Good Game !
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Le webzine des sites de rugby indépendants / n°2 / novembre décembre 2013 Des JIFF qui se perdent / La drague et le rugby / La balade de SBW / TV Quatar+ / WASEDA WAZAA ! Review ITM Cup 2013 / Poker menteur / Histoire du SEVEN nz / La formation au Stade Toulousain J'aime les filles / RAJEUNISSEMENT ALL-BLACKS / PUMAS SANS VICTOIRE / MOVEMBER, GOOD GAME... Good Game ! S S Pour son deuxième numéro, qui est en fait le troisième (on ne renie pas notre joli « numéro zéro »), Up and Under se frise les Moustaches Car le mois de novembre est celui du « Movember », consacré à la lutte contre les cancers masculins. Pour l’occasion, les gentlemen sont priés de se laisser pousser de belles bacchantes, et évidemment de soutenir la lutte. Up and Under s’y associe donc, et y consacre ses premières pages, avant de vous emmener à travers toute la planète ovale. arguments que les joueurs de Stuart Lancaster l’an passé : une grosse intensité physique, une solidité défensive sans faille…et un petit virus pour indisposer leurs adversaires. S S Après un intermède Tongien qu’il ne faudra surtout pas galvauder (l'épisode « Coupe du monde 2011 » est encore dans les esprits), les hommes de Philippe S’il consacre un article à la présentation des enjeux Saint-André termineront par une rencontre face de la tournée du XV de France qui débute, ce aux Sud-Africains qui ne voudront pas, on l’imagine, deuxième numéro ne sera pas centré sur celle-ci. revivre leur déconvenue de 2009, lorsque les bleus Rassurez-vous, la prochaine livraison d’Up and Under les avaient bousculés au Stadium de Toulouse (20-13). reviendra en détail sur les joutes internationales de ce A l’issue, on pourra alors tirer quelques conclusions mois de novembre. et vérifier si les craintes du dernier Tournoi, pas Que faut-il en attendre pour le XV de France ? vraiment apaisées par une tournée estivale laborieuse On craint de voir des bleus. Au corps et à l’âme, en juin dernier, étaient justifiées. La propension des tant les All Blacks qui débarquent ressemblent dirigeants à cacher la misère de l’équipe de France à un rouleau compresseur prêt à laminer leurs derrière les ors d’un exploit sans lendemain ne pourra adversaires, fussent-ils animés des plus vaillantes certainement pas tenir en cas de bérézina face aux All intentions. Intouchables lors du Rugby Championship, Blacks et aux Springboks. Mais il sera de toute façon récents vainqueurs de la Bledisloe Cup devant trop tard pour redresser la barre avant la prochaine l’Australie, les hommes à la fougère devraient ne coupe du monde, objectif assigné à Philippe Saintfaire qu’une bouchée de Français dont la forme et la André et ses collègues. cohésion interrogent. En cas de victoire, et a fortiori de retentissant Equipe à réaction, dont la campagne automnale 2012 « grand chelem automnal », le sélectionneur aura a laissé de bons souvenirs à ses supporters, le XV de toute latitude pour poursuivre ses bricolages jusqu’à France pourrait créer la surprise et, qui sait, devenir l’échéance mondiale et, « Movember » oblige, sera la première équipe à faire tomber les Neo-Zélandais autorisé à se friser les moustaches. depuis les Anglais en décembre 2012. Les méchantes langues diront qu’il faudra aux Français les mêmes Antoine Renvoiaux22.fr I Mesdemoiselles, mesdames, préparez-vous, ça va piquer ! Car si les feuilles, avec le mois de novembre, ne vont pas tarder à tomber, les poils, eux, vont bientôt pousser et s'exprimer en toute liberté (ou presque) sur les visages des hommes. Comme chaque année en effet, on va assister au débarquement massif de bacchantes en tous genres, des plus classiques au plus créatives. Sur les terrains de rugby notamment, un peu partout dans le monde, mais un peu partout ailleurs aussi. I Grâce à qui ? A Movember et à sa fondation qui, depuis 2003, invite, dans le monde entier, les hommes à se laisser pousser la moustache. Son objectif ? Sensibiliser le public aux maladies masculines (cancer de la prostate ou des testicules et santé mentale) et recueillir des dons. "En tant que mouvement caritatif mondial et indépendant, Movember a pour but ultime de faire changer à long terme et définitivement le visage de la santé masculine." Comment participer ? En octobre, les Mo Bros se sont inscrits sur Movember.com, et ont dû, le 1er novembre, se raser intégralement pour pouvoir démarrer Movember. Leur objectif est de faire connaître la cause et de récolter des dons pour la santé masculine. Un rôle essentiel. A la fin du mois, les Mo Bros et les Mo Sistas célèbrent la fin de leur aventure Movember à l’occasion de l’un des Gala Partés officiels organisés à travers la planète. Si vous ne l'avez pas déjà fait et voulez, vous aussi, rejoindre le mouvement, 3 manières d'agir : Quelles sont les règles ? Vous le savez sans doute déjà, mais la moustache, c'est plutôt technique... et les hommes ne sont pas tous égaux en matière de pousse du poil. Il vous faut donc bien maîtriser la différence avec barbe, bouc et autres rouflaquettes. 1. Une fois inscrits sur Movember.com, tous les Mo Bros ont démarré le 1er novembre, rasés de près (c'est ce que dit le règlement. Après, à vous de gérer en fonction de la durée que mettent vos poils à pousser). 2. Pendant toute la durée, les Mo Bros doivent faire pousser une moustache et en prendre bien soin. 3. La MO ne peut en aucun cas rejoindre les favoris. Elle serait alors considérée comme une barbe. 4. Les moustaches en guidon ne peuvent en aucun cas rejoindre le menton. Elles seraient alors considérées comme un bouc. 5. Tous les Mo Bros doivent se comporter en vrais gentlemen (attention donc aux dérapages sur les terrains). 4 > En tant que loup solitaire, en vous faisant pousser ou en soutenant une moustache en solo. Vous pouvez toujours créer ou rejoindre une meute plus tard. > En tant que chef de meute, capitaine de votre équipe. Réunissez vos amis, famille et collègues sous le drapeau de la moustache. > En rejoignant une équipe déjà constituée, parce que l’union fait la force. Tout ce dont vous avez besoin pour la trouver est le nom de l’équipe ou de son capitaine. Et les filles dans tout ça ? Même avec la meilleure volonté, ce sera compliqué de nous laisser pousser la moustache. Pas sûr non plus que ce soit une bonne idée côté séduction. Le classement des Mo bros dans le monde Mais nous pouvons jouer, nous aussi, un rôle important dans la réussite de Movember. L'ensemble des dons récoltés dans tous les pays s'élève à 410,691 €. Comment ? En soutenant et en encourageant les hommes de notre entourage à participer. Ou en faisant un don à un Mo Bro ou à son équipe. Ou encore en devenant Mo Sista. L'Australie est en tête, suivie par le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, l'Afrique du Sud, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Suisse, l'Allemagne, la Finlande, la France, l'Autriche, ... A chacun son style En manque d'inspiration pour créer votre moustache ? Voici quelques suggestions 5 Mo'ntpellier Hérault Rugby Biarritz MO'lympique Pays Basque Union Rygbystique Landerneau http://fr.movember.com/team/1021773 http://fr.movember.com/team/1106693 http://fr.movember.com/team/1039209 Voyou Moustache club Rugby Metz ASC Rugby A Mo Capitaine : Alex Tulou 76 co-équipiers Capitaine : Grégory Gomez Robira 3 co-équipiers http://fr.movember.com/team/1016249 Capitaine : Imanol Harinordoquy 2 co-équipiers Capitaine : David Zueras 10 co- équipiers 1 membre Capitaine : Russ Aitken 10 co-équipiers http://fr.movember.com/team/1026341 http://fr.movember.com/team/1050073 moustache social club Capitaine : Le Piss 15 co-équipiers dont Maxime Médard http://fr.movember.com/team/1207349 MObilisons nous ! Vous avez tout le mois de novembre pour devenir un Mo Bro ou une Mo Sis et vous laisser pousser les poils (bien organisés, on l'a vu, histoire de respecter les règles du jeu), ou faire un don à votre équipe (aux équipes, soyons fous) de coeur. Difficile de vous parler des 65 équipes participantes... j'ai donc fait le choix un peu partisan et sans réelle surprise de vous proposer une short list liée au rugby. Photo : thecandyperfumeboy.com Sophie bajadita.com Top14 & prod2 mourad boudjellal la surenchère de trop ? renvoiaux22.fr LA COURSE À L'ARMEMENT bajadita.com la cabale est tombée sur le chien renvoiaux22.fr conversation ovale avec xavier garbajosa bajadita.com des jiff qui se perdent ... dans la formation renvoiaux22.fr la formation au stade toulousain bajadita.com TOP12 CHAMPIONS DU MONDE bajadita.com qatar + renvoiaux22.fr 08 09 12 13 16 17 23 26 MOURAD BOUDJELLAL, LA SURENCHERE DE TROP ? ‘ Jeudi 16 octobre, après que la LNR eut adopté, semble-t-il dans la douleur, la modification du système de JIFF, le président du Rugby club toulonnais, Mourad Boudjellal, a de nouveau fait parler de lui. Déjà dans le mot JIFF, si on avait un peu de culture politique, on aurait pu voir l’amalgame que ça aurait pu faire en rajoutant un U. Mourad Boudjellal Opposé aux décisions prises par la ligue, prévoyant désormais un dispositif financier sanctionnant à terme la présence de 55% de JIFF sur les feuilles de match, le bouillant président n’a pas hésité à pratiquer la surenchère pour dénoncer ces nouvelles mesures. Pour mieux dénoncer le système des JIFF, Mourad Boudjellal le présente comme une nouvelle manifestation du racisme qui, selon lui, caractérise le rugby français et ses instances. Allant même jusqu’à faire un raccourci douteux («Déjà dans le mot JIFF, si on avait un peu de culture politique, on aurait pu voir l’amalgame que ça aurait pu faire en rajoutant un U.»), il n’hésite pas à comparer la LNR avec le Front national. Photo : Franck Fife AFP 8 Les diatribes de ce style ne sont pas nouvelles de la part du président du RCT. Il n’était cependant jamais allé aussi loin dans la dénonciation. Intelligent, rompu aux ficelles médiatiques, Mourad Boudjellal sait qu’il n’a plus rien à espérer du côté de la LNR, dont on rappellera qu’elle lui a déjà refusé à plusieurs reprises une place dans son comité directeur. Néanmoins, s’il est de nouveau parvenu à « créer le buzz », il n’est pas certain qu’il en tire un grand bénéfice cette fois-ci. En premier lieu, parce que ses assertions sur le dispositif des JIFF sont, sur le fond, erronées. Ce système n’est absolument pas fondé sur la nationalité des joueurs mais sur leur parcours de formation. Il est d’ailleurs notable que depuis sa mise en place, le dispositif s’est accompagné d’une augmentation du nombre de joueurs étrangers dans les centres de formations hexagonaux. L’encouragement financier prévu par la LNR les saisons prochaines, s’il doit permettre au XV de France d’avoir un vivier de joueurs sélectionnables plus important, ne constitue pas un frein au développement du rugby parmi les enfants issus de l’immigration. Au contraire, il préserve la possibilité pour un jeune vivant en France, de faire du rugby son métier et d’envisager de le pratiquer au plus haut niveau. Ensuite, on serait tenté de penser que la critique du président Boudjellal est trop dépourvue de nuance, trop généralisatrice, pour qu’elle porte réellement. Il serait évidemment tout aussi faux de prétendre que le racisme n’existe pas dans le rugby. Abdelatif Benazzi a ainsi raconté comment il a pu en souffrir lors de son arrivée au SU Agen. Et tout amateur de rugby a pu malheureusement déplorer des comportements scandaleux de la part de spectateurs le long des mains courantes dans toutes les divisions du championnat. Pourtant, on a le sentiment que le rugby de France souffre bien davantage de conservatisme, voire d’immobilisme, que de racisme. Il est en tout cas totalement infondé d’en faire le trait caractéristique majeur de ce sport. Dans un système figé, l’outrance peut permettre de faire bouger les choses quand elle aborde les vrais problèmes. On n’est pas convaincu que ce soit le cas ici. Les motivations du président Boudjellal sont ailleurs. C’est un chef d’entreprise. Et comme tel, il se plaint de règles qui contraignent le développement de son organisation. On comprend néanmoins que ce soit moins vendeur médiatiquement. En tout cas, on peut penser qu’à force de taper sans aucune nuance sur ce sport, le président du RCT va finir par s’aliéner ceux qui, jusqu’à présent le soutiennent et dont certains commencent à déplorer qu’à force de surenchères les « bonnes questions » qu’il pose ne deviennent définitivement inaudibles. Antoine renvoiaux22.fr ‘ comprendre Que cherchent à la fois le jeu ces clubs qui ont recours de l’hémisphère nord à un recrutement tourné et celui de l’hémisphère vers l'étranger ? ... sud est très utile. Tana Umaga entraîne toujours des rouge-et-noirs, non pas ceux du RCT mais ceux de Counties Manukau en ITM Cup 9 Hagen Hopkins/Getty Images Europe top14 la course à l'armement Attention, Ma'a Nonu est sur le point de débarquer en France. Destination probable, l'Auvergne... à moins que ce ne soit, en fin de compte, la capitale. Autrement dit, tout club intéressé qui sera prêt à lâcher 50 000 € par mois pour s'attribuer les services du néo-zélandais "au chômage" dans son pays, parce qu'il y a 99 % de chance qu'il soit libéré par sa fédération. Après Habana, Steyn, Sexton, pour ne citer qu'eux, le Top 14 fait à nouveau sensation avec le recrutement du centre/ailier néo-zélandais de 31 ans. A défaut de créer des sensations sur les pelouses, notre championnat et ses dirigeants semblent se rassurer avec le recrutement de stars internationales. Mais est-ce une si bonne nouvelle que cela ? Certains affirmeront bien évidemment que "oui", persuadés que le Top 14 est devenu le plus beau championnat du monde. Et c'est leur droit. Mais je serais tentée de leur répondre que certes, il s'agit du plus cosmopolite, du plus long, du plus dur, et du plus attractif en termes de salaires, mais certainement pas du plus beau en termes de spectacle, de jeu, d'ambitions de jeu, et de sensations. A moins que le rugby pratiqué depuis les 6 premières journées, voire toute la saison dernière, ne les emballe. Et pourquoi pas après tout. Une précision s'impose avant d'aller plus loin : je n'ai absolument rien contre les joueurs étrangers. Je trouve que certains apportent même une véritable plus value en termes de jeu et de spectacle. C'est leur nombre qui commence à m'inquiéter et le fait que certains clubs semblent préférer se rassurer en les alignant dans leur XV de départ, en raison de leur expérience et de leur notoriété, mais pas toujours en raison de leurs performances du moment. Du coup, ne risque t-on pas de voir de jeunes joueurs français prometteurs relégués sur le banc des remplaçants ? Si la concurrence est saine, trop de concurrence ne peut-elle pas finir, à terme, par la tuer ? La confiance et le facteur temps ne sontils pas des pièces maîtresses du mental des joueurs, de leur plaisir de jouer, de leurs prises d'initiative et de leurs performances ? Et comment avoir des joueurs français de niveau international si on ne leur donne 10 ... Des compétences qui n'existeraient pas en France ? aucun temps de jeu dans leurs clubs respectifs ? Que cherchent ces clubs qui ont recours systématiquement (ou presque) à un recrutement tourné vers l'étranger ? Quelles sont leurs véritables motivations ? Des solutions dans le cadre des doublons ? Des solutions rapides et immédiatement opérationnelles ? Des noms qui font rêver et viendraient prouver que notre championnat est le plus beau du monde ? Des compétences qui n'existeraient pas en France ? top14 la course à l'armement Le joueur français ne ferait-il plus rêver et ne serait-il plus l'avenir du rugby hexagonal ? Quelles que soient leurs raisons, cette vision à court terme est symptomatique de l'évolution d'un rugby conçu aujourd'hui uniquement pour le résultat, peu importe la manière, et une médiatisation reposant de plus en plus sur l'individualité et la renommée. Un rugby qui ne se construit plus dans la durée, qui n'a plus le temps de laisser le temps au temps, et où l'enjeu tue bien trop souvent le jeu. autres nations ? On y est déjà, avec certains postes en équipe de France, occupés, en clubs, par des joueurs étrangers. Pourra t-on alors se plaindre d'avoir une équipe de France affaiblie et pas à niveau ?... Enfin, quel sens donner à la formation si derrière, les clubs ne donnent pas l'opportunité à ces jeunes joueurs de se frotter à l'élite ? Le rugby français arrivera t-il un jour à concilier ses intérêts divergents ? Et ce n'est certainement pas la faute de nos joueurs, réduits, s'ils veulent jouer, à s'adapter à des systèmes de jeu formatés, dans lesquels la défense a pris le pas sur l'attaque (merci, Fabien Galthié, de rappeler que pour vous, la défense sert à récupérer des ballons pour aller inscrire des essais). Alors, je continue à m'interroger... une course à l'armement... pour aller où ? > Vers un championnat à deux, voire trois vitesses ? On y est déjà. > Dans un cercle vicieux qui fait que comme on n'a plus le temps de laisser du temps de jeu à de jeunes joueurs français, compétitivité et résultats obligent, on n'aura bientôt plus de talents, à niveau, chez les Bleus, pour rivaliser avec les ... Des compétences qui n'existeraient pas en France ? Photo : Hagen Hopkins/Getty Images Europe, Audrey Le Guen 11 Sophie bajadita.com ‘ top14 LA CABALE EST TOMBéE SUR LE CHIEN Qu'est ce qui se passe? y aurait-il quelques petites manigances ? Très certainement, je dois déranger. Serge Blanco A l’issue du match qui opposait son club à celui de Bayonne fin septembre, dans un derby perdu par Biarritz, Serge Blanco a laissé clairement entendre qu’on cherchait à lui nuire, à travers son équipe. Cette thèse du complot, reprise à l’unisson par Laurent Rodriguez dans des termes sans ambiguïté, fait appel aux arguments habituels en la matière, qui se résument au cas d’espèce à des décisions arbitrales litigieuses défavorables au BO. Personnage emblématique du rugby français, qui a fait les beaux jours du XV de France avant de porter sur les fonds baptismaux la Ligue Nationale de Rugby, le président Biarrot est loin de faire l’unanimité au-delà du cercle des supporters de son équipe. Son caractère, certaines de ses sorties médiatiques et, reconnaissons-le, ses succès, ne lui ont pas valu que des amis. Jusque là, l’ancien arrière international paraissait insensible aux critiques, dont les plus virulentes faisaient de lui un « parrain du rugby », l’affublant même du surnom de « Don Sergio ». Mais la situation sportive de son club l’a conduit à changer son attitude. Dénonçant un complot contre lui, Serge Blanco fustige tous ceux qui se ligueraient pour envoyer le Biarritz Olympique en ProD2. Photo : sport24.com 12 Il oublie un peu vite que personne n’est responsable des blessures qui handicapent lourdement son équipe, ni de l’âge de certains joueurs, qui n’ont plus la même efficacité qu’auparavant, ni même, pourquoi pas, de la manière de manager de Didier Faugeron et Laurent Rodriguez. La réussite d’une équipe tient d’une savante et subtile alchimie. Le grand Serge, qui a usé ses crampons pendant de nombreuses années sous le maillot Biarrot et la tunique du XV de France, le sait mieux que quiconque. Aussi, on ne serait pas étonné que ses affirmations soient le fruit d’une tactique visant à remobiliser ses troupes, sur le thème du « seuls contre tous ». Au-delà du cas biarrot, on a le sentiment d’assister à la généralisation du discours complotiste parmi les dirigeants de clubs. La critique systématique de l’arbitrage prend parfois des proportions surréalistes : entre ceux qui disent que les arbitres favorisent les « gros » et les critiques à l’égard de l’arbitrage à la maison (y compris en faveur d’un petit comme Oyonnax face à Toulon), ceux qui dénoncent un plan anti-Toulon, antiToulouse voire anti-Montpellier, on se dit que la cabale cache bien son jeu. On veut bien croire que le professionnalisme comporte ce genre de dérive, mais il serait assez judicieux que les dirigeants et, tout particulièrement, les entraîneurs des clubs réfléchissent à la portée de leurs affirmations médiatiques. Quand la cabale sera tombée sur le chien, il ne faudra pas venir se plaindre de dérives dénoncées dans d’autres sports et de la perte des fameuses valeurs qui irriguent notre sport. Antoine renvoiaux22.fr top14 Conversations ovales. En tête à tête avec Xavier Garbajosa ‘ Evoquer la formation nous a immanquablement conduits vers d'autres sujets... et m'a confirmée dans l'idée que si le rugby français ne prend pas certaines décisions, il risquait de connaître encore quelques périodes difficiles... et que, tant les clubs que l'Equipe de France, allaient encore vivre des moments complexes. A l'image du Stade Toulousain, depuis la saison dernière. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, contrairement à l'Hémisphère sud où on joue pour gagner, on joue pour ne pas perdre... Le jeu J’ai l’impression qu’aujourd’hui, contrairement à l’Hémisphère sud où on joue pour gagner, on joue pour ne pas perdre… Difficile de pouvoir comparer, à partir du moment où dans le Super 15, il n’y a pas de descente en fin de saison, contrairement au Top 14. Ils ont fait le pari du spectacle, mais la formule ne change jamais. En France, le championnat n’est peut être pas le plus spectaculaire mais sûrement le plus dur. L’enjeu peut parfois annihiler certaines équipes se battant pour le maintien ou les places qualificatives de la HCup. La qualité du Top 14 a largement progressé avec pléthores d’équipes favorites au Brennus en début de saison, c’est devenu une lutte acharnée à chaque match.Chaque point est presque devenu fondamental. 