seul richard

Transcription

seul richard
Thierry Fournier
SEUL RICHARD
Création scénique
Avec
Emmanuelle Lafon
Juliette Fontaine, Thierry Fournier, Jean-François Robardet
Interprètes du film : Pierre Carniaux, Judith Morisseau, Sandrine Nicolas
Éloïse Chabbal, Aurélie Claude, Charles Gonin, Mathieu Guigue, Sophie Jaskierowicz,
Marianne Kaldi, Émilie Legret, Alexia Mérel, Claire Moindrot, Tram Anh Ngô
Dossier janvier 2010
www.thierryfournier.net | [email protected] | 06 63 66 08 53
SEUL RICHARD
Librement adapté de Richard II de William Shakespeare
Traduction de François-Victor Hugo
Conception, réalisation du film et mise en scène : Thierry Fournier
Adaptation et collaboration artistique : Jean-François Robardet
Création musicale : Juliette Fontaine et Thierry Fournier
Interprètes au plateau :
Emmanuelle Lafon (Richard)
Juliette Fontaine, Thierry Fournier (musique) Jean-François Robardet (didascalies)
Interprètes du film :
Pierre Carniaux, Judith Morisseau, Sandrine Nicolas (acteurs)
Éloïse Chabbal, Aurélie Claude, Charles Gonin, Mathieu Guigue, Sophie Jaskierowicz, Marianne Kaldi, Émilie Legret,
Alexia Mérel, Claire Moindrot, Tram Anh Ngô (étudiants de l’Atelier de recherche et création Electroshop)
Régie générale, ingénierie des dispositifs interactifs : Jean-Baptiste Droulers
Production déléguée : Pandore Production - Chargé de production : Daniel Migairou
Coproduction
Pandore Production - École nationale supérieure d’art de Nancy – Atelier de recherche et création Electroshop
Région Lorraine et Communauté urbaine du Grand Nancy – Fonds d’aide à la valorisation de la recherche
DICRéAM - Ministère de la Culture et de la Communication - aide à la maquette et à la production
Avec le soutien du CIDMA (Création ingénierie diffusion des musiques d’aujourd’hui),
du Studio-Théâtre de Vitry, de l’Arcal Lyrique, de l’Avant-Rue et de Mains d’Œuvres
RÉSUMÉ
Richard II de Shakespeare décrit la trajectoire d’un homme convaincu
d’échapper aux lois du réel par sa nature divine. Face aux événements
qui lui échappent, son interrogation permanente sur son rôle et ce qu’il
représente le conduira à la destitution, la prison et la mort.
Le projet Seul Richard met en scène ce parcours et cette relation
destructrice au réel, à travers une proposition théâtrale qui convoque
également le cinéma et les arts numériques.
Richard est seul au plateau. Il est interprété par Emmanuelle Lafon qui
joue et transforme un film comportant tous les autres personnages de
la pièce et le monde extérieur. Ce rapport à l’image construit son jeu en
retour, dans une relation réciproque de pouvoir et de manipulation.
L’ensemble du film se déroule dans un jardin. Acteurs et amateurs, les
interprètes interviennent face à une caméra subjective qui est l’œil
de Richard : un œil prolongé et transformé par les gestes de l’actrice.
Autour d’elle, trois opérateurs prennent en charge la musique, les
didascalies et les manipulations du dispositif.
Deux réalités, deux espaces, deux temporalités et deux paroles se
confrontent, au fur et à mesure que Richard, s’enfonçant dans la nuit,
s’éloigne d’un monde dont il perd la maîtrise.
Ainsi je joue, à moi seul, bien des personnages
dont aucun n’est satisfait.
(Richard II, Acte V - 5, 31)
TEXTE ET INTENTIONS
PRÉAMBULE
Richard II est l’histoire de la relation impossible d’un homme avec le réel : manipulation de l’histoire, faux procès,
trahisons, rhétorique poétique de la chute chez un souverain qui préfère se démettre lui-même de ses attributs
royaux pour garder l’illusion d’une maîtrise de ses actes.
Écrite en même temps que les Sonnets pendant la fermeture des théâtres à Londres, la pièce fait de la parole de
Richard un poème solitaire, à la fois coupé et inquiet du monde. C’est cette coupure que nous déployons jusqu’au
bout de sa logique, dans une opposition et une articulation entre le personnage, seul au plateau, et un film qui
comprend tous les autres personnages.
Le choix de cette pièce et la direction du projet s’inscrivent dans la logique d’une démarche que je mène depuis
plusieurs années, à travers des propositions scéniques, des installations et des créations numériques. Travaillant
à la fois avec le langage, le corps, l’espace et la temporalité, je m’intéresse particulièrement aux relations entre
vivant et non-vivant, et aux interrogations sur la présence produites par la coexistence de régimes différents
dans une même situation. Ces relations se déploient à travers des dispositifs, qui interrogent aussi notre relation
individuelle ou collective aux médias et à la technique.
