97.10813 UG Mittelalter - Schweizerischer Burgenverein
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97.10813 UG Mittelalter - Schweizerischer Burgenverein
Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins 2. Jahrgang 1997/2 1997/3 Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins Revue de l’Association Suisse Châteaux forts Rivista dell’Associazione Svizzera dei Castelli Revista da l’Associaziun Sivzra da Chastels 2. Jahrgang, 1997/3 INHALT François Christe et Valentine Chaudet: Le port médiéval et les défenses de la Villeneuve de Chillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Jakob Obrecht: Brunnen SZ, Untersuchungen an den Pfahlreihen im Vierwaldstättersee 1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 PUBLIKATIONEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 VEREINSMITTEILUNGEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Vormals Nachrichten des Schweizerischen Burgenvereins Redaktion: Geschäftsstelle: lic. phil. Thomas Bitterli, Blochmonterstrasse 22, 4054 Basel Schweizerischer Burgenverein, Postfach 1539, 4001 Basel, Telefon 061/261 99 77 Postcheckkonto Zürich 80-14239-2 Publiziert mit Unterstützung der Schweizerischen Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften (SAGW) Erscheint vierteljährlich ISSN 1420-6994 Druck: Titelbild: Schwabe & Co. AG, Basel, Verlag und Druckerei «Das die nuwenstatt ouch gewunnen und manlichen erobert wartt», ou la prise de Villeneuve par les Bernois, le 10 mars 1476, selon la «grosse Burgunderchronik des Diebold Schilling von Bern», vers 1485, p. 461. Le chroniquer représente bien l’absence de fortifications du côté du lac (Zentralbibliothek, Zurich, Ms. A5, S. 461). Editorial François Christe und Thomas Bitterli Ce numéro présente deux exemples de fortifications lacustres mises au jour par des investigations récentes, à Villeneuve (VD) et Brunnen (SZ). Au Moyen Age, tant le lac des Quatre-Cantons, sur l’axe du Gothard, que le Léman, sur celui du Grand-Saint-Bernard, ont joué un rôle essentiel dans le transit et le transport des marchandises à travers l’Europe. Si les rangées de pieux étudieés au large de Brunnen assumaient une fonction défensive, bien connue par l’iconographie ancienne (p.ex. le siège de Morat en 1476 dans Luzerner Chronik de Schilling), elles servaient également de brise-lames protégeant les bateaux contre la vague. C’est là l’unique fonction, de protection du port, des ouvrages dégagés à Villeneuve qui, comme nombre de villes savoyardes lémaniques, n’est par fermée du côté du lac. La défense y est assurée par des maisons fortes flanquées de tours, et, surtout, par les puissantes galères armées par la maison de Savoie. In dieser Ausgabe werden zwei Beispiele von Seebefestigungen vorgestellt, deren Spuren im Verlauf jüngst erfolgter archäologischer Untersuchungen zum Vorschein gekommen sind. In Villeneuve VD am Genfersee wurde das mittelalterliche Hafenbecken mit seinen Hafenmauern, Molen und Wehrtürmen freigelegt. Im Vierwaldstättersee sind vor Brunnen SZ an zwei Stellen Pfahlreihen aus dem Mittelalter eingemessen und genauer auf ihre Substanz untersucht worden. Im Mittelalter spielten sowohl der Vierwaldstättersee an der Gotthardroute, wie der Genfersee an der Route zum Grossen St. Bernhardt-Pass eine wichtige Rolle im Transit von Waren in Europa. Die Pfahlreihen im See vor Brunnen hatten einerseits eine wehrhafte Funktion, indem sie feindliche Schiffe am Eindringen in den Hafenbereich hindern sollten, zum anderen schützten sie die im Hafenbecken liegenden Schiffe vor Wellenschlag. Im Unterschied dazu dienten bei Villeneuve die im Hafenbereich freigelegten Mauern und Molen lediglich als Wellenbrecher. Wie die meisten Städte am Genfersee, war auch Villeneuve auf der Seeseite offen, d.h. ohne Befestigungsanlagen am Ufer oder im See. Die Verteidigung der Seeseite stützte sich nur auf ‘feste Häuser’ und Türme, und im übrigen vertrauten die Städte ganz auf die Seemacht der Savoyer, die mit ihren grossen Kriegsgaleeren auf dem Genfersee kreuzten. Le port médiéval et les défenses de la Villeneuve de Chillon par François Christe et Valentine Chaudet La Villeneuve de Chillon appartient à ce phénomène de fondations nouvelles bien connu à l’échelle du pays1. C’est la plus ancienne attestée dans le canton de Vaud, dès 12142 où des franchises lui sont accordées par Thomas Ier de Savoie. Elle remplace alors l’ancien bourg situé à proximité immédiate du château. Passage obligé entre lac et marais, au point de rupture de charge sur la route reliant l’Italie à la Champagne et aux Flandres, l’habitat y est attesté dès le Paléolithique3, et presque continûment par la suite; elle est mentionnée dans la Table de Peutinger sous le nom de Pennelucos, auquel se substitue celui de Compengie en 10054. Au Moyen Age, elle connaîtra son principal essor aux XIIIe et XIVe siècles, grâce à la perception du péage sur les marchandises en transit, à ses deux foires annuelles et à son marché hebdomadaire5. Elle déclinera par la suite aux dimensions d’un modeste bourg6. C’est au XIIIe siècle qu’elle sera dotée des principaux édifices caractéristiques de la vie urbaine: église paroissiale vers 1220 (Fig. 1, No 1), hôpital vers 12367, dont la chapelle conservée a été transformée en Hôtel de ville (Fig. 1, No 2), et halles-entrepôts attestées dès 1271–12798 (Fig. 1, No 3), les deux derniers situés hors les murs, tout comme le port. 45 Le mur de ville Le mur d’enceinte en maçonnerie est mentionné en 1236 déjà9; sa largeur, relativement faible, est donnée par les sources historiques, soit quatre pieds d’épaisseur au nord et à l’est, contre trois seulement au sud10. Comme dans de nombreuses villes lémaniques, la ville n’est pas fermée du côté du lac11. Malgré la bonne conservation de ce monument au sud-est de la ville, il n’a jamais encore fait l’objet d’investigations détaillées, à l’exception d’une petite tranche à son extrémité nord-est, à l’occasion de la reconstruction d’une maison appuyée contre lui12 (Fig. 1, No 4). Il n’en 1 4 2 7 9 3 5 6 8 0 150 m 1: Plan général de Villeneuve. En trait plein, mur de ville existant; en traitillé, mur de ville restitué. No 1: église Saint-Paul; No 2: chapelle de l’Hôpital; No 3: halles-entrepôts; No 4: tronçon du mur de ville documenté en 1995; No 5: bassin du port médiéval; No 6: tour; No 7: maison du métral puis Bouvier; No 8: bassin du nouveau port; No 9: deuxième tour Bouvier. subsistait que la base du parement extérieur, qui a pu être relevée sur une longueur de 3 m, avec deux lambeaux d’élévation de part et d’autre d’une vitrine moderne, hauts de 2 m au maximum et larges de 0,50 et 1,20 m. C’est dans le mur mitoyen sud, où sa tranche était bien visible, que l’observation a été la plus complète, avec une hauteur conservée de 5,70 m et une largeur à la base de 1,20 m passant à 90 cm seulement au sommet. La maçonnerie présente deux parements de boulets de rivière retaillés, avec un blocage de matériaux de plus petite dimension au cœur du mur, jointoyé au mortier à la chaux blanc et grossier. Par une chance extraordinaire, compte tenu de la faible conservation de la maçonnerie ancienne, une meurtrière bouchée de 80 par 11 cm a pu être dégagée. Les piédroits sont formés de boulets retaillés et la couverte de blocs de tuf. La surface extérieure est redressée avec un enduit au plâtre fin, légèrement rosé. L’ébrasement est asymétrique, ce qui ne paraît guère pouvoir s’expliquer que par la présence d’un mur mitoyen; cette asymétrie indiquerait ainsi la simultanéité de construction entre le mur de ville et les maisons adjacentes. Ses dimensions sont proches de celles observées sporadiquement à Lutry dans les parties basses du mur de ville, qui remonte au XIIIe siècle, soit 1,20 m par 10 cm13; elles y protègent, comme ici, les angles ou les portes. Le port médiéval et ses défenses Le port médiéval de Villeneuve correspond en fait au débouché nord-ouest du fossé qui double l’enceinte, entre la porte de Chillon et le lac (Fig. 1, No 5); il s’agit là d’un point crucial pour l’économie de la cité, puisqu’il accueille les hallesentrepôts abritant les marchandises en transit, donc le péage à l’origine de la fortune médiévale de la ville. La défense y est renforcée par plusieurs édifices connus par les sources documentaires. Le premier des bâtiments à entrer dans l’histoire est la maison du métral Uldric, qui appartient alors à son fils Antoine; les bourgeois de Villeneuve se plaignent en 1272 de la présence de portes percées sans leur assentiment et de l’empiétement de la maison sur le fossé de la ville, empêchant ainsi le mouvement des bateaux14. 46 Les halles-entrepôts sont mentionnées dès 1271–127915. La construction de murs formés de gros blocs de pierre est attestée dans ces parages au début du XIVe siècle16. En 1408, la maison passe aux mains de François Bouvier, futur bailli du Chablais, par mariage avec une riche héritière17. Le 4 mai 1409, les bâtiments sont gravement endommagés par l’incendie de la ville; la convention du 26 juin de la même année entre Bouvier, son maçon Pierre, d’Aigle, et son charpentier Henri Lucat, donne de très précieux renseignements sur le plan et la nature des constructions qui occupent la parcelle18. C’est ici qu’apparaît la mention de deux tours, l’une haute et l’autre basse, reliées par un petit corps de bâtiment avec pièce chauffée et cuisine. D’autres travaux sont sporadiquement évoqués par la suite, comme l’autorisation en 1542 de bâtir au-dessus de la porte de ville19, ou attestés par l’archéologie, comme les tailles de fenêtres remployées dans la maçonnerie du XIXe siècle, avec notamment deux linteaux à accolade, l’un portant les armes de la famille20, l’autre la date de 1588 (Fig. 2). Cette même année, compromis dans la conspiration antibernoise 0 1,50 m 2: Restitution des fenêtres à linteau en accolade sur base des blocs en remploi dans les constructions du XIXe siècle. d’Isbrand Daux, Ferdinand Bouvier, lieutenant baillival et châtelain de Chillon, doit prendre la fuite en terre savoyarde21. Confisquée par LL.EE., la maison sert dès lors de cure réformée, ce jusqu’en 183822, date de sa «démolition»23 accompagnée de la vente des matériaux de la tour. La reconstruction suivra rapidement, les bâtiments abritant l’Hôtel du Raisin. Comme souvent pourtant, cette démolition n’a été que partielle, et des pans significatifs des constructions médiévales (Fig. 3) ont pu être mis au jour dans le cadre d’un vaste chantier de près de 4000 m2, comprenant notamment l’aménagement d’un parc à voitures enterré24. Il n’est pas inutile, pour la bonne compréhension des lignes qui suivent, de donner quelques indications sur le déroulement du chantier; le terrassement, grosso modo entre les cotes 374 et 370 m, a été effectué au moyen de très gros engins de chantier en deux étapes, la première jusqu’à la nappe phréatique à 372 m, la seconde étant précédée par le battage d’un rideau de palplanches permettant l’épuisement de l’eau pour couler le radier. De ce fait, de petits segments des maçonneries enterrées, notamment certains raccords, ont été détruits sans avoir pu être observés; de plus, pendant cette opération, le roulage d’engins de chantier lourds a fait disparaître les assises supérieures des vestiges, compliquant ainsi le raccordement en plan entre les deux étapes de dégagement. Enfin, pour des raisons 3: La tour et la maison du métral après démolition des bâtiments du XIXe siècle. 47 essentiellement financières, les travaux de reprise en sous-œuvre des murs de la tour et de la maison n’ont été l’objet que d’une surveillance sporadique. Les vestiges ne sont donc pas sortis totalement indemnes de ce traitement assez brutal. De plus, les sondages préliminaires avaient montré qu’aucun raccord stratigraphique ne les reliait, l’essentiel du secteur ayant été comblé par un apport massif de graviers suite à une transgression de la Tinière, le torrent qui coule de ce côté de la ville. Malgré ces réserves, il a été largement possible de démêler l’écheveau, en élévation comme en soussol. Faute de place, et parce qu’elle ne concerne plus le complexe portuaire, nous avons renoncé à présenter l’évolution du bâti postérieure au XVIe siècle; notons enfin que certains aménagements non contigus ont été regroupés arbitrairement dans une seule étape, de manière à simplifier la présentation des résultats. Etape I (Fig. 4-I) Les structures les plus anciennes repérées ici sont les murs endiguant l’extrémité du fossé en direction du lac, large de 15 m, protégée par une tour carrée du côté de la ville. Le mur nord a été observé sur une cinquantaine de mètres. Il ne présente pas de particularités notables dans la partie orientale, où il a longtemps subsisté comme limite de propriété et a de ce fait été souvent remaçonné. Il en va bien différemment à l’ouest, où la largeur observée passe de 55 cm au sommet à plus de 1 m à la base, voire même 1,25 m à l’extrémité orientale (Fig. 5, No 1); ce changement de largeur est obtenu au moyen d’un fruit important, du côté du fossé uniquement. La fondation est posée sur l’ancienne grève, qui présentait une pente importante comme l’indique la base du mur, qui passe de 373,45 à l’est à 370,55 m côté lac (Fig. 6); la maçonnerie, assez soignée, est en boulets généralement équarris, liés au mortier blanchâtre dans la partie supérieure; la première assise, formée de gros blocs atteignant 70 cm, 7 5 6 6 6 5 3 5 I III IV 0 7 30 m 7 7 6 6 6 3 3 3 5 V VI 48 VII 4: Reconstitution du développement du complexe du Raisin I: 1236–1238. Construction du mur de ville avec la porte, aménagement du bassin du premier port (5), protégé par une digue sur la rive opposée et défendu par une tour carrée (6) du côté de la ville. II–III: Avant 1272. Consolidation et extensions du musoir nord, le plus exposé au vent et à la vague, extension et aménagement d’un quai au sud. IV: 1272. Construction des halles-entrepôts (3) extra muros et de la maison du métral (7), qui entrave le mouvement des bateaux, aménagement d’un quai en travers du canal. V: Avant 1409. Agrandissement de la maison (7) jusqu’à la porte de ville, extension du quai de l’étape IV. VI: XV e siècle. Fermeture complète du bassin du port. VII: XVe–XVIe siècle. Dernière extension de la digue nord, rétrécissement de la porte des halles, reliées à la rive par une chaussée pavée. IV: 1272. Errichten der Stapelhallen (3) ausserhalb der Stadtmauern und Bau des Wohnturmes (7) für den savoyischen Stadtverwalter. Der Turm ragt in das Hafenbecken (5) und behindert dadurch den Schiffsverkehr. Bau einer Quermauer im Becken. V: Vor 1409. Vergrösserung des Wohnturmes (7) bis zum Stadtor, Ausweitung der Hafenmauern vor den Stapelhallen (3). VI: 15. Jh. Vollständiges Abschliessen des Hafenbeckens (Verlegung des Hafens ins Stadtzentrum). VII: 15.–16. Jh. Letzte Verlängerung der nördlichen Aufschüttung, Verengen der Tore der Stapelhallen und Anlegen einer gepflästerten Fahrstrasse zum Ufer. 4: Rekonstruktion der Entwicklung im Bereich des mittelalterlichen Hafens von Villeneuve. I: 1236–1238. Bau der Stadtmauer mit dem Stadttor, Einrichten des ersten Hafenbecken (5), an der Aussenseite geschützt durch eine Hafenmauer. Auf der Stadtseite Bau eines viereckigen Wehrturmes (6). II–III: Vor 1272. Konsolidieren des nördlichen Molenkopfes, der dem Wind und den Wellen am stärksten ausgesetzt ist. Die südliche Hafenmauer wird verlängert und verstärkt. 