Tako Sushi Maguro Sushi

Transcription

Tako Sushi Maguro Sushi
My Sushi
ENJOY
#01
01 ENJOY Party @ K
Maguro Sushi
Calorie 110
Protide 12
Lipides 06
Glucide 00
=
Calorie 30
Protide 05
Lipides 01
Glucide 01
NEWS CINEMA
BIIIP BIIIP BIIIP…
Le fameux Chakushin Ari débarque enfin en France sous
le doux titre de La mort en ligne pour le plaisir des fans
d’horreur à la japonaise. Pas mal de morts au programme
donc pour ce film réalisé par Takashii Miike, encensé pour
des raisons obscures dans l’hexagone. Kô Shibasaki
décrochera-t-elle son téléphone sans en mourir, tombera-telle sur la messagerie vocale, Sadako lui passera-t-elle un
coup de fil en passant ?? Vous le saurez en vous précipitant
en salle, et avec un peu de chance Chakushin Ari 2 suivra
l’an prochain.
© Metropolitan Filmexport
SUMMERTIME
MACHINE BLUES
Alors
que
son
Odoru
Daisôsasen 2 est resté dans les
box-offices nippons, voilà que
Katsuyuki Motohiro revient avec
un sujet plus léger. Summertime
machine blues est l’adaptation
d’une pièce comique nous narrant les aventures d’un club d’étudiants de SF qui, en tentant de
retrouver une télécommande dans leurs locaux, tombent sur une machine à remonter le temps et
décident de s’en servir... pour partir à la recherche de leur télécommande un jour avant !
Au casting on retrouve des petits jeunes qui montent comme Eita (Aoi haru, Believer, Tokyo Friends,
Densha otoko...), Juri Ueno (Orange Days, Swing girls) ou encore Daijiro Kawaoka (19, Space
Police).
À noter pour les amateurs de J-pop que le générique de fin est signé tommy heavenly6. Ovni visible
à partir du 3 septembre sur les écrans nippons.
Site officiel : http://stmb.playxmovie.com
© I.E. Robot / Toshiba entertainment / Hakuhodo DY mediapartners / imagica.
ZONE
E
Nombre de Cd : 1������
▪ 17 ������
titres
Référence du Cd : SRCL-5963
Date de sortie : 13/04/2005
Prix : 3059 ¥
http://www.sonymusic.co.jp/Music/Info/ZONE
© 2005 Sony Music Entertainment (Japan) Inc.
DREAM
Natsuiro
Nombre de Cd : 1 ▪ 6 titres + 1 DVD
Référence du Cd : AVCD-17707
Date de sortie : 27/07/2005
Prix : 2600 ¥
http://www.avexnet.or.jp/dream
© 2005 Avex Network Inc.
Avex, l’une des boîtes de disques les plus réputées, n’est désormais plus qu’une maison de retraite puant le vieux. Eux aussi
sont atteints du syndrome de la crise. Ils ne bougent plus et
vivent sur leurs réserves. On est très très loin de l’explosion de
talents (réels ou non) qu’ils nous balancèrent à la fin des années
90. Tant qu’Ayumi vend, ils sont contents. Ils ont récemment
lancé Ai Ôtsuka ? Et alors ? Ce n’est qu’un clone d’aiko ! Quel
intérêt ?
Bref ! Les Dream, qui n’en finissent plus d’agoniser depuis 2002,
continuent leur carrière poussive avec force campagnes de promo alors que plus personne ne fait attention à elles au Japon.
Avex se ruine littéralement avec elles. « Plutôt investir dans des
ringardes confirmées que dans de nouveaux talents qui pourraient se planter ! » semble être la devise d’Avex… Elles sortent
là un mini album, Natsuiro. On n’en demandait pas tant… Rien
ne s’en dégage, c’est plat et fadasse au possible. Même le DVD
inclus, qui devient désormais un argument de vente obligatoire
quand le single sent le pâté, n’apporte rien avec ses clips.
Dream est mort. Avex ne va pas bien.
Au fait, saviez-vous que les Dream feront un détour en Allemagne mi-septembre pour venir chanter dans une convention ?
Outre que cela va faire plaisir aux otaku allemands de voir pour
la première fois des Japonaises en chair et en os devant eux,
cela nous montre par a + b à quel point les Dream sont cuites
car lorsque des artistes japonais viennent en Europe, c’est qu’ils
n’ont plus assez de public au Japon pour vivre correctement.