A titre d’exemples, le spectacle Conférences du dehors met en jeu le public et une actrice autour de dispositifs et
protocoles explorant la notion de dehors ; Réanimation relie un danseur, le public et des figures spectrales dans un
même espace partagé ; l’installation L’Ombre d’un doute associe des reportages et des lectures dans un « espace
de controverses » ; Point d’orgue et A+ font coexister des temporalités différentes de part et d’autre d’une vitrine
ou d’un écran...
Seul Richard a donné lieu à deux périodes de travail au plateau en 2006 et 2007, qui ont permis d’expérimenter
plusieurs hypothèses dramaturgiques et scéniques, avec la même équipe qu’aujourd’hui. J’avais déjà travaillé
plusieurs fois avec des amateurs et des non-acteurs ; une première expérience menée en 2008 sur le texte avec
les étudiants de l’atelier de recherche et création Electroshop à Nancy a confirmé mes hypothèses sur le
potentiel qu’offrait la coexistence de différents statuts de parole dans ce projet, et sur la mise en jeu de ces
instances à travers un dispositif interactif.
Cette approche me semble susceptible de faire entendre non seulement la solitude de Richard et la complexité
des relations qu’il entretient avec le monde extérieur, mais aussi d’ouvrir, beaucoup plus largement, vers
une réflexion sur l’altérité, le temps, la maîtrise, la manipulation de la parole et de l’image et les figures du
pouvoir.
TRADUCTION
Nous avons choisi de travailler avec la version en prose de François-Victor Hugo (1872), la plus adaptée à la
forme de dialogue recherchée entre Richard et le monde extérieur. D’une grande cohérence littéraire, fidèle
au sens du texte d’origine, le romantisme de son langage convient particulièrement à la relation souhaitée
avec les personnages du film, faite d’empathie et de distance. En conservant le principe d’un point de vue
subjectif, nous avons coupé les scènes dans lesquelles Richard n’est pas présent, à l’exception de trois d’entre
elles, capitales pour la compréhension de la pièce (voir annexes en fin de dossier)
Nous prévoyons de rééditer ce texte - inédit depuis 1969 - dans le cadre d’une publication qui sera réalisée
sur le projet, avec le soutien de la Région Lorraine et de l’École nationale supérieure d’art de Nancy.
Page suivante : fac-similé du texte original de François Victor Hugo (courtesy Bibliothèque Nationale de France), extrait
de la scène X, pp. 137-138. Les tirets sont une convention typographique de l’auteur qui marquent la délimitation des vers
originaux.
LE JEU, LE FILM ET LE GESTE
La relation entre le personnage-titre et le monde extérieur constitue le cœur du projet : une confrontation
et une manipulation réciproque entre deux espaces, deux modes de présence et deux langages : immanent
et absent, vivant et non-vivant, présent et passé. Le statut respectif de ces deux mondes qui dialoguent
reste délibérément ambigu. Le film est une fenêtre sur un dehors, mais peut être aussi une image du passé. A
l’inverse, on peut imaginer que Richard est déjà extérieur au monde, voire déjà mort. Des fantômes peuvent
se tenir de part et d’autre de l’écran.
PAROLE ET LECTURE
Le film met en jeu 3 acteurs professionnels (Pierre Carniaux, Judith Morisseau, Sandrine Nicolas) et 10 acteurs
amateurs, étudiants de l’atelier Electroshop, qui interprètent tous les autres personnages de la pièce, en
lecture, dans un grand jardin qui en constitue tous les décors. Cette confrontation entre une actrice et des
interprètes en lecture met délibérément en relation deux niveaux de parole, de présence et de fiction.
Le terme de «lecture» désigne un processus de travail plutôt qu’une forme finale : les textes sont très rarement
apparents et les interprètes savent la quasi-totalité de leur texte. Le travail de jeu a consisté notamment à
demander aux acteurs de toujours parler avec le regard levé, et de ne consulter brièvement leur texte que
pour des respirations dont les positions étaient précisément déterminées. Le mode d’énonciation qui en
résulte peut être comparé à une prise de parole publique ou politique. Nous souhaitions que, sans projeter,
les personnages ne parlent pas «dans l’image» mais au-delà d’elle : qu’ils s’adressent au plateau, et que
l’actrice s’articule avec cette parole dans sa relation avec le film.
