Caravelle - CCI Martinique
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Conjoncture 2014-2015 Caravelle La croissance de l’économie martiniquaise demeure encore bien molle : 1,2% en 2014 et 1,3% attendu cette année. Ses moteurs tournent au ralenti. La consommation des ménages est freinée par la faible progression du pouvoir d’achat et par la stagnation de l’emploi salarié dans le secteur privé. L’investissement des entreprises, après un rebond technique l’an passé, serait de nouveau orienté à la baisse en 2015 dans une perspective de réduction des surcapacités de production. La commande publique demeure encore trop timide pour relancer l’économie. Les transferts publics métropolitains, qui ont déjà diminué de 2,5% en 2014, pourraient continuer de baisser cette année, victimes de la rigueur imposée au niveau national. Bulletin n°2 – Avril 2015 La croissance martiniquaise 2014-2015 Un verre à demi vide ou à demi plein ? par des rythmes nettement plus faibles que par le passé. Cet L’appréciation des rythmes de croissance de l’économie consommation (section 1), de l’investissement (section 2) et de la martiniquaise dépend finalement beaucoup de la focale utilisée. L’usage d’une loupe conduirait à se féliciter du rebond de la 1 croissance en 2014 (1,2%) et en 2015 (1,3%) . Ces performances devraient susciter un certain optimisme au regard des mauvais résultats qui s’accumulaient depuis 2011. essoufflement –qui n’est pas propre à la Martinique- montre que ses moteurs de croissance tournent au ralenti : il en va ainsi de la demande publique (section 3). Les agents s’adaptent à cette nouvelle donne qui modifie aussi leurs anticipations sur l’avenir. Le downsizing de la Martinique a déjà commencé avec celui de sa 2 population, qui diminue chaque année d’environ 3 700 habitants . Il pourrait concerner, à court terme, ses investissements et entraîner, finalement, celui de sa consommation. Graphique 1 : Un rebond de la croissance 2 Taux de croissance du PIB réel (%) Très léger rebond de la consommation des ménages La consommation des ménages est le principal moteur de la 1,5 croissance à court terme de l’économie martiniquaise. Elle 1 contribue à hauteur de 65% au PIB (soit dix points de plus qu’en métropole). La consommation ne progresse que faiblement (0,8% 0,5 en 2014 et 1% attendu cette année) car ses principaux ressorts demeurent encore grippés : la croissance du pouvoir d’achat des 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 ménages est très limitée, tout comme celle de l’emploi. Graphique 3 : Une croissance poussive de la consommation -0,5 Source : modèle Caravelle L’usage d’une longue-vue conduirait à un diagnostic opposé, 1,6 celui du verre à moitié vide. La croissance actuelle demeure très 1,4 timide au regard au regard à la fois du passé (3,1% par an en 1,2 moyenne entre 1994 et 2006) et du potentiel de l’économie (qui pourrait produire 30% de plus avec les capacités déjà installées). Graphique 2 : La croissance 2014 et 2015 reste encore très timide 6,0 Taux de croissance du PIB réel (%) 5,0 4,0 3,0 Taux de croissance (%) de la conso des ménages 2 1,8 0,6 0,4 0,2 0 Moyenne 2000-2008 2011 2012 2013 2014 2015 Sources : INSEE (moyenne 2000/2008) et projections Caravelle (2011-2015) 3,1% 2,0 1 0,8 1% Une très faible progression du pouvoir d’achat 1,0 Le revenu des ménages augmente faiblement. Dans le secteur 0,0 privé, la croissance des salaires (dans l’hypothèse d’une parfaite -1,0 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 -2,0 -3,0 Source : INSEE (1994-2010) et modèle Caravelle (2011-2015) Le Graphique 2 révèle clairement un changement de régime de indexation sur l’inflation de l’année précédente) est estimée à 1,2% en 2014. Mais elle ne serait seulement que de 0,8% cette année. L’augmentation des traitements dans la fonction publique (qui a longtemps soutenu la croissance) est en très net ralentissement : le gel du point d’indice décidé par le gouvernement depuis juillet 3 2010 limite la progression du revenu au seul effet GVT , soit 1,6% croissance depuis la crise de 2009 qui est caractérisé, désormais, 1 Estimations de l’évolution du PIB à prix constants à partir du modèle Caravelle. 