Certains groupes de rock visuel nous en fournissent la preuve
assez régulièrement depuis un an…
■SM
=
Tako Sushi
NEWS JMUSIC
TOUCH ! TOUCH ! KOKO NI TOUCH !
Le mythique manga (puis animé) de Mitsuru Adachi
(alias Théo ou la batte de la victoire en VF) va enfin
être adapté sur grand écran, le film sortira le 10
septembre pour permettre au nippons de vivre le grand
clash des adaptations de manga au cinéma : NANA
-vs- Touch, le combat de la rentrée qui promet de faire
des étincelles.
Masami Nagasawa, déjà vue à l’affiche de Sekai
chûchin de ai wo sakebu, Godzilla : Final Wars ou
encore dans l’adaptation télévisée d’un autre manga
de maître Adachi (H2) est rejoint au casting par Shôta
Saito et son frère jumeau, Keita, qui débutent tous les
deux sur grand écran.
Alors qu’à première vue on peut s’attendre à un pâle
drama sur grand écran, le nom du réalisateur fait naître l’espoir dans nos cœurs de cinéphiles. Isshin Inudô a
en effet réalisé Maison de Himiko, Joze to tora to sakanatachi ou encore écrit Yomigaeri.
Site officiel : http://touch.yahoo.co.jp
© Tôhô
FILMS ASIATIQUES, SALVE D’AUTOMNE
Après les attaques multiples de la saga Babycart et de son katana, les sorties de films asiatiques s’enchaînent
en ce début d’année. Aucune raison de se plaindre devant le talent de Kim Ki-Duk qui nous tend L’Arc dès
le 21 septembre, de quoi atténuer nos séquelles face au vide scénaristique de Godzilla Final Wars (Ryuhei
Kitamura).
La mort en ligne ne nous achèvera pas, espérons-le, pour que nous puissions profiter de Jiburo, comédie
dramatique coréenne de Lee Jung-Hyang jouant sur le choc des générations.
Début octobre Johnny To fait un retour musclé sur nos écrans avec P.T.U,. polar fleurant bon l’action, alors
que dans un registre plus sérieux Sang-Soo Im nous entraîne dans des complots haut placés avec son The
President’s last bang.
Le 12 octobre, Be with me, un drame singapourien réalisé par Eric Khoo, se joint à tout ce petit monde. De quoi
squatter les salles un bon bout de temps.
Dernière séance de rattrapage pour les retardataires ! Après leur dernier concert au
début du mois d’avril, l’histoire du groupe se termine par une série de « derniers ». À
côté d’un DVD live de leur dernier concert et un autre de leurs derniers clips, le 13 avril
est sorti leur dernier album. Par une jolie pirouette commerciale, le nom du groupe est
bouclé avec cet album « E ». On peut rappeller au besoin que les trois premiers albums
s’appelaient « Z », « O » et « N ». Ce dernier album est en même temps le premier bestof du groupe. Il s’agit d’une compilation de toutes les faces A sorties dans le commerce,
soit 17 titres au total. Comme toutes les compilations, cet album ne présente aucune
nouveauté dans sa version standard, qui contient uniquement les singles du groupe,
y compris leur premier titre sorti en indies. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit
de l’occasion rêvée de découvrir d’un coup une bonne partie de la discographie de ce
groupe des plus enchanteurs. Chaque chanson possède cette petite alchimie agréable,
une fraîcheur que l’on souhaiterait retrouver plus souvent. Pour les connaisseurs, l’intérêt
est plus limité, à part pour les acharnés qui voudraient compléter leur discographie.
L’édition limitée, first press, est plus intéressante car l’album est accompagné d’un cd
bonus présentant un titre inédit Tabidachi (Départ en voyage) interprété par le groupe
en entier, puis par chacun des membres, soit cinq versions différentes au total. Il s’agit
d’une bonne chanson, plus mélancolique et au refrain entêtant. Un bonus qui ne motivera
pas forcément l’achat pour celui qui n’apprécie que modérément le groupe. Pour les
autres, il est toujours bon de se réécouter des titres comme Good days, Secret base ou
encore Boku no tegami, tous plus accrocheurs les uns que les autres. De quoi revivre en
accéléré l’itinéraire d’un des groupes les plus sympathiques de ces dernières années...
