Les cannes UL Jacky Boileau

Transcription

Les cannes UL Jacky Boileau
Pêche au toc
en étiage
Interview :
n
Alain Foulo
Les cannes UL
Jacky Boileau
Mouche
:
«Dead
Drift»
N°18 - Juin, juillet et août 2011
Le monde de la Truite
est un magazine électronique
édité Par l’association
«Le monde de la truite »
Rédacteur en chef
Jérôme Aussanaire
[email protected]
Adjoints de rédaction
Christophe Bouet
Frank Faubert
Jean-Denis Pouget
Christophe Chambon
PAO
Christophe bouet
Ont collaboré à ce numéro
Jérôme Aussanaire
Christophe Bouet
Frank Faubert
Jean-Denis Pouget
Christophe Chambon
Patrick Guillot
Alphonse Arias
Arnaud Geny
Emmanuel Fol
A E Morel
Abonnement
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Publicité
[email protected]
Photo de couverture
Alphonse Arias
La reproduction totale ou partielle des
photos et des manuscrits est interdite,
sauf accord avec la rédaction et/ou
avec leur auteur respectif.
Le bon
et le moins bon…
Les fédérations et les AAPPMA sont régulièrement décriées sur leur gestion, souvent par les pêcheurs qui ne
s’impliquent pas…
Parfois, ils ont raison et il peut
alors être nécessaire de tenter d’intervenir à son niveau
pour faire bouger ce qui ne va
pas. C’est souvent là que les
personnes s’arrêtent, préférant râler sur tel ou tel point plutôt que d’essayer de comprendre et s’investir.
Je tiens à souligner l’importante décision qui a été prise par la fédération
de pêche de Haute-Savoie ainsi que par les AAPPMA concernées qui,
suite à la pollution de la Menoge que nous suivons avec beaucoup d’attention, ont pris en compte l’ampleur du problème en ne cherchant pas
la solution de facilité. En effet, une fermeture de l’ensemble de la rivière
et de la majorité de ses affluents a été décidée et entérinée par un arrêté préfectoral ce qui devrait permettre à la rivière de prendre le temps
de se remettre. C’est une décision courageuse et difficile à prendre et
elle est d’autant plus louable ! Il faut espérer que cette décision sera
maintenue le temps nécessaire, c’est la moindre des choses quand un
milieu subit une telle agression.
Bien sûr, certains pêcheurs seront mécontents mais le bien-être de la
rivière devait en passer par une telle décision !
En parallèle, lorsque je vois la perte de temps et d’argent que peuvent
engendrer certains groupes de pêcheurs qui préfèrent faire supprimer
un arrêté préfectoral sur une maille de truite et tenter de faire interdire
une technique de pêche en pensant que les truites reviendront grâce à
cela, je comprends mieux les difficultés que nous rencontrons à l’heure
actuelle.
Quand certains se battent pour sauver des ruisseaux inconnus ou des
rivières mythiques comme la Loue et le Doubs, d’autres pensent encore
que certains pêcheurs sont responsables de la raréfaction voire de la
disparition des truites…A notre époque, je pense qu’ils ont suffisamment d’informations disponibles pour comprendre que nos rivières se
meurent…Et que se battre pour des points de désaccords n’apporte
rien. Sans compter que l’argent dépensé dans ces procédures ne pourra être utilisé à des fins plus utiles…
Alors quand il n’y aura plus de truites, une maille à 20,23, 30,40 ou 60
cm ne sauvera plus rien…Juste des souvenirs et il ne restera qu’un
énorme sentiment de gâchis.
Sommaire
Editorial
Littérature : Guide Randos Pêche
Infos, environnement et pollution
Pêche au toc en étiage
Page
09
Page
11
Poésie : Instant de pêche
Extrait du livre «Guide Randos pêche
- Comment choisir une stratégie de prospection : Pêcher statique ou itinérant ?
- Bien maîtiser les techniques de pêche à la mouche
artificielle
- La pêche aux appâts naturels et aux imitations de
larves
Infos environnement
Aménagement d’un Ludospace
Matériel : canne Altix de chez Delacoste
Page
30
Matériel : cuillers Hue
Infos environnement
Interview : Alain Foulon
Matériel : canne Streamaster d’Illex
Découverte : Les cannes UL Boileau avec Antoine Machinal, guide de pêche
La Pat(te) de mouche: la nymphe de mouche de mai
Page
40
Mouche : «Dead Drift»
Interview : Grégoire Juglaret
Association sources et rivières du limousin (SRL)
Page
46
Littérature : «De la nymphe à la pêche»
Retour sur le salon de Fillinges
Chaussures Field & Fish
Découverte du Breuchin
Lettre ouverte
Moulinet Vivarelli modifié
Le monde de la truite - Page 3
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Littérat
Guide randos pêche
en lacs de montagne
« GUIDE RANDOS PÊCHE
en LACS de MONTAGNE »
(Parution 05/2011)
EDITIONS Alphonse ARIAS
Loin des clivages sectaires halieutiques, voici
un livre écrit, la main dans la main, par trois
pêcheurs et journalistes halieutiques aux techniques différentes.
Dans ces pages, vous trouverez les méthodes
les plus efficaces pour tromper la méfiance
des salmonidés des lacs de montagne, ces
poissons de rêve qui vivent la plupart du
temps dans de rudes conditions…
Comme par magie, dans leurs eaux azur, pures et limpides, se mirent élégamment et avec
féerie, les névés, les nuages et les crêtes,
comme pour mieux saluer lepêcheur randonneur…
• Lionel AINARD, spécialiste de la mouche artificielle, passe aux aveux quant àses redoutables techniques : sèche,
nymphe et streamer (petit leurre).
• Simon SCODAVOLPE, pêcheur au vairon manié, à la bombette et aux leurres, vousrévèle tout sur les secrets de
sa réussite ! Il vous dévoile aussi 30 sublimescoins de pêche vers des destinations magiques.
• Alphonse ARIAS vous confie sans retenue, la pêche traditionnelle et populaireau bouchon coulissant et celle moins
pratiquée à la tirette aux appâts naturelset aux imitations.
Au-delà de la technique pure, un océan de conseils, de stratégies gagnantes, delecture judicieuse de l’eau et bien
d’autres trucs et astuces attendent lelecteur.
Ce livre est bien plus qu’un simple guide. C’est une véritable bible du pêcheurrandonneur en lac de montagne !
Disponible fin avril
Prix 26 €
250 pages avec 130 photos couleur
Vous pouvez commander sur le site d’Alphonse ARIAS : http://www.pecheur-arias.com/
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ment
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Environn
le Bangladesh refuse
l’entrée du Probo Koala
dans ses eaux
Alerté par l’association environnementale française Robin des Bois,
le Bangladesh vient de refuser l’entrée du bateau toxique Probo Koala
(devenu le Gulf Jash) dans les eaux
bangladaises, où il devait être prochainement démantelé sur les plages de Chittagong après avoir été
vendu 7,7 millions de dollars à un
courtier en métaux. « C’est du jamais-vu au Bangladesh ! Ce pays
n’avait jusqu’à présent jamais refusé
l’accès de ses chantiers de démolition à un navire », explique Charlotte Nithart, une des responsables de Robin des
Bois. Le navire empoisonneur affrété par la société suisse Trafigura avait fait la une des médias en 2006 après avoir
déchargé 500 tonnes de déchets toxiques en pleine ville d’Abidjan, causant la mort de 17 personnes et plus de 100
000 intoxications. Après avoir mis le cap récemment sur l’Inde et sur le Vietnam, où il a également été refusé, l’exProbo Koala a été observé pour la dernière fois en mer de Chine, près de la baie d’Halong. Robin des Bois craint que
le navire n’échoue en Chine ou au Pakistan, où les normes de protection des travailleurs et de l’environnement sont
insuffisantes. « Le Probo Koala est le symbole de l’exportation de déchets dangereux vers des pays qui ne disposent
pas des moyens adaptés à leur traitement », estime l’organisation qui ajoute : « Il faut que ce bateau soit démantelé
en Europe ou aux Etats-Unis, dans un pays où existent des normes sociales et environnementales correctes. »
l’Inde obtient un prêt record de
la Banque mondiale pour assainir
le Gange
Plus de 400 millions d’Indiens vivent sur les berges
du Gange, un des plus grands fleuves du monde mais
aussi un des plus pollués. Pour le nettoyer, l’Inde a signé un prêt d’un milliard de dollars (environ 700 millions
d’euros) avec la Banque mondiale. Fondée en 2009, la
National Ganga River Basin Authority (NGRBA) sera
chargée de mener à bien le projet d’épuration des eaux
et de préservation de la biodiversité du fleuve. L’objectif
à l’horizon 2020 est d’empêcher tout rejet d’eau usée
non retraitée dans le fleuve.
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ent
em
Environn
Pollution aux
Algues vertes
Une association bretonne dénonce un projet de décret
L'association écologiste Eau et Rivières de Bretagne, région touchée par les algues vertes, a dénoncé deux projets
de décret et d'arrêté risquant d'entraîner selon elle une augmentation de la quantité d'azote autorisée sur les plans
d'épandage. Les rejets azotés liés à l'élevage industriel et à l'épandage d'engrais sont considérés comme propices
à la prolifération des algues vertes, dont la décomposition provoque des gaz toxiques. Depuis 2001, en application
de la directive européenne nitrates, les agriculteurs peuvent épandre jusqu'à 170 kilos d'azote organique (effluents
animaux) par hectare de surface épandable, a expliqué l'association lors d'une conférence de presse à Rennes. Le
projet de décret étend la surface de référence pour le calcul de ce plafond à la surface agricole utile (SAU) ce qui
va relever d'environ 25 % en moyenne la quantité d'azote autorisée, s'inquiète l'association. Les projets de décret
et d'arrêté, consultables sur le site du ministère de l'Ecologie, visent à répondre aux griefs de la Commission européenne. Celle-ci a adressé fin 2009 à la France une mise en demeure, s'interrogeant sur la cohérence territoriale
des programmes d'action français contre la pollution aux nitrates.
le dossier Morfoisse au pôle santé de Paris
La plainte contre X déposée par la famille de Thierry Morfoisse (le chauffeur mort en juillet 2009 après avoir déversé
plusieurs bennes d'algues vertes en putréfaction) a été enregistrée au pôle santé publique du tribunal de grande
instance de Paris. C'est la juge Anne-Marie Bellot, en charge notamment du dossier du Mediator, qui instruira l'affaire. Cette plainte devait, dans un premier temps, être instruite à Saint-Brieuc. Mais à la fin du mois de mars 2011,
le procureur de la République de Saint-Brieuc Gérard Zaug a demandé le transfert du dossier vers Paris. Afin de
maintenir « la pression médiatique, alors que l'affaire n'est toujours pas réglée », la famille de Thierry Morfoisse,
accompagnée de son comité de soutien, s'est rendue à Paris. Car, selon le militant écologique André Ollivro, « cela
fait presque deux ans que Thierry Morfoisse est décédé et il n'y a toujours pas de décision claire et nette indiquant
qu'il s'agissait d'un accident du travail lié au déchargement des algues vertes ».
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Infos
La France double en Argent
Première ligne : MARGUET Bernard (Capitaine)
Deuxième ligne : JUGLARET Grégoire, CALERI Yann, DELCOR Sébastien
Troisieme ligne : YAHIAOUI Saïd (manager), ANGELY Jean Benoît, GRANIER Flavien, MATHIEU J. Guilaume
Cette fin du mois de Mai à été marquée par la seconde place de l’équipe de France de pêche à la mouche lors des
championnats d’Europe en République Tchèque. Après une semaine d’entrainement et à l’issue des 5 manches de
compétitions, les Français remportent la médaille d’argent derrière le pays organisateur et devançant une grande
équipe Espagnole.
En Individuel, Jean Guillaume MATTHIEU double la mise en montant sur la deuxième marche derrière un tchèque
pour un seul petit centimètre !!!
On retiendra de cette compétition sa parfaite organisation, une quantité impressionnante de poissons capturés (près
de 500 truites pour les Français), et pour la réussite particulière d’une équipe de France très jeune(avec une moyenne d’âge de 27 ans !), et hyper soudée, emmenée par BernardMarguet, son nouveau capitaine, et son manager
historique Said Yahiaoui et équipée par JMC-Mouches de Charrette.
Prochaine étape, les championnats du monde Junior et Sénioren Italie au mois d’août lors desquels on espère
d’aussi beaux résultats !
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ment
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Environn
Sauvons le COZON
Au sein du Parc Naturel Régional du massif de la
Chartreuse en Savoie, en amont de la petite commune de montagne d’Entremont le Vieux, le Cozon
roule une eau claire où truites fario et chabots aiment
à se cacher sous les rochers pour jouer avec les
pêcheurs. Un paysage de carte postale, qui, quelques mètres en aval du confluent avec le ruisseau
de la Chaume, vire au désastre écologique tant la
pollution du lit de la rivière est visible sur des centaines de mètres. Une pollution faite d’une matière
visqueuse, filandreuse, blanchâtre… recouvrant
systématiquement tout le fond de la rivière, les rochers et les gravières où les poissons aiment à venir
viennent frayer. Une pollution qui, de plus, dégage
une odeur propre à faire fuir tous les promeneurs.
En cause pour Guy Demeulemeester, chargé des
problèmes de pollution au sein de l’AAPPMA ‘Les
Pêcheurs chambériens’ les rejets non contrôlés et
mal traités de la coopérative laitière de la vallée des
Entremonts. «Le problème est récurrent depuis plusieurs années. Nous avons déposé une première plainte en 2006.
Elle s’est soldée par une médiation et le versement d’indemnités. En 2008, nous avons effectué un deuxième dépôt
de plainte. La procédure est toujours en cours… comme le déversement des matières polluantes à partir d’un bassin
du traitement des rejets qui ne fonctionne pas et n’a jamais par ailleurs donné satisfaction. (La station d’épuration en
cause a été financée en partie grâce à une subvention du Parc Naturel Régional de Chartreuse mais elle n’a jamais
été opérationnelle à 100 %, à tel point que, lors de la venue de Michel Barnier Président du Conseil Général de l’époque, on sait que les « bassins de rétentions » ont été comblés au bulldozer pour éviter la puanteur lors de sa visite et
tout les effluents allaient directement dans la Chaume et le Cozon, mais ! chut !!!). La coupe est pleine, les pêcheurs
locaux sont exaspérés car rien ne semble être fait ou mis à l’étude pour prendre le problème à bras le corps» précise
avec colère Guy Demeulemeester.
Pour donner du poids au dossier présenté devant la justice, Michel Hubert Vinçot, Président des Pêcheurs Chambériens a été à l’origine la
semaine dernière d’une opération de pêche électrique pour mesurer
l’impact de la pollution sur le Cozon. Elle a été menée par Stéphane
Piatek, un des quatre techniciens de la FSPPMA en respectant une démarche scientifique qui fait référence en matière d’inventaire piscicole.
Trois comptages sur 80 mètres de rivière, en amont, juste en aval et
encore 500 mètres plus bas du lieu de pollution, ont été effectués dans
la même journée. Les résultats montrent une densité correcte de poissons en amont et quasiment identique en aval à la seule différence que
là les poissons semblent totalement impropres à la consommation. Plus
inquiétant, la pêche beaucoup plus en aval fait apparaître une densité
en poissons moindre. ‘C’est normal, la matière organique s’est dissoute
dans l’eau. Elle a ainsi favorisé l’apparition de micro-organismes qui
consomment l’oxygène nécessaire à un bon peuplement en poissons »
explique Stéphane Piatek.
« La balle est dans le camp de la justice, des élus et des responsables
de la coopérative laitière. Une pétition est en cours. Nous poursuivrons
notre action jusqu’à la totale disparition des rejets. C’est dommage d’en
arriver à ce stade mais c’est un mal nécessaire à une époque où nous
ne cessons d’être alerter sur la raréfaction de notre richesse en eau et
quand les moyens techniques existent pour éviter ces problèmes, il suffit
d’avoir des gestionnaires « RESPONSABLES » ce qui n’est visiblement
pas le cas ici» conclut Guy Demeulemeester.
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SIGNEZ LA PETITION
SAUVONS LE COZON
C’est peut-être l’ultime démarche…
Le Cozon agonise !
L’AAPPMA les Pêcheurs Chambériens sollicite votre soutien par cette pétition
pour démontrer de l’intérêt que nous portons à la réhabilitation du Cozon.
La fruitière des Entremonts pollue continuellement ce petit cours d’eau de la
Chartreuse, en plein parc régional ??? Ceci sans tenir compte des procédures,
des mises en garde, des condamnations, des procès verbaux, des aides publiques
gaspillées pour le traitement des rejets, des menaces de fermeture…
Alors, c’est peut-être l’ultime démarche : mobilisez-vous à nos côtés en signant
cette pétition (et en la diffusant) afin de l’enrichir, pour permettre de faire
pencher la balance du côté de la survie de ce petit joyau piscicole, plutôt que du
côté de l’échafaud : la peine de mort existerait encore aux Entremonts ?
Il y a moyen de faire coexister les activités humaines tout en respectant la
nature, mais la mauvaise volonté, le mépris et l’insouciance en sont les pires
ennemis.
Noms
adresses
Renvoyez cette pétition complétée à :
AAPPMA « Les Pêcheurs Chambériens »
117 rue du Bolliet
73230 SAINT-ALBAN LEYSSE
Signatures
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a
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App
Pêche au toc en étiage
2011 est une année spéciale. Le printemps a été plutôt sec dans beaucoup de régions et les rus, ruisseaux et
rivières sont à un niveau très bas pour les mois de Mars, Avril et Mai. J’ai l’impression quand je suis au bord
de l’eau d’être déjà en été. Comment pêcher dans nos rivières alors que l’étiage est déjà sévère.
Texte et photographies: Alphonse AriasJean-Denis Pouget
On appelle étiage le niveau moyen le plus bas d’une rivière. Il se situe normalement vers la fin de l’été, sur la
deuxième quinzaine d’Août. Cette année la sécheresse
qui se profile nous apporte des niveaux d’eau qui sont
déjà au plus bas. Les réserves sont faibles car l’hiver a
été pauvre en neige lui aussi. Comment dans ces conditions prendre du poisson tout en ayant un maximum de
plaisir à le faire ?
En premier lieu, quand l’eau est au plus bas et occupe
le milieu de son lit habituel, le pêcheur est amené à se
découvrir encore plus que d’habitude. Je vous conseille
donc d’avoir une tenue encore plus discrète que d’habitude, de bannir les couleurs chatoyantes, vives et de ne
garder que des vêtements passe-murailles avec des couleurs comme le gris, le vert, le marron ou le beige et dans
des tons mats. Il ne faut pas oublier de bien ranger tous
les objets un peu brillants comme les pinces, les lunettes
… qui par leur brillance peuvent signaler le pêcheur aux
poissons.