Leurs silences - pendant lesquels Richard prend la parole et s’adresse à eux - provoquent une présence
troublante, où les regards prennent une importance majeure. Ils ouvrent des espaces à l’intérieur desquels
l’actrice déploiera son jeu sur l’image et le temps.
PAYSAGE
Le film est tout entier tourné dans le grand jardin de l’École d’art et le Parc Sainte-Marie de Nancy, dans une
unité de lieu et de paysage qui accentue son caractère de représentation mentale. Ce jardin constitue un
« monde dans le monde » : le lieu où Richard n’est pas (ou plus), qu’il convoque à nouveau pour lui parler.
Certains plans sont seulement consacrés au paysage, au temps, au monde extérieur, sans personnages.
CAMERA SUBJECTIVE ET GESTE EN DIRECT
L’image est au format cinémascope, projetée à grande échelle au plateau. Les scènes où Richard est présent
sont filmées en steadycam. Celles dont il est absent sont tournées en plan fixe. L’ensemble fonctionne sur le
principe d’une caméra subjective, dont le «geste» et les mouvements dans l’espace évoquent un corps qui
circule auprès de ses interlocuteurs, leur parle et les écoute.
Le tournage est effectué avec un seul opérateur (steadycam et prise de son stéréo), ce qui autorise une grande
proximité vis-à-vis des interprètes. Chaque scène est tournée en un seul plan-séquence ; certaines d’entre
elles durant près de 20 mn, tournées parfois en faible lumière et en très peu de prises, une concentration très
sensible en résulte dans le jeu, la parole et les regards. L’ensemble du tournage a été réalisé en 6 jours.
Cette caméra est l’œil de Richard. Ses mouvements d’appareil sont relayés par les gestes de l’actrice qui agit
sur le cadre, le zoom, la mise au point et la vitesse de l’image. Le caractère organique de l’opérateur du film,
et celui qu’instaure la relation interactive de l’actrice à l’image, ne font qu’un.
En retour, le jeu des interprètes et les variations de l’image conditionnent et infléchissent le jeu de l’actrice par
les espaces et les temporalités qu’ils créent au plateau.
DISPOSITIF INTERACTIF
Le dispositif permettant à l’interprète d’interagir avec le film a été conçu à partir d’une réflexion sur le geste.
Nous avons choisi un vocabulaire gestuel évoquant naturellement le contrôle d’un corps extérieur ou d’un
interlocuteur : paumes avancées pour arrêter, mouvement de la main pour aller d’avant en arrière, déplacement
vers l’image pour modifier sa vision, etc.
La comédienne est libre d’activer ou non le dispositif de captation. Ses gestes peuvent être exécutés face ou
dos à l’image. Deux systèmes sont utilisés en parallèle, couplés à un logiciel vidéo / son créé pour le projet :
1. Deux capteurs de flexion sont disposés aux coudes. Ils sont couplés à un micro-interrupteur disposé sous
le pouce droit. Si l’actrice n’active pas l’interrupteur, les capteurs sont inopérants et ses gestes sont libres. Si
elle active l’interrupteur :
• le bras droit commande la vitesse de l’image (bras tendu = stop ! / bras relâché = vitesse normale)
avec tous les intermédiaires de nuances dans la vitesse de l’image, le son restant non transposé.
• le bras gauche commande le sens de lecture de l’image (mouvement en avant / en arrière)
L’association de ces deux principes permet également le montage / passage cut d’un plan à un autre.
2. Une captation par caméra (également activée / désactivée par l’interrupteur manuel) fait varier le cadre
et la mise au point de l’image en fonction de la position de l’actrice vis-à-vis de l’écran. Celle-ci peut ainsi agir
sur la valeur de zoom et sa position latérale dans l’image, ainsi que sur la mise au point / flou.
Au plus près de l’écran, l’actrice peut donc intervenir sur une matière picturale démesurée, où seule la parole
de ses interlocuteurs est perçue. Ces actions peuvent se coupler avec les projections de l’image sur des
supports secondaires (voir «Scénographie» plus loin).
UNE ACTRICE / TROIS OPÉRATEURS
UNE ACTRICE POUR RICHARD
Le choix a été porté sur une actrice, Emmanuelle Lafon, dont l’apparence sera délibérément indéfinie en
termes de genre. Littéralement, Richard n’est pas là en tant qu’être humain, se considérant d’essence divine.
Dramaturgiquement, sa présence est aussi ambigüe, le personnage s’extrayant en permanence de la réalité.
Notre expérience de travail avec Emmanuelle Lafon (Conférences du dehors) nous a montré qu’elle était
justement susceptible de faire entendre et sentir cette ambiguïté de genre que nous recherchions pour le
projet. On peut citer Fiona Shaw à propos de son interprétation dans la mise en scène de Deborah Warner,
qui est un précédent en la matière : «Richard n’est pas vraiment un homme, c’est un dieu. (…) je pense qu’il
pense être un dieu. C’est une des pièces les plus intenses de Shakespeare, qui se prête d’elle même à une
proposition de casting laissant cette hypothèse ouverte ».