4: Ricostruzione e sviluppo nell’ambito del complesso portuale medioevale di Villeneuve. I: 1236–1238. Edificazione delle mura cittadine e della porta d’ingresso alla città, impianto del bacino (5) del primo sistema portuale, nella parte esterna verso la riva opposta protetto da una diga e difeso da una torre quadrata (6) sul lato della città. II–III: Prima del 1272. Consolidazione ed estensione della testa del molo a nord, le più esposte al vento e alle onde, estensione e rafforzamento delle mura portuali a sud. IV: 1272. Edificazione del deposito (3) esternamente alle mura cittadine, e costruzione della casa torre (7) per i funzionari dei Savoia preposti per l’amministrazione della città. La torre dominante sul bacino portuale intralcia conseguentemente la navigabilità degli scafi. Costruzione di un muro posto trasversalmente sul bacino. est en revanche maçonnée à sec. Le musoir, soit l’extrémité de la jetée côté lac, a bénéficié d’un système de construction très rarement observé: il s’agit d’un cadre en bois long de 5 m, formé de trois poutres de 25 cm de section assemblées à l’équerre par des mortaises à mi-bois; des planches jointives, larges de 50 et épaisses de 2 cm, ont été fixées par des chevilles contre leur face intérieure (Fig. 7 et 8). La présence de poutres verticales ancrées dans des mortaises sur la face supérieure des pièces horizontales implique la présence d’un second cadre, disparu, au sommet du caisson. Le mode de construction peut dès lors être restitué ainsi: le caisson est assemblé sur terre ferme, puis mouillé et arrimé à son emplacement dans les graviers par des fiches logées dans deux perforations à l’extrémité côté terre. Le caisson sert alors de coffrage à un remplissage de gros boulets, soigneusement équarris sur la face au contact avec le bois. Cette technique de construction paraît inédite dans notre région, où seuls sont bien documentés, à Yverdon par exemple, le pilotis dense ou le radier sur pilotis25. Un système proche a toutefois été mis au jour à Vevey en 1898, connu uniquement par cette brève description «de gros cadres de bois, pourvus, dans le sens vertical, de larges rainures dans lesquelles on pouvait glisser des planches épaisses; ce sont les vestiges d’un ancien rempart»26. Un ouvrage similaire à celui mis en œuvre à Villeneuve paraît avoir été observé sous une des piles du pont sur la Loire, à Orléans27. Cette technique du caisson sans fond, attribuée à Vitruve28, a été ici logiquement adaptée aux besoins locaux, qui n’impliquaient pas la fermeture du caisson vers la terre. Le mur sud constitue en fait l’extrémité nord-ouest du mur de ville. Il a disparu sur une bonne partie de la zone fouillée au Moyen Age déjà, à l’étape IV avec la construction de la maison du métral, et plus partiellement en cours de chantier avec les travaux de reprise en sousœuvre de la tour. Il a été observé sur une longueur de 30 m et présente, comme au nord, un pendage marqué vers le large, de 372,04 à 370,66 m. Sa largeur passe de 1,25 au sommet à 1,70 m à la base (Fig. 5, No 2); elle est donc nettement 49 V: Prima del 1409. Ampliamento della casa torre (7) fino la porta della città, ed ampliamento delle mura portuali prima del deposito. VI: XV secolo. Chiusura completa del bacino portuale (collocamento del porto nel centro della città). VII: XV–XVI secolo. Ultimo ampliamento della diga posta a nord, restringimento della porta del deposito, realizzazione di un lastricato stradale verso la riva. 4: Reconstrucziun dal svilup enturn il port medieval da Villeneuve I: 1236–1238. Erecziun dal mir da la citad cun la porta, construcziun da l’emprima batschida dal port (5), protegì vers il lai cun in cuntschet. Ina tur quadrata da defensiun (6) vers la citad. II–III: Avant 1272. Consolidà il chau dal cuntschet al nord, expost il pli ferm al vent ed a las undas. Il mir al sid vegn prolungà e rinforzà. IV: 1272. Construcziun da las sustas da rauba (3) dador il mir da la citad ed erecziun da la tur abitabla (7) per l’administratur savoiard da la citad. La tur penetrescha en la batschida dal port ed impedescha la navigaziun. Construcziun d’in mir traversal en la batschida. V: Engrondiment da la tur abitabla (7) enfin a la porta da la citad, schlargiament dals mirs dal port avant las sustas da rauba. VI: 15avel tsch. Clusiun cumpletta da la batschida dal port (Spustament dal port en il center da la citad). VII: 15–16avel tsch. Davosa prolungaziun da l’uor al nord, fatg pli stretg las portas da las sustas e construì ina via charrabla cun sulada vers la riva. supérieure à celle observée sur l’autre rive, et correspond aux quatre pieds indiqués par les sources29. Il est en revanche moins soigneusement appareillé et construit en boulets grossièrement équarris, plus gros à la base, noyés dans un mortier très dur, avec des ressauts irréguliers. Cette moindre qualité de construction s’observe également dans le cadre en bois du musoir, où la largeur du mur atteint 2,10 m. Long d’un peu plus de 5 m, il est formé de trois poutres de sections fort différentes, 33 par 20 cm et 43 par 26 cm pour les longitudinales, 16 par 30 cm seulement pour la transversale (Fig. 9 et 10). Elles sont aussi amarrées par des pieux, présents ici également en aval. Trois planches du coffrage seulement subsistaient, mal conservées. Contre le bois, la face des blocs, qui atteignent 60 cm, est aussi régulièrement équarrie, avec entre ces parements un blocage lié au limon argileux. Comme indiqué plus haut, la reprise en sous-œuvre des fondations de la tour a perturbé la liaison entre les deux segments du mur, empêchant ainsi d’attester formellement 6 5 1 0 10 m 9 10 8 7 2 3 4 5: Plan général après la deuxième étape du terrassement. No 1: digue nord; No 2: digue sud; No 3: fondation de la tour; No 4: tour; No 5: pieux du brise-lames de l’étape II; No 6: deuxième extension du musoir nord; No 7: première extension du musoir sud; No 8: maison du métral puis Bouvier; No 9: digue barrant le canal; No 10: extension de la digue No 9. la construction de la digue sud en une seule étape. Toutefois, la présence d’une forte poutre de bois blanc, peuplier ou saule, longue de 3,50 m avec une section de 30 cm, a été interprétée comme une réparation de l’articulation entre la digue et le mur de la tour, à l’endroit où la fondation de ces deux structures diffère suffisamment pour générer des tassements inégaux. En effet, si le musoir repose simplement sur les graviers, bloqué horizontalement par son caisson, il en va différemment pour le mur de la tour côté lac, protégé par un important radier de poutres; la plus longue, avec une section de 30–40 par 30–35 cm, dont deux segments sont conservés, mesurait 10,50 m; elle est posée parallèlement à la tour, à 1,50 m en aval, et maintenue en place par trois pièces perpendiculaires longues de 4,50 m, amarrées par des pieux fichés dans les graviers, comme pour les musoirs (Fig. 5, No 3); l’assemblage est assuré par des mortaises à mi-bois et bloqué par des chevilles; la section de ces poutres est de 20 par 20 cm E O 371,00 m.s.m 0 3m 6: Le musoir nord, vue vers le sud. En première étape, le cadre en bois et son coffrage de planches bloquant la maçonnerie; en deuxième étape, les pieux du brise-lames et les gros blocs de la première extension; en troisième étape, au-dessus des pieux, l’assise inférieure de la deuxième extension. N S O E 371,00 m.s.m 0 7: Vue de face et vers le nord du cadre en bois du musoir nord. 50 3m (Fig. 11). Ce dispositif, complété par de très fortes planches et pieux de 25–30 cm de longueur par 15–25 d’épaisseur, fichés dans les graviers, bloquait un amas de gros blocs de 50 cm de diamètre, non maçonné, en fondation du mur de la tour. La reprise en sous-œuvre de cette fondation n’a permis d’observations que ponctuelles; sa base a été repérée à 370,90 m côté lac, à 371,90 à l’opposé, avec un ressaut respectivement à 372 et 372,80 m. La tour, de plan carré de 10,50 m de côté, est appuyée contre la digue et mur de ville (Fig. 5, No 4); elle n’est conservée qu’à rez-de-chaussée, soit sur une hauteur de 5 m. L’épaisseur des murs est de 1,25 m au nord et à l’est, 1,35 au sud et 1,40 à l’ouest, ménageant un vide intérieur de 7,50 par 8 m. La maçonnerie, pour l’essentiel en boulets retaillés au parement, est très soignée, avec des assises régulières de 15 à 20 cm; les chaînes d’angle sont formées de blocs qui peuvent atteindre 1 m. Dans les murs sud et est, deux rangs de trous de boulin de 15 par 15 cm ont été repérés, à 2,20 m d’intervalle. Il n’a pas été possible d’identifier l’aspect originel des murs extérieurs, crépis avec une bonne charge de ciment à la période hôtelière. A l’intérieur en revanche, malgré la construction de cuves à vin en béton contre les murs, un enduit ancien a été dégagé, pietra rasa, avec les joints horizontaux marqués à la pointe. Il recouvre l’ébrasement de deux meurtrières voûtées en arc surbaissé, dressé avec un enduit au plâtre rose, réduites plus tard en soupiraux. Les piédroits sont constitués de blocs de tuf taillés et les voûtes de petits boulets noyés dans du plâtre 8: Le premier état du musoir nord avec son cadre de poutres et ses planches de coffrage. 9: Le premier état du musoir sud avec son cadre de poutres. E O N S 371,00 m.s.m 0 3m 10: Vue de face et vers le sud du cadre en bois du musoir sud. 51 N S x 371,00 m.s.m 371,00 m.s.m O 0 E 3m 11: Vue de face et coupe de la fondation de la tour. rosâtre, soigneusement lissé sous la voûte. Ce matériau, bien représenté dans le bassin lémanique, est très fréquemment rencontré dans le Chablais, notamment au château de Chillon, et son usage «… remonte à une très haute antiquité et fut très fréquent, presque général même, jusqu’au milieu du XIIIe siècle…»30, bien qu’il soit encore attesté au siècle suivant31. La largeur des ébrasements atteint 1,80 pour 2,50 m de hauteur. Le niveau de circulation correspondant peut être situé autour de 373,50 m, confirmé par le seuil de la porte d’accès à la tour, de plain pied, percée dans le mur oriental (Fig. 12). Couverte en plein cintre avec des blocs de tuf soigneusement taillés, ses piédroits sont constitués de blocs de tuf et de calcaire taillés, ménageant un vide de passage de 1,75 pour une hauteur de 2,15 m. Cette porte remonte bien à l’origine de la construction, comme l’indiquent le chaînage au mur de la tour des blocs formant piédroit ainsi que l’insertion des claveaux de l’arc dans cette maçonnerie, l’ensemble étant lié avec le même mortier. Les deux portes et le soupirail percés dans le mur nord, en revanche, sont tardifs; il est toutefois probable qu’ils aient utilisé l’ébrasement de meurtrières battant le fossé. Etape II Elle n’est d’intérêt que très local, puisqu’il s’agit d’une consolidation du musoir nord par un alignement de plusieurs dizaines de pieux battus en prolongement de son parement contre terre sur une longueur de 4 m, pour s’infléchir ensuite vers le sud où ils ont encore été repérés sur 6 m (Fig. 5, No 5 et Fig. 6). Les pieux en bois blanc ont une section de 8–10 cm et sont taillés en pointe sur 20 cm. Le sommet conservé est à 371,30, et l’implantation assez variable, entre 370,90 m pour le plus haut, les plus profonds dépassant le fond de fouille à 369,60 m. Cet ouvrage, un brise-lames apparemment, a aussi partiellement servi de fondation à une petite extension maçonnée, à la manière d’un contrefort, du musoir; en deuxième étape de fouille, son parement nord a seul pu être observé. Longue de 1,80 m au sommet à 374 m et de 2 m à la base à 370 m, large de 60 cm au sommet, elle est formée en fondation de très gros blocs maçonnés à sec, l’un atteignant 1,35 par 0,70 m, surmontés par un blocage d’éléments de plus petite taille liés au mortier. Etape III (Fig. 4-III) Il s’agit d’une extension des musoirs, avec un nouveau renforcement de celui du nord, le plus exposé au vent du nord-ouest, qui peut entraîner des courants violents à Villeneuve32. Comme les précédents, il est plus soigneusement maçonné du côté du fossé, où il présente un fruit important. La fondation traduit ici encore la pente marquée de la grève, passant de 12: La porte d’accès au rez-de-chaussée de la tour. 52 13: Le quai sud de l’étape III en cours de dégagement. A l’arrière plan, la tour et la maison du métral. 369,70 à 371,70 m, avec un sommet conservé à 373,30 m (Fig. 6). De plan trapézoïdal, sa longueur est de 10,60 m; la largeur au sommet passe de 95 cm à 1,40 m côté lac, où la base mesure 2,65 m (Fig. 5, No 6). La différence majeure provient de la technique utilisée pour fonder l’ouvrage dans l’eau: il n’y a plus ici de cadre ni de pilotis, mais une manière d’empierrement de gros blocs observé à son extrémité sur une longueur de 4 m, formant une saillie très irrégulière vers le fossé et le large, variant entre 25 et 60 cm, remontant de 370,60 à 371 m. Pour le reste, la maçonnerie obéit au même principe constructif, soit une fondation maçonnée à sec jusqu’à la cote 372,60, avec un blocage entre deux parements de gros blocs pouvant atteindre 1,20 m, puis en assises régulières de dalles liées au mortier, dont les dimensions moyennes sont de 60 par 40 côté fossé, de 25 par 20 côté terre, avec 15 cm de hauteur dans les deux cas. La régularité de la maçonnerie est liée au changement de matériau: il ne s’agit plus ici de boulets morainiques, mais de plaques de molasse rougeâtre, présente notamment à La Tour-de-Peilz33. Le musoir sud est également prolongé de 7 m vers le lac où il présente un retour d’équerre long de 11 m, formant ainsi une manière de quai (Fig. 5, No 7). La semelle de fondation est à 370,90 m. La largeur est de 1 m à compter des parements, assez réguliers, présents côté fossé et lac uniquement; ils bloquent un amas de boulets de 15 cm de diamètre. Les matériaux diffèrent de ceux utilisés sur l’autre rive, puisqu’il s’agit ici d’énormes boulets pouvant atteindre 1 m, parfois sommairement équarris (Fig. 13). Etape IV (Fig. 4-IV) Elle voit l’apparition de deux nouvelles constructions, les hallesentrepôts et la maison du métral. Le bâtiment abritant les halles est appuyé extra muros contre la digue 53 nord (Fig. 14, No 1). Il mesure 28 par 12 m et ne comportait à l’origine qu’un seul niveau, dont l’arase a pu être située à 3,50 m environ du niveau de circulation intérieur. La maçonnerie, large de 90 cm, est en boulets et en blocs de calcaire liés par un mortier assez grossier, posés en assises plutôt soignées, de hauteur irrégulière. Comme indiqué en préambule, nous n’entrerons pas dans le détail de la chronologie de cet édifice, qui pourrait avoir connu un ancêtre de dimensions plus réduites, exprimées par un pavage lacunaire retrouvé uniquement du côté de la façade lac à la cote moyenne de 373,30 m. Sa documentation, de plus, n’a pu être effectuée qu’en cours de démolition; les éventuelles ouvertures d’origine, de ce fait, n’ont pu être assurément identifiées qu’en façade lac. Il s’agit alors d’une ouverture très large, de plus de 9 m, entre deux piédroits de 1,10 m de longueur et 1 m de largeur, reposant sur une fondation enterrée continue 5 1 4 0 2 20 m 3 2 14: Plan général après la première étape du terrassement. No 1: halles-entrepôts; No 2: fermeture du bassin du port à l’étape VI; No 3: bâtiment construit dans l’ancien bassin du port; No 4: dernière extension de la digue vers le lac; No 5: chaussée pavée entre les halles-entrepôts et le lac. repérée à la cote 372,70, avec sa semelle à 372 m. Cette largeur exceptionnelle devait permettre l’accostage des bateaux et le transbordement direct des marchandises. La solidarité entre cette façade et la digue a été assurée par une poutre de 30 par 20 cm de haut, traversant l’intégralité du piédroit et pénétrant dans le mur de digue à 373,50 m par un empochement soigneusement redressé, profond de 50 cm. La maison du métral, édifiée entre la tour et la porte, n’est que partiellement conservée (Fig. 5, No 8). Elle présente de nouveau un plan presque carré de 13,30 par 14,50 m et une épaisseur des murs de 1,50 m, 2,50 à 3 m en fondation, pratiquement horizontale à la cote 371,70; les dimensions intérieures atteignent ainsi 10,15 m dans le sens nord-sud par 11,25 dans l’autre. La maison empiète de 2 m sur le fossé et chevauche le mur de ville. La hauteur entre la semelle du mur et le sommet conservé est de 6 m, dont près de 2 m pour la fondation, en très gros boulets pouvant atteindre 1,50 m de longueur, tout comme ceux des chaînes d’angle conservées; les moellons équarris sont posés en assises moins régulières que celles de la tour, et aucun trou de boulin n’y a été observé. Une porte de plain-pied fait face à celle de la tour; de même largeur, soit 1,75 m, elle est un peu plus haute avec ses 2,50 m. Dans le mur nord, les ébrasements de deux meurtrières à piédroits en molasse et couverte en tuf ont été dégagés, avec à l’extérieur un encadrement chanfreiné en molasse ménageant un jour très étroit de 1,15 m par 5 cm. Un troisième peut y être restitué dans le pan de mur démoli à l’ouest34. La maçonnerie, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, est