Ensuite, il faudra tout particulièrement soigner son approche pour ne pas effrayer dame fario. Lors des déplacements ne marchez pas dans la rivière. Le peu d’eau qu’il y
a transmet encore mieux les sons. Ne faites pas rouler les
pierres, déplacez vous sur les zones de sable, les rochers
stables en évitant de cogner les semelles des chaussures pour supprimer toutes les résonnances dans l’onde.
Les poissons en période d’eaux basses sont souvent aux
pieds des rochers et autres blocs qui sont dans la rivière.
Utilisez tous les obstacles pour vous fondre dans le paysage ; pêchez derrière un rocher, devant un arbre afin
que votre silhouette se confonde avec les éléments de
la nature. Bien évidemment tous les fondamentaux de
l’approche sont d’actualité. Surveillez attentivement votre
ombre, ne passez pas la canne au dessus de l’eau car
cela fait fuir tous les poissons à dix lieues à la ronde.
Maintenant que vous êtes prêt, comment pécher?
Pour ma part, j’utilise un bas de ligne fin, du 8/100 ou du
10/100. Ce dernier a ma préférence sur les rivières que
je pêche car les surprises ne sont pas rares. Il mesure en
moyenne une quarantaine de centimètres et je le prends
dans un nylon translucide. Je ne mets pas de Rigoletto,
bien trop visible, mais plutôt un stop float de couleur verte
fluo qui me servira de repère tout en restant discret. Le
corps de ligne sera en 16/100 toujours dans un nylon
translucide ou blanc. Je ne sais pas si c’est par superstition ou pour une autre raison mais quand l’eau est basse
et claire je n’aime pas les fils fluo. En hameçon ce sera
du 12 ou du 14 car je ne pêche qu’aux insectes naturels
comme la mouche vivante qui reste pour moi la reine des
appâts en période d’étiage, ou à la sauterelle, au grillon,
au doryphore en plaine et à tout autre animal que je peux
attraper. Sauf la coccinelle qui est bien trop belle … Parfois je pêche aussi en nymphe dans les gourds un peu
plus profonds ou dans les grands courants. Je mets un
plomb numéro 7 à 7 ou 8 centimètres de l’hameçon, un
plomb numéro 5 15 centimètres plus haut et enfin un
autre numéro 5 à 5 centimètres. Les esches doivent pouvoir descendre pour passer au ras du fond et même avec
des nymphes en tungstène il m’arrive de plomber mon
bas de ligne.
Où dois-je pêcher ? Lorsque l’eau baisse, les poissons
se regroupent dans les postes suffisamment oxygénés
et où la nourriture arrive en abondance. Pour le pêcheur
ils sont plus nombreux dans un endroit plus restreint et
la concurrence est grande entre eux. Les plus forts et/ou
les plus gros sont très souvent situés en début de poste,
là où l’eau court, surtout s’il y a un rocher ou une souche à proximité ou alors au milieu de la rivière si le courant est là et qu’il y a des caches. Par contre, comme les
conditions sont difficiles, la truite cherche à s’économiser
si elle le peut. Les retours de courant ou calmes derrière
les rochers et tous autres obstacles sont des endroits très
prometteurs. Il ne faut pas hésiter à plomber un peu plus
(même avec des mouches vivantes) pour que l’appât soit
le plus prêt du fond. N’oubliez pas les racines le long des
berges où viennent mourir les courants. Il ne faut pas
hésiter à passer très près des obstacles quitte à laisser
quelques hameçons dans les branches immergées ou
dans les cailloux. Avec les insectes naturels, la touche a
très souvent lieu au premier passage, néanmoins je vous
conseille d’insister un peu, surtout si le poste est joli et
assez conséquent. Il n’est pas rare de piquer un très joli
poisson après 5 ou 6 passages. Par contre, si la première
truite attrapée est une truitelle, n’hésitez pas à la sortir
avec autorité afin qu’elle fasse le moins de bruit possible.
Prenez votre temps pour la remettre à l’eau et changer
votre appât. Restez discret et refaites deux ou trois passée dans le trou. On ne sait jamais, soyez vigilant ; un
fil qui s’arrête sans tirée est souvent le signe d’un beau
Le monde de la truite - Page 12
poisson. Recherchez vraiment l’endroit où la nourriture
arrive, où le courant apporte l’oxygène et qui possède une
bonne cache. Pensez truite et vous verrez où pêcher.
En ce moment, lorsque le ciel est clair, que le soleil donne
un peu, j’aime bien pêcher de 15heures à 21 heures. Ce
sont les meilleurs moments sur nos rivières et plus la soirée avance, plus les grosses truites sortent. Cela fait deux
sorties que je fais et où je pique les plus belles après
20h30. En plus, les éclosions sont nombreuses et les
grosses mouches noires et bleues font un carton. Et puis,
à ces heures la nature est très reposante et réserve de
bien belles surprises comme le dernier chevreuil croisé
qui allait se désaltérer.
Bonne pêche à tous et protégez nos partenaires. Si le niveau est vraiment très bas et que l’eau circule de plus en
plus difficilement, posez la canne et profitez de ces moments pour vous promener vers vos lieux de prédilection
pour admirer le paysage, la flore et la faune mais aussi
pour repérer tous les trous, pour nettoyer les rivières de
tous les déchets que vous pouvez trouver et que laissent
de nombreux pêcheurs qui n’ont ce nom que parce qu’ils
payent une carte.
Le monde de la truite - Page 13
Poésie
Instant de pêche
La neige a fondu depuis déjà quelque temps
L’onde chantante des ruisseaux se réchauffe lentement
Avec le printemps, dégringole des mamelons
Et serpente dans les bois, les prairies, les vallons.
Sur les gravières le frai a été déposé,
Les alevins sont nés et se sont dispersés.
Les truitelles ont grandi, points rouges sur une robe noire,
Ont trouvé une cache qu’elles gardent dans leur mémoire.
Mars est venu. Des pas résonnent sur le chemin.
Le ver est passé réveillant l’instinct de faim.
Elle s’est précipitée et a senti le fer.
Elle était prise. Le pêcheur l’a sortie de l’eau,
L’a embrassée et relâchée dans son milieu.
Un sourire aux coins des lèvres, il était heureux.
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Lac
Comment chosir une stratégie de prospection :
Pêcher statique ou itinérant ?
Extrait du livre
« GUIDE RANDOS PÊCHE en LACS de MONTAGNE »
(Parution 05/2011)
EDITIONS Alphonse ARIAS
Texte Simon Scodavolpe et photos Alphonse Arias
Que l’eau soit vive ou dormante, la façon de construire sa partie de pêche est, comme tout autre aspect tactique, d’une importance de tout premier ordre.
En lacs de montagne aussi, le monde se divise en deux catégories : ceux
qui pêchent à poste fixe, et ceux qui arpentent les rives escarpées en
quête des salmonidés !
Voyons les critères concernant le choix de la tactique.
Parmi tous les éléments qui entrent en jeu, le plus important selon moi,
est le nombre de poissons actifs au moment où l’on pêche.
Pas besoin d’une grande expérience pour comprendre si les salmonidés
sont « dehors » : gobages, poissons visibles sur les bordures… Autant
d’indices qui ne trompent pas !
En cas de situations douteuses (notamment lorsque les truites chassent
exclusivement en pleine eau), quelques coups de ligne suffisent à confirmer ces supputations.
Lorsque la partie s’annonce bien, je choisis une pêche assez confinée aux endroits jugés les plus porteurs en fonction
des facteurs classiques (postes types, profil du lac, vent…).
Les postes de chasse les plus fréquemment occupés sont les berges en pente douce, les hauts-fonds, la berge recevant le vent, les herbiers, les arrivées d’eau…
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C’est typiquement dans ce genre de situation que la pêche à la mouche sèche à vue, depuis un promontoire rocheux,
est un régal. Si les poissons se déplacent, cela vous dispense de grande course, à condition de rester discret pour les
laisser venir à vous sans méfiance ! Scrutez les bordures !
Au contraire, si peu d’individus semblent disposés à mordre, j’opte pour une pêche mobile, si possible avec une technique capable de couvrir pas mal de terrain (mouche sèche draguée, vairon manié, bombette plongeante, voire la
pêche aux leurres).
Exactement comme en eaux vives, le fait d’augmenter le linéaire parcouru permet de sauver la mise quand la pêche
est dure.
En plus des postes de chasse classiques susceptibles de contenir quelques individus isolés, il est bon de rechercher
à ce moment-là les secteurs où les salmonidés viennent s’abriter (éboulis, zones d’ombres, abord de falaises rocheuses…), pour les tenter à domicile !
Certains jours (les plus fréquents…), vous trouverez quelques poissons actifs, sans que cela soit la folie. Dans ce cas,
je préfère me déplacer avec la technique qui semble la mieux adaptée, mais aussi celle dont j’ai le plus envie. C’est
important pour réussir !
Le
Le monde
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de la
la truite
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Lac
Bien maîtriser les techniques de pêche à la
mouche artificielle
Extrait du livre
« GUIDE RANDOS PÊCHE en LACS de MONTAGNE »
(Parution 05/2011)
EDITIONS Alphonse ARIAS
Texte Lionel Ainard et photos Alphonse Arias
Noyé dans la beauté époustouflante de ces lieux, je ne peux envisager
une autre pratique halieutique que la pêche à la mouche. Faire virevolter
sa soie dans le bleu du ciel, lui faire survoler les éboulis et le « gispet* »
afin d’aller tromper la méfiance d’un magnifique salmonidé, est mon plaisir
suprême.
Déposer avec la légèreté d’une plume une petite imitation de sialis* sur le
chemin d’une belle truite arc-en-ciel et s’enthousiasmer du fait de duper la
méfiance de la belle est un plaisir inoubliable.
Comment pêcher à la mouche sèche
Cette technique consiste à :
* Utiliser l’énergie du nerf de sa canne et l’inertie de la soie, afin de propulser avec précision une mouche artificielle le plus loin possible sur le miroir
de la surface d’un lac.
* Appliquer une gestuelle toute en harmonie et précision, tel un chef d’orchestre ou un métronome.
* Attendre patiemment qu’une belle truite se propulse puissamment du fond pour venir happer la mouche dans un
fougueux gobage.
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Voilà l’image que la plupart des gens connait de la pêche à la mouche sèche.
Robert Redford dans son adaptation cinématographique du roman de Norman Maclean (« Et au milieu coule une
rivière ») a beaucoup contribué à la vulgarisation de cette technique. C’est la technique suprême par excellence, la
plus visuelle, celle où le pêcheur se fait le témoin direct de l’attaque du poisson qui crève la surface pour happer la
sèche.
En lac de montagne, son esthétique et sa technicité, alliées à la beauté du paysage, en font l’une des pêches les plus
attrayantes et efficaces.
Beaucoup de pratiquants pêchent uniquement en sèche, ignorant les « sous-techniques » qui, pourtant, sont toutes
aussi passionnantes.
L’approche et la compréhension de ces milieux sont différentes de celles de la rivière, mais au moins aussi complexes,
certaines conditions pouvant rendre la pêche ultra-technique !
Les salmonidés se déplacent et se postent en fonction de la direction du vent, là où il transporte les mouches. C’est
lui qui concentre les insectes contre les berges et crée des veines de courants porteuses de nourriture.
Par beau temps, s’installe un régime de vent thermique qui, le matin, souffle en descendant la vallée et s’inverse au
cours de la journée. Cette inversion déplace ainsi les zones de pêche d’un côté à l’autre du lac, entre le matin et le soir.
Lancer sa mouche au hasard de ses errances en espérant qu’un poisson la gobe est la meilleure façon d’échouer.
Observer et analyser est indispensable pour trouver une solution à chaque situation proposée par ces milieux de
haute altitude.
Lorsqu’un moucheur aborde un lac, il doit toujours se poser trois questions fondamentales :
* Une activité de surface est-elle visible (gobages) ?
* Où se trouvent les postes types (hauts-fonds, herbiers et arrivées d’eau) ?
* Y a-t-il du vent et dans quelle direction souffle-t-il ?
De cette dernière question dépend souvent la réussite ou l’échec de votre sortie.
L’absence totale de vent est généralement synonyme de pêche difficile. Bien que les gobages et les salmonidés soient
évidents à repérer, la pêche se fait extrêmement technique. Sur cette eau parfaitement cristalline et lisse, les posers
et l’approche doivent être ultra-discrets, et les faux lancers réduits au minimum, afin de ne pas effrayer les truites.
Parfois, par grand soleil, l’ombre de la soie se reflète et s’amplifie sur le fond, le moindre faux lancer peut alors effrayer
les poissons durablement.
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Lac
La pêche aux appâts naturels et aux imitations
de larves
Extrait du livre
« GUIDE RANDOS PÊCHE en LACS de MONTAGNE »
(Parution 05/2011)
EDITIONS Alphonse ARIAS
Texte et photos Alphonse Arias
Il est légion de charmes à la pêche ! Et, parfois, les plaisirs naissent de
situations opposées…
Ainsi, la pêche sportive des eaux fracassées, celle-là même que je pratique assidûment depuis toujours, tranche, pour le moins, avec la contemplation d’un bouchon posé à la surface d’un lac. Assis sur l’herbe rase
ou sur un rocher durant des heures, le pêcheur habituellement actif et
même impatient d’escalader les obstacles, se transforme en pêcheur
passif !
A ce moment-là et même pendant la pêche à la tirette à poste fixe, la «
dégustation » est sans modération, celle-là : la beauté provocante des
sommets et des cols, le ciel si près, le tout se mirant dans l’eau aux différentes nuances turquoise, marine et émeraude… La belle vie !
Bien que pratiquant toutes les techniques en lac de montagne, j’ai un
faible pour un bouchon qui plonge dans les mystères des eaux calmes
d’altitude.
Bien pêcher au bouchon coulissant
J’utilise des bouchons aux formes allongées de 4 à 12 gr selon la distance de pêche. Un bout de laine rouge, bien
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plus visible, peut remplacer le stop-float pour arrêter le bouchon. Ce dernier arrive en butée, côté bas de ligne, sur un
amortisseur placé contre un émerillon à agrafe.
Le bas de ligne sera en nylon transparent (du 0,12 au 0,20 selon la grosseur des poissons) et d’une longueur d’environ
80 cm… On lestera à 40 cm de l’hameçon : Il convient de lester à la limite de l’immersion du bouchon.
Ainsi, pour un bouchon de 5 gr, le lest sera de 4 gr.
Les stratégies de pêche sont des plus logiques, me semble-t-il !
Le pêcheur doit varier la profondeur à laquelle se trouvera l’appât en faisant glisser le bout de laine sur la ligne (j’aime
bien utiliser une tresse fluo de 0,10).
Il convient, bien sûr, de varier également les appâts (teigne sur hameçon blanc ou doré n°13, ver et sauterelle sur
hameçon bronzé n°10 ou 12, vairon sur triple n°14, clouant la gueule, mouche naturelle sur hameçon bleu n°13 et
porte-bois piqué par la tête sur hameçon n°16 bronzé).
Un spray, vaporisant des parfums puissants sur vos esches, peut être certains jours, un allié intéressant !
La ligne doit être ramenée d’un ou deux mètres toutes les dix minutes environ.
Ayez pour agréable souci de faire en sorte que votre ligne soit pratiquement tendue en permanence. Si elle fait trop
de ventre, vous aurez du mal à ferrer efficacement et au bon moment !
Le vent faible ou modéré est un « partenaire » remarquable qui animera votre action de pêche…
Les poissons, à condition qu’il y ait un peu d’activité, vous indiqueront la bonne hauteur de prospection, ainsi que le
ou les bons appâts.
Une canne de 4 m environ, avec action de pointe et d’une puissance 10/20 gr convient parfaitement pour des pêches
relativement courtes. Elle vous procurera un bon confort de pêche, ainsi qu’une agréable sensation, même avec des
poissons de taille modeste.
Quant aux postes de prédilection, vous savez tout sur les bons choix, avec la lecture du lac, après tous les précieux
conseils et toutes les subtiles précisions mis à votre disposition par les experts que sont Lionel et Simon !
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Environn
Pollution : un déversement toxique
menace l'eau potable de 500 000 personnes en Chine
Un déversement toxique survenu dans l'est de la Chine menace l'approvisionnement en eau potable de quelque 500
000 personnes dans la région de la ville de Hangzhou. Un
camion-citerne transportant 20 tonnes de phénol s'est renversé et le produit chimique s'est retrouvé dans la rivière
Xin'an. Un intervenant d'urgence a perdu la vie dans des
circonstances inexpliquées. Les responsables municipaux
ont indiqué que des usines de traitement des eaux ont été
temporairement fermées et que des barrages ont ouvert
leurs vannes pour diluer le déversement. Celui-ci menace
l'approvisionnement en eau potable d'environ 552 000 résidants des banlieues de Hangzhou. La concentration de
phénol près du lieu de l'accident est 900 fois supérieure au
taux considéré sécuritaire. Le phénol est utilisé dans la fabrication de plastique et d'autres matériaux. Son ingestion peut
provoquer des brûlures et endommager le système nerveux.
L'alimentation en eau potable du district de Yuhang, aussi
dans la région de Hangzhou, a été interrompue après la détection dans l'eau d'une dizaine de produits chimiques, dont
du benzène, rejetés par des usines en amont. Des camionsciternes remplis d'eau ont été envoyés sur place et les écoles fermées pendant trois jours. Hangzhou, la capitale de la
province de Zhejiang, est connue pour la beauté de ses paysages. Les dirigeants de la ville souhaiteraient qu'elle soit
désignée comme site du patrimoine mondial par l'Unesco.
Phytopharmaceutiques : pollution d’un cours d’eau à la suite d’un incendie
Un feu de palettes a pris dans un entrepôt de la
coopérative Le Gouessant à Ploudaniel à 20 km au
nord de Brest (29). Le bâtiment, d’une superficie de
800 m2 stockait, outre des semences de pommes
de terre, plusieurs centaines de kilos d’herbicides,
de pesticides et de fongicides, sous forme solide
ou liquide. Suite à l’intervention des pompiers,
l’eau utilisée en abondance pour éteindre l’incendie a ruisselé, entraînant une partie des produits
phytosanitaires dans un ruisseau affluent de l’Aber
Wrac’h. Des prélèvements effectués ont montré
une concentration importante d’un herbicide, le prosulfocarb, commercialisé sous la marque Défi. Ce
désherbant est utilisé dans la culture des pommes
de terre, des carottes et des céréales d’hiver. Par
mesure de précaution la station de production d’eau
potable a été fermée samedi et la pêche, le ramassage, la distribution et la commercialisation de tous
les coquillages et poissons ont été interdits dans
l’Aber-Wrac’h par le sous-préfet. Pour l’association
France Nature Environnement, il est « inadmissible
que les mesures de confinement des eaux d’extinction de l’incendie polluées par les pesticides agricoles ne soient
pas mises en place ni opérationnelles ». La préfecture a demandé de son côté à la coopérative de faire procéder très
rapidement à l’évacuation des produits toxiques encore stockés à l’extérieur et de sécuriser le site en cas de nouvelles
pluies.