Nous avons ensuite délibérément déployé cette ambiguïté de genre dans l’ensemble du casting du film, où de
nombreux rôles sont joués par des femmes.
TROIS OPÉRATEURS
Les trois opérateurs sont à la fois les accompagnateurs, les techniciens et les ombres de l’actrice, agissant
autour d’elle. Deux d’entre eux interprètent la musique (électronique, transformations vocales et sonores,
ordinateurs, contrebasse, violoncelle, batterie).
Le troisième dit toutes les didascalies de la pièce, marquant notamment les passages de parole entre le
plateau et le film. Restant extérieur à ce dialogue, son statut en accentue l’unité fictionnelle, se rapprochant
par exemple des narrateurs du théâtre japonais (gidayu).
MUSIQUE ET SCÉNOGRAPHIE
MUSIQUE
La musique est principalement instrumentale. Interprétée par deux opérateurs, elle est écrite pour violoncelle,
contrebasse et électronique temps réel. Les instruments sont abordés selon des registres de timbres très
proches les uns des autres : sons soufflés, harmoniques, chocs, percussions, sons sul ponticello et col legno
pour les cordes, multiphoniques.
Sur ordinateur, les timbres sont formés à partir de bancs d’oscillateurs, saturés et transformés par des filtres
analogiques. Cette matière est mouvante, soufflante, bruitée, sale et imprévisible. Elle renvoie à l’image d’un
corps général, non localisé et très présent.
SCÉNOGRAPHIE
La scénographie déploie de nombreuses figures de feuilles sur l’ensemble du plateau, qui offrent de multiples
instances d’apparition de l’image et renvoient à une logique de projection et de fragmentation. Des feuilles
d’arbre en très grande quantité sont répandues dans tout le théâtre (plateau, escaliers, hall, billetterie, etc.)
évoquant l’image d’une « explosion » du jardin dans l’espace. L’écran de projection est une grande feuille
suspendue en Tyvek de 6 x 2,50 m, souple et mobile, autorisant les pertes de focus et les flous. Des feuilles de
papier seront utilisées par la comédienne comme parois, abris - voire écrans secondaires intercalés entre le
vidéoprojecteur et l’écran principal, permettant ainsi le travail avec un fragment isolé de l’image.
Progressivement, au fil des dernières scènes de la pièce, la nuit se fera dans le film et dans la salle, les
personnages disparaissant dans l’ombre. A la fin, toute figure humaine aura disparu, seul restant le son.
ANNEXES : SYNOPSIS, BIOGRAPHIES
SYNOPSIS DE RICHARD II
Afin de masquer un crime politique qu’il a lui-même commis, le roi Richard II laisse accuser puis fait exiler son
cousin, Bolingbroke, qu’il juge dangereux car trop populaire. Il s’embarque ensuite pour une guerre impopulaire
et coûteuse contre l’Irlande. Revenant prématurément de son exil, Bolingbroke retourne l’opinion de la Cour en
sa faveur, élimine les alliés de Richard et obtient finalement la démission du Roi lorsque celui-ci revient d’Irlande.
Après une ultime humiliation lors de son procès, Richard est emprisonné, puis assassiné.
RÉSUMÉ DES ACTES
Nota : en italiques, scène coupées dans l’adaptation de Seul Richard.
ACTE I
1. Richard II apparaît au Parlement, accompagné de Jean de Gand, son oncle. Henry Bolingbroke (fils de Jean de
Gand) accuse le duc Thomas Mowbray d’avoir tué Woodstock, frère de Jean de Gand. Les paroles du roi ne suffisent pas à apaiser la querelle et les deux plaignants se préparent pour un duel.
2. Une discussion entre Jean de Gand et la veuve de Woodstock confirme que Richard est le véritable commanditaire de l’assassinat. Mais Gand préfère laisser se dérouler la justice plutôt que de venger son frère.
3. Richard interrompt finalement le duel, au prétexte de préférer n’innocenter personne. Il condamne Bolingbroke
à six ans d’exil, et Mowbray au bannissement. Tous deux dénoncent l’arbitraire de cette décision.
4. A part, dans une scène avec ses partisans Bushy et Green, Richard révèle la véritable raison de l’exil de Bolingbroke, celui-ci devenant trop populaire. Il annonce également son projet de partir combattre l’Irlande ; il financera la campagne en dépouillant les riches seigneurs anglais, et projette également de saisir les richesses de Jean
de Gand.