recouverte d’un enduit pietra rasa avec les joints horizontaux seuls soulignés à la pointe (Fig. 15), observé également à l’intérieur de la tour. Ce type d’enduit, dans la région, paraît remonter à l’époque romane, comme sur le mur sud de l’église de Lutry, du XIe siècle35. Malgré les profonds 54 remaniements du XIXe siècle, la partie sud-ouest de la maison présentait encore un solivage médiéval partiellement en place à 377,80 m, avec un entraxe de 60 à 70 cm et une section des solives de 22 par 35 cm de hauteur. Le niveau de circulation originel peut être situé à 373,50, grâce à l’interruption de l’enduit précité, indiquant donc une hauteur d’étage de 4,30 m. L’empiétement sur le fossé entrave dès lors le mouvement des bateaux, comme l’indique la plainte des bourgeois36. C’est donc logiquement à cette étape que peut aussi être rattachée la construction d’un mur barrant partiellement le canal. Appuyé contre la digue nord, sa longueur conservée atteint une dizaine de mètres, avec une largeur de 1,40 m (Fig. 5, No 9). Fondé à 371,95 m, il n’en subsiste qu’une assise de très gros boulets, atteignant jusqu’à 1 m, qui forment un parement très soigné côté lac, sans mortier, confinant un blocage irrégulier de petits boulets côté terre. O 375,00 m.s.m E 쑼 0 4m 15: La paroi nord de la maison du métral, avec l’ébrasement des meurtrières et l’enduit pietra rasa souligné à la pointe. Etape V (Fig. 4-V) Elle correspond à des adjonctions aux ouvrages de l’étape précédente. Celle qui concerne la maison n’est connue que grâce aux sources documentaires, puisque la partie orientale de l’édifice a été démolie en 183837. Ce sont donc les dimensions indiquées dans une convention de reconstruction38 qui permettent de restituer cette extension, avec deux «tyrent»39 de 63 pieds de long, soit une longueur de 20 m environ au lieu des 15 de l’état originel. Le mur barrant le canal, quant à lui, a été complété côté lac par une maçonnerie en retour d’équerre, d’une longueur restituée dans le sens nord-sud de 8,50 avec une largeur de 1,55 m, fondée à 371 m (Fig. 5, No 10). Le parement côté lac est ici également formé de gros boulets de 70 à 125 cm, de seulement 15 par 30 cm côté terre. Le mur est maçonné à sec. La partie en retour d’équerre est conservée sur 5 m de longueur; sa largeur au sommet, à 372,70 m, atteint 1,10 m, et 1,65 m à la base, toujours avec un pendage marqué passant de 371,10 à 371,50 m côté lac. Les trois assises inférieures sont maçonnées à sec, avec de gros boulets de 40 à 50 cm pour le parement côté fossé, qui présente un talus important, et un blocage de petits boulets côté terre. A partir de la cote 372,10 m, les boulets sont liés par un mortier blanchâtre. Bien que le contact direct n’ait pas été observé, cette structure paraît correspondre à une manière de plate-forme ou de quai gagné sur le fossé, appuyée contre la digue nord et le premier mur barrant le canal. Etape VI (Fig. 4-VI) Il s’agit là de l’aboutissement du processus entamé lors des deux précédentes étapes, soit la fermeture complète de l’ancien fossé par la construction d’un mur appuyé contre le musoir de l’étape III, qu’il prolonge de 8 m, et contre l’angle sud-ouest de la tour (Fig. 14, No 2). Seule la partie centrale de ce mur, en travers du canal, a pu être observée en deuxième étape, les retours latéraux étant situés à l’extérieur ou sous le rideau de palplanches. Sa fondation a été relevée sur une longueur de 22 m sur les 30 de sa longueur totale, où la largeur au sommet, à 373 m, est de 80 cm, alors qu’elle atteint 2 m à la base par plusieurs ressauts irréguliers côté terre jusqu’à la cote 371,10. Elle est composée de boulets et de blocs de calcaire, maçonnés à sec jusqu’à 372,30, puis liés au mortier blanc et grossier en élévation. Son retour 55 nord, observé en élévation uniquement entre 372 et 373,30, est pareillement construit, avec une largeur de 80 cm. Il en va de même pour le retour sud, long de 26 m et large au sommet de 70 cm, avec un ressaut irrégulier de 40 cm du côté nord à 372,40; le sommet de la fondation est constitué de gros boulets maçonnés à sec et formant un ressaut irrégulier au nord. Au-dessus, l’appareil est en petits boulets retaillés avec un enduit pietra rasa. Deux seuils y ont été détectés autour de la cote 373. Le quai est ainsi repoussé de près de 25 m par rapport à l’état initial. Le comblement de tout le secteur est précisément traduit par la construction, sur l’espace nouvellement conquis, d’un bâtiment (Fig. 14, No 3) dont le sol pavé, à 372,60, a fossilisé les étapes du cloisonnement intérieur, notamment par une sablière-basse contemporaine, comme l’indique le logement ménagé pour elle dans le retour sud du mur. De plan rectangulaire de 9 par 12 m défini par des murs larges de 80 cm fondés autour de 372,30, il présente trois travées longitudinales larges d’est en ouest de 1,20, 2,60 et 3,30 m séparées par la sablière précitée, large de 15 cm ainsi que par un mur de 50 cm. L’accès au bâtiment se faisait en façade est par une porte large de O 372,00 m.s.m E 쑼 0 20 m 16: Coupe en long du canal avec la digue sud, les extensions successives du musoir, la tour et la maison du métral, puis Bouvier (étape IV). S 372,00 m.s.m N 쑼 0 20 m 17: Coupe en travers du canal avec les halles, la tour et la maison du métral (étape IV). 90 cm, avec un fort élargissement des piédroits à l’intérieur. La façade côté fossé, quant à elle, présente à l’est une porte large de 1,10 m, de 2,80 m à l’ouest, qui débouchent sur une cour pavée de 8 par 3 m, avec de grosses dalles formant le seuil du passage le plus large, alors que le plus étroit est souligné par un demi-cercle en boulets posés de chant. Etape VII (Fig. 4-VII) Celle-ci n’a pu être que très partiellement observée sous la forme d’une nouvelle extension de la digue nord en direction du lac (Fig. 14, No 4). La longueur dégagée est de 10 m, avec une largeur de 1,60 à 373,40 m, passant à 1,75 par un ressaut au nord à 372,70 jusqu’au fond de fouille à 372,40 m. Elle est construite en boulets et en blocs de calcaire de 20 cm, liés avec un mortier blanc et grossier, soigneusement appareillés et retaillés au parement sud. Parallèlement, une chaussée rectiligne est construite depuis les halles en direction du lac, pavée en 56 boulets de 10 à 15 cm posés de chant (Fig. 14, No 5); elle présente une légère dénivellation dans ce sens, passant de 373,40 à 373,30 m. Elle repose sur une forme épaisse de 20 cm, composée de gravier mêlé à de nombreux débris de terre cuite dans une matrice limoneuse brun clair. Observée sur une longueur de 21 m jusqu’aux limites du chantier, elle est bordée par des éléments de plus forte dimension, atteignant 18 à 25 cm. Sa largeur est de 2,80 m, qui correspond à la réduction du vide de passage originel des halles par deux segments de mur reposant sur le sommier décrit à l’étape IV. Cette disposition ne va pas sans rappeler celle des halles de Lausanne-Ouchy, où un plan de 1723 mentionne une «Terrasse pour décharger les marchandises»40, qui s’avance dans le lac. La datation des constructions La tour et les premiers musoirs La chance de disposer de bois, du chêne exclusivement, a permis d’obtenir des datations par analyse dendrochronologique41; l’exploitation de ces résultats, toutefois, s’avère délicate. En effet, quatre groupes de dates d’abattage ont été identifiés. Le plus ancien, vers 1168, ne concerne que la poutre côté fossé du musoir sud; le suivant, en 1202–1203, deux des pièces d’amarrage de la fondation de la tour et une partie des planches de coffrage. Le plus important, en 1214–1215, comprend la poutre côté lac de cette fondation, la troisième pièce d’amarrage et le reste des planches, une partie de celles du musoir nord et les trois poutres de son cadre; la dernière, en 1237– 1238, concerne la plus grande partie des planches de coffrage de ce musoir. Dans bien des cas, le remploi est évident, puisque nombre de ces poutres présentent des mortaises inutiles, sur la face inférieure dans le cas du musoir nord, ou des mortaises de contrevente- une maison forte qui protège le port médiéval47. Il est évidemment bien difficile de restituer l’aspect de l’élévation de cet édifice, la convention de remise en état ne précisant pas le nombre de niveaux; toutefois, une aquatinte de J.-S. Weibel48 représente nos bâtiments quelques années avant leur démolition; la tour y figure, avec le crénelage apparemment réutilisé en fenêtres. Le nombre total de niveaux est ainsi de trois sur un rez-de-chaussée plus élevé que celui de la maison, dont la hauteur est de 4,30 m. La maçonnerie devait donc s’élever à une bonne quinzaine de mètres, sans la couverture à quatre pans. Une couverture de ce type, en tavillons, est explicitement mentionnée dans la convention de 1409, avec un seul pommeau49. Cette cupha correspond à une toiture avec avant-toits, comme l’indique la longueur des sablières, de 38 pieds, excédant de 1 m les dimensions de la maçonnerie. Ces précisions paraissent indiquer que la tour n’ait pas été couverte à l’origine, ou alors simplement dotée d’une couverture intérieure du type qui subsiste sur la tour ronde du château d’Orbe ou qui a été récemment mise en évidence au donjon du château de Lucens50. ment dans les pièces en fondation de la tour. Ce n’est toutefois pas le cas des pièces du cadre du musoir sud, qui pourrait ainsi formellement remonter à 1215; la grande différence de section des poutres, toutefois, constitue une bonne indication de remploi. Le seul ouvrage qui puisse être assurément daté est le musoir nord, en 1237–1238, puisque les planches ont été chevillées de l’intérieur, avant le remplissage maçonné, et n’ont donc pas pu être remplacées. Malgré les différences évoquées plus haut, la similitude de conception entre ces trois ouvrages, a contrario la différence radicale de mise en œuvre pour les constructions ultérieures, la présence enfin dans les trois cadres de bois abattus à la même date et provenant sans doute d’un même ouvrage, peut-être un pont, démantelé pour la circonstance, incitent à faire remonter l’ensemble à un unique chantier, en 1237– 1238. Typologiquement, cet ouvrage appartient à une famille de tours carrées protégeant des ports connue dans la région, comme à Nyon-Rive42, à la tour du Bluard à Morges43, St-Prex dès 123444, Lausanne-Ouchy, de la fin du XIIe peut-être et fortement reprise au XIIIe siècle45, à Lutry enfin, avec une configuration très comparable et une datation en 1221–122946 très proche de celle de Villeneuve, là aussi avec domus et halles. Le cas de Vevey mérite également d’être mentionné puisque c’est là aussi Le renforcement et le prolongement des musoirs Ces travaux ne paraissent se justifier que si le port est encore en fonction, ce qui ne sera plus le cas en 1272, E 372,00 m.s.m O 쑼 0 20 m 18: Coupe en long du canal avec la digue nord, les extensions successives du musoir et les halles-entrepôts (étape IV). 57 Plan Vue Nord O E combles 2ème étage 0 3m 1er étage 374,20 m.s.m 19: Vue et plan de la deuxième tour Bouvier, Grand-Rue No 47. 58 avec la construction de la maison du métral. Ils peuvent donc être attribués au deuxième tiers du XIIIe siècle. L’étape II, de plus, est antérieure à la construction des halles, qui prennent appui contre elle. La construction de la maison du métral et des halles-entrepôts Ce sont ici les sources documentaires qui permettent de dater ces deux constructions, avant 1272 pour la maison, puisque c’est l’année où les bourgeois s’en plaignent51, vers 1271–1279 pour les halles, date de leur première mention52. Le premier mur barrant le fossé peut être rattaché à la même étape, puisque le canal est alors devenu inutilisable. L’agrandissement de la maison Il est antérieur à 1409, puisque la convention passée cette année-là53 ne fait mention que de la surélévation de certains murs et non de constructions nouvelles; elle pourrait remonter à 1395, date d’abattage des bois du solivage sur le rezde-chaussée54. La construction des quais et de l’entrepôt En l’absence de matériel ou de mention dans les sources, celle-ci ne peut être datée que par l’absence de ces ouvrages sur le plan de 1695 et sur les suivants55. A l’évidence en relation avec le port, ils ont dû être construits au XVe siècle ou au début du suivant, en tous cas avant son déplacement au milieu du XVIe siècle. Le nouveau port et sa tour L’abandon du port médiéval doit être attribué, selon nos observations, à une transgression de la Tinière, le torrent qui coule de ce côté de la ville, qui aurait comblé le bassin par un apport massif de graviers. L’activité des torrents de la région, en effet, peut être dévastatrice, comme l’a montré récemment la crue du Pissot, pas même cartographié au 1:25 00056, qui a charrié 6000 m3 de matériaux57, dont un rocher de 60 m3. Le port est alors déplacé vers le centre de la ville, à un emplacement mieux protégé, la place de la Grande-Rive (Fig. 1, No 8), au milieu du XVIe siècle58. La rénovation partielle d’une maison, au No 47 de la Grand-Rue59 a permis de localiser une tour, mentionnée dans les sources en 1594 seulement60. Elle se dressait sur la parcelle voisine au nord, parfaitement au centre de la place de la Grande-Rive (Fig. 1, No 9). Elle n’est plus conservée que dans le mur mitoyen, sous forme d’une maçonnerie encore médiévale en assises régulières avec trous de boulin et forte chaîne d’angle vers le nord, très semblable à celle observée à la tour du premier port. Le couronnement ancien a disparu, comme l’indique l’absence de crénelage et l’arasement du mur, parallèle au pan du toit de la maison (Fig. 19); la hauteur conservée atteint tout de même encore 13 m. La transformation lourde du bâtiment voisin, à la fin des années 1950, a fait disparaître toute trace des autres forts murs, qui figurent sur les plans de mise à l’enquête conservés aux Archives communales61. Ces indications permettent de restituer un plan carré de 10 m de côté. D’autres observations ont pu être faites au cours des transformations de la maison; ainsi, dans le mur mitoyen accolé à la tour à l’est, un encadrement de porte, couvert en arc brisé encore médiéval, a pu être dégagé dans ce mur au premier étage; sa largeur atteint 1 m et sa hauteur à l’axe 2,30 m. Il était recouvert par un enduit au plâtre très lisse, courant dans le Chablais notamment62. Enfin, un fort mur de refend prend appui contre la chaîne d’angle de la tour; son épaisseur de 1 m est supérieure à celle des façades «civiles» de la maison. Le dégagement de ces structures n’est évidemment pas suffisant pour en déterminer assurément la nature. Il est fort tentant toutefois d’y lire une duplique du scénario du port d’origine, soit l’adjonction à la tour initiale d’une maison forte défendant le bassin du nouveau port. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces bâtiments sont également aux mains de la famille Bouvier63. 59 Ville ouverte et galères … Malgré les lacunes consécutives à la technique de fouille utilisée, que nous avons évoquées en préambule, la fouille du complexe du Raisin, à Villeneuve, a été l’occasion d’une exceptionnelle moisson d’informations sur la vie urbaine lémanique au Moyen Age. La richesse des sources historiques, par ailleurs, a permis une interprétation remarquable du développement des défenses urbaines, liées à l’accaparement précoce en mains privées de prérogatives communales essentielles, de police tout d’abord, avec les portes percées sans autorisation, de contrôle du port aussi, puisqu’il empêche les bateaux de remonter les fossés comme auparavant64. Comme nous l’avons développé ailleurs, ce phénomène, mis ici très clairement en évidence, n’a sans doute pas été unique dans le bassin lémanique65. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler le complexe Zum Schwert, en défense de la tête du pont de l’Hôtel de ville de Zurich, récemment publié dans ces colonnes66, avec là aussi une tour carrée doublée par une maison forte, pareillement aux mains d’une puissante famille de la ville. L’histoire très embryonnaire des techniques de construction en milieu lacustre s’est aussi enrichie d’un chapitre inédit, avec les caissons sans fond des musoirs de 1238, tôt remplacés par de puissants enrochements sans pilotis, également remarquables. Le niveau des eaux lors de ces travaux peut ainsi être situé par l’altitude de la maçonnerie au mortier, dans la règle ici autour de la cote 372,50, 1 m en dessous du niveau de circulation commun à la tour, à la maison et aux halles. La fréquence des transformations et adjonctions, enfin, traduit bien la prospérité que connaît Villeneuve aux XIIIe et XIVe siècles. Un élément frappe tout particulièrement ici, soit la situation à rezde-chaussée de la porte d’entrée tant à la tour qu’à la maison, en lieu et place de la porte haute de règle dans la fortification médiévale. En plus de l’affectation utilitaire – écurie ou cave à vin – en temps de paix, qui peut nécessiter pareil accès, il faut noter que cet emplacement de la porte n’est pas exceptionnel dans les défenses périphériques urbaines; il suffira de rappeler les nombreuses tours ouvertes à la gorge dans ce type de position, ou le bel exemple de la tour de l’Ale à Lausanne 67, dont la porte s’ouvrait à l’origine au niveau du sol. Mais cette ouverture est encore plus frappante à l’échelle de la ville, qui n’est défendue que par ces deux tours du côté du lac; déjà connue par les sources68, elle a pu être archéologiquement démontrée par l’absence d’un retour quelconque de l’enceinte vers le sud. Les palissades, très explicitement mentionnées dans l’acte de fondation de St-Prex en 1234 par exemple 69, et fréquemment représentées ailleurs, ne sont attestées ici que tardivement, aux XVIIe et XVIIIe siècles, et clairement en défense contre les inondations et l’affouillement des rives, un problème chronique à Villeneuve70. Cette particularité, commune à la plupart des villes lémaniques savoyardes, nous paraît trouver son explication dans l’évidente suprématie donnée à cette maison dès la seconde moitié du XIIIe siècle par sa puissante flotte de galères, étudiée par Albert Naef 71. Son port d’attache est Villeneuve, où se trouve également l’arsenal. La construction et le commandement de ces navires, d’origine méditerranéenne, sont confiés à des maîtres génois. Outre de nombreux bateaux de taille modeste, elle comptera au moins quatre navires principaux, les plus grands propulsés par une centaine de rameurs, permettant de «… porter rapidement soldats et machines de siège un peu partout, d’un bout du lac à l’autre, sans pouvoir être inquiété ni arrêté par qui que ce soit.»72; cette suprématie est encore évidente lors de la prise de Chillon par l’armée bernoise: celle-ci s’était assuré du soutien d’une «… flottille genevoise forte de deux galères, deux barques et quelques bateaux légers, [qui] essaya en vain de s’emparer de la grande galère savoyarde, qui échappa facilement à sa poursuite.»73. C’est sur ce chapitre glorieux de la navigation lémanique que s’achèvera notre évocation de la Villeneuve médiévale. Zusammenfassung La Villeneuve de Chillon, 1214 mit savoyischem Stadtrecht ausgestattet, erlebte im 13. und 14. Jahrhundert eine grosse Blüte dank dem Zoll und Stapelrecht an diesem Umschlagplatz von Strasse und Schiff im internationalen Handelsverkehr. Im 13. Jahrhundert entstanden Gebäude mit städtischem Charakter: Pfarrkirche 1220, Spital 1236 und die Stapelhallen um 1270; die landseitige Stadtmauer wird 1236 erstmals erwähnt. Am nördlichen Ende des Stadtgrabens entstand ausserhalb der Stadtmauern der Handelshafen. Die Ergebnisse der archäologischen Forschung ergaben zusammen mit der Auswertung der historischen Quellen und der Dendrochronologie ein gutes Bild der baulichen Entwicklung des Hafens über drei Jahrhunderte. Dabei konnten auch Fortschritte in der Wasserbautechnik beobachtet werden. Der Hafen, beschützt durch einen Turm (1238), war eingefasst von einer Mole, deren Ende (musoir) eine bisher wenig beobachtete Konstruktion aufwies: ein nach unten offener Holzrahmen (caisson) aus Eichenholz, der mit Trockenmauerwerk ausgefüllt waren. Die Mole wurde mehrfach verlängert, zuerst durch eine Palisade, später durch mächtige Deiche. Der savoyische Stadtverwalter errichtete 1272 einen Wohnturm, der das Stadttor kontrollierte. Da der Turm in die Hafeneinfahrt ragte, wurde der Schiffsverkehr behindert, was zu Differenzen mit den Stadtbürgern führte. Infolge Verlandung des Hafenbeckens durch Aufschüttungen des benachbarten Bach La Tinière wurde im 15. Jahrhundert der Hafen ins Zentrum der Stadt verlegt; wiederum zu Füssen eines Wohnturmes der Bouvier. Es ist dies die einzige Befestigungseinrichtung der Stadt auf 60 der Seeseite. Die späteren Palisaden dienten nur dazu, das Ufer vor Unterspülung zu schützen. So sah es in ähnlicher Weise in zahlreichen savoyardischen Städten am Genfersee aus. Denn sie waren alle genügend gesichert durch die mächtige Kriegsflotte der Savoyer, die mit ihren grossen Galeeren in mediterraner Bauart auf dem See kreuzten, angetrieben durch eine grosse Zahl von Ruderknechten. (Thomas Bitterli, Basel) Riassunto Il Villeneuve di Chillon, venne fondato nel 1214 per esigenze governative della casa Savoia. In un lasso di tempo che va dal XIII secolo fino al XIV, ebbe il suo momento di massima prosperità economica, e questo grazie ai pedaggi applicati alle mercanzie, difatti in questo punto di raccordo dei traffici marittimi internazionali si svolgevano le fasi di trasbordo dei carichi. Al complesso portuario verranno aggiunti nel XIII i principali edifici caratteristici dell’agglomerato urbano: La chiesa parrocchiale nel 1220, l’ospedale nel 1236, il deposito merci nel 1270. La parte periferica delle mura cittadine saranno menzionate per la prima volta nel 1236. Alla fini del fossato nella parte settentrionale esternamente alle mura cittadine vi era collocato il porto mercantile. Gli esiti congiunti degli esami archeologici sul sito, le interpretazioni delle fonti storiche, abbinate alla dendrocronologia, ci forniscono ed illustrano un quadro più che soddisfacente sullo sviluppo dell’impianto, e le fasi evolutive della tecnica di costruzione acquatica intraprese nel corso dei tre secoli. Il porto venne protetto da una torre eretta nel 1238, affiancata da un molo alla cui sommità è ivi presente una costruzione fino ad ora relativamente sottoposta ad analisi di studio. La stessa risulta essere incassata da una intelaiatura in legno di quercia, aperta verso il basso riempita con un sistema di muri a secco. Il molo venne più volte prolungato, da prima con una palizzata, successivamente con una possente diga. Per i funzionari Savoiardi preposti per amministrare la città, venne eretta nel 1272 una casa torre posta prevalentemente a controllo della porta d’ingresso cittadina, e in posizione dominante sul canale del porto, usurpando una parte del bacino intralciandone conseguentemente la navigabilità. Questo atto fu vivacemente contestato dai cittadini. Successivamente fu interrato il bacino portuale, facendo uso del ciotolame prelevato dal vicino ruscello La Tinière. Nel XV secolo il porto venne trasferito nel centro della città, ed ancora una volta ai piedi di una torre dei Balivi della casa Savoia. Questo risulta essere l’unico impianto fortificato presente sulla costa del lago, le palizzate realizzate successivamente avevano il solo scopo di proteggere la riva dal dilavamento causato dal moto ondoso delle acque. Più o meno nella stessa maniera questo metodo costruttivo lo troviamo presente in molte città appartenute alla dinastia Savoia, situate attorno al lago di Ginevra. Oltretutto le città erano sufficientemente difese dalla possente flotta navale della casa Savoia, le quali spaziavano in lungo e largo sulle acque del lago, con le loro grosse galere mediterranee spinte dalla propulsione di centinaia di rematori. (Gianluca Petrini, Basilea) Resumaziun La Villeneuve de Chillon che ha retschavì 1214 il dretg savoiard da citad, ha enconuschì en il 13avel e 14avel tschientaner ina gronda prosperitad grazia al dazi ed al dretg da susta en quest lieu da transtgargiada da la via a la bartga per il transport internaziunal. Il 13avel tschientaner èn vegnids fabritgads bajetgs cun caracter urban: la baselgia parochiala 1220, il spital 1236 e las sustas da rauba enturn 1270; il mir da la citad vers la champagna vegn documentà l’emprima giada 1236. Al nord a la fin dal foss da la citad è vegnì installà in port da commerzi. In bun purtret dal svilup da la construcziun dal port durant 3 tschientaners han furnì ils resultads da la perscrutaziun archeologica ensemen cun las funtaunas istoricas e cun la dendrocronologia. Cun questa chaschun han ins er pudì constatar progress en la construcziun idrologica. Il port protegì d’ina tur (1238) era circundà d’in cuntschet da mir che finiva cun ina tecnica (musoir) fin alura anc pauc derasada: ina chista (caisson) da lain ruver averta en bass ed emplenida cun in mir senza maulta. Il cuntschet è vegnì prolungà pliras giadas, l’emprim cun ina palissada, pli tard cun uors voluminus. L’administraziun da la citad savoiarda ha fabritgà 1272 ina tur abitabla per controllar la porta da la citad. Damai che la tur occupava per part l’entrada en il port, impediva ella la navigaziun e chaschunava differenzas cun ils citadins. Pervi da terrenisaziun da la batschida dal port entras l’emplenida dal flum La Tinière han ins translocà il port en il 15avel tschientaner en il center da la citad; puspè al pe da la tur abitabla dals Bouvier. Quai è la suletta fortificaziun da la citad da la vart da lai. Las palissadas pli tardivas servivan be per proteger la riva cunter l’erosiun. Numerusas citads savoiardas al Lai leman eran pli u main dal medem tip, cunquai ch’ellas eran protegidas avunda entras la flotta militara dals Savoiards che duvravan galeras dal tip mediterran, mintgina cun ina gronda equipa da remaders. (Lia rumantscha, Cuira) 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Notes 1 2 3 4 5 20 Paul Hofer, Les villes neuves du Moyen Age entre Genève et Constance. Dans: Villes suisses à vol d’oiseau (Berne 1963) 85–116. Marcel Grandjean, Villes neuves et bourgs médiévaux. Dans: L’homme dans la ville, Cours général public 1983/84 (Lausanne 1984) 75. Michel Egloff, Esquisse d’une Préhistoire. Dans: Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, t. 4, L’Histoire vaudoise (Lausanne 1973) 9–10. Charles Kraege, De la Préhistoire à Compengie. Dans: République de la Calabre, Villeneuve – Promenade dans son histoire (Villeneuve 1991) 18–19. Marcel Grandjean/Michèle Grote, Villeneuve. 61 21 22 23 24 25 26 Guide de monuments suisses, Série 37, No 370 (Berne 1985) 3. Daniel de Raemy, Déclin du péage de Villeneuve. Dans: Bernard Andenmatten/Daniel de Raemy (s. dir.), Catalogue de l’exposition La Maison de Savoie en Pays de Vaud (Lausanne 1990) notice II 8, 34–35. Cf. Grandjean/Grote (v. note 5) 6–10. Dossier «Villeneuve» de Marcel Grandjean cité dans Michèle Grote, Villeneuve – Rapport historique, manuscrit dactylographié déposé à la Section des monuments historiques et archéologie de l’Etat de Vaud (= MHAVD), Lausanne 1986, 2. Cf. Grandjean/Grote (v. note 5) 6. Marcel Grandjean et al., Lutry – Arts et monuments, T. 1 (Lutry 1990) 66. François Christe, Le Canton de Vaud. Dans: Stadt- und Landmauern 2. Stadtmauern in der Schweiz. Kataloge, Darstellungen (Zurich 1996) 301 et passim. Valentine Chaudet/François Christe (Bureau d’archéologie monumentale et urbaine, Lausanne), Villeneuve – Rue de l’Ancienne-Poste No 2 – Relevé des vestiges du mur de ville, manuscrit dactylographié de juin 1995 déposé aux MHAVD. Grandjean et al. (v. note 10) 67. … dictus Mistralis tempore suo in domo sua … fecit portas per quas, invitis et nescientibus burgensibus, possent gentes intromitti et extra villam mitti … Item proponit quod dictus mistralis fossale quod circuibat villam ante portam versus hospitale, quod protendebatur usque ad lacum et per quod naves intrabant lacum et exiebant a lacu impedivit et idem domificavit sine consensu dicte universitatis. Archives cantonales vaudoises (= ACV), AC Villeneuve, B10, 1272, sam. av. StJean-Baptiste, Grote (v. note 8) 15–16. Grote (v. note 8) 2. Par exemple … in 13 navatis grossorum lapidum ad faciendum bastimentum retro domum ballarum … (Archivio di Stato di Torino/SR/69/31/Villeneuve/m1/ve. av. StGeorges 1303–5 mars 1304; … pro 9 tesis muri facti iuxta domum ballarum a parte lacus … pro 13 navatis grossorum lapidum ad ponendum in bastimento ante domum ballarum Villenove … (AST/SR/69/31/Villeneuve/ m1/5 mars 1304–26 mai 1305. Aimable communication de Daniel de Raemy. ACV, C XVI/33/6, 1408, 1er fév., Grote (v. note 8) 16. ACV, C XVI/33/6bis/Bouvier, 1409, 26 juin, Grote (v. note 8) 17–24. ACV, AC Villeneuve, Titre J; no 45, 15 juillet 1542, Grote (v. note 8) 25. «De gueules à la fasce d’argent accompagnée de trois écussons du même» d’après Donald Lindsay Galbreath, Armorial vaudois 1 (Baugy-sur-Clarens 1934) 77 et pl. IX. Charles Kraege, Un conspirateur: Ferdinand Bouvier (v. note 4) 52–53. Monique Fontannaz, Les cures vaudoises – Histoire architecturale 1536–1845. Bibliothèque historique vaudoise (=BHV) 84 (Lausanne 1987) 428, et Grote (v. note 8) 26–27. RC IIb No 21, 109–110, 20 déc. 1838, Grote (v. note 8) 27. Ces travaux ont été effectués en 1991 et 1992 par le bureau Archéotech SA, Pully, sous la direction de F. Christe. Mandat MHAVD. Christe (v. note 11) 314–315. Edouard Recordon, Etudes historiques sur le 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 passé de Vevey 2 (Vevey 1945) 57. Jean Mesqui, Le pont en France avant le temps des ingénieurs (Paris 1986) 230 et fig. 245, 231. Ibid., 257. Grandjean et al. (v. note 10) 66. Albert Naef, Chillon – La Camera Domini I (Genève 1908) 50. Ibid., Notes et pièces justificatives, VII, note 28. D’après Gilbert Huser, syndic de Villeneuve. Denis Weidmann, La Tour-de-Peilz – Nécropole du Clos d’Aubonne. Dans: Chronique archéologique 1989 (= CA). Revue historique vaudoise (= RHV) 1990, 134. Pour y loger le four récent de la boulangerie attenante… Grandjean et al. (v. note 10) 156 et Tome 2 (Lutry 1991) 462, fig. 726. Cf. note 14. Cf. note 4, 53. ACV, C XVI/33/6bis/Bouvier, 1409, 26 juin, Grote (v. note 8) 21. Tirants, soit sablières. «Plans de la ville de Lausanne, son vignoble et de son territoire», levés par Antoine-Michel Gignillat en 1721–1723, ACV, GB 132/f, fo 84. Christian Orcel, Alain Orcel, Jean Tercier (Laboratoire romand de dendrochronologie, Moudon), Analyses dendrochronologiques de bois provenant des jetées du «Complexe du Raisin» à Villeneuve (VD), Réf. LRD92/ R3179RP, et Analyses dendrochronologiques de bois provenant des soubassements de la tour et de l’aménagement des berges du «Complexe du Raisin» à Villeneuve (VD), Réf. LRD92/ R3179A, manuscrits dactylographiés d’octobre 1992 déposés aux MHAVD. Louis Blondel, Châteaux de l’ancien diocèse de Genève (Genève 1956, 2e éd. 1978) 422. Paul Bissegger, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud V: La ville de Morges (à paraître). ACV, C V a/25: «… retinere ad opus capituli casale in quo capitulum possit facere capellam et turrim et aulam…», Grandjean (v. note 2) 76. Marcel Grandjean, Les monuments d’art et 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 d’histoire du canton de Vaud I: La ville de Lausanne. Introduction, extension urbaine, ponts, fontaines, édifices religieux (sans la cathédrale), hospitaliers, édifices publics (Bâle 1965) 337–342. Grandjean et al. (v. note 10) 26–29 et 85–86. François Christe, Vevey – Place de l’AncienPort Nos 2–6. Dans: Denis Weidmann, CA 1992 (RHV 1993) 205. Edouard Pittet, Jakob Samuel Weibel – Peintre et graveur de paysages 1771–1846, 170, No 480. Ce document est reproduit à plus grande échelle dans Grandjean, Grote (v. note 5) 3, et en couleurs (v. note 4) 55. Cf. note 18. François Christe, Lucens – Château – Datation du donjon et analyse de son couronnement. Dans: Denis Weidmann, CA 1996 (RHV à paraître en 1997). Cf. note 14. Cf. note 8. Cf. note 18. Date d’abattage des bois en automne-hiver 1394–1395 d’après Christian Orcel, Alain Orcel, Jean Tercier (Laboratoire romand de dendrochronologie, Moudon), Analyse dendrochronologique de bois provenant du café du Raisin à Villeneuve (VD), Réf. LRD91/ R2954, manuscrit dactylographié, mars 1991, déposé aux MHAVD. 