2 Équivalent à peu près à la population des Anses d’Arlet ou de celle de Basse-Pointe. 3 GVT : Glissement Vieillesse Technicité 2 4 en 2014 , et probablement la même progression en 2015 voire Les écarts sont sensibles et portent aussi bien sur les prix des au-delà (le Premier ministre ayant réaffirmé en effet le gel du point produits exposés à la concurrence internationale que sur ceux des d’indice jusqu’en 2017). Cette mesure, indispensable pour assurer secteurs abrités (comme les services par exemple). Dans les impact l’hypothèse d’un maintien du différentiel d’inflation avec la particulièrement important en Martinique où l’emploi non métropole, la hausse des prix pourrait être contenue à 0,6% en marchand représente un peu plus de 40% de l’emploi total (contre 2015. équilibres budgétaires de la nation, a un 29% en métropole). Tous secteurs confondus, la progression des Compte tenu d’une hausse attendue de 1,1% des revenus, le salaires par tête serait de 1,4% en 2014 et pourrait tout juste pouvoir d’achat des ménages devrait croître très modérément dépasser les 1% cette année. cette année (0,5%), soit une progression comparable à celle de Dans ces conditions, les gains de pouvoir d’achat dépendent l’an passé (0,6% en 2014). essentiellement du niveau de l’inflation. Celle-ci s’inscrit en très net repli depuis le début de l’année 2011 ; la hausse des prix à la consommation n’étant plus que de 0,8% en 2014 (Graphique 4). valeur contre USD entre mars 2014 et mars 2015, cf. Graphique 6). Graphique 4 : Un net ralentissement de l’inflation Taux de croissance des prix à la conso (%) Graphique 6 : la dégringolade de l’euro pourrait raviver les tensions inflationnistes et rogner le pouvoir d’achat des ménages 2,5 Source : INSEE et projection Caravelle pour 2015. 2012 Les tendances désinflationnistes devraient se poursuivre en 2015 sous-tendues par l’absence d’inflation importée de métropole (où la hausse des prix attendue cette année devrait être nulle) et d’un recul anticipé du prix des énergies fossiles. Les comparaisons de prix réalisées dernièrement par l’INSEE 5 montrent que les poussées inflationnistes sont toutefois plus importantes en Martinique que dans les autres DOM et qu’en métropole (Graphique 5 ). 2013 2014 2015 Source : Eurostat (moyennes mensuelles) La dépréciation de l’euro majore d’autant le prix des importations libellées en devises (dollar principalement). Dans l’hypothèse (optimiste) où le cours de l’euro terminerait l’année à parité avec le dollar, la hausse des prix des produits importés hors zone euro serait alors de 14%. Compte tenu de leur poids relatif à la fois dans le total des importations de la Martinique et dans le panier de la ménagère, la poussée inflationniste induite par le Graphique 5 : les tensions inflationnistes sont plus fortes en Martinique que dans les autres DOM Taux de croissance des prix à la consommation décrochage de l’euro peut être estimée à 1% environ. Une très faible progression de l’emploi (janvier 2015/janvier 2014) L’évolution de la consommation des ménages dépend, en second lieu, des dynamiques d’emploi. 