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bricolag
Aménagement d’un Ludospace
par Jean-Denis Pouget
J'adore la nature, les randonnées et la pêche. Malheureusement il
n'est pas toujours facile d'avoir proche de chez soi de quoi satisfaire ses envies. Depuis plusieurs années je cherchais un moyen
pour me déplacer rapidement, me garer discrètement et pouvoir
dormir confortablement tout en gardant un véhicule qui puisse servir de véhicule de tourisme en cas de nécessité.
C'est un ami, lors d'un séjour en corse, qui m'a donné l'idée: « équiper un véhicule de type ludospace ». trouver un véhicule ne fut pas
compliqué. La prime à la casse aidant, j' ai troqué ma vieille Clio
pour un Partner nouvelle version. Ce modèle a l'avantage d'être un
peu plus grand que le modèle précédent.
J'ai acheté trois plaques d'okumé de 250x122 et en 18 millimètres
d'épaisseur. L'une servira pour le fond qui se posera sur le sol et
sera ma base. Les deux autres seront pour la fabrication de coffres, trois pour être précis, qui viendront se poser sur cette base.
Le plus grand sera situé derrière les sièges avant, les deux plus
petits seront vers la porte du coffre et serviront de sièges. Entre ces
deux viendra s'intercaler une planche qui servira de table et dont
les pieds seront rétractables. Afin de limiter le poids de d'ensemble
pour une manipulation plus facile, je n'ai pas mis de fond au grand
coffre. A l'intérieur de celui-ci viennent se ranger des caisses en
plastique achetées dans une grande surface à bas prix. Les trois
coffres viennent se poser sur la base, leur emplacement étant limité
par des tasseaux en 20x20 afin d'éviter tous glissements lors des
déplacements. Je mesure 1,80, il a donc fallu imaginer un système
pour rallonger l'ensemble lors du couchage. Il suffit d'avancer les
sièges avant au maximum et de les faire basculer. Cela dégage
un espace suffisant pour ajouter une rallonge de 25 centimètres
qui vient se poser sur des supports montés sur charnières. Ces
supports sont repliés le reste du temps. Pour que l'ensemble soit
agréable, j'ai décidé de peindre la base et et les coffres en gris, et
pour faciliter l'entretien j'ai collé des dalles sur la partie sol située
sous la table ainsi que sur celle-ci (dalles achetées lors d'une promo en grande surface spécialisée dans le bricolage). Cela donne
un ensemble discret, harmonieux et agréable.
Le matelas a été fabriqué chez un artisan spécialiste de la mousse
pour sièges, camping-car … Il a utilisé une mousse haute densité
en 8 centimètres d'épaisseur qu'il m'a proposé d'habiller par un tissus couleur « jean ». Ce matelas est en deux morceaux de 120x95,
reliés entre eux pour donner une bonne assise de couchage, afin
de pouvoir le replier et se servir des sièges et de la table en cas d'intempéries sait-on jamais!!!... Cela donne au final un lit de 120x190,
de quoi passer de bonnes nuits dans des coins discrets et un peu
sauvages.
L'intérêt de ce concept réside dans un rangement facile, une manipulation aisée lors de l'installation-désinstallation. Avec un peu de
pratique, une personne seule parvient aisément à monter-démonter l'ensemble en un quart d'heure. Le coût tout compris, découpage fait par la grande enseigne (je n'ai pas le matériel pour faire
de grandes coupes droites et régulières) est inférieur à 500 € et le
montage m'a occupé un week-end cet hiver.
Après, libre à chacun d'améliorer, d'adapter … le principe à ses
besoins et à ses goûts, l'essentiel est là.
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Appâts
naturels
Altix
Delacoste
Dès la livraison je suis surpris : L'Altix me parvient dans un fourreau en tissus,
la canne étant elle même protégée par un film plastique transparent, les anneaux
dans un étui rigide tenu fermé par un velcro très pratique.
La couleur, grise, est sympa, discrète pour l'action de pêche. Les anneaux sont
des monopattes dont les ligatures sont propres et nettes. Ils sont au nombre de
10 dont deux anneaux baladeurs sur le scion et un baladeur sur l'élément précédent. La poignée est constituée d’un liège très agréable au toucher et mesure50 centimètres. Deux bagues bloque-moulinet viennent compléter l'ensemble. Juste au dessus du liège, un anneau rabattable pour accrocher le fil vient s'ajouter
sur le premier élément. L'impression est bonne dès les premières manipulations.
Pour l'essayer, je l'ai équipé d'un PLX 700 de PLASSERAUD. L'ensemble me paraît bien équilibré. Repliée la canne
mesure 70 centimètres ce qui est un avantage lorsqu'on se déplace dans des lieux encombrés. Elle se déploie facilement
et atteint 3,90 m. Pour le premier essai j'ai choisi de pêcher à la mouche naturelle, ce pour quoi elle a été conçue. Mon
corps de ligne est un fluo de chez Marc DELACOSTE en 18/100 et mon bas de ligne est un 10/100 plombé avec un
plomb n°7 à 10 centimètres environ de l'hameçon et un plomb n°5 à 15 centimètres plus haut. Le fil glisse bien dans
les anneaux, les jetées partent facilement, sont précises et je ne rencontre aucun problème pour porter ma ligne. Sur
la Dunière je pèche entre 4 et 8 mètres. Les 3 brins autobloquants sont très utiles pour se déplacer en forêt ou dans les
passages un peu délicats. Ils permettent aussi d’adapter la longueur de pêche et de passer la canne dans des espaces
étroits et de pêcher quelques coins difficiles d’accès le long des berges ou sous les frondaisons. La qualité des anneaux
permet au fil de glisser aisément malgré un poids plume.
J’ai aussi testé avec des teignes et un plombage un peu plus conséquent. Rien à redire.
Je ressens les moindres touches et la canne, d'action de pointe, se comporte bien sur des poissons qui font en moyenne
entre 20 et 25 centimètres. Dans un gros trou, je toucherai même un
poisson de 30-35 que je tiendrai 30 secondes au moins avant qu'il ne
m'embarque vers un rocher et que le bas de ligne casse. Les sensations ont été fortes, la canne a bien travaillé et j'ai eu un réel plaisir à
pêcher ce jour là avec ce matériel. Sur une autre sortie, sur la Semène
qui est une rivière plus encombrée, je me suis régalé. J’ai même fait
un très joli poisson (28 cms) en péchant avec les morceaux autobloquants repliés. La canne a bien bridé ce dernier et je n’ai eu aucun
problème. Que de bonnes expériences depuis l’ouverture avec cette
canne.
Après 7 heures de pêche sans interruption la première fois et 6 heures
la seconde fois je n'étais pas fatigué, ma tendinite chronique n’avait
pas reparu. L'Altix est une canne légère et facile à manipuler.
En conclusion, compte tenu du prix de 109€, vous avez là une canne
excellente pour tous les baroudeurs qui recherchent de la technicité,
de la qualité et un bon confort de pêche.
Seul petit bémol, il aurait été bien plus pratique d’équiper cette canne
avec un porte-moulinet autobloquant.
Le monde de la truite - Page 24
Leurres
Cuillers HUE
Lors du dernier salon de Clermont-Ferrand, un des membres de l'Association ( Arnaud pour ne pas le nommer) est venu me trouver et m'a
dit : « Limousin, viens voir ça, suis moi ! ». Accompagné de Dominique
(Dom'ain), je le suis.
En cheminant dans les allées, au milieu de tous ces leurres, cannes,
moulinets,etc., je pensais : « Mais qu'a-t-il trouvé qui le mette dans cet
état? Un PN révolutionnaire? Une canne super-extra ? »
«- Voilà, c'est là ! »
Quoi ? Un stand de cuiller tournantes ? ha....je suis un peu déçu. Il y en a de pleines boîtes. Arnaud se saisi d'une
de ces cuillers, enfin, ça doit être une cuiller : doit peser au moins 30g ce monstre ! Une palette de la taille de mon
moulinet, et un pompon au bout, je ne vous explique pas la taille ! Je me dit que pour le brochet ou le silure, pourquoi
pas, mais pour les Farios Creusoises....quelle mouche l'a piqué ?
- Tu ne remarques rien ?
En mon for intérieur, je pense que oui, si je veux caler les truites sur 15km, je n'ai qu'a balancer ça dans mon ruisseau,
et qu'avec un peu de chance, je créerai une crue...mais non, je ne remarque rien...
- Mais enfin, regarde ! Il est où l'hameçon, hein ?
Tonnerre! C'est vrai ça ! Il est où ? C'est quoi ce bazar ? Un nouveau concept : « le no-catch »?
Et là, Arnaud écarte les fibres du pompon et découvre un hameçon simple... Bien bien bien...
Un coup d'œil rapide sur les présentoirs qui débordent de leurres tournants : toutes les cuillers sont équipées d'hameçons simples! Depuis le temps qu'on se disait que pas un fabriquant ne propose de leurres tournants équipés d'origine
avec des hameçons simples, voilà qu'Arnaud en a déniché un!
Nous regardons de plus près : il y a des cuillers de toutes les tailles, et certaines attirent notre regard plus que les
autres : leurs palettes sont « vieillies » d'origine, vous savez,
comme quand on les passe à la flamme du briquet pour les
ternir... pas de doute, le gars est un « pur » !
S'ensuit une discussion passionnante avec le responsable
du stand. Passionné par la pêche aux leurres tournants et
amoureux des vieilles cuillers, il produit ses leurres avec des
hameçons simples pour permettre aux leurristes de fréquenter les parcours où ce genre d'hameçons est obligatoire et,
comme il l'explique, il œuvre pour un changement de mentalité, de pratique : avec ses cuillers, le « catch & release »
est facilité.
Je jette un coup d’œil sur le nom du stand : « Cuiller HUE »....
heu, je ne sais pas vous, mais pour ma part : inconnu au bataillon....et pourtant!
Rapide retour historique sur cette société, les plus anciens
vont reconnaître des noms qui ont accompagnés leurs premiers pas...
Tout commence en 1933, lorsqu'un bijoutier génial crée les
cuiller SAPHIR.
En 1936, la toute nouvelle société Brunet réalise les cuillers
Le monde de la truite - Page 25
tournantes OLYMPIQUE et les ondulantes LE LEMAN. En 1970, cette société devient le second fabriquant Français,
notamment en réalisant en sous-traitance les cuillers BRETTON (production globale de 1 000 000 de cuillers)
En 1996, la société François HUE (fabriquant de leurres à St Brieuc) rachète la marque SAPHIR.
1999, la société François HUE reprend PEZON ET MICHEL d'Amboise ( qui fabrique les cuillers RAFALE et VOGUE).
2004 : les marques BRETTON et LE LEMAN sont rachetées par la société François HUE, qui revend la marque commerciale PEZON & MICHEL pour se consacrer à la fabrication des leurres.
A ce jour, la société continue à fabriquer les cuillers BRETTON, SAPHIR, LE LEMAN, et les mouches BRETTON.
Les tailles, selon les modèles, vont du n°0 (0,8g ou 1,6g) pour les Bretton à points ou zébrées, à la taille XXL (60g
quand même!) pour la Bretton Goliath...
La société propose également des devons, des spinners baits, des cuillers plombées en tête, et tous les accessoires
pour monter ses leurres soi-même : étriers, palettes, perles en laiton ou en PVC, plombs de cuillers, casques de montures, fil inox, etc.
Cerise sur le gâteau : ce fabriquant peut réaliser des leurres particuliers en suivant les spécification qu'on lui fournira...
Nous sommes repartis contents à notre stand : il existe des sociétés Françaises qui continuent d'œuvrer pour notre
passion et qui évoluent en proposant des leurres armés d'hameçons simples sans ardillons pour une pêche responsable... Pour mémoire, c'est cette même société qui a décidé de relancé la fabrication des moulinets Bretton et que
Jean-denis vous a fait connaître dans le n°17 paru en mars. Merci Arnaud de nous l'avoir fait découvrir !
Voici les coordonnées de cette société :
Sté François HUE
127, rue jules Ferry
22000 St Brieuc
tel : 02 96 01 02 94
Site : www.françoishue.com et mail : [email protected]
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Environn
Une importante fuite de pétrole
stoppée en partie grâce à des
castors
Un barrage de castors a permis d'éviter une vaste pollution dans la province de l'Alberta, dans l’ouest du
Canada. Une fuite dans un pipeline a laissé s’échapper l’équivalent de 28 000 barils de pétrole, soit 4,5
millions de litres. Près du village de Little Buffalo, une
bande d’hydrocarbures de 700 mètres de long sur 30
mètres de large s’est formée tout le long du pipeline et
a gagné un étang. Les castors ont empêché que les
dégâts ne soient bien plus importants : les rongeurs
avaient construit un barrage qui a permis d’endiguer
la fuite. Le ministre de l’Environnement canadien,
Rob Renner, a lui-même annoncé que le barrage de
castors avait contenu le déversement : « La situation
est sous contrôle », a-t-il assuré mercredi dernier. «
L'impact est minimal sur la faune sauvage ». On déplore tout de même la mort d’une dizaine de canards
sauvages, ainsi que quelques castors blessés qui ont
dû être euthanasiés. Dans la population du village de
Little Buffalo, quelques cas de nausées et maux de
tête ont été rapportés. Selon David Duckett, président
de Plains Midstream Canada, 20 % du pétrole a été
récupéré mais il faudra encore deux à quatre mois
pour nettoyer les terres polluées.
Pêcher des déchets plastiques
plutôt que du poisson
Les pêcheurs qui exercent leur métier en mer Méditerranée seront bientôt assignés à une nouvelle tâche.
L'Union Européenne met en place un dispositif expérimental visant à leur proposer de récolter les déchets
plastiques contre rémunération. Une alternative de
revenus visant à modérer la pêche excessive tout en
dépolluant les océans. La commissaire de la pêche,
Maria Damanaki, a précisé que les pêcheurs seront
subventionnés par les États membres de l’UE dans
un premier temps. Si le dispositif montre des résultats
positifs, le ramassage du plastique en mer et son recyclage pourraient se transformer en une entreprise
auto-suffisante. Ce nettoyage permettra également de
protéger les espèces marines qui souvent subissent
des dommages internes en ingérant ces détritus nonbiodégradables.
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Environn
Création d'un Samu pour
l'environnement à Bourges (18)
La région Centre sera la troisième région française à disposer d'un Samu
de l'environnement, au premier trimestre 2012. Son siège sera à Bourges. Il
en existait un en Alsace, et un dans le
Nord-Pas-de-Calais : désormais, la région Centre sera la troisième à être dotée d'un Samu de l'environnement. C'est une petite équipe, qui a pour vocation d'intervenir en urgence pour analyser
les éventuelles pollutions de l'eau, de l'air et du sol. Chaque Samu est constitué d'une équipe de 15 à 20 personnes,
toutes bénévoles. « Toute personne qui suspecte l'existence d'une pollution aura la possibilité d'appeler téléphoniquement le Samu de l'environnement », explique Alain Tanton, président du Samu de l'environnement du Cher. « S'il
apparaît que l'alerte est sérieuse, alors le Samu alerte leur référent le plus proche et le référent va faire une mesure
sur place. ».
Pollution : seconde exploitation piscicole contaminée
Après Abreschviller, une deuxième exploitation piscicole est contaminée par le virus chez les salmonidés. Il s'agit d'une septicémie hémorragique (SHV)
qui touche les truites d'élevage dans le sud du département de la Moselle. L'Agence nationale de
sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a confirmé la contamination d’une seconde exploitation piscicole, située
en aval de la première. Le deuxième pisciculteur,
touché par le virus de septicémie hémorragique,
compte quatre sites en Moselle, tous placés sous
confinement. Le 27 avril 2011, une exploitation
piscicole d'Abreschviller, en Moselle, interrompait
son activité après avoir perdu 13 tonnes de poissons morts contaminés par le virus SHV. Selon la
Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) de la Moselle, le virus n'est pas
dangereux pour l'homme mais présente un risque
de contagion chez les salmonidés. L'enquête épidémiologique est en cours pour connaître l'origine
de ce virus. Les conséquences sur les filières piscicoles pourraient être importantes si l'épizootie
continue.
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Intervie
Alain Foulon
Journaliste et auteur halieutique et spécialiste de la pêche de notre belle mouchétée aux leurres, Alain Foulon est aujourd’hui l’invité de Christophe Chambon.
Discussion à carbone rompu entre deux «fondus» de la pêche aux leurres.
Une interview menée par Christophe Chambon
Christophe Chambon : Bonjour Alain, c’est vraiment un grand plaisir de pouvoir discuter avec toi et d’avoir l’honneur
d’écrire à ton sujet. Te souviens-tu de tes débuts de pêcheur ?