1695, Plans de tout le territoire de Villeneuve, ACV GB 14a 1 (v. note 4, 60). 1766, ACV GB 14c; 1842–1848, ACV GB 14d 1. Office fédéral de topographie, No 1264. Selon le quotidien lausannois 24 Heures du 15 août 1995. L’actuelle place de la Laiterie. ACV, Ai 10/1, 164, dernier fév. 1576; renseignement de Mme Michèle Grote. François Christe (Archéotech SA, Pully), Villeneuve – Grand-Rue Nos 43 et 47 – Relevé d’anciens éléments, manuscrit dactylographié de décembre 1994 déposé aux MHAVD. François Christe/Michèle Grote, A Villeneuve, une maison comme les autres… Cahier de l’Académie du Chablais 1 (à paraître). No 302, avril 1957. Cf. note 60. 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 Christe/Grote (v. note 60). Cf. note 14. François Christe, La pierre et la plume. Le port de la Villeneuve de Chillon au travers des sources et de l’archéologie. Dans: Paul Bissegger, Monique Fontannaz (s. dir.), Des pierres et des hommes – Matériaux pour une histoire de l’art monumental régional – Hommage à Marcel Grandjean. BHV 109 (Lausanne 1995) 161– 168. Jürg E. Schneider, Felix Wyss, Jürg Hanser, Das Haus «Zum Schwert» in Zürich – vom Wohnturm zur Standes- und Nobelherberge am Limmatbrückenkopf. Mittelalter 1, 1996/1, 3–26. François Christe, Lausanne – Rue de l’Ale – Repérage du tracé des courtines contre la tour. Dans: Denis Weidmann, CA 1994 (RHV 1994) 189, note 11; François Christe, Lausanne, la ville et ses vignes. Mittelalter 1, 1996/2, 38, fig. 8. Cf. note 10. «… a parte lacus de pauz…», Grandjean (v. note 2) 76. Christe/Grote (v. note 60). La Flottille de Guerre de Chillon aux XIIIe et XIVe siècles (Lausanne 1904). Op. cit., 25. Op. cit., 66. Adresse des auteurs: François Christe, Valentine Chaudet, Bureau d’archéologie monumentale et urbaine (BAMU), 3, place du Château, Case postale 179, 1000 Lausanne 17. Crédit des illustrations: 1: Isabelle Guignard Christe (BAMU, Lausanne, d’après Grandjean/Grote [v. note 5] 1). 2, 15: Colette Grand (Archéotech SA, Pully). 3, 8–9, 12–13: Archéotech SA, Pully. 4–7, 10–11, 14, 19: Valentine Chaudet (Archéotech SA, Pully). 16–18: Valentine Chaudet (BAMU, Lausanne). Brunnen SZ Untersuchungen an den Pfahlreihen im Vierwaldstättersee, 1996 von Jakob Obrecht Vorgeschichte Am 2. Februar 1850 schrieb Felix Donat Kyd aus Brunnen folgenden Brief an David Walker, Student bei Altrath Kuriger in Einsiedeln1: «Freitag, den 25. Jänner, hatten wir gleichsam vor unsern Fenstern ein wahrhaft schauerliches Ereigniss. Des Knörren Dampfschiff, der Gothard, indem er halb 7 Uhr Vormittag bei dichtem Nebel zu nahe am Land fahrend auf die Palisaden, welche vor dem Wehrihausli im See stehen fuhr, schlitze sich ein großes Loch in seinem Vordertheil. Doch fuhr das Dampfschiff noch bis neben unser Haus & ließ da einen Nauen mit Pferden, den es nach sich schleppte, los. Das Wasser drang heftig in die Kajütten. (…) Als das Waßer in den Feuerofen trang, verursachte es ein förchterliches Toßen.» Mit diesem Vorfall beginnt die neuere schriftlich festgehaltene Geschichte der hölzernen «Palisaden» im Vierwaldstättersee vor Brunnen. Schon bald darauf, am 15. April 1850, fasste der Regierungsrat des Kantons Schwyz2 nämlich folgenden Beschluss: «Mit Schreiben vom 6. vMt. ersucht der Verwaltungsrath der Postdampfschifffahrtsgesellschaft auf dem Vierwaldstättersee um die Bewilligung, die Pfähle im See bei Brunnen, insoweit sie die Zufahrt zur Landungsbrücke erschweren u. gefährden, auf seine Kosten beseitigen zu dürfen. Er macht dabei auf das Zweklose dieser Pfähle u. das Gefahrfolle derselben für die Dampfschiffe aufmerksam, von denen dies Jahr eines auf einem solchen Pfahl aufgefahrne u. in Folge der dadurch erlittenen Beschädigung am nahem Gestade, wohin es sich mit Noth zu richten vermochte, versunken ist. Laut Eröffnung des Cit. Praesidiums hat der Gemeinderath Ingenbohl, an welchen zuerst diese Ansuchen gerichtet worden war, nicht einzutreten beschlossen, weil der Strandboden dem Staat gehöre, einerseits, u. weil anderseits die fraglichen Pfähle in Angelegenheit des Abflusses des Vierwaldstättersees hinsichtlich der frühern u. gegenwärtigen Höhe des Wasserspiegels einen wichtigen Beweis zu Gunsten der Uferbewohner an Hand zu geben im Fall sein dürften. Der Regierungsrath hielt einen Augenschein im Verein mit dem Gemeindsvorstand von Ingenbohl für angemessen und beauftragte damit Tit. Regierungsrat Kündig.» Eine verbindliche Antwort auf die Anfrage der Postdampfschiffahrtsgesellschaft gab der Regierungsrat am 28. Mai 18503: «Auf Bericht u. Antrag des Hrn. RRath Kündig, der im Verein mit dem Gemeindsvorstand von Ingenbohl den ihm diesfalls aufgetragenen Augenschein vorgenommen, ward im Einverständnis mit den Gemeindesu. Ortsbehörden von Ingenbohl u. Brunnen beschlossen was folgt: Der Postdampfschifffahrtsgesellschaft in Luzern sei die Wegschaffung der Pfähle im See bei Brunnen auf ihre Kosten zu gestatten, insofern sie, ebenfalls in ihren Kosten, durch einen unbetheiligten Experten einen Plan aufnehmen und der hiesigen Regierung zustellen lassen, welcher jene Palisadenreihe u. die Höhe des Wasserstandes über denselben im Vergleich zu der Höhe des Wasserstandes am Pegel in Luzern darstelle. Als Experte sei Hr. Ingenieur Schwyzer in Luzern vorzuschlagen.» Der Beschluss des Regierungsrates, die «Schwirren» vor der Dampfschiffstation von Ingenieur Schwyt- 1: Plan der «Palisaden» vor dem Wehrihacken. Aufgenommen von Ingenieur Franz Xaver Schwytzer, Luzern, im Dezember 1850, im Anschluss und als Folge des Dampfschiffunglücks vom 25. Januar 1850. 63 2: Topographische Karte der Schweiz, Blatt Luzern, 1:100 000, Bern 1910. sehen werden. Auch nordwestlich des Muotadeltas, in der sogenannten «Schroten»5 (Abb. 2) am Fusse des Urmiberges, waren seit langem Pfähle im See bekannt6. Diese wurden als nördliche Verlängerung der Letzimauer betrachtet7. Auch im ausgehenden 20. Jahrhundert geistern die «Schwirren» weiterhin in den Köpfen historisch interessierter Personen herum. Die wohl wichtigste Frage ist diejenige nach dem Alter der Pfähle, obwohl mehrheitlich zer einmessen zu lassen, ist gleichzeitig der Ausgangspunkt unserer Forschungen4. Der von ihm angefertigte kolorierte Plan (Abb. 1) zeigt vor dem Wehrihacken eine halbkreisförmige Pfahlreihe. Es ist davon auszugehen, dass die Existenz der Pfähle vor dem Wehrihacken allgemein bekannt war – wenigstens bei der Bevölkerung Brunnens – und noch heute als südliche Fortsetzung der mittelalterlichen Letzimauer im See ange- 0 50 m 3: Plan der «Palisaden» vor dem Wehrihacken. Aufgenommen von Tauchern der Kantonspolizei Schwyz, Abt. See- und Umweltschutzpolizei. 4: Lage der Palisaden im See. Die Fischzucht liegt unmittelbar dahinter an der Gersauerstrasse. 5: Lage der Palisaden im See. Westlich davon ist das Hotel «Waldstätterhof» zu erkennen. 64 unbestritten war, dass diese noch vor dem Morgartenkrieg im Jahre 1315 eingerammt worden sind. Die andauernde Diskussion führte dazu, dass Dr. Josef Wiget, Staatsarchivar Schwyz, durch Taucher der Kantonspolizei SZ erstmals eingehendere Abklärungen vor dem Wehrihacken durchführen liess. Diese fanden am 3. November 1992 statt. Die Polizeitaucher nahmen an diesem Tag neben einigen Unterwasserfotos auch einen neuen, grob eingemessenen Lageplan der Pfähle auf. Im Gegensatz zum Plan von F. X. Schwytzer sind darauf zwei hintereinanderliegende Pfahlreihen (Abb. 3) eingezeichnet. Im Anschluss daran wurde 1993/94 zum ersten Mal versucht das Alter der Pfahlreihen zu bestimmen. Zu diesem Zweck holten Mitglieder des «Tauchklubs Innerschwyz»8 je einen Pfahl aus der Pfahlreihe in der «Schroten» (im folgenden Fischzucht genannt) (Abb. 4) und einen aus derjenigen vor dem Wehrihacken (im folgenden Waldstätterhof genannt) (Abb. 5). Die 14C-Datierung, wurde am Geographischen Institut der Universität Zürich-Irchel und an der ETH-Hönggerberg durchgeführt. Die beiden Proben wurden dort wie folgt datiert: Waldstätterhof9 710 ± 55 y BP10 oder 1240 ± 55 Jahre Fischzucht11 780 ± 55 y BP oder 1170 ± 55 Jahre Projekt und Verlauf Anfangs 1995 erteilte Dr. Wiget an den Autor den Auftrag ein Projekt zur Kartierung und Datierung der Pfahlreihen «Fischzucht» und «Waldstätterhof» zu verfassen. Eine Vorabklärung sollte zunächst die für das Projekt benötigten Daten liefern, doch andauernde Regenfälle verhinderten während einiger Monate einen ersten Tauchgang. Erst am 12. Oktober 1995 hatte die lange Wartezeit ein Ende. Dafür waren die Verhältnisse bei diesem ersten Tauchgang geradezu ideal. Drei Taucher vom Büro für Archäologie der Stadt Zürich gingen unter der Leitung von Peter Riethmann ins Wasser (Abb. 6). Die insgesamt sieben Proben – alles Nadelhölzer – wurden anschliessend im Dendrolabor der Stadt Zürich untersucht. Leider konnte keiner der Pfähle datiert werden; sie hatten alle zu wenig Jahrringe. Die Hauptarbeit des Tages bestand jedoch darin, die beiden Pfahlreihen abzuschwimmen und festzustellen, wieviele Pfähle etwa noch im Boden stecken. Das Auszählen der Pfahlreihen ergab beim Standort «Fischzucht» 157 Pfähle mit Durchmessern von ca. 12–15 cm. Gleichzeitig stellten die Taucher fest, dass die Pfähle in Ufernähe in einer Doppelreihe stehen und deren Verlauf dort einen markanten Knick aufweist. Die Pfähle stehen einander nicht gegenüber, sondern sind versetzt zueinander angeordnet. Beim Standort «Waldstätterhof» wurden 67 Pfähle mit Durchmessern grösser als 15 cm gezählt. Wie erwartet, verläuft die Pfahlreihe in einem Halbkreis, mit einem ca. 40 m vom Ufer des Wehrihackens entfernten Scheitelpunkt. Die wohl wichtigste Beobachtung des Tages war die Feststellung, dass die Pfahlreihen durchwegs aus schnellgewachsenen Nadelhölzern – leider mit dementsprechend wenigen Jahrringen – bestehen. Dies hatte zur Folge, dass die erste Kostenschäztung nach oben korrigiert werden musste, um bei Bedarf zusätzliche dendrochronologische Untersuchungen oder sogar einige jahrringgenaue 14C-Datierungen finanzieren zu können. Bereits im Januar 1996, erhielt der Schreibende den Auftrag, die Arbeiten gemäss Projekt auszuführen. Weil die Zürcher Taucher in der dafür vorgesehenenen Zeit nicht zur Verfügung standen, musste umgehend nach Ersatz Ausschau gehalten werden. Dr. Peter Suter, Leiter der Abteilung Ur- und Frühgeschichte des Archäologischen Dienstes Bern, stellte freundlicherweise sofort zwei Taucher der «Bielerseeequipe» samt technischer Ausrüstung zur Verfügung. Am Donnerstag, 14. März 1996, war es dann soweit. Die beiden Taucher, Nicolas Leuch und Andreas Kähr, unternahmen einen ersten Augenschein und fotografierten bei ausgezeichneten Sichtverhältnissen Ausschnitte aus den beiden Pfahlreihen. Am Ende dieser zweiten Besichtigung beschlossen wir, die Taucharbeiten in der Woche vom 18. bis 22. März auszuführen. Befunde Vermessung Das Einmessen der Pfähle gestaltete sich sehr einfach. Die uneingeschränkte Sicht auf den See und genügend Polygonpunkte in Ufernähe erleichterten uns die Arbeit sehr. Dank der überaus ruhigen Seeoberfläche war es ohne weiteres möglich, jeden einzelnen Pfahl mit Hilfe eines auf einer Boje befestigten sechseckigen Reflektors vom Ufer aus einzumessen. 6: Von den Tauchern mit einem Wasserstrahl freigespühlter, zum Absägen vorbereiteter Pfahlstumpf. «Fischzucht», äussere Pfahlreihe. 65 Pfahlreihe vor dem Waldstätterhof (Abb. 7) Mit dem Vermessen begannen wir auf der Westseite der Pfahlreihe vor 205 300 688 600 0 50 m 7: Plan der Pfahlreihen vor dem Waldstätterhof. Waldstätterhof Nummern Innere Pfahlreihe numeriert Äussere Pfahlreihe numeriert Äussere Pfahlreihe nicht numeriert Pfahlhaufen nähe Landungssteg Total 501–585 601–735 2001–2142 586–604 Fischzucht Nummer Innere Pfahlreihe Innere Pfahlreihe Äussere Pfahlreihe numeriert Äussere Pfahlreihe nicht numeriert Total 51–77 81–113 1–2214 2201–2314 dem Waldstätterhof. Dort numerierten wir noch jeden einzelnen Pfahl. Das Befestigen einer mit einer fortlaufenden Nummer versehenen Polyesterfolie, dauerte jeweils ein bis zwei Minuten; das eigentliche Einmessen, bei straffer Bojenleine, im Gegensatz dazu nur etwa 10 Sekunden. Im Herbst 1985 hatten die Zürcher Taucher hier 67 Pfähle gezählt. Nach der Markierung von mehr als 80 Pfählen wurden wir langsam stutzig, da auch der Verlauf der eingemessenen Pfahlreihe überhaupt nicht mit dem Plan der Schwyzer Anzahl Pfähle 85 135 142 19 381 Anzahl Pfähle 27 33 20 114 194 Seepolizei übereinstimmte (vgl. Abb. 3). Eine Überprüfung ergab, dass wir die zu diesem Zeitpunkt noch unbekannte Verlängerung der inneren, kürzeren Pfahlreihe eingemessen hatten und uns nicht bei der im vorliegenden Plan eingezeichneten grossen, halbkreisförmigen Reihe befanden. Die Kontrolle ergab, dass die nun als äusser Reihe zu bezeichnende Pfahlreihe ebenfalls vorhanden war und zwar genau in dem von der Seepolizei eingemessenen Bereich. Wir beendeten zuerst die Arbeit an der inneren Pfahlreihe und wand66 ten uns dann sofort der äusseren zu. Nach 135 Pfählen hörten wir mit dem Bezeichnen der einzelnen Hölzer auf, denn der zeitliche Aufwand dafür wurde uns in Anbetracht der unerwartet hohen Anzahl Pfähle zu gross. Zusammen mit dem Pfahlhaufen vor dem Landungssteg massen wir insgesamt 381 Pfähle ein, etwa 300 Stück mehr als erwartet12. Pfahlreihe vor der Fischzucht (Abb. 8) Hier verlief die Vermessung ebenfalls reibungslos. Um Zeit zu sparen, numerierten wir nur noch einige ausgewählte Pfähle mit grösserem Durchmesser, in der Absicht diese Hölzer später für die dendrochronologische Untersuchung abzusägen13. Bei der Arbeit am Theodolit entdeckte ich im seichten Wasser ein paar Pfähle, die sich nach einer Überprüfung durch die Taucher als Anfang einer neuen inneren, parallel zum Ufer verlaufenden Pfahlreihe entpuppten. Die Zahl der Pfähle der äusseren Reihe unterschritt diejenige der Zählung vom Herbst 1995. Vermutlich hatten damals die Taucher ein Stück der Pfahlreihe in der Eile zweimal abgeschwommen. Zuletzt waren es an Stelle von 157 nur noch 114 206 150 687 300 0 50 m 8: Plan der Pfahlreihen vor der «Fischzucht». Stück. Bei der Probenentnahme am späten Freitagnachmittag ging es etwas hektisch zu. Wie sich später zeigte, hatten wir in unserer Hast nur aus dem doppelreihigen Abschnitt der äusseren und aus der inneren Pfahlreihe Proben entnommen. Hier wirkte sich der Nachteil direkt aus, dass die genaue Lage der Pfähle und somit der Verlauf der beiden Pfahlreihen erst nach Abschluss der Arbeiten, am Computerbildschirm zu Hause, richtig zu sehen war. Dort wurde schon auf den ersten Blick klar, dass der Wechsel zwischen dem doppelten und dem einfachen Abschnitt der äusseren Reihe gleichzeitig zwei verschiedene Bauphasen markieren könnte und wir deshalb aus der einfachen Reihe noch zusätzliche Dendroproben haben sollten. Dendrochronologische Datierung Die dendrochronologische Untersuchung wurde vom Dendrolabor Egger15, Boll, durchgeführt16. Erfreulicherweise liessen sich die gesammelten Proben gut datieren und es war nicht nötig, die Resultate mit Hilfe der 14C-Methode zu präzisieren. Die dadurch eingesparten Mittel wurden in der Folge dazu verwendet, noch zusätzliche Proben aus dem einfach geführten Abschnitt der äusseren Pfahlreihe «Fischzucht» zu holen. Diese Arbeit erledigten Nicolas Leuch und Andreas Kähr am 28. Mai 1996. Bereits am 10. Juli lag auch die Datierung des einreihigen Abschnittes vor. Die anhand der aufgenommenen Pläne (vgl. Abb. 7 und 8) vermuteten Bauphasen wurden durch die Resultate der Dendrochronologie vollumfänglich bestätigt. Die dendrochronologischen Untersuchungen brachten uns nicht nur die genauen Schlagdaten der einzelnen Bäume17, sondern auch eine grosse Überraschung bezüglich der verwendeten Holzarten. Unter den 40 untersuchten Pfählen (ca. 7% der Gesamtpfahlzahl von 575) hatte es 39 Rottannen (Picea abies) und eine einzige Weisstanne (Abies alba). Dass die Pfahlreihen ausschliesslich aus Nadelhölzern bestehen, war seit dem ersten Tauchgang klar. Die deutliche Dominanz der Rottanne in dieser von der Menge her repräsentativen Anzahl Waldstätterhof Äussere Reihe Innere Reihe Pfahlhaufen Anzahl Proben 10 9 keine datierte Proben 9 8 ältestes Datum 1394 1422 jüngstes Datum 1404 1427 mit Rinde Fischzucht Anzahl Proben 9 datierte Proben 8 ältestes Datum 1297 jüngstes Datum 1306 mit Rinde 1298/1307 8 7 1447 1457 1451/1453 3 3 1299? 