0,3 -0,3 Ensemble hors énergie Graphique 7 : l’emploi repart légèrement à la hausse, tiré par le secteur public 0,9 0,3 Taux de croissance (%) de l'emploi salarié 0,8 2012 -0,4 -1,2 Ensemble 0,4 0,1 -1,5 -1,0 Métropole -0,5 Réunion mars janvier mai novembre 2015 septembre 2014 juillet 2013 mars 2012 janvier 2011 novembre 2010 septembre janvier 0,0 mai 0,6 0,5 juillet 0,8 mars 1,0 janvier 1,2 novembre 1,5 mai 1,6 mars 2,0 1,5 Taux de change euro contre dollar 1,45 1,40 1,35 1,30 1,25 1,20 1,15 1,10 1,05 1,00 septembre 2,5 juillet 3,0 Cette prévision d’inflation pourrait être remise en question par la poursuite de la dépréciation de l’euro (qui a perdu 22% de sa 0,0 Martinique 0,5 Guyane 1,0 1,5 Guadeloupe Source : INSEE, DIRAG 2015. 1,2 1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 -0,2 -0,4 -0,6 2014 2015 1,1 0,8 0,4 0,2 0,0 -0,1 Secteur marchand 4 Source : IEDOM, Tendances conjoncturelles, annexes statistiques, 4ème trimestre 2014, tableau 5. 5 INSEE, « L’indice des prix à la consommation en Martinique, janvier 2015 », INSEE-Flash n°10, mars 2015. 2013 Fonction publique Ensemble Sources : INSEE (2011-2013) et projections Caravelle (2014-2015) 3 Compte tenu du rythme d’évolution de la productivité du travail, progression en volume par rapport à 2014 ne serait plus le seuil minimal de croissance pour créer de l’’emploi dans le alors que de 0,8% (contre 1% sinon) ; secteur marchand s’élève à 1,3% en Martinique (contre 1,5% en 2. La baisse des crédits à la consommation. Les crédits métropole selon l’OFCE). Ce seuil n’a pas été atteint en 2014 accordés aux ménages pour leur consommation courante ne conduisant à un très léger recul (-0,1%) de l’emploi salarié dans le cessent de diminuer depuis 2010 (au rythme de -1,7% par secteur privé. La croissance attendue en 2015 permet d’espérer, an). Si cette tendance venait à se poursuivre en 2015, la non pas une franche reprise de l’emploi marchand, mais au mieux baisse induite de la consommation serait alors d’une sa stabilisation : le taux de croissance de l’activité (1,3% en volume) quinzaine de millions d’euros, soit 0,3% du total des s’établissant au même niveau que les gains attendus de productivité du travail. dépenses courantes des ménages ; 3. Les prélèvements obligatoires. La politique fiscale menée par Les dynamique d’emplois dans le secteur public obéissent à l’exécutif depuis le changement de gouvernement en 2014 d’autres logiques. Les orientations budgétaires figurant dans le PLF est difficilement lisible. Si le président s’est engagé à ne pas 6 2015 laissent supposer une baisse des effectifs de la fonction accroître la pression sur les ménages jusqu’en 2017, le poids 7 publique d’État de 1% en 2014 et encore de 0,4% en 2015 . Dans de prélèvements obligatoires pourrait cependant ne pas l’hypothèse d’une stabilité des personnels de la fonction publique rester totalement stable : les diminutions d’impôt sur le hospitalière, la croissance de l’emploi public ne serait plus tirée revenu au profit des ménages les plus modestes pourraient que par les collectivités locales. Un maintien de leur politique être largement contrebalancées par des hausses sur les d’emploi conduirait à une augmentation de 3% des effectifs tranches supérieures, par l’augmentation des cotisations de employés. Au total, l’emploi dans les trois versants de la fonction toute nature et par la croissance des impôts locaux. La publique augmenterait de 0,8% en 2014 et de 1,1% en 2015. hausse de ces derniers se justifie par la baisse des dotations de l’État (DGF) dans un contexte de hausse ininterrompue Trois freins à la reprise de la consommation en 2015 des dépenses. Ainsi, les impôts et taxes prélevés par le Estimée à partir des dynamiques salariales et de l’emploi (cf. ci- Département de la Martinique devraient augmenter de 2,9% dessus), la croissance de la consommation des ménages en 2015 cette année (soit un point de plus que le PIB) après une s’élèverait à 1% (à prix