Voyage d`étude Ovin lait au Pays Basque

Transcription

Voyage d`étude Ovin lait au Pays Basque
VOYAGE D’ETUDE OVIN LAIT AU PAYS BASQUE
28 et 29 septembre 2015
Organisation : Leila Le Caro, conseillère caprine de la chambre d’agriculture
Intervenant : Jean-Marc Arranz, conseiller ovin lait à la chambre d’agriculture des Pyrénées Atlantiques (05 59 80
70 00).
Participants :
Sophie Esvan (9 rue de la Pepiniere 56400 AURAY 0672775603)
Jean François et Anne Marie Allée (Saint Jean sur Couesnon 06 75 82 94 03)
Emilie et Nicolas Michaud (Saint Germain en Coglès 02 99 95 49 40)
Yann Jouillat (Melrand 06 89 48 31 08)
Franck Douaglin (Saint Jean sur Couesnon 06 73 18 75 26)
Emilien Chaillou (Le vionay 35530 Servon sur vilaine 06 15 53 02 05)
Josick Renault (Brécé 06 82 10 45 26)
Brebis Manech Tête noire
Brebis Manech Tête Rousse
Lundi 28 septembre à 14h
François IRIGOYEN
(Ainhice Mongelos 05 59 37 09 92)
Troupeaux : 300 Manech tête noire + 10 vaches allaitantes et la suite.
Assolement : 28 ha SAU dont 14 ha labourables (2,5 ha maïs grain, méteil triticale avoine pois, prairie dactyle luzerne
trèfle), le reste en prairies naturelles
Bâtiment et matériel : séchage en grange construit en 2012. Salle de traite 18 postes ligne haute.
Infos :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
conversion bio en 2002.
Achat de 6 T d’orge bio à 240€/T et 10 T foin de luzerne pour les agnelles et 16T de paille
2008 : symptôme agalaxie fin mai, donc pas trop d’impact sur la production annuelle. Depuis il est interdit de
transhumance. L’agalaxie est due à un mycoplasme qui n’a pas de paroi cellulaire et de fait est insensible à la
plupart des antibiotiques.
Utilisation de chlorure de magnésium en sonde intra ruminale (dilution 6 cuillères à soupe dans 180ml
d’eau/brebis). 1 fois par jours pendant 4 jours permet de régler les problèmes de mamelles (sauf mammites
gangreneuses).
L’éleveur pratique un tarissement progressif sans antibiotiques.
L’éleveur pratique le croisement avec des béliers charolais pour obtenir des agneaux plus vigoureux. Il ne
recherche pas la prolificité car cela demande plus de travail quand il y a des doubles. Les brebis qui culminent
à 1.2L de production/ jour peuvent difficilement nourrir 2 agneaux.
Les agneaux sont séparés le matin en salle de traite.
Pour dresser les agnelles, il utilise un bâton pour taper sur le dos des agnelles qui tapent.
Selon lui, la race Manech tête noire est plus sensible aux infections pulmonaires avec des « œstres » que les
autres races, il traite avec « euramec ».
Il apporte sur ces terres du compost végétal qui selon lui enrichit la terre en calcium. Il a fait des analyses de
sol qui lui ont confirmé que le compost suffisait et il a arrêté de chauler.
Pour éviter les boiteries, l’éleveur fait passer ses brebis tous les soirs dans un pédiluve avec uniquement de
l’eau propre. Très efficace.
Le pâturage du dactyle doit être à 10 cm de hauteur d’herbe. Le RGA ne supporte pas la sécheresse d’été.
Soirée du lundi 28 septembre
Famille BACHOC
(Suhescun 05 59 37 60 83) Gîtes, camping et chambre d’hôtes à la ferme
Troupeaux : troupeau de brebis Manech têtes rousses avec transformation à la ferme + vaches allaitantes + cochons
plein air
Mardi 29 septembre à 9h
Philippe ELLISSALDE
(Armendarits 06 83 03 55 86)
Troupeaux : 500 brebis Manech têtes rousses + troupeau blonde d’aquitaine
Assolement : maximum de pâtures (RGI, dactyle, …), 36ha SAU, 4ha de maïs ensilage.
Bâtiment et matériel : Bergerie sur caillebotis. Salle de traite 18 postes Albouy – Baile avec distribution d’aliment
individuelle (la reconnaissance des boucles fonctionne à 99%). Coût de l’investissement salle de traite en 2013 60 000€.
Traite de 300 brebis à l’heure avec 2 personnes. Système de lumière clignotante au-dessus du poste de traite pour
repérer les brebis sous antibiotiques.
Infos :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pratique le contrôle laitier depuis 1978. 1 contrôle par mois le matin pendant 6 mois, poids de lait + cellules).
Echographies systématiques et inséminations.
Troupeau inscrit à l’UPRA et très bon niveau génétique.