13 Est-ce que ce n'est pas le discours de tous les clubs aujourd'hui, dans le Top 14 ? Faire du jeu, prendre des risques, ça peut payer. Après, c'est l'efficacité qui compte. C'est début juin que je pourrai te dire quel est le meilleur système. Ce qui est sûr, c'est que le très haut niveau, c'est de l'anticipation. Il faut toujours avoir un coup d'avance. Et que les clubs travaillent tous dans l'urgence, dans un championnat relevé et dur. Comment expliques-tu les performances en dents-de-scie du Stade Toulousain, ces derniers temps ? Le Stade Toulousain ne réussit pas son meilleur début de championnat, c’est une évidence. Mais donne-moi une équipe qui a fait un carton plein ? Il y a deux paramètres : le Top 14 se renforce, évolue, est de plus en plus compliqué. On a aujourd'hui 7 ou 8 équipes prétendantes aux phases finales. Ca a évolué, les matches sont beaucoup plus heurtés, disputés, chaque point compte, il y a de plus en plus de pression... Aujourd’hui, le Stade Toulousain n’est plus tout seul, les autres équipes se sont renforcées, structurées, ont travaillé, progressé, à tel point qu’il est impossible de prédire le nom du prochain champion de France. Le nombre d'internationaux est-il un atout ou un handicap ? Aujourd'hui, si la formule du championnat ne change pas, c'est un vrai handicap. Même si tous les clubs ont des effectifs pléthoriques, avec de la qualité et de la quantité, c'est quand même difficile de se passer de ses X meilleurs joueurs, pendant des matches de championnat. Et en fin de saison, c'est lourd de conséquences. Sans compter la question de savoir comment vont rentrer les internationaux. Jouer des matchs internationaux n’est jamais anodin, c’est une débauche d’énergie physique et mentale exceptionnelle. ‘ top14 Conversations ovales. En tête à tête avec Xavier Garbajosa Le calendrier Quelle est la solution alors pour toi ? Un Top 12 ? Tout d’abord, il y a autant de solutions que d’amateurs de rugby … Un Top 12 me paraît la bonne solution avec une ProD2 très forte, réduite elle aussi à 14 clubs. Finalement, le problème de calendrier se pose surtout avec les joueurs internationaux. Arriver à ne pas avoir de doublons serait déjà plus intègre, d’une part pour l’intérêt du championnat, et d'autre part pour l’intégrité des joueurs. L’Equipe de France a besoin des joueurs assez régulièrement pour pouvoir bosser comme ils le feraient en club, et les équipes qui emploient les joueurs ont aussi besoin de leurs meilleurs joueurs pour défendre les intérêts du club. Si la FFR venait à prendre sous contrat un pool de joueurs sélectionnés et qui ne participeraient pas au Top 14, l’Equipe de France pourrait ainsi jouir d’une planification d’entraînement idyllique et disposerait de 30 joueurs «à plein temps». En revanche, le Top 14 souffrirait de l’absence de ses meilleurs joueurs français. Quid aussi des joueurs estampillés FFR qui ne « participeraient qu’à une douzaine de matchs » dans la saison ? En réduisant la formule du championnat et en gardant les internationaux sous contrat dans leurs clubs, on réduit le nombre de rencontres, on peut planifier du temps pour l’Equipe de France. On pourrait aussi envisager un nombre de matches maximum par international au cours d’une saison. Il y a des personnalités bien plus compétentes que moi en la matière pour décider de la meilleure solution. Ce qui ne ferait pas beaucoup de matches dans l'année pour les internationaux s'ils ne jouaient que pour l'Equipe de France ? Effectivement. Une douzaine de matches en l'état actuel des choses. Mais si c'était le cas, le calendrier international serait peut-être redéfini, avec plus de 14 Aujourd'hui, si on veut avoir une Equipe de France performante, il faut s'en donner les vrais moyens. Et il faut réfléchir ! compétitions, avec des matches contre des nations mineures... ça permettrait d'avoir de vraies plages d'entraînement avec une équipe qui pourrait se préparer à la Coupe du monde. Ce serait presque le club France. Oui. Avec un objectif : se préparer et gagner la Coupe du monde. Et en tant que joueur, qu'est-ce que tu choisirais ? C'est difficile de choisir. Il y a les intérêts financiers, personnels, on parle quand même de porter le maillot de l'Equipe de France. Il ne faudrait pas les faire choisir. C'est dur finalement de ne pas jouer. Tu t'entraînes tous les jours pour le plaisir de jouer. Quand j'étais joueur, il ne me tardait qu'une chose, c'était le match du week-end. Ce qui pourrait être aujourd'hui envisageable, si on ne changeait pas grand chose, ce serait de prendre en compte les 30 ou 35 joueurs potentiellement internationaux, avec une licence à points. Sur les 28 matches à jouer du Top 14, ils en joueraient la moitié. Ce serait compliqué pour le coaching, non ? Oui, mais si tu le sais en début de saison, tu te renforces en fonction. Si tu as 10 internationaux, il te faut avoir 30 mecs de plus. Ce serait lourd en termes financiers ? Et surtout, tu ne peux pas faire jouer tous les internationaux en même temps. Donc, il n'y a pas de liant... c'est compliqué. Je te laisse imaginer les choix quand arrivent les phases finales… C'est ce qui explique que la Fédé et la Ligue n'ont pas encore signé la convention ? Je ne sais pas si ce sont les seules raisons. Mais ce qui est certain aujourd'hui, c'est qu'entre le calendrier du Top 14 et les fenêtres de l'Equipe de France, ça ne fonctionne pas. Alors, peut-être que le projet du Grand Stade, s'il fonctionne, permettra, à terme, de prendre les joueurs sous contrat puisque ce projet existe pour générer de la ressource. C'est encore trop tôt pour le dire. Parce que tu as un autre système, c'est ce que fait la fédé anglaise. Elle indemnise grassement les clubs qui fournissent les internationaux (environ 16 M€/an pour l’ensemble des clubs, soit 1,3 millions d'euros à chaque club) En France, la fédé indemnise aussi mais c'est de l’ordre de 5 M€/an. En Angleterre, c'est un vrai dédommagement. Les clubs anglais se sentent moins lésés et « rentabilisent » l’absence de leur joueur sélectionné. Alors qu'aujourd'hui, un international français est entièrement rémunéré par son club sans contrepartie financière adéquate. top14 Conversations ovales. En tête à tête avec Xavier Garbajosa L'inertie L'arbitrage Qu'est-ce qui fait que ça ne bouge pas ? L'arbitrage fait partie des nouvelles polémiques de cette saison... Sans doute un manque de moyens, d’où le projet du Grand Stade pour générer de la richesse et être parfaitement autonome financièrement ? Nous n'avons été que trop peu réguliers dans la performance. Mais on a trop peu de temps pour se préparer avant des matches de très haut niveau. Tu as tellement de choses à voir ! C'est impossible. Aujourd'hui, si on veut avoir une Equipe de France performante, il faut s'en donner les vrais moyens. Et il faut réfléchir ! Quand tu vois que pour le dernier Tournoi, il y a eu trois matches, une semaine de repos et deux matches, plutôt que de les garder toute la semaine... ils sont rentrés chez eux, sans avoir le droit de joueur en club... Pourquoi ne pas les avoir gardés pour travailler, les avoir sous la main ? Pour mettre à profit cette semaine, où tu peux travailler dans le détail, prendre du temps, faire de la vidéo, travailler les lancements, les attitudes, partager, échanger… le haut niveau, c'est de la répétition à grande vitesse. C’est dommage… Photo : Janick Alidor / Bajadita 15 Il est vrai que depuis le début de saison leurs décisions sont très contestées, mais le rugby est compliqué, parce qu'on laisse beaucoup d'interprétation à la règle. Le problème, c'est que souvent, ça a des incidences sur le jeu… Mais le rugby est un sport indigeste sur les règles, elles changent souvent, et sont souvent laissées à l’appréciation d’une seule personne qui doit décider dans une fraction de seconde. Aujourd'hui, donne t-on tous les moyens aux arbitres d'être meilleurs ? L'avenir Qu'est-ce qu'on peut souhaiter au rugby français ? Que tous les acteurs et les décideurs principaux de la Ligue, de la Fédé, et des clubs puissent pouvoir discuter, dans un intérêt commun, pour trouver les meilleures solutions pour le rugby des villes, des champs et de France. Sophie bajadita.com top14 DES JIFF QUI SE PERDENT… DANS LA FORMATION Dans son édition du lundi 7 octobre dernier, le journal Midi olympique a dressé un tableau très complet de la situation des JIFF au sein des clubs du Top14. Les JIFF, ou joueurs issus des filières de formation, sont les joueurs qui ont passé au moins 3 ans dans les centres de formation français ou qui ont eu une licence FFR pendant au moins cinq saisons avant l’âge de 23 ans. Désormais, les clubs professionnels ont obligation de disposer dans leur effectif d’au moins 55% de JIFF. la proportion entre les deux catégories. En d’autres termes, un non-JIFF joker médical d’un JIFF se transforme en JIFF… Sans parler du fait que la rémunération du JIFF blessé est assurée par la sécurité sociale, ce qui fait de la place au sein du salary cap pour le salaire du joker médical. On invite donc tous les amateurs de rugby à scruter attentivement les annonces d’arrivées de jokers médicaux. Ils pourront constater que, parfois, ceux-ci arrivent pour pallier la blessure d’un jeune joueur figurant dans la liste des contrats professionnels d’un club et beaucoup plus rarement sur les feuilles de match… Certes, cette attitude est loin d’être généralisée, mais elle dénote une attitude bien française consistant à vouloir systématiquement s’affranchir des règles. Le moins que l’ont puisse dire est que les effets de cette mesure sont loin d’être totalement convaincants. D’autant que certains clubs contournent le dispositif et le vident d’une partie de sa substance. Rappelons que le système des JIFF a essentiellement pour objectif de favoriser la formation française et, partant, d’assurer au XV de France un réservoir de joueurs susceptibles de rejoindre ses rangs. Au-delà, il s’agit de préserver l’identité française au rugby hexagonal – sans qu’il soit question d’un nationalisme déplacé – dans un sport éminemment Anglo-saxon. Après tout, le rugby doit se nourrir des particularismes culturels pour mieux affirmer sa dimension planétaire. Les statistiques semblent plaider en faveur des clubs et de leur bonne foi, puisque sur les 14 formations de l’élite, seules trois ont aligné moins de 50% de joueurs non JIFF sur leurs feuilles de match la saison dernière. Deux phénomènes viennent nuancer ce constat : Photo : Yahoo!sports.com 16 en premier lieu, il faut noter le nombre important de joueurs étrangers qui remplissent désormais les conditions pour être considérés comme JIFF. Ce n’est pas, en soi, négatif puisque ces joueurs témoignent que la formation française fait preuve de qualités «intégratrices» au profit rugby français. Pourtant, on peut s’interroger sur l’intérêt d’aller chercher de jeunes joueurs dans l’hémisphère sud quand le territoire national (au sens le plus vaste du terme) n’est pas avare de jeunes au potentiel physique intéressant et aux qualités rugbystiques avérées. Le deuxième phénomène est nettement plus ennuyeux. Il concerne le contournement des règles par certains clubs qui usent et abusent du concept de « joker médical ». Ce dernier n’étant pas concerné par les restrictions relatives aux quotas de joueurs non-JIFF, un joueur étranger peut remplacer un JIFF blessé sans que cela ne vienne modifier C’est d’ailleurs pour contrer ce type de comportement que la LNR a décidé de renforcer son dispositif en l’assortissant d’une carotte financière incitative (prime aux JIFF inscrits sur les feuilles de match), sans toutefois retenir l’idée d’un bâton sportif dissuasif (retrait de points au classement). Reste que le règlement « JIFF » a pour objet, on l’a écrit plus haut, de faciliter le travail des sélectionneurs. L’effet le plus visible est constitué par le nombre croissant de joueurs étrangers éligibles au maillot bleu. On a d’ailleurs assisté à un record de sélectionnés «non nationaux» l’été dernier lors de la tournée du XV de France en Nouvelle-Zélande, sans que ledit record n’apporte véritablement un « plus » qualitatif. On sera donc assez nuancé sur l’intérêt de la mesure, même renforcée par une obligation portant sur la feuille de match. C’est bien plutôt la formation que les instances dirigeantes devraient avoir dans le collimateur. Le niveau individuel général des joueurs est visiblement insuffisant pour ôter aux clubs professionnels l’envie d’aller voir ailleurs. Et accessoirement pour permettre au XV de France de tirer véritablement partie du dispositif « JIFF ». Antoine renvoiaux22.fr Coup de projecteur sur la formation au Stade Toulousain On ne présente plus Xavier Garbajosa, un des joueurs emblématiques du Stade Toulousain de 1994 à 2007. Son palmarès résume bien à lui seul sa belle carrière, interrompue par des blessures récurrentes aux genoux : 3 fois champion de France, 2 fois vainqueur de la Coupe d'Europe, vainqueur de la Coupe de France, 2 Grands Chelems, vice-champion du monde et champion du monde junior. Et comme si cela ne suffisait pas, meilleur marqueur d'essais du championnat en 2001, 2002 et 2003. C'est dans l'ambiance feutrée du bar d'un grand hôtel toulousain que je le rencontre pour faire un point sur la formation française, qui me paraît être aujourd'hui un sujet capital mais rarement valorisé. Parce que la formation est particulièrement mise à l'honneur au Stade Toulousain, c'est donc tout naturellement vers ce club que je me suis dirigée pour aller voir comment cela se passe, de l'intérieur. Xavier est le premier interlocuteur de ce focus. L'homme est affable, posé mais vif, et n'a pas sa langue dans sa poche. Pour entrer dans le bain de la formation, j'ai assisté, la veille au soir de notre rendez-vous, à l'entraînement des jeunes sur les terrains du centre de formation, où Xavier (notamment) intervient deux fois par semaine en technique individuelle. Pourquoi ce retour sur les terrains, avec les jeunes ? Je souhaitais renouer avec ce qui a fait que j'ai aimé le rugby, à savoir le collectif et le côté humain, toutes ces émotions que l'on partage. Je voulais pouvoir transmettre ce que j'ai appris. Je suis donc allé voir Guy et le président pour savoir s'ils pouvaient avoir l'amabilité de m'octroyer une place pour pouvoir revenir au Stade Toulousain. J'avais entrainé les cadets il y a deux ans, et ça avait été pour moi une révélation. Je m'étais découvert, pas une passion parce que je l'ai au fond de moi. Mais être joueur et être entraîneur, 17 c'est deux choses différentes, et j'avais vraiment envie de transmettre ce que l'on m'avait inculqué. Mais avec mon emploi du temps à Eurosport, c'était compliqué de pouvoir entraîner une équipe et ne pas être là les week-ends. Je ne le sentais pas, tenir un discours aux jeunes pendant la semaine et ne pas être là les moments cruciaux. Parce que c'est toujours bien d'être là pour pouvoir se rendre compte de l'état d'esprit lors des matches. Les entraînements ne remplaceront jamais les matches. Et j'avais vraiment envie de me replonger dans l'entraînement. N'ayant que peu d'expérience, je voulais le faire "petitement". En ayant un rôle dans ce dispositif de technique individuelle mis en place, dans ce club qui est un des premiers en France à pouvoir se poser la question de la formation, pour laquelle ils ont mis en place deux créneaux, le lundi et le mardi soir, avec les différentes catégories (minimes, benjamins, cadets, et Crabos Reichel). Ces ateliers de technique individuelle, c'est un travail de fond permettant aux nouvelles générations de posséder un bagage technique complet dès leur plus jeune âge de formation et les façonner au haut niveau, et ainsi avoir des joueurs le plus complet possible à leur maturité. C'est pour cette raison que le Stade toulousain, sous la houlette de Philippe Rougé-Thomas et de Guy Novès ont souhaité mettre en place cette cellulelà. Qui à terme sera très importante, car on était un peu dans une forme d'amateurisme, dans le sens où les jeunes s'entraînaient deux fois par semaine, avec un entraînement le mercredi et une mise en place le vendredi, et je crois que quand on la chance, le bonheur et l'honneur de porter le maillot du Stade toulousain, on ‘ Coup de projecteur sur la formation au Stade Toulousain tu n'as jamais joué au poste, même si je n’étais pas réputé pour ma passe, je pense avoir encore quelques notions… Comme tu as pu le voir, les petits sont très enthousiastes. Et plus on monte, plus ils sont perfectionnistes, donc c'est toujours intéressant, on échange aussi avec eux sur leurs ressentis. Ce qui est important, c'est qu’ils s'approprient ce travail. Il fut un temps où près de 50 % de l’effectif était passé dans les catégories jeunes du Stade mais... il y avait une vraie affiliation à ce club-là, une vraie identité. On connaissait tout de la maison, on était chez nous, et on avait la fierté et l'honneur de porter ce maillot. se devait de pouvoir accompagner ces jeunes. Qu'ils y arrivent ou pas au bout... mais leur donner les moyens de progresser, de leur donner sur le terrain des coups de main et de les façonner pour qu'ils puissent avoir tout le bagage technique et pouvoir avoir un jour la chance de percer au plus haut niveau. C'est ce qui se fait en Nouvelle-Zélande avec l'apprentissage des "skills" ? Oui, même si la culture est différente. Si je prends mon propre exemple, en France, j'ai joué, à l'école, au foot, au handball, ou au basket. Le rugby, c'était interdit. En Nouvelle-Zélande, chaque collège a son équipe de rugby. Donc, ils jouent au rugby beaucoup plus tôt, et plus que nous. Ils acquièrent cette technique individuelle à base de répétitions de gestes. Et plus on est jeune, plus on assimile beaucoup plus vite. Donc leur avance est plus culturelle. On ne peut pas tout changer ici du jour au lendemain. Ils ont des formations différentes. Ils ne font pas de catégorie par âge mais par poids et taille. Ensuite, ils font beaucoup de jeu à 7 pendant une certaine période de croissance de l'enfant. Le 7 est très formateur dans la lecture de jeu et la technique individuelle, dans le foncier. Il faut peut-être s'en inspirer. 18 Quel est ton rôle au centre de formation ? J'interviens donc sur la technique individuelle les lundi et mardi soirs de 18h30 à 20h30. Sur une heure, on a différentes catégories, des benjamins aux juniors Reichel. Ces sont des ateliers spécifiques au poste. Il y a les entraîneurs d'équipes qui interviennent sur le terrain, où ils travaillent le mouvement général, et les entraîneurs de club, dont je fais partie, qui animent les ateliers spécifiques aux postes. Par exemple, pour les demi-de-mêlée, on travaille les passes, les attitudes, la gestuelle , tout ce qui pourrait améliorer son rendement . Pour les lanceurs, on travaille sur les lancers en touche, avec des blocs de saut, la synchronisation, le geste, … Après, il y a aussi un exercice de coordination physique, le bas, le haut, avec des lattes, pour les ailiers, les arrières... sur tous les postes, l'idée est de former et de développer plus tôt le joueur de rugby et l’habituer au haut niveau. Hier, c'était un atelier dédié aux n° 9 et n° 10 ? Oui. Après, ça tourne, tu l'as bien compris, je n'ai jamais joué 9 ! (rires). Ce n'est donc pas facile de donner des conseils quand Moi je suis là pour les faire travailler et les accompagner, je ne suis pas là pour leur inventer des choses, les aider à franchir un cap, et être là, présent, pour qu'ils aient cette envie de s'entraîner, et leur inculquer l’exigence du haut niveau. Comment est-ce qu'ils montent de niveau, après ? C'est surtout en fonction de leurs prestations. Il y a, ici, des réunions tout au long de la saison entre les entraîneurs d’équipe et les dirigeants pour savoir comment évoluent l’équipe et les joueurs. Ce qui permet de pouvoir ajuster au fur et à mesure, et d’être ainsi le plus parfait possible. Par la suite, il y a une réunion en fin de saison pour savoir si tel ou tel joueur reste ou pas. Après, c'est dans le ressenti parce qu'il y a des joueurs qui mettent un peu plus de temps pour pouvoir s'épanouir et vraiment franchir un cap. Et puis il y en a d'autres pour lesquels on voit tout de suite leurs qualités physiques et mentales à pouvoir se diriger vers le haut niveau. C'est un peu au feeling, mais malheureusement, tous ne passeront pas le "cut". Ceux qui n'auront pas la chance de jouer ensuite au Stade Toulousain pourront jouer dans d'autres clubs, avec certainement un bagage technique plus important que ce qu'ils auraient eu ailleurs. Donc, c'est toujours une plus-value pour eux et pour le club dans lequel ils vont ensuite aller. On essaie de transmettre. Pour qu'un jour, ils puissent transmettre à leur tour. Quelle est, pour toi, la vocation du centre de formation créé en 1988 ? C'est d'avoir des joueurs sous la main (24 pour la saison 2013-2014), à disposition Coup de projecteur sur la formation au Stade Toulousain Un problème ? Je ne sais pas…. toute la journée, les faire travailler dans les meilleures conditions possibles, les accompagner scolairement, tout ça au sein de la structure du Stade Toulousain, avec des profs affiliés. Et leur donner les mêmes moyens que l'équipe première. Plus une évolution à mettre en place, je pense… avec un référentiel commun entre les parties. Il y a plusieurs protagonistes, la FFR et les clubs. La FFR forme des jeunes joueurs pour représenter les équipes de France et les clubs forment des joueurs dans leurs propres intérêts. Ce sont les 24 joueurs sélectionnés par le staff pour lesquels on prédit un avenir. Même si c'est difficile d'avoir des certitudes. l'idée est de les faire travailler, progresser, pour qu'ils puissent monter. Mais l’essentiel est quand même de former nos joueurs afin qu’ils soient représentatifs du rugby français. Quel est l'intérêt, pour un jeune joueur, d'aller au Pôle de Marcoussis ? Quel est l'intérêt, pour le Stade Toulousain, d'avoir des jeunes issus de son centre de formation ? La plus-value est, je pense, sur le long terme. Il fut un temps où près de 50 % de l’effectif était passé dans les catégories jeunes du Stade mais... il y avait une vraie affiliation à ce club-là, une vraie identité. On connaissait tout de la maison, on était chez nous, et on avait la fierté et l'honneur de porter ce maillot. Il y a, derrière, un investissement sans faille. Et c’est encore le cas aujourd’hui avec les Tolofua, Médard et consorts … Le recrutement extérieur a toujours été fait avec des profils de joueurs de qualité mais qui avaient aussi la faculté de pouvoir s’intégrer très facilement au système toulousain. Même si aujourd'hui, les clubs, quand ils ont besoin d'un joker médical, ne se tournent pas forcément vers les Espoirs. Ils vont chercher des joueurs étrangers. C'est un moyen de se rassurer parce que ce sont des joueurs qui ont déjà connu le très haut niveau. On sait donc qu'ils peuvent être très efficaces tout de suite, dans un contexte de très haut niveau qui évolue très, très vite. On n'a plus la liberté de laisser un jeune se former sur deux ou trois matches, il faut qu'il soit efficace immédiatement. On ne peut pas le laisser aller à l'abattoir. Alors, c'est plus rassurant d'aller chercher un joueur étranger qui a de l'expérience, même s'il aura besoin de temps pour s’acclimater. Parce qu'il lui faut aussi un temps d'adaptation. Nouveau pays, nouvelle culture, langue, nouveau système de jeu, nouveaux partenaires ... est-ce que, au bout Photo : ERC, youtube, 19 du compte, l'investissement est plus bénéfique qu'un jeune issu du club ? Ce sont des paris, comme l'ont été Maxime Médard, Christopher Tolofua, Clément Poitrenaud, ... qui ont signé des baux pérennes avec le club. C'est important, il y a une vraie relation avec le club. Moi, je l'ai vécu, je suis arrivé au Stade à 14 ans... on n'a pas envie d'en partir quand on a commencé jeune, parce que c'est une fierté de porter le maillot du Stade Toulousain mais surtout parce Toulouse est une équipe hyper compétitive. Et quand on est dans la difficulté, peutêtre que tous ces moments passés au club nous ramènent un peu à la réalité, à cet amour de ce maillot-là, et que l'on est capable d'aller chercher encore plus loin pour faire les efforts nécessaires et continuer à avancer. La Fédé parle de réformer les compétitions Espoirs et Reichel... parce que les niveaux ne sont pas homogènes... Généralement, un jeune qui intègre Marcoussis, est aux portes du très haut niveau. Il n’est pas encore titulaire dans son club, car sinon un problème de disponibilité du joueur s’exerce. En effet, à Marcoussis les jeunes qui sont intégrés font partie de la jeune élite française. Ils disputent les compétitions internationales tout en suivant une formation scolaire ou universitaire, tout en s’entraînant quotidiennement. Mais si un club a besoin d’un de ses joueurs pensionnaires, alors se pose le problème de la disponibilité de celui-ci. Marcoussis ou son club ? J'imagine que quand tu restes dans ton club, tu as plus de chance d'intégrer l'équipe 1 que si tu pars à Marcoussis... Sûrement, puisque tu t’entraînes tous les jours avec le groupe professionnel. Tu es totalement à disposition du staff. Ton objectif, à terme, est donc d'entraîner ? A mon sens, il faudrait faire un championnat Espoirs Elite et Reichel calqué sur le calendrier du Top 14, un championnat Espoirs 2 et Reichel calqué sur la PROD2 pour que les joueurs rencontrent tous les week-end ce qui se fait de mieux dans leur division. Oui. Mais même dans ce secteur les places sont très chères. Il faut donc être patient et prendre ce temps pour se former et s’informer. Après, c'est une question de compétences, d'expérience, et de relations humaines. L'expérience, elle s’acquiert avec le temps, mais pour cela, il faut commencer un jour. Tu penses qu'il y a un problème au niveau de la formation en France aujourd'hui ? C'est un métier complexe, très exigeant, mais tellement passionnant et excitant. Sophie bajadita.com Les benjamins, en compagnie de Laurent Portal. ‘ Coup de projecteur sur la formation au Stade Toulousain C'est au tour de Laurent Portal de nous accompagner dans la découverte des benjamins du Stade Toulousain. De quoi attendre le prochain focus à paraître dans le n°3... avec David Gérard, cap sur les Crabos. On a joué ce matin un match de préparation à Tournefeuille, tout le monde était là. On a vécu un vrai moment de partage, d'échange. On a mangé ensemble, ils nous ont souhaité bonne chance pour le Top 12, ... chez les enfants, la posture et les valeurs sont bien là. Quand j'appelle Laurent Portal, éducateur des benjamins avec David Lefèvre, il sort d'un match d'opposition de son équipe contre celle de Tournefeuille, un club voisin, pour la préparation en vue du Top 12, tournoi international qui a eu lieu à Rodez, le 6 octobre dernier, et qui a réuni les meilleures équipes françaises et étrangères dans la catégorie des moins de 13 ans. Tournoi remporté cette année par... ses benjamins du Stade, qui ont battu, en finale, le club haut-garonnais de Blagnac. Laurent, c'est avant tout un homme généreux, convivial, bourré d'humilité, et droit. Bref, un homme de valeurs. Avec un parcours atypique. Né dans le rugby (son frère, de 7 ans son aîné, jouait à haut niveau à Nîmes, à l'époque des NarbonneBéziers, son père au Racing), c'est donc 20 tout naturellement qu'il apprend le rugby à l'école de rugby nîmoise. " Je n'avais pas un profil de grand joueur contrairement à mon frère. Je jouais devant, un peu à tous les postes. Je suis revenu au rugby quand mon fils a commencé à y jouer. J'ai passé tous les diplômes fédéraux, et pu évoluer grâce à mes rencontres au comité de Provence. J'ai entraîné jusqu'en Reichel au Stade Phocéen, j'ai ensuite passé mon diplôme d'Etat (DEJPS) à Lyon, au creps à Voiron, et là, j'ai évolué sur des clubs supports : Lyon, Grenoble et Bourgoin. J'ai obtenu mon DE en 2008." Dans la journée, Laurent travaille à Pôle Emploi, au Service entreprises à Balma et il est également formateur. "C'est mon truc, la formation ! (rires). Surtout la formation du très jeune joueur, la pédagogie, ..." Arrivé au Stade Toulousain en mai dernier, comme s'est passée ton intégration ? Quand je suis arrivé au Stade, on m'a dit, "tu as aussi des choses à nous apprendre". J'ai beaucoup apprécié cette humilité. Ici, on est dans l'échange, le partage, dans le développement des compétences. Si tu as un gros ego, il ne faut pas venir au Stade Toulousain. A 47 ans, je vis un peu un rêve d'enfant ! Pourquoi entraîner les benjamins ? Les benjamins, c'est une année charnière. Ils jouent encore à 11, mais on doit les préparer, pour que les joueurs soient prêts, physiquement, techniquement, mentalement, à monter en catégorie minimes où ils vont jouer à XV. Et après, ça s'enchaîne très, très vite. Coup de projecteur sur la formation au Stade Toulousain C'est une année très importante. C'est, en fait, la dernière marche avant les catégorie jeunes. Est-ce que, dans ton équipe, il y a déjà une cohésion de groupe ? Bien sûr. Cette année, on a un groupe qui a déjà 4 ou 5 ans de club, qui ont donc été formés par les éducateurs du Stade Toulousain. Ils sont ensemble depuis 4 ans, il y a une vraie cohésion, c'est un groupe homogène, qui a la