constants). Ce rythme de progression est croissance de 3,5% l’an passé (1,5 point de plus que le PIB). très proche de celui calculé au moyen du modèle Caravelle Les recettes fiscales de la Région ont augmenté de 7,3% en 8 (1,1%) . Trois facteurs pourraient venir cependant réduire la croissance de la consommation des ménages prévue cette année : 1. L’augmentation de l’épargne des ménages. Depuis 2010, l’épargne des ménages a eu tendance à croître plus vite 9 10 (2,4% l’an en moyenne ) que leur revenu d’activité (2,2% ). Cette progression a été plus rapide pour l’épargne à long terme (2,6% l’an en raison de la forte augmentation des PEL et de l’assurance-vie) que pour celle à court terme (2%). 2014 (3,7 fois plus vite que le PIB). Au total, ces trois facteurs, s’ils venaient à se cumuler, pourraient sinon annuler la reprise attendue de la consommation en 2015, du moins en freiner fortement l’ampleur en l’amputant d’une 11 quarantaine de millions au total, soit 0,7% du total . Dans ce cas, la croissance de la consommation ne serait plus que de 1% en valeur et de 0,4% en volume. Dans l’hypothèse où le comportement d’épargne des L’investissement joue aux montagnes russes ménages en 2015 se situerait dans le prolongement des tendances repérables entre 2010 et 2014, le total de l’épargne des ménages augmenterait de 2,4% cette année pour atteindre un niveau légèrement inférieur à 4 milliards. Les investissements évoluent en dents de scie dans une tendance globalement baissière. Cette croissance se traduirait par une baisse de 0,3% de la Graphique 8 : des investissements qui jouent au yoyo dans une tendance baissière consommation en valeur (par rapport au scénario central). Sa 1 900 15 Investissements (M€) 1 800 Taux de croissance (%) de l'investissement 10 1 700 1 600 5 1 500 0 1 400 2010 2011 2012 2013 2014 2015 1 300 -5 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 1 200 2008 6 Ministère de l’outre-mer, « Document de politique transversale ; projet de loi de finances pour 2015 ». 7 Les dynamiques d’emploi dans la fonction publique d’État se déduisent de la comparaison entre l’évolution programmée des dépenses de personnels outre-mer (0,5% en 2014 et 1,2% en 2015 dans le PLFI) et du GVT (1,6% en Martinique). 8 Le modèle Caravelle est une maquette simplifiée de l’économie martiniquaise développée par le cabinet DME à la demande de la CCIM. Calé sur des relations économétriques de longue période (20 ans), il est utilisé comme « garde-fou » dans les prévisions de croissance à court terme. 9 Source : IEDOM, « Évolutions monétaires à la Martinique au 31/12/14 », mars 2015. 10 La progression des revenus d’activité des ménages a été estimée dans l’hypothèse d’une stabilité du taux de partage de la valeur ajoutée entre 2010 et 2014. -10 Sources : INSEE (2008-2010)) et projections Caravelle (2011-2015) 11 La hausse du taux d’épargne diminuerait de 15 M€ le niveau de la consommation courante. La baisse des crédit aurait un effet similaire. La hausse de la fiscalité locale, supposée supportée à hauteur de 80% par les ménages, se traduirait par prélèvement supplémentaire de 12 M€ sur leur revenu. 4 martiniquais). Cet écart entre l’offre et la demande est illustré sur le Un rebond passager en 2014… Estimée à partir du modèle Caravelle, la croissance de graphique 9. l’investissement s’élèverait à quelques 5% en 2014 (en volume) et La résorption du gap (qui pèse sur la rentabilité des entreprises) à un peu plus de 6% en valeur courante. Plusieurs indicateurs suppose une réduction continue de l’investissement (pour ajuster attestent du rebond de l’investissement l’an passé : l’offre à la demande). La dynamique 2015 s’inscrit dans cette tendance au downsizing des firmes martiniquaises . Le modèle