Moyenne troupeau 270L/brebis avec un prix de base à 1.05€/L
Ils utilisent en même temps 4 à 5 niveaux de complémentations différents, les lots sont refaits après chaque
contrôle laitier.
Attaques régulières de mouches cirphis, qui détruisent les prairies. Obligé de traiter avec un prédateur naturel
le « Bacillus Thuringiens ».
Achat de maïs grain. Ration ensilage maïs, enrubanné d’herbe, foin mélangé dans un bol mélangeur Supertino
(14m3, double vis qui tournent vers l’intérieur, budget 25 000 à 30 000€). La ration est préparée pour 3 à 4
jours. Distribué sur tapis d’affouragement. En hiver, ajout de luzerne.
Au pâturage, l’éleveur utilise 3 ilots que les brebis pâturent à différents moment de la journée : l’objectif étant
de proposer de l’herbe fraiche en permanence et de terminer la journée sur une parcelle de RGI (sauf si le
temps est pluvieux).
2 traitements vermifuges/an : printemps et automne.
L’élevage a été touché par l’agalaxie il y a 3 ans.
Les agneaux ne sortent pas au pâturage. Pas d’allaitement artificiel.
Très peu de triplés, prolificité à 140%
Utilisation de cases d’adoption uniquement quand il y a naissance de doubles.
Larves de cirphis
Mardi 29 à 12h
Christophe OURICARRIET
(Laiterie des bergers de Saint Michel, Saint Michel, 06 30 91 76 58)
Historique : La laiterie est une SARL, elle a été créée par 6 éleveurs en 1981. Collecte uniquement du lait de brebis
chez 36 éleveurs. Il n’y a pas de contrat de collecte établis avec les éleveurs, ils sont libres de livrer leur lait à qui ils
veulent.
C’est la demande en lait de brebis pour la fabrication du Roquefort dans les années 70 qui a lancé la filière lait de
brebis au Pays Basque (même s’il y a avait déjà des éleveurs mais pas de filière à proprement parler). A cette époque,
les fromages transformés au Pays Basque étaient affinés dans le rayon de roquefort.
L’AOP Ossau Iraty a été créé en 1980. Le cahier des charges impose 240 jours de pâturage, 100 jours de tarissement,
mise bas de novembre.
La laiterie de saint Michel fabrique aussi des fromages au lait cru.
Christophe remarque un bon dynamisme dans la filière, beaucoup d’installations de jeunes issus du monde agricole
ou non. Attachement au pays basque et aux pratiques traditionnelles.
Fonctionnement : Fabrication et collecte de décembre à juillet uniquement. Le reste de l’année est dédié à la vente
et l’affinage. La fromagerie reste ouverte mais il y a moins de personnel (6 personnes à temps plein + 4 emplois
saisonniers). La saisonnalité est imposée par le cahier des charges Ossay Iraty et permet la transhumance des brebis
en été. Selon Christophe la transhumance est très importante mais elle est souvent remise en question pour des
raisons de contraintes sur le travail et de pénibilité.
Pour que le lait soit collecté par la laiterie de saint Michel, en bio comme en conventionnel, la première condition qui
est exigée à l’éleveur est le respect du cahier des charges Ossau Iraty.
La laiterie possède des camions de collecte avec 3 compartiments pour séparer le lait conventionnel qui sera
pasteurisé, le lait qui sera valorisé cru et le lait bio.
L’AOC Ossau Iraty va évoluer prochainement et les ensilages /enrubannés seront interdit en lactation en 2017. La
laiterie l’interdit déjà pour les éleveurs qui sont collecté pour le lait cru (environ 70% des éleveurs collectés).
3 grilles de paiement du lait :
1 niveau : lait Ossau Iraty conventionnel et pasteurisé : 1.07€/L avec taux à 75 – 65, + ou – 11 cts /L avec la qualité
(germes, butyriques).
2ème niveau : lait Ossau Iraty conventionnel cru : 1.17€/L + ou – 11 cts /L avec la qualité (germes, butyriques)
3ème grille : Lait bio Ossau Iraty cru : 1.34€/L + ou – 11 cts /L avec la qualité (germes, butyriques). Pas de pénalités
cellules.
Le prix du lait bio a augmenté il y a 3 ans, sans répercussion sur le prix des fromages. L’objectif était de susciter des
conversions et donc d’avoir plus de volumes de lait à transformer et pouvoir faire des économies d’échelle sur les
coûts de collecte et de transfo.
Selon Christophe, en dessous de 1000/ml de butyriques, il est possible de transformer.
La laiterie réalise 1 analyse de lait/éleveur/semaine. L’objectif est de pouvoir réagir vite en cas de problème sanitaire
et de ne pas pénaliser l’éleveur trop longtemps sur sa paye de lait.
Dans le cahier des charges Ossau Iraty, l’éleveur doit attendre 3 semaines après mise bas pour livrer le lait : on n’a plus
de traces d’inhibiteurs dans le lait.
