdomen par un orifice unique, la
stomie*. À la sortie de la stomie,
l’urine est collectée dans une poche.
Quand elle est envisageable,
l’uretérostomie de Bricker est préférée
à l’uretérostomie cutanée classique qui
n’utilise pas de segment intermédiaire
d’intestin et qui nécessite donc deux
orifices pour faire aboucher chacun
des deux uretères. La ou les stomies se
situent généralement au niveau du bas
ventre (sous le nombril), à droite et/ou
à gauche selon le type de chirurgie pratiqué.
- La dérivation uretéro-colique
La dernière solution est de dériver les
urines dans les intestins : la dérivation
uretéro-colique connecte les uretères*
au côlon. Les urines sont alors évacuées par l’anus. Cette alternative n’est
possible que chez les sujets dont le
sphincter de l’anus est suffisamment
tonique pour retenir les urines.
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Les traitements
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Si l’option choisie nécessite d’utiliser
l’intestin, un régime sans résidu doit
être suivi dans les jours précédant
l’opération. Une préparation buvable
est aussi prescrite au patient dans les
heures précédant l’opération pour
évacuer le contenu des intestins.
La durée totale de l’hospitalisation
dans le cadre d’une cystectomie*
totale est d’une quinzaine de jours.
Les suites immédiates
de la cystectomie
La douleur est la principale conséquence de la cystectomie*. Elle est
traitée par des antalgiques dont la
nature et les doses sont adaptées à
l’intensité de la douleur ressentie.
Dans les jours suivant l’intervention,
le patient est nourri par une sonde qui
passe par le nez pour apporter les
éléments nutritifs directement dans
l’estomac. Puis, l’alimentation normale est reprise petit à petit.
Enfin, deux fonctions de l’organisme
sont immédiatement et durablement
touchées par la cystectomie :
- La première est la miction*. Le patient
doit s’adapter à une nouvelle vie sans
vessie : selon la dérivation des urines
choisie, il doit apprendre à gérer sa
stomie ou apprendre à maîtriser sa continence (voir Vivre avec la maladie, p.24).
Dans les temps qui suivent l’opération,
20
il doit veiller à boire suffisamment
d’eau pour limiter le risque d’infection
urinaire. Après une entérocystoplastie*
ou une uretérostomie*, il est aussi
conseillé de privilégier l’eau alcaline
(type Vichy) pour limiter l’acidité des
intestins liées à la présence des urines.
Du mucus blanchâtre sécrété par le
segment d’intestin est souvent
retrouvé dans les urines.
- La seconde est l’apparition de troubles sexuels. Chez l’homme, l’ablation
de la prostate et des vésicules séminales, qui ont une fonction centrale
dans la production du sperme,
entraîne une disparition définitive de
l’éjaculation. Dans certains cas, la
lésion de certains nerfs lors de l’intervention implique des troubles de
l’érection. Chez la femme, le retrait
du vagin, des ovaires et/ou de l’utérus
trouble la vie sexuelle et/ou induit
une ménopause. Des solutions thérapeutiques peuvent être proposées
pour y remédier (voir Vivre avec la
maladie, p.24).
Les traitements généraux :
radiothérapie et chimiothérapie
La chimiothérapie est le traitement de
référence des tumeurs vésicales qui
ont métastasées. Elle utilise géné ralement plusieurs molécules administrées par voie intraveineuse. Ces
associations de molécules, appelées
protocoles, sont standardisées : dans
le cancer de la vessie, on utilise souvent le protocole « MVAC » qui associe
quatre médicaments – le méthotre-
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Dans le cas d’une cystectomie, un des nouveaux circuits de dérivation des urines se fait par
uretérostomie : les urines sont évacuées par un orifice créé au niveau de l’abdomen.
xate, la vinblastine, l’adriamycine et le
cisplatine – mais d’autres combinaisons
peuvent être utilisées comme la
bithérapie gemcitabine-cisplatine
ou le VAC (vinblastine, adriamycine,
cisplatine).
La chimiothérapie peut aussi être
envisagée pour traiter des tumeurs
infiltrantes non métastatiques, lorsque
la cystectomie* est contre-indiquée ou
lorsque le patient refuse l’opération.
Dans ce cas, la chimiothérapie est
associée à la radiothérapie. On parle
de radio-chimiothérapie concomitante.