ACTE II
1. Richard assiste avec cynisme à l’agonie de Jean de Gand, dernier rempart contre la tyrannie. Les catastrophes
que ce dernier prévoyait s’annoncent : la guerre en Irlande, menée par Richard, et la guerre civile en Angleterre,
menée par Bolingbroke qui revient de son exil. Les partisans de Bolingbroke partent à sa rencontre.
2. A Windsor, le plus jeune oncle de Richard, le duc d’York, est nommé gouverneur d’Angleterre pendant son absence. Tout d’abord méfiant à l’égard de Bolingbroke, il finit par garder une certaine neutralité. Les partisans de
Richard partent le chercher au pays de Galles.
3. Les forces de Bolingbroke se sont réunies au Nord, à Berkeley. Bolingbroke prouve sa détermination, et sa capacité de dialogue avec les nobles qui l’ont rejoint. Il prétend n’être revenu que pour récupérer ses biens spoliés,
et commence à convaincre York.
4. Pendant ce temps, au pays de Galles, court la rumeur de la mort de Richard.
ACTE III
1. Arrivé à Bristol, Bolingbroke condamne à mort les deux principaux seconds de Richard, Bushy et Green, accusés
d’être responsables de l’état de déchirement du royaume. York achève son ralliement à Bolingbroke.
2. Revenu d’Irlande, et malgré les avertissement de ses amis, Richard ne perçoit pas la menace. Il se contente de
réaffirmer son droit divin. Mais informé de tous les événements récents (mort de ses seconds, ralliement de York
à Bolingbroke…), il réalise ne plus avoir pour lui que son nom.
3. Devant le château de Flint, refuge de Richard au pays de Galles, Bolingbroke demande l’annulation de son exil
et la restitution de ses biens. Après une longue négociation ayant pour cadre les remparts du château, Richard
accepte et abandonne même le pouvoir.
4. Dans le jardin de York, la Reine entend deux jardiniers annoncer la chute du Roi.
ACTE IV
1. York annonce officiellement à Bolingbroke la démission de Richard, et lui propose le titre d’Henry IV. Mais l’évêque de Carlisle accuse le prétendant à la couronne de trahison, réaffirme le droit divin de Richard, et prédit la
guerre en accusant Bolingbroke d’usurper le pouvoir. Celui-ci convoque alors Richard à son procès, pour faire
taire ces rumeurs. A son procès, Richard se démet de ses attributs royaux, mais refuse de lire les actes d’accusation. Il demande un miroir qu’il brise, comme symbole de sa propre destruction. Il est condamné, et emmené en
prison.
ACTE V
1. Dans une rue de Londres, la Reine attend le passage du roi, qui sera exilé dans le Nord et non à Londres. Leur
séparation témoigne de la cruauté de la peine infligée.
2. York et sa femme découvrent qu’Aumerle, leur fils, participe à un complot contre Bolingbroke. York veut le dénoncer immédiatement, mais sa femme veut l’en empêcher.
3. Tous trois se retrouvent devant Bolingbroke, qui pardonne à Aumerle et affiche sa clémence.
4. Exton, homme de Bolingbroke, interprète ses paroles comme le souhait de voir Richard assassiné.
5. Après un monologue sur les paradoxes du pouvoir, et un court dialogue avec son palefrenier, Richard est assassiné dans sa cellule par Exton et ses hommes.
6. La pièce se termine à Windsor. Henry IV Bolingbroke a fait exécuter tous ses ennemis, et reproche à Exton le
meurtre de Richard.
Thierry Fournier
Conception, réalisation et opérateur film, mise en scène, compositeur, interprète musique
Artiste plasticien, né à Lyon, Thierry Fournier vit et travaille à Paris. Il a débuté comme architecte (diplômé de l’École
nationale supérieure d’architecture de Lyon). Également musicien et compositeur, il a développé une recherche pluridisciplinaire en collaborant avec plusieurs chorégraphes ou metteurs en scène, avant d’exposer ses premiers travaux
personnels à la fin des années quatre-vingt dix. Interdisciplinaire, son travail se déploie aujourd’hui dans le champ des arts
plastiques, de la performance et de la création scénique. Il est également producteur.
Explorant les figures de la trace, de l’apparition et de la disparition, ses créations questionnent notamment la présence
et l’altérité, à travers les espaces et les temporalités qu’elles instaurent. Dispositifs visuels ou sonores, installations ou
performances, elles se déploient dans l’expérience sensible, voire physique, qu’elles proposent à leurs spectateurs
Pour le spectacle vivant, il a conçu et mis en scène : La Mue de l’ange (danse avec Isabelle Choinière, Théâtre de la Ville /
Montréal, Maison de la Culture / Bourges, Théâtre Archa / Prague 2001), Réanimation (performance interactive pour
danseur et spectateurs, avec Samuel Bianchini et Sylvain Prunenec, Festival Next Valenciennes 2008), Conférences du
dehors (série de performances avec Emmanuelle Lafon, Chartreuse de Villeneuve lez Avignon et tournée, 2008).