culture du club, qui connaît le fonctionnement, les objectifs, ce que l'on leur demande. L'école de rugby qui accueille la pépinière, les jeunes pousses, les poussins et les benjamins, dépend de l'Association du Stade Toulousain Rugby, présidée par Gérard Labbe. Concrètement, comment fonctionne t-elle ? En début d'année, on a des réunions, on nous remet un projet sportif, pour l'école de rugby, élaboré par Yoann 21 Faure et Philippe Rougé-Thomas, qui sont très proche de nous. L'objectif, c'est que de l'école de rugby jusqu’au niveau professionnel, on ait un référentiel commun. Peu de clubs y arrivent, et le Stade toulousain est en avance de ce côté-là. Pourquoi peu de clubs y parviennent-ils ? Dans les clubs amateurs, c'est compliqué de trouver la disponibilité. En général, c'est le père de l'enfant qui suit son fils, qui devient entraîneur après avoir passé un diplôme fédéral. Il peu d'homogénéité, peu de continuité. Tandis que dans les clubs professionnels (ceux de Top 14, de Pro D2 voire de Fédérale 1), on arrive de plus en plus à atteindre cet objectif. Mais je trouve que le Stade Toulousain est précurseur en la matière. Pierre Villepreux, ... ont initié cette formation. Cela a été un peu révolutionnaire à l'époque, cette approche pédagogique nouvelle, beaucoup plus constructiviste où le joueur est complètement placé au centre du système. La fédé s'y met aussi. Quelles sont les motivations des parents et des enfants qui s'inscrivent à l'école de rugby du Stade Toulousain ? J'imagine qu'ils ont une petite idée derrière la tête... Forcément, oui. Pour les enfants, c'est sûr, compte tenu de la notoriété du club. Certains parents sont souvent des anciens joueurs de rugby, ils se transposent beaucoup sur leurs enfants. Les pères veulent le voir réussir là où eux n'ont peut-être pas réussi. On doit être très vigilants, en tant qu'éducateur, pour éviter cette dérive-là. On peut dire que la motivation, au départ, c'est d'intégrer ce club qui a un palmarès, une histoire, ... Un benjamin peut-il intégrer l'équipe sans avoir été formé au Stade ? Oui, grâce à la journée de détection qui a lieu au mois de juin et à laquelle les jeunes peuvent postuler. C'est la porte Coup de projecteur sur la formation au Stade Toulousain d'entrée du Stade Toulousain pour d'autres joueurs. Ils sont évalués sur les ressources mentales, les ressources physiques, et les ressources techniques. On parle souvent du mental au Stade Toulousain... (rires). Pour ce qui est du perceptif et du décisionnel, on y accorde une grande importance. Autrement dit, On évalue les jeunes dans leur capacité à savoir où sont les adversaires, à faire les bon choix, et à quelle vitesse. La lecture du jeu et l’intelligence du joueur c’est très important ! Comment se déroule l'année ? Elle est répartie en 3 cycles. En ce moment, et jusqu'à Noël, on est sur le cycle 1 : celui sur l'intelligence du joueur, la circulation, et les formes de jeu : forme de jeu pénétrante (dans les espaces libres), en déployé, ou au pied, en fonction de la position de l'adversaire. C'est très important. A la fin de ce cycle, on verra si le joueur a ces qualités-là. Les cycles 2 et 3 vont de janvier à Pâques. On y travaille l'adaptation du joueur, avec le ballon, tactiquement sans le ballon. Il apprend à se positionner sur le terrain quand il n'a pas le ballon, où est-ce qu'il est utile pour assurer la continuité de jeu dans le mouvement général. Nous travaillons aussi les notions de rôles et de suppléances. A la fin de la saison le jeune joueur doit être capable d’évoluer sur 2 postes. Comment évalues-tu les joueurs ? Avant de commencer le cycle 1, on a évalué chaque joueur, individuellement et collectivement, pour mesurer, à la fin, son évolution. En plus de la séance d'entraînement du jeudi, on a, en parallèle, un atelier de technique individuelle le mardi à laquelle tu as assisté (avec Xavier Garbajosa). Ce mélange du savoir et du vécu mis en place cette année, entre ancien pro et techniciens, c'est excellent. On évalue toujours les joueurs en compétition. C'est là que nous détectons une problématique, comme ce matin : la circulation défensive, et la gestuelle. On a une chance énorme d'avoir ces anciens pro (Xavier Garbajosa et David Gérard) qui assurent ces ateliers. Photo : Bajadita 22 En fonction de nos commandes, ils font travailler les joueurs individuellement. La passe 9/10 n'a pas fonctionné : nous avons demandé à Garba de travailler la qualité des transmissions entre le 9 et le 10, les passes, ...etc… et c'est jeudi, avec David Lefèvre, que l'on va travailler sur les problématiques défensives. A l'école de rugby, c'est encore perceptible. On a joué ce matin un match de préparation à Tournefeuille, tout le monde était là. On a vécu un vrai moment de partage, d'échange. On a mangé ensemble, ils nous ont souhaité bonne chance pour le Top 12, ... chez les enfants, la posture et les valeurs sont bien là. On se donne des priorités. On ne peut pas apprendre le rugby en trois séanceil faut une évolution, avec des axes de travail. Ce qu'il faut éviter, quand tu es entraîneur, c'est de vouloir tout régler au même moment. C'est très important de se donner des priorités, surtout avec des enfants. Tu pars de la compétition pour évaluer les problèmes, et ensuite, tu vois les progrès qu'il y a eu grâce à ce travail. Là où j'ai un peu peur, c'est à partir des Cadets, parce que l'on entre dans un autre champ. Mon fils Julien, qui fait du haut niveau au Lou, est conscient qu'il faut qu'il prenne du temps, malgré les attentes rapides…… Les benjamins ont-ils un état d'esprit particulier, ici ? Ce sont encore des enfants, on est exigeants avec eux, mais il ne faut pas trop leur mettre la pression, respecter leur développement, ... il faut que ça reste du plaisir. Même si au Stade Toulousain, on est des compétiteurs avant tout. Le résultat est aussi un vecteur de motivation important. Ce qui m'impressionne vraiment ici, c'est de voir ces gamins avec une maturité très élevée, au-dessus de la moyenne. On n'a pas de discipline à faire, ils sont concentrés, ils viennent à l'entraînement comme si c'était un match... pour moi, en tant qu'entraîneur, c'est du velours. Le groupe est toujours motivé, ponctuel, à l'écoute. Ils sont tous demandeurs. Quelles sont les compétitions pour les benjamins ? Il y a deux championnats : le Groupama A, qui est relevé et correspond à une "élite 1" et le Ramière un niveau en dessous, ce qui permet d'avoir deux groupes de niveau et du temps de jeu pour tous les joueurs. Ensuite, il existe les tournois majeurs, qui se déroulent sur une journée, comme le Desclaux à Perpignan par exemple. Et, au niveau international, le Top 12 de Rodez. Penses-tu que le rugby, c'est toujours l'école de la vie ? Oui, j'y crois encore, c'est sûr, même si on est à une période charnière, tu le sais. Et ce qui m'inquiète le plus, ce sont certains comportements qui s'éloignent un petit peu de notre sport, que l'on voit dans les écoles de rugby ou dans les catégories cadets et juniors de certains clubs amateurs. Mais former des éducateurs et leur attribuer un diplôme fédéral, en 4 modules, je pense que ce n'est pas assez. C'est à la fédé de veiller à ce que les éducateurs aient un comportement exemplaire. Ce que je lui reproche, c'est de ne pas accorder assez d'importance au suivi de ces éducateurs, voire même ne pas appliquer certaines sanctions. Les moyens financiers et humains ne sont pas encore à la hauteur, pourtant c'est la base de l'apprentissage, et c'est l'avenir aussi. Le Stade Toulousain a vraiment mis les moyens dans la formation, je le vois par rapport à d'autres clubs que j'ai connus ou que j'observe. Après, c'est un long débat ! Ce qui est certain, pour moi, c'est que la FFR et les comités sont gérés par des personnes qui sont en décalage, qui n'ont jamais touché un ballon ou qui l'ont touché il y a trop longtemps. Quant au fonctionnement d'un comité, c'est aberrant de voir que ce sont, la plupart du temps, des bénévoles (souvent à la retraite) qui gèrent des salariés. Et ce qui m'effraie, c'est de voir des cadres techniques fédéraux qui vont dans un club, ou qui arrêtent complètement parce qu'ils sont complètement découragés. Il y a de vraies compétences, mais on ne les utilise pas, c'est dommage ! Sophie bajadita.com top12 Champions du monde ! Ce sont les Benjamins A (nés en 2001) du Stade Toulousain qui ont remporté le 6 octobre dernier, le Top 12, Tournoi international de Rodez, en battant en finale le club de… Blagnac, leur voisin. Ce sont les Benjamins A (nés en 2001) du Stade Toulousain qui ont remporté le 6 octobre dernier, le Top 12, Tournoi international de Rodez, en battant en finale le club de… Blagnac, leur voisin. La petite finale a opposé deux autres clubs français : Massy à Montpellier, le club de la région parisienne emportant la 3e place. Pour ceux qui ont manqué la présentation de ce Top12, rappelons juste que cette compétition, créée il y a 11 ans, est la plus importante de la catégorie Benjamin des rugbymen de 12 ans. A noter la présence, cette année, de Philippe Sella et de Christian Galonnier, parrains de cette édition 2013. C’est la 5e fois que le Stade Toulousain, seul club à l’avoir d’ailleurs fait, remporte ce trophée (2004, 2006, 2009, 2011 et 2013). Ces beaux succès de nos clubs français (coup de chapeau aussi à Blagnac, Massy et Montpellier, qui se classent de 2 à 4) laissent à penser que jusque là, au moins, on est dans le vrai… Le Top 12 réunit pas moins de 12 nations, dont l’Afrique du sud, l’Argentine, l’Irlande du Nord, la Belgique, la Suisse, l’Italie, l’Irlande, le Pays de Galles, et l’Allemagne. 23 37 clubs français sont, cette année, venus y défendre leur chance. En 11 ans d'existence, ce trophée a été remporté, ces 9 dernières années par des équipes… françaises : l’AS Montferrand en 2005 et 2012, le Stade Toulousain donc en 2004, 2006, 2009 et 2011, le RC Toulon en 2010, l’Aviron Bayonnais en 2008, l’AS Béziers en 2007 et le CA Brive en 2003. top12 Champions du monde ! Comment y participer ? Les modalités d’inscription sont simples. Ce sont les Comités départementaux (pour les clubs aveyronnais) et territoriaux (pour les autres clubs français) qui ont décidé de donner l’autorisation de participation au club demandeur, en fonction de la correspondance de l’équipe qui doit participer avec le niveau du tournoi. La commission sportive de l’école de rugby du Stade Rodez Aveyron décide ou non d’inviter un club intéressé, à condition que celui-ci remplisse la condition précitée. Le classement en niveau A correspond pour la région Sud Ouest à l’inscription des clubs au challenge Groupama. Pour les autres régions, le niveau de compétition similaire est pris en compte Pour les clubs étrangers et les clubs français qui ne seraient pas inscrits dans une compétition de niveau A, la commission sportive examine le dossier de candidature et prend en compte le comportement des équipes au cours des précédents tournois. Philippe Sella Comment se déroule la compétition ? 24 Le Top 12 se déroule en deux phases, avec 48 équipes au départ. Lors de la première partie du tournoi, dite «phase qualificative» , les équipes, réparties en 8 poules de 6 équipes jouent 5 matchs d’une durée de 6 minutes. Le temps de jeu par équipes, pour la matinée, est donc de 30 minutes. A l’issue des 120 rencontres jouées dans les 8 poules de qualification, les 4 «premières» équipes sont classées du rang 1 au rang 4 et qualifiées pour les 16èmes de finale du TOP12. Les 16 équipes vainqueur de leur 16ème participent aux phases finales. Pour déterminer le classement, il est attribué : 3 points pour un match gagné, 2 points pour un match nul et 1 point pour un match perdu. Les 16 équipes perdantes participent, quant à elles, au challenge OVALIX, en 2 poules de 8 (classement général de 17 à 32). top12 Champions du monde ! Quelles ont été les poules de qualification en 2013 ? Poule A : LAERSKOOL VARSTRAP RUSTENBURG, AS MONTFERRAND, US DAX, RC MASSY ESSONNE, PIC SAINT LOUP, LEVEZOU SEGALA OVALE Poule B : ROYAL ACADEMY BELFAST, CERN RUGBY CLUB, FC GRENOBLE, RACING CLUB DE VICHY, ENTENTE DU LAURAGAIS, STADE RODEZ AVEYRON 1 Poule C : BARBARIANS ARGENTINA, ASUB RUGBY WATERLOO, CASTRES OLYMPIQUE, UNION SPORTIVE TYROSSE, BLAGNAC SPORTING CLUB, STADE OLYMPIQUE MILLAVOIS Poule D : LOS TEROS CATAMARCA, MONTPELLIER HRC, STADE AURILLACOIS CANTAL AUVERGNE, BALMA OLYMPIQUE RUGBY, RC PAU LESCAR, RUGBY BASSIN OUEST AVEYRON Poule E : MUSKERRY RFC, FIRENZE 81 FLORENCE, CS BOURGOIN JALIEU, USAL LIMOGES, RC LES ANGLES, STADE RODEZ AVEYRON 2 Poule G : LA CAPELLE MARIVAL, STADE TOULOUSAIN, SPORTING CLUB ALBIGEOIS, CA PERIGUEUX DORDOGNE, PARIS XV, LILLE METROPOLE RUGBY Poule F : PENTYRCH RFC, AVIRON BAYONNAIS, UNION SPORTIVE CARCASONNAISE, AIX EN PROVENCE, CANTON NORD RUGBY ENTENTE, RC ESPALION NORD AVEYRON Poule H : BOITSFORT RUGY CLUB BRUXELLES, RACING CLUB TOULONNAIS, US COLOMIERS RUGBY, UNION SPORTIVE MONTALBANAISE, A.S. ONDRES, RC SAINT AFFRIQUE Sophie bajadita.com 25 top14 QATAR + Les 24 et 25 septembre dernier, la Ligue nationale de rugby a lancé une invitation aux diffuseurs TV et acteurs des nouveaux médias pour venir présenter à son comité de pilotage leur positionnement vis-à-vis des deux championnats (Top14 et ProD2). Rodolphe pires, Louis Bonnet Rugby pack sur BeIn Sport Thomas Lombard Les Spécialistes Rugby surCanal + Autant dire que cela ressemblait fort à une consultation informelle des offres susceptibles d’être faites par les diffuseurs en cas de remise en jeu des droits télévisuels. La LNR dispose en effet, et ce jusqu’au 31 décembre prochain, de la possibilité de remettre en cause l’accord actuel qui court jusqu’en 2016 et qui assure à Canal plus l’intégralité des droits de diffusion du Top14 via ses chaînes Canal et Rugby+. La ProD2 est quant à elle essentiellement diffusée par Eurosport. On sait qu’une partie des dirigeants de clubs, déçus du résultat de la précédente consultation, sont très favorables à ce que les cartes soient rebattues. Ils lorgnent avec envie sur les sommes concédées par les diffuseurs pour le football. Et l’arrivée dans le PAF de la chaîne qatari BeIN Sport et ses cheiks en blanc n’a évidemment rien fait pour calmer les ardeurs des présidents du Top14. On se dirige donc vers un nouvel appel d’offres, avec le secret espoir pour ses promoteurs d’obtenir beaucoup plus que les modestes 31M€ concédés par le groupe Canal+. On peut se demander si les présidents ne se bercent pas d’illusions sur la plus-value que la LNR fera au terme de la procédure. Certes, BeIN a des moyens financiers quasi-illimités qui lui permettraient de mettre sur la table le double, si ce n’est plus, du montant actuellement versé par le titulaire crypté. Mais il n’est pas du tout certain que les dirigeants de la chaine soient prêts à accepter une telle inflation sans contreparties supplémentaires (comme par exemple davantage de souplesse dans le calendrier de diffusion…). Et quand bien même BeIN ferait cet effort financier, les présidents du Top14 sont-ils assurés d’obtenir la même qualité de prestation que celle offerte par Canal + ? Rien n’est moins sûr. Enfin, s'agissant des audiences, BeIn compte environ 1.500.000 abonnés. Le gain des droits télés sur le rugby lui apportera évidemment des clients supplémentaires. Mais on restera vraisemblablement éloigné des chiffres obtenus par Canal. Les spécialistes de ce type de dossier évoquent la possibilité pour la Ligue d’allotir les droits en réservant par exemple un ou plusieurs « affiches » au titulaire d’un lot et confiant les autres à diffuseur différent. Cette solution pourrait, semble-t-il, convenir à Canal+ (du moins si celui-ci emportait le lot en question), mais elle conduirait alors une partie des abonnés à faire le choix de ne pas rejoindre BeIN. Pas certain que cette éventualité réjouisse ses dirigeants. Actuellement, le passionné de rugby peut avoir son content d’ovale (professionnel) en s’abonnant à Canal+, Rugby+ et Eurosport. Demain, il sera peut-être obligé d’être également abonné à BeIn. Cela représentera un surcoût de 11€, réduit à 7€ si Rugby+ venait à disparaître. Une broutille pour les plus accros ? Ça peut se discuter. Une chose est sûre, la renégociation des droits constituera une sorte d’opération vérité pour le rugby professionnel français qui aura une petite idée de sa valeur actuelle. Et si d’aventure les retombées financières s’avéraient positives, il restera à déterminer les modalités de répartition de la manne. Entre les partisans de l’égalité et ceux d’une rétribution en fonction de l’audience, la partie risque d’être serrée. Le feuilleton ne fait, semble-t-il, que commencer. Un nouvel épisode est attendu le 3 décembre avec l’annonce – ou pas – d’une renégociation anticipée… Antoine renvoiaux22.fr 26 amlin cup heineken cup début de la der des der ? renvoiaux22.fr poker menteur renvoiaux22.fr 28 29 europe DEBUT DE LA DER DES DERS ? Le coup d'envoi de la dernière ? Heineken - The Kick / Youtube Jeudi 10 octobre, les clubs engagés dans l’Amlin Cup ont ouvert le bal 2013-2014, suivis le lendemain par les équipes disputant la HCup. Côté français, c’est Toulouse a eu l’honneur de débuter la compétition en premier, face aux Italiens de Zebre Parma. Le millésime 2013-2014 revêt un intérêt particulier puisqu’il pourrait bien être le dernier. La fronde Anglo-Française qui couvait depuis quelque temps a pris une singulière ampleur avec l’annonce par les représentants des clubs professionnels des deux pays de la création d’une compétition concurrente, la Rugby champions cup. Coquille vide ou vrai projet, il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Un monsieur « bons office », le canadien Graeme Mew, a été chargé de trouver une solution pour ramener les frondeurs dans le droit chemin, en l’occurrence celui de l’ERC que ses détracteurs ont pu surnommer « l’ERCeltes » tant ces derniers semblent y faire la pluie (bien sûr) et le beau temps. Photo : pubenstock.com 28 En attendant d’en savoir plus sur cet épineux dossier, on s’attachera à déguster chaque match de la présente édition comme s’il s’agissait de la dernière. On peut même affirmer que l’intérêt de la HCup est décuplé par la tournure prise actuellement par le championnat domestique français. Particulièrement resserré, le Top14 charrie un flot d’interrogations auxquelles la compétition européenne permettra de répondre : dominateur sans jouer son meilleur rugby, le RC Toulon va-t-il hausser son niveau de jeu devant la concurrence anglo-celte ? Le regain Toulousain est-il lié à l’approche de la HCup, au titre de laquelle la préparation physique paraît avoir été adaptée ? Les prochains matchs européens qui attendent le Racing Métro vont-il provoquer le déclic tant attendu par ses dirigeants et ses supporters ? La HCup a deux effets positifs sur les clubs en général et les Français en particulier : elle apporte des ressources financières non négligeables, quoi qu’en disent ses détracteurs, et elle nivelle par le haut le jeu pratiqué. On a pu en avoir quelques exemples dès le premier weekend. Aussi, on forme le souhait que, quelle que soit la formule adoptée, on puisse retrouver une compétition européenne la saison prochaine. Antoine renvoiaux22.fr europe POKER MENTEUR L’édition 2014-2015 de la H Cup aura-t-elle lieu ? Au vu des derniers développements de ce dossier, on peut en douter. Anglais et Français, alliés de circonstances, font bloc pour imposer leurs vues aux autres parties en présence, et tout particulièrement aux Celtes. Pour cela, l’axe Anglo-Français a annoncé la création d’une compétition concurrente de la H Cup, la « Rugby Champion Cup ». Pour faire simple, les mutins veulent resserrer les formules de la Hcup et de l’Amlin en passant de 24 équipes participantes à 20, modifier les modalités d’accès aux compétitions pour les franchises Irlandaises, Ecossaises et Galloises et, « sherry on the cake », revoir les modalités de répartition de la manne financière générée par l’événement. A l’examen, les propositions des clubs de Premiership et du Top14 ne sont pas forcément indiscutables, loin s’en faut. Et on peut s’interroger sur leur jusqu’auboutisme. Sur le premier point, l’idée sous-jacente serait de rendre plus homogène le niveau des compétition et, parallèlement, de désencombrer un peu le calendrier des clubs. Le premier argument paraît recevable, mais se heurte à la question de l’universalité de la coupe d’Europe. Ainsi, doit-on, au nom de l’excellence, empêcher les formations Italiennes de participer à la HCup au motif qu’elles ne font pas partie des meilleures équipes européennes ? On sait que cette compétition est l’un des facteurs d’amélioration du niveau des clubs transalpins. Les en priver reviendrait à remettre en question l’évolution du rugby italien. Mais autoriser un ou deux de ses clubs à disputer la RCC irait à l’encontre de l’objectif d’excellence recherché pour la compétition… Quant à l’allègement du calendrier, une telle assertion reste à démontrer. Limiter le nombre de participants à 20 clubs ne change rien si l’on continue à proposer des poules de 4 comme c’est le cas actuellement. Sauf à faire jouer le Top14 en même temps (pour les seules équipes ne disputant pas la coupe de d’Europe), distingue mal comment l’allègement annoncé pourrait intervenir. donc à rendre la compétition attrayante. Sauf erreur, les provinces du Munster, de l’Ulster et du Leinster, six fois titrées, ne sont pas précisément des faire-valoir et leur participation à la compétition est primordiale à sa renommée. La deuxième proposition Anglo-Française concerne les modes de sélection des autres équipes participant à la HCup. Alors que les compétitions domestiques en France et en Angleterre servent à déterminer les six ou sept clubs admis à disputer l’épreuve, les franchises Celtes sont dispensées de cette sélection et sont automatiquement qualifiées. Si on peut effectivement déplorer le caractère relativement inéquitable de cette situation, on ne voit pas bien en quoi la HCup serait faussée. De surcroît, le petit nombre de franchises concernées ne permet pas vraiment d’organiser une sélection. L’attitude Anglo-Française n’est pas illogique dès lors que la Premiership et le Top14 sont désormais prépondérant dans le paysage ovale européen. Mais les deux protagonistes devraient se méfier d’une attitude trop tranchée dans ce dossier. Une compétition parallèle sans Irlandais, et même Ecossais* ne serait sans doute pas aussi intéressante qu’ils veulent bien le dire, avec toutes les conséquences qu’une compétition « tronquée » pourraient avoir sur leurs finances. Quant à envisager une coupe avec les formations Sud-Africaines, cette hypothèse relève encore de la science-fiction. La troisième proposition est sans nul doute la plus difficile à accepter pour les provinces Celtes puisqu’elle consiste à remettre en cause le mode de répartition des recettes générées par les compétitions européennes. Paul Goze l’a déclaré sans ambages : il n’est plus question pour les clubs Anglais et Français de « financer leurs concurrents ». C’est sans doute là-dessus que comptent les fédérations Celtes pour infléchir la position des clubs mutins. Des mutins qui savent très bien qu’un boycott de la H Cup sans solution alternative vraiment crédible aura des conséquences négatives trop importantes pour être balayées d’un simple revers de la main. On est là dans l’application la plus stricte des principes chers à certains dirigeants de clubs : l’argent doit aller à ceux qui font le plus d’audience. On serait tenté de répondre qu’en « finançant » les franchises celtes, les clubs Anglais et Français contribuent à leur existence et A ce jeu de poker menteur, auquel le rugby nous a habitué, les « grosses » fédérations semblent disposer des meilleures cartes. Mais on ne parierait pas qu’elles rafleront la mise à la fin de la partie. Car les instances internationales, qui disposent d’un pouvoir coercitif très forts, ne l’entendent pas du tout de cette oreille. * Les Gallois ont récemment annoncé qu'ils souhaitaient rejoindre la RCC, portant un coup sévère à l'ERC. Photo : rosemountns.scoilnet.ie 29 Antoine renvoiaux22.fr la terre est ovale matt giteau aussie indispensable xvovalie.com kiwi connection lexvnz.com ZOOM SUR LA POLITIQUE DE RAJEUNISSEMENT DES ALL BLACKs lexvnz.com questions / réponses avec jeremy de superugbynews lexvnz.com LES BALLADES DE SONNY BILL WILLIAMS superrugbynews.fr the sbw galaxy lexvnz.com REVUE ITM CUP 2013 LES FAVORIS AU RENDEZ-VOUS superrugbynews.fr PUMAS : UNE ANNÉE SANS VICTOIRE sudrugby.com all black pOdium lexvnz.com Carter / mc caw : la relève sudrugby.com waseda university rugby football japonrugby.net 31 35 36 40 43 46 47 51 55 56 62 Parmi la constellation toulonnaise, une étoile scintille bien plus que les autres en ce début de saison, il s'agit de celle de l'Australien Matt Giteau. Le XV Ovalie lui consacre donc son focus de la semaine. 