augmenté de près de 2% en 2014 et les importations de Caravelle montre que la faiblesse de l’investissement pourrait biens d’équipement de 5%. Les soldes d’opinion en perdurer encore quelques années, le temps de résorber les matière d’investissement calculés par l’IEDOM ont surtout surcapacités de production. fortement rebondi entre le début (-25%) et la fin de l’année 2014 (+5%), tirés principalement par l’optimisme des chefs d’entreprises dans les secteurs du tourisme et du 210 commerce ; 190 Les crédits à l’habitat des ménages ont progressé de 4% en 2014 ; 3. Graphique 9 : Production potentielle et effective (base 100 en 1993) Les investissements du Département et de la Région ont augmenté de 3%, mais avec des différences très sensibles Un gap de production qui se révèle avant la crise 170 150 130 entre les collectivités locales : la forte hausse du budget 110 d’investissement du Département (+29%) contrastant 90 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2. 13 Les encours de crédits à l’équipement des entreprises ont base 100 =1993 1. 12 fortement avec le recul de celui de la Région (-4,1%) . La croissance de l’investissement en 2014 pourrait s’interpréter plus comme un « rebond technique » après deux années Production potentielle Production effective Source : calculs DME. consécutives de baisse (2012 et 2013) plutôt qu’un retournement de tendance (cf. Graphique 8). Une tendance à la baisse des transferts métropolitains … Suivi d’une nouvelle rechute en 2015 Les projections du modèle Caravelle laissent supposer un nouveau recul de l’investissement en 2015 (-7%) qui retrouverait ainsi son niveau de 2013. Comme le montre le Graphique 8 (de gauche), la formation de capital fixe cette année s’inscrirait exactement dans la tendance (figurée par la ligne en pointillés rouges) enregistrée depuis 2008. 1 400 1 200 présent, à réduire de manière significative le gap entre la 1 000 production potentielle (c'est-à-dire celle que les entreprises pourraient offrir si elles utilisaient la totalité de leurs équipement) 2000 repérée ci-dessus). Mais cet ajustement n’a pas suffi, jusqu’à 2 014 fortement leurs investissements (expliquant la tendance baissière 1 600 2 013 demande. Les entreprises ont réagi, à partir de 2011, en freinant 1 800 2 012 importantes que la crise de 2009 a brisé la croissance de la 2 000 2 011 surcapacités de production se sont révélées d’autant plus 2 200 2 010 l’augmentation de la demande effective sur cette période. Les 2009 à Transferts extérieurs (M€) 2008 supérieure 2 400 2007 largement 2 600 2006 été Graphique 10 : des transferts orientés à la baisse depuis 2011 2005 a par an en moyenne). 2004 2003 et 2007. Peut-être trop d’ailleurs car la croissance des au contraire, dans une tendance baissière assez sensible (-3,9% 2003 entreprises martiniquaises ont en effet investi massivement entre PIB sur la même période (3,7%). Depuis 2011, ces flux s’inscrivent, 2002 histoire longue qui remonte au début des années 2000. Les production Les transferts ont fortement progressé entre 2000 et 2011, au 2001 Cette tendance au recul de l’investissement s’inscrit dans une de 14 métropole). Ils représentent entre 20 et 25% du PIB . rythme moyen de 5,2% par an, nettement plus vite donc que le Un recul de l’investissement justifié par des surcapacités de production capacités La dynamique de l’économie martiniquaise repose, pour partie, sur les transferts reçus de l’extérieur (principalement de Source : calculs DME sur la base des données INSEE et IEDOM. et la production effective (celle demandée par les agents 12 La baisse sensible des investissements de la Région en 2014 s’explique principalement par le recul des subventions d’équipement accordées à d’autres collectivités (communes) et des opérateurs extérieurs. La baisse de ce poste (-25% entre 2013 et 2014) est supérieure à la tendance moyenne enregistrée dans les régions ultramarines (-18%). 