■EP
BRÈVES
ONMYOUZA, groupe visual qui sera en concert
le 28 septembre en Belgique et le 30 en France,
donnera une séance de dédicace à Paris au
Hard Rock Café le 29 septembre à partir de
17 heures. Le groupe interprète entre autres
Kôga Ninpôchô, générique de début du dessin
animé Basilisk. Pour tout savoir sur le groupe
et les dates de concerts : http://parisvisualprod.
free.fr. N’oubliez pas que des places de concert
sont à gagner dans ce numéro de Kogaru à la
page 59 !
Source : Paris Visual Prod.
© GLANZ
Kagerou et D’espairsRay seront en concert à
Paris le 23 octobre prochain au Trabendo. Reservez vos places dès maintenant sur le site de
la fnac au prix de 39,60€.
►http://www.fnacspectacles.com
Source : http://www.free-will-europe.com
© FREE-WILL Co.,Ltd.
Un récent article paru dans le Shukan Jitsuwa
fait état de rumeurs sur les tensions entre la reine de la J-pop et sa maison de disques Avex Records. En effet, des voix s’élèvent au sein même
d’Avex pour réclamer le départ de la star qui a
gagné au fil des années une influence considérable dans le management de la société. Car
nous sommes loin du temps où la triomphante
Ayu représentait 40% du chiffre d’affaire d’Avex.
Désormais, ses ventes ne représentent « plus »
que 5 milliards de yens sur les 75 milliards du
groupe, et pour une majorité des 900 salariés
son pouvoir n’est plus en adéquation
avec cette nouvelle donne. Et au
plus haut niveau, les relations
entre le président Katsuhito Matsuura et Ayumi semblent s’être
détériorées depuis que Matsuura a fait signer Ami Suzuki
sans en référer à la diva. Avex
peut-il se passer d’Ayu ? Si
c’est le cas, elle pourrait bien
monter sa propre maison de
disques…
Source : Mainichi
© Avex Network Inc.
My Sushi
ENJOY
CULTURE
LE BOOM DES ANIMAUX DE COMPAGNIE AU JAPON
Alors qu’il a longtemps été difficile d’avoir un animal en ville, on voit depuis quelques années se multiplier les compagnons à quatre pattes. Le comportement de leurs maîtres, leur consacrant un gros budget
en vêtements, soins ou accessoires, a provoqué une évolution dans la façon de voir la vie avec les animaux, et a surtout donné naissance à un nouveau marché florissant.
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llez faire un tour dans Tokyo, que ce soit dans les quartiers résidentiels
ou dans les grandes artères commerçantes, et vous croiserez à coup
sûr un couple ou une jeune femme qui promènent leur chien. Quoi
d’exceptionnel ? Regardez de plus près, regardez le chien en question : il
a une casquette, un manteau assorti à celui de sa maîtresse, ou un collier
griffé Gucci ou Hermès !? Non, non, vous ne rêvez pas : les Japonais l’ont
fait. Ce portrait du chien que l’on habille est certes un peu caricatural, mais
il résume assez bien la situation que vit le Japon actuellement. Ce n’est
pas tant le nombre des animaux de compagnie (petto) qui a évolué, mais le
comportement des maîtres : ils prennent un grand plaisir à gâter leur animal,
parfois à l’habiller, si bien que le marché s’est adapté à cette évolution et
propose des biens et des services tout nouveaux répondant à leurs attentes.
Le mot petto est donc très à la mode, et l’on parle même de petto bûmu
(boom des animaux de compagnie) : c’est le nombre croissant de lapins,
hamsters, chats, mais surtout de chiens, et de petite taille. Les propriétaires
de NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) ne sont pas non plus en reste :
comme en France, certains se plaisent à avoir un serpent, un cochon ou un
rat à la maison.