31 matt giteau aussie indispensable Arrivée en 2011 au club, le trois quart-centre polyvalent est entré tambours battants dans son avant dernière saison rouge et noire jusqu' à devenir indispensable au club Champion d'Europe. Adieu le SuperRugby, adieu les Wallabies... Nous sommes le 15 février 2011, il est 11h02 et le RCT via son site officialise l'arrivée de l'australien aux 92 caps pour une durée de trois ans dont une optionnelle. Matt doit finir la saison la saison avec les Brumbies et devrait être sélectionné chez les Wallabies pour la Coupe du Monde 2011. Mais une nouvelle vague émerge en Australie et Robbie Deans va décider de surfer dessus optant pour la fougue et la jeunesse des Quade Cooper, Pat McCabe et Adam Ashley-Cooper à l'expérience d'un roublard aux 684 pions au compteur en sélection. Du côté de La Rade toulonnaise, Mourad Boudjellal et son staff accueille la nouvelle avec émotion puisque prévu pour arriver après la Coupe du Monde, fin Novembre, il arriverait plus tôt. Pendant ce temps, Matt digère mal sa non-sélection et lâche quelques tweets sévères avant de prendre l'avion pour la France. Matt Henjak le facilitateur Matt Giteau et sa femme atterrissent un Samedi 12 Novembre 2011 à l'aéroport de 32 Nice. Son ami "Matty" Henjak est là pour l'accueillir, lui qui a facilité l'arrivée de son ami dans le club aux trois boucliers. Le pied posé sur le sol français, il déclare à Var-Matin : Je suis content d'être là. C'est génial. De plus, je suis vraiment heureux de retrouver mon ami Matty. Il a joué un rôle important dans ma venue au RCT.» Un rôle important puisqu'il hébergera provisoirement la famille Giteau du côté de Carqueiranne. Il se montre impatient de débuter, il a tout fait pour être prêt physiquement. Avec l'aide de son préparateur chez les Brumbies, il a travaillé musculation et physique et arrive à point nommé pour le RCT. Pierre-Antoine va le voir débuter dans le Top14 Le Samedi 26 Novembre 2011, le RCT se déplace à Pierre-Antoine pour y affronter le Castres Olympique. On joue la 63ème minute de jeu, le RCT mène 19-16 et l'Australien casqué entre en scène et remplace Mathieu Bastareaud. Quelques secondes plus tard, il est servi par Gabi Lovobalavu et laisse déjà admirer sa technique. matt giteau aussie indispensable Le second de Wilkinson Joyeux loufoque Matt enchaîne les bonnes performances sous le maillot rouge et noir comme être élu homme du match Perpignan-RCT. La France re(découvre) ses talents de buteur secondant un Wilkinson défaillant au pied contre le Racing Métro, 1 pénalité sur 5 réussie et deux drops manqués. Ce fameux match où le RCT rentre à la mi-temps accusant un déficit de 10 points 3-13 et cette conversation dans le vestiaire entre les deux ouvreurs que nous rapporte l'australien : « Jonny est simplement venu me parler et m'a dit : ''si tu te sens en confiance, prends le but.'' J'ai dit : ' 'oui, je me sens bien'' et à la pénalité suivante, je me suis approché. On a partagé les responsabilités ». Le RCT remportera le match 17-13, l'Australien réussira un presque 100%, 3 pénalités réussies sur 3 tentatives et une transformation râtée. Mais ce qui marque le plus est sa faculté à s'être rapidement adapté à son environnement et ses coéquipiers. Professionnellement son talent n'est plus à démontré mais c'est surtout hors terrain que l'on découvre un homme certes timide mais pas avare d'humour et disponible pour ses fans. En Février, il arrachera même les 2 points du match nul face au Stade Français au Stade de France (19-19) relevant un Wilkinson blessé et réussissant une transformation en coin à la sirène. Coiffeur du club, il essaye de convertir l'intégralité du groupe à porter une crête. Producteur artistique de David Smith, les supporters se délectent des frasques de ces deux compères sur Twitter, Instagram ou Youtube. Deux finales perdues Mais le RCT ne remportera pas de titre cette année là malgré leur très bonne saison. Ils se hissèrent en finale du Challenge Européen, battus 18-21 par le Biarritz Olympique puis en finale du Top14 battus par les Toulousains 12-19. Matt Giteau ronge son frein, son dernier titre remonte à 2004 et une victoire en SuperRugby, il donne rendez-vous aux toulonnais la saison suivante. "Mais pourquoi partir alors que je suis bien ici ?" Début Novembre 2012, Matt rassure ses supporters. Plusieurs rumeurs l'annoncèrent chez quelques cadors du championnat français, anglais et même un retour en Australie. Lui, choisit de prolonger jusqu'en 2015. Dans un entretien accordé au journal l'Equipe, il explique son choix : «Dans ma tête j'avais deux options: rester en France ou retourner en Australie. Je n'ai jamais pensé tenter ma chance en Angleterre par exemple. Mais pourquoi partir alors que je suis bien ici ? J'ai donc choisi la France et rester en France voulait dire rester à Toulon. Finalement c'était une décision assez facile à prendre...Je suis heureux ici ! Et ma famille est heureuse aussi. C'est la première des raisons (pour avoir prolongé). Ensuite, Toulon possède une grande équipe qui offre de belles chances de gagner des titres». L'idole d'Alexis Palisson se donne comme objectif de gagner tous les matchs. Et le rouleau compresseur toulonnais débute Coiffeur du club, il essaye de convertir l'intégralité du groupe à porter une crête. Producteur artistique de David Smith, les supporters se délectent des frasques de ces deux compères sur Twitter, Instagram ou Youtube. 33 matt giteau aussie indispensable J'ai choisi la France et rester en France voulait dire rester à Toulon... Toulon possède une grande équipe qui offre de belles chances de gagner des titres. la saison 2012-2013 revanchard, agacé par ses deux finales perdues, au point de finir avec un titre honorifique de champion d'automne 2012-2013. Sur fond de retraite éventuelle de Jonny Wilkinson, beaucoup le voit déjà comme un successeur au poste. Lui prévient : "C'est trop dur pour moi de jouer numéro 10, le centre, ça me va très bien". L'australien ne souhaite que dépanner mais pas s'installer définitivement à ce poste. Mais cette saison est longue et bien plus dure que la précédente puisque le RCT dispute la H-Cup. Champion d'Europe La deuxième partie de saison du RCT est impressionnante sur les deux tableaux. Le club du président Boudjellal sort premier de la Poule 6 de H-Cup avec 5 victoires et une défaite (à Montpellier). En quart de finale, il est confronté aux Leicester Tigers et s'impose 21-15 dans un Mayol stressé puis il déjoue les pronostics et s'impose à Twickenham, excusez du peu, face aux Saracens 12-24 en demi-finale. En finale, le RCT défit Clermont à Dublin. Dominés par les auvergnats, les Toulonnais grâce à un essai de Delon Armitage en fin de match renversent le volcan. Défaite qui laissera des traces au sein du club auvergnat. Matt Giteau remporte ainsi son premier titre européen, 9 ans après son dernier titre personnel, 21 ans après le dernier titre du RCT. Rêve de doublé Mais l'Australien n'est pas rassasié pour autant et le RCT exempté de quart de finale de Top14 rencontre le Stade Toulousain aux 19 boucliers en demi-finale à Nantes. Sur l'euphorie de la Coupe d'Europe mais visiblement émoussés, le RCT s'impose 24-9 et rencontrera le Castres Olympique en finale. Les Tarnais sortent tout auréolés d'une victoire "surprise" face à Clermont. La suite, on la connaît, les Toulonnais échoueront dans leur rêve de doublé réveillés par un Kockott de grande basse-cour. Un retour en Australie ? L'Australie malade et terrassée contre les Lions Britanniques et Irlandais, les médias rugby brandissent alors le spectre d'un éventuel retour au pays de Matt Giteau. Le centre toulonnais a déjà côtoyé le nouveau sélectionneur australien Ewen McKenzie et dans une interview accordée à un journal local, il aurait laissé planer le doute souhaitant disputer la Coupe du Monde 2015. Voici un extrait : "J’ai au moins cette saison à réaliser et je pourrais peut-être réévaluer mon contrat ensuite. J’ai un contrat de deux ans ici, je profite de mon temps ici, ma famille est heureuse, je suis heureux et j’ai l’occasion de jouer avec tant de grands joueurs, donc je suis assez chanceux à cet égard. Pour moi, maintenant que du temps a Photo : rctoulon.com, couriermail.com.au, Stu Forster/Getty Images, AAP, Reuters 34 passé, cela a été la meilleure des choses. J’aurais aimé être impliqué dans la Coupe du Monde 2011. J’aurais fait n’importe quoi pour être dans l’équipe". Avant de nuancer trois semaines plus tard dans un entretien au journal La Provence : "Même si je le voulais, ce ne serait pas possible puisque je suis sous contrat avec le RCT jusqu'au début de l'été 2015". Le meilleur à venir ? Cette année, Matt Giteau connaît un début de saison explosif. Contre Brive à Mayol, il est titulaire au poste d'ouvreur et inscrit la bagatelle de 27 points dont deux essais. Au point de raviver les flammes du fameux débat entre lui et Wilkinson. Débat plus que jamais sur le devant de la scène quant à Biarritz, le RCT est à la peine, il rentre à la place de Wilkinson, débloque la situation à la 57ème pour envoyer Mermoz à l'essai puis à dix minutes de la fin, il franchit par deux fois la ligne biarrotte dont un franchissement se traduit par un essai où il mystifie trois défenseurs. Bilan 13 points au compteur et la victoire en prime. Une semaine après, il est absent à Castres et le RCT s'incline 15-22. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Toujours est-il que l'animation offensive et les prises de risques ne sont pas les mêmes en l'absence de l'australien. Alors après avoir été "Wilko-dépendant", le club de La Rade est-il devenu "Giteau-dépendant" ? Greg xvovalie.com KIWI CONNECTION La filière néo-zélandaise marche fort pour l’entente « ASM-Leinster », dont les passerelles sautent aux yeux. Jono Gibbes, Joe Schmidt et Vern Cotter cohabitent, se croisent et continuent leur itinéraire européen, pour l’instant plus que satisfaisant. Avant de faire partie du staff des Blues, Joe Schmidt était l’adjoint de Vern Cotter lorsque ce dernier entraînait Bay of Plenty. Jono Gibbes, le fils spirituel de John Mitchell est lui, un pur produit de Waikato. Deux provinces qui se touchent et conçoivent un rugby quasi identique. Tom lexvnz.com 35 coupe du monde 2015 politique de rajeunissement des all blacks Depuis l’ère professionnelle, les Coupes du monde ne cessent de prendre de l’importance. Le trophée est prestigieux et les victoires sont capitales pour la renommée nationale des sélections. Et même si le Rugby Championship est bien plus dur à gagner qu’une Coupe du monde et que la régularité d’obtenir année après année la 1ère place au classement IRB est bien plus révélatrice du niveau d’une équipe, l’objectif majeur reste la Coupe du monde. Les sélectionneurs ont donc le devoir de planifier leur équipe en fonction de cet objectif, sur des cycles de 4 ans, afin d’arriver dans les meilleures conditions pour l’évènement. Le rugby international ne se joue plus uniquement sur l’instant. Avoir une vision à long terme est désormais nécessaire. Dès lors que les objectifs sont de plus en plus lointains, le cahier des charges s’alourdit conséquemment : Revoir ses plans de jeu et avoir des coups d’avance Augmenter son réservoir pour ne pas, en cas de blessure, se retrouver dans l’inconnu Décider quels cadres sont aptes à continuer l’aventure pour 4 nouvelles années Savoir se séparer de quelques anciens aux bons moments Repérer les jeunes joueurs qui méritent d’être développés et les intégrer Veiller à conserver de l’expérience, afin de ne pas affaiblir l’équipe Installer une concurrence aux postes qui en ont besoin Ne pas se précipiter et attendre le bon moment pour lancer des jeunes Ne pas se tromper. Chaque erreur fait perdre beaucoup de temps Ne pas galvauder le maillot en testant abusivement Maintenir un cap, de la cohérence, de la continuité Ne pas attendre qu’il soit trop tard avant d’appeler les joueurs qui le méritent Savoir comment gérer les départs et régénérer le groupe sans à-coups. Etc. Les Coupes du monde mettent donc fin à 4 années de travail. De nouveaux entraîneurs sont souvent nommés à cette occasion. Certaines équipes décident de changer « brutalement » de direction tandis que d’autres optent pour la continuité. Mais dans tous les cas, toutes doivent gérer plusieurs départs en retraite et doivent rajeunir leur effectif en vue de la prochaine Coupe du monde. Regardons de plus près selon les mandats des entraîneurs de l’ère professionnelle, dans quelles conditions les groupes All Blacks ont été rajeunis et quelles erreurs ont parfois été commises : Mandat de John Hart (1996 à 1999) : 38 nouveaux All Blacks Après la Coupe du monde 1995, John Hart récupère une équipe déjà très au point et aucun départ ne bouleverse le groupe. Cependant, il va subir de plein fouet la perte de joueurs très importants entre les deux coupes du monde. Joueurs qui ne 36 pouvaient pas être remplacés dans de bonnes conditions vu le peu de temps qu’il restait avant l’échéance en 1999 : Sean Fitzpatrick (128 matches), Zinzan Brooke (100), Frank Bunce (69) arrêtent fin 1997. Olo Brown (69), Michael Jones (74), Walter Little (75) terminent leur carrière en 1998. Frank Bunce coupe du monde 2015 politique de rajeunissement des all blacks Cette situation n’est, semble-t-il, pas prête de se reproduire de sitôt. Dorénavant, il paraît impensable qu’autant de joueurs de cette trempe décident d’arrêter ou soient écarter à 1 ou 2 ans d’une Coupe du monde. Graham Henry Comme le confirme ces chiffres, cette politique de rajeunissement était bien tardive et trop subie : 9 nouveaux All Blacks en 1996 et 8 en 1997. Tandis qu’en 1998, à un an de la Coupe du monde, pas moins de 11 novices sont testés. Et 10 encore en 1999, l’année où le groupe est censé être stabilisé. Mandat de Wayne Smith (2000 à 2001) : 25 nouveaux All Blacks Avec le rajeunissement du groupe tardif de John Hart, Wayne Smith n’enregistre pas non plus de lourds départs à son arrivée. Mais ses choix de joueurs se sont avérés différents. Il a dû rebâtir un groupe à son image. Dans ces conditions, les temps de préparation ont certainement manqué et les automatismes n’ont pas été optimisés. Les changements d’entraîneurs entre les échéances n’ont que très rarement portés leurs fruits et les Néo-Zélandais en ont fait l’amère expérience. C’est ainsi que 25 nouveaux joueurs sont devenus All Blacks en 2 ans : 9 en 2000 et 16 en 2001 Les All Blacks sont désormais à la recherche d’une ligne conductrice forte, de liens entre les passages de témoin et de continuité à toute épreuve. Mandat de John Mitchell (2002 à 2003) : 23 nouveaux All Blacks Mandat N°1 de Graham Henry (2004 à 2007) : 34 nouveaux All Blacks Sur ce point, John Mitchell n’arrange rien. A son arrivée, il choisit lui aussi ses joueurs et le groupe a continué de grossir : Après le nouvel échec de 2003, Graham Henry fait de gros efforts au niveau de la refonte de la sélection afin de la remettre sur de bons rails. Il découpe son mandat de 4 ans en deux phases bien distinctes : 16 nouveaux lors de sa prise de fonction en 2002 puis 7 en 2003. Ces 4 années ont été totalement chamboulées au beau milieu des 2 Coupes du monde : Tout d’abord par des résultats moyens et un changement d’entraîneur au bout de deux ans. Et puis, il y a eu beaucoup trop de joueurs testés en peu de temps. 32 nouveaux joueurs sur les années charnières de 2001 et 2002 (et 48 en 4 ans). 37 La phase de construction : 79% des appels de nouveaux capés ont été étalés sur les deux premières années du mandat : 13 nouveaux All Blacks en 2004 et 14 en 2005. Une fois ce travail réalisé, le groupe stabilisé, il incorpore au compte-goutte et travaille ainsi les automatismes dans la continuité tant recherchée : La phase de consolidation : 4 nouveaux appelés en 2006, 3 seulement en 2007. Cette politique de rajeunissement établie est optimale. C’est celle qui réunit le mieux toutes les chances d’arriver dans de bonnes conditions à la Coupe du monde. Mandat N°2 de Graham Henry (2008 à 2011) : 38 nouveaux All Blacks Graham Henry est reconduit malgré la nouvelle défaite des All Blacks et met cette fois un point d’honneur à remporter la Coupe du monde 2011 en NouvelleZélande. Mais avant cela, il doit faire face à de nombreux départs et doit entamer une nouvelle phase de construction. Outre les retraites normales de Doug Howlett, Reuben Thorne et Anton Oliver, ce sont surtout les départs anticipés en Europe de Carl Hayman (28 ans), Chris Jack (29), Jerry Collins (27), Chris Masoe (28), Aaron Mauger (27), Luke McAlister (25) et Nick Evans (27) qui sont assez « nouveaux » et que le staff doit gérer immédiatement. Le même système d’incorporation décroissante est facilement identifiable : 16 nouveaux All Blacks en 2008, 13 en 2009. Soit 76% des nouveaux venus concentrés sur les deux premières années du mandat. coupe du monde 2015 politique de rajeunissement des all blacks Puis, lors de la dernière ligne droite, une fois son groupe créé: 8 en 2010 et seulement 1 en 2011. Les All Blacks remportent la Coupe du monde 2011 avec leur squad, le plus expérimenté de leur histoire (1 133 capes). Mandat de Steve Hansen (depuis 2012, qui s’achèvera en 2015): 17 nouveaux All Blacks (au 09/10/2013) C’est Steve Hansen qui prend les rênes de la sélection en s’inscrivant parfaitement dans la continuité de Graham Henry. Même si Jerôme Kaino, Brad Thorn et Sonny-Bill Williams ne sont plus là pour différentes raisons, Steve Hansen a la chance d’avoir la majeure partie de ses cadres qui restent en Nouvelle-Zélande et souhaitent continuer l’aventure. La confiance est ainsi maintenue à C.Smith, McCaw, Mealamu, Hore, Nonu, Carter et Woodcock (648 tests à eux 7). Des plages de repos, voire des « années sabbatiques » sont même aménagées pour optimiser au mieux leur niveau de forme en vue de 2015. Le staff sait à quel point l’expérience est un formidable atout. Cependant, arriver avec un groupe trop vieux peut également s’avérer compliquer à gérer. C’est pourquoi, Steve Hansen a entamé ses deux premières années de phase de construction et de rajeunissement de façon assez sereine. Doucement, mais sûrement. N° 1112 : Aaron Smith, demi de mêlée, débute à 23 ans contre l’Irlande le 9 juin 2012. Sa vitesse d’exécution et la qualité de sa passe permettent aux All Blacks d’entrer encore plus vite en action. N° 1113 : Sam Cane, 3ème ligne, débute à 20 ans contre l’Irlande le 16 juin 2012. Steve Hansen parie sur le flair de ce jeune et talentueux flanker openside pour marcher sur les traces de McCaw. N° 1114 : Luke Romano, 2éme ligne, débute à 26 ans contre l’Irlande le 23 juin 2012. Joueur qui remplace et assume le poste laissé par Thorn de façon très encourageante. N° 1115 : Beauden Barrett, demi d’ouverture, débute à 21 ans contre l’Irlande, le 23 juin 2012. Steve Hansen choisit de l’incorporer au groupe et l’intronise numéro 3 au poste de demi d’ouverture. N° 1116 : Charlie Faumuina, pilier, débute à 25 ans contre l’Argentine, le 8 septembre 2012. Il s’installe comme la doublure officielle d’O.Franks. N° 1117 : Dane Coles, talonneur, débute à 25 ans contre l’Ecosse, le 11 novembre 2012. Choisi pour accompagner Hore et Mealamu, il représente la relève du poste pour Steve Hansen. N° 1118 : Tawera Kerr-Barlow, demi de mêlée, débute à 22 ans contre l’Ecosse, le 11 novembre 2012. Récompensé par ses bonnes saisons avec les Chiefs. 8 pour l’instant en 2013. Cette seconde liste permet à Steve Hansen d’étoffer son groupe, de donner de l’expérience et d’installer une saine concurrence : N° 1119 : Ben Afeaki, pilier, débute à 25 ans contre la France, le 8 juin 2013. Suite à la blessure de Faumuina, il intègre le groupe et vient confirmer la bonne santé du poste primordial de « tighthead ». N° 1120 : Jeremy Thrush, 2ème ligne, débute à 28 ans, contre la France, le 15 juin 2013. Suite au départ d’Ali Williams et les blessures de B.Retallick et Bird, il fait ses grands débuts. N° 1121 : Steven Luatua, 3ème ligne, débute à 22 ans, contre la France, le 22 juin 2013. Révélation de l’année avec les Blues, il intègre logiquement le squad des All Blacks se plaçant d’entrée comme un candidat sérieux. N° 1122 : Charles Piutau, utility back, débute à 21 ans, contre la France, le 22 juin 2013. Pétri de qualité, Steve Hansen décide de l’intégrer dès maintenant avec les All Blacks. N° 1123 : Matt Todd, 3ème ligne, débute à 25 ans, contre la France, le 22 juin 2013. Auteur de grands progrès avec les Crusaders, il pointe le bout de son nez en prenant la 3ème place dans la hiérarchie des « openside ». 9 nouveaux joueurs en 2012. Cette 1ère salve représente les jeunes joueurs les plus talentueux, qui tiennent une place à part dans le dispositif et la stratégie à long terme de Steve Hansen : N° 1110 : Brodie Retallick, 2ème ligne, débute à 21 ans contre l’Irlande le 9 juin 2012. Il impressionne par sa capacité de déplacement et la largesse de son champ d’action. N° 1111 : Julian Savea, ailier, débute à 21 ans contre l’Irlande le 9 juin 2012 et signe un triplé. En concurrence avec Hosea Gear, il est désormais le nouvel « ailier-fort » attitré des All Blacks. 38 Beauden Barrett coupe du monde 2015 politique de rajeunissement des all blacks Steven Luatua N° 1124 : Ryan Crotty, centre, débute à 24 ans, contre l’Australie, le 17 août 2013. Suite à des blessures, le staff fait appel à lui et teste ainsi le réservoir national aux postes de centres qui pose parfois question. N° 1125 : Tom Taylor, demi d’ouverture, débute à 24 ans, contre l’Australie, le 24 août 2013. Depuis quelques temps dans l’environnement des All Blacks, il saisit sa chance suite à une cascade de blessures. N°1126 : Francis Saili, centre, débute à 22 ans, le 7 septembre 2013 contre l'Argentine. Il est le remplaçant attitré pour occuper le même rôle que Ma’a Nonu en délicatesse avec sa cheville. Pour défendre leur titre en 2015, les All Blacks vont continuer à intégrer des jeunes. Les tests de novembre sont une bonne occasion pour cela, ils partent exceptionnellement avec un squad élargi. Photo : junglekey.fr, mirror.co.uk et stuff.co.nz 39 Les joueurs appelés pour jouer un premier test avec les All Blacks : Jeff Toomaga-Allen, pilier, bientôt 23 ans. Excellent avec Wellington en ITM Cup, il profite de la blessure de Joe Moody. TJ Perenara, demi de mêlée, 21 ans. Jeune joueur à fort tempérament, il ne devrait pas attendre longtemps pour honorer sa 1ère cape s’il se remet de sa blessure. Luke Whitelock, 3ème ligne, 22 ans. Petit dernier des frères Whitelock et capitaine des All Blacks U20 2011, c’est un jeune joueur polyvalent qui participe désormais régulièrement aux entrainements des All Blacks. Frank Halai, ailier, 25 ans. Auteur d’une bonne saison avec les Blues, il est désormais dans les papiers du staff des All Blacks. Non réellement appelé dans le squad, il fait tout de même parti du training squad pour optimiser son apprentissage: Dominic Bird, deuxième ligne, 22 ans. Choisit par le staff pour rejoindre la « triplette » S.Whitelock, L.Romano et B.Retallick. Blessé, il a dû renoncer aux tests matches de Juin 2013. Ardie Savea, 3ème ligne, 20 ans.. Capitaine des All Blacks U20 2013, il fait encore sensation cette année en tant que flanker openside pour les Lions de Wellington en ITM Cup. Tom lexvnz.com Questions / TOM-LEXVNZ Réponses / Jérémy-SUPERrUGBYNEWS.fr Lancé en mai 2012 par Jérémy, Super Rugby News est un site indépendant qui fournit l’actualité duRugby rugbyNews de l’Hémisphère Sud. Lancédeenfaçon mai quotidienne 2012 par Jérémy, Super est un site indépendant qui 32 fournit façon l’actualité rugby de l’Hémisphère Sud. « J’ai ans,de et ça faitquotidienne déjà 29 ans que je suisdu assidûment les rebonds capricieux du«ballon dire, je n’ai pasque tropjeeu le choix : dans ma J’ai 32ovale ans, !etFaut ça fait déjà 29 ans suis assidûment les famille, rebondsle ballon decapricieux rugby se transmet génération en génération. Grand-père, grand-oncles, du ballonde ovale ! Faut dire, je n’ai pas trop eu le choix : dans ma oncles et cousins, ils ont tous porté avec fierté le maillot azur et or du RRC famille, le ballon de rugby se transmet de génération en génération. GrandNice. Quant à moi, mononcles goût prononcé les tous voyages m’a conduit père, grand-oncles, et cousins,pour ils ont porté avec fiertéàlemaintes maillot reprises véritable petit goût bout prononcé de paradispour sur la azur eten orNouvelle-Zélande, du RRC Nice. Quant à moi, mon lesplanète. voyages» m’a conduit à maintes reprises en Nouvelle-Zélande, véritable petit bout de paradis sur la planète. » 15 questions posées aux fans du rugby néo-zélandais 15 réponses pour vivre ensemble notre passion ! 3) Quelle époque et quelle année as-tu le plus apprécié ? Un maillot. Pas n’importe quel maillot. C’est un maillot mystique, empreint de sueur, de sang et de légendes. Plusieurs époques m’ont marqué. Mes premiers souvenirs remontent à la Coupe du monde 1987, avec les John Kirwan, David Kirk, Grant Fox et autre Michael Jones. Je n’avais que 7 ans – ces souvenirs sont flous. Mais j’éprouve toujours une certaine nostalgie en y repensant. Il y a deux ans, je me suis rendu dans une galerie où une expo était consacrée au photographe néo-zélandais Peter Bush. Ses clichés sont magnifiques et illustrent bien, je trouve, la puissance de ce maillot, quels que soient l’époque, le match ou l’adversaire. Peter Bush ‘ Ses clichés sont magnifiques et illustrent bien, je trouve, la puissance de ce maillot... 40 1) Si je te dis « All Blacks », quelle image te vient immédiatement en tête ? 