Alain Foulon : « Absolument ! Cela remonte à l’année 1975. Tu sais, je suis autodidacte et mes débuts ont été laborieux. À l’époque je vivais en terre gasconne, plus précisément dans l’agenais. Un jour où l’ORTF – oui, je sais, cela ne
me rajeunit pas … - avait décidé d’interrompre ses programmes pour suivre un mouvement de grève national, j’ai dû
me résoudre - par dépit ou par ennui - à fouiller dans la cave et le garage de la maison familiale que nous occupions à
cette époque. Au milieu du capharnaüm qui régnait dans ces pièces, j’ai découvert du vieux matériel de pêche appartenant à mon père et dont l’usage s’était limité à une ou deux sorties infructueuses dans le sud de la France. Dans le
lot, se trouvaient une canne en bambou refendu en trois brins, un moulinet à tambour fixe Mitchell 300, et une foultitude d’objets aux couleurs bigarrées dont j’avais bien du mal à déterminer la fonction. Je n’avais aucune notion de ce
que pouvait être la pêche et les poissons, mais je me suis senti irrésistiblement attiré par le matériel qui se présentait
à moi. J’ai donc décidé de me rendre au bord de l’eau – en l’occurrence la Jorle, un petit ruisseau aux eaux claires qui
prenait sa source au creux des coteaux agenais – après avoir maladroitement monté mon matériel de pêche dans la
chambre commune de la fratrie devant le regard médusé de mes deux frères. Après avoir récolté quelques vers dans
un tas de fumier de l’exploitation agricole de mon oncle, j’ai rejoint un ancien moulin dont le bief renfermait de nom-
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breux poissons que j’avais pu observer au cours de mes pérégrinations buissonnières. Je me suis installé au-dessus
du déversoir avant de projeter l’énorme bouchon qui équipait l’une des lignes que contenait « la boîte à pêche » en
bois confectionnée par mon père. J’avais réalisé un savant nœud de « laçage de chaussures » pour la fixer directement à l’accroche-leurre de la canne à mouche en bambou refendu ! Une fois cette formalité accomplie, j’ai attendu
plusieurs heures devant cet énorme bouchon vert et blanc qui se balançait au gré de l’onde, avant de légèrement
tressauter alors que j'étais plongé dans mes rêveries. J’ai alors levé la canne sans savoir qu’il était nécessaire de
ferrer dans de telles circonstances. Un petit poisson se trémoussait au bout de ma ligne ; j’apprendrai plus tard qu’il
s’agissait d’un vairon dont le sort a connu une fin peu glorieuse au fond de la bourriche que j’avais laissée à l’air libre
par pure ignorance. C’est donc un poisson totalement desséché que j’ai exhibé avec fierté, dès mon retour, à toute la
famille. Je dois beaucoup à ce pauvre vairon ! »
Christophe Chambon : Une passion était née…
Alain Foulon : « Oui. J’ai alors demandé à mes
parents de m’offrir un libre traitant de la pêche, et
j’ai finalement reçu un ouvrage datant de 1946 de
Robert Ravault intitulé « Toutes les pêches en rivières de France ». Depuis cette date, je collectionne les livres sur la pêche, avec une prédilection pour les ouvrages sur la pêche de la truite et
aux leurres. Très rapidement, à la lecture de cet
opus, j’ai développé une véritable passion pour la
pêche de la truite, notamment à la cuiller tournante. Mais à cette époque, je m’intéressais à toutes
les pêches, à tous les poissons, et à toutes les
techniques. En fait, être au bord de l’eau suffisait
à mon bonheur. J’ai ainsi beaucoup pêché les
barbeaux du Gers et de Garonne en compagnie
de mon cousin Marc dont l’arrivée à l’aube, particulièrement matinale, était précédée du vrombissement caractéristique de sa Simca 1100 qui
nous transportait vers des rivières généralement
trop éloignées pour que je puisse m'y rendre avec
l'unique moyen de locomotion dont je disposais à
l'époque, à savoir un vieux vélo. Mais j’avais un
rêve qui me tenait à cœur : celui de capturer une
truite dont je pouvais admirer la beauté de la robe
dans l’unique ouvrage que je possédais où figurait
une photographie de ce poisson qui m’attirait irrésistiblement. Finalement, ma quête me fit suivre
les sentiers herbeux et bucoliques bordant la Jorle
où des truites peu craintives nageaient dans une
eau limpide ; je ne savait pas encore que notre
belle société, notamment l’agriculture intensive, allait la défigurer quelques décennies plus tard. Mon père me conduisait chaque samedi matin au bord de ce ruisseau avant de venir me chercher aux alentours de midi. J’avais donc peu
de temps pour tenter de capturer une truite dont la traque devenait une véritable obsession. Selon les conseils avisés
de Robert Ravault dont les récits halieutiques m’impressionnaient, je devisais sur l’évolution du temps, observais
attentivement le type de nuages dans le ciel par la fenêtre de la classe afin de mesurer les chances qui s’offriraient à
moi, et notais les températures de l’air dans l’espoir de reconnaître les signes annonciateurs d’une journée de pêche
favorable selon les prédictions de l’auteur que j’avais hissé au rang de visionnaire ! Finalement, la chance finit par me
sourire au moment même où tout espoir m’abandonnait. Alors que j’attendais patiemment l’arrivée de mon père, l’œil
rivé sur l’énorme buldo sous lequel une énorme rougeanne, accrochée de façon improbable à un hameçon numéro
4 au bout d’un 25/100, ondulait au fil de l’eau, ma canne en bambou refendu se courba subitement. Sous l’effet de la
surprise et de mon ferrage, le poisson s’envola dans les airs avant de retomber lourdement sur le chemin qui bordait
la Jorle. Je ne me rappelle pas avoir connu d’émotion plus intense que ce moment où je pris entre mes mains fébriles
et tremblotantes – enfin, devrais-je dire - ma première truite. Ce fut un déclic, et c’est à partir de cette date que je lus
la revue « La Pêche et les Poissons » dont les articles d’Henri Limouzin et de Michel Duborgel allaient m’enchanter
des années durant ».
Le monde de la truite - Page 31
Christophe Chambon : Et tes premiers pas de pêcheur à la cuiller ?
Alain Foulon : « J’ai débuté cette pêche après la lecture des articles d’Henri Limouzin dans « La Pêche et les Poissons
». J’ai commencé avec en tout et pour tout une seule cuiller tournante dans ma poche, une Mepps Aglia argentée
n°1. C’est avec elle que j’ai pris ma première truite, toujours dans la Jorle, plus précisément dans le bief du moulin.
Ce fut une véritable révélation car je capturai ce poisson avec davantage de facilité que la première, mais surtout je
pris rapidement conscience que cette technique allait bouleverser la passion qui naissait en moi. D’ailleurs, je pris une
seconde truite ce jour là, avant d’en décrocher une troisième. C’est peu dire que je tenais cette unique cuiller en haute
estime ; je mettais tout en œuvre pour la récupérer quand, par maladresse ou par malchance, je l’accrochais dans
une racine ou dans la branche d’un arbre. Avec ce type de cuiller, j’ai pêché de nombreux petits poissons carnassiers
comme le black-bass, le brochet, le sandre, ou le chevesne. Je la connaissais parfaitement, savais à quel moment
elle pouvais décrocher, quelle était sa vitesse de rotation idéale pour les eaux que je prospectais alors. Le principal «
secret » du pêcheur au lancer réside principalement dans la parfaite connaissance des leurres qu’il emploie. A cette
époque, j’étais évidemment très jeune et les petits boulots que j’occupais durant les vacances scolaires me permettaient d’acheter des leurres et des moulinets. J’ai eu la chance de côtoyer de nombreux pêcheurs aux leurres sur les
berges de Garonne et ainsi voir apparaître le légendaire Rapala original avec lequel les Agenais pêchaient, notamment le sandre. Je rêvais de posséder ces véritables petites merveilles, mais leur prix était encore inaccessible pour
mes modestes économies. Dès que mes moyens financiers me le permirent, je fis l’acquisition de ce type de poisson
nageur avec lesquels j’ai capturé tous les poissons carnassiers que renfermaient les eaux du Gers, de la Garonne
et de tous les plans d’eau des coteaux agenais. Malgré cela, j’étais très attiré par les petits leurres, les pêches fines,
et les milieux aquatiques confinés. C’est la période où je dévore littéralement les articles de Daniel Taboury et où je
commence à pêcher de plus en plus léger. D’ailleurs, je recherchais activement le black-bass avec un matériel très
léger et des leurres souples de petite taille. Quant aux Rapala, j’employait presque exclusivement des modèles de 5
à 7 centimètres avec succès. Puis dans les années quatre-vingts, je rejoints le département de la Corrèze pour des
raisons professionnelles et découvre une région traversées par une foultitude de rivières et ruisseaux qui regorgeaient
encore de truites sauvages. J’ai passé ainis des centaines d’heures à traquer ces petits poissons d’eau acide à la
mouche artificielle et aux leurres (cuiller tournante mais aussi déjà au poisson nageur) ».
Le monde de la truite - Page 32
Christophe Chambon : Tu ne pêches pas qu’à la cuiller ?
Alain Foulon : « Non, je pêche autant la truite à la cuiller tournante qu’au poisson nageur. Ce sont deux leurres complémentaires qu’il convient de posséder. Ces produits font appel à des signaux visuels et vibratoires différents. Sans
pouvoir apporter de raison précise aux observations que tous les pêcheurs aux leurres ont pu faire lors de leurs parties
de pêche, force est de constater que les truites attaqueront plus volontiers un poisson nageur certains jours, alors qu’à
d’autres moments elle se jetteront sur une cuiller tournante. Dans le même esprit, une modification de la taille, de la
couleur ou de l’éclat permettra de provoquer ou non une attaque. De même, un changement dans la vitesse ou le type
d'animation modifiera la qualité des signaux vibratoires et déclenchera - ou pas - une attaque. Non vraiment, ces deux
techniques sont non seulement complémentaires mais indissociables ! ».
Christophe Chambon : Cela fait maintenant pas
mal de temps que tu écris dans les revues, tu as vu
des changements ?
Alain Foulon : « Oh, oui ! A mes débuts, quand
j’écrivais dans « La Pêche et les Poissons », je
n’avais aucun retour sur mes écrits, et je me demandais même si mes papiers étaient lus. C’était
à se demander s’il y avait encore des pêcheurs
de truites aux leurres en France. J’essayais pourtant de changer le regard des autres pêcheurs sur
la pêche de la truite aux leurres. Je savais depuis
longtemps qu’on ne pouvais pas continuer à vivre
avec pour seul héritage l'époque qui vit l’avènement
du moulinet à tambour tournant, période durant laquelle de trop nombreux excès furent commis par
des pêcheurs peu scrupuleux, voire irrespectueux
du milieu aquatique. Il faut toutefois préciser que,
pendant plusieurs dizaines d’années, la pratique
du no-kill n’était pas de mise et que tous les pêcheurs conservaient leurs prises – quelquefois pour
les vendre – quelle que soit la technique pratiquée.
Certains pêcheurs à la mouche professionnels «
de la belle époque » ont également très largement
dépassé la limite au-delà de laquelle tout prélèvement de poissons sauvages frise l’inconscience et
dénote un manque évident de discernement. Par la
suite, j’ai rejoint la revue « Salmo » dans laquelle j’ai
pu librement m’exprimer sur la technique que j’affectionne le plus grâce à la confiance que m’a accordée son rédacteur en chef, Olivier Plasseraud. La rencontre avec Olivier est importante car en m’ouvrant les colonnes de sa revue,
il a permis au modeste pigiste que je suis de transmettre sa passion et le fruit de ses réflexions. Je serais également
déloyal si je ne mentionnais pas le nom de Pierre Poupart, l’ancien photographe de la revue « La Pêche et les Poissons » qui, en m’observant pêcher la truite à la cuiller tournante dans un gave pyrénéen, m’avait suggéré d’écrire sur
ce thème, précisant que plus personne ou presque n’abordait cette technique depuis le départ d’Henri Limouzin. A
vrai dire, je lui dois une fière chandelle, et je tiens à lui exprimer toute ma gratitude et mon immense reconnaissance
pour l’aide précieuse qu’il m’a longuement et patiemment apportée durant ces années de collaboration, notamment
dans le domaine de la photographie. Ensuite, vient la rencontre avec l’inénarrable Hiroshi Takahashi à qui l’on venait
de confier la responsabilité du département « pêche aux leurres » chez Illex. Pascal Bacoux, le rédacteur en chef de
« La Pêche et les Poissons » m’avait confié les premiers Tiny Fry pour les tester sur mes rivières limousines. A l’issue
de mon papier, Hiroshi m’avait contacté pour me confier d’autres leurres à l’usage exclusif des pêcheurs de petits
poissons carnassiers, principalement des pêcheurs de truites. C’est le début de ma collaboration avec Sensas, plus
précisément avec les marques Illex et Pezon & Michel, mais surtout d’une grande aventure humaine en intégrant cette
grande famille où tout restait à faire dans le domaine de la pêche sportive. Nous nous sommes mutuellement nourris
de nos expériences. J’ai donc beaucoup appris au contact d’Hiroshi Takahashi et de Jérôme Riffaud, responsable
développement chez Pezon & Michel, marque prestigieuse pour laquelle j’ai pu développer des produits spécifiques,
notamment des cannes à lancer et des cuiller tournantes. C’est une immense fierté de collaborer avec deux marques
aussi prestigieuses, et de travailler avec de véritables professionnels. Depuis le départ d’Hiroshi, je collabore avec
Le monde de la truite - Page 33
Thomas Vogels dans le même esprit et toujours avec une volonté affirmée de proposer un matériel spécialisé et performant aux pêcheurs aux leurres. D'ailleurs, lorsque j'ai proposé d'adjoindre deux hameçons simples supplémentaires dans les emballages des Tiny Fry afin d'inciter leurs utilisateurs à diminuer l'armement de leurs poissons nageurs,
Illex avait aussitôt répondu favorablement avec l'accord de Séjï Kato ».
Christophe Chambon : Pour toi, la pêche, c’est quoi ?
Alain Foulon : « En premier lieu, c’est de prendre
du plaisir quelle que soit la technique employée.
Personnellement, j’éprouve autant de satisfaction à poser une mouche artificielle sur un courant capricieux de la Dordogne que de propulser
un leurre ultra-léger dans un ruisseau du plateau
de Millevaches ou d’ailleurs. Il m’arrive même de
pratiquer la pêche au toc, non sans quelques difficultés, mais toujours avec application ! Le second
aspect réside dans mes attributions de testeur
chez Illex et Pezon & Michel qui me conduisent à
utiliser les nouveaux matériels en action de pêche
afin de transmettre mes impressions et mes suggestions aux différents chefs-produits de ces deux
marques. Lors de ces campagnes de tests, je dois
me concentrer sur le moindre détail de conception
afin de valider ou invalider tel ou tel choix technique. Lors de la mise au point de la Stream Master
de chez Illex par exemple, j’ai testé durant de longs
mois cette canne en condition réelle afin d’apporter
mon expertise et de transmettre ensuite mon expérience aux autres pêcheurs durant les différents
salons auxquels je participe chaque année. On ne
peut parler honnêtement d’un produit que si on l’a
longuement utilisé et testé. C’est toujours un immense plaisir de réceptionner un nouveau produit
dans la perspective de le voir, à terme, apparaître
dans le prochain catalogue. Chez Illex et Pezon
& Michel, tous les produits sont conçus et ensuite
testés par les membres des Teams qui sont tous
des pêcheurs confirmés dans un domaine particulier. Ma collaboration avec Illex par exemple me
conduit à tester en exclusivité les produits relatifs à la pêche de la truite aux leurres – cannes, leurres et bagagerie - en
étroite et permanente relation avec Thomas Vogels qui valide ensuite le projet en fin d’exercice. Il me reste ensuite
à accompagner le produit au gré des salons et des différentes manifestations auxquels je participe, et à l’employer
Le monde de la truite - Page 34
jusqu’au renouvellement de la gamme ou durant toute sa phase d'existence. Mon goût pour la pêche à la mouche m’a
conduit également à proposer du beau matériel à l’usage des pêcheurs au lancer qui doivent pouvoir tenir une belle
canne entre leurs mains. Au-delà de sa performance et de sa technicité, l’aspect esthétique est important dans une
canne à lancer ; son propriétaire, à l'instar des pêcheurs à la mouche, doit pouvoir éprouver un plaisir certain quand
il l'extrait de son fourreau. C’est comme la Trout Lure de Pezon & Michel ; je voulais une canne à Tiny Fry et, grâce
à Jérôme Riffaud et selon mes indications, j’ai pu l’obtenir ! Très sincèrement, travailler dans de telles conditions est
un pur plaisir, notamment quand on sait que les personnes avec qui l’on collabore restent à votre écoute ! Après, le
plaisir, chacun le prend comme il l'entend : certains s’épanouissent dans les petits ruisseaux de plateau, tandis que
d’autres ne jurent que par les grandes rivières et les gros poissons qui y élisent domicile. Je suis très tolérant vis-à-vis
des autres techniques, tout comme je respecte les pêcheurs qui choisissent de multiplier le nombre de leurs captures,
plutôt que de privilégier la recherche des spécimens. Toutes les démarches sont bonnes à conditions de respecter le
milieu dans lequel on évolue et que l’on prenne du plaisir. Par surcroît, tout le monde n’a pas la chance de résider non
loin de la Loue ou de l’Ain. En ce qui me concerne, ma préférence se porte sur la pêche à l’ultra-léger ; chaque attaque
m'envoie toujours la même décharge d’adrénaline ! Mais je n’aime pas hiérarchiser la pêche. Je trouve rédhibitoire le
fait de devoir classer les différentes techniques de pêche par ordre grandissant de difficulté, sachant par ailleurs que
chacune d’entre elle possède ses propres subtilités, ses propres codes. D’ailleurs, pour certains pêcheurs, la pêche
au lancer demeure une technique mineure qui se limiterait à ramener mécaniquement et de façon linéaire une cuiller
tournante d’un point A à un point B. En fait, ce mode de pêche est plus subtil que certains veulent bien l’admettre.
Comme tu le sais, au gré de l’humeur des poissons ou des conditions de pêche, il faut également savoir lire la rivière,
faire en sorte que ta cuiller demeure le plus longtemps possible dans la veine d’eau choisie, effleure avec précision
un obstacle immergé ou s'engage sous une berge creuse, tourne à la bonne vitesse sans aucune interruption, que
le signal vibratoire soit maintenu assez longtemps pour parvenir à déclencher une attaque quelquefois inespérée. Le
pêcheur qui connaît bien son matériel et ses leurres parvient quelquefois à se sortir d’un faux pas. Cette hiérarchisation dans des pêches qui s’adressent par ailleurs au même poisson est d’autant plus incompréhensible qu’elle risque
tout au plus de nous empêcher de nous rencontrer, voire de cloisonner les différentes pratiques. Et pourtant, pratiquer
d’autres techniques et côtoyer d’autres pêcheurs est toujours source d’enrichissement ».
Christophe Chambon : Oui, mais les pêcheurs aux leurres sont un peu à part ? Il nous est difficile de pêcher avec
d’autres pêcheurs.
Alain Foulon : « Oui, mais les pêcheurs aux leurres sont un peu à part ? Il nous est difficile de pêcher avec d’autres
pêcheurs. C’est absolument vrai sur le dernier point. C’est véritablement mission impossible. La pêche aux leurres de
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la truite est une technique à prospection rapide, voire quelquefois intensive, qui n’est pas compatible avec les autres
pêches dont le rythme est naturellement plus lent. Je suis habituellement un pêcheur solitaire, et les rares expériences que j’ai vécues dans ce domaine m’ont rapidement indiqué que la cohabitation était impossible en raison des
points que je viens de t’indiquer. Je comprend donc la frustration que peuvent ressentir nos condisciples quant il sont
confrontés pour la première fois à cette expérience... ».