LA NAISSANCE D’UN NOUVEAU
MARCHÉ AUTOUR DES PETTO
Dans les campagnes, la situation est proche de celle que nous connaissons
en France : avoir un chien ou un chat est une chose courante. Certains
attachent leur chien dans le jardin pour qu’il monte la garde, ou ont un chat
pour chasser les souris (on peut voir cela d’un œil pratique ou critique) et leur
donnent principalement les restes de leurs repas ; d’autres ont une relation
plus « humaine » (ou plus « normale »), les laissent vivre dans la maison et
en sont proches (au fait, j’espère que tout le monde sait que les Japonais ne
mangent ni les chiens ni les chats…)
Mais en ville, c’est plus délicat : il est indéniable que les appartements sont
très petits, les maîtres travaillent donc sont absents une grande partie de la
journée, et pour compliquer le tout la majorité des propriétaires d’immeubles
interdisent d’avoir des animaux : pas question d’importuner les voisins par
des aboiements intempestifs, et pensez à ce que pourraient faire les griffes
du chat sur les tatamis et le pipi du chien sur les shôjis1 ! Difficile d’avoir un
animal dans ces conditions.
Et pourtant, les Japonais semblent avoir eu le dernier mot : avec la dénatalité,
l’exode rural, le nombre croissant de personnes seules, l’envie de posséder
un animal s’est montrée de plus en plus forte, et la société a dû s’y plier.
On peut même dire que le marché en a largement profité : ce sont surtout
les couples sans enfant, les célibataires et les citadins qui veulent avoir un
animal de compagnie. Ils sont les plus à l’aise financièrement, et ne comptent
pas quand il s’agit de lui. Si bien que l’essor de l’industrie spécialisée ne
connaît pas de baisse d’activité malgré la morosité ambiante, et que de plus
en plus d’entreprises s’y intéressent et investissent : le marché des petto
représente aujourd’hui 610 milliards de yens (5,2 milliards d’euros).
Cette frénésie a donc provoqué des changements notables dans la société,
mais certains n’ont fait que combler le retard du Japon sur les autres pays
riches dans ce domaine : les agences immobilières proposent dorénavant
des appartements accessibles aux propriétaires d’animaux, les cafés, les
restaurants et les hôtels les accueillent de plus en plus volontiers (même s’il
ne s’agit pas de la majorité). Ces précieuses informations s’échangent sur
Internet entre maîtres.
Mais certains sont allés encore plus loin : des complexes hôteliers sont
exclusivement accessibles aux propriétaires accompagnés de leur animal,
leur offrant un éventail incroyable de services (repas spécialement étudiés
pour les animaux, hammam et soins pour le chien et son maître…), et en
mars 2002 est née la première résidence spécialement adaptée aux besoins
de cette clientèle. L’apparition de nouvelles formations témoigne aussi de
l’explosion de ce marché : chaque année s’ouvrent des écoles spécialisées
dans les services aux animaux, formant bien sûr des toiletteurs, mais
aussi des animal therapists, des spécialistes de l’aromathérapie ou des
« masseuses pour animaux » ; c’est un véritable pet business. Ainsi, de
la mise en place des conditions nécessaires à une vie agréable avec son
animal de compagnie en ville, les Japonais sont passés à l’élaboration d’un
marché orienté vers le luxe, dans le but de satisfaire et de séduire cette
nouvelle clientèle si grande consommatrice.
Et c’est là le plus étonnant pour nous Français : ce marché qui explose
depuis quelques années propose des services faisant des animaux de
compagnie de véritables rois, remplaçant parfois les enfants que leurs
maîtres n’ont pas. Vous ne pouvez pas sortir votre chien aujourd’hui parce
que vous êtes malade ? Une petto shîtâ (pet sitter) s’en charge ; cela vous
coûtera environ 3000 yens (23 euros) pour une heure. Elle peut également
nourrir votre animal pendant votre absence, nettoyer la caisse du chat et elle
arrosera les plantes gracieusement. Ces visites ont un prix : 9000 yens pour
trois visites d’une heure chaque jour. Vous ne pouvez pas transporter votre
animal chez le vétérinaire ? Cette fois faites appel à un petto takushii (pet
taxi) ; il le fera pour 600 yens (4,50 euros) les deux premiers kilomètres, puis
200 yens (1,50 euros) le kilomètre supplémentaire.
Les Japonais adorent aussi habiller leur chat ou leur chien : les magasins
spécialisés regorgent de robes de mariée, de kimonos, de manteaux et
autres chapeaux. Les grandes marques françaises ou italiennes n’ont pas
laissé échapper le filon, et proposent laisses, colliers ou brassières à des
prix faramineux, qui se vendent très bien.