2) Quel entraîneur néo-zélandais d’hier ou d’aujourd’hui t’impressionne le plus ? J’éprouve beaucoup d’admiration envers Dave Rennie, le coach des Chiefs, et ancien coach des NZ U20 et de Manawatu. Non seulement, les équipes de Rennie gagnent, mais en plus elles pratiquent un jeu dynamique, intelligent et varié. J’espère vraiment le voir un jour à la tête des All Blacks. Etant fortement attaché à la région de Taranaki, je suis également très sensible au travail qu’a récemment fait Colin Cooper en ITM Cup. Autrement, l’équipe que j’ai le plus appréciée est probablement celle de la Coupe du monde 1995. Sean Fitzpatrick, Josh Kronfeld, Zinzan Brooke, Jeff Wilson, Andrew Mehrtens, Glen Osborne… et bien sûr Jonah Lomu ! Cette équipe était magique, peut-être encore plus que les autres. Les années suivantes sont belles également, avec l’émergence des Christian Cullen, Carlos Spencer, Tana Umaga, etc. Si je devais donner mon XV ultime, ce serait celui de 96-97 : 1. Craig DOWD 2. Sean FITZPATRICK 3. Olo BROWN 4. Ian JONES 5. Robin BROOKE 6. Michael JONES 8. Zinzan BROOKE 7. Josh KRONFELD 9. Justin MARSHALL 10. Andrew MEHRTENS 11. Jonah LOMU 12. Walter LITTLE 13. Frank BUNCE 14. Jeff WILSON 15. Christian CULLEN ‘ Questions / TOM-LEXVNZ Réponses / Jérémy-SUPERRUGBYNEWS.FR Jonah Lomu en demi-finale de la Coupe du monde 1995 face aux Anglais. Quand il marche sur Mike Catt, j’ai sorti un énorme WHAOU ! 4. Quel match, quelle victoire et quelle défaite des All Blacks sont pour toi les plus inoubliables ? Le match : sans aucun doute, le Wallabies – All Blacks de juillet 2000. Plus jeune, j’enregistrais sur VHS tous les matchs des All Blacks. Celui-là, je ne sais pas combien de fois je l’ai revu ! Le départ canon des All Blacks, la riposte des Wallabies, le coup de grâce porté par Jonah Lomu à la dernière seconde… Je connais le scénario par cœur et me régale toujours autant devant ce match absolument sublime ! La victoire : Bien souvent, les victoires All Blacks procurent un soulagement, plus que n’importe quel autre sentiment, dans la mesure où les Néo-Zélandais sont toujours favoris. Je ne vais pas me faire des amis en disant ça, mais en termes de soulagement, la plus belle victoire reste pour moi celle de la finale de la Coupe du monde 2011 face aux Bleus. Le match était moche, mais j’étais vraiment heureux et soulagé de voir enfin les All Blacks remporter une Coupe du monde, pour la première fois depuis 24 ans. La défaite : chacune des défaites des All Blacks en Coupe du monde m’a fait mal, mais celle qui me reste le plus en travers de la gorge, c’est celle de 2003 en demi-finale face aux Wallabies. Cette équipe des All Blacks me faisait rêver, et la voir perdre face à une équipe 41 Jonah Lomu Dave Gallaher australienne largement inférieure sur le papier m’avait bien énervé. 5. Quelle action ou quel geste des All Blacks t’ont le plus marqué ? As-tu une anecdote personnelle à partager ? C’est un classique, mais je ne peux m’empêcher de citer le premier essai de Jonah Lomu en demi-finale de la Coupe du monde 1995 face aux Anglais. Quand il marche sur Mike Catt pour inscrire l’essai, j’ai sorti un énorme « WHAOU » ! On aurait dit une action venue d’une autre planète. 6. Quelle est pour toi la qualité principale des All Blacks ? A quel poste selon toi, les All Blacks ont une longueur d’avance ? La qualité principale ? Difficile d’y répondre. En tout cas, ce qui m’épate, c’est leur volonté de faire vivre le ballon, et leur capacité physique, athlétique et technique à le faire. A quel poste ils ont une longueur d’avance ? Je ne sais pas, je dirais peut-être en troisième ligne côté ouvert. Il existe là-bas un véritable culte autour du numéro 7. Les All Blacks ont ainsi le don de sortir, tous les 10 ans, un joueur qui redéfinit le poste d’openside flanker. Il y a eu Waka Nathan, puis Ian Kirkpatrick, Graham Mourie, Michael Jones, Josh Kronfeld et Richie McCaw… Sam Cane marquera-t-il l’histoire comme ses glorieux aînés ? 7. Quel All Blacks aurais-tu aimé voir évoluer ? Certainement Dave Gallaher et les All Blacks de 1905, « The Originals », lors de leur tournée en Europe. Une équipe légendaire qui a remporté 34 de ses 35 matches lors de la tournée ! 8. Quel est selon toi le plus grand All Blacks de l’Histoire ? Quel est ton « héros d’enfance » ? Je ne vais parler que des joueurs que j’ai vu évoluer. Je distingue deux périodes : l’ère préprofessionnelle et celle professionnelle. Pour moi, le plus grand joueur avant le professionnalisme est Michael Jones. Depuis, je dirai Richie McCaw. Mon « héros » d’enfance est plutôt un héros d’adolescence. En fait, ils sont deux : Christian Cullen et Carlos Spencer. 9. Quel est le joueur en Nouvelle-Zélande que tu trouves le plus sous-coté ? Peut-être Robbie Fruean. Ce centre est une merveille – je trouve un peu injuste qu’il n’ait toujours pas eu la chance de revêtir, ne serait-ce qu’une fois, le maillot à la fougère. Questions / TOM-LEXVNZ Réponses / Jérémy-SUPERRUGBYNEWS.FR Je sais que Thierry Dusautoir est le genre de joueur que l’on ne renie pas au pays du long nuage blanc. 10. Quel All Blacks aimerais-tu rencontrer ? 13. Qu’est-ce qui te plaît le plus chez les All Blacks ? Quand je résidais à Auckland puis Christchurch, j’ai pu en rencontrer quelques-uns, tous accessibles d’ailleurs. Mais si je pouvais m’entretenir avec un All Black en particulier, j’aimerais rencontrer Colin Meads. J’aime leur conception du rugby. Il incarne à lui seul toute la grandeur du rugby néo-zélandais. Même s’il n’est pas forcément bavard, je suis persuadé qu’il a plein de belles choses à raconter au sujet de notre sport. 11. Quel mot utiliserais-tu pour définir au mieux les All Blacks ? Excellence. 12. Quel est d’après toi le principal défaut des All Blacks ? Question piège ! Avant la Coupe du monde 2011, j’aurais dit une certaine fragilité mentale lors des grands rendez-vous. Depuis leur sacre de 2011, ils n’ont perdu qu’un seul match, alors ce n’est pas évident de leur trouver des défauts… Il leur faudra néanmoins trouver un nouveau patron pour les lignes arrières, car Dan Carter et Conrad Smith ne sont pas éternels. Au fil des années, le jeu évolue et le rugby pratiqué aujourd’hui ne ressemble plus du tout au rugby des années 80, encore moins à celui des années 50. Mais chez les All Blacks, il y a une constante : la recherche de solutions par la vitesse, le soutien, le mouvement. 14. Selon toi, quel joueur Français actuel aurait sa place dans le XV des All Blacks ? Je sais que Thierry Dusautoir est très respecté en Nouvelle-Zélande. C’est un guerrier, il est humble, intelligent, c’est un leader par l’exemple… Bref, le genre de joueur que l’on ne renie pas au pays du long nuage blanc. Hormis lui… ??? 15. Quel est selon toi, le jeune joueur qui deviendra à l’avenir un grand All Blacks ? Parmi les jeunes joueurs du squad actuel, je pense que Steven Luatua va faire une très grande carrière. Il a toutes les qualités requises pour devenir l’un des grands All Blacks. Photo : Sport24, NiceRugby, espn.co.uk., Stuf.co.nz, espnscrum, Chris Skelton. 42 Sinon, c’est dur de prédire qui deviendra un grand All Black, mais il y a deux jeunes joueurs que j’espère voir un jour sous le maillot All Black : Jason Emery, le centre de Manawatu et des Highlanders, et Ardie Savea, le flanker de Wellington et des Hurricanes. Ces deux-là sont vraiment pétris de qualités. Tom lexvnz.com Les balades de Sonny Bill jeu, set, et volte-face Dans le dernier épisode, on vous avait conté les vacances de Sonny Bill avec ses amis Coops et JOC. C’était fin juillet – une éternité. Car figurez-vous que, depuis, il s’en est passé, des choses ! Vous allez bientôt tout savoir avec ce septième épisode des balades de Sonny Bill. Sonny Bill Williams sous le maillot des Roosters… il va falloir s’y faire, une saison de plus La presse française ne s’est guère préoccupée des escapades gourmandes de Sonny Bill ces derniers mois, mais pour ne rien vous cacher, l’insatiable Kiwi s’est régalé à Sydney ! Avec sa joyeuse bande de Coqs affamés, tatoués et bodybuildés – les Roosters comme on les surnomme sur l’île-continent – il a enchaîné les matchs comme on avale des petites bouchées, terminant en tête de la saison régulière de NRL avec un bilan flatteur de 18 victoires pour 6 défaites seulement. Seuls les Rabbitohs, autre club de Sydney, ont pu suivre le rythme effréné de Sonny Bill & co. Qualifiés pour les phases finales, les Roosters ne comptaient pas s’arrêter 43 en si bon chemin. En administrant une fessée aux Knights de Newcastle (40 à 14), les Roosters gagnèrent ainsi le droit de disputer The Grand Final contre les Sea Eagles. The Grand Final, c’est le match ultime, la quête du Graal, le Super Bowl des joueurs du rugby à XIII. Quinze mois qu’il attendait ça… le doux parfum des finales ! Ah, le parfum des finales ! Sonny Bill adore ça ! Il ne s’en lasserait jamais. Il joue pour ça. Comme si, soulever des coupes, c’était sa raison d’être. Il en a bien laissé traîner deux petites en route (finale du Challenge européen perdu avec Toulon face à Cardiff en 2010, finale du Super Rugby perdue avec les Crusaders face aux Reds en 2011), mais en temps normal, Sonny Bill Williams s’arrange pour se trouver du bon côté : finale de la NRL (déjà !) remportée avec les Bulldogs face aux Roosters (tiens, tiens !) en 2004, finale de la Coupe du monde remportée avec les All Blacks face aux Bleus en 2011, finale du Super Rugby remportée avec les Chiefs face aux Sharks en 2012… Tout ça pour vous dire que cette finale face aux Sea Eagles, Sonny Bill l’attendait de pied ferme. De pied peut-être trop ferme d’ailleurs. Car Sonny Bill mit un temps fou au démar- Les balades de Sonny Bill jeu, set, et volte-face Au lendemain de la finale, Sonny Bill déclara à Stephen Kearney, le sélectionneur des Kiwis (l’équipe nationale de rugby à XIII), qu’il ne serait pas disponible pour la Coupe du monde de rugby à XIII à venir, citant « d’autres engagements » pour expliquer sa nonparticipation. Signe fort présageant un retour imminent chez les quinzistes ? Evidemment ! Kearney annonça sa liste pour la Coupe du monde à XIII, sans Sonny Bill donc. Mais avec… Sam Moa et Frank-Paul Nu’uausala, les « brothers » de Sonny Bill chez les Roosters. Oh, mais attendez, ces deux-là ne devaient pas porter le maillot respectivement du Tonga et du Samoa ? Non ? Fallait le dire plus tôt alors ! -rage. Comme l’auraient dit ses amis toulonnais, Sonny Bill commit quelques belles cagades pour commencer. Un ballon relâché devant sa ligne, un plaquage raté, des interventions au ras timorées… à vrai dire, ça ne pouvait pas plus mal commencer. A 8-18 en faveur de Manly, ça sentait le roussi pour nos Coqs, déplumés avant même que la mi-temps ne soit sifflée. la part du plus célèbres des Gladiateurs, Russell Crowe. Et puis, la bête s’est réveillée. Au cours d’une deuxième mi-temps renversante, notre fameux Kiwi a fait parler sa science du jeu, son adresse et ses biscoteaux. Surtout ses biscoteaux d’ailleurs. En deux actions d’éclat (raffût, accélération, percussion, passe offload, bref, la « totale Sonny Bill »), le Dieu du Stade a brisé le coeur des milliers de supporters venus encourager leurs courageux Sea Eagles. Evidemment, Sonny Bill n’était pas tout seul. Les Jared Waerea-Hargreaves, James Maloney, Michael Jennings et autre Shaun Kenny-Dowall ont également mis du cœur à l’ouvrage, ce dernier y allant même de sa personne en jouant quasiment tout le match avec la mâchoire fracturée (ce qui ne l’empêcha d’inscrire un essai décisif à la 60e). En remportant le titre avec les Roosters, Sonny Bill avait ponctué d’un triomphe son retour en Rugby League. Cerise sur le gâteau, le gourmand néo-zélandais était élu, quelques jours plus tard, « meilleur Rooster » de l’année 2013 par ses pairs. Le break était fait, la concurrence assommée par l’as de la balle ovale. Que pouvait-il faire de plus ? Bref. 26-18, score final. Et un nouveau titre pour Sonny Bill, un ! Une performance pleine pour Sonny Bill, qui a même suscité un tweet plein d’admiration de 44 Dans toutes les chaumières de NouvelleZélande (et principalement celles du Waikato), on s’apprêtait alors à célébrer le retour de l’enfant prodigue. Sa mission dans les rangs ennemis étant enfin accomplie, plus rien ne pouvait entraver le retour du héros national parmi les siens. Jeu, set… et volte-face ! Jeu, set, et volte-face. Vous ne pouvez pas le deviner, mais j’entends volteface au pluriel (en raison d’une règle grammaticale française encore plus tarabiscotée que la carrière sportive de Sonny Bill, le pluriel de « volte-face » s’écrit sans « s », bien que le « s » soit désormais toléré). Car, oui, des volte-face, il y en a eu deux, deux d’un coup. Et puis, on n’allait pas lui refaire le coup, lui qui avait déjà manqué la Coupe du monde en 2008 en raison de son transfert à Toulon ! Alors, 24 heures seulement après sa déclaration initiale, Sonny Bill revint sur sa décision. « Comptez-sur moi, coach Kearney ! » s’écria-t-il. La vie est tellement simple. Par contre, vous n’imaginez pas le ramdam dans la tête de Kearney. Alors qu’il venait tout juste d’annoncer la liste des heureux élus, le sélectionneur national allait devoir dire à un joueur méritant qu’il devrait laisser sa placer à Sonny Bill. Pauvre Tohu Harris. C’est lui qui fut obligé de céder sa place à Sonny Bill. Inutile de vous le cacher, le backrower du Melbourne Storm était dévasté en apprenant sa mise à l’écart : « comme vous pouvez l’imaginer, je suis très déçu de ne pas aller à la Coupe du monde pour représenter mon pays », a-t-il déclaré, avant d’ajouter, un brin désespéré : « j’attendais d’y aller avec beaucoup d’impatience, cependant je comprends la décision qui a été prise et j’espère avoir une autre opportunité de représenter les Kiwis dans le futur ». Penaud, Sonny Bill réalisa plus tard la portée de son revirement. « Je me sens comme une merde.. », lança-t-il à la presse. Ben oui, y’a de quoi ! En tout cas, dans la famille du Treize, ce revirement de Sonny Bill a fait jaser. Les balades de Sonny Bill jeu, set, et volte-face Un tel comportement, franchement, ce n’est pas correct. Mais après tout, qu’estce qu’il en a à faire, Sonny Bill, puisque le Treize, après la Coupe du monde, ce sera terminé pour lui ? Eh bien non ! Ce ne sera pas terminé ! On en vient au second volte-face. SBW avait laissé entendre qu’il retournerait chez les Chiefs en 2014. La presse australienne annonçait même dès jeudi son transfert chez les Chiefs, après avoir aperçu Sonny Bill, son agent Khoder Nasser et des dirigeants de la NZRU s’échanger des documents lors d’un repas d’affaires. Alors que toute la Nouvelle-Zélande attendait la confirmation officielle de son retour aux Chiefs pour 2014, la NZRU a déclaré, dans un communiqué, que Mister Sonny Bill ne porterait pas le maillot des Chiefs en 2014, encore moins celui des All Blacks. La raison ? Le champion toute catégorie allait prolonger avec les Roosters, pardi ! La confusion est totale. Que se passe-t-il avec notre Sonny Bill ? Aujourd’hui, dimanche 13 octobre 2013, le principal intéressé a clarifié la situation lui-même, expliquant au passage que le meeting secret de jeudi, c’était simplement pour discuter de ses plans pour les trois prochaines années. Voilà, on sait tout, c’est clair comme de l’eau de roche ! Enfin, non, on ne sait pas tout ; quels sont ses plans justement ? Petit tour d’horizon des centres d’intérêt de la mégastar : La boxe. Sonny Bill a un titre de champion de Nouvelle-Zélande à défendre, mais ce n’est pas pour tout de suite ! SBW s’accorde un break de trois ans.. Eh oui, chaque chose en son temps ; Sonny Bill n’est pas du genre à mélanger divers projets… La Rugby League. Ça, lui plaît ! Et puis, y’a une super ambiance chez les Roosters. Sonny Bill n’est pas un lâche, il a dit qu’il ne pouvait pas laisser tomber des potes avec lesquels il venait tout juste de décrocher un titre ! Il faudra d’ailleurs qu’il explique ça aux Chiefs, lui qui est parti dans la foulée du trophée du Super 15 conquis en 2012. Photo : Getty Images, 3news.co.nz 45 Les Jeux Olympiques : un rêve ! Sonny Bill souhaiterait représenter la NouvelleZélande à Rio en 2016, avec l’équipe nationale de rugby à 7. C’est bien, il a retenu la leçon. Hanté par l’affaire Tohu Harris, Sonny Bill a compris qu’il valait mieux qu’il annonce son envie d’y participer dès maintenant, plutôt que d’attendre le mois de juillet 2016, une fois que l’équipe néo-zélandaise aura été dévoilée… Et le rugby à XV… on y vient : accrochezvous, Sonny Bill a déclaré qu’il effectuera son retour chez les quinzistes, et si possible chez les Chiefs, dès l’année 2015 ! Il pourra donc porter le maillot des All Blacks lors de la Coupe du monde 2015 en Angleterre ! Ce n’est pas une blague ! Enfin, on ne sait pas trop, avec Sonny Bill on n’est sûr de rien. Allez, à bientôt pour de nouvelles aventures ! Jérémy superrugbynews.fr KIWI THE "SBW GALAXY" Sonny-Bill Williams et son agent Khoder Nasser ont continué de souffler le chaud et le froid sur la planète rugby. Après beaucoup d’incertitudes et plusieurs changements de direction controversés, S-B.Williams a décidé de participer à la Coupe du monde de Rugby à XIII avec les Kiwis et de re-signer avec les Sydney Roosters pour 2014. Son retour au Rugby à XV est désormais repoussé à 2015. Tom lexvnz.com 46 Review ITM Cup 2013 les favoris au rendez-vous PREMIERSHIP Voilà, la saison régulière de ITM Cup s’est achevée le week-end dernier ; on connaît désormais le tableau des phases finales dans les deux divisions (Premiership et Championship). Petit retour sur les évènements marquants de cette ITM Cup 2013. Un trio de tête sans surprise Pour l’équipe de la capitale, tous les clignotants sont au vert : non seulement, les Lions finissent la saison régulière avec un seul revers (lors de la dernière journée face à Hawke’s Bay), la 2e meilleure attaque (42 essais marqués) et la meilleure défense (16 essais encaissés), mais ils ont enregistré le retour, juste avant la fin de la saison, de leur arrière vedette. Seulement, celui-ci a été rappelé par les All Blacks et pourraient renoncer par conséquent à la demi-finale à venir face à Counties-Manukau. Même sans Jane, la ligne de troisquarts des Lions a fière allure, avec une paire de centres expérimentée et très complémentaire (Tim Bateman – Shaun Treeby) et des jeunes talents aux ailes (Afa Fa’atau et Joe Hill, auteur de cinq essais). Ceci dit, la véritable force de cette équipe réside dans son paquet d’avants, et plus précisément dans la troisième-ligne, avec un casting All Star : Brad Shields (bien que celui-ci dépanne régulièrement en seconde-ligne), Victor Vito (obligé de refaire ses preuves en ITM Cup) et le 47 Après avoir mis la main sur le Ranfurly Shield et assuré le maintien, Bundee Aki et les Steelers ont déjà rempli leur contrat. De quoi aborder les playoffs sans la moindre pression ! sensationnel Ardie Savea. Dans le cinq de devant, c’est pas mal non plus avec le All Black Jeremy Thrush et le prometteur pilier Jeffery Toomaga-Allen, champion du monde junior en 2010. Bleyendaal a confirmé son potentiel, tandis que le très jeune Richie Mo’unga (19 ans) a démontré toute l’étendue de son talent lors de ses quelques apparitions en équipe première. Wellington ne dispose pas de la meilleure attaque, car cet honneur revient à Canterbury. Fidèle eux-mêmes, les rouge-et-noirs ont produit du jeu (beaucoup même, puisqu’ils détiennent la meilleure attaque avec 48 essais marqués) et ont accumulé les victoires (huit au final) afin d’être bien placés pour cette dernière ligne droite. Habitués à évoluer sans leur pléiade d’internationaux, Canterbury s’est tout de même reposé sur des joueurs habitués aux joutes du Super Rugby. Parmi les joueurs qui ont brillé, on relèvera aussi les noms de des ailiers Milford Keresoma, transfuge d’Auckland (meilleur marqueur d’essais avec 8 réalisations) et Patrick Osborne, déjà connu des connaisseurs du Super 15 (5 essais). A l’arrière, le doué Johnny McNicholl s’est bien remis de sa blessure contractée en début de Super Rugby et pourrait être l’un des joueurs clés de ces phases finales. En effet, de nombreux Crusaders composent l’ossature de l’équipe : le pilier Joe Moody, le talonneur Cory Flynn (blessé au cou, celui-ci est forfait pour la demi-finale), les troisième ligne George et Luke Whitelock, le demi de mêlée Andy Ellis, le centre Ryan Crotty, etc.). Traditionnelle fabrique à numéros 10, Canterbury nous a encore sorti une très bonne cuvée cette année : Tyler Troisième de la saison régulière avec 7 victoires pour 3 défaites, Auckland a réalisé une saison très solide. Comme bien souvent, ce sont les jeunes talents locaux qui ont fait tourner la machine, à l’image du seconde-ligne Patrick Tuipulotu (20 ans), du numéro 8 Joe Edwards (20 ans), de l’ouvreur Simon Hickey (19 ans, 113 points), du centre Malakai Fekitoa (21 ans), de l’ailier George Moala (22 ans, 5 essais) et de l’arrière Lolagi Visinia (20 ans, 6 essais). Review ITM Cup 2013 les favoris au rendez-vous Il faut reconnaître que tous ces jeunes étaient bien encadrés, avec le taloneur Tom McCartney, les troisième-lignes Luke Braid et Peter Saili ou encore le centre Hadleigh Parkes, tous auteurs d’une saison pleine. Le Ranfurly pour la bande à Tana… en attendant plus ? Ces trois provinces seront accompagnées dans le dernier carré par CountiesManukau. L’équipe entraînée par Tana Umaga, promue en Premiership cette année, n’a pas raté ses débuts dans l’élite. Portés par une ligne de trois-quarts explosive comprenant de nombreux joueurs révélée au club l’an dernier et aguerris par une saison en Super 15 (les centres Bundee Aki et Rey Lee-Lo, l’ailier Frank Halai, l’ouvreur Baden Kerr, etc.), les Steelers terminent à une prometteuse 4e place. La ligne de trois-quarts ne fait pas tout : Counties-Manukau dispose d’imposants perce-murailles devant, tels que Jimmy Tupou (seconde-ligne) ou Fritz Lee (numéro 8). Le demi de mêlée Augustin Pulu y est également pour beaucoup dans la réussite de cette province. Non contents de participer à la fête des phases finales, les Steelers se sont également payés le luxe de s’emparer du Ranfurly Shield grâce à leur victoire sur Hawke’s Bay le 7 septembre dernier. Un trophée qu’ils conservent toujours, après avoir repoussé plusieurs challenges successifs. Barlow…). Mais cela n’explique pas tout, car cette configuration occure chaque année. Une année à vite oublier pour les Mooloos – même le Ranfurly Shield, qu’ils détenaient depuis l’an dernier, leur a glissé des doigts dès la seconde journée (défaite à domicile face à Otago, 19-26). Derrière, on retrouve deux équipes qui ont fortement déçus cette année : Waikato et Taranaki. Pour Taranaki, la déception est grande également. Demi-finalistes en 2011 2012, l’équipe de Colin Cooper a calé cette année, incapables de trouver des solutions en attaque (seulement 14 essais marqués en 10 rencontres). Certes, l’absence de l’ouvreur Beauden Barrett, retenu avec les All Blacks, explique en partie ce manque d’insipration, mais Taranaki attendait probablement plus de la part des talentueux Andre Taylor et Kurt Baker. Bien que cette équipe soit le principal fournisseur des Chiefs, vainqueurs des deux dernières éditions du Super 15, Waikato a dû composer sans ses vedettes, mises logiquement à la disposition des All Blacks lors du Rugby Championship (Aaron Cruden, Liam Messam, Brodie Retallick, Sam Cane, Tawera Kerr- Les Steamers de la Bay of Plenty ferment logiquement la marche et sont donc relégués dans la division Championship. Maintenus in-extremis dans l’élite la saison passée, les Steamers de Tanerau Latimer n’ont pas fait le poids cette année et terminent avec 1 victoire pour 9 défaites. Waikato et Taranaki dans les choux championship On ne sait pas encore quelle équipe remplacera les Steamers en Premiership : la place reviendra au vainqueur des playoffs. Quatre équipes sont vont donc se disputer une place dans l’élite : Tasman, Otago, Hawke’s Bay et Southland. 48 Emmenés par un Ihaia West capable de faire basculer un match sur un coup d'éclat, les Magpies pourront-ils remporter le Championship, synonyme d'accession en première division ? Review ITM Cup 2013 les favoris au rendez-vous Otago team du recrutement pour regoûter à l’élite du rugby néo-zélandais. Les recrues phares, parmi lesquelles Max Lahiff (pilier), Alby Mathewson (demi de mêlée) ou encore Telusa Veainu (ailier), ont rapidement apporté une véritable plus-value à l’équipe. Tasman, la bête à abattre Otago et Hawke’s Bay à l’affût Meilleure attaque et meilleure défense de la division, Tasman est l’équipe à battre. Mais attention, Otago et Hawke’s Bay n’ont pas dit leur dernier mot ! Si c’est le collectif qui constitue la principale force de cette surprenante formation, les individualités ont su tirer leur épingle du jeu : l’exemplaire capitaine Shane Christie a décroché un contrat pour évoluer aux Highlanders en 2014, l’excellent demi d’ouverture Marty Banks (3e meilleur réalisateur de la compétition avec 130 points) a signé en faveur des Hurricanes, tandis que les jeunes Liam Squire (flanker, 21 ans) et James Lowe (ailier, 21 ans, 3e meilleur marqueur d’essais avec 6 réalisations) ont tous deux été recrutés par les Chiefs. Finalistes malheureux en 2012, Otago est reparti à la charge cette année avec un groupe peu changé. Une stabilité qui porte ses fruits : 6 victoires pour 4 défaites en 2013 et une seconde place au classement final. Et puisque l’on parle des individualités de cette équipe, il ne faut pas oublier Tom Marshall, l’un des maillons essentiels des Makos. En manque de temps de jeu avec les Crusaders, ce trois-quarts aussi doué que polyvalent poursuivra sa carrière chez les Chiefs l’an prochain. En finissant la saison régulière sur deux cartons (64-28 face à Waikato et 57-14 face à Manawatu), Tasman est clairement le favori pour la montée. 