LE COMPTE SEQUESTRE DU BÂTONNIER Intervention de
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LE COMPTE SEQUESTRE DU BÂTONNIER Intervention de Madame le Bâtonnier Michelle BILLET, Trésorière de la Conférence des bâtonniers Session de formation Tours Les 4, 5 et 6 juin 2015 Assemblée générale de la Conférence des bâtonniers PARIS 27 JUIN 2014 LA GESTION DES SÉQUESTRES PAR LA PROFESSION D’AVOCAT Rigueur, formation et garanties Rapport de Monsieur le Bâtonnier Jean-Luc FORGET, Ancien Président de la Conférence des bâtonniers La gestion des séquestres par les avocats, qu'elle soit confiée aux CARPA ou à l'Ordre et à son Bâtonnier, a fait l'objet, à plusieurs reprises et depuis plusieurs années, de réflexions au sein de la Conférence des bâtonniers. La présente note ne reprendra donc pas les excellentes contributions rédigées par exemple en 2007 par le bâtonnier Didier COURET ou encore en 2012 par le bâtonnier François AXISA, contributions auxquelles il est toujours très utile de se référer. Mais l'actualité récente caractérisée au cours de l'année 2013 par une évolution - peut-être conjoncturelle mais significative - de la sinistralité de la profession au titre des opérations de maniement de fonds, et par la mise en place en cette même année d'une garantie "responsabilité civile des mandataires sociaux" (RCMS) au profit des administrateurs de CARPA, attire à nouveau notre attention sur les difficultés résultant de la coexistence de deux dispositifs de gestion des séquestres confiés à la profession. Grâce aux ordres et aux structures techniques qui travaillent sous leur responsabilité, la profession d'avocat peut et doit assurer sur l'ensemble du territoire un contrôle effectif, pertinent, cohérent et rigoureux de nos exercices professionnels, contrôle plus accentué encore dès lors qu'il s'agit de fonds déposés par des tiers. Ainsi, les principes et modalités des dépôts, de l'information due au déposant à la lisibilité des fonds séquestrés, en passant par les conditions de placements des sommes confiées, les conditions de libération de ces sommes, le sort des fonds en déshérence, le calcul des intérêts et l'incidence fiscale de ces intérêts qui nécessite la production de l'imprimé fiscal unique (IFU) mais encore les conditions dans lesquelles les produits sont utilisés par la profession… voici autant d'exigences qui doivent faire l'objet de dispositions identiques quelle que soit la structure (CARPA ou Ordre) qui reçoit le dépôt. C'est à de telles dispositions et conditions que la garantie RCMS pourrait être négociée pour assurer également les bâtonniers et leurs délégataires en charge de la gestion des séquestres lorsque ceux-ci sont confiés aux ordres. En effet, à l'heure actuelle, seuls les présidents et administrateurs des CARPA peuvent en bénéficier. - Il est déjà indispensable que la profession se dote d'un cahier des charges, voire de "normes", énonçant ou rappelant précisément les conditions de constitution du séquestre, le sort des intérêts - notamment imposé lorsqu'il s'agit de saisies immobilières ou de licitations -, la destination des fonds en déshérence, les conditions de libération des fonds etc… afin de "professionnaliser" les acteurs de la profession qui décident d'assumer la responsabilité de gérer les fonds de tiers constitués par les séquestres. 1 - Cette responsabilité doit être contrôlée par un tiers et donc par un commissaire aux comptes qui doit lui-même être formé à la spécificité de ce travail. Ainsi, en ce qui concerne les CARPA, elles sont obligatoirement accompagnées d'un commissaire aux comptes chargé d'une mission ad'hoc. - Enfin, il doit être acquis comme une évidence que la gestion des fonds séquestrés doit faire l'objet d'une comptabilité particulière mais encore bénéficier d'un outil informatique et d'un personnel formé à cette gestion tout à fait spécifique. C'est dans ce cadre, que l'UNCA a développé au profit des CARPA dans un premier temps, un logiciel de gestion et comptabilité des séquestres. Ce logiciel, dans une version spécifique, est également proposé aux ordres qui ont décidé d'assurer la gestion des séquestres qui leur sont confiés (saisies immobilières, licitations, judiciaires ou amiables). - Il conviendra évidemment - mais certainement progressivement selon les pratiques jusqu'à présent utilisées - d'assurer la lisibilité des fonds antérieurement séquestrés. Ce travail, qui pourra certainement être parfois fastidieux, est absolument indispensable. Ces conditions (cahier des charges, contrôle par un tiers, comptabilité informatique, personnel formé spécifiquement, assurances adaptées) sont impératives et se cumulent pour permettre à la profession de présenter au public, c'est-à-dire à nos clients, aux pouvoirs publics, c'est-à-dire à ceux qui nous font confiance et qui savent que notre profession assure effectivement sa régulation, et à nousmêmes, toutes garanties permettant d'ailleurs à nos confrères, bâtonniers ou délégués, qui ont la responsabilité de gérer les fonds séquestres, d'être garantis dans l'exercice de cette activité. La gestion des séquestres est désormais très exigeante et nécessite de réelles compétences techniques. Pour répondre à ces exigences, les ordres peuvent aussi choisir de déléguer la gestion des fonds séquestres à la CARPA. Il est en effet tout à fait envisageable - et cela pourrait même constituer la solution la plus accessible et la plus adaptée - que la gestion des fonds séquestres par les ordres soit déléguée à la CARPA. Nos CARPA peuvent/doivent, pouvoir offrir aux ordres cette prestation de services en individualisant les fonds dont l'Ordre souhaite déléguer la gestion et en permettant que leurs produits lui soient affectés. Mais alors, il convient de déterminer l'étendue et les frais inhérents à la gestion déléguée dans le cadre d'une convention, cette délégation devant impérativement confier à la CARPA les conditions de placements des fonds. Dans l'hypothèse de CARPA regroupées, il conviendra de s'assurer que les pratiques des ordres soient alors identiques car l'on conçoit difficilement - même si cela n'est pas impossible - qu'au sein d'une même CARPA, certains ordres viennent à déléguer la gestion des fonds séquestres à la CARPA tandis que d'autres la conserveraient… 2 Quel que soit le dispositif retenu, qu'il s'agisse d'une gestion rigoureuse, uniforme, contrôlée et informatisée par les ordres, ou d'une gestion déléguée aux CARPA, les acteurs de la profession se doivent, pour l'avenir immédiat, de décider et de règlementer leurs pratiques. Peut être pourrons nous même susciter une évolution de nos textes pour nous assurer d'un encadrement encore plus rigoureux mais surtout plus cohérent de nos pratiques. En toute hypothèse, par des dispositions qu'il nous appartient de déterminer, notre profession doit parfaire l'autorégulation effective qu'elle proclame avec toute la légitimité d'une profession qui doit revendiquer son indépendance. Renforçons encore nos pratiques : c'est la seule réponse que nous devons à ceux qui tentent de spéculer sur cette indépendance. 3 ANNEXES
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