Christophe Chambon : Moi, c’est pareil. J’ai tenté le coup avec des pêcheurs au toc…
Alain Foulon : « C’est toujours le même constat. Soit on pêche avec eux, et on s’ennuie à mourir en attendant qu’il
aient fini leurs coulées, soit on pêche à notre rythme, et là, on se retrouve plusieurs kilomètres devant en ayant «
cassé » tous les coups. C’est donc chose impossible, à moins de se partager des secteurs, mais dans ces conditions
chacun pêche de son côté et l’objectif initial n’est pas atteint. Dorénavant, après les expériences que j’ai pu vivre, je
procède différemment : je pratique la technique employée par mon compagnon de pêche du moment. Cela me permet de progresser dans une technique de pêche qui ne m’est pas forcément familière et de partager un moment de
convivialité ».
Christophe Chambon : Au sein de Illex ou de Pezon & Michel, tu ne te sens pas un peu « isolé » en tant que pêcheur
de truites aux leurres ?
Alain Foulon : « Pas du tout ! Bien évidemment, les jeunes pêcheurs qui ont rejoint les teams sont surtout là pour le
carnassier ou le bar, mais se sont surtout des pêcheurs aux leurres pluri-disciplinaires. Ils amènent un sang neuf, un
enthousiasme, un côté festif, pour ne pas dire fun, à la pêche qui préfigurent ce que sera la pêche dans les années
futures. Je suis enchanté de voir ces jeunes pêcheurs prendre autant de plaisir au bord de l’eau. En fait, l’avènement
des techniques de pêche aux leurres des poissons carnassiers a indirectement revitalisé la pêche de la truite sportive
qui a su profiter de cet engouement exponentiel. Quand je suis sur les salons avec eux, j’ai l’intime conviction que
nous faisons partie d’une seule et même famille, et que l’engagement moral qui nous lie est celui d’une équipe unie.
Je ne te cache pas que ces rencontres sont des moments privilégiés qui nous permettent de disserter sur la pêche aux
leurres telle que nous la pratiquons aujourd’hui - quelquefois tard dans la soirée - mais aussi telle que nous souhaiterions la voir pratiquer dans les années futures. Oui, j’aime bien les salons. On y rencontre des pêcheurs de presque
tout l’hexagone avec qui on peut librement échanger. Il n’y a pas de plus bel enrichissement… ».
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Leurres
Canne Stream master
Illex Ashura
La traque de la fario en ruisseaux à l’aide de mini leurres ne dépassant pas
les 2 grammes dans des conditions d’étiage reste ma pêche de prédilection, et
j’aime également en début d’année pêcher ces mêmes cours d’eau au lancer
léger type Tiny Fry et consorts. Il faut bien avouer cependant que, même si
les surprises ne sont pas rares, on s’attaque surtout dans ces conditions et ces
milieux à des poissons de taille plutôt modestes.
Bien équipé pour traquer nos belles petites mouchetées dans les petits cours d’eaux bretons ou normands à l’aide
de petits poissons nageurs en lancer léger ou ultra léger, je recherchais en vain la canne idéale pour prospecter des
cours d’eau plus imposants à l’aide de leurres un peu plus lourds. Il me tardait en effet de tester mes Squirrel 61, Diving Chubby, B Freeze 65, Contact 65 et 50, Squad Shad et surtout le Squad Minnow 65 dont la nage me paraissait
vraiment prometteuse mais que je n’avais pas pu exploiter tout le potentiel faute d’un matériel vraiment adapté.
Si l’offre en terme de cannes à lancer dédiées aux petits carnassiers ou à la truite en particulier dans ces plages de
puissance est plutôt large (cannes UL 1/3g ou L 2/7g à action de pointe conservant une certaine souplesse), j’éprouvais des difficultés à trouver un modèle plus puissant conservant ces critères.
Mon choix s’était d’abord porté sur un modèle dédié à la truite en leurre de 2,40 en 6/12g, mais je trouvais son action
beaucoup trop molle, la canne trop longue et la puissance surévaluée pour animer correctement mes PN : si elle permettait de conserver la précision requise dans les lancers, elle
pliait en deux sous l’effet du courant dès que le leurre utiliser
dépassait les 6 grammes.
J’ai voulu ensuite tester une canne plus courte, plus raide et
plus puissante (6/25g) que j’utilisais pour pêcher le bar en wading, mais cette canne au demeurant excellente pour l’utilisation à laquelle elle était destinée s’est vite révélée trop puissante et trop raide avec comme conséquences un manque de
précision manifeste dans les lancers, des risques de décrochages importants (la truite aime faire des chandelles !), et des
distances de lancer moindres avec de petits leurres…
Un modèle sorti cette année a donc retenu mon attention :
l’Illex Ashura Stream master 2,10 en 3,5 / 14g. Je possède sa
petite sœur ancienne version en light et cette canne se révèle
vraiment parfaite à mon goût. Restait à vérifier si sa grande
sœur pourrait répondre à mes besoins.
J’hésitais cependant à franchir le cap devant le budget requis
(300 E) pour une utilisation somme toute occasionnelle, mais
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l’imminence de vacances dans les Pyrénées à proximité des gaves aux eaux puissantes et l’existence de « trocantes
» dans certaines enseignes me décidaient à franchir le cap. Je tiens d’ailleurs à souligner l’intérêt de cette formule
consistant à mettre en dépôt vente chez un détaillant du matériel contre des bons d’achats destinés à l’achat ou à la
commande en point de matériel. Cela permet aux uns de se séparer de matériel dont on ils ne se servent plus pour
investir dans du matériel plus récent, aux autres souhaitant s’initier ou ne disposant pas d’un budget conséquent (étudiants) d’acquérir du matériel à moindre coût.
Une semaine après avoir passé commande, je recevais mon nouveau joujou. Première impressions : une finition sobre mais irréprochable, de couleur marron foncé, esthétique mais sans fioritures pour une meilleure discrétion, canne
assez légère (127 g), prise en main très agréable (poignée mixte liège / EVA), légère mais d’apparence robuste. Porte
moulinet à vis de type Fuji maintenant impeccablement le moulinet, 9 anneaux Fufi bien disposés permettant une
glisse parfaite du nylon. Seul bémol : l’absence d’accroche leurre.
J’allais pouvoir enfin profiter de quelques séances dans les gaves pyrénéens pour la tester.
Pour ce faire, je la couplais d’un moulinet Shimano Stradic 2500 FB l’équilibrant parfaitement et commençais à prospecter les courants du gave d’Ossau à l’aide de Squad Minnow 65.
Première bonne surprise, la précision des lancers assez surprenante : l’action « regular » ou semi parabolique permet
d’atteindre les postes visés avec une précision diabolique. Deuxième satisfaction, l’action de pointe maintient toute
la nervosité nécessaire aux animations requises (jerks, twiches). Bien que testée dans des conditions extrêmes au
niveau du courant (eaux de fonte des neige), et même si elle forçait un peu, l’utilisation de poissons nageurs à longue bavette de type Squad Shad en remontant le courant restait acceptable. Donc, cela doit passer sans forcer dans
des conditions de pêche normales. Ce n’est ni une « nouille », ni une « trique » , mais un compromis parfait entre
souplesse nécessaire pour les pêches en eaux rapides, nervosité et rigidité indispensables à un bon maniement des
leurres.
La plage de puissance annoncée parait plutôt réaliste. Elle lance sans forcer des leurres de 3,5g. Si on peut descendre en dessous pour lancer des leurres de type Tiny Fry 50, je préférerais cependant opter pour cela utiliser une canne
adaptée en puissance 2/7g . Par contre, 10g me parait être la limite de poids haute dans des eaux torrentueuses.
J’ai également été surpris par les distances de lancer atteintes quand le besoin s’en faisait sentir. Avec un 16/100, le
Squad Minnow partait à plus de 20m sans forcer.
Enfin, j’ai été bluffé par la réserve de puissance : la Stream Master a encaissé sans broncher les rush d’une jolie fario
de 50 cm en plein courant. Le talon de combat est d’ailleurs très utile pour bloquer la canne et travailler le poisson. A
tel point que je me demande si je ne vais pas utiliser cette canne sur les castillons dans mes petites rivières bretonnes
lors de la prolongation automnale si les eaux sont basses…
Bref, vous l’aurez compris, j’ai été conquis par cette canne que je ne saurais que recommander à tous les camarades
leurristes traquant la truite en grandes rivières !
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s
Leurre
Essai des cannes UL de Jacky Boileau
et rencontre avec Antoine Machinal, guide de pêche
Comme prévu lors du dernier salon de Clermont (c.f dernier numéro de la revue), rendez-vous fut pris le mercredi 11 mai 2011 à Eymoutiers (87).
C’est devant un bon café au PMU du village qu’Antoine Machinal et moi faisons connaissance et discutons un
bon moment de pêche, de protection du milieu, de la sécheresse...car la situation est inquiétante : les niveaux
sont très bas et il fait chaud, trop chaud pour la saison.
Vu la situation, Antoine décide de m’emmener sur la Vienne : trop peu d’eau dans les ruisseaux du Plateau des
Milles-Vaches (Mille Sources pour ceux qui l’ignorerait encore..). Mince, moi qui apprécie les petits milieux et
qui n’a jamais été vraiment à l’aise sur les rivières plus importantes, tant pis...
Nous chargeons le 4X4 et « en avant »!
Arrivés sur place, Antoine me présente le matériel : 2 cannes Boileau UL, une de 1m85 et une de 2m10.
Petite présentation de ces cannes :
Texte et photographies Christophe Chambon
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Les cannes UL de Jacky Boileau
Première impression : c'est du beau matériel, ça c'est
sûr !
Le blank noir, les ligatures, tout respire la qualité.
Les poignées, en liège, sont très agréable au toucher,
elles sont courtes, ce qui facilite l'animation des leurres et les lancers en ruisseaux...Elles sont équipées
de bagues coulissantes (ça devient rare!) pré-formées
pour maintenir le moulinet correctement : l'encoche est
suffisamment large et profonde pour accueillir le pied
du moulinet...et le fixer sûrement. Pourquoi des bagues
coulissantes? Pour plusieurs raisons : trouver le point
d'équilibre en fonction du poids de son moulinet, mais
aussi pour pouvoir choisir la position avec laquelle on se
sent le plus à l'aise et enfin, pour passer d'une pêche à
l'autre, ce que nous découvrirons plus loin!...
Antoine, qui connaît parfaitement le matériel Boileau,
me décrit les actions, me montre les différents scions
qu'il a emmené avec la canne de 2m10 :
-le scion « ordinaire »
-un scion en carbonne plein, très fin (pour pêcher à l'insecte notamment)
-un scion avec anneau de tête « mouche »!
L'action de la 2m10 est douce, plutôt parabolique, celle
de la 1m85 est plus rapide (elle permet d'animer de petits PN du style B'Freeze48 ou Tiny Fry) tout en étant
suffisamment douce pour pêcher à la cuiller et éviter les
décrochages dus parfois à des actions trop raides...
Bon, assez discuté, direction la rivière!
Autant vous le dire tout de suite, ça a commencé comme
un calvaire pour moi! D'abord, je n'arrive pas à lancer
correctement, ça part péniblement à 4-5m! L'horreur!
En fait, je n'avais pas fait attention, mais en montant la
canne, j'ai fait une boucle autour d'un anneau avec le
fil...la honte!
Après avoir réparé l'ânerie, ça va mieux, beaucoup
mieux même, mais ce n'est pas encore ça...cela fait
maintenant presque 2 ans que je ne pêche qu'occasionnellement à l'UL et ça se ressent, la gestuelle n'est plus
là, je rame!Heureusement, Antoine est là et me corrige
(c'est fou comme on prend vite des habitudes « bizzares » quand on pêche en casting la plupart du temps!)...
pire, je ne suis pas équipé de semelles en feutre et je
glisse sur ces rochers hyper lisses du fond...
Petit à petit, ça revient, les lancers sont plus « coulés »,
la distance augmente, je commence enfin à pêcher, c'est
pas encore ça mais ça revient doucement.... je m'aperçoit que la petite 1m85 est un régal : bonne lanceuse, le
balancer sous la canne est facile, il n'y a aucune vibration, sensible, elle permet de sentir le travail du leurre,
de sentir aussi les premières tapes...mais les Truites tapent bouche cousue... Antoine a déjà 4 Truites au compteur mais lui aussi s'aperçoit que ça tape gueule fermée
maintenant...heureusement, il a une solution « magique » dont nous parlerons plus loin...
Pour ma part, je passe au PN, je choisis un Beef48. Là
encore, la 1m85fait très bien son job. Son action rapide
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permet d'animer le Pn comme il faut, sa longueur de guider le leurre et de le maintenir dans la veine d'eau....bref,
une très bonne canne! Et enfin, ça y est! Je prends mes
premiers poissons de la matinée, les « combats » sont
agréables, facilités par l'action de la canne.
Et la 2m10 alors? Je l'ai un peu tenue en main l'aprèsmidi, mais je dois avouer que j'étais tellement « in love »
avec sa petite soeur que j'ai passé la majeur partie de la
journée avec la 1m85.... mais j'ai pu voir que les lancers
étaient là aussi hyper facile et que l'action était très douce, très agréable Antoine a pêché avec sous mes yeux
toute la journée. Et là, j'ai vu une chose étonnante...
Alors que je galérais encore à régler mes lancers, Antoine, qui avait déjà 4 Truites d'avance sans forcer, s'aperçoit que ça tape bouche fermée sur les cuillers, il décide
donc de changer de technique. Comme nous avions pu
observer de magnifiques éphémères, perles et autres insectes, il annonce : « je vais essayer la mouche. ». Vous
imaginez ma surprise. On n'a pas de canne à mouche!
Qu'à cela ne tienne, hop! Il enlève le tambour fixe et...
vive le moulinet mouche avec soie de 4 ou 5, je ne sais
plus! C'est là l'avantage des bagues coulissantes : on
peut fixer le moulinet où l'on veut-plutôt haut pour l'UL, au
talon pour la mouche.
Je ne suis pas vraiment (c'est peu de le dire) un spécialiste de la Mouche, mais d'après ce que j'ai pu voir, Antoine
pêchait à la mouche avec sa canne UL comme s'il avait
eu une canne mouche : revers, coups droits, roulers, tout
y est passé, il m'en a fait la démonstration en posant à
chaque fois sa mouche où il voulait.... ça à l'air incroyable
à première vue, mais quand on sait que Jacky Boileau
monte ses cannes UL avec des blanks conçus à l'origine
pour la mouche et qu'il retravaille, on comprend mieux
...j'étais scotché!
Après cette journée, ce que je peux dire c'est que la
1m85 m'a vraiment séduit en me permettant de pêcher
aussi bien à la micro-cuiller qu'au petit PN, quant à la
2m10, plus typée cuiller, elle permet d'avoir une canne
deux en un de qualité. Les deux sont bonnes lanceuses,
sensibles, légères, sans aucune vibrations désagréables,
deux très bons produits donc !
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Antoine Machinal, profession : Guide de pêche !
Je vais donc vous parler maintenant de mon hôte
du jour : Antoine Machinal.
Franchement, j'ai passé une très agréable journée
en sa compagnie. Il m'a beaucoup appris, je l'ai observé discrètement, c'est un très grand pêcheur. Sa
technique, ses déplacements, son placement sont
naturels, parfaits, on sent l'habitude du gars qui
passe sa vie au bord de l'eau....et la rapidité avec
laquelle il sort les Truites le prouve.
Si un mot devait le qualifier, ce serait le partage.
Partage de ses connaissances, de ses « secrets »,
de ses coins, de moments de convivialité...
Partage, mais aussi sens de l'observation. Il ne lui
a fallut qu'un coup d'oeil pour voir ce qui clochait
chez moi , un exemple (parmis tant d'autres!): lors
du balancer sous la canne, j'avais pris l'habitude (allez savoir pourquoi!) de donner un à-coup en fin de
mouvement. Cela ne posait pas de problème sur
mes petits ruisseaux, vu qu'on pêche de près, de
très près même, mais sur des rivières plus importantes, cela nuit à la distance... il m'a donc expliqué et m'a amené à
sentir la différence entre accélération et à-coup....ça change la vie! Merci pour ta correction, je m'entraîne dur maintenant et ça devient naturel..
Antoine a obtenu son diplôme de guide en 1999. il fait partie de ces guides qui ont suivi « l'ancienne formation » qui
comptait un nombre d'heures important au bord de l'eau...
Le monde de la truite - Page 43
Par la suite, il devient salarié d'une association (Patrimoine Halieutique Périgord-Limousin) puis du Bureau d'Etudes
et Formation aux Métiers de la Pêche à
Ahun, en Creuse.
En 2004, il crée son entreprise : « Mille-etune-Sources » (ça vous rappelle quelque
chose?). Depuis, il accueille, conseille,
accompagne des pêcheurs qui viennent
( et reviennent!) tant ses prestations sont
de qualité. 80% de sa clientèle s'est faite
avec le bouche à oreille et lui est fidèle.
Antoine intervient aussi dans les écoles et
avec la Fédération des Œuvres Laïques,
au programme : découverte de la pêche
pour des enfants de quartiers entre autre
et éducation à l'éco-citoyenneté.
Il connait parfaitement sa région et ses
cours d'eau, grâce à son 4X4, nous avons
pu emprunter des chemins qui ne figurent
sur aucune carte et accéder ainsi à des
sites sans pression de pêche.
Il propose diverses formules, allant du
forfait ½ journée ou journée, à la formule
« coup de soir » ou « coup du matin » en
passant par le bivouac sur plusieurs jours
avec campement en pleine nature au bord
de l'eau (avec gardien du camp pendant
la pêche). Pour les jeunes de moins de
16 ans, il propose des initiation à la pêche
sur la ½ journée ou la journée. Ses tarifs
sont variables selon que l'on soit seuls ou
en groupe.
Antoine a une multitude de site à faire découvrir : cela va des ruisseaux ou rivières du Plateau de Mille Vaches ( pour
aller à la rencontre de Dame Fario) à la pêche sur les lacs car il possède son bateau « hand made » de style « tracker »en aluminium qui peut accueillir un groupe de pêcheurs (pour traquer les carnassiers). Le tout en toute sécurité,
Antoine ne plaisantant pas avec cet aspect des choses...
Pour plus de renseignements, vous pouvez visiter son site sur www.mille-et-une-sources.fr
Le monde de la truite - Page 44
Montage
Pat(te) de mouche
1
Patrick nous fait découvrir pour chaque
numéro du magazine une de ses créations.
Aujourd’hui, il nous présente la Palaretta
2
3
4
5
6
Photo n°1
Fixez la soie et allez à la courbure .
Fixez les fibres de queue de faisan
et le brin de soie noire (cerclage du
corps).
Photo n°2
Fixez le fil de plomb à hauteur du thorax (4 tours) et consolider par un point
de colle.
Photo n°3
Faire un corps conique avec la soie de montage et cerclez avec le brin
noir.
* Avant de cercler , je passe un coup de vernis sur le corps.