Ce protocole combine une irradiation
locale modérée au niveau du bassin
(rayons X, gamma, photons ou électrons) et des médicaments anticancéreux comme le cisplatine.
L’utilisation de la radiothérapie seule
n’est pas recommandée : elle est
cependant utilisée lorsque la chimiothérapie est contre-indiquée. Elle permet principalement d’améliorer la
qualité de vie des patients en réduisant
la présence de sang dans les urines.
Elle est aussi envisagée pour traiter les
métastases que le cancer a formé à
distance : l’irradiation réduit la taille
des métastases et, par conséquent, les
symptômes qui leur sont liés.
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Les traitements
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Les effets secondaires
de la chimiothérapie
Chacune des molécules utilisées est
responsable de plusieurs effets secondaires qui lui sont spécifiques, mais les
patients présentent rarement l’ensemble de ces évènements.
Des traitements adaptés peuvent être
proposés pour traiter chacune de ces
manifestations, en fonction de leur
sévérité.
L’association gemcitabine-cisplatine
semble provoquer moins d’effets
secondaires que le protocole MVAC.
Les effets secondaires
de la radiothérapie
La radiothérapie n’est pas douloureuse
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Globalement, les principaux effets
secondaires que rencontrent les
patients traités par MVAC sont :
- la diminution du nombre de globules
blancs dans le sang, qui peut augmenter le risque d’infection ;
- l’apparition de lésions douloureuses
dans la bouche, ou mucites ;
- les vomissements sévères.
Dans le cas de tumeurs vésicales métastatiques, la chimiothérapie est le traitement de
référence.
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mais elle peut entraîner une gêne ou
une douleur au niveau des zones
irradiées. La peau peut y prendre
l’aspect d’un coup de soleil, en
devenant rouge et douloureuse. Le
patient peut aussi être fatigué, avoir
moins d’appétit, souffrir de nausées
ou de diarrhées, présenter des
douleurs abdominales. Toutes ces
manifestations sont généralement
transitoires et disparaissent quelques
temps après la fin du traitement. Une
cystite radique peut apparaître avec
des saignements répétés.
La surveillance
après le traitement
Les modalités de suivi des patients
sont bien formalisées : elles dépendent
du stade et du grade de la tumeur.
Après une ablation de la tumeur
Après le traitement d’une tumeur
superficielle de la vessie, le but de la
surveillance est de repérer précocement le risque de récidive. L’examen de
surveillance privilégié est la cystoscopie* :
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- lorsque le risque de récidive est faible,
une cystoscopie est réalisée 3, 6 et 12
mois après l’opération, puis une fois
par an pendant au moins 15 ans ;
- lorsque la tumeur présente un risque
de récidive moyen, la surveillance par
cystoscopie suit le même calendrier,
mais elle est complétée à chaque fois
par une cytologie urinaire. Tous les
deux ans, une urographie IV (ou un
uro-TDM) est réalisée ;
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important, la surveillance par cystoscopie et cytologie urinaire est
trimestrielle pendant la première
année, puis mensuelle pendant la
deuxième année. En cas d’examens
normaux, la surveillance repasse à un
rythme annuel pendant les 15 années
suivantes. Enfin, tous les deux ans, une
urographie IV (ou un uro-TDM) est
réalisée.
Après une cystectomie*
La surveillance est fondée sur la réalisation d’analyse de sang et d’examens
cliniques. Ceux-ci sont associés à une
radiographie des poumons et à une
échographie de la région du bassin. La
surveillance est semestrielle durant les
cinq premières années puis devient
annuelle.
Un an après l’opération, puis tous les
deux ans, ce bilan est complété par un
scanner de la région du bassin. En l’absence de récidive, la surveillance est
maintenue durant 15 ans. Au-delà, le
risque de récidive est minime.
Pour les patients qui présentaient une
forme métastatique, les mêmes examens doivent être réalisés, mais leur
fréquence est supérieure : trimestrielle
pendant deux ans, puis semestrielle
pendant trois ans.
Si une récidive ou une métastase est
repérée par l’un de ces examens, une
prise en charge adaptée et personnalisée sera proposée au patient. ■
- lorsque le risque de récidive est
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Vivre avec (et après) la maladie
En dehors de l’impact psychologique, les cancers
de la vessie modifient deux aspects de la vie quotidienne des patients – la sexualité et la miction*– drier de surveillance précisé par
surtout lorsque la maladie a été prise en charge à l’équipe soignante est essentiel. Il permet de rapidement prendre en charge
un stade évolué.
les nouvelles tumeurs qui pourraient
se développer.