49 Le pack est toujours aussi dynamique (un pack où s’illustrent, entre autres, le talonneur Liam Coltman et le flanker TJ Ioane) et la ligne de trois-quarts encore plus talentueuse que l’an passé peut-être (Tony Ensor et Jayden Spence ont gagné en expérience, tandis que le jeune centre Michael Collins s’est révélé). Menés de mains de maître par une remarquable charnière Fumiaki Tanaka – Hayden Parker (celui-ci est au passage le meilleur réalisateur de toute la compétition), les Razorbacks ont les atouts pour renverser n’importe quelle équipe. Hawke’s Bay a également de sacrés arguments à faire valoir. Retombés en seconde division après une saison en Premiership, les Magpies ont mis le paquet au niveau A noter que ce dernier, un ancien de Canterbury, finit la compétition en seconde position au classement des meileurs marqueurs d’essais (7 réalisations). D’autres nouveaux venus sont arrivés à Napier sur la pointe des pieds, mais ont également beaucoup apporté : c’est le cas du seconde-ligne Mark Abbott, qui s’est fait remarquer par les Hurricanes, et de notre petit Frenchy Régis Lespinas. Alors, certes, Lespinas n’a que très peu joué, mais on imagine que son expérience et son savoir-faire ne sont pas étrangers au développement soudain de Ihaia West. Il faut bien le dire, West, c’est la perle de Napier, celui qui porte désormais tous les espoirs de la région. Deuxième meilleur réalisateur de la ITM Cup avec 140 points (dont cinq essais !), le jeune demi d’ouverture de 21 ans semble promis à une très belle carrière – on l’imagine mal ne pas trouver un contrat pour le Super Rugby 2014. Outre West, d’autres talents du cru ont tiré l’équipe vers le haut, tels que Zac Guildford (5 essais), revenu en grâce après ses déboires du début de saison ou encore du centre Richard Buckman, auteur d’une énorme saison. Review ITM Cup 2013 les favoris au rendez-vous Southland qualifié… par défaut Qui voulait la quatrième place ? On ne s’est pas bousculé pour l’avoir – à vrai dire, on a l’impression que Southland a hérité de cette place par défaut – aucune autre équipe n’étant en mesure de prétendre aux playoffs. Qualifié pour le dernier carré malgré un bilan négatif (4 victoires pour 6 défaites), le Southland aura du mal à bouleverser la hiérarchie dans cette division Championship. Les coéquipiers de Jamie Mackintosh (futur joueur des Chiefs) ont tout de même des joueurs talentueux dans leurs rangs, à commencer par le puissant centre Cardiff Vaega, dont les performances à ce niveau lui ont ouvert les portes du Super Rugby pour 2014 (il portera le maillot des Hurricanes). Mais, pour réaliser l’exploit en playoffs, il faudrait que Robbie Robinson retrouve enfin son flair en attaque, et que le jeu au pied de Scott Eade et Marty Mckenzie soit d’une précision remarquable. 5e de la division Championship, les Turbos du Manawatu ont manqué la qualification de peu. Ça s’est joué pour deux petits points seulement – les Stags du Southland comptant un point de bonus offensif et un point de bonus défensif en plus. Pour espérer viser plus haut, les Turbos ont tout intérêt à revoir leur défense – ils pointent à la dernière place dans ce secteur (44 essais et 340 points encaissés en 10 matchs). Avant-derniers, les Taniwhas du Northland peuvent nourrir quelques regrets. Cette saison 2013 n’a pas été à la hauteur de leurs espérances – Rene Ranger rêvait probablement d’une meilleure sortie. L’association tant attendue entre Ranger et Caucaunibuca n’a été efficace que par intermittence (19 essais inscrits seulement par l’attaque du Northland), et les Taniwhas ont donc principalement dû s’en remettre à leurs deux buteurs inconstants, Ben Seymour et Daniel Hawkins, pour alimenter le tableau d’affichage. Enfin, le bonnet d’âne revient à North Harbour. Une victoire, un nul et huit défaites pour l’équipe de Francis Saili. Une année très décevante pour cette province qui dispose d’un vivier impressionnant (tant en quantité qu’en qualité) dans lequel elle peut puiser. Vivement l’année prochaine pour eux. résultats des phases-finales de la ITM Cup 2013 Premiership Wellington Counties-Manukau 41 10 wellington canterbury auckland 13 i 29 56 26 Canterbury Championship tasman southland 49 28 Tasman otago Hawke’s Bay 26 i 25 Hawke’s Bay Photo : Anthony Au-Yeung & Rob Jefferies/Getty Images AsiaPac, forsythbarrstadium.co.nz 50 24 29 Jérémy superrugbynews.fr pumas Encore une année sans victoire pour les Argentins. A la différence de l’édition 2012 qui nous avait laissé plein d’espoirs pour la suite, cette année un gout amer reste en bouche. Outre un premier match catastrophique face à des Sud-Africains stratosphériques, qui nous ont remis les Argentins à leur place, c’est ce dernier match qui fait mal. A Rosario, face à des Australiens dans le doute, l’entraîneur des Pumas, Santiago Phelan avait bien fait comprendre que la première victoire était proche, mais a-t-il suffisamment motivé son équipe? Car au final nous avons vu des Argentins dépassé par l’enjeu et complètement à côté de la plaque, résultant sur une nouvelle raclée. Alors non, ça ne sera pas pour cette année que les Pumas fêteront leur première victoire, mais comme on dit par ici : De esperanza vive el hombre L’avant Rugby Championship 2013 Remontons un peu le temps avant ce fameux Rugby Championship 2013 et arrêtons-nous à la tournée de juin. Les All Blacks mataient la France, les Springboks remportaient leur « South African Quadrangular Tournament », et les Wallabies étaient battus par K.O lors du dernier match par des Lions Britanniques & Irlandais rugissant. Peu de personnes aurons fait attention à ce qui se passait en Argentine. joueurs, il a bien fallu reposer les cadres. Pas de Juan Martin Fernandez-Lobbe, Patricio Albacete, Juan Imhoff ou de Juan Martin Hernandez à l’horizon. On y voit une équipe relativement jeune (26 ans de moyenne) avec notamment les débuts de Benjamin Urdapilleta qui a vécu une saison de rêve avec Oyonnax. Celle-ci recevait une équipe d’Angleterre fortement remaniée à cause de la tournée des Lions, qui va permettre de voir des joueurs comme Freddie Burns, Marland Yarde, Christian Wade ou Matt Kvesic. Au final, nous avons pu assister à une prestation impressionnante de la jeune garde anglaise, avec deux victoires 3 – 32 et 26 – 51. Que retenir de ces match, si ce n’est que les joueurs ont eu du mal à se trouver et qui comme une équipe des Barbarians, éprouve des difficultés à construire du jeu. Même avec Felipe Contepomi, l’absence d’un réel leader tel Agustin Pichot ou JM Fernandez-Lobbe s’est faite sentir. Du côté sud-américain, c’est l’occasion de rassembler ses joueurs et ainsi de forger une véritable équipe pour le Rugby Championship. Mais avec un Top14 éprouvant pour un grand nombre de De plus avec l’application des nouvelles règles en mêlée fermée, la spécialité argentine, à savoir la « bajadita », n’est plus possible. Le pack a donc été fortement chahuté lors cette tournée 51 avec plusieurs essais de pénalité en conséquence. Enfin, un thème assez récurrent chez les Argentins, la défense parfois laxiste de certains, ce qui peut expliquer les 13 essais encaissés en 2 matchs. Ce n’est donc pas très encourageant pour le tournoi qui suit, mais au moins on peut estimer que l’équipe est en construction et que les automatismes vont se faire. Mais Phelan a réfléchi autrement, et ne gardera que 5 joueurs ayant participé à cette série de juin : Landajo et Cubelli : les 2 demi de mêlées en concurrence avec avantage pour le premier. Farias et Galarza : Le premier sera finalement repositionné en seconde ligne, comme le second. Ils restent néanmoins derrière Albacete et Carizza. Contepomi : Pour sa dernière année, il va pouvoir apporter toute son expérience et son envie aux jeunes des lignes arrières pumas Encore une année sans victoire pour les Argentins. le Rugby Championship 2013 L’année dernière pour leur premier tournoi, les Pumas avaient été prometteurs. Deux défaites de justesse face aux Wallabies, un nul à domicile face aux Springboks et 60 bonnes minutes face aux All Blacks à l’extérieur (il faut se contenter de ce que l’on a!). L’objectif de Phelan (qui est assisté par le coach champion du monde Graham Henry) est de remporter une première victoire et surtout de monter un groupe solide dans l’optique de la Coupe du Monde 2015. Au final les Argentins auront largement perdu chez les Sud-Africains (73 – 13) suivi d’un match serré (17 – 22). Face au futur champion Néo-Zélandais, deux nouvelles défaites (28 – 13 et 15 – 33) et enfin une courte de défaite chez les Australiens (14-13) et une raclée pour finir ce tournoi (17 – 56). Les Argentins finissent donc dernier avec 2 points de bonus défensif. Ils auront encaissé 26 essais (et un total de 266 points) et seulement 7 marqués (total 88 points). Au niveau des statistiques individuelles, Juan Manuel Leguizamon termine meilleure marqueur argentin avec 3 essais, et Nicolas Sanchez décroche le prix du plus gros plaqueur du tournoi ! Outre ces statistiques, quels ont été les satisfactions/déception de ce tournoi 2013 ? Un des gros points fort des Argentins aura 52 été la mêlée. Même si le premier match fut brouillon à ce niveau-là (à tous les niveaux à vrai dire) le reste du temps les Pumas ont été dominateurs. Deuxième meilleure équipe dans cette phase de jeu (76% de réussite, derrière les 100% des Sud-Africains et respectivement 74% et 62% pour les Néo-Zélandais et les Australiens), elle doit beaucoup à ses deux piliers Figallo et Ayerza, qui furent nommés par plusieurs sites, meilleurs piliers du tournoi. L’exemple type sera le match face aux All Blacks, où Ayerza châtia Franks qui sera sorti à la mitemps. Les nouvelles règles ont donc été bien assimilées par les Argentins, et la puissance du pack est bien de retour. les Argentins, il montre à tous que même en Pro D2 il garde le niveau. Enfin dernier avant cité, Albacete a été blessé dès le premier match, mais même s’il n’était pas à 100% à son retour, il a montré toutes les qualités nécessaires d’une bon 2e ligne, et formera à Toulouse un duo du tonnerre avec Tekori. Son retour a fait du bien au niveau des touches, point faible des argentins. Contepomi, aura une mention spéciale en cette fin d’article. Il ne faut pas oublier l’ancien-biarrot, nouveau Sarries, Marcelo Bosch, qui a été très bon au poste de second centre. Très présent en défense, il a été incisif en défense, parmi une équipe qui se cherche encore au niveau du style. Sinon que dire des « vieux » de cette équipe. Malgré la barre des 30 ans passés, Fernandez-Lobbe, Leguizamon, Albacete et même Contepomi, ont montré qu’il fallait toujours compter sur eux au niveau international ! Parlons du joueur clé du pack, JMFL, habitué au poste d’openside flanker, il a été repositionné de l’autre côté suite aux bonnes prestations de Pablo Matera, dont nous parlerons plus tard. Moins sous le feu des projecteurs, il a néanmoins abattu un travail énorme. JL, lui repositionné au poste de 3e ligne centre après la suspension de Senatore, a montré toutes ses qualités athlétiques. Guerrier increvable, auteur de nombreuses percées, et de 3 essais pour Place aux jeunes maintenant ! La révélation côté Pumas cette année aura été sans conteste Pablo Matera. Ancien participant du World7Series, il évoluait il y a encore peu sous les couleurs du club d’Alumni et des Pampas XV. Installé par Phelan au poste de numéro 6, avec l’absence de JMFL lors des premier matchs, ses prestations vont lui permettre de garder ce maillot jusqu’à la fin du tournoi en forçant JMFL à changer de numéro. Ce Rugby Championship lui a même permit de décrocher un contrat chez les champions en titre Anglais, Leicester Tigers, afin de palier à l’absence de l‘excellent Tom Croft. A seulement 20 ans, il est l’un des espoirs à son poste ! pumas Encore une année sans victoire pour les Argentins. Ensuite Santiago Phelan étant parti avec un seul demi d’ouverture, à savoir Nicolas Sanchez, ce dernier avait fort à prouver. Privilégiant les passes, nous pouvons enfin oublier le style « kick&chase », néanmoins le style reste encore à définir. Le bordeaux-béglais a donc eu l’occasion de s’installer à ce poste et de prendre du temps de jeu (il forme d’ailleurs avec Israel Folau, Conrad Smith et Eben Etzebeth le groupe des joueurs ayant joué toutes les minutes du tournoi). Malheureusement son dernier match aura révélé des lacunes défensives lors des matchs à pression. Pour l’avenir il va former avec Landajo la future charnière des Pumas pour 2015, tout en gardant un œil sur le jeune Patricio Fernandez, meilleur marqueur de la dernière coupe du monde junior. Tout comme la mêlée fut le point fort des Argentins lors de ce Rugby Championship, la touche en fut le point faible. Outre l’absence de Fernandez-Lobbe, sauteur émérite, lors des premiers matchs, c’est surtout au niveau du lancer que le bât blesse. Solide en mêlée, Guiñazu et Creevy ont fourni des prestations très moyennes à ce niveau-là. 76% de réussite, ce n’est clairement pas acceptable lorsque l’on affronte les meilleures équipes du monde. Le premier cité, titulaire la majeure partie du tournoi, ne fut pas un exemple à suivre. Prenons par exemple le premier face aux All Blacks à Hamilton (NZL). En plus d’écoper d’un carton jaune, sur 16 lancés 53 pas moins de 6 ont été récupéré par les hommes en noirs. Il va donc falloir revoir rapidement les bases car sans ce point d’ancrage dans le camp adverse, il est quasi-impossible de s’en sortir. Autre problème récurrent chez les Argentins est la défense. On les sait capable de mettre les barbelés et de tenir en défense, mais cela demande bien trop d’énergies pour une équipe qui a du mal à boucler ses matchs. Lors des deux défaites écrasantes face aux Sud-Africains et aux Australiens, le pourcentage de plaquage réussi atteint péniblement les 70-75%. En comparaison, lors des matchs où les Pumas ont pu sortir la tête de l’eau (face à ces mêmes équipes) le ratio monte à 90%. Il y a une certaine amélioration par rapport à l’année dernière, quand on voit par exemple l’acharnement de Bosch ou Sanchez au plaquage, néanmoins les problèmes en attaque ne peuvent pas encore compenser les quelques errements défensifs. N’oublions pas aussi que si l’on souhaite défendre, il faut le faire bien, car avec en moyenne 9 pénalités/match donné à l’adversaire, cela risque de poser problème. La preuve face aux Sud Africains où les pénalités offertes à Steyn leurs ont permis de gagner. Les Argentins n’avaient pas besoin d’autant d’indiscipline, comme les cartons à répétition qui finiront même avec une suspension pour Senatore dès le second match et enfin une autre pour Landajo en fin de tournoi. Enfin le joueur qui m’aura le plus déçu est définitivement Juan Martin Hernandez. El Mago n’était clairement pas présent durant ce Rugby Championship. Depuis 2007, les blessures s’enchaînent et Hernandez n’arrive clairement pas à retrouver son niveau. Le facteur X des Pumas n’aura pu sortir les griffes, malgré l’insistance de Phelan pour le laisser au poste d’arrière. Ce qui par ailleurs n’a pas permis au jeune Joaquin Tuculet de montrer toute l’étendue de son talent. Les prochaines échéances Que dire sinon que pour l’année prochaine, une victoire des Pumas serait la bienvenue, mais avec des All Blacks intouchables, des Sud-Africains qui ont enfin retrouvé la dynamique d’antan et un groupe Australien jeune qui se forme rapidement, cela semble bien compliqué. Un destin similaire à l’Italie dans son entrée dans les 6 Nations ? Fort probable. La prochaine échéance reste néanmoins la tournée d’automne, où les Argentins affronteront l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Italie. Une tournée difficile, en espérant y voir des améliorations. A noter qu’en ce moment même la jeune garde des Pumas, les Jaguars, ont remporté l’American Championship, avec trois victoires sur le Canada, les EtatsUnis et l’Uruguay. Des joueurs comme Patricio Fernandez (10), Sebastian Poet (Centre), Joaquin Tuculet (15) se sont fait remarquer et devrait incessamment sous pumas Encore une année sans victoire pour les Argentins. peu rejoindre le groupe des Pumas. Enfin dernière bonne nouvelle, les joueurs Argentins ont de nouveau la cote! Après les ruptures de contrat pour Amorosino ou Santi Fernandez, le destin des Argentins dans le championnat européen semblait s’assombrir. Mais les bonnes prestations durant ce TRC auront permis à certain de signer des contrats. Comme dit précédemment, Matera va rejoindre les Leicester Tigers, Amorosino va chez le promu Oyonnax, Santi Fernandez s’est trouvé une place dans l’équipe de Bayonne, et le trio Creevy, Galarza et Senatore, rejoint Ignacio Mieres chez les Worcester Warriors. A noter aussi le CDD de 3 mois signé par Tomas Leonardi chez les écossais d’Edimbourg. En espérant que cela permettra à ces joueurs d’emmagasiner du temps de jeu, et de voir un jour arriver une équipe Argentine en Super Rugby. Un Super Rugby que Matias Diaz va découvrir sous les couleurs des Highlanders et probablement Tomas Lavanini avec les Chiefs! Suite à la révélation dans les journaux de dissensions au sein des Pumas (joueurs + staff) dans le quotidien « la Nacion », Santiago Phelan, ainsi que 3 membres de son staff, ont décidé de remettre leurs démissions à l’UAR. L’information remontée par le quotidien argentin, fait part notamment de la présence de divisions au sein des joueurs. Des groupes se sont formés semble-t-il autour du capitaine JM Fernandez-Lobbe, qui soutient Phelan et Pichot, un autre avec le seconde ligne Patricio Albacete, qui lui soutient plutôt Ignacio Fernandez-Lobbe, et enfin les jeunes joueurs un peu à la marge. Enfin des discutions houleuses ont eu lieu au sein du staff, sur le cas Contepomi entre autre. Santiago Phelan a alors déclaré lors de la conférence de presse, tenue suite à sa démission, que « [sa] décision était basé sur le fait que des informations privés concernant le groupe ont été rendus publiques, impliquant aussi les membres du staff, cela engendrant un climat malsain. Ces publications sont un manque de respect envers l’ensemble de l’équipe ». Photo : footballfashion.org, Getty 54 Les membres de l’UAR, tels que Agustin Pichot ou Luis Castillo, ont tous soutenu l’ancien entraîneur. JMFL a quant à lui, envoyé un courrier aux journalistes pour faire part de son mécontentement sur la divulgation d’informations privées, et que pour lui il s’agissait d’un manque de respect envers les joueurs, le staff et le rugby argentin. L’UAR a nommé Daniel Hourcade, actuel coach des Pampas XV, comme futur entraineur des Pumas. Mention Spéciale Comment ne pas terminer un article sur l’équipe Argentine de 2013 en parlant de ce grand joueur qu’aura été Felipe « El Mellizo » Contepomi. Bien qu’alternant les hauts et les bas lors de ce tournoi, il terminera néanmoins avec 20 points marqués, dont 1 essai, et un record de 87 sélections. Contepomi c’est d’abord une carrière énorme. A 36 ans, il cumule 4 coupes du monde, dont celle de 2007 qui restera à jamais dans les mémoires du peuple Argentin. Il a tout donné pour son pays, comme en témoigne donc ses 87 sélections et ses 651 points. Mais outre une carrière internationale bien remplie, c’est aussi en club qu’il a montré ses qualités. Après dès début à Bristol en Angleterre, c’est chez les Irlandais du Leinster qu’il va se démarquer. Grace à lui le Leinster va remporter la HCup en 2005-2006 ainsi que la Celtic League. Mais avec l’arrivée du jeune Sexton, il va finir par faire ses valises et rejoindre respectivement le RC Toulon puis le Stade Français. Certains se souviendront de lui comme étant le joueur qui marqua un drop alors que le Stade Français était mené de 6 points, mais il fut aussi l’homme de coup d’éclat, et était toujours prêt à donner des conseils aux jeunes loups qu’il a pu rencontrer. C’est donc cette année qu’il décide de mettre un terme à sa carrière internationale, mais pas au rugby. Il a en effet retrouvé son club formateur de Newman, avec lequel il va participer à l’URBA Top 14. Ce chirurgien de 36 ans a donc été le fer de lance du renouveau du rugby argentin, et continuera surement à aider ce dernier à progresser comme le font d’anciens joueurs tel qu’Agustin Pichot. « Me considero un afortunado, soy un agradecido por lo que el rugby y la vida me dieron, y sobre todo por la possibilidad de haber jugado con los mejores jugadores de toda la historia del seleccionado de rugby argentino » – Je me considère comme une personne chanceuse, je ne remercierai jamais assez le rugby et la vie pour ce qu’ils m’ont donné, et surtout pour avoir eu la chance de jouer avec les meilleurs joueurs de toute l’histoire du rugby argentin. Mathias sudrugby.com movember 2012 ALL BLACKS PODIUM Les All Blacks ont répondu présents à l’appel de « Movember » l’année dernière. Sam Whitelock et Richie McCaw ont fait bonne figure mais se sont contentés des moustaches d’argent et de bronze, devant un Conrad Smith irrésistible. Aujourd’hui en congés sabbatique, Conrad Smith ne peut défendre son titre. Y’aura-t-il un nouveau Moustache d’Or en 2013 ? A suivre Tom lexvnz.com 55 Mc Caw & Carter la relève arrive 56 McCaw & Carter la relève arrive Richie McCaw et Dan Carter sont deux des plus grands All Blacks de tous les temps. L’un son capitaine emblématique : celui qui a remporté le plus de victoires en tant que capitaine avec les Blacks, chose qui s’applique d’ailleurs au rugby en général. l’autre, son meilleur réalisateur (1411 points à ce jour, série en cours). Ce sont tous deux des références mondiales à leur poste respectif et des modèles pour les générations à suivre. Ce sont clairement les deux All Blacks qui ont le plus marqué la dernière décennie, mieux, l’ère professionnelle à elle seule. Demandez à un passant dans la rue de donner le nom de deux All Blacks actuels. S’il en est capable, il vous répondra Richie McCaw et Dan Carter. Cela va de soi. Ils cumulent à eux deux cinq trophées de meilleur joueur du monde IRB. Le tout en sept ans. Joueurs au sein des Crusaders, McCaw et Carter ont un destin on-nepeut-plus lié. Quand on évoque l’un, on évoque l’autre. Mais tout a une fin. Et la fin approche. Elle pourrait avoir comme ultimatum la coupe du monde 2015 en Angleterre qui serait la quatrième pour McCaw aussi bien que pour Carter, deux joueurs qui ont émergé à l’aube de la coupe du monde 2003, on s’en souvient. Qui plus est, cela ne vous a sans doute pas échappé, les deux joueurs se sont tour à tour blessés pendant la première moitié du Four Nations. Carter a manqué 57 l’intégralité de la compétition et McCaw n’a fait son retour uniquement pour l’ultime match. McCaw bien avant cela a pris un congé sabbatique d’une durée de 6 mois, chose assez surprenante en soi. Carter fera de même l’an prochain. Coïncidence ? Certainement pas. Les deux blessures et les deux congés sabbatiques coup sur coup des deux leaders naturels des All Blacks sont un signe, ils marquent l’amorce de ce qui pourrait être une nouvelle ère pour les All Blacks. McCaw et Carter ne sont pas les seuls, Mealamu, Hore, Woodcock, Nonu ou Conrad Smith sont autant de joueurs vieillissants. Ce n’est pas un hasard si Ali Williams a « déjà » pris sa retraire internationale. C’est bien une ère du renouveau qui pointe le bout son nez. Même si on pouvait en douter à un certain moment, McCaw et Carter ne sont pas éternels. Et un jour arrivera où tous deux seront obligés de raccrocher les crampons. Ce jour approche… Le début de la fin ? Non, le début de la faim pour pléthore de jeunes joueurs aux dents longues qui guettent dans l’ombre de leurs idoles. L’occasion fait le larron. En piochant dans cet incroyable vivier qu’est la Nouvelle-Zélande, Steve Hansen trouvera les dignes successeurs de McCaw et de Carter. Si ce n’est pas déjà fait ! En effet, la hiérarchie semble déjà plus ou moins établie aussi bien en troisième ligne qu’à l’ouverture. Et contrairement à ce qu’on pouvait penser il y a pas si longtemps de cela, les retraites de McCaw et de Carter seront bien amorties, pas de soucis à se faire. Elle est loin la « McCaw-dépendance » ou la « Carter-dépendance »… L’occasion à savoir le contexte de blessures et de congés sabbatiques dans lesquels s’inscrivent tour à tour McCaw et Carter était trop belle. Panorama des forces en présence et de la relève de McCaw et de Carter, à deux ans de la coupe du monde 2015. McCaw & Carter la relève arrive La relève de Richie McCaw 32 ans, 1m87, 106 kg, 120 sélections Sam Cane Matt Todd Ardie Savea L’élu, c’est lui. Il marche clairement sur les pas de son idole. Sélectionné chez les Blacks à 20 ans, Sam Cane a profité des absences à répétition de son aîné pour devenir par sept fois titulaire. Et pour succéder à McCaw le staff des Blacks ne s’y est pas trompé, Cane possède un profil plus que similaire. Plutôt grand, longiligne, Cane est de la même façon gratteur confirmé, gros plaqueur (17.2 par match pendant la saison régulière du Super Rugby), inoxydable, systématiquement au soutien et à moindre mesure un joueur plutôt à l’aise ballon en main. Un ersatz de McCaw en somme. On ne pouvait rêver mieux pour palier le futur retrait du capitaine kiwi. Ce devait être lui, et personne d’autre. Annoncé depuis maintenant cinq saisons comme le successeur avant l’heure de Richie McCaw, Matt Todd a quelque peu déçu et n’a su relever la hauteur du défi qu’il l’attendait. Comprenez, sa progression s’est révélée moins ascendante que prévu. Et au final, il a vu Sam Cane débouler sous son nez alors que la place de n°7 chez les Blacks lui était promise… La nouvelle bombe en troisième ligne down under. Révélation cette saison en Super Rugby, Ardie Savea n’en finit plus d’épater la galerie cette saison aussi bien en ITM Cup chez Wellington qu’avec les Baby Blacks lors de la dernière coupe du monde des -20 ans. Ses stats lors de son tout premier match parlent pour lui : 21 plaquages pour 1 manqué, 10 courses balle en main, 3 ballons grattés et 1 off-load. Plus rugueux qu’un Cane ou qu’un McCaw, « Matty » a davantage un profil de n° 6/7 que d’openside flanker pur, racé. Il reste néanmoins très complet : gratteur, plaqueur (il tournait à 15 plaquages par match cette saison en Super Rugby), disponible dans le jeu courant mais aussi leader de combat. Tellement complet qu’il a réalisé un meilleur Super XV que son concurrent Cane et de loin son meilleur. S’il ne compte que trois matchs en Super Rugby – la faute à Jack Lam et Karl Lowe – Savea est l’autre openside flanker vraiment crédible pour succéder à McCaw. Et contrairement à Cane et Todd, Savea offre un profil complètement différent, à la Michael Hooper : explosif avant tout. Si Savea paraît être un vrai spécialiste du poste compte tenu de ses caractéristiques, sa panoplie technique en attaque lui permet également de jouer n°8. Reste à savoir si le staff des Blacks préférera un Cane ou un Todd plus « classique » à ce Savea, véritable lion en cage. 21 ans, 1m89, 104 kg, 13 sélections Aussi providentiel soit-il, Cane a cependant légèrement baissé en régime cette année par rapport à ses deux saisons précédentes. Et c’est désormais à lui d’assumer le poids de la concurrence qui ne cesse de pointer le bout de son nez… 25 ans, 1m85, 104 kg, 2 sélections Et loin d’être un hasard, il a honoré sa première cap avec les Tout-Noirs. Preuve que la roue peut encore tourner. 