1307 Äussere Reihe doppelt Innere Reihe einfach Innere Reihe 67 1394/1404 1422/1427 von Proben überraschte nun doch sehr. Es scheint, dass nur schnell gewachsene Rottannen, etwa von der Dimension einer heutigen Telefonstange, in den Seegrund eingeschlagen worden sind. Es darf dabei nicht vergessen werden, dass diese Feststellung für alle vier Bauabschnitte, verteilt über ca. 150 Jahre bzw. rund sechs Generationen, zutrifft. Es scheint, dass jeweils bewusst rottannenes Holz verwendet worden ist. Diese Feststellung steht im deutlichen Gegensatz zu den Palisaden in Stansstad NW, wo wir anlässlich einer Untersuchung im Jahre 1990 unter den ersten sieben entnommenen Pfählen nicht weniger als fünf Holzarten (Birke, Buche, Eiche, Rottanne, Weisstanne) nachweisen konnten18. Am meisten erstaunt aber, dass mehrheitlich rasch gewachsenes Stammholz verwendet wurde, wie es heutzutage in den Monokulturen des Mittellandes geschlagen wird. Gemäss Aussage mehrerer Fachleute gab es zu dieser Zeit im Gebiet des alten Landes Schwyz sicher Rottannen, doch kaum in dieser Menge und Qualität. Der hoch über dem Muothatal gelegene, heute als einer der letzten Urwälder der Schweiz bekannte Bödmerenwald, lieferte beispielsweise schon immer ausgezeichnetes rottannenes Bauholz. Dieses war jedoch gerade wegen seiner Feinwüchsigkeit beliebt. Auch am Südabhang des nahegelegenen Urmiberges, einem eher trockenen Standort, wachsen mehr Kiefern, als Feuchtigkeit liebende Rottannen19. Aus den vorliegenden Resultaten darf geschlossen werden, dass die mittelalterlichen Bauleute und Auftraggeber bewusst rottannene Stämme verwenden wollten und deshalb nur solche bestellten und einkauften. In Anbetracht der für den Holztransport ausgezeichneten Verkehrslage Brunnens (Vierwaldstättersee, Muota) und des Holzreichtums der gesamten Innerschweiz war es sicher ein leichtes, grosse Holzmengen mit der gewünschten Qualität heranzuschaffen. Auffallend sind weiter die, wenn auch nur einige wenige Jahre voneinander abweichenden Schlagdaten innerhalb der einzelnen Bauphasen. Es ist durchaus denkbar, dass die verschiedenen Holzlieferanten dem jeweiligen Bauherr auch eine Anzahl bereits einige Jahre gelagerte Stämme verkauften20. Zurichten der Pfähle Alle, zwecks Begutachtung ihrer Spitze ausgerissenen Pfähle stammen aus der äusseren Reihe vor dem Waldstätterhof. Dies, weil es dort für die Taucher beim Sammeln der Dendroproben einfacher war, die streckenweise direkt an der Kante zum Seebecken stehenden Pfähle freizuspühlen, statt mühsam abzusägen. Die Betrachtungen zu den Pfahlspitzen haben daher nur für diese Reihe Gültigkeit. Insgesamt bargen die Taucher dort elf Pfähle (Abb. 9 bis 12). An jedem von ihnen ist die Wirkung der jahrhundertelangen Erosion gut abzulesen. Nur in dem im Boden steckenden Teil sind die Pfähle in ihrem vollen Querschnitt erhalten geblieben21. Über dem Seegrund sind sie alle zu dünnen, unterschiedlich langen Spitzen erodiert. Die Zerstörung der Pfähle hat min- 9: Pfahl Nr. 716, äussere Pfahlreihe «Waldstätterhof». Länge noch 1.1 m. Der im vollen Umfang erhaltene Teil steckte im Boden. Die dünne Spitze ist der erodierte Rest des ehemaligen oberirdischen Teils des Pfahles. 10: Pfahl Nr. 716, äussere Pfahlreihe «Waldstätterhof». Länge der Spitze 45 cm. Die Spitze wurde wohl mit dem Ziehmesser zugerichtet. 68 unversehrten Spitzen in den harten Boden gelangten24. Da dies ohne einen beträchtlichen finanziellen Aufwand nicht möglich ist, bleibt mir hier etwas Raum für einige Spekulationen. Mittelalterlicher Seespiegel 11: Pfahl Nr. 717, äussere Pfahlreihe «Waldstätterhof». Länge der Spitze 20 cm. Die Spitze wurde mit wenigen Beilhieben grob zugerichtet. 12: Pfahl Nr. 677, äussere Pfahlreihe «Waldstätterhof». Länge der Spitze 85 cm. Die lange, schlanke Spitze scheint mit der Säge bearbeitet worden zu sein. destens zwei Ursachen: Einerseits das Faulen im Bereich der stetig wechselnden Wasserlinie und andererseits der kontinuierliche Abrieb, durch die vom Wellenschlag aufgewirbelten Sandkörner. Die Spitzen der einzelnen Pfähle waren unterschiedlich bearbeitet. Ein dünneres Exemplar (vgl. Abb.11) ist nur grob mit dem Beil zugerichtet, während die dickeren Hölzer sauber, mit langen, gleichmässigen Schnitten zugespitzt sind (vgl. Abb. 9, 10, 12). Es ist nicht klar, ob beim Zurichten mit dem Ziehmesser oder gar mit der Säge gearbeitet worden ist. Das grösste Rätsel gibt uns aber der gute Erhaltungszustand der Pfahlspitzen auf; klagten doch beide Taucher über den extrem harten Kiesboden vor dem Waldstätterhof. Beim Einrammen von Pfählen in einen derart harten, mit grösseren Steinen durchsetzten Boden, werden ungeschützte Pfahlspitzen normalerweise stark in Mitleidenschaft gezogen. Von eisernen Pfahlschuhen, wie sie seit römischer Zeit22 benutzt wurden, fanden wir aber keine Spur23. Einzig mit gezielten archäologischen Grabungen, bei denen einigen Pfähle minutiös freigelegt würden, könnte man vielleicht die Frage beantworten, auf welche Art die Pfähle mit 69 Die nun folgenden Überlegungen gehen davon aus, dass sich der Seegrund vor dem Waldstätterhof seit dem Mittelalter kaum verändert hat. Unter der Annahme, dass der mittlere Wasserstand des Vierwaldstättersees um 1400, dem Baudatum der äusseren Pfahlreihe, etwa einen Meter niedriger war als heute, können wir für die tiefste Stelle von folgender Pfahllänge ausgehen: Bei einer Eindringtiefe in den Seegrund von 1 bis 1,5 m, einer mittleren Wasserhöhe von 2,5 m und einer frei aufragenden Höhe von 2,5 m (dies, damit im Sommer bei Höchstwasserstand die Pfähle noch etwa 1,5 m über den Seespiegel ragten), erhalten wir eine minimale Gesamtpfahllänge von 6 bis 6,5 m. Allerdings kann ein derart langer Pfahl nur von einer mit einem Schlagwerkzeug ausgerüsteten Plattform aus in einen harten Boden gerammt werden. Von Hand, selbst mit schwersten Hämmern, ist dies nicht möglich. Der Einsatz eines auf einem Gestell montierten «Rammbärs», oft auch «Katze» genannt, ist für die in Frage kommende Zeit nicht auszuschliessen. Doch spricht die Unversehrtheit der Pfahlspitzen in unserem Fall dagegen. Wie setzte man die Pfähle nun aber in den Seegrund? Um eine Antwort darauf zu finden, muss zuerst der Frage nach der Wasserspiegelhöhe des Vierwaldstättersees in der Zeit zwischen 1300 und 1450 nachgegangen werden25. Genau in diese Zeit fallen die ersten künstlichen Erhöhungen26 des Seewasserspiegels, eine Voraussetzung für den Betrieb von Mühlen unterhalb der Reussbrücke in Luzern. Um auch in den Wintermonaten eine kontinuierliche und ausreichende Wasserversorgung zu haben, wurde oberhalb der heutigen Spreuerbrücke eine im Verlauf der folgenden Jahrhunderte mehrfach umgebaute und erneuerte Schwelle errichtet27. Der Seespiegel wurde dadurch bis auf das heutige Niveau von 433,6 m ü.M. bei mittlerem Wasserstand angehoben28. Die Messungen dieses Jahrhunderts (vgl. Anm. 28) zeigen, dass der Seespiegel bei Hochwasser etwa einen Meter über und bei Niedrigwassser etwa 0,5 m unter dem mittleren Wasserstand liegt. Es gilt nun anhand einiger Überlegungen die Höhe des mittleren Wasserstandes um 1300 zu rekonstruieren. Dieser kann u.a. daran abgelesen werden, dass die Burg Altstad (Gde Meggen LU) im 13. Jahrhundert auf einer Halbinsel und nicht wie heute auf einer Insel lag29. Heute beträgt die Wassertiefe zwischen dem Festland und der Insel gemäss der Seekarte des Vierwaldstättersees etwa einen Meter. Geht man davon aus, dass die Burgstelle Altstad bei Hochwasser noch knapp trockenen Fusses zu erreichen war, erhalten wir, ohne die Berücksichtigung der Verlandung dieser seichten Stelle, etwa folgenden Wert für den damaligen mittleren Wasserstand: Zieht man vom heutigen mittleren Wasserstand von 433,6 m ü.M. die Wassertiefe von 1 m und die Hochwasserschwellung von 1 m ab, so erhält man für den mittleren Wasserstand um 1300 den Wert von 431,6 m ü.M. Einen weiteren Hinweis gibt uns auch die Grabung auf der Landseite des Schnitzturmes in Stansstad NW. Zur Zeit der Grabungen, anfangs April 1989, lag der Seespiegel auf einer Höhe von 433,5 m ü.M., 10 cm unter dem Mittelwert. Dank dem Einsatz einer Pumpe konnten wir dort eine etwa auf dieser Höhe liegende Brandschicht untersuchen, in der Keramikfragmente aus dem 13. Jahrhundert lagen30. Geht man davon aus, dass die Brandschicht über einem ehemaligen Gehniveau lag, darf daraus geschlossen werden, dass der mittlere Wasserspiegel – mindestens in bezug auf diese Schicht – damals unter einer Höhe von 433 m ü.M. gelegen haben muss. Andernfalls wäre der Platz bei jedem Hochwasser überflutet gewesen. Diese beiden Beispiele zeigen, dass sich der mittlere Wasserstand um 1300 etwa im Bereich zwischen 431,5 und 432 m ü.M. bewegte. Dementsprechend lag er bei niedrigem Wasserstand 0,5 m tiefer, zwischen 431 und 431,5 m ü.M. Wie hoch der See um 1400 bereits aufgestaut war, kann anhand der beiden aufgeführten Beispiele nicht mehr rekonstruiert werden. Bei unseren Arbeiten am 18. März 1996 lag der Seespiegel auf 433,35 m ü.M. Im Uferbereich vor dem Waldstätterhof betrug die Wasserhöhe ungefähr einen Meter, an den tiefsten Stellen der inneren und der äusseren Pfahlreihe lag sie etwa bei 2 bzw. 3,5 m. Vor der Fischzucht war das Wasser bei der äusseren Pfahlreihe rund 2,5 m tief, bei der inneren stellenweise weniger als ein Meter. Mit Hilfe dieser Zahlen ist es nun möglich die absolute Höhe des Seegrundes zu berechnen. Überschlagsmässig ergibt dies bei einer Seespiegelhöhe von 433,5 m ü.M. folgende Werte: (s. untenstehende Tabelle) Die Überlegungen zeigen, dass um 1300 die Pfahlreihen während der winterlichen Trockenzeit (Seespiegel bei ca. 431 m ü.M.) über weite Pfahlreihe Wassertiefe Waldstätterhof aussen Scheitelpunkt Waldstätterhof innen Scheitelpunkt Fischzucht aussen Fischzucht innen 3,5 m Höhe Seegrund 430,00 m ü.M. 2,0 m 431,50 m ü.M. 2,5 m 1,0 m 431,00 m ü.M. 432,50 m ü.M. 70 Strecken, wenn nicht gar vollständig, auf dem Trockenen gestanden haben müssen. Wie weit diese Aussage auch für den Beginn des 15. Jahrhunderts noch Gültigkeit hat, kann wegen den fehlenden Angaben zu den Staukoten in Luzern nicht gesagt werden. Die Annahme, dass es möglich war, die Pfähle trockenen Fusses, d.h. nicht ab Flossen oder zu Arbeitsplattformen umgebauten Schiffen einzusetzen, eröffnet neue Möglichkeiten. So könnten die Pfähle auch direkt in vorbereitete Löcher gestellt worden sein. Die bereits erwähnten, nicht durch Pfahlschuhe geschützten, aber dennoch unversehrten Pfahlspitzen der äusseren Pfahlreihe deuten jedenfalls auf ein solches Vorgehen hin. Um einen Eindruck zu erhalten, wie lange das Ausheben eines Pfahlloches dauerte, sei hier angefügt, dass heute Freileitungsmonteure für das Aufstellen eines Strommastes etwa 3 Stunden benötigen31. Eine weitere denkbare Technik besteht darin, einen kurzen, mit Eisenbändern verstärkten Rammpfahl in den Boden zu treiben und anschliessend wieder auszuziehen, um so ein Loch zum Einsetzen eines Pfahles zu schaffen. Diese Arbeit kann auch von einer schwimmenden Plattform ausgeführt werden. Funktion der Pfahlreihen Die Pfahlreihen werden üblicherweise als «Palisaden» bezeichnet. Der Ausdruck Palisade meint einen langen, oben zugespitzten Schanzpfahl, der mit anderen Pfählen zusammen zur Befestigung in dichter Reihe in den Boden gerammt wird32. Palisade ist deshalb eindeutig ein Begriff aus der Wehrtechnik. Meines Erachtens waren die Pfahlreihen aber nicht nur als Annäherungshindernisse gegen das Eindringen feindlicher Schiffe gedacht, sondern sie dienten auch als Wellenbrecher zum Schutz der im Hafen liegenden Schiffe33. Brunnen war schon immer Umschlagplatz für Güter und Waren aller Art. Ein sicherer Hafen war darum be- stimmt ein unabdingbares Erfordernis, um die Schiffe bei aufziehendem Sturm samt ihrer Ladung in Sicherheit bringen zu können. Ein Hilferuf vom 5. November 1554 des Statthalters und des Rates von Schwyz an Luzern gibt uns einen deutlichen Hinweis in dieser Richtung34: «Der nächst vergangene Wasserfluß habe die ‹Schiffswehri› zu Brunnen zu guten und mehrerem Teil zerbrochen und etliche Zangen35 aufgelöst und sie auch soviel ‹versaret›36, daß man mit keinem Schiff mehr darein kommen kann, was den Schiffsleuten bei einem Windsturm zu großen Schaden gereichen möchte. Schwyz möchte das Werk gerne wieder herstellen, habe aber keine Leute, die es verrichten können. Luzern werde daher gebeten, sofern es tüchtige Werkmeister für dergleichen Arbeiten habe, einen auf Kosten von Schwyz hinzusenden, um mit ihm zu beraten, ob und wie die zerstörte Schiffswehre wieder zu machen sei oder nicht.» Dank dieser kurzen Meldung können mehrere wichtige Rückschlüsse bezüglich der Pfahlreihen gezogen werden. Mit «Wasserfluß» wird vermutlich ein spätherbstliches Hochwasser der damals noch unverbauten Muota bezeichnet. Mit «Schiffswehri» wird wohl eine Pfahlreihe gemeint sein. Dieser Ausdruck muss etwas genauer betrachtet werden, denn er hat sicher eine doppelte Bedeutung. Einerseits ist damit eine Einrichtung zum Schutz vor eindringenden Schiffen gemeint, andererseits kann auch ein zum Schutz der Schiffe errichteter Wellenbrecher so umschrieben werden. Die zweite Funktion wird in der Anfrage der Schwyzer an Luzern, mit der Erwähnung der Angst der Schiffersleute vor einem grossen Windsturm auch klar bestätigt. Im Zusammenhang mit einem Hochwasser der Muota kann eigentlich nur der Geländeabschnitt zwischen der «Schroten» und dem Wehrihacken gemeint sein. Der Hinweis auf die zerstörten Zangen ist damit zu erklären, dass die in Abständen von 60 bis 80 cm versetzten Pfähle wohl durch liegende Hölzer (vermutlich oberhalb des Wasserspiegels) verbunden waren. Eine Massnahme, die die Stabiltät eines derartigen Bauwerks in jeder Hinsicht beträchtlich vergrössert. Ob die Lücken zwischen den Pfählen zusätzlich noch mit Flechtwerk aus Ruten und groben Ästen ausgefüllt waren, was den Schutz gegen Feind und Wellen sicher zusätzlich erhöht hätte, entzieht sich unserer Kenntnis37. Dass gerade in der Stadt Luzern nach geeigneten Werkmeistern gesucht wurde, ist sicher kein Zufall. Die langen Brücken (Hof-, Kapell- und Spreuerbrücke) mit den davorliegenden Palisaden erforderten sicher einen laufenden Unterhalt, so dass es zu dieser Zeit in Luzern sicher genügend Handwerker mit dem nötigen Fachwissen zur Reparatur der Pfahlreihe gab. Zusammenfassend ist festzuhalten, dass die mit «Schiffswehri» bezeichnete Einrichtung von ihrem Namen her wohl gleichzeitig als Hindernis (Palisade) gegen feindliche Schiffe, von der Beschreibung ihrer Funktion her aber auch als Schutz (Mole) gegen den hohen und harten Wellenschlag bei Sturmwinden, gedient hat. der Resultate Waldstätterhof Bei den beiden halbkreisförmigen Pfahlreihen, bestehend aus Hölzern, die in den Zeiträumen 1394–1404/5 (äussere Reihe) und 1422–1427/8 (innere Reihe) geschlagen wurden, scheint es sich eher um eine Hafenanlage als um eine Palisade zu handeln. Einzig einige, knapp vor den Pfahlreihen in einem Winkel von 45° gegen aussen gerichtete Pfähle38 sprechen gegen diese Annahme (Abb. 13). Jeder davon war bestens zum Aufspiessen herannahender Schiffsrümpfe gegeignet – möglicherweise war ein solcher Pfahl auch Ursache des einleitend beschriebenen Schiffsunglücks. Auffallenderweise ist die innere Pfahlreihe etwa 25 Jahre jünger als die äussere. Vielleicht hängt dies mit einer Anhebung der Reussschwelle in den ersten 20 Jahren des 15. Jahrhunderts zusammen. Dadurch ragte die äussere Pfahlreihe weniger weit aus dem Wasser, was einen landseitigen Ersatz notwendig gemacht haben kann. Fischzucht Die innere und der doppelt geführte Teil der äusseren Pfahlreihe wurden zur selben Zeit gebaut. Erst Zusammenfassung 13: Ausschnitt aus der äusseren Palisade vor dem Waldstätterhof. Knapp vor der Pfahlreihe ragen zwei Pfähle in einem Winkel von 45° aus dem Boden. 