Photo n°4
Fixez une dizaine de fibres de queue de faisan après le corps et laisser
en attente.
Photo n°5
Faites une mèche de dubbing d’oreille de lièvre et formez le thorax.
Photo n°6
Rabattez les fibres de faisan sur le thorax pour former le sac alaire.
Photo n°7
Coupez l’exedent, faites la tête et vernir.
Fiche de montage
Formule de montage.
Hameçon : TMC 346Z n° 12 ou
14
Soie de montage : jaune pale
Corps : soie de montage , cercler
d’un brin noir de gros diamètre.
Thorax : dubbing d’oreille de lièvre.
Sac alaire : fibres de queue de faisan.
Tête : soie de montage
Le monde de la truite - Page 45
Mouche
« Dead Drift » une autre variante
de notre nymphe au fil
Cette technique, l’une des plus populaires utilisées en Amérique du Nord, Patagonie et Nouvelle Zélande, est pour
nous pêcheurs Français une variante de notre nymphe au fil. Elle permettra de « porter » sa nymphe tout au long des
veines d’eau les plus intéressantes comme par exemple lors des conditions d’étiage lorsque les poissons, ultra méfiants, sont calés au fond et le long des berges rocheuses souvent en partie couvertes par une végétation importante
ou quand vous pêchez à distance des veines d’eau prometteuses et cela quelques soit la taille de la rivière, alors
qu’aucune activité de surface n’est apparente.
Texte et photographies Frank Faubert
Cette technique a surtout pour objectif principal de donner
à notre imitation l’apparence d’une nymphe portée librement par les courants. Certains pêcheurs à la mouche de
plus renommés dans ces pays, la considèrent comme la
technique, une fois maîtrisée, la plus efficace.
Mise en pratique
Cette technique nécessite tout d’abord l’utilisation d’un inLe monde de la truite - Page 46
dicateur de touche. Son positionnement dépendra de la
profondeur à laquelle vous souhaitez pêcher avec votre
nymphe mais aussi de la liberté que vous souhaitez donner
à votre nymphe lorsqu’elle dérivera au grès du courant le
long de la coulée choisie. Gardez en tête que sur des nymphes peu plombées, plus l’indicateur de touche est placé
loin de la nymphe plus la touche sera discrète voir décalée
dans le temps, augmentant ainsi le risque de ne pas ferrer
à temps. A l’opposé, si votre indicateur de touche est positionné trop proche de la nymphe, elle ne sera pas assez
libre et sa nage ne sera pas assez naturelle. Dans tous
les cas, vous n’hésiterez pas à ferrer au moindre arrêt
ou déplacement anormal de votre indicateur de touche.
Avec cette technique de pêche en nymphe, les touches
sont le plus souvent très subtiles.
A la base, cette technique se rapproche beaucoup de la
pêche en sèche. Les mêmes gestes, les mêmes bases
sont à appliquer. Tout d’abord positionnez vous face à
la veine d’eau que vous allez pêcher en repérant l’endroit où vous souhaitez poser votre nymphe et la veine
dans laquelle elle devra passer de la façon la plus naturelle possible. Fouettez vers l’amont de la rivière et après
avoir posé votre ligne, effectuez un léger mouvement de
poignet (mending) pour que votre soie forme une boucle vers l’amont et ainsi que votre indicateur ne soit plus
soumis au dragage. Si votre indicateur de touche drague sur la surface de l’eau, votre nymphe fera de même
et sera donc beaucoup moins prenante sur les poissons
de nos rivières. Vous pouvez de même remplacer votre
indicateur de touche par une sèche si vous le souhaitez
pour multiplier les chances. Petites astuces que j’utilise
beaucoup sur des rivières plus petites où le poisson à
tendance à monter même les jours sans gobages. Répétez ce mouvement de mending tout au long de la dérive si nécessaire pour éviter le dragage et permettre à la
nymphe de mieux dériver dans la coulée, le plus naturellement possible.
En lançant amont ou ¾ amont, cela donnera le temps
nécessaire à votre nymphe de descendre à la profondeur
souhaitée lorsqu’elle attendra la partie de la rivière que
vous ciblez. Votre mouche doit dériver librement dans le
courant jusqu’à qu’elle soit directement en aval de votre
position ou à quelle mètre de vos pieds si vous pêchez
vers l’amont. Au fur et à mesure que votre nymphe dérive
le long de la coulée, récupérez votre soie tout doucement
(mouvement de tricotage) pour être en contact direct avec
votre indicateur sans pour autant modifier la dérive qui
doit suivre le plus naturellement possible le sens de l’eau.
Le secret de cette récupération est l’équilibre que vous
devez garder entre le côté naturel de la dérive de votre
nymphe et le fait de ne pas laisser trop de ligne dehors,
ce qui vous empêchera de ferrer au bon moment.
Les touches peuvent arrivées n’importe quand puisque la
nymphe dérive librement, dans ce cas vous devez suivre
les moindres mouvements de votre indicateur de touche
du début à la fin de votre dérive. Ne soyez pas surpris non
plus si très souvent votre nymphe ne sera prise qu’en fin
de coulée, donc soyez patient et répétez plusieurs fois
l’exercice avant de changer de spot.
Avec de la pratique, rien de remplace celle-ci au bord de
votre rivière pour progresser, vous pourrez rapidement
commencer à ressentir la différence entre une « touche
» causée par le fond ou un obstacle et la touche d’une
truite. A vos débuts, le temps de trouver la bonne position
pour votre indicateur de touche par rapport aux coulées
prospectées, vous vous laisserez trompé par ces fausses
touches. De même, vous ne sentirez la touche ou ne la
verrez que trop tardivement et perdrez ainsi, au début,
quelques poissons, mais insistez, cette technique est vraiment l’une des plus efficaces que vous pourrez utilisez.
Le matériel
Vous trouverez sur le marché plusieurs modèle d’indicateur de touche. Choisissez un modèle qui doit être léger
pour ne pas gêner vos lancers et qui doit flotter le plus
possible, une mouche sèche fera aussi bien l’affaire. La
sèche devant à la fois correspondre aux insectes que
vous trouverez sur place et permettre de supporter le
poids de la nymphe. Dans tous les cas, même sous l’eau,
si il reste visible votre indicateur de touche continuera à
remplir sa fonction.
Aucun matériel spécifique n‘est nécessaire, j’utilise une
canne d’action rapide, semi parabolique de 9 pieds pour
une soie de 5 et un moulinet semi automatique des plus
classique, que tout pêcheur à la mouche connaît. Une
canne de 10 pieds pour des soies de 4,5 ou 6 ferra aussi
bien l’affaire. La rapidité de son action et son action elle
même seront aussi une affaire de goût personnel.
Astuces
Une fois que vous commencerez à ressentir la dérive na-
Le monde de la truite - Page 47
turelle de votre nymphe sans créer de dragage et que
vous arriverez à ferrer dans le timing de la touche il y
a une ou deux petites astuces qui vous permettront de
prendre encore plus de plaisir et de truites. La première
est de relever très légèrement la pointe de votre canne
lors de la dérive, faisant ainsi remonter légèrement votre
nymphe. Sous cette action, elle pourra paraître aux yeux
d’un poisson un peu plus méfiant comme une nymphe
émergente vers la surface.
La deuxième astuce est à utiliser quand vous pêchez
avec cette technique directement vers l’amont et non pas
¾ amont. Après avoir posé la nymphe, le moucheur devra
récupérer sa soie au fil de l’eau et laisser la mouche le
dépasser d’un ou deux mètres si possible avant de re-
Le monde de la truite - Page 48
lancer vers l’amont. Surtout, ne relancez pas trop tôt, patientez le plus possible. Il est toujours très surprenant de
constater le nombre de poissons pris virtuellement dans
ses pieds en utilisant cette technique à partir du moment
où bien sur vous ne faites pas trop de bruit une fois les
pieds dans l’eau et que vous pêchez des courants un poil
plus rapide.
Mais n’oubliez pas le principal, seul une pratique régulière sur différents types de cours d’eau vous permettra de
maîtriser petit à petit cette technique et ainsi de prendre
plus plaisir au bord de l’eau en profitant de cette nature.
N’oubliez pas toutefois de relâcher votre poisson dans de
bonnes conditions.
w
Intervie
Grégoire Juglaret
Pour ce numéro j’ai choisi de vous présenter un jeune pêcheur à la mouche, passionné et très sympathique
qui représente aujourd’hui une nouvelle génération de moucheurs qui allient leur passion à la compétition.
J’ai fait ce choix car j’étais tout d’abord curieux de connaître les motivations d’un moucheur d’à peine 25 ans,
vis champion du monde par équipe. .
Une interview menée par Frank Faubert
Dès le premier contact, sa simplicité, sa gentillesse et son plaisir de partager sa passion se font ressentir et vous donnent envie de mieux le connaître.Grégoire a démarré la pêche à la mouche à l’âge de 9 ans sur les bords de la Loire
et a participé à sa première compétition dès sa onzième année. Cela fait maintenant 16 ans qu’il traine ses waders
au quatre coins de l’hexagone et maintenant du monde pour partager sa passion et représenter son pays.
Frank : Tout d’abord Grégoire, merci pour cette interview. Peux tu nous dire comment tu as découvert la pêche à la
mouche ? Et qui t’a initié ?
Grégoire :
Merci à toi pour ta proposition. C’est une chance de pouvoir partager sa passion au travers de ton magazine, et je t’en
remercie vraiment ! J’ai découvert la pêche à la mouche sur les bords de la Loire du coté de Saint Etienne à l’âge de
7 ou 8 ans, en croisant un gars, qui gesticulait bizarrement au milieu de la rivière alors que je pêchais au vif avec mon
père. « J’aimerais faire ça ! » Puis, quelques vidéos, une canne à mouche en cadeau de Noël, la rencontre avec le
GPS Lyon Centre (club dans lequel je suis toujours licencié), et c’était parti !
Le monde de la truite - Page 49
A partir de là, j’ai pu pêcher avec quelques personnes de mon club, mais ce sont mes parents qui m’ont le plus emmené au bord de l’eau où j’ai pu m’entrainer.
J’ai également eu la chance de rencontrer une personne qui m’a beaucoup appris sur la pêche, mais aussi sur la
rivière et son environnement. Henri Buttazonni, un touche à tout de génie, passionné de tout ce qu’il entreprend, un
pilier des associations, fédérations et groupements dont il est bénévole, né lui aussi (quelques années plus tôt…) sur
les bords de Loire. Je lui dois énormément. Quelqu’un d’une soixantaine d’année, qui fait la promesse au détour d’un
magasin à un gamin de 9 ans de l’emmener à la pêche et qui le moment venu, tient sa promesse, est une personne
rare et exceptionnelle. J’ai eu la chance de le croisé et de partager bon nombre de ses sorties au bord de l’eau…
Frank : Tu as 25 ans, es tu marié ? Des enfants ?
Grégoire : Ni marié, ni enfant, mais en couple avec quelqu’un d’hyper tolérante qui me permet de pratiquer mes passions sans limites (ou presque…).
Frank : Comment es tu arrivé à la compétition ? Quesque t’apporte la compétition ?
Grégoire : J’ai toujours aimé la compétition, dans quelques milieux que ce soit. En plus de ça, la première personne
que j’ai rencontré au GPS est Pascal Cognard, simplement triple champion du monde en individuel et autant par
équipe… un personnage comme Pascal devient vite une idole ou un model à imiter pour un enfant !
La compétition t’oblige à te dépasser et donc tu progresses plus vite que si tu ne pratiques que pour le plaisir. En
plus de ça, durant une compétition, tu as un certain stress qui s’installe, tu ne penses plus à rien, tu avances, et tu es
porté par cette pression. Même quand tu finis une manche très physique, là où tu serais sorti de l’eau bien plus tôt, là
tu continues et tu avances toujours… il faut le vivre !
Frank : Tu es membre de l’équipe de France de Pêche à la mouche depuis 2009 il me semble. Tu ressens quoi quand
tu représentes la France ?
Grégoire : Durant la préparation et les épreuves, tout le monde est à fond, toujours en groupe on ne se rends pas
compte qu’on représente notre pays. Mais c’est lors des cérémonies d’ouverture et surtout de clôtures, quand on entend l’hymne qu’on vibre pour le groupe mais aussi pour le maillot.
C’est magique !,
Imagine ce qu’on ressent quand on soutient une équipe ou un sportif lors d’une finale internationale ou quand il monte
sur un podium, les frissons, les larmes qui montent au moment de la Marseillaise… c’est cette sensation, poussée au
centuple !
Le monde de la truite - Page 50
Frank : Le titre de champion du monde est-il ton objectif
principal ? Individuel ou par équipe, quelle serait ta préférence ?
Grégoire : J’ai plein d’autres d’objectifs en dehors de la
compétition, mais pour ce qui est de ce domaine, oui! Gagner ce titre par équipe serait fabuleux. On fait tous notre
maximum au niveau national pour intégrer l’équipe. Ensuite, On vit durant 15j ensemble, on se soutient en permanence, on partage tout, et si on gagne, c’est ensemble
! C’est ca qui est fabuleux avec l’Equipe de France, c’est
l’esprit du groupe qui supplante tout! On part pour faire
gagner l’équipe, les médailles individuelles ne sont que
complémentaires, c’est là d’ailleurs la force de nos équipes ! J’ai vécu ça aux championnats d’Europe en 2009 et
j’aimerais le revivre que ce soit au niveau européen ou à
l’échelle mondiale.
Cette année, je serais capitaine de l’équipe junior qui disputera le championnat du monde en Italie au mois d’août…
Je rêve de vivre ça avec eux !
Frank : Pêches tu aussi en réservoir et si oui, participes-tu
aussi aux compétitions nationales dans ce domaine ?
Grégoire : Oui, également depuis 8 ans maintenant chez
les seniors, alors que je participe aux championnats rivière
dans ces catégories depuis mes 13 ans.
Frank : Quel est ton parcours d’étudiant? Comment as-tu réussi à allier tes études et ta passion ?
Grégoire : Chaotique au début, plus rangé par la suite ! Après un Bac S négligé, je me suis dirigé dans une filière
agricole sur Annecy dans laquelle j’ai passé un Bac STAE (Sciences et Technologies de l’Agronomie et de l’Environnement), puis un BTS Gestion et Maitrise de l’Eau, pour finir par une licence de technico-commercial en produits et
services industriels.
Frank : Tu travailles aujourd’hui pour JMC-Mouches de Charette. Ce travail te permet-il de continuer à te préparer
comme avant pour tes prochaines échéances ?
Grégoire : Faire de ma passion mon métier... je ne l’aurais même jamais imaginé !
Depuis que j’exerce dans la société JMC-Mouches de Charrette, je pense pêche à la mouche 24h/24. J’exerce une
fonction de commercial itinérant, j’arrive à caler des sorties en soirée ce qui me permet de pratiquer sur des profils de
rivière très différents, ce qui est une super école.
Frank : Tu es aussi capitaine de l’équipe de France Junior depuis maintenant un an. Qu’as tu rechercher en acceptant
ce rôle? Que souhaites tu apporter à ses jeunes ? Et que t’apportent-ils ?
Grégoire : Ce Poste cette année, c’est simplement Enorme ! J’ai participé avant mes 18 ans à toutes les compétitions
chez les jeunes, et depuis je me suis rendu sur tous les sites pour continuer à partager ces moments hors normes.
La compétition chez les jeunes est très relevée mais il y a énormément de sympathie et de partage lors de ces rencontres. Imagine la richesse d’un weekend de compet quand tu rencontres des gars de toutes la France et de toutes
origines mais partageant la même passion. Alors quand le poste à été à pourvoir, on en a parlé avec quelques amis, et
on s’est tapé dans la main avec mon pote Frédéric Desfaits qui sera le manager de l’équipe. On est parti pour former
un groupe solide avec des « gamins » assez exceptionnels. Il faut qu’ils prennent le maximum de plaisir ensemble,
c’est comme ça qu’ils seront les meilleurs. On va se créer de nouveaux souvenirs partagés avec les grandes nations
de la pêche à la mouche, ça fait parti de la magie des rencontres internationales.
Frank : peux tu nous parler un peu plus des méthodes de sélection pour les juniors et des différentes échéances de
cette équipe ?
Le monde de la truite - Page 51
Grégoire : Chaque année, il y a deux championnats, un en rivière et un en réservoir. Ils servent de support à la sélection. Les présélectionnables seront les 6 premiers juniors les 3 premiers cadets et le champion minime de chacun de
ces championnats. Suite à ça, on a le difficile devoir de créer une équipe avec Fred et d’autres sélectionneurs comme
Florian Caravéo, issu lui aussi de ces championnats, et aujourd’hui responsable des jeunes à la fédération.
Cette année on bénéficiera d’un week-end de stage, pour créer l’équipe de compétiteurs après avoir retenu 9 jeunes
lors des présélections. Ce stage aura pour but de sélectionner les 6 personnes les plus compétitives et les plus polyvalentes mais également de former les 9 à la compétition internationale en prévision des années à venir.
Frank : quelles sont tes prochaines échéances avec l’équipe de France sénior et l’équipe de France junior ?
Grégoire : Pour ce qui est de l’équipe Sénior, nous partons aux championnats d’Europe en République Tchèque à
la fin du mois de mai. On attend tous ce championnat avec impatience, car c’est une des nations les plus fortes au
monde, le challenge est donc énorme !
Les championnats du Monde juniors auront lieu quand à eux fin août en Italie et là aussi, nous allons tout faire pour
reprendre le titre au tchèques qui le détiennent maintenant depuis 2 ans après quelques années de domination française !
Frank : en dehors des compétitions sur quelles rivières pêches-tu principalement ?
Grégoire : Je n’ai pas de rivière régulière. Je fais principalement des sorties courtes sur les rivières proches des
endroits où je me trouve pour le travail, mais les rivières de la Loire resteront certainement mes parcours de cœur,
y ayant fait mes premiers pas.
Frank : Histoire de mieux te connaître et en vrac, à part la PALM, quel est ton sport préféré ? Quelle équipe ? Quelle
est ta music, ton morceau, ton groupe préféré ? Quel est ton film culte ?
Grégoire : Oulla… dur… le rugby et le hand pour les sports co, la natation et l’athlé pour les sports individuels, sans
préférence pour tel ou tel club, mais le plaisir de voir l’engagement des individus au sein des équipes nationales. De
même, je ne suis pas fan des tournois individuels de Tennis, mais j’adore l’ambiance d’une Coupe Davis.
Pour ce qui est de la musique, j’écoute vraiment tout, et tout le temps !
Film culte… Pulp fiction, le cercle des poètes disparus, Will Hunting, les Jim Carrey, les bronzés fond du ski…. Et au
milieu coule une rivière, Obligé !