20 ans, 1m90, 89 kg, 0 sélection Déjà sélectionné par 6 fois avec les All Blacks Sevens, Savea a frôlé une nomination dans le squad pour les tests de novembre. Cela ne devrait pas tarder. 58 McCaw & Carter la relève arrive La relève de Richie McCaw 32 ans, 1m87, 106 kg, 120 sélections Luke Braid Lee Allan Passé par toutes les sélections de jeunes en Nouvelle-Zélande, Luke Braid a vraisemblablement loupé le coche pour intégrer celle des All Blacks, les vrais. Vraisemblablement. Car si le niveau de jeu du leader des Blues s’avère très bon, il reste néanmoins en-deçà de celui d’un Cane ou d’un Todd. D’autant plus qu’à 25 ans, sa marge de progression reste minime, à priori. D’accord John Hardie (Highlanders), Scott Fuglistaller (Rebels), Karl Lowe (Hurricanes), Shane Chritie (Highlanders), Calum Gibbins (Hurricanes) ou bien Brendon O’Connor (Blues) sont tous sans conteste de meilleurs joueurs au jour d’aujourd’hui que Lee Allan, modeste flanker d’Otago. 25 ans, 1m92, 100 kg, 0 sélection Braid est donc condamné à booster son niveau de jeu s’il veut devenir le McCaw du futur, dans le sillage de son année 2008 exceptionnel qui l’avait vu être nommé meilleur joueur IRB des -20 ans. Il resterait autrement un All Black par intermittence, à l’instar de son frère Daniel. « Chasseur » d’exception, puissant ballon en main, bon plaqueur, gratteur confirmé, Braid joue également un rôle clé dans le soutien. Un McCaw bis en somme, mais en moins bon. Ses stats de plaquages le montrent : quand un Sam Cane tourne à plus de 17 plaquages par match, Braid est à 13,1. Le cadet des Braid mesure donc le chemin qui lui reste à parcourir pour avoir une chance de revêtir le maillot à la fougère d’argent durablement. 22 ans, 1m90, 103 kg, 0 sélection Mais ils ont tous 25 ans au moins, âge à priori rédhibitoire dans la course à la succession de McCaw, à fortiori parce que ces joueurs ne sont pour la plupart pas titulaires en Super Rugby. Et arrivé à ce stade dans la hiérarchie – c’est-à-dire derrière Cane, Todd, Savea et Braid – seul Allan, 22 ans, peut encore prétendre succéder à Richie McCaw. Dans le lot, c’est bien lui qui possède la marge de progression la plus importante et qui pourrait pourquoi pas renverser une hiérarchie étonnamment bien établie. C’est aussi simple que cela. Si comme on l’a dit, Lee Allan reste un joueur « modeste », ses belles performances du côté de Dunedin depuis deux saisons pourraient à terme lui faire intégrer un squad de Super Rugby. Et ce pourquoi pas dès cette année par le biais des wider training groups, squads élargis des franchises néo-zeds. Lee Allan a pour atout premier d’être un formidable plaqueur. Affaire à suivre donc. 59 À NOTER TJ Ioane (Highlanders) voire Brad Shields (Hurricanes) actuellement n°6 ou 8 pourraient compte tenu de leurs caractéristiques de jeu prétendre à un repositionnement en n°7. Auquel cas ils pourraient à terme postuler à une place de titulaire chez les Blacks. Cette hypothèse semble il est vrai compromise mais sait-on jamais. McCaw & Carter la relève arrive La relève de Dan Carter 31 ans, 1m78, 94 kg, 97 sélections Aaron Cruden Beauden Barrett Tom Taylor Le monde entier a découvert ce petit ouvreur fragile en finale de la coupe du monde 2011, du côté d’Auckland à l’Eden Park. Il l’avait quitté quasi aussitôt, Cruden étant sorti prématurément en cours de match, blessé gravement. Beauden Barrett aurait très bien pu être le futur Dan Carter. Même style de jeu, même talent précoce. Juste au pied (notamment dans son jeu au pied de pression), bon passeur, joueur d’instinct et surtout formidable joueur de ballon (exactement comme Carter), Barrett a tout pour plaire. Mais c’était sans compter sur Cruden. Le numéro 3 c’est bien lui. Tom Taylor a inauguré sa première cap cet été face à l’Australie après les blessures non seulement de Carter mais aussi de Cruden et de Barrett. Une occasion en or pour débuter avec les Blacks, occasion prise et globalement réussie. 24 ans, 1m75, 82kg, 24 sélections Depuis Cruden a mûri, beaucoup mûri. D’une image d’un ouvreur peu sûr, inexpérimenté et fébrile, Cruden s’est mué en un joueur hors-pair, professionnaliste à l’extrême et leader de jeu naturel. Il est passé du tout au rien serions-nous tentés de dire. La preuve : d’un statut de quatrième choix bringuebalant derrière l’intouchable Carter (et respectivement Slade et Weepu), Cruden est devenu non pas la doublure de Carter mais son concurrent pour une place de titulaire. Mieux, Cruden est devenu le meilleur ouvreur du Super Rugby et même du monde... A regarder de près, la limite entre le statut de remplaçant et de titulaire se brouille. Mais les nombreuses absences de Carter ou bien de Cruden himself ont laissé la question en suspens. Il arrivera un jour où cette question ne vaudra plus la peine d’être posée… 22 ans, 1m87, 92 kg, 14 sélections Qu’importe, Barrett se complait dans son rôle de doublure de Cruden, rentrant aux environs de l’heure de jeu. A dire vrai on a rarement vu un ouvreur être aussi bon impact player. A tel point que le blog Planet Rugby en a même fait son meilleur ouvreur du Four Nations. En attendant une possible place de titulaire chez les Blacks, Barrett continue de mener l’attaque des Hurricanes avec brio. Il faudra pour cela élever son niveau de jeu. Mais la marge de progression de Barrett est grande. Peut-être même plus grande que celle de Cruden… 24 ans, 1m83, 90 kg, 2 sélections Depuis, Taylor tient sa place dans le squad des Kiwis et s’envolera même pour l’Europe en vue de la tournée de novembre. Mais Taylor était loin d’être un inconnu du service pour autant. Utility back exemplaire, Taylor avait secondé Dan Carter après sa blessure pendant une bonne partie du Super Rugby 2012, relevant la concurrence imposée par Bleyendaal (on en reparlera). A tel point que lorsque Carter était de nouveau sur pied, Taylor avait gardé la charge du jeu au pied – son point fort – et surtout la position de demi d’ouverture, Carter glissant en premier centre. Le symbole était fort. Moins performant néanmoins et parfois blessé cette année, Taylor n’a pas retrouvé son niveau de l’an passé. Il reste néanmoins un formidable ouvreur très complet (sa panoplie technique d’utility back se fait ressentir) à la marge de progression assez grande. Et un certain Dan Carter s’impose comme son mentor au sein des Crusaders… 60 McCaw & Carter la relève arrive La relève de Richie McCaw 32 ans, 1m87, 106 kg, 120 sélections À NOTER 4. Tyler Bleyendaal Ihaia West L’autre doublure de Dan Carter chez les Crusaders. Et encore une fois un sacré client, à l’instar de Tom Taylor. Du haut de ses 23 ans, Bleyendaal a tout du stratège confirmé : excellent au pied, buteur confirmé, passeur juste et doté d’un sens de l’alternance remarquable. En deux mots, sobre et efficace. L’arriviste qui pourrait bien complètement bousculer la hiérarchie, en grillant les étapes. Ihaia West est l’archétype total de la pépite encore juvénile mais destinée à un avenir brillant en Super Rugby et même chez les All Blacks. Rien que ça. 23 ans, 1m85, 96 kg, 0 sélection Pas impressionnant pour deux sous, Bleyendaal mène simplement mais avec brio l’attaque de Canterbury en ITM Cup, mais aussi celle des Crusaders par intermittence et ce étonnamment bien (c.f le match Stormers-Crusaders de cette saison où Bleyendaal avait été remarquable et remarqué). Reste à peaufiner quelques errements en défense et à étoffer sa panoplie technique en attaque, notamment dans sa capacité à attaquer la ligne d’avantage. Lui aussi possède une marge de progression conséquente et nul doute qu’il devrait apprendre aux côtés de Carter chez les Saders. Et Bleyendaal n’est pas sorti de la Christchurch Boys’ High School pour rien. Photo : sudrugby.com 61 21 ans, 1m75, 84 kg, 0 sélection Et pour cause, West n’en finit plus d’affoler les défenses en ITM Cup avec ses Magpies d’Hawke’s Bay. Joueur d’instinct et d’espace, West se révèle être la grande révélation de cette ITM Cup cru 2013 et l’un de ses meilleurs éléments. Et pourtant, West ne joue au rugby professionnellement que depuis août dernier. C’est dire. Mais il n’est pas arrivé à l’ouverture des Magpies par hasard, West était en effet le n°10 en chef des Baby Blacks lors de la coupe du monde en juin dernier. Tôt ou tard, West rejoindra une franchise du Super Rugby, même si cela semble juste pour cette saison étant donné le nombre d’ouvreurs kiwis en activité au profil similaire à celui de West : un joueur grandement prometteur. Mais West a justement cette fougue en attaque qui peut parfois pécher chez les autres successeurs désignés de Carter. Un arriviste on vous a dit, qui a plus d’un tour dans son sac. Affaire à suivre… Baden Kerr (Blues – 24 ans) ainsi qu’Hayden Parker (Highanders – 23 ans tout juste) peuvent eux aussi prétendre succéder à Dan Carter, mais le chemin semble encore long à parcourir et Ihaia West semble les dominer en matière de progression déjà aperçue et à venir. Le cas de Gareth Anscombe (Chiefs – 22 ans) est aussi à surveiller de très près. En tant qu’ouvreur (poste qu’il occupait auparavant chez les Blues), Anscombe aurait pu pleinement prendre place dans ce classement. Oui mais voilà, parti chez les Chiefs Anscombe est désormais barré par Cruden à l’ouverture et se voit contraint de glisser à l’arrière, poste qui lui va là-aussi remarquablement bien. Si les choses en restaient là, Anscombe pourrait prétendre à une place chez les Blacks (il s’est gravement blessé pendant le Super Rugby, il aurait pu autrement prétendre à une nomination dans le squad néozed) mais certainement au poste d’arrière et non pour succéder à Carter. Bref, comme vous avez certainement pu le remarquer, les coachs et futurs coachs néo-zélandais ont abondance de biens et l’embarras du choix pour trouver le remplaçant de Dan Carter. Et force est de constater qu’il va de même pour Richie McCaw. Le vivier néo-zélandais dans toute sa splendeur… Antoine sudrugby.com japan Waseda University Rugby Football nom Waseda University Rugby Football couleur rouge et noir année de fondation 1918 affiliation ligue Kanto Taikosen tokyo tokyo waseda waseda waseda waseda Intéressons-nous aujourd'hui au plus emblématique club universitaire de l'histoire du rugby japonais: Waseda. Aux origines, l'université de Waseda, est à l'origine une école spécialisée qui voit le jour en 1882, en pleine ère Meiji, dans la nouvelle capitale du pays: Tokyo. 62 L'établissement est fondé par l'homme politique japonais Okuma Shigenobu, futur premier ministre du pays (19141916). A cette époque, le Japon met fin à sa période d'isolation volontaire et débute sa modernisation. japan Waseda University Rugby Football L'équipe de Waseda qui affronta Keio, lors du célèbre premier match inter-scolaire de 1922 Pour former la nouvelle élite du pays sur le modèle occidental, de très nombreux établissements sont crées ou modernisés, à l'image de Waseda. Au niveau du rugby, si le premier club universitaire de l'archipel est crée en 1899 avec Keio (Tokyo), il faudra attendre 19 ans pour voir naître l'équipe de rugby de Waseda (1918). Le club de Tokyo n'est alors que le 4ème club nippon crée après Keio (1899), Kyoto (1910, non Le 24 décembre 1923 a lieu pour la première fois le Someisen. L'équipe de Waseda affronte alors la toute récente équipe universitaire de Meiji (crée en 1922), située également à Tokyo. Cette rencontre est connue pour être la première opposition historique entre Waseda et son club rival de la capitale. Les partenaires du capitaine Joichi Asakiri écraseront leur adversaire du jour, 42 à 03! 63 officiellement) et Doshisha (1911). Masai Inoue est connu pour être le tout premier capitaine historique des rouges et noirs. En 1920, l'établissement de Tokyo passe au statut d'université. Les rouges et noirs rentreront vite dans l'histoire puisque le premier match historique inter-scolaire de l'archipel oppose Waseda à l'équipe deKeio, le 23 novembre 1922. Pour l'anecdote, Keio remportera le match, 14 à zéro. En 1927, les rouges et noirs effectuent une tournée historique de 73 jours en Australie! But de la tournée: en profiter pour affronter des fortes équipes sudistes et apprendre ainsi à améliorer le rugby japonais en étudiant le jeu adverse. Pour effectuer cette tournée, un manager sera désigné: Bunichi Kimura. C'est le tout premier entraîneur historique de l'équipe universitaire de Waseda. Toutefois, il occupera ce poste uniquement pour la tournée. Une tournée au bilan désastreux (cinq défaites en cinqs matchs). En 1927, les joueurs de Waseda embarquentpour la tournée en Australie, qui durera 73 jours. Mais l'essentiel n'était pas là. Le 23 novembre de cette même année,Waseda remporte sa première victoire historique face à Keio (08-06). En 1928, le club de Tokyo, entraîné par Shinjiro Honryo, participe à la toute nouvelle ligue Kanto, où s'oppose les clubs universitaires de la région. Waseda terminera 3ème, sur les 5 équipes engagées. Il faudra attendre 1932 pour voir les rouges et noirs, menés par l'entraîneur Shigeki Nishio, remporter leur tout premier titre de la ligue Kanto. japan Waseda University Rugby Football Waseda remportera cinq nouveaux titres de la ligue Kanto dans les années qui suivront (1933, 1936, 1937, 1941 et 1942). LeSomeisen, match opposant les deux rivaux Waseda et Meiji en championnat, a quant à lui désormais lieu le premier dimanche du mois de décembre chaque année. Tradition qui existe encore aujourd'hui. Ainsi, le 7 décembre 1941, les deux équipes universitaires de Tokyo s'affrontent tandis que l'aviation japonaise vient de bombarder le port militaire américain de Pearl Harbor, déclanchant les hostilités entre le Japon et les Etats-Unis. Waseda, comme toutes les équipes nippones, devra stopper le championnat après 1942. De nombreux joueurs sont morts sur le front et l'équipe n'a plus assez de réservoir pour pouvoir jouer. Ainsi se terminait le premier âge d'or de l'équipe universitaire nippone. Il faudra attendre novembre 1945, seulement deux mois après fin de la seconde guerre mondiale, pour voir l'équipe universitaire de Waseda se reconstituer. En 1946, le championnat de la ligue Kanto reprend ses droits. Les rouges et noirs remporteront leur 7ème titre l'année suivante sous les ordres d'un certain entraîneur, Kozo Nishino (futur sélectionneur des Cherry Blossoms dans les années 50). Ce dernier sera remplacé en 1950 par Tetsunosuke Onishi. Ce n'était alors pas le premierOnishi à devenir entraîneur de Waseda. Son frère aîné, Eizo Onishi, dernier entraîneur des rouges et noirs de la période d'avant-guerre (1934 à 1935 et 1939 à 1942), avait remporté deux titres de champion de la ligue Kanto (1941 et 1942). Avec Tetsunosuke Onishi, Waseda allait gagner trois titres de champion de la ligue Kanto dans les cinq années qui suivirent (1950, 1952, 1953). Tetsunosuke Onishi, entraîneur légendaire de Waseda Mais très vite la situation s'empira. En 1961, Waseda terminait 7ème du championnat et était relégué en 2ème division suite à sa défaite en barrage contre Keio. L'entraîneur Jiro Inoue était viré après son unique saison chez les rouges et noirs. Les dirigeants du club faisaient aussitôt rappel à Tetsunosuke Onishi, qui faisait ainsi son retour en tant qu'entraîneur chez l'équipe universitaire de Tokyo. Avec lui, les rouges et noirs allaient remonter la pente très rapidement. En 1962, Waseda terminait leader de sa poule et remontait en première division après sa victoire face à Meiji (17-08) en barrage. Waseda est de nouveau au premier plan et joue ainsi la première finale du championnat national universitaire de 1965, perdue 06/14 face à Hosei. Le manager Onishi quitte à nouveau le club en ayant réussi sa mission: remettre le club à flot. La saison 1965/1966, qui entame le troisième âge d'or du club, va rester dans 64 Par la suite débuta avec le départ du club en 1954 de Tetsunosuke Onishi une période de troubles dans le club, surnommé ère Sengoku. Pourtant grâce au manager revenant Kozo Nishino, Waseda remportait un nouveau titre (1956). Mais ce dernier quitta l'équipe pour prendre les commandes de la sélection des Cherry Blossoms. En 1958, les rouges et noirs gagnaient leur 11ème titre de la ligue Kanto. toutes les mémoires. Entraîné désormais parHisashi Yokoi, Waseda va réaliser le triplé ligue Kanto/championnat national universitaire/All Japan Championship. Un triomphe obtenu notamment avec une victoire face à Hosei (16-00) en finale universitaire et en finale du All Japan Championship face à la grosse équipe nippone de l'époque, Yawata Steel (12-09). L'équipe a alors dans ses rangs deux noms très connus aujourd'hui du rugby japonais: le 2ème ligne et capitaine Tatsuzo Yabe (actuel directeur exécutif de la JRFU) et l'arrière Iwao Yamamoto (sélectionneur des Cherry Blossoms dans les années 80 et 90). Hisashi Yokoi partira du club sur ce triomphe absolu et sera récompensé quelques années plus tard en devenant sélectionneur des Cherry Blossoms, à l'image de Tetsunosuke Onishi, qui en cette année 1966, est devenu le nouveau sélectionneur duJapon. En 1967, la ligue Kanto est divisée en deux ligues. Waseda se retrouve incorporé dans la ligue Kanto Taikosen avec les grosses équipes universitaires de Tokyo: Meiji, Keio, Nippon Sport Science University... Durant ce troisième âge d'or, qui durera jusqu'en 1975, Waseda remportera au total huit titres de la ligue Kanto Taikosen, sept titres nationaux universitaires et trois All japan Championship. Avec à signaler deux nouveaux triplés lors des saisons 1970/1971 et 1971/1972. Waseda est alors à son apogée. Les grandes victoires de cette époque seront notamment les deux finales du All Japan Championship remportées consécutivement en 1971 et 1972 face à Nippon Steel Kamaishi (30-16) etMitsubishi Kyoto (14-11). Lors de la finale de 1971 évoluait notamment, pour les connaisseurs du football nippon, le talonneur Kazumi Ohigashi, actuel président de la Japan Football League. Sans oublier le célèbre 1/2 de mêlée Hiroaki Shukuzawa, qui fût par la suite sélectionneur des Cherry Blossoms et créateur de la Top League japonaise. japan Waseda University Rugby Football Par la suite, Waseda va réaliser des saisons plus que moyennes. Ainsi, sur les dix saisons qui suivent, Waseda ne remporte que quatres ligue Kanto Taikosen et un championnat national universitaire. Un bilan plus que moyen pour les ambitions d'un tel club. Le retour du sorcier Tetsunosuke Onishi lors de la saison 1981-1982 permet aux rouges et noirs de gagner un nouveau titre de laligue Kanto Taikosen. Auparavant, lors du Someisen du 6 décembre 1981, le record de spectateurs pour un match de rugby japonais était explosé (66 999 personnes). Mais Waseda échoue en finale du championnat national universitaire face à son éternel rival, Meiji (12-21). Un record qui tient toujours actuellement dans le rugby japonais. En 1984, l'ex-sélectionneur du Japon, Hiroshi Hibino, connu pour avoir réussi le 2ème triplé historique de Waseda, en 1971, ne réussira pas cette-fois ci à remporter un titre avec le club universitaire de Tokyo. Les rouges et noirs termineront à chaque fois second de leur ligue Kanto Taikosen et échoueront en 1/2 finale du championnat universitaire. Suite à cet échec, Hiroshi Hibino quitte Waseda après deux saisons. Mais Waseda reste un très grand club et va revenir au tout premier plan. Suite au départ d'Hibino, Kenji Kimoto est désigné nouveau manager du club. A 46 ans, le nippon va monter une superbe matchine de guerre. Dès la première saison, on constate la progression de Waseda qui termine en finale du championnat universitaire et s'incline de peu face à Daito Bunka (12-10), en 1987. Kenji Kimoto, l'entraîneur qui réalisa le triplé historique de 1988 avec Waseda L'année suivante est celle de la confirmation. Waseda écrase tout sur son passage et réalise le dernier triplé connu du club. En finale nationale universitaire, les rouges et noirs battent Doshisha (19-10). Mais la plus grande victoire en cette année 1988 sera en finale du All Japan Championship, face à Toshiba Fuchu. Un exploit retentissant tel qu'à l'heure actuelle, c'est toujours le dernier titre remporté par une équipe universitaire en All Japan Championship. La victoire du 6 décembre 1987 dans le célèbre Someisen, face à Meiji, joué cette année-là dans la neige, est également gravée dans les mémoires et reconnue comme l'un des plus grands matchs de l'histoire entre ces deux équipes. Dans cette équipe triomphante de Waseda, on retrouve alors de nombreux noms connus aujourd'hui: le pilier et capitaine Takanori Nagata(international nippon en 1988), le 3ème ligne Katsuyuki Kiyomiya (actuel entraîneur de Yamaha Jubilo), le 1/2 de mêléeMasami Horikoshi (international nippon des années 90) ou encore l'ailier Kiyoshi Imaizumi (international nippon des années 90). Kenji Kimoto quittera le club sur cette excellente note. Le Someisen du 6 décembre 1987 entre Waseda et Meiji s'était joué dans des conditions dantesques, sur la neige ! 65 japan Waseda University Rugby Football Par la suite, Waseda allait gagner un 10ème titre national universitaire en 1990, face à Nippon Sport Science University (45-14), ainsi qu'un titre de la ligue Kanto Taikosen, en 1991, puis allait rentrer dans la période la plus sombre de son histoire. Les rouges et noirs allaient jouer les seconds rôles pendant une longue période, malgré notamment un énième retour d'Hiroshi Hibino en tant qu'entraîneur, entre 1998 et 2000. Au plus mal, les dirigeants du club nommaient en 2001 Katsuyuki Kiyomiya nouveau manager de l'équipe. Cet ancien 3ème ligne des rouges et noirs, présent dans la fameuse équipe du triplé en 1988, venait tout juste de terminer sa longue carrière de joueur à Suntory. C'était alors un très gros pari tenté par le club rouge et noir. Mais un pari qui allait se révéler gagnant! Le nouvel entraîneur apporte avec lui ses nouvelles méthodes de travail, plus modernes. Et sous ses ordres, Waseda va revenir au tout premier plan et régner sur le rugby universitaire japonais. Entre 2001 et 2006, l'équipe rouge et noir va ainsi remporter cinq titres de la ligue Kanto Taikosen ainsi que pas moins de trois championnats nationaux universitaires (2003, 2005 et 2006) gagnés face à l'autre grande équipe universitaire de l'époque, Kanto Gakuin. < Katsuyuki Kiyomiya, l'entraîneur qui releva Waseda de ses cendres au début des années 2000 66 japan Waseda University Rugby Football L'exploit retentissant de Waseda face à Toyota Verblitz, le 12 février 2006 en All Japan Championship! L'entraîneur nippon dispose alors dans ses rangs de très bons joueurs dont plusieurs évoluent aujourd'hui avec la sélection desBrave Blossoms: le talonneur Yusuke Aoki (Suntory Sungoliath), le pilier Kensuke Hatakeyama (Suntory Sungoliath), le 3ème ligne Takamichi Sasaki (Suntory Sungoliath), le centre Yuta Imamura (Kobelco Steelers) sans oublier l'inévitable arrière Ayumu Goromaru (Yamaha Jubilo) et bien d'autres encore ...C'est avec ces joueurs notamment que Waseda réussira un exploit retentissant le 12 février 2006 en éliminant lors du 2ème tour de la 43ème édition du All Japan Championship, la grosse équipe de Toyota Verblitz. Un exploit qui fit parler sur l'archipel car pour la première fois dans l'histoire, depuis la création de la Top League japonaise, un club universitaire japonais éliminait un club professionnel nippon lors d'un match éliminatoire du All Japan Championship. Grâce à ses exploits, Katsuyuki Kiyomiya est recruté comme nouveau manager de Suntory Sungoliath, son ancien club. Son successeur, Ryuji Nakatake (sélectionneur plus tard des U20 japonais en 2012), poursuivit sur sa lancée avec trois titres supplémentaires de la ligue Kanto Taikosen et deux nouveaux championnats nationaux universitaires (2008 et 2009), les derniers obtenus par le club rouge et noir. Car par la suite, Ryuji Nakatake démissionnait et poursuivait sa carrière ailleurs. Son successeur Takashi Tsuji (ancien 1/2 de mêlée de NEC Green Rockets), remportait la ligue Kanto Taikosen mais échouait en janvier 2011 en finale universitaire face à Teikyo (14-17), nouvel ogre du rugby universitaire nippon, malgré la présence de la star japonaise, le 1/2 d'ouverture Ryohei Yamanaka. Le nouvel entraîneur de Waseda depuis est Teikazu Goto (ancien joueur de Yamaha dans les années 90). 