De nombreux maîtres qui considèrent leur animal comme un membre de
la famille trouvent aussi naturel de lui offrir des funérailles à dimension
humaine : depuis longtemps, on peut enfouir ses cendres au cimetière,
mais depuis quelques années des sociétés spécialisées proposent des
stèles personnalisées, des butsudan (autel bouddhique devant lequel
on se recueille et où l’on fait des offrandes), mais aussi des services
plus étonnants les uns que les autres : organisation d’une cérémonie
bouddhique, dispersion des cendres en mer dans les règles par un moine…
Cette société, pour faire sa promotion, cite le chanteur hide du groupe XJapan qui avait choisi cette solution.
UNE MODE QUI VA PARFOIS TROP LOIN
D’où peut bien venir cet engouement ? De l’Occident, sans doute, les
Japonais étant souvent étonnés et envieux des relations qu’ont les
Français avec leurs animaux (même s’ils sont aussi étonnés par les crottes
sur les trottoirs…). On peut penser qu’ils ont aussi été influencés par les
médias, de nombreuses publicités mettant en scène un chihuahua blanc
que tout le monde trouve kawaii (le nombre de chihuahuas à Tokyo est
impressionnant) ; les talento2 apparaissent aussi de plus en plus à la
télévision avec leur chien…
Et cette mode n’oublie pas ceux qui malgré tout ne peuvent satisfaire leur
envie d’avoir un animal de compagnie : le robot Aibo de Sony n’est pas
qu’une prouesse technique ; il est aussi un moyen de substitution, une
alternative pour avoir une compagnie. Cela fait déjà longtemps qu’il a
été lancé, mais il fait de plus en plus de progrès, la ressemblance avec
l’animal étant ― au dire des personnes concernées ― « frappante ». Les
« maîtres » lui donnent un nom, le font entrer dans leur vie quotidienne ;
certaines familles avouent, émues, que grâce à lui la communication dans
la famille est plus facile, ou qu’il est un enfant pour eux. Sur le site officiel,
le célèbre joueur de base-ball Matsui raconte qu’il souffrait de ne pouvoir
adopter un animal à cause de ses allergies. Il a alors décidé d’adopter un
Aibo, et toute la famille l’a immédiatement adoré.
Autre alternative : la location d’animaux (petto rento). Ce phénomène date
de quelques mois, et cible principalement ceux qui ne peuvent pas en
avoir, ou ceux qui hésitent encore à en adopter un. Les animaleries ou les
cliniques vétérinaires louent donc des chiens avec pedigree. Mais attention,
il faudra débourser 16 000 yens (120 euros, c’est le minimum) pour deux
heures, ce qui ne met pas l’animal à la portée de n’importe quel caprice…
Ou encore, le parc à thème Nyanda Park (à Chiba, près de Disneyland)
propose au public de passer un moment avec plus de 100 chats de 30
races différentes, qui vivent « librement » dans un immense appartement
(le responsable affirme qu’ils y dorment en toute liberté et non pas dans des
cages, peut-être pour faire taire toute critique).
En accordant une place aussi considérable aux animaux de compagnie,
les Japonais ne trahissent-ils pas leur sentiment de solitude, leur besoin
d’avoir des rapports plus humains ? La vie citadine est un énorme facteur
de stress, et les Japonais tentent sans doute de l’évacuer grâce à ces
rapports avec leurs animaux. L’amour qu’ils reçoivent les aide à supporter
cette vie à cent à l’heure, et les fait rêver dans une société qui va de plus
en plus mal et qui leur apporte peu de satisfactions. Mais que penser de
cette nouvelle situation de l’animal ? On peut trouver un chien en smoking
ridicule, ce n’est pas bien méchant, mais que penser de celui loué chaque
jour à de nouvelles personnes ? Que peut-il ressentir, à passer de mains
en mains sans avoir de repères ? Sans parler du scandale provoqué par la
mort de nombreux animaux achetés en animaleries, dont l’organisme était
trop faible à cause du grand nombre de reproductions imposées par les
exigences du marché… Si les évolutions opérées pour faciliter la vie avec
un animal sont tout à fait louables et positives, ne doit-on pas mettre fin à un
certain égoïsme en tentant de reconsidérer l’animal à sa juste place, et en
arrêtant de faire de lui un prétexte à la consommation ?
■Stéphanie Raynaud
1- Portes coulissantes traditionnelles, recouvertes de papier.
2- Chanteurs, acteurs ou mannequins à la mode.