Le monde de la truite - Page 52
Frank : as tu une autre passion que la pêche à la mouche ?
Grégoire : oui ! Peut être trop même ! Toutes les pêches d’approche me passionnent ! et puis le milieu aquatique, la
gestion des rivières, la formation des débutants… je suis également à fond dans mon nouveau métier qui m’apporte
énormément d’un point de vu humain, que du bonheur !
J’espère bien pouvoir pratiquer tout ça tour à tour.
Frank : j’ai cru entendre que tu ne pêchais pas qu’exclusivement à la mouche et que tu t’étais mis à une autre technique depuis cet été. Peux tu nous en dire plus ?
Grégoire : oui, depuis quelques années je pêche un peu les carnassiers aux leurres et je pratique également les pêches du silure en été, ca me permet de « couper » un peu, de retrouver des amis au bord de l’eau qui ne pratiquent
pas la pêche à la mouche mais qui excellent dans ces autres domaines et donc d’apprendre d’autres approches.
Frank : justement, le fait de pratiquer d’autres techniques, cela t’apporte-t-il un plus dans ta façon d’aborder les postes
?
Grégoire : Carrément ! Mais pas seulement les postes. Ça permet d’améliorer la technique en générale, les sensations, le sens de l’eau… Quand je suis arrivé à comprendre et à aborder certaines veines d’eau en plein Rhône, j’ai
énormément progressé dans l’approche de certaines veines en rivière !
Frank : Pour finir, peux tu en quelques mots nous décrire ta passion ?
Grégoire : C’est l’épilogue du film « Et au milieu coule une rivière » qui la définissent le mieux…
Merci pour tout Frank. En espérant pouvoir partager une prochaine sortie avec toi.
Frank : Avec plaisir, merci encore et à bientôt
Le monde de la truite - Page 53
Infos
L'Association Sources et Rivières du Limousin
25 ans de combat et un titre de « Héros de
l'eau 2011 »
Cette année, Sources et Rivières du Limousin fête ses 25 ans !
C'est avec un grand plaisir que je souhaite
participer à cet événement en vous faisant
découvrir cette association qui vient d'être
honorée d'un titre national...
Depuis les années 80, SRL se bat contre les
pollutions agricoles, industrielles, radioactives (et Dieu sait si ce dernier sujet est sensible en Limousin!), mais aussi contre les
destructions des écosystèmes et l'artificialisation des milieux naturels.... et force est de constater que ce sont ces mêmes dossiers qui reviennent toujours depuis
25 ans, pire, que les choses semblent s'aggraver !
Alors.... combat perdu d'avance? Pas si sûr, nous verrons plus loin que SRL a un bilan plus que flatteur...mais le combat est de chaque instant et la vigilance aussi.
Mais d'abord, SRL qu'es aquo ?
Petite leçon d'histoire :
en 1986, SRL voit le jour, en fait, l'association est la continuité du GPS (Groupement des pêcheurs Sportifs) local, explication : en Limousin, les membres ressentent le besoin de dépasser le cadre purement halieutique pour se pencher
en plus sur l'aspect environnemental (même si le GPS y est aussi sensible).
1993 : l'association reçoit un agrément comme « association de protection de l'environnement ». Ainsi, SRL acquiert
une légitimité et de nouvelles opportunités dans le cadre d'actions devant les tribunaux. A ce stade, SRL fonctionne sur
le mode du bénévolat et peut compter sur les compétences d'universitaires spécialisés en droit de l'environnement.
Face au nombre de dossiers de plus en plus complexes, les sollicitations de plus en plus nombreuses à participer à
des commissions diverses, le noyau de l'association « n'en peut plus », et le conseil d'administration opte en 2001pour
l'embauche d'un salarié dans le cadre du dispositif « emploi jeune ». Ainsi, SRL est beaucoup plus disponible, les
dossiers ne prennent pas de retard (deux choses difficiles quand on fonctionne uniquement sur le bénévolat), et ce
jeune homme (Antoine Gatet, juriste), a une grande compétence dans le droit environnemental...toujours utile quand
on est une association œuvrant pour les milieux naturels!
Qui dit embauche, dit salaire... les ressources de SRL proviennent principalement des cotisations des membres et
de produits divers : études (de services juridiques ou de contentieux) et le mécénat privé. L'association ne reçoit de
financements publics que de deux institutions, la Région Limousin (en particulier dans le cadre des aides à l'emploi
associatifs), et la DREAL Limousin sur certains de ses projets . Ainsi, elle peut revendiquer ce qui lui est cher : son
indépendance!
Quels Dossiers sont traités?
SRL traite des dossiers qui évoluent avec le temps :
ainsi, dans les années 80, les problèmes auxquels elle avait à faire face étaient surtout liés aux pollutions industrielles
traditionnelles et aux microcentrales . Les premiers gros dossiers concernaient les pollutions liées aux papeteries,
au fonctionnement des barrages (éclusées, vidanges), et des victoires juridiques ont été remportées. Le dossier du
nucléaire avait été évoqué, mais il arrivait bien trop tôt à cette époque.
La décennie des années 90 voit apparaître de nouveaux dossiers :
la montée des pollutions liées à l'agriculture et de l'élevage intensifs(des porcs et des volailles en particulier),
le problème des friches uranifères nombreuses en Limousin,
la création illégale des étangs ainsi que du laxisme des autorités publiques généralisé face à ce problème. SRL a du
Le monde de la truite - Page 54
faire face à une opinion publique plutôt favorable avant de faire comprendre la réalité et la nocivité de cette prolifération anarchique.
Le XXI° siècle voit s'amplifier ces problèmes avec en plus les nuisances liées à la métropolisation et le développement
péri-urbain : mitage du paysage, pollutions diffuses, artificialisation des milieux, augmentation de la mobilité....
Actuellement, SRL est très attentive à trois grands dossiers :
-les élevages industriels hors sol
-le nucléaire
-l'artificialisation des milieux : elle se bat pour que les préoccupations environnementales soient intégrées dans les
documents d'urbanisme.
Sans oublier bien sûr, la reclassification des cours d'eau en projet, que SRL dénonce à juste titre comme une manœuvre des producteurs d'hydroélectricité...ou comment le dossier des microcentrales va revenir sur les devant de la
scène....
Des résultats
Dernièrement, des recours ont été déposés par SRL et une association locale pour bloquer l'extension d'une porcherie
industrielle sur lisier à Folles (à proximité de la zone Natura 2000 de la vallée de la Gartempe!), pour faire annuler des
parcelles rendues constructibles dans des zones naturelles sensibles (PLU de Bellac, PLU de Ste Feyre et PLU de
Solignac), une propriétaire de microcentrale a été condamnée pénalement pour exploitation sans autorisation de cet
aménagement et SRL a engagé un recours administratif complémentaire pour faire détruire les ouvrages,un imprimeur a été condamné pénalement pour la pollution d'un cours d'eau (l'Auzette), etc...
Si, il y a quelques années, SRL avait contribué à faire stopper la prolifération des microcentrales, elle s'inquiète grandement de la menace qui pèse sur les cours d'eau du Limousin avec la reclassification envisagée...
Concernant les étangs privés, SRL a fait remonter le dossier sur la place publique...et cela a contribué à une prise de
conscience de l'opinion qui ne voyait que la beauté du cadre créé et l'intérêt touristique ( et encore! Je suis bien placé
pour savoir que bien souvent ce dernier point est pratiquement nul...par contre, la rivière de mon enfance, celle où j'ai
pris mes premiers poissons à la mouche est morte, ou quasiment...). Ainsi, l'anarchie concernant la création de ces
étangs n'a plus cours. L'administration ayant organisé le contrôle des ouvrages, on assiste même aujourd'hui à des
effacements d'étangs sur les bassins les plus sensibles.
SRL est aussi à l'origine de la médiatisation du dossier des pollutions radioactives des milieux issues des anciens
sites uranifères du Limousin de Cogema/Areva et des stockages actuels des déchets produits par cette activité. Au
prétoire, SRL a perdu...mais quelle victoire dans l'opinion publique!
Mais aussi, et surtout, SRL intervient dans de nombreux domaines :
-elle a été dernièrement à l'origine et à participé à la publication d'une plaquette démontrant la situation alarmante de
la Truite en Haute Vienne, avec la fédération de pêche 87. Cette étude apporte d'ailleurs la preuve (si besoin était) de
l'impact nocif des étangs sur les cours d'eau de 1° catégorie.
SRL s'investit aussi dans de nombreuses tâches d'intérêt général : recherche, éducation à l'environnement, communication, représentation dans de multiples instances, etc. les raisons d'intervenir ne manquent pas!
On le voit, SRL dépasse largement du cadre strict de la pêche, d'ailleurs, visitez son site et vous aurez la possibilité
d'avoir des nouvelles des derniers dossiers (et des anciens).
Pour les adhérents, des bulletins sont régulièrement envoyés, ainsi que des courriels les informant des derniers dossiers, des nouvelles menaces, des dernières victoires.
Ce n'est pas pour rien, que le 21 mars 2011, dans les locaux de l'Assemblée Nationale, Sources et Rivières du Limousin s'est vue remettre le titre de « Héros de l'eau » dans la catégorie Associations, ceci à la veille de la journée
de l'Eau! Ce prix est organisé tous les ans depuis trois ans avec le WWF France, la société Werner et le ministère de
l'Ecologie, SRL est la troisième association à être récompensée, après Eaux et Rivières de Bretagne et l'association
Loire Vivante.
Le 18 juin 2011, à partir de 17h30, SRL fêtera ses 25 ans au Domaine du Buchou à Eymoutiers (87), un apéro vous y
attends, suivi d'un repas sur réservation!
Je ne saurais que trop vous encourager à visiter le site de SRL ou à les contacter pour plus de renseignements, voici
leurs coordonnées :
Sources et Rivières du Limousin
maison de la Nature
11, rue Jauvion
87000 Limoges
http://www.sources-rivières.org
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ure
Littérat
De la nymphe à la pêche
de Philippe Boisson
EDITIONS la vie du Rail
Tout d’abord, je me suis régalé en lisant ce
livre. Facile à lire, pleins d’astuces et d’anecdotes croustillantes et une vision simple de
là pêche en nymphe et plus particulièrement
la NAV (Nymphe à Vue) qui sans être sacralisée reste le fil rouge technique du livre.
Les plus :
- Facilité de lecture
- Qualité des photos
- Astuces
- Historiques
- Anecdotes
C’est aussi une vraie source d’information
pour les pêcheurs qui, sauf à de rares exceptions, parcours que très peu les magazines
spécialisés ou des débutants souhaitant se
documenter sur cette pêche. Par contre je
ne suis pas sur que les pratiquants plus expérimentés, les fanas du net ou des magazines, y trouveront techniquement de vraies
nouveautés. Ce qui ne semble pas être de
toute façon le but de cet ouvrage. Néanmoins, ceux-ci pourront trouver leur compte
au fil des anecdotes, ses photos et des histoires si simplement proposées dans ce livre.
Mais attention, c’est un ouvrage parfois sans
concession, ce qui pourra surprendre certains. Les plus sensibles y trouverons un bel
hommage, pleins d’émotions, à son ami Norbert Morillas. Philippe Boisson a su coucher
au fil des pages leur complicité, leur amitié et
la douleur ressentie lors de la disparition de
son ami.
Les moins :
- Pas de grande découverte « techniques » pour les plus assidus, mais était-ce là ce qui était vraiment recherché.
En conclusion, un très beau livre pour les plus assidus de la pêche en nymphe et une mine d’informations pour les
débutants et d’excellents rappels sur des bases et astuces si facilement oubliées. Mais dans tous le cas, à lire absolument par tous les passionnés de la pêche en nymphe, ou tout simplement de la pêche.
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ure
Littérat
Retour sur le salon
de la pêche
de Fillinges 2011
texte et photo Frank Faubert
Après une première année réussie au salon de Fillinges
en 2010 nous revoilà prêt ou presque pour sur ce salon
pas comme les autres. Jean-Benoit, loic, Jean-Denis,
Jérôme et moi, nous nous retrouvons le vendredi 8 avril
vers 18h30 pour monter le stand. Notre ami et organisateur du salon, Philippe Lecellier nous a réservé le
stand n°1, en face de l’emplacement de sa boutique
comme l’année dernière. Cela s’annonce donc des
plus prometteurs. A 18h45, l’inquiétude commence à
apparaître, impossible de monter le stand la visserie
n’est pas là et pas le temps de se rendre à un magasin
avant la fermeture. Heureusement, la solidarité entre
certains stands jouera son rôle et voilà le stand terminé
vers les 20h.
Nous serons donc 4 à assurer la représentation du
Monde de la Truite lors des deux jours du salon. Côté
vente et côté visites, nous avons connus un peu moins
de réussite que l’année dernière. Cela pouvant s’expliquer par un sentiment que les gens restaient moins
longtemps au salon et venaient pour beaucoup avec
des idées d’achats déjà bien en tête. De plus le beau
temps que nous avons connu a aussi contribué à une
très forte présence des visiteurs au bord de l’eau sur
le Foron de Fillinges. Car comme l’année dernière, le
salon se divisait en deux parties. Une partie sous les
chapiteaux, où nous pouvions croiser quelques partenaires du magasine et de l’association comme Field&
Fish et Pezon & Michel ainsi que des amis comme
Ludovic Briet, guide de pêche en Haute-Savoie mais
aussi quelques marques (impossible de les citer toutes) comme Illex, Lucky Craft, JMC, Peux, Simms, Patagonia, Scierra,Devaux…. Cette partie hébergeait aussi plusieurs fédérations de pêche de la région, des guides de
pêche, des tours opérateur, des monteurs de mouches et vendeurs de matériaux mouche, et autres exposants pêche
et nature.
Mais la caractéristique principale de ce salon c’est le côté test en grandeur réelle au bord du Foron qui a été une
nouvelle fois aménagé afin que chacun, exposants et visiteurs, puissent tester les différents matériels. Quatre parties
bien repérées permettent aux leurristes, moucheurs ou tocqueurs de comparer tel ou tel produit, accompagnés par
des professionnels de chaque marque et des membres de l’organisation du salon. Ces espaces étaient aussi le lieu
de démonstration de plusieurs grands noms de la pêche comme Alain Foulon de chez Illex, Ryu Suke de chez Lucky
Craft et les membres de l’équipe de France de pêche à la mouche entre autres. Il fallait voir les sourires sur le visage
des jeunes qui ont pu partager quelques instants et quelques poissons avec ces personnes.
C’est ce côté innovateur tout en préservant un côté chaleureux, qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs qui plait tant.
C’est en fait la marque de Philippe qui cette année encore a su nous surprendre une nouvelle fois avec un espace de
projection de vidéos dont notre DVD.
Le dimanche nous aurons la visite de quelques membres du forum et de l’association comme Robert, Gaël ou François et se sera l’occasion d’un déjeuner bien sympathique avec quelques amis du forum TER, Xavier, Patrick et JeanPierre. On était aussi venu pour çà.
Depuis maintenant 14 ans déjà ce salon est un rendez-vous incontournable de la pêche en Rhône-Alpes. Il reste
année après année une rencontre de passionnés de la pêche et plus particulièrement de la pêche de la truite. On ne
peut que remercier Philippe LECELLIER pour cette initiative unique et souhaiter longue vie à ce salon.
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Matériel
Chaussures Wading
Fiel & Fish
Chaussures très légères et très robustes avec renfort dessus de pied. Le laçage est très rapide grâce
à un système de serrage rapide et des crochets
sur le haut de la chaussure. Les Semelles feutres
renforcées par quatre clous tungstène sur le talon
et deux clous tungstène à l'avant permettent une
excellente adhérence sur toute surface et assurent
une grande stabilité à l’arrêt comme en mouvement.
Ces chaussures sont ultra légère avec un poids de
550 g par chaussure. Le dessus est en cuir synthétique dont le séchage est très rapide.
Le talon et les orteils sont renforcés contre l'abrasion pour durer même en utilisation ‘dure’.
Le prix de 89 € TTC reste lui très doux
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te
Découver
Une rivière en Haute-Saône : Le Breuchin
Texte et photographie par Arnaud Geny
La Franche-Comté est une destination réputée pour ses
parcours et rivières de première catégorie. Les noms
Doubs, Loue, Cusancin, Ain ou Ognon évoquent à eux
seuls des destinations de pêche prolifiques ou idylliques… Certes ces derniers mois, les pollutions et mortalités piscicoles, exception faite de l'Ognon (pour combien de temps ?), ont quelques peu voire anéanti l'image
d'Épinal que renvoyaient ces refuges de Saint-Pierre. Le
tableau est noir, certes, cependant une prise de conscience semble vouloir éclore et les actions balbutiantes des
premiers temps prennent consistance. Bien sûr, je continue de fréquenter ces lieux mais de façon moins assidue, je souhaite que les habitantes et habitants puissent
souffler quelque peu. De facto, j'ai repris ma carte IGN, je
ne pêchais plus ou prou les rivières aux alentours. Voilà
quelques années que je traîne mes cannes le long du
Breuchin, mais la fréquentation du Doubs Franco-suisse
m'avait entraîné et conduit à l'infidélité. Le Breuchin me le
pardonnera-il ?
Afin d'expier mes fautes, j'ai décidé de lui consacrer cet
article.
Le Breuchin est une petite voire moyenne rivière dont le
parcours et le lit se situent intégralement dans le département de Haute-Saône. Il prend sa source dans le massif des Vosges Saônoises à une altitude de 730 mètres,
au lieu-dit les "100 sous", appartenant à la commune de
Beulotte-Saint-Laurent. Il chemine sur 45 kilomètres environ et traverse une trentaine de villages ou hameaux. A
Corravillers, il accueille son premier affluent, le ruisseau
la Tampa, puis celui de la Crosière à la Longine. Sur la
commune de la Rochotte, il est rejoint par le Ruisseau
d'Effreney. En amont de Faucogney-et-la-Mer, les eaux
du Beuletin, autre petite rivière du département d'une longueur de 15,5 kilomètres, se mêlent à celles du Breuchin.
A partir de ce point, le lit mineur s'élargit de façon significative. Dans le même secteur, le ruisseau de la Foule
vient l'alimenter. Sur la commune de la Proiselière-et-Langle, il capte les eaux du ruisseau de la Prosielière puis du
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Rudivet à Amage et du Raddon sur Breuchotte.
Cette commune accueille notamment un atelier
pêche nature et une École de pêche. Deux ruisseaux viennent encore gonfler son débit, il s'agit
respectivmeent du Morbief qui le rejoint dans les
secteurs de Froideconche puis du Ruisseau des
Nars dans Luxeuil-les-Bains, ville de Saint-Colomban. C'est l'affluent principal de la Lanterne.