Lorsque le cancer est déjà à un stade
métastatique, la prise en charge gloPendant la maladie
près le choc lié à l’an- bale qui est proposée permet de mieux
nonce du diagnostic de maîtriser la maladie, avec une durée de
cancer, le patient doit survie plus longue et surtout une
progressivement s’impli- meilleure qualité de vie pour le patient.
quer dans sa prise en Dans tous les cas, la fin des traitecharge. Acteur de sa maladie, il ne ments peut être déstabilisante pour les
doit pas perdre pied pour éviter les patients qui peuvent avoir le sentiment
fortes baisses de moral. Évidem- d’être abandonnés. Ils vivent avec la
ment, le soutien de ses proches et peur d’une récidive, ils se sentent parfois en décalage avec leur entourage ;
l’écoute du personnel soignant sont
le soutien des proches et des soi essentiels à cette démarche. Ils facilignants est très important pour vertent l’acceptation de la maladie et, à
baliser ces bouleversements et retrouterme, l’efficacité des traitements.
ver confiance et équilibre. Après une
S’il le souhaite, le patient peut longue lutte contre la maladie, la fin du
recourir à une aide psychologique : traitement implique une reconstrucun spécialiste – psychologue ou psy- tion psychologique et sociale (reprise
cho-oncologue – est généralement de l’activité professionnelle, des loisirs,
disponible au sein des services d’on- du sport, des voyages...). Lorsque la
cologie. Dans le cas contraire, il ne vessie a été retirée, le patient doit se
faut pas hésiter à le demander à son réapproprier l’image modifiée de son
médecin. Enfin, les associations de corps et apprendre à gérer une noupatients sont très actives dans ce velle vie quotidienne. Il doit retrouver
domaine. Il existe des permanences une continence acceptable, ou apprentéléphoniques et des groupes d’échan- dre à vivre avec une stomie urinaire*.
ge permettant aux patients ou aux La sexualité après une cystectomie
proches de dialoguer avec des personnes touchées directement ou La cystectomie* a un impact parfois
important sur la sexualité.
indirectement par le cancer.
Chez l’homme, elle impose souvent la
Après le traitement
lésion des nerfs responsables de l’érecLes cancers de la vessie ont un fort tion. Dans certains cas, des techniques
risque de récidive. Le respect du calen- chirurgicales et/ou des médicaments
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Le retrait de la vessie impacte souvent de manière importante la sexualité. Dans le cadre d’une
consultation, il est possible pour l’homme ou la femme d’échanger avec un médecin pour
trouver des moyens d’atténuer les difficultés rencontrées.
adaptés pourront améliorer cette situation. Par ailleurs, lorsque la prostate et
les vésicules séminales sont enlevées,
il n’y a plus de production de sperme
et donc plus d’éjaculation. Le patient
ne peut plus avoir d’enfant. S’il le
souhaite, il lui est possible de faire
conserver du sperme (banque de
sperme) pour une éventuelle utilisation
ultérieure.
Chez la femme, le retrait des ovaires et
de l’utérus entraine une infertilité. Celui
des ovaires provoque par ailleurs une
ménopause définitive. Les symptômes
qui peuvent apparaître sont les mêmes
que ceux d’une ménopause naturelle :
bouffée de chaleur, sécheresse vaginale, diminution de la libido… Lorsqu’une partie du vagin a été retirée, les
rapports sexuels peuvent être compliqués : un inconfort ou des douleurs
ainsi qu’une sécheresse vaginale peuvent être ressentis… Des traitements
peuvent soulager ces différents symptômes.
Vivre avec une néo-vessie
Le patient doit réapprendre à uriner :
son cerveau ne reçoit plus le signal
l’alertant que le réservoir est plein. En
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Vivre avec (et après) la maladie
outre, la vessie artificielle, formée avec
un segment d’intestin, ne peut pas se
contracter. Ainsi, le patient doit contracter ses muscles abdominaux pour
uriner.
Dans les premiers temps
post-chirurgicaux, les
mictions* doivent être
Petit à petit, le
régulières et rappro patient apprend
chées, pour éviter les
à vivre avec
cette néo-vessie. fuites d’urine. La nuit, les
réveils sont nécessaires
pour éviter les accidents.