Ses travaux ont été présentés dans de nombreux musées et festivals en France et à l’étranger : Centre Pompidou, Festival
d’Automne, Ménagerie de Verre (Paris), FRAC Haute Normandie (Rouen), Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Festival
International Next (Valenciennes), Lux Scène nationale de Valence, Kawenga Territoires numériques, Festival Ososphère,
École des beaux-arts de Rennes, Nibelungen Museum (Allemagne), Techniches Museum Wien (Autriche), expositions
internationales de Aïchi (Japon) et Saragosse (Espagne), etc.
Il enseigne et mène des recherches à l’École nationale supérieure d’art de Nancy et à l’École nationale supérieure des arts
décoratifs de Paris. Web : www.thierryfournier.net
Jean-François Robardet
Adaptation et collaboration artistique, interprète didascalies
Né en 1980, diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy en 2005. Avec pour thèmes récurrents l’unité et
l’anarchie, la nature, la place de l’homme dans la nature, l’autonomie et l’attente, l’absence, la solitude et les relations,
Jean-François Robardet aborde tout médium sans préférence, en combinant plusieurs media au cœur d’un ou plusieurs
systèmes.
Il expose dès janvier 2006 dans le cadre de Film9 à Norrköping en Suède (Who’s that boy ?). Il crée Hibernate [anchorage.
frame the data. layers. be back now !] en mars 2006 au sein de la troisième session de Participate?, un projet interactif
initié par l’artiste et curateur suédois Per Hüttner. A l’occasion d’Auto-reverse, une exposition conçue en collaboration
avec l’artiste Simon Hitziger à l’Espace 117 à Nancy, il présente Seclusion, un ensemble de 9 pièces élaborées in situ.
Ses travaux ont été montrés à la galerie VCA Margaret Lawrence, Melbourne ; à la Björn-Konsthall, Norrköping ; à la galerie Vaciò9, Madrid ; à LeLabo, Paris ; à la galerie Adele-C, Rome ; à la Halle Des Soufflantes, Esch-Belval ; à la galerie
Kraftstationen, Norrköping ; au Musée des Beaux-Arts de Nancy ; au Museum För Glömska, Norrköping ; à l’Institut Suédois, Paris ; à l’École d’Art GAFA University, Canton et à l’École Régionale d’Art de Besançon.
Il aborde également les arts performatifs avec Samuel Bianchini et Thierry Fournier pour la première création de Réanimation au CCN Ballet de Lorraine en 2005. Il est co-auteur de la performance Frost faisant partie du projet Conférences
du dehors conçu et dirigé par Thierry Fournier à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. Il collabore au projet Seul Richard depuis l’origine, en 2006.
Juliette Fontaine
Compositrice, interprète musique
Juliette Fontaine est auteur et artiste : écriture, édition, pièces sonores, installations, performances, films. Après dix ans de
pratique musicale (piano, violoncelle, chant) et de danse, elle suit les cours d’arts plastiques et de dessin de l’École d’Art
des Hauts-de-Seine, et poursuit parallèlement des études de philosophie et de lettres à l’Université Paris X à Nanterre
(DEA de lettres modernes et littérature comparée). Depuis 1993, son travail est exposé régulièrement en France (Atelier
Parisien en 1999, Moulin d’Heutregiville en 2000, École Nationale d’Art de Tourcoing, festivals Paris-Berlin, Video Medeja...) et à l’étranger (République Tchèque en 1993 et 1995, Bosnie en 2000, Allemagne en 2001). Elle participe à des
publications collectives (revue Lieu-Dit à Lyon, revue Chimères à Paris, L’anthologie des poètes pas morts chez le Veilleur
éditions…) et réalise régulièrement des performances.
Expositions récentes : Musée de la chasse et de la nature de Paris (2009 et 2010), Videoformes (Clermont-Ferrand
2009), (Anti)realism – Workshot (ERBA Besançon 2009, Norrköping Konsthall / Suède 2008), performances Conférences du dehors (Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon 2008), Open 2007 (Collectif Echolalie à Lelabo / Paris 2007),
Carte blanche à Isabelle Lévénez avec Muriel Toulemonde et Béatrice Cussol (Miss China Lunchbox / Paris 2007).