71 viel später – zwischen 1450 und 1460 – wurde der einfache Teil der äusseren Pfahlreihe in den Seeboden gesetzt. Anlass zu dieser Reparatur könnten von einem Hochwasser der Muota angerichtete Zerstörungen gewesen sein, wie sie hundert Jahre später im Brief vom 5. November 1554 der Schwyzer an die Stadt Luzern beschrieben sind. Die Funktion der inneren, mehr oder weniger parallel zum heutigen Ufer verlaufenden Pfahlreihe ist hingegen unklar. Vielleicht ist sie der Rest einer ehemaligen Uferverbauung, deren Hinterfüllung längst weggeschwemmt worden ist. Die doppelt geführte, geknickte Pfahlreihe liegt in der Verlängerung der Letzimauer und darf wohl als Palisade bezeichnet werden. Sie schliesst – quer über das Muotadelta – die Lücke zwischen der Letzi und dem Urmiberg. Die Frage, ob an dieser Stelle auch mit einem geschützten Hafen zu rechnen ist, kann hier nicht beantwortet werden. Es gilt dabei zu bedenken, dass das hinter der Palisade liegende Muotadelta zu dieser Zeit sicher mehrheitlich aus Sumpf und Auenwald bestand. Funde Die Taucher fanden beim Einmessen der Pfähle auch eine ansehnliche Zahl Artefakte. Bei der Palisade «Fischzucht» kamen eine geschnitzte Holzkugel und ein halber Holzteller zum Vorschein. Vor dem Waldstätterhof fanden die beiden etwa zwanzig oder dreissig eiserne Tischmesser aus dem Inventar des Hotels, eine Viehschelle und einen Ankerstein. Überraschenderweise konnten auch zwei eiserne Kanonenkugeln geborgen werden. Die grössere der beiden, mit einem Durchmesser von ca. 18 cm ist eine Granate. Die beiden Geschosse stammen wohl von der Beschiessung Brunnens durch die Franzosen am 14. August 1799. Der Pfarrer und bischöfliche Kommissar Thomas Fassbind schreibt dazu39: «Neuer Überfall der Franzosen auf Schwiz im Augst, und der unglükliche Übergang an Selbe den 14. u. 15. August 1799. A. Bey Brunnen. Um halb 6 Uhr des morgens wurde von den Franzosen vom See her mit 16 Schifen die wohl mit Stuken40 versehen waren, der Angrif auf die dortige Schanzen, wo nur 4 Stuk waren, gemacht, man leistete dem Feind den hartnäckigsten Widerstand, und zwey Schife wurden zu Grund geschossen, viele Leute ertranken, und eine große Zahl wurde stark verwundt. Dieser Kampf dauerte bis halb 9 Uhr, und sicher würden die unsern gesiegt haben, wen Sie besser unterstützt gewesen wären, aber weil sie zu wenige Stuk hatten, konnten sie in die Länge das Landen des Feindes nicht verhindern; …» Dank Abschliessend danke ich nochmals allen, die mir bei der Arbeit in irgend einer Form geholfen haben. Die Taucharbeiten wären ohne die uns von allen Seiten entgegengebrachte Hilfsbereitschaft wohl mehrmals zum Stillstand gekommen. Besonders in meinen Dank einschliessen möchte ich den Staatsarchivar Herrn Dr. Josef Wiget, als Initianten und seinen Mitarbeiter Herrn Peter Inderbitzin, der nicht nur ein geduldiger Ansprechpartner war, sondern auch unermüdlich nach Akten und Schriftstücken zu den Pfahlreihen suchte. Zuletzt danke ich noch meiner Frau Verena für die kritische Durchsicht des Manuskriptes. Résumé Depuis des années, au bord du lac des Quatre-Cantons à Brunnen, l’origine et la fonction de rangées de pieux en deux groupes constituaient une énigme. En 1996, le relevé, avec la datation par dendrochronologie d’une quarantaine de pieux, a montré dans l’un et l’autre cas deux étapes d’aménagement. La palissade «Fischzucht», qui prolonge le retranchement, devait par72 ticiper à l’ancien système de défense du territoire. Les segments les plus anciens remontent autour de 1300, autour de 1450 pour les adjonctions, interprétées comme une réparation de l’ouvrage. Les deux rangées de pieux en demicercle, devant le «Waldstätterhof», paraissent correspondre à la fermeture d’un port. Les pieux isolés qui s’avancent en oblique vers le large indiquent toutefois que cet ouvrage assumait lui aussi une fonction de défense. Cette palissade a été aménagée vers 1400, l’autre vers 1425. (François Christe, Lausanne) Riassunto Da anni ormai si discute molto animatamente sulle origini, e l’importanza di due gruppi di file di palizzate lignee, situate davanti a Brunnen sul lago dei quattro Cantoni. Le misurazioni effettuate nel 1996 combinatamente alle analisi dendrocronologiche effettuate su 40 pali rinvenuti, ci indicano per certo che le due distinte palizzate siano state realizzate in due tappe separate. La palizzata «Fischzucht» prolungamento della muraglia di sbarramento (Letzimauer), sembrerebbe facesse parte della fortificazione periferica d’un tempo. La sua epoca più remota dovrebbe risalire al 1300, le successive riparazioni di sostentamento sono state intraprese solamente verso il 1450. Le due palizzate di «Waldstätterhof» realizzate con tronchi semicircolari, sembrerebbero aver svolto per lo più la funzione di cinta portuale. Conficcate in senso sdoppiato sul terreno, una fila verticalmente, mentre l’altra obliquamente declinata in avanti verso l’acqua aperta, mostrano anche qui un esempio caratteristico costruttivo di difesa statica. La palizzata esterna venne realizzata nel 1400 mentre quella interna risale al 1425. (Gianluca Petrini, Basilea) Resumaziun Dapi onns vegni speculà davart l’origin e la muntada da duas gruppas da pals en colonna en il Lai dals quatter chantuns avant Brunnen. La mesiraziun da 1996 sco era l’analisa dendrocronologica da 40 pals en tut demussa che la palissada è vegnida construida en omadus lieus en duas etappas. La palissada «Fischzucht» en prolungaziun cun il mir da dustanza para dad esser stada ina part dal sistem da defensiun. Las parts pli veglias derivan dal temp enturn 1300, entant che la cumplettaziun sto esser ina reparatura e datescha dals 1450. Las duas gruppas da pals en furma da mez rudè davant il «Waldstätterhof» paran dad esser stadas plitost in cuntschet dal port. Singuls pals inclinads enavant vers l’aua averta laschan supponer er en quest cas in caracter defensiv dal sistem. La palissada externa è vegnida construida enturn 1400 e l’interna deriva dal temp enturn 1425. (Lia rumantscha, Cuira) 9 10 11 12 13 14 15 16 Anmerkungen 1 2 3 4 5 6 7 8 Staatsarchiv SZ, Sammlung Kyd, Bd. 7, 158/ 159. Beschluss des Regierungsrates des Kantons Schwyz, RRB Nr. 367, 15. April 1850. Beschluss des Regierungsrates des Kantons Schwyz, RRB Nr. 570, 28. Mai 1850. Aus der heutigen Sicht der Denkmalpflege muss der Beschluss der Schwyzer Regierung als wegweisend bezeichnet werden. Entspricht er doch der heute gängigen Regelung, Kulturgüter vor ihrer Zerstörung eingehend zu dokumentieren. Name gemäss Topographischer Karte der Schweiz, Blatt Luzern, 1:100 000, Bern 1910. Bei gutem Licht und klarem See sind die Pfähle noch heute vom Urmiberg herunter gut zu sehen. A. Nüscheler beschreibt in seinem Werk «Die Letzinen der Schweiz» (Zürich 1872) 13 zwar nur die «Schwirren» vor dem Wehrihacken, doch ist anzunehmen, dass zu dieser Zeit die einheimische Bevölkerung von der Existenz der Pfahlreihe in der «Schroten» ebenfalls Kenntnis hatte. Im Gegensatz dazu beschreibt Linus Birchler in «Die Kunstdenkmäler des Kantons Schwyz II» (Basel 1930) 170 die Letzi im See unterhalb des Urmiberges. An dieser Stelle möchte ich Herrn Erich Wegmann, Brunnen, Präsident des «Tauch Teams SLRG Innerschwyz», für seine grosse Unterstützung danken. Gleichzeitig danke ich auch Herrn Hans-Peter Steiner, Materialwart des «Tauch Teams SLRG Innerschwyz», denn ohne seine Hilfe wäre den Tauchern im Früh- 17 18 19 20 21 22 23 jahr 1996 im wahrsten Sinne des Wortes die Luft ausgegangen. UZ-1611 (1587). y BP = years Before Present. Gemeint sind damit die Anzahl Jahre vor dem als Berechnungsgrundlage gewählten Jahr 1950. UZ-3685/ETH-12 319. Die für die Altersbestimmung erforderliche Präparation, und Aufbereitung des Probenmaterials erfolgte im Radiokarbonlabor des Geographischen Institutes der Universität Zürich (GIUZ). Die anschliessende Datierung wurde mittels der AMS-Technik (accelerator mass spectrometry) auf dem Tandem-Beschleuniger des IPT (Institut für Teilchenphysik) der ETH-Hönggerberg durchgeführt. Es ist hier darauf hinzuweisen, dass sicher noch mehr Pfähle, entweder gut getarnt unter dem Algenteppich oder von einigen Zentimetern Kies und Schlamm überdeckt, im Boden stecken. Aus diesem Grund stehen die Pfähle mit den Nummern 1–22 nicht hintereinander, sondern sind über die ganze Länge der Pfahlreihe verteilt. Die Nummern 16 und 17 fehlen. Christina und Heinz Egger möchte ich für die rasche Bearbeitung der Proben besonders danken. Ohne ihren Einsatz wäre es nicht möglich gewesen die Arbeit innerhalb der geforderten Frist abzuschliessen. Die Resultate der dendrochronologischen Untersuchung haben Christina und Heinz Egger in den folgenden zwei Berichten festgehalten: 1. Brunnen – Palisaden Fischzucht und Waldstätterhof. Dendrochronologische Analyse einiger Pfähle aus den Palisaden Fischzucht und Waldstätterhof. 1. Mai 1996. 2. Brunnen – Palisade Fischzucht. Dendrochronologische Analyse einiger Zusatzproben aus dem einreihigen Teil der Palisade «Fischzucht». 10. Juli 1996. Die Frage, warum die Mittelwerte der beiden 14 C-Datierungen gegenüber den Dendrodaten abweicht, kann hier nicht schlüssig beantwortet werden. Eine Möglichkeit besteht jedenfalls darin, dass jeweils nicht nur Material des äussersten Jahrrings, sondern ein Mix von mehreren Jahrringen datiert wurde. Vgl. Jakob Obrecht, Schnitzturm NW. Neue Erkenntnisse über das Bauwerk und die Befestigungswerke im See. Nachrichten des Schweizerischen Burgenvereins 1992/1, 55. Für all diese Informationen danke ich den Herren A. Nipkow, Kantonsförster SZ, Dr. F. Schweingruber, Eidg. Forschungsanstalt für Wald, Schnee und Landschaft, Birmensdorf und Prof. A. Schuler, ETHZ. Die im Zusammenhang mit der Verwendung von Rottannen aufgeworfenen Fragen können an dieser Stelle nicht abschliessend behandelt werden. Es wäre sicher lohnenswert sie in einer eigenen Arbeit anzugehen. Es ist daher durchaus möglich, dass noch mehr Pfähle im Boden stecken, entweder knapp unter der heutigen Oberfläche des Seegrundes oder unter dem dichten Algenteppich für die Taucher verborgen. Vgl. Martin Hartmann, Eine spätrömische und eine mittelalterliche Rheinbrücke in Zurzach AG. archäologie der schweiz 10, 1987/1, 13–15; Jost Bürgi, Römische Brücken im Kanton Thurgau. archäologie der schweiz 10, 1987/1, 16–22. Im Luzerner Tagblatt vom 4. März 1953 wird 73 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 unter dem Titel «Entdeckungen bei Uferarbeiten in Brunnen» über den Fund eines mit einem Pfahlschuh aus Eisenbändern versehenen Pfahles berichtet. Die Überlegung des Autors, dass es ich dabei um einen in den Jahren 1869/70 eingeschlagenen Pfahl handeln soll, scheint mir angesichts der vorliegenden Befunde von der äusseren Pfahlreihe wohl richtig zu sein. Dafür müssten mehrere Pfahlgruben, samt der darin stecken Pfähle der Länge nach geschnitten werden. Nur so ist zu klären, ob ein Pfahl in einer ausgehobenen Grube steckt oder direkt in den Boden gerammt worden ist. Herrn Jürg Manser, stellvertretendem Kantonsarchäologen LU, danke ich an dieser Stelle für mündlich erteilte Auskünfte und seine Hilfe bei der Suche nach Literatur zu den Reussschwellen in Luzern. Das Delta des geschiebereichen Krienbaches staute den See seit der letzten Eiszeit kontinuierlich auf. Vgl. Fritz Glauser in: Luzern 1178–1978. Beiträge zur Geschichte der Stadt (Luzern 1978) 54. Heute wird der Seespiegel durch das in den Jahren 1859/60 erbaute Nadelwehr reguliert. Vgl. Fritz Glauser, Eine Brücke, ihre Geschichte, ihr Umfeld. In: Die Spreuerbrücke in Luzern (Luzern 1996) 14. Herr Kurt Kummer, Zimmerwerk der Stadt Luzern, zuständig für die Regulierung des Nadelwehrs, hat mir freundlicherweise folgende Angaben zu den Schwankungen des Seespiegels in diesem Jahrhundert gemacht: Mittlerer Wasserstand 433,6 m ü.M. Höchster Wasserstand gemessen am 17.6.1910: 435,25 m ü.M. Tiefster Wasserstand gemessen am 26.4.1917: 433,05 m ü.M. 1996 wurden folgende Werte gemessen: Höchster Wasserstand 434,15 m ü.M. Tiefster Wasserstand 433,33 m ü.M. Vgl. Burgenkarte der Schweiz 2 (Wabern 1984) 28. Vgl. Anm. 18, 50–55. Herr Peter Schaub, Elektra BL, Liestal, gab mir dazu freundlicherweise folgende Auskünfte: Freileitungsmonteure verwenden zum Ausheben der Stangenlöcher nur einfachste Geräte, nämlich: Locheisen, Lochzange, Pickel und Schaufel. Löcher mit Tiefen von 1,3 bis 1,7 m werden von 3 Männern in ca. 2 bis 2,5 h gegraben. Zum Aufstellen der Stangen mit Längen von 9 bis 14 m benötigen 5 Mann ca. 0,5 h. Gemäss seiner Auskunft setzt eine Gruppe von 5 Mann zwischen 6 und 8 Stangen pro Tag. Vgl. Duden, Deutsches Universalwörterbuch A–Z (1989). Wer schon einmal bei einem mittleren Föhnsturm an der Schifflände in Brunnen stand, weiss, mit welcher Kraft die Wellen des Urnersees dort gegen die Uferverbauung schlagen. Aus diesem Grund gibt es hinter dem Wehrihacken einen «Föhnhafen», in dem die Schiffe vor hohem Wellengang geschützt sind. Vgl. Schwyzer Geschichtskalender 1916, Separatabzüge aus dem «Bote der Urschweiz» (Schwyz) 76. Mit dem Wort «Zange» umschreibt der Zimmermann einen liegenden, auf Zug beanspruchten und anderen Balken fest verbundenen (überblattet, genagelt) Balken. Mit Geröll und Schutt zugedeckt. Wie auf dem Murerplan der Stadt Zürich gut 38 39 zu erkennen ist, waren die vor den Mühlen und Schöpfwerken in der Limmat trichterförmig angeordneten Pfahlreihen ausgeflochten. Sie dienten in erster Linie dazu, den Strömungsdruck auf die Wasserräder zu vergrössern. Im Gegensatz dazu ist bei der Sperre mit dem Wassertor am Ausfluss des Zürichsees kein Flechtwerk dargestellt. Es handelt sich dabei um die Pfähle mit den Nummern 504, 507, 527, 553, 560 (innere Reihe) und 664, 667, 677, 679 (äussere Reihe). Thomas Fassbind, Vaterländische Geschichte 40 4 (STASZ, PA 9, Slg. Fassbind) 202. Stuk = Stück = Kanone. Adresse des Autors: Jakob Obrecht, Kapellenstrasse 3, 4402 Frenkendorf Abbildungsnachweise: 1: Staatsarchiv Schwyz 3: Kantonspolizei SZ, Abt. See- und Umweltschutzpolizei 4, 5, 9–12: Jakob Obrecht 6, 13: Andreas Kähr 7, 8: Hans Ritzmann, CAD-Bearbeitung PUBLIKATIONEN Werner Wild, Reichenbach – Burg und Letzi Mülenen Die Rettungsgrabungen von 1941 und 1990–1996 Schriftenreihe der Erziehungsdirektion des Kantons Bern, herausgegeben vom Archäologischen Dienst des Kantons Bern – 136 Seiten, 131 Abbildungen. Preis CHF 36.–. ISBN 3-258-05661-7 Der frühe Schlossbau und seine mittelalterlichen Vorstufen Hrsg. von der Wartburg-Gesellschaft zur Erforschung von Burgen und Schlössern (Forschungen zu Burgen und Schlössern Bd. 3), München/Berlin: Deutscher Kunstverlag 1997 – 235 Seiten. Preis: DEM 88.–. ISBN 3-422-06208-4 Aus dem Inhalt: Heiko K. L. Schulze: Schloss Gottorf in Schleswig. Horst Masuch: Burg Celle. Karl-Heinz Schumacher / Claus Weber: Neue Erkenntnisse über die Baugeschichte von Schloss Rheydt. Christofer Herrmann: Schloss Dillich bei Borken/Hessen. Edith Ulferts: Der Schlossbau in Rudolstadt und seine Beziehungen zu Dresden. Andreas Konopatzki: Burganlage «Arnshaugk» nahe Neustadt a.d.Orla – Eine Burg und doch keine Burg – Wissenschaftliche Untersuchung einer vermeintlichen Vorburg. Dankwart Leistikow: Palas- und Schlossbauten auf Burg Wertheim am Main. Thomas Biller: Burg – Festung – Schloss – Amtshaus? Lichtenau bei Ansbach als Stützpunkt und Symbol der Reichsstadt Nürnberg. Daniel Burger: Der SchaumbergBau auf der Willibaldsburg bei Eich- stätt. Liliane Châtelet-Lange: Firmitas und venustas im Konflikt: Zur Disposition des Grossen Saales in deutschen Renaissanceschlössern. Tomas Durdik: Von der Burg zum Schloss. Tomasz Torbus: Die Deutschordensburg von Stuhm (Sztum) im ehemaligen Ordensland Preussen. Ieva Ose: Umbau der livländischen Ordensburgen in Kurland zu Schlössern des Manierismus. Ulrich Stevens: Der Benrather Schlosspark. Udo Liessem: Ein unbekannter Entwurf zur Blomenburg bei Selent in Schleswig-Holstein von Hermann Nebel (1816 bis 1893). Ulrich Müller, Holzfunde aus Freiburg/Augustinereremitenkloster und Konstanz. Herstellung und Funktion einer Materialgruppe aus dem späten Mittelalter. Landesdenkmalamt Baden-Württemberg (Forschungen und Berichte der Archäologie des Mittelalters, Bd. 21), Stuttgart: Theiss-Verlag, 1996 – 328 Seiten, 52 Tafeln. ISBN 3-8062-1266-X Aus dem Inhalt: Einführung – Holzarten und ihre technologischen Eigenschaften – Herstellung (Drechseln / Böttchern / Schnitzen / Gefügeformen / Flechttechniken) – Funktion. Hans Graeve, Die offene Zukunft. Lehren und Orientierung aus der Universalgeschichte. Verlag Ingo Resch, Gräfelfing und Frankfurter Allgemeine, Frankfurt 1996 – 239 74 Seiten. Preis: CHF 39.50. ISBN 3-930039-57-5. Graeves Buch vermittelt ein neues Verständnis der Geschichte. Er beschreibt die grossen Regelmässigkeiten, die in der Entwicklung aller Kulturen zu beobachten sind und daher nur auf allgemeine historische Bewegkräft zurückgehen können. Diese Faktoren, die sich aus der Beschaffenheit der Welt und des Menschen erklären, sind entsprechend auch in der Gegenwart wirksam. Wie die Untersuchung Graeves im einzelnen darlegt, ergibt sich daraus die Möglichkeit, den historischen Standort der Gegenwart genauer zu bestimmen und Kriterien für eine Einschätzung der weiteren Entwicklung des neuzeitlichen Westens zu geben. Burgenforschung aus Sachsen, Bd. 9 (1996) Beiträge zur Burgenforschung und Kurzfassung der Vorträge, die in der Landesgruppe Sachsen der Deutschen Burgenvereinigung gehalten wurden. Hrsg. von Heinz Müller. Weissbach 1996 – 168 Seiten. Aus dem Inhalt: W. Schwabenicky: Beziehungen zwischen Burgen und Bergbau im sächsischen Erzgebirge. A. Neugebauer: Strassenschutz durch Burgen im Gebiet zwischen Sachsen und Böhmen. Teil II: Oberlausitz. P. Degenkolb: Herrensitzforschung im sächsischen Vogtland – Forschungsstand, Methoden und Ergebnisse. Châteaux forts d’Alsace 1 Histoire · Archéologie · Architecture Publication du Centre de Recherches Archéologiques Médiévales de Saverne (CRAMS) s. dir. de Bernard Haegel et René Kill, Saverne 1996 – 96 p. Sommaire: N. Mengus: La paix castrale du château de Wangenbourg – 23. mai 1393. B. Haegel: château fort de Wangenbourg – Découverte des vestiges d’une cuisine dans le logis de Georg de Wangen. N. Mengus: Histoire d’un château mal connu: le Crax, forteresse des sires de Bergheim. J.