Petit à petit, le patient apprend à vivre
avec cette néo-vessie. Il apprend à
reconnaître la sensation de pesanteur
lorsque celle-ci est pleine. Les mictions
deviennent alors moins fréquentes :
après trois mois, le patient va uriner
toutes les trois heures environ. À long
terme, environ 80 % des patients sont
parfaitement continents. Pour les
autres, des fuites peuvent se produire,
mais elles sont majoritairement dues à
une attente trop longue entre deux mictions ou à des efforts physiques importants. La nuit, les problèmes d’incontinence sont plus importants : le patient
doit généralement se lever plusieurs
fois. Dans ce cas, des solutions existent, comme l’utilisation de garnitures
ou, pour les hommes, d’étui pénien.
●●●
26
Malgré le risque de fuites, il est essentiel que le patient boive suffisamment
d’eau (type Vichy) tous les jours : on
recommande au moins 1,5 litres par
jour pour éviter les infections, limiter
l’accumulation du mucus et empêcher
la formation de calculs dans la néovessie. Un risque de blocage des urines
existe : si le patient n’arrive pas à uriner,
il doit consulter sans délai.
Vivre avec une stomie
Lorsqu’une stomie urinaire a été réalisée, l’équipe soignante et/ou un
stomathérapeute aide le patient à
devenir autonome dans la manipulation et la gestion de son appareillage.
Un système de collecte des urines est
nécessaire : il fait intervenir un sac collecteur qui est maintenu devant la
stomie. Généralement, un champ protecteur est utilisé entre la stomie et la
poche pour limiter l’irritation de l’urine
sur la peau : il s’agit d’une grosse
pastille plane et adhésive percée d’un
orifice que l’on colle au niveau de la
stomie. Le sac collecteur est fixé sur le
champ protecteur. On conseille au
patient de vider sa poche dès qu’elle est
à moitié remplie. L’évacuation se fait
par la valve de drainage de la poche.
La vie quotidienne du patient stomisé
est relativement semblable à celle qu’il
menait auparavant : il peut indifféremment prendre des bains ou des douches,
il peut continuer à se nourrir normalement, à pratiquer la plupart des sports, à
reprendre son activité professionnelle, à
voyager, à s’habiller classiquement…
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Les complications liées à la stomie sont
relativement rares : l’orifice n’est pas
douloureux, mais il peut facilement
saigner. Si des douleurs et/ou un
saignement abondant apparaissent, il
est recommandé de consulter son
médecin. Il est aussi préconisé de boire
au moins 1,5 litres par jour pour éviter
les infections, limiter l’accumulation du
mucus et empêcher la formation de calculs. Le risque de rétrécissement de la
stomie existe également : si l’urine ne
s’écoule plus, le patient doit consulter
sans délai. ■
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Les avancées de la recherche
L’amélioration des techniques de diagnostic et de
traitement est un des objectifs permanents des
scientifiques impliqués dans la recherche contre le rechercher dans les urines des subscancer. Plusieurs évolutions majeures pourraient tances produites exclusivement par les
être utilisées au quotidien dans les années à venir. cellules cancéreuses. Certains de ces
tests sont déjà commercialisés (BTA
Trak, Urovision…), d’autres sont enAméliorer la surveillance
core à l’état de recherche (télomérase,
et le diagnostic
CYFRA 21…). Des études doivent être
menées afin de déterminer si ces techLe marquage des tumeurs
niques ont la même précision que la
par fluorescence
cystoscopie. S’il s’avère que c’est bien
ors d’une cystoscopie*, ou le cas, certains de ces tests pourront
d’une résection endosco- remplacer la méthode la cystoscopie.
pique*, le chirurgien doit Ils pourront aussi être utilisés dans le
parvenir à localiser toutes cadre d’un dépistage régulier des perles tumeurs présentes dans sonnes qui présentent un risque élevé
la vessie du patient. Malheureuse- de cancer de la vessie.
ment, certaines tumeurs sont difficilement repérables. Pour Réduire l’impact
pallier ce problème, un de la chirurgie
système de marquage La chirurgie des tumeurs infiltrantes
De nouveaux
fluorescent a été déve- de la vessie est lourde et elle a des contraitements (…)
loppé : un produit intro- séquences importantes sur la vie quoduit dans la vessie co- tidienne ultérieure des patients. Les
qui permettent
lore spécifiquement les chirurgiens recherchent donc des
d’accroître
tumeurs, notamment moyens pour réduire cet impact.
l’espérance de
celles qui sont difficiles Deux approches sont aujourd’hui
vie des patients
à repérer à l’œil nu. Les étudiées :
sont sans cesse
modalités de son utili- la première est la laparoscopie.