13 On trouvera une analyse plus détaillée des dynamiques d’investissement sur longue période dans le bulletin Caravelle n°1 (avril 2015). 14 Les transferts sont évalués comptablement comme le solde extérieur de l’équilibre emplois-ressources des biens et services. 5 Cette tendance baissière reflète la réduction des budgets de 15 l’État alloués à la Martinique : 1. Entre 2008 et 2013, les effectifs de la fonction publique Résumé des projections Caravelle 2014-2015 d’État affectés en Martinique ont baissé de 6,6% (8,4% au Taux de croissance : 2014 2015 PIB* 1,2% 1,3% Salaires 1,4% 1,1% - secteur privé 1,2% 0,8% Le projet de loi de finances pour 2015 prévoit une légère - secteur public 1,6% 1,6% diminution encore des dépenses de l’État en Martinique Prix à la consommation 0,8% 0,6% Pouvoir d’achat des ménages 0,6% 0,5% Consommation des ménages* 0,8% 1,1% Emploi salarié 0,2% 0,4% - secteur privé -0,1% 0% - fonction publique 0,8% 1,1% Investissement 6,2% -7,0 - Public 3,0% 4,9% - Département 29,0% -9,3% - Région -4,7% 10,3% - Privé 6,9% -9,5% -2.5% -0,9% niveau national) ; 2. Les dépenses de l’État en Martinique (autorisations d’engagement) ont diminué de 2,4% en 2014 (contre -1,2% pour l’ensemble de l’outre-mer). Cette diminution des budgets publics (-53 M€) a représenté, l’an passé, 0,6 point de PIB ; 3. (-0,9%, soit -20 M€ représentant 0,2 point de PIB). Taux de croissance des dépenses de l’État Autorisations d’engagement Total : Martinique Ensemble de l’outre-mer Personnel Martinique Ensemble de l’outre-mer Hors personnel Martinique Ensemble de l’outre-mer 2013/14 2014/15 -2,5% -1,2% -0,9% 0,3% -1,3% 0,5% 1,2% 1,2% -3,4% -2,8% -2,8% -0,6% Source : Ministère des outre-mer, Document de politique transversale, projet de loi de finances pour 2015, octobre 2014. Une croissance timide des dépenses des collectivités locales Dépenses de l’État * En volume (déflaté par l’IPC) Les budgets primitifs de la Région et du Département s’élèvent à 1,1 milliards d’euros cette année, en hausse de 3,3% par rapport à Sélection d’indicateurs 16 2014 . L’accroissement des dépenses (+36 M€) s’accompagne aussi d’une progression des recettes fiscales prélevées sur les agents martiniquais (+20 M€). Au total, l’induction nette (16 M€, soit 0,2% du PIB) sera trop faible pour avoir un effet d’entraînement suffisant sur la croissance. 430 Budget Région (M€) 720 410 700 390 680 370 660 350 640 330 620 310 600 290 580 270 560 250 540 Budget Département (M€) Importations (1) (2) Exportations (1) (2) Chiffre d’affaires des hypermarchés (3) Trafic aéroportuaire Fret, tonnes (7) Trafic aéroportuaire Passagers (7) Trafic portuaire Fret, tonnes (8) Trafic portuaire Passagers (8) Ventes de ciment (3) Immatriculations VP (3) (5) Immatriculations VU (3) (5) (2) hors produits pétroliers (3) Mars 2015/ mars 2014 (5) Véhicules particuliers neufs 15 Les transferts extérieurs sont constitués presqu’exclusivement par les dotations publiques venant de métropole ; ces dernières incluent les flux de défiscalisation (au titre des dépenses fiscales) ainsi que les fonds européens transitant par le budget de la Nation. 16 Ces budgets incluent aussi les transferts versés au profit des communes et d’autres institutions locales. 7,2 -2,3 23,1 29,4 9,1 40,3 31,1 Sources : IEDOM, Martinique Hub Caraïbe, Aéroport international Martinique Aimé Césaire. Notes : (1) Février 2015 / février 2014 Sources : DGCL (2008-2014), BP CGM et CRM (2015) Glissement annuel en pourcentage 0,6 -15,2 1,1 (6) Véhicules utilitaires neufs (7) Cumul janvier-avril 2015/janvier-avril 2014 (8) Année 2014/2013