-M. Rudrauf: le site fortifié du Crax. R. Kill: les signes lapidaires utilitaires des puits et citernes – Présentation d’un Thème d’étude. J.-M. Rudrauf: Les châteaux forts ignorés de l’Alsace: 3. Le rocher aménagé du Grossfelsen, un projet avorté de poste avancé du Herrenstein? P. Brunel: Contribution à l’inventaire des graffiti en forme de grille de marelle. J.-M. Rudrauf: Remarques complémentaires à propos du plan du château de Philippfels (Philippsbourg). B. Haegel / R. Kill: Le Centre de Recherches Archéologiques Médiévales de Saverne (CRAMS). Marlu Kühn, Spätmittelalterliche Getreidefunde aus einer Brandschicht des Basler Rosshof-Areals (15. Jahrhundert A.D.) Archäobotanische Untersuchung im Rahmen einer Diplomarbeit unter der Leitung von Stefanie Jacomet. Materialhefte zur Archäologie in Basel 11. Verlag Archäologische Bodenforschung des Kantons BaselStadt, Basel 1996 – 92 Seiten mit 43 Abbildungen und 87 Fundzeichnungen, 19 Tabellen. ISBN 3-905098-19-9 VEREINSMITTEILUNGEN Jahresversammlung 1997 des Schweizerischen Burgenvereins Das Wochenende vom 30./31. August, mustergültig organisiert von Vorstandsmitglied Peter Kaiser, brachte den Teilnehmerinnen und Teilnehmern Stadt und Landschaft Solothurn auf eindrückliche Weise nahe. Die Stadtführung zu den Mauern und Türmen der ehemaligen Stadtbefestigung endete mit einem stilgerechten Apéro auf der Plattform des Riedholzturms. Im Gewölbesaal des Buristurms hatte zuvor die Jahresversammlung stattgefunden. Sie stimmte u.a. dem Vorschlag des Vorstandes zu, an Stelle des zurücktretenden Werner Meyer, der während 25 Jahren dem Verein vorgestanden hat (vgl. separate Würdigung), Heinrich Boxler zum neuen Präsidenten zu wählen. Die Versammlung ernannte Werner Meyer zum Ehrenpräsidenten. Er wird weiterhin im Vorstand mitarbeiten. Die sonntägliche Exkursion verschaffte den Teilnehmerinnen und Teilnehmern mit dem Besuch der Teufelsburg sowie der Burgen Buchegg, Landshut, Halten und Balm nicht nur einen Überblick über verschiedenartige Bautypen, sondern gewährte auch Einblicke in die Entstehungsgeschichte des Kantons Solothurn. Die einmalige Fernsicht verwandelte den Jurakanton beinahe in einen Alpenkanton. Werner Meyer – als «Burgenmeyer» fast eine Legende Auf die Jahresversammlung 1997 hin hat Prof. Dr. Werner Meyer seinen Rücktritt als Präsident des Schweizerischen Burgenvereins erklärt. Während 25 Jahren hat er den Verein geführt und geprägt. Sein Markenzeichen kommt nicht von ungefähr. Schon im Alter, in dem viele Mittelschüler um ihren Berufsweg ringen, begann Werner Meyer sich intensiv mit der Erforschung von Burgen zu befassen. Sternenberg bei Flüh (SO) und die Löwenburg (JU) gehören zu den frühen Unternehmungen. Mit der Dissertation über «Die Löwenburg im Berner Jura. Geschichte der Burg, der Herrschaft und ihrer Bewohner» (1968) schloss Werner Meyer sein Studium in den Fächern Allgemeine und Schweizer Geschichte, Volkskunde, Germanistik, Lateinische Philologie, Ur- und Frühgeschichte ab. In der Folge verging kaum ein Jahr ohne kleinere oder grössere Grabungskampagnen. Es folgten u.a. die Erforschung der Burgplätze Grenchen, Wartburg bei Olten, Schiedberg/ Sagogn, Bellinzona, Bümpliz, Rickenbach (SO), Frohburg, Zwing-Uri, Attinghausen, Seedorf, Salbüel und Altenberg. Immer wieder verstand es Werner Meyer, neue Forschungsfragen ins Zentrum zu rücken. In neuerer Zeit sind es u.a. auch Fragen zur Alpwirt- 75 schaft im Mittelalter, denen er mit der Untersuchung von Alpwüstungen auf Bergeten, Ämpächli, Charretalp, Blumenhütte, Illgau/Balmis, Hockenalp und Melchsee-Frutt nachgegangen ist. Die Ergebnisse erscheinen als Jahresgabe in der ersten Hälfte des nächsten Jahres. Vieles, was heute zum Allgemeinwissen über die Burgen- und Adelsgeschichte, über den Burgenbau, die Ritterkultur und das Alltagsleben auf den Burgen der Schweiz bekannt ist, geht auf Werner Meyers Forschungsarbeit zurück. Durch die laufende Publikation der Forschungsergebnisse und durch die Teilnahme an internationalen Kolloquien hat er entscheidend dazu beigetragen, dass die schweizerische Burgenforschung auch im Ausland hohes Ansehen geniesst. Parallel zu den archäologischen Unternehmungen trat Werner Meyer die universitäre Laufbahn an. 1970 habilitierte es sich an der Universität Basel, wo er die Venia legendi für die Bereiche Ältere Schweizer Geschichte und Archäologie des Mittelalters erhielt. 1975 erfolgte die Ernennung zum Extraordinarius, 1989 wurde er auf dem Berufungsweg zum Vollamtlichen Extraordinarius und kürzlich zum Ordinarius ernannt. Daneben lehrte er an der ETH Zürich das Fach Sportgeschichte. Die ehrenvolle Wahl zum Dekan der Philosophisch-Historischen Fakultät der Universität Basel hat ihn bewogen, das Amt des Präsi- tailkenntnisse, gepaart mit einem untrüglichen Gedächtnis und mit einem wachen Sinn für Kombinationen und spekulative Gedankengänge haben der Burgenforschung wertvolle Impulse verliehen. In Anbetracht der besonderen Verdienste um den Verein wurde Werner Meyer von den Teilnehmerinnen und Teilnehmern der Jahresversammlung zum Ehrenpräsidenten ernannt. Im Namen des Vorstandes und der Vereinsmitglieder danke ich dir, lieber Werner, für dein unermüdliches Engagement. Wir freuen uns, weiterhin auf deine Mitarbeit im Vorstand zählen zu dürfen. Für dein anspruchsvolles Amt an der Universität Basel wünschen wir dir alles Gute. (Heinrich Boxler) Heinrich Boxler – Der neue Präsident Asuel JU, Mai 1990: Werner Meyer im Gespräch mit Kantonsvertretern (Photo Peter Kaiser). denten des Schweizerischen Burgenverein niederzulegen. Werner Meyer wird aber weiterhin mit seinem Fachwissen und mit seinen mannigfachen Beziehungen dem Vorstand eine wertvolle Stütze sein. Das erwähnte Fachwissen hat seinen Niederschlag in einer fast unübersehbaren Anzahl von Publikationen gefunden. Sie vollständig aufzuzählen ist hier nicht der Ort, aber einige der markantesten Werke sollen in Erinnerung gerufen werden, so etwa «Das grosse Burgenbuch der Schweiz» (1977), die Silva-Reihe «Burgen der Schweiz» (1981–83), für die Werner Meyer als Herausgeber und Verfasser einzelner Bände zeichnete, das Burgenlexikon der Basler Regio (Burgen von A bis Z, 1981) und der unentbehrliche Begleiter zu den Bündner Burgen, «Das Burgenbuch von Graubünden» (1984). Nicht zu vergessen sind die Jahresgaben AltWartburg (1974), Castel Grande (1976), Burgenforschung in Graubünden (1977), die bösen Türnli (1984), Frohburg (1989) und die Auswertung der Grabung Salbüel in «Pfostenbau und Grubenhaus» (1991) in der von Werner Meyer begründeten Reihe «Schweizer Beiträge zur Kulturgeschichte und Archäologie des Mittelalters», die im In- und Ausland viel beachtet wird. Werner Meyer hat die Geschichte des Schweizerischen Bur- genvereins wesentlich mitgeprägt. Vor 36 Jahren in den Vorstand gewählt, unterstützte Werner Meyer die Bestrebungen, mit denen sein Vorgänger, Hugo Schneider, aus dem «Verein zur Erhaltung der Burgen und Ruinen» einen forschungsorientierten «Burgenverein» gemacht hat, der aber weiterhin seine Türen für alle interessierten Laien offen hielt. 1972 wurde Werner Meyer als Nachfolger Hugo Schneiders zum 3. Präsidenten des Vereins gewählt. Die wissenschaftliche Ausrichtung ermöglichte dem Verein den Beitritt zur Schweizerischen Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften. Zusammen mit dem Vorstand verstand es Werner Meyer, die Vereinsziele laufend einem sich verändernden Umfeld anzupassen. So kommt es, dass heute das Schwergewicht auf der Erforschung des Mittelalters und der Burgen und nicht mehr in Zuschüssen zu Unterhaltsarbeiten von Burgen liegt, was bei den heutigen Kosten den Verein ohnehin überfordern würde. Dank der unkomplizierten und kompetenten Art ist Werner Meyer allen Besuchern von Veranstaltungen ein Begriff. Auf Exkursionen, Führungen, in Vorträgen und Publikationen versteht er es, wissenschaftliche Fakten und Zusammenhänge in einer allgemein verständlichen Sprache darzulegen. Seine De- 76 wurde 1937 in Rheineck/SG geboren. Nach seiner Ausbildung zum Primarund Sekundarlehrer und nach einigen Jahren Unterricht auf der Volksschulstufe studierte er an der Universität Zürich Germanistik, Allgemeine Geschichte und Schweizergeschichte. 1976 schloss er das Studium mit dem Doktorexamen ab; in der Dissertation befasste er sich mit der Burgnamengebung in der Nordostschweiz und in Graubünden. Heinrich Boxler lebt in Feldmeilen am Zürichsee und unterrichtet am Seminar für Pädagogische Grundausbildung in Zürich Sprache und Allgemeine Didaktik. In Studienwochen und an der Volkshochschule Zürich bietet er Kurse im Bereich Mittelalter und Burgen an. In den Vorstand des Burgenvereins wurde Heinrich Boxler an der Generalversammlung 1978 in Sion gewählt und seit 1980 hatte er das Amt eines Vizepräsidenten inne. Den Mitgliedern aus der Region Zürich und Ostschweiz ist er seit längerer Zeit bekannt als Organisator der «Zürcher Vortragsreihe des Schweizerischen Burgenvereins». Eine grössere Zahl von Lesern im In- und Ausland kennt ihn durch sein hervorragend verfasstes und gestaltetes Buch «Burgenland Schweiz – Bau und Alltag», das 1990 erschienen ist. (Thomas Bitterli) Zürcher Vortragsreihe 1997/ 1998 Donnerstag, 4. Dezember 1997 Dr. des. Hannes Steiner (München): Das Siedlungsbild der Umgebung Zürichs im frühen Mittelalter. Obwohl die vor 1200 nicht eben reichlich fliessenden Schriftquellen nur punktuell Licht auf die Siedlungsgeschichte unserer Region werfen, lässt sich zeigen, dass im Umland von Zürich der Landesausbau schon gegen Ende des 9. Jahrhunderts einsetzt. Die Besiedlung von Neuland erscheint als konfliktreicher Vorgang, in dem sich auch die sozialen Umwälzungen dieser Epoche spiegeln. Donnerstag 15. Januar 1998 Jakob Obrecht, dipl. Ing. ETH (Frenkendorf): Spuren des Handwerks am Rohbau der Burg. Jede handwerkliche Tätigkeit hinterlässt Spuren am Bau. Beobachtungen bei bauhistorischen und archäologischen Untersuchungen, kombiniert mit überlieferten Angaben zu alten Bautechniken, ermöglichen Rückschlüsse auf den gesamten Bauvorgang. Die Betrachtungen beschränken sich auf den Rohbau und gehen hauptsächlich auf die Arbeit der Maurer und Zimmerleute ein. Die ausgewählten Beispiele folgen dem Bauablauf. Antiquarische Gesellschaft in Zürich 17. November 1997 Donnerstag, 19. Februar 1998 Dr. Renata Windler, Kantonsarchäologie Zürich Winterthur – von der ländlichen Siedlung zur Stadt. Zahlreiche archäologische Untersuchungen der letzten Jahre geben Einblick in die Anfänge der Stadt Winterthur. Im 12. und 13. Jahrhundert wandelte sich die ländliche Siedlung zur Stadt, ein Prozess, der auch im Siedlungsbild markante Veränderungen mit sich brachte. Die Vorträge finden statt um 18.15 Uhr in der Universität Zürich-Zentrum, Hörsaal 221. lic. phil. Thomas Bitterli-Waldvogel (Basel) Wie viele Burgen gibt es in der Schweiz? (Erläuterungen zur Burgenkarte und Burgenführer) 20.15 Uhr: im Bahnhofbuffet Zürich «Au Premier». Eintritt frei, Gäste willkommen. Für die Antiquarische Gesellschaft Dr. Jürg E. Schneider Volkshochschule Kanton Zürich 22. Oktober bis 10. Dezember 1997 Samstag, 16. Mai 1998 Exkursion: Kirche St. Arbogast in Oberwinterthur und Schloss Hegi mit Frau Dr. Renata Windler, Referentin des Vortrages vom 19.2 1998. Besammlung: 13.45 Uhr Bahnhof Oberwinterthur. Gäste sind an den Veranstaltungen herzlich willkommen. Der Eintritt ist frei. Für den Schweizerischen Burgenverein Dr. Renata Windler Dr. Heinrich Boxler 77 Archäologie im Kanton Zürich – 40 Jahre Kantonsarchäologie (1958–1998) Ringvorlesung, jeweils Mittwoch 19.30–20.45 Uhr, Universität ZürichZentrum. 8 Vortragsabende zu verschiedenen Aspekten der Tätigkeit der Kantonsarchäologie Zürich. Ausführliches Programm und Anmeldung beim Sekretariat der Volkshochschule Zürich, Tel. 01/205 84 84. Dr. Renata Windler Zürcher Vortragsreihe 1997/ 1998 Maurer und Zimmerleute ein. Die ausgewählten Beispiele folgen dem Bauablauf. Donnerstag, 4. Dezember 1997 17. November 1997 Dr. des. Hannes Steiner (München): Donnerstag, 19. Februar 1998 Das Siedlungsbild der Umgebung Zürichs im frühen Mittelalter. Dr. Renata Windler, Kantonsarchäologie Zürich Obwohl die vor 1200 nicht eben reichlich fliessenden Schriftquellen nur punktuell Licht auf die Siedlungsgeschichte unserer Region werfen, lässt sich zeigen, dass im Umland von Zürich der Landesausbau schon gegen Ende des 9. Jahrhunderts einsetzt. Die Besiedlung von Neuland erscheint als konfliktreicher Vorgang, in dem sich auch die sozialen Umwälzungen dieser Epoche spiegeln. Antiquarische Gesellschaft in Zürich Winterthur – von der ländlichen Siedlung zur Stadt. Zahlreiche archäologische Untersuchungen der letzten Jahre geben Einblick in die Anfänge der Stadt Winterthur. Im 12. und 13. Jahrhundert wandelte sich die ländliche Siedlung zur Stadt, ein Prozess, der auch im Siedlungsbild markante Veränderungen mit sich brachte. Die Vorträge finden statt um 18.15 Uhr in der Universität Zürich-Zentrum, Hörsaal 221. lic. phil. Thomas Bitterli-Waldvogel (Basel) Wie viele Burgen gibt es in der Schweiz? (Erläuterungen zur Burgenkarte und Burgenführer) 20.15 Uhr: im Bahnhofbuffet Zürich «Au Premier». Eintritt frei, Gäste willkommen. Für die Antiquarische Gesellschaft Dr. Jürg E. Schneider Volkshochschule Kanton Zürich Donnerstag 15. Januar 1998 22. Oktober bis 10. Dezember 1997 Jakob Obrecht, dipl. Ing. ETH (Frenkendorf): Samstag, 16. Mai 1998 Spuren des Handwerks am Rohbau der Burg. Exkursion: Kirche St. Arbogast in Oberwinterthur und Schloss Hegi mit Frau Dr. Renata Windler, Referentin des Vortrages vom 19.2 1998. Besammlung: 13.45 Uhr Bahnhof Oberwinterthur. Gäste sind an den Veranstaltungen herzlich willkommen. Der Eintritt ist frei. Für den Schweizerischen Burgenverein Dr. Renata Windler Dr. Heinrich Boxler Jede handwerkliche Tätigkeit hinterlässt Spuren am Bau. Beobachtungen bei bauhistorischen und archäologischen Untersuchungen, kombiniert mit überlieferten Angaben zu alten Bautechniken, ermöglichen Rückschlüsse auf den gesamten Bauvorgang. Die Betrachtungen beschränken sich auf den Rohbau und gehen hauptsächlich auf die Arbeit der Archäologie im Kanton Zürich – 40 Jahre Kantonsarchäologie (1958–1998) Ringvorlesung, jeweils Mittwoch 19.30–20.45 Uhr, Universität ZürichZentrum. 8 Vortragsabende zu verschiedenen Aspekten der Tätigkeit der Kantonsarchäologie Zürich. Ausführliches Programm und Anmeldung beim Sekretariat der Volkshochschule Zürich, Tel. 01/205 84 84. Dr. Renata Windler Schweizerischer Association Suisse Associazione Svizzera Associaziun Svizra Burgenverein des Châteaux forts dei Castelli da Chastels