étudiés.
sation sont actuelle- L’abdomen du patient n’est plus
incisé. Seules deux ou trois petites
ment à l’étude.
entailles de quelques millimètres
suffisent. Elles permettent d’insérer
Les marqueurs tumoraux
Après le traitement d’une tumeur su- des outils miniaturisés et un système
perficielle, des cystoscopies doivent optique de visualisation jusqu’à la
être pratiquées régulièrement, durant vessie. Du point de vue esthétique,
de nombreuses années, afin de repérer la cicatrice est minimale. Mais le
précocement les éventuelles récidives. bénéfice de la laparoscopie est
Les chercheurs essayent de dévelop- surtout d’améliorer les suites de
per des méthodes de surveillance plus l’opération, avec une diminution de
simples, se fondant sur des tests la douleur, des complications, des
urinaires. Ces tests consistent à séquelles liées à la chirurgie.
L
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La seconde approche vise à réduire les
effets secondaires fonctionnels induits
par la cystectomie* : des techniques
opératoires sont développées pour
préserver les nerfs de l’érection ou
pour limiter au maximum l’ablation
des organes voisins (prostate, utérus,
vagin…). Avant de pouvoir utiliser
largement de telles techniques, des
études sont nécessaires pour savoir si
le taux de récidive et la survie à long
terme sont les mêmes que ceux des
patients ayant eu une chirurgie complète.
Améliorer le pronostic
de la maladie
De nouveaux traitements ou nouvelles
associations de traitements qui permettent d’accroître l’espérance de vie des
patients sont sans cesse étudiés.
L’optimisation des traitements
existants
Des études ont montré que l’administration d’un protocole de chimiothérapie avant la cystectomie* pouvait
améliorer la survie globale de certains
patients. Des études sont aujourd’hui
en cours pour optimiser le protocole
et mieux définir le profil des patients
qui pourraient en bénéficier. Actuellement, certains essais cliniques évaluent aussi l’intérêt d’une chimiothérapie après la cystectomie.
lesquelles les récepteurs HER. Divers
médicaments ont donc été développés
pour bloquer spécifiquement
ces récepteurs : le cétuximab, le
trastuzumab, le gefitinib ou l’erlotinib… Plusieurs d’entre eux sont
aujourd’hui utilisés en routine dans le
traitement de certains cancers, comme
les tumeurs du sein, du côlon, du
poumon… Ils sont aussi étudiés dans
le traitement des tumeurs infiltrantes
de la vessie.
D’autres traitements ciblés, dits
« anti-angiogéniques », sont également développés : les tumeurs sécrètent des messagers qui favorisent le
développement de vaisseaux sanguins
lui permettant de recevoir suffisamment d’éléments nutritifs et énergétiques pour croître. Si ces messagers
sont bloqués par des molécules antiangiogéniques, les nouveaux vaisseaux
ne se forment plus et la tumeur,
affamée, cesse d’évoluer. Plusieurs
médicaments de ce type déjà utilisés
dans d’autres cancers sont aujourd’hui
étudiés dans le traitement des
tumeurs infiltrantes de la vessie
(bévacizumab, sunitinib…).
●●●
L’arrivée des thérapies ciblées
Les cellules cancéreuses ont une
activité intense et se multiplient rapidement. Ces phénomènes dépendent de nombreuses protéines, parmi
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Les avancées de la recherche
●●●
L’ARC et la recherche sur les cancers de la vessie
Au cours des cinq dernières années, l’ARC a financé 73 projets de recherche sur les
cancers de la vessie pour un montant total de 3,9 M€. Les travaux de ces équipes
ont pour objectifs l’élucidation du processus de cancérisation, l’amélioration des
traitements existants ou la recherche de nouvelles thérapies et de nouvelles méthodes diagnostiques.
De nombreux projets sont consacrés à l'étude du métabolisme cellulaire spécifique des cellules cancéreuses et les mécanismes impliqués dans le processus de
cancérisation. Les chercheurs étudient notamment les mécanismes génétiques
opérant dans les cellules normales et cancéreuses, la surveillance par le système
immunitaire et l'angiogénèse tumorale (création de nouveaux vaisseaux sanguins
autour de la tumeur).