Collecte de lait Bio : Début de la collecte de lait bio en 2000 avec seulement 2 éleveurs collectés. Il a fallu 8 ans pour
que cette branche de la laiterie soit rentable. Depuis ils essaient d’avoir 1 conversion tous les 2 ans pour enrichir le
groupe des éleveurs bio. Aujourd’hui 10 éleveurs bio sont collectés par la laiterie des bergers de saint Michel et c’est
devenu une activité rentable (environ ¼ des volumes de lait transformés sont bio). L’objectif est de doubler les volumes
de lait bio collectés. Les Biocoop sont les premiers clients du fromage bio au lait cru. Ils achètent des fromages à la
coupe de 2.5kg. Le lait cru est très recherché car il est peu présent sur le marché Ossau Iraty et n’est pas obligatoire
dans l’AOC.
La demande en fromage Ossau Iraty conventionnel est stable mais celle en fromage bio est encore largement
inassouvie.
Aujourd’hui, il y a aussi la Coopérative Laitière du Pays Basque qui collecte du bio (depuis 3 ans).
Les partenaires : Représentant CIVAM : 300 adhérents, dont la moitié en bio. Travail régulier sur la fertilisation et la
gestion de l’herbe. Méthode Obsalim sur les brebis, phytothérapie et aromathérapie.
Selon la CIVAM, le principal frein au passage en bio est la manque d’autonomie et le prix des achats extérieurs. Donc
mise en place d’un partenariat entre éleveurs et céréaliers bio d’Espagne (Pampelune) pour achat d’orge et luzerne.
Les éleveurs réservent les céréales, avancent la trésorerie et doivent stocker chez eux pour l’année mais en échange
les prix sont plus ou moins fixes.
En 2014, ils ont achetés avec ce système 140 T d’orge.
En moyenne le chargement des élevages bio est de 1.10 UGB/ha et des prairies avec une productivité moyenne de 6
T de MS/ha.
Mardi 29 septembre à 14h30
Jean FOIRIEN
(Ainharp 05 59 65 87 77)
Installé en 1980 avec 2 couples sur la structure avec le matériel en commun mais des troupeaux distincts.
1998 : embauche d’un salarié
En 2000 conversion en bio, parmi les premiers à le faire. Arrêt des inséminations. 38 000 L produits à cette période.
1er contact pour vente du lait bio avec Biolait.
En 2004, reprise de la ferme du 2ème associé
Contrôle laitier pendant 15 ans, 36 000L vendus à la laiterie de saint Michel, 1.47€/L de prix moyen.
Retraite l’année prochaine, sa fille reprend la ferme.
Troupeaux : 270 brebis Manech tête rousses, 120L/brebis
Assolement : 37 ha SAU, 4ha de céréales, 4ha de méteil, 1.5 ha de maïs. Prairie de chicoré et navet, Trèfle incarnat.
Les prairies de dactyle pur sont semées à 35kg/ha et 15-18 kg de dactyle en mélange. Achat de céréales à l’extérieur
(15-20 T de mélange triticale pois)
Bâtiment et matériel : salle de traite des années 70, bergerie avec une partie en stockage de petites bottes.
Infos :
•
•
•
•
•
•
•
Très peu de stocks hivernaux, environ 200 kg de MS/brebis soit 40 T de foin et 20 T de regain (2ème et 3ème
coupes).
Agnelages en novembre-décembre.
Cela permet de vendre les agnelets à 1 mois pour noël, ils sont valorisé 15% de plus en bio. L’agneau
conventionnel est vendu en Espagne, les agneaux bio sont valorisés en local. Environ 3€/kg de poids vif en
conventionnel + 15% en bio.
Les agnelles sont laissées sous la mère pendant 1 mois, elles sortent avec les mères la journée et sont séparées
la nuit. Sevrage progressif à 40 jours. Le sevrage progressif n’a pas induit de perte de lait à la traite. Les agnelles
sevrées sortent au pâturage dès 6 mois. Seulement la moitié des agnelles agnellent à 14 mois, les autres à 2
ans.
L’exploitation respecte 3 cahiers des charges : AOC Ossau Iraty, IGP agneau des Pyrénées, BIO
En septembre la ration est composée de 120 à 140g d’orge/jour et 500 g de foin. Les brebis ont accès à
l’extérieur toute l’année sauf pendant les 2 derniers mois de gestation, elles sont enfermées 2h/jour pour
manger du foin grossier, ce qui permet d’éviter les avortements.
En pleine lactation elles ont 250g de concentrés et 2 repas de regain (luzerne, TB, dactyle)/jour. En hiver, les
brebis ont 4 repas par jour.
Pas de transhumance, paillage tous les jours.
MERCI A TOUS POUR VOTRE PARTICIPATION A CE VOYAGE
QUELQUES IMAGES EN PLUS…
Un bon repas pour se remettre d'une nuit passée sur la route.
Depuis notre gîte à la ferme, la vue est splendide.
Le soir à table chez nos hôtes qui nous ont très bien reçus.