Elle a été auteur invitée de la série de performances Conférences du dehors conçue et mise en scène par Thierry Fournier,
crée à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – CNES en 2008. Elle a participé en tant que comédienne, chanteuse et
musicienne, à la première résidence de travail sur Seul Richard, dirigée par Thierry Fournier en 2006-2007.
Emmanuelle Lafon
Actrice : Richard
Comédienne, Emmanuelle Lafon a joué au théâtre dans les mises en scène de Klaus Michael Grüber et Michel Piccoli (A
propos des Géants de la Montagne d’après L. Pirandello, au CNSAD puis au Festival Premio Europa de Taormina), Aurélia
Guillet (La maison brûlée de A. Strindberg, au TNS), Bruno Bayen (Les névroses sexuelles de nos parents de L. Barfüss, à
Vidy-Lausanne et au Théâtre de Gennevillers), Jean-Baptiste Sastre (Tamerlan de Christoph Marlowe, au Théâtre National de Chaillot), Frédéric Fisbach (Tokyo Notes de Oraza Hirata, au TNB et à La Villette), Bernard Sobel, Eric Vigner, Nazim
Boudjenah, Madeleine Louarn, Hélène Babu, Nabil Elazan... Formée à la danse classique et contemporaine, très attirée
par le théâtre musical, son chemin croise notamment ceux de Bernardo Montet, et de Georges Aperghis. Au cinéma, elle
a tourné avec Patricia Mazuy (Saint-Cyr), Bénédicte Brunet (L’enchanteur), Philippe Garrel (Les amants réguliers) Marie
Vermillard (Lila Lili), et pour les Talents Cannes 2004 avec Denise Chalem. En 2004, elle a co-fondé le Collectif F71 avec
Sabrina Baldassarra, Stéphanie Farison, Sara Louis et Lucie Nicolas (Foucault 71, feuilleton théâtral en deux épisodes).
Elle travaille récemment avec Célie Pauthe (S’agite et se pavane de Ingmar Bergman au CDN de Montreuil, TNS, La Criée
2008), Lucie Berelowitsch et Vladimir Pankov (Le Gars / Molodiets au Trident - Scène Nationale de Cherbourg, Les Ateliers à Lyon, Théâtre des Nations à Moscou 2008-09), Thierry Fournier (Conférences du dehors à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon 2008), et Joris Lacoste (Parlement, Théâtre de la Bastille, Fondation Cartier, 2009-2010).
Pierre Carniaux
Acteur du film : Bolingbroke
Réalisateur, photographe et acteur, né en 1979 à Paris, il suit dès son enfance une formation d’acteur au sein de la Compagnie du Théâtre de l’ombre, et du Théâtre du Zéphyr sous la direction de Sabine Gousse. Artiste dramatique, il travaille
notamment avec Frédéric Fisbach (directeur du Studio-théâtre de Vitry et metteur en scène associé au Festival d’Avignon), Oriza Hirata (auteur et directeur de la compagnie Seinendan, Tokyo), Motoï Mura (metteur en scène, directeur de
la compagnie Chiten, Kyoto), Bernardo Montet (chorégraphe, directeur du Centre chorégraphique national de Tours).
Photographe autodidacte, il est membre fondateur du collectif (sic) qui associe recherche plastique, et exigence documentaire. Sa série de photographies du Japon Isolements a été exposée à l’Agora Theater de Tokyo en 2002, à l’Atelier
de l’Entresol à Paris en 2005, à l’Espace Japon en 2006. Il réalise son premier court métrage, Les Orages, sélectionné
pour la 27e édition du Festival de Clermont Ferrand 2005, en compétition Labo. Il prépare actuellement deux projets de
long-métrages, Coney Island Baby, tourné à New York, et Last Room, tourné au Japon, en dialogue avec Dépli, une installation interactive de Thierry Fournier.
Il a participé en tant que comédien à la première résidence de travail sur Seul Richard, dirigée par Thierry Fournier en
2006-2007.
Judith Morisseau
Actrice du film : Mowbray
Après différents cours d’art dramatique et l’ENSATT (Rue Blanche), elle entre à l’école du TNS où elle joue dans Collapsars de et mis en scène par Gildas Milin, Chastes projets, pulsions d’enfer (Wedekind/Brecht, Stéphane Braunschweig), et
La Mission (Müller, Aurélia Guillet). Elle y pratique le chant avec Françoise Rondeleux, s’initie à la clarinette, et pratique le
violoncelle.