Le rôle des toxines environnementales et de l'alimentation dans les cancers de la
vessie est également étudié.
D'autres projets de recherche concernent plus spécifiquement la mise au point de
nouveaux traitements pour les cancers de la vessie selon différentes approches :
immunothérapies, traitements antiangiogéniques, photothérapie, etc.
Un meilleur ciblage et une plus grande efficacité des traitements actuels des cancers de la vessie font également l'objet de recherches. Ce sont par exemple des
essais de transport ciblé (vectorisation) des chimiothérapies afin d'en améliorer la
spécificité ou l'analyse des mécanismes d'action du BCG (voir encadré p.17) afin
d'optimiser son efficacité.
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Lexique
Symptomes et diagnostique
Carcinome in situ
Tumeur infiltrante
Type particulier de tumeur de la vessie qui
apparaît parfaitement plane à l’examen
visuel, en général de haut grade.
Cancer développé à partir de l’urothélium
et qui a progressé dans la couche musculaire
de la vessie.
Cystectomie
Tumeur superficielle
Ablation de la vessie. Elle peut être totale
ou ne toucher qu’une partie de la vessie.
Cancer qui reste localisé au niveau de
l’urothélium et du chorion.
Cystoscopie
Tumeur urothéliale
Examen permettant d’observer les tumeurs
de la vessie au niveau de la paroi par un
système optique.
Cancer de la vessie qui prend naissance au
niveau de l’urothélium : il est superficiel ou
infiltrant selon son évolution.
Entérocystoplastie
Tumeur non urothéliale
Création d’une néo-vessie à partir d’un
segment intestinal après ablation de la vessie
avec rétablissement de la continuité urinaire.
Cancer de la vessie qui prend directement
naissance dans l’épaisseur de la vessie.
Grade
Conduit qui transporte l’urine depuis les
reins jusqu’à la vessie.
Degré d’anomalie présenté par les cellules
de la tumeur. Une tumeur de haut grade
présente un risque de récidive supérieur à
celui d’une tumeur de bas grade.
Hématurie
Uretère
Uretérostomie
Dérivation des uretères vers l’abdomen
après une ablation de la vessie.
Présence de sang dans les urines. Elle est
dite microscopique lorsqu’elle n’est pas
repérable à l’œil nu.
Urètre
Méat urinaire
Urothélium
Orifice par lequel les urines sont émises.
Tissu qui tapisse l’intérieur de la vessie.
Miction
Vésical
Émission d’urine.
Relatif à la vessie.
Conduit qui transporte l’urine depuis la
vessie jusqu’au méat urinaire.
Néo-vessie
Vessie reconstruite à partir d’un segment
intestinal après ablation de la vessie.
Résection endoscopique
Ablation de la tumeur par endoscopie.
Stomie urinaire
Dérivation des urines à la peau de l’abdomen.
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Contacts utiles
© ISTOCKPHOTO
e
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La fédération des
stomisés de France
est une association régie par la
Loi de 1901, créée pour venir en
aide aux patients stomisés.
www.fsf.asso.fr
L’association française
d’urologie (AFU)
propose un site Internet à
destination des médecins,
personnels soignants et grand
public.
www.urofrance.org
L’association d'aide aux
personnes incontinentes
(AAPI)
propose de l’information à
destination des personnes
concernées par l’incontinance.
www.aapi.asso.fr
Tél. : 09 75 63 50 60
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L’ ARC, pour combattre
le cancer, la
Symptomes
et diagnosL'Association pour la Recherche sur le Cancer
est une association reconnue d’utilité publique
qui apporte aux chercheurs un soutien financier
indispensable pour mener à bien leurs travaux
et réaliser les progrès qui bénéficieront à ceux
qui souffrent du cancer.
Ses ressources proviennent exclusivement de dons et de legs de particuliers.
Elle constitue donc un lien essentiel
entre les chercheurs qui font avancer la
connaissance, les patients qui ont
besoin des progrès de la recherche et
les donateurs qui rendent son action
possible.
lle remplit également une
mission d’information pour
faire partager au plus grand
nombre les connaissances
et les avancées en matière
de recherche, de traitement et de
prévention.
E
Chercher
Pour donner aux chercheurs les moyens
de conduire leurs projets et couvrir
l’ensemble des champs de la
cancérologie, de la recherche fondamentale à la recherche clinique, l’ARC
met en œuvre une politique scientifique
dynamique.