La confluence avec cette dernière est située en
aval de la commune d'Ormoiche, à l'altitude de
256 mètres. Le dénivelé est donc de 474 mètres, le bassin hydrographique s'étend sur une
surface de 123 kilomètres carrés. Il fait partie du
bassin versant du Rhône. Le régime du cours
est du type nivo-pluvial. La station de relevé est
situé à la Proiselière-et-Langle, son débit moyen
est de 4,4 m3/s. Depuis que des relevés sont
effectués, il a été constaté aux étiages un débit
minimal sur 3 jours consécutifs de 0,30 m3/s. En
1990, le débit instantané maximum de 125 m3/s
a été relevé, le débit journalier moyen était de
93,4 m3/s.
Le Breuchin fut arpenté par un pêcheur à la mouche émérite, Monsieur Henri Bresson, dit le Sorcier de Vesoul. Il
lui a offert de belles prises et bien des émotions, pour
revivre son avanture je vous invite à vous procurer le livre
qui lui est consacré : "Le Sorcier de Vesoul" de Vincent
Lalu. Dans ces eaux cristallines et sur la première moitié
de son parcours ont trouvé refuge Truites Farios, Ombres communs, Lottes de rivières, Vairons ou Chabots.
Les Chevesnes se rencontrent sur la seconde moitié, le
lit mineur est plus large, plus profond. De Beaux brochets
peuplent également la rivière, je me souviens, à l'issue
du frai, d'en avoir trouvé un spécimen décédé dépassant
le mètre à la sortie de Sainte-Marie-en-Chanois. Si le
parcours du Breuchin est réputé pour la pêche à la mouche, les techniques de pêche aux appâts naturels, au vairon manié ou au leurre sont toutes aussi compatibles. La
gestion piscicole est assurée par deux AAPPMA, "la Haut
Breuchin" de Faucogney et "La Truite" de Luxeuil-les-
Le monde de la truite - Page 60
Bains. Le Breuchin longe très fréquemment les routes ou
sentiers, son accès s'en trouve facilité, et la pression de
pêche sur ces secteurs est plus importante. Si vous avez
du courage et de la patience, si vous êtes curieux, vous
trouverez des zones inexplorées ou presque. Il faut alors
sortir des sentiers battus, se munir parfois de la carte IGN
adéquate, voire d'une serpe. Mes plus belles prises l'ont
été à ce prix.
Vous conviendrez que je ne vous dévoile pas ici tous les
secrets et coins de pêches merveilleux dont le Breuchin
regorge. Si vous souhaitez découvrir ce cours d'eau, je
vous invite à consulter les sites de la fédération de pêche
Haute-Saône, http://www.federationpeche.fr/70/, et du
tourisme dans le département, http://www.destination70.
com/.
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Le blaireau et le hamster…
histoire de « merde ».
Qui n’a jamais vécu comme un affront la vue d’effluents domestiques se rejetaient directement ou sans traitements
efficaces dans les eaux limpides de 1ère catégorie, où notre poisson fétiche, la truite Fario tente encore de survivre.
Stations d’épuration désuètes ou inefficaces, voir encore aujourd’hui inexistantes, ou bien encore réseaux de collecte
des eaux usées défaillants, sont les signes d’une volonté politique affichée à la seule vue de ceux qui fréquentent
malgré tous les bords de berge de cours d’eau aujourd’hui en réel danger. Le principe du « pas vu, pas pris » est bien
souvent la règle d’or qui conduit nos élus à ne pas vouloir s’occuper de ce qui ne se voit pas, des effluents domestiques traités, au profit de ce qui se voit et rapporte des voies…Un affront véritablement assumé, menaçant directement
les intérêts des 1.4 millions de pêcheurs qui peinent à se faire entendre au travers d’organismes représentatifs, plus
que conciliants, empêtrés dans des conflits d’intérêts qui finiront par relayer aux musées électroniques les « barres
auvergnates » ou la pêche à la « pyrénéenne».
Ainsi, en 20 ans, malgré une Directive Cadre Européenne et « deux Lois sur l’eau » visant à préserver ce « pétrole
bleu » du 21ème siècle, force est de constater une mise en application plus que laborieuse, tout particulièrement sur
les zones rurales, où l’état affiche ses difficultés à décliner sur le terrain cette « volonté du peuple » ! En effet les pollutions domestiques sont considérées par nos PDPG (1) comme l’un des principaux facteurs limitant du développement
de cette espèce, connue pour son exigence quant à la qualité de son habitat. De décrets abrogés pour l’obligation
d’équipements en STEP, aux « contrôles ciblés orientés » douteux, il n’est pas moins possible de dénoncer au moins
une défaillance, pourtant simple à régler, qui pèse lourdement sur les états des stocks de la Truite Fario : le refus de
contrôler les ouvrages ruraux. Un point d’arrêt est donc nécessaire et s’impose pour qui ne supporte pas cet « Etat »
de fait !
Une protection légale existante Comme évoqué ci-dessus le contexte légale existe au travers d’un Code de l’environnement très dithyrambique en la matière : obligation de la non dégradation des masses d’eau superficielles, protection
affichée des zones de frai, interdiction de déversement de produits « impactant », …les sources de contentieux affichées y sont parfaitement inventoriées et sont assorties de sanctions qui feraient pâlir le premier « violeur » venu : une
véritable « caverne d’Ali Baba » pour nos cours d’eau, vec plusieurs dizaines de milliers d’Euros, et l’emprisonnement
comme arme « fatale » de cette volonté de « papier », recyclé bien sûr !
A n’en pas douter la seule lecture des articles précités ferait blanchir le premier élu, par comparaison aux même risques encourus pour des « emplois fictifs » ou la suspicion de « conflits d’intérêt ». Ces dispositions législatives très
précises et l’obligation assortie de disposer d’une station d’épuration, en fonction du contexte du cours d’eau et de
sa vulnérabilité à la pollution domestique, se traduit donc dans les faits par la publication de Décrets, ou d’Arrêtés,
qui pour le cas qui nous concerne ici, a été publié en 2007 (2), où les dispositions administratives a respecté par les
exploitants y sont parfaitement détaillées. Tout irait pour le meilleur des mondes si malheureusement notre machine
administrative très prolixe en papier n’avait produit un « Commentaire (3)» afin d’expliquer à nos fonctionnaires en
charge de la Police de l‘eau quelles étaient les « manières » de faire respecter, non plus la Loi,…mais son esprit. Une
subtilité administrative que les ruisseaux et rivières de première catégorie français payent au comptant en cadavres
virtuels de « salmonidés », « thymalidés » ou autre écrevisses à pattes blanches, aujourd’hui « camemberts » Excel
de nos PDPG (1). Un contrôle de son application limité. En effet si le « violeur » de nos cours d’eau salmonicoles n’a
pas grand-chose à craindre c’est que dans la pratique notre bonne justice, particulièrement exigeante et c’est heureux,
peine à arbitrer nos conflits de par la très grande difficulté qu’ont nos « Officiers » à établir des faits irréfutables.
Domaine éminemment technique, la pollution d’un cours d’eau et ses impacts environnementaux sont le domaine
des « Experts ». Mais ici pas de « Lieutenant Kayne » ou d’agent spécial du F.B.I ou autre N.C.I.S, encore moins de
Hummer ou de rayon laser, mais plutôt notre brave « Dupond », en « kangoo » vert, certes volontaire, mais dépendant
d’une hiérarchie très administrative et sous influence, plus enclins à tenir ses objectifs d’évaluation et sa carrière au
travers du strict respect de l’application d’un « Commentaire Technique », reflet d’un laxisme « exécutif » coupable,
qu’à faire appliquer, stricto sensu, les intentions du législateur élu. Leur bouclier de papier une soit disant « absence
d’obligation précise », dans ce document de référence pour nos agents spécialisés, « fixée par la directive européenne pour les agglomérations de moins de 120 kg/j de DBO5 (6), qui doit conduire les services de police de l’eau
à limiter leur intervention sur ces agglomérations aux cas manifestes de pollutions ». Il n’en fallait pas tant pour notre
bon « Dupond », très obéissant, pour ne jamais voir de « cas de pollutions manifestes » ! D’ailleurs qu’est-ce qu’une
pollution manifeste…celle de la Loue, du Doubs, lorsque les poissons meurent par tonnes entières ?
Le monde de la truite - Page 61
Ou celle de nos « camemberts » Excel du PDPG (1), payés par les pêcheurs. Si l’une « pue » et se suffit, l’autre a
aussi le mérite de s’imposer comme une évidence officielle !
Dans ce contexte bafoué, la lisibilité des magistrats en charge de l’instruction des dossiers est donc très rapidement
noyée dans une foule d’éléments techniques, parfois contradictoires, dont la lisibilité ne parle qu’à ceux qui les ont
produits. Cela ne peut aboutir qu’au classement « vertical » de ces dossiers, très énergivores en temps et où la pression politique est inexistante. L’archivage « poubelle » devient dans ce domaine, celui de la protection de nos cours
d’eau salmonicoles, le principal « chapitre d’imputation » financier dans la case « protection de l’environnement » des
Tribunaux français. Alors, quand interpelée par les AAPPMA « suicidaires » s’attaquant à cet Everest de « merde », la
Direction Départementale du Territoire, l’Autorité de tutelle, répond de manière cinglante : « Nous ne traitons donc que
les grandes stations d’épurations » disent-ils en coeur, « celles dont la capacité de traitement est supérieur à 2000 EH
»…Sommes-nous « Sibler eau », pour que l’on nous penne pour des pêcheurs idiots ! On veut nous faire croire qu’en
2011, « rien n’est possible ! ». A n’en pas douter notre image renvoyée, les met en confiance et les a rassurés !
Alors pour celui qui, à l’instar de cet animal dont l’opiniâtreté est légendaire, le fameux « blaireau », veut savoir comment l’on nous « enfume » et contrôler la « bile administrative », il lui faut creuser, et creuser encore…
L’Arrêté (2) de référence visant à établir les dispositions réglementaires de fonctionnement de ces ouvrages est précis. Et s’il prévoit des dispositions complexes à mettre en oeuvre pour ces « grands ouvrages à caractère urbain, celles dont le seuil de traitement est supérieur à 2000 « Equivalent Habitant », il n’en est pas moins très complet sur les
dispositions immédiates à faire respecter, notamment pour ce qui touche les normes de rejets de la DBO56, pour les
petites entités, majoritaires sur nos cours d’eau de première catégorie, et qui nous concernent ici. Il y précise même
les dispositions futures et les contrôles qui, dès 2013, seront à mettre en oeuvre par les exploitants de ces micro
ouvrages et l’ONEMA. Pas besoin donc de démontrer l’impact environnemental sur les frayères supposées, de démontrer la nature kilométrée de la dégradation de l’eau de surface, de discuter sur la non dégradation effective d’un
cours d’eau identifié ou non dans un statut de « reconquête » de sa qualité d’eau, ou de rechercher les poissons
morts, qui ne sont malheureusement jamais nés…Non rien de très complexe, pour le « Lieutenant Kayne », et son
Partner, quelques éprouvettes, et une analyse d’eau dans un laboratoire agréé, suffit à faire « tomber » la sanction au
titre du R216-12 (3) et de sa contravention associée de 1500€. Elle est établie de fait, sans discussion ou transaction,
et à l’immense avantage de pouvoir être renouvelée, à l’instar du doux bruit des douze coups de minuit de mon clocher
de village, qui chaque jour me rappelle l’urgence du temps qui passe. Libres ensuite aux AAPPMA de se porter partie
civile, pour appuyer encore plus, selon la voie choisie, celle de la « destruction » ou de la prise de conscience « appuyée ». Petite cerise pour notre « blaireau » dans ce tas « d’immondices » administratifs : l‘obligation d’établissement
du Procés Verbal est même définie pour une autorité constituée, un fonctionnaire ou un Officier public qui acquiert la
connaissance d'un crime ou d'un délit au titre de l’article 40 du Code de Procédure Pénal. Les jurisprudences y sont
même attachées pour qui aurait des velléités de rébellion à servir sa nation, sa mission, et par la même nos intérêts.
Du bonheur pour le « pêcheur blaireau », désormais courtisé !
Une situation connue de tous…
Fort de cette situation « déroutante », peut-être excusable par un manque de moyens, ce ne serait pas moins grave
si l’ensemble de la chaine de contrôle ne se rendait coupable d’un laxisme assassin. En effet l’ensemble des élus,
des exploitants, des services d’état compétents (Police de l’eau, ONEMA, DDT, Agence de l’eau, …) sont informés
par les SATESE, organes de contrôle public et d’appui technique des Conseils Généraux au profit des Collectivités,
de l’état de fonctionnement de ces ouvrages. Environ 80 à 90 % d’entre eux, sur nos territoires ruraux, connaissent
des disfonctionnements les rendant vulnérables à l’action de la Police de l’Eau. Ces données préventives sont même
accessibles au commun des mortels citoyens, tous redevables de la taxe d’assainissement, par simple demande au
titre de la Loi L. 124-2 et suivants (5), qui oblige les autorités publiques à prendre « les mesures permettant au public
de connaître ses droits d’accès aux informations relatives à l’environnement qu’elles détiennent », et à « les rendre
accessibles gratuitement » et en « indiquant le lieu où ces informations sont mises à la disposition du public ».
Ainsi, il demeure possible de cibler parfaitement l’action de contrôle, dans un souci de performance managériale, qui
ne manquera pas de plaire à nos « cadres fonctionnaires », soucieux de la bonne rentabilité économique de leur service et de l’emploi des deniers du blaireau Auvergnat. Encore un outil pour faire joli…le « blaireau » sourit !
Bref, la Loi doit s’appliquer partout et pour tous. Au même titre que le dépassement de la vitesse limitée est sanctionnée de la même manière que ce soit à Paris (75) ou à Chidrac (63). Le pouvoir de Police n’est pas du domaine
de l’Interprétation de la loi mais de son application stricte et de son contrôle, c’est ce qui nous différencie de régimes
politiques, usuellement qualifiés de « bananiers », même si parfois nos « singes » se mélangent…mais c’est une autre
affaire ! L’état et ses Services de l’Eau se doit d’assurer ce pourquoi il est missionné, budgété et rémunéré, je veux
parler de la stricte application et le contrôle des contextes règlementaires, et de l’Arrêté faisant force de loi, déclinaison
« pratique » de l’action de nos représentants élus. Cela semble bien loin de la préoccupation quotidienne de notre
autorité de tutelle et des préfectures, qui en la matière, démontre une volonté de « hamster » en phase avec une
certaine « pression politique » très présente sur ce sujet…épineux. Une seule question semble aujourd’hui se poser,
compte tenu des faits évoqués : Quand le « Blaireau » mangera-t-il le « Hamster » ? A mon avis, lorsqu’il cessera de
lui « lécher les pattes » pour lui « croquer la tête »…n’en tient qu’a lui !
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(1) Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles.
(2) Arrêté interministérielle du 22 juin 2007, relatif à la collecte, au transport et au traitement des eaux usées des agglomérations d’assainissement ainsi qu’à la surveillance de leur fonctionnement et de leur efficacité, et aux dispositifs
d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique supérieure à 1,2 kg/j de DBO5 / NOR
: DEVO0754085A.
(3) Article R216-12 du Code de l’Environnement.
(4) « Commentaire Technique » du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, de l’Arrêté interministériel du 22 juin 2007 version du 09 avril 2009.
(5) L. 124-2, 3, et 7 du Code de l’Environnement.
(6) La DBO, ou Demande Biochimique en Oxygène correspond à la quantité de dioxygène nécessaire aux microorganismes aérobies de l’eau pour oxyder les matières organiques, dissoutes ou en suspension dans l’eau. La DBO
permet de mesurer la qualité d'une eau (eaux superficielles : rivières, lacs..., eaux usées : stations d'épuration, rejets
industriels...). Elle est mesurée au bout de 5 jours (=DBO5), à 20 °C (température favorable à l’activité des micro-organismes consommateurs d’O2) et à l’obscurité (afin d’éviter toute photosynthèse parasite). Deux échantillons sont
nécessaires : le premier sert à la mesure de la concentration initiale en O2, le second à la mesure de la concentration
résiduaire en O2 au bout de 5 jours. La DBO5 est la différence entre ces 2 concentrations.
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Matériel
Un Vivarelli modifié
De nombreux pêcheurs aux appâts naturels sont à la recherche de moulinets pratiques et adaptés à leur technique ce qui de nos jours n’est pas toujours chose aisée.
Hormis quelques modèles bien connus et utilisés par de
nombreux Tocqueurs comme les fameux RITMA, les Garbolino GTR et autres moulinets à talon comme le Delta, il
faut bien avouer que le choix est assez restreint.
Aussi, il est courant de voir des cannes équipées de moulinets à tambour fixe permettant de faire de longues dérives
en grandes rivières.
On trouve aussi de plus en plus de pêcheurs équipant
leurs fleurets avec des moulinets conçus à l’origine pour la
mouche. D’ailleurs, la Société Peerless Bam s’est inspirée
de cet engouement pour transposer un de leurs modèles
en version TOC, le RITM MRT 80 TOC.
Pour ma part, comme de nombreux pêcheurs, j’utilise depuis plusieurs années des moulinets Vivarelli dont la qualité et la renommée n’est plus à faire. Il est à noter que certaines cannes pour les appâts naturels ont été développés
afin d’être équilibrées avec un moulinet de ce type, comme
les ELFIX de la gamme Delacoste.
Les principaux défauts de ces moulinets mouche pour le
Toc sont essentiellement la bobine qui est prévue pour accueillir une soie et du backing et l’absence d’une sortie de fil
approprié à des nylons de fins diamètres.
Ces 2 points ont pour conséquence un vrillage accentué du nylon dans la bobine et le risque de voir son nylon se
coincer en sortie.
Martial Guilhot, détaillant Europêche procède ainsi à des modifications de ces moulinets afin de satisfaire aux exigences de cette pêche.
Concernant la bobine, il le modifie avec du liège qu’il travaille afin de fabriquer une sur-bobine qui diminue la profondeur et limite ainsi le vrillage. Grâce à plusieurs couches de vernis et un travail de qualité, la bobine modifiée ne
prend que quelques grammes supplémentaires non pénalisants en action de pêche. Et la plus value pour le nylon est
indéniable.
Sur le moulinet, il ajoute un petit anneau servant de guide fil en sortie du moulinet éliminant ainsi tout risque de blocage du nylon.
Si comme vous êtes adeptes de ces moulinets, n’hésitez pas à contacter Martial afin
de passer commande d’un de ces moulinets modifié artisanalement. Pour ma part,
c’est déjà fait et je ne le regrette pas !
Au Martin Pêcheur
36 boulevard Albert Buisson
63500 ISSOIRE
04.73.89.11.45
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