Elle a joué dans Qui ne travaille pas, ne mange pas (Judith Depaule - Scène Nationale de Chambéry, Théâtre de Gennevilliers), Vous en rêvez, Youri l’a fait (Judith Depaule – TQI, St Quentin-en-Yvelines), Paysage sous surveillance (Müller,
Aurélia Guillet - Festival Premières-TNS), Titanica (Sébastien Harrison, Claude Duparfait – Aubervilliers, TNT), Penthésilée Paysage (Kleist, Müller, Aurélia Guillet - TGP), L’Histoire vraie de la Périchole (Offenbach, Julie Brochen - Festival
d’Aix en Provence, Sceaux, Les Célestins), La Maison brûlée (August Strindberg, Aurélia Guillet - TNS), et Kafka Fragments
(Kafka /Kurtag, Antoine Gindt - St Quentin-en-Yvelines, Orléans, Berlin).
Elle a participé en tant que comédienne, chanteuse et musicienne, à la première résidence de travail sur Seul Richard,
dirigée par Thierry Fournier en 2006-2007.
Sandrine Nicolas
Actrice du film : York
Après trois ans à l’école Claude Mathieu (Art et techniques de l’acteur), Sandrine Nicolas complète sa formation par le
chant avec Françoise Rondeleux (classique) et à l’Acem (Jazz), le clown et le kung fu pei mei (ceinture noire 2ème degré).
Elle joue Marivaux, Molière, Shakespeare, Jouanneau, Valletti, Gersberg, et participe à la création de textes contemporains (Le gardien de cailloux de Sylvie Montlahuc, Mange-moi de Nathalie Papin). Elle a joué dernièrement dans Le mur
du son conçu par Thierry Balasse (spectacle autour de la musique électroacoustique), Tu dis, un récit de Juliette Fontaine
(proposition déambulatoire) et La brûlure sur la joue, d’après Marina Tsvetaeva. Elle joue actuellement dans Petit’Ô, un
spectacle jeune public qu’elle a co-écrit avec Hélène Seretti et Gwenaëlle Mendonça. Elle écrit également (contes, récits...) et fait partie de l’équipe pédagogique du Théâtre-Ecole du Damier où elle écrit et met en scène des spectacles
pour un public amateur.
Elle a participé en tant que comédienne et chanteuse à la première résidence de travail sur Seul Richard, dirigée par
Thierry Fournier en 2006-2007.
Étudiants de l’atelier de recherche et création Electroshop - Ensa Nancy
Acteurs du film
De gauche à droite et de haut en bas :
Étudiants de l’École nationale supérieure des Mines de Nancy : Charles Gonin (Green, l’apprenti), Tram Ahn Ngô (Aumerle).
Étudiants de ICN Business School : Aurélie Claude (Scroope, le geôlier), Mathieu Guigue (le maréchal, Exton), Marianne
Kaldi (le Hérault, Salisbury, le Groom), Claire Moindrot (Bushy, le jardinier), Emilie Legret (le capitaine, Carlisle, le valet),
Sophie Jaskierowicz (la reine), Alexia Mérel (Northumberland), Eloïse Chabbal (Gand),
Jean-Baptiste Droulers
Ingénierie systèmes interactifs et régie générale
Titulaire d’une maîtrise en Sciences et Techniques de Audiovisuel (Université de Valenciennes), il réalise les dispositifs
interactifs et la création sonore de deux expositions multimédia produites par le CICV-Pierre Schaeffer : Les mystères de
la conversation et Parcours dans la violence ordinaire en 1999.
Il est concepteur et réalisateur en interactivité avec Samuel Bianchini (Training Center), Clyde Chabot, Martin le Chevallier
(Dial Star, FIAC 2003, Oblomov et Le Papillon, Galerie Maisonneuve 2005), Samantha Rajasingham (Broken Telephone,
2004), régisseur son temps réel et créateur son avec Anne Théron (La Religieuse, Hors la Loi, Théâtre de la Commune
2005 et 2007, Antigone en 2008, Amour/Variations en 2009, Jackie en 2010) et Esther Mollo (Ubu en 2009).
Il a été consultant au Fresnoy, Studio National d’Arts Contemporains, pour l’expertise technique des projets interactifs
d’étudiants, de 2004 à 2006.
Depuis 1999, il collabore régulièrement avec Thierry Fournier : assistant et interprète de la performance La Mue de l’Ange
à Montréal en 2000 ; assistant et interprète de la création musicale pour Les Paravents de Jean Genet mis en scène
par Frédéric Fisbach en 2002 ; régisseur général et collaborateur de réalisation interactive pour L’Ombre d’un Doute en
2003, Reanimation, The Life of Things en 2005, Open Source en 2008, l’exposition Un Geste qui ne finit pas en 2009 et
l’installation Pariétal en 2010. Il collabore au projet Seul Richard depuis son origine.
Seul Richard
Dossier et photos © Thierry Fournier - Pandore Production 2010
Photo page 18 © Frédéric Nauczyciel / see-you-tomorrow