L’Association subventionne des équipes
de recherche à Paris et en régions, alloue
des aides à de jeunes chercheurs en
cours de formation et finance des
équipements scientifiques de pointe.
© ADAM GAULT / GETTY IMAGES
Sur la dernière décennie, elle a soutenu
en moyenne, chaque année, plus de
700 projets afin de mieux comprendre
les mécanismes d’apparition du cancer,
découvrir de nouveaux traitements,
améliorer les thérapeutiques existantes
et assurer une meilleure prévention…
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Innover
Au-delà de ces financements, l’ARC veut
privilégier l’innovation en favorisant
l’émergence d’idées nouvelles
nécessaires pour trouver les solutions
de demain. Dans cet objectif, elle lance
de nouveaux appels à projets destinés
à accélérer le passage auprès des
patients des données acquises en
laboratoire et à attirer des chercheurs
de haut niveau vers les instituts français.
Les cancers de la vessie © Association pour la Recherche sur le Cancer
solution c’est la recherche
La recherche est essentielle
à la lutte contre le cancer. L’Association pour la Recherche
sur le Cancer emploie ses ressources, issues exclusivement
de la générosité du public, au financement des projets
les plus prometteurs.
La lutte contre la maladie passe aussi par une meilleure
compréhension des différents cancers, des moyens de
prévention, de dépistage et de traitement.
L’ARC édite et met régulièrement à jour des brochures
d’information grand public, rédigées avec le concours des
meilleurs professionnels de la cancérologie.
Cette brochure est le fruit de la collaboration entre un éditeur scientifique de
renom et une association de premier plan
pour la recherche sur le cancer.
C O L L E C T I O N
soigner
Ces brochures sont disponibles
gratuitement :
- sur le site de l’association :
www.arc-cancer.net
- sur simple demande par téléphone :
01 45 59 59 09
- par courrier à l’adresse suivante :
Association pour la Recherche sur le Cancer
BP 90003
94803 Villejuif cedex
2
Ensemble, faisons
avancer la Recherche !
Le cancer du sein
Les cancers de la peau
Le cancer du poumon
Le cancer colorectal
Les cancers de l’utérus
Les cancers de la prostate
Les leucémies de l’adulte
Les leucémies de l’enfant
Les soins palliatifs
Les traitements
Les cancers ORL
Les cancers de la thyroïde
Les cancers de la vessie
Les cancers du foie
Les cancers du cerveau
Informer
Pour aider le grand public à mieux comprendre la maladie et bénéficier de la
meilleure prise en charge possible, l’ARC
développe un important programme
d’information.
Elle édite des brochures sur les différents
types de cancer, la prévention, le dépistage, les traitements. Elle diffuse des
dépliants et affiches auprès des cabinets
médicaux, participe à des expositions,
et communique quotidiennement de
l’information sur son site internet
(www.arc-cancer.net).
Aller à l’essentiel
C’est consacrer près de 80 % de nos
ressources utilisées au soutien de la
recherche et à l’information sur les avancées des connaissances.
C’est soutenir et valoriser l’excellence
scientifique pour sauver davantage de vies.
Merci de nous indiquer vos coordonnées :
C’est garantir au public et à ses donateurs des règles de bonne pratique.
NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
PRÉNOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L’ARC se soumet aux contrôles du
Comité de la Charte et reçoit chaque
année, le renouvellement de son agrément. Les contrôleurs sont indépendants des organisations contrôlées et
ont toute latitude pour s’assurer que les
principes suivants sont respectés : fonctionnement conforme aux statuts, gestion rigoureuse et désintéressée, transparence financière et qualité des actions
de communication et de collecte de
fonds. Le Comité peut, à tout moment,
retirer son agrément.
ADRESSE : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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TÉL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
EMAIL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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- plus de 30 millions d’euros consacrés chaque année aux missions sociales ;
- plus de 500 projets de recherche soutenus par an ;
- un « exemple à suivre dans le domaine caritatif » (Cour des comptes,
Février 2005) ;
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Les symptômes et le diagnostic
Les traitements
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Les avancées de la recherche
Maquette : Philippe Hofstetter / Studio Goustard
1er tirage : janvier 2010 - Réimpression : Centr’Imprim - septembre 2010
Ce document participe à la protection de l’environnement. Il est imprimé avec des encres à base
d’huiles végétales et sur papier issu de forêts gérées durablement.