1/2 finaliste du championnat national universitaire la saison dernière face à Teikyo (défaite 10-38), Waseda espère renouer avec ses grandes heures de gloires en comptant notamment sur ses stars actuelles, le 1/2 d'ouverture Junpei Ogura et surtout l'ailier et grand international japonais, Yoshikazu Fujita. < Yoshikazu Fujita, star actuelle de Waseda 67 japan Waseda University Rugby Football palmares LIGUE KANTO 12 titres 1932, 1933, 1936, 1937, 1941, 1942, 1948, 1950, 1952, 1953, 1958, 1965 Ligue Kanto Taikosen 22 titres 1967, 1968, 1970, 1971, 1972, 1973, 1974, 1975, 1976, 1981, 1982, 1987, 1990, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2009, 2010 Championnat national universitaire 15 titres 1966, 1967, 1969, 1971, 1972, 1974, 1975, 1977, 1988, 1990, 2003, 2005, 2006, 2008, 2009 Finaliste 15 fois 1965, 1968, 1970, 1973, 1976, 1982, 1987, 1991, 1993, 1996, 1997, 2002, 2004, 2007, 2011 All Japan Championship 4 titres 1965, 1968, 1970, 1973, 1976, 1982, 1987, 1991, 1993, 1996, 1997, 2002, 2004, 2007, 2011 Finaliste 5 fois 1967, 1974, 1975, 1977, 1990 68 japan Waseda University Rugby Football Principaux personnages importants passés par l'équipe de rugby de Waseda Kozo Nishino (1901-1984) : ancien ailier et manager de Waseda, ex-sélectionneur du Japon (1958). Shinjiro Honryo (1903-1971) : ancien 1/2 de mêlée de Waseda, capitaine lors de la tournée de 1927 en Australie et exmanager de Waseda. Egalement ancien directeur de la JRFU et ancien politique japonais. Toichiro Kawagoe (1914-2002) : ancien centre et capitaine de Waseda. Il a aussi connu la sélection nippone lors de la défaite contre l'équipe universitaire de Nouvelle-Zélande, en 1936. Il a également été par la suite président de la Kansaï Rugby Football Union (19871992) et 9ème président de la Japan Rugby Football Union (1992-1994). Ko Chu Chang (1910-2002) : japonais d'origine chinoise, né à Taiwan. Ancien centre de Waseda et ex-international nippon, a fait parti de la toute première équipe nationale du Japon en 1930. Capitaine des Cherry Blossoms lors de la tournée en 1934 enAustralie. Tetsunosuke Onishi (1916-1995) : légendaire entraîneur de Waseda (à plusieurs reprises) et frère cadet d'Eizo Onishi (ex-entraîneur de Waseda dans les années 30 et 40). Il échouera en finale universitaire à plusieurs reprises avec les rouges et noirs. Après la fin de la seconde guerre mondiale, il est retourné sur son île et a commencé à y diffuser le rugby. Il est considéré comme le fondateur du rugby taïwanais. Il a notamment aussi été sélectionneur du Japon (1966-1971) et est célèbre pour avoir résister héroÏquement avec son équipe à l'Angleterre lors du second test, en 1971 (défaite 03-06). Hisashi Yokoi 69 (1932- ) : ancien joueur de Waseda et frère aîné de l'ex-international nippon Akira Yokoi. Entraîneur de Wasedaune seule saison, il est connu pour avoir réussi avec les rouges et noirs le premier triplé du club (Kanto Taikosen, championnat national universitaire et All Japan Championship). Suite à ce succès, il deviendra quelques années plus tard le sélectionneur des Cherry Blossoms (1972, 1976 et 1978-1979). Zenzaburo Shirai (1932- ) : ancien 3ème ligne de Waseda. Par la suite entraîneur du club en 1968, il démissionnera et fondera en 1970 l'équipe universitaire de Teikyo. Il reviendra de nouveau à Waseda et réalisera en 1972 le 3ème triplé du club. Hiroshi Hibino (1934- ) : ex-ailier de Waseda, il prend plus tard la Tête de japan Waseda University Rugby Football manager de l'équipe et remporte en 1971 le second triplé historique du club. Il entraînera à plusieurs occasions les rouges et noirs. Il a également été sélectionneur du Japon à trois reprises durant sa carrière (1976, 1982-184 et 1987-1988). Yoshiro Mori (1937- ) : ancien joueur de Waseda. Homme politique japonais, il fût notamment premier ministre du Japon(2000-2001). Retiré de la vie politique, il devient en 2005 le 12ème président de la Japan Rugby Football Union, poste qu'il occupe toujours à l'heure actuelle. Kenji Kimoto (1940-1996) : ancien 1/2 d'ouverture de Waseda. Il participe en 1962 à la victoire en barrage du club face à Meiji(17-08), qui permet à Waseda de retrouver la première division de la ligue Kanto Taikosen. Nouvel entraîneur de Waseda en 1986, il réussit lors de sa seconde saison le quatrième et dernier triplé historique du club. A nouveau manager des rouges et noirs en 1995, il décèdera un an plus tard. Akira Yokoi (1941- ) : ancien centre de Waseda et frère cadet d'Hisashi Yokoi. Joueur de Mitsubishi Kyoto, il remportera deux titres de champion du Japon (1972 et 1976) mais s'inclinera lors de ses deux finales d'AJC. International nippon, il participera à la victoire historique des japonais en 1968 en Nouvelle-Zélande contre les juniors All Blacks (23-19). Capitaine des Cherry Blossoms, il participera à la tournée de 1973 en France avec son frère comme sélectionneur. Tatsuzo Yabe (1943- ) : ancien 2ème ligne et capitaine de Waseda, il fait parti de l'équipe qui réalise en 1966 le premier triplé historique du club. En 2011, il est désigné directeur général de la Japan Rugby Football Union. Katsuji Maniya (1945-2011) : ancien 3/4 de Waseda. Intégrant l'équipe de 70 Toyota Auto Works en 1968, il remporte le championnat du Japon en 1969 face à Yawata Steel (19-13). Il fût plus tard manager de Toyota Auto Works. Iwao Yamamoto (1947- ) : ancien demi d'ouverture de Waseda. Il fait parti de l'équipe qui réalise en 1966 le premier triplé historique du club. Intégrant l'équipe de Ricoh, il remporte trois titres de champion du Japon avec l'équipe de Setagaya (1971, 1973 et 1974) ainsi que deux All Japan Championship (1973 et 1974). Il a également obtenu une sélection avec les Cherry Blossoms, lors de la défaite au Pays de Galles (14-62) en 1973. Après sa retraite de joueur, il devient sélectionneur du Japon à trois reprises (1980, 1982 et 1996) et entraînera plus tard Suntory Sungoliath. Yoshiaki Izawa (1947- ) : ancien 3ème ligne de Waseda et international nippon, il participe à la victoire historique en 1968 en Nouvelle-Zélande contre les juniors All Blacks (23-19). Il intègrera plus tard l'équipe de Ricoh avec qui il remportera trois titres de champion du Japon (1971, 1973 et 1974) et deux All Japan Championship. Kazumi Ohigashi (1948- ) : ancien talonneur et capitaine de Waseda, il participe au second triplé du club, en 1971, en battant notamment en finale du All Japan Championship, l'équipe de Nippon Steel Kamaishi (30-16). Cette même année, il rejoint le club de Nippon Steel Yawata. International japonais (6 caps), il se dirigera vers le football après sa retraite de joueur. Président de Kashima Antlers en 2006, il est depuis 2010 le nouveau président de la Japan Football League. Hiroaki Shukuzawa (1950-2006) : ancien demi de mêlée de Waseda, il participe au second et troisième triplés du club, en 1971 et 1972. International nippon, il sera du match en Angleterre (défaite 10-19) en 1973. Sélectionneur du Japon (1989-1991), il réussira un exploit dès son premier match avec la victoire historique des japonais face à l'Ecosse XV (28-24). Lors de la coupe du monde, son équipe battra le Zimbabwe (52-08), seule victoire nippone japan Waseda University Rugby Football en coupe du monde à ce jours. Entraîneur de Wasedaen 1994, il ne parviendra pas à remporter de titre avec son ancien club universitaire. Par la suite, il lui sera confié le projet d'un championnat de rugby professionnel au Japon à la fin des années 90. C'est lui qui créera et lancera officiellement en 2003, laTop League japonaise. Il décèdera trois ans plus tard, en 2006, d'une crise cardiaque. Kenji Nakamura (1951- ) : ancien 2ème ligne de Waseda, il participe aux second et troisième triplés du club, en 1971 et 1972. Devenu entraîneur de Toshiba Fuchu, il devient champion du Japon en 1987 mais échoue au doublé face à son ancien club Waseda (16-22). à Tikrit, alors qu'il est ambassadeur du Japon en Irak. Kazuhiko Honjo (1960- ) : ancien demi d'ouverture de Waseda, il rejoint plus tard le club de Suntory. International nippon (10 caps), il eu le malheur d'évoluer en sélection à la même époque qu'un certain Yuji Matsuo. Toshiro Yoshino (1960- ) : ancien 3/4 de Waseda, il rejoint avec son coéquipier Kazuhiko Honjo l'équipe de Suntory. Il deviendra en 1996 champion du Japon après le match nul (27-27) en finale entre Suntory et Sanyo. Il réalisera le doublé cette année-là avec le titre en notamment cette victoire de prestige en finale du All japan Championship face à Toshiba Fuchu (22-16). Il rejoint suite à cela le club de Kyushu Electric Power (Kyuden Voltex aujourd'hui) en 1988. C'est aussi durant cette annéelà qu'il obtint son unique sélection chez les Cherry Blossoms, face à l'équipe universitaire d'Oxford. Après sa retraite de joueur, il deviendra entraîneur des avants chez Kyushu Electric Power. Katsuyuki Kiyomiya (1967- ): ancien 3ème ligne de Waseda. Il fait parti de l'équipe qui réalise en 1988 le dernier triplé Ikuo Kamiyama (1952- ) : ancien 3ème ligne de Waseda, il participe au troisième triplé du club, en 1972. Il fût notamment capitaine des rouges et noirs en 1973. Noboyuki Ueyama (1952- ) : ancien arrière de Waseda, il participe au second et troisième triplés du club, en 1971 et 1972. International japonais, il est de la tournée en France en 1973. Il rejoint par la suite le club de Yokogawa. A sa retraite, il devint en 1982 à tout juste 30 ans le nouvel entraîneur de Waseda, avec qui il remporta la ligue Kanto Taikosen mais échoua en demi finale du championnat national universitaire. Takeo Ishizuka (1952-2009) : ancien 3ème ligne et capitaine de Waseda, il réalise le doublé (Kanto Taikosen/championnat universitaire) en 1975. Joueur de Ricoh plus tard, il fût également international chez les Cherry Blossoms avec qui il compta pas moins de 28 sélections. Masaru Fujiwara (1953- ) : ancien 3/4 de Waseda et international japonais (22 caps). Katsuhiko Oku (1958-2003) : ancien joueur de Waseda et d'Oxford. Homme politique japonais, il est assassiné de plusieurs balles, le 29 novembre 2003, 71 All Japan Championship, face à Meiji (49-24). Il fût aussi international nippon (7 caps). Manabu Matsuse (1960- ) : ancien pilier de Waseda. Il est aujourd'hui journaliste au Kyodo News. Kenji Imakoma (1965- ) : ancien centre de Waseda. Il fait parti de l'équipe qui réalise en 1988 le dernier triplé historique du club. Cette même année, il rejoint Suntory. Vainqueur du All Japan Championship en 1996 avec le club de Fuchu. Il a également été en sélection avec les Brave blossoms (2 caps). Takanori Nagata (1966- ) : ancien pilier de Waseda. Nommé capitaine de l'équipe en 1987, il réussit avec les rouges et noirs le fameux dernier triplé du club, avec historique du club. Capitaine lors de sa dernière saison, il remporte de nouveau avec les rouges et noirs le championnat national universitaire, face à Nippon Sport Science University (45-14). Il s'engage cette même année 1990 avec Suntory. Il remportera avec le club de Fuchu un titre de champion du Japon (1996) et deux All Japan Championship (1996 et 2001), sans compter les deux finales du championnat du Japon perdues (1998 et 1999). Au niveau international, il aura participé avec les U23 nippons à la victoire historique face aux Etats-Unis en 1990. Après sa retraite de joueur, il devient entraîneur de Waseda et va remettre le club au premier plan après près de dix ans de disettes. Il remportera 3 titres japan Waseda University Rugby Football du championnat national universitaire (2003, 2005 et 2006). Avec Waseda, il créera également la sensation en éliminant en 2006 Toyota Verblitz au second tour du All Japan Championship (28-24). Jiro Uchiya (1967- ) : ancien 3ème ligne de Waseda. Il remporte le championnat national universitaire en 1990, face à Nippon Sport Science University (4514). Il rejoindra ensuite Tokyo Gas où il deviendra le capitaine de l'équipe. Ces succès lui permettent d'être repéré et engagé par Suntory Sungoliath. Avec son ancien club, malgré une armada impressionnante, il devra se contenter d'un seul titre de champion du Japon (2008),face à Sanyo Wild Knights (14-10). Kiyoshi Imaizumi (1967- ) : ancien ailier de Waseda. Il fait parti de l'équipe qui réalise en 1988 le dernier triplé historique du club. Il remporte aussi avec les rouges et noirs le championnat national universitaire en 1990. En 2010, après quatre saisons chez les jaunes et noirs, il démissionne. Il reprendra du service un an plus tard comme entraîneur chez Yamaha Jubilo, où il est toujours en poste actuellement. Il rejoindra plus tard Suntory avec qui il remportera un titre de champion du Japon (1996) et deux All Japan Championship (1996 et 2001). International japonais (8 caps), il ne participera pas à la coupe du monde de rugby de 1995. consécutifs (1992, 1993, 1994 et 1995). International japonais (27 caps), il participe aux coupes du monde de rugby de 1991 et 1995. Après sa retraite de joueur en 1998, il devient le nouveau manager de l'équipe universitaire de Rissho où il est toujours en poste actuellement. Terunori Masuho (1972- ) : ancien ailier de Waseda. Le 4 mai 1991, il devient à l'époque le plus jeune joueur de l'histoire du Japon à jouer en sélection avec les Cherry Blossoms, lors de la défaite face aux Etats-Unis (15-27). En 1994, il rejoint Kobe Steel avec qui il fera dès sa première saison le doublé champion du Japon/All Japan Championship. Il gagnera deux autres All Japan Championship (2000 et 2001) ainsi que le tout premier titre de champion de Top League, en 2004 avec le même club International japonais (47 caps), il aura inscrit pas moins de 28 essais et participé à trois coups du monde de rugby (1991, 1995 et 1999). Il remportera avec le Japon deux titres de champion d'Asie des nations (1998 et 2000). Après sa retraite de joueur en 2004, il devient un temps manager de l'équipe. Par la suite conseiller de Waseda, il sera désigné en 2013 ambassadeur pour la coupe du monde de rugby de 2019 au Japon. Teikazu Goto (1967- ) : ancien 2ème ligne de Waseda. Il remporte avec les rouges et noirs le championnat national universitaire en 1990. Il intègre en 1990 Yamaha Motor. Il sera capitaine de l'équipe lors de la montée en ligue Kansaï A. Après sa carrière de joueur, il retournera vers Waseda où il occupera différentes fonctions. En 2012, il est nommé nouvel entraîneur du club rouge et noir. Yasutoshi Kasuga (1967- ) : ancien 2ème ligne de Waseda. Il fera parti de l'équipe qui remporta le dernier triplé du club en 1988. Il gagnera également à nouveau le championnat national universitaire en1990. 72 Après sa retraite de joueur, il devient entraîneur deSuntory Foods (2001-2005). Il est depuis commentateur pour la chaîne privée nippone J-Sport. Il est également connu pour avoir été marié un moment à l'actrice japonaise Mayo Suzukaze (2004-2010). Masami Horikoshi (1968- ) : ancien demi de mêlée de Waseda. Il remporte avec les rouges et noirs le championnat national universitaire en 1990. Après son diplôme, il intègre la grande équipe de Kobe Steel avec qui il gagnera quatre titres de champion du Japon et quatre All Japan Championship Ryuji Nakatake (1973- ) : ancien 3ème ligne de Waseda. Il part ensuite faire ses études au Royaume-Uni. En 2006, il devient le nouvel entraîneur de Waseda en succédant au célèbre Katsuyuki Kiyomiya. Il remportera notamment avec les rouges et noirs deux championnats nationaux universitaires (2007 et 2008). Il quitte l'équipe en 2010. En 2012, il devient le nouveau sélectionneur des U20 japonais. Il subira une défaite humiliante en test match face au Pays de Galles (07-119) avant d'échouer à la remontée du Japon en première division, en perdant en finale du Junior World Rugby Trophy face auxEtatsUnis (33-37). Il sera alors remercié par la fédération japonaise de rugby. japan Waseda University Rugby Football Yasuhiko Ishikawa (1976- ) : ancien ailier de Waseda. Il intègre ensuite Toshiba Fuchu avant de partir jouer en 2ème division anglaise pour le club de Rosslyn Park FC. Il retourne au Japon et joue alors jusqu'à la saison 2006/2007 pour les Sanyo Wild Knights. Il intègre ensuite l'effectif de Kamaishi Sea Waves en Top Ligue Est A (2ème division japonaise) avant de terminer en 2009 chez le club de Tosen Clean Fighters, alors en première division de la ligue Kanto (4ème division japonaise). Takashi Tsuji (1977- ) : ancien demi de mêlée de Waseda. Il rejoint l'équipe de NEC en 2000. Avec les NEC Green Rockets (nouveau nom), il remportera trois titres du All Japan Championship : en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). Il prendra sa retraite de joueur en 2009. International japonais (7 caps), il participera à la coupe du monde de rugby de 2003. En 2010, il devient le nouvel entraîneur deWaseda et succède à Ryuji Nakatake. Mais face à la domination sans partage de Teikyo, il ne parviendra pas à remporter le championnat national universitaire, sinclinant en finale contre Teikyo (14-17). Il démissionnera en 2012. Shota Goto (1983- ) : ancien demi de mêlée de Waseda. Recruté par Kobelco Steelers en 2005, il impressionne lors de sa première saison. Pas épargné par les blessures, il a disparu de la circulation. International nippon (8 caps), il avait fêté sa première sélection, le 16 avril 2005, lors de la défaite en Uruguay (18-24). Eiji Ando (1982- ) : ancien demi d'ouverture de Waseda. Il remporte l'All Japan Championship en 2003 et en 2005 face à Kanto Gakuin. En 2005, il rejoint les NEC Green Rockets. Après sept saisons, il intègre l'équipe de Mitsubishi Sagamihara Dynaboars (2ème division japonaise) en 2012. International japonais (13 caps), il avait été choisi par le sélectionneur John Kirwan pour participer à la coupe du monde de rugby de 2007 mais avait dû 73 déclaré forfait à cause d'une blessure. Takamichi Sasaki (1983- ) : ancien 3ème ligne et capitaine de Waseda. Il remporte trois All Japan Championship face à Kanto Gakuin (2003, 2005 et 2006). Il participe à la victoire historique de Waseda face à Toyota Verblitz lors du 2ème tour d'AJC (28-24). Il rejoint en 2006 Suntory Sungoliath où il retrouve son ancien coéquipier Yusuke Aoki et son ancien entraîneur Katsuyuki Kiyomiya. Il a remporté jusqu'ici trois titres de champion du Japon (2008, 2012 et 2013) et trois All Japan Championship (2011, 2012 et 2013) avec les jaunes et noirs. International nippon (13 caps), il a participé à la coupe du monde de rugby de 2007 et a gagné deux tournois des 5 nations asiatique (2007 et 2012). Yusuke Aoki (1983- ) : ancien talonneur de Waseda. Il remporte trois All Japan Championship face à Kanto Gakuin (2003, 2005 et 2006). Il participe à la victoire historique de Waseda face à Toyota Verblitz lors du 2ème tour d'AJC (28-24). Il rejoint en 2006 Suntory Sungoliath où il retrouve son ancien coéquipier Takamichi Sasaki et son ancien entraîneur Katsuyuki Kiyomiya. Il a remporté jusqu'ici trois titres de champion du Japon (2008, 2012 et 2013) et trois All Japan Championship (2011, 2012 et 2013) avec les jaunes et noirs. Ancien U19 japonais et aujourd'hui international nippon (28 caps), il a participé à la coupe du monde de rugby de 2011 et a gagné quatre tournois des 5 nations asiatique (2007, 2008, 2009 et 2013) ainsi que la Pacific Nations Cup en 2011. Yuta Imamura (1984- ) : ancien centre de Waseda. Il remporte deux championnats nationaux universitaires, face à Kanto Gakuin, en 2005 et 2006. En 2007, il rejoint l'équipe de Kobelco Steelers, en Top League. Avec le club de Kobe, il atteindra en 2013 la finale du All Japan Championship mais s'inclinera face à Suntory Sungoliath (20-36). International japonais (38 caps), il a participé à deux coupes du monde de rugby (2007 et 2011) et a remporté le championnat d'Asie des nations en 2006 et son successeur, le tournoi des 5 nations asiatique, à quatre reprises (2008, 2009, 2011, 2013). japan Waseda University Rugby Football Il a également gagné la Pacific Nations Cup en 2011. De par son gabarit , il fût décrit comme un cheval par son ancien entraîneur Katsuyuki Kiyomiya. Yuki Yatomi (1985- ) : ancien demi de mêlée de Waseda. Il remporte deux championnats nationaux universitaires, face à Kanto Gakuin, en 2005 et 2006. En 2007, il rejoint l'équipe de Yamaha Jubilo. Il y retrouvera en 2011 son ancien entraîneur de Waseda, Katsuyuki Kiyomiya, tout juste nommé nouveau manager de l'équipe d'Iwata. International japonais (13 caps), il participera à la coupe du monde de rugby de 2007 en France. Yoshinori Sogabe (1984- ) : ancien demi d'ouverture de Waseda. Il remporte deux championnats nationaux universitaires, face à Kanto Gakuin, en 2005 et 2006. Il s'illustre lors de la victoire historique de Waseda face à Toyota Verblitz en 2006, en inscrivant un essai sur un exploit personnel. Cela lui permet de rejoindre l'équipe de Suntory Sungoliath, en Top League et d'y retrouver son ancien entraîneur de Waseda, Katsuyuki Kiyomiya. Mais le jeune japonais, malgré deux titres de champion duJapon (200 et 2012) et deux AJC (2011 et 2012), n'arrive pas à s'imposer. Il rejoint alors Yamaha Jubilo en 2012 et y retrouve une fois de plus son ancien entraîneur de Waseda. international japonais chez les U19 et les U23. Ayumu Goromaru (1986- ) : ancien arrière de Waseda et frère cadet du talonneur Ryo Goromaru (Coca-Cola West Red Sparks. Vainqueur du championnat national universitaire à trois reprises (2005, 2006 et 2008). Il participa à la victoire historique de Waseda face à Toyota Verblitz en 2006, lors du 2ème tour du All Japan Championship. En 2008, il signe chez l'équipe de Yamaha Jubilo, en Top League. Excellent buteur, il a été nommé deux fois de suite meilleur buteur du championnat japonais (2012 et 2013). International japonais (29 caps), il connaît ses premières sélections en 2005 à seulement 19 ans mais sera écarté par le français Jean-PIerre Elissalde. Il revient en 2009 avec le néo-zélandais John Kirwan mais ne sera pas convoqué pour la coupe du monde de rugby de 2011. Il reviendra sur le devant de la scène en 2012 grâce au nouveau sélectionneur australien, Eddie Jones. Il évolue toujours chez le club d'Iwata. En 2013, il passe un échelon et devient l'un des hommes forts des Brave Blossoms, en étant par exemple l'homme du match lors de la victoire historique face au Pays de Galles. Eddie Jones en fait ainsi un de ses piliers de l'équipe en le nommant vice-capitaine. Koshiro Shuto (1984- ) : ancien ailier de Waseda. Il remporte deux championnats nationaux universitaires, face à Kanto Gakuin, en 2005 et 2006. En 2007, il rejoint l'équipe de NEC Green Rockets, en Top League, où il évolue toujours. Avec leJapon, Ayumu Goromaru a remporté trois tournois des 5 nations asiatique (2009, 2012 et 2013), ainsi que le Raeburn Shieldlors de la victoire historique contre les gallois le 15 juin dernier à Tokyo. Taro Kenjo (1986- ) : ancien 2ème ligne de Waseda. Vainqueur du championnat national universitaire à trois reprises (2005, 2006 et 2008). Avec 295 pts, il est le 4ème meilleur marqueur de points de toute l'histoire de la sélection nippone et est très bien parti pour battre le record de Keiji Hirose (422) ! Il participa à la victoire historique de Waseda face à Toyota Verblitz en 2006, lors du 2ème tour du All Japan Championship. En 2008, il rejoigna l'équipe de NEC Green Rockets, en Top League. Il fût également par le passé Kensuke Hatakeyama (1985- ) : ancien pilier de Waseda. Il remporte deux championnats nationaux universitaires, face à Kanto Gakuin, en 2005 et 2006. En 2007, il rejoint l'équipe de Suntory Sungoliath, en Top League, où il retrouve Photo : Waseda Rugby, Wikipedia, Waseda University Rugby match 74 son ancien entraîneur, Katsuyuki Kiyomiya. Il a remporté jusqu'ici trois titres de champion du Japon (2008, 2012 et 2013) et trois All Japan Championship (2011, 2012 et 2013) avec les jaunes et noirs. Ancien international U19 et U23 japonais, il fait parti actuellement de la sélection des Brave Blossoms (45 caps). Il a participé à la coupe du monde de rugby de 2011. Il a pour le reste remporter le tournoi des 5 nations asiatiques à cinq reprises (2009, 2010, 2011, 2012 et 2013à ainsi que la Pacific Nations Cup (première historique du Japon) en 2011. Masakazu Toyota (1986- ) : ancien 3ème ligne de Waseda. Camarade de classe au lycée de Yuto Nagatomo (international japonais de Football de l'Inter de Milan), il remporte les deux derniers championnats nationaux universitaires de Waseda en 2008 et 2009, le dernier notamment face à Teikyo (20-10). En 2009, il signe chez Coca-Cola West Red Sparks. Avec le club deFukuoka, il sera relégué en 2ème division japonaise en 2012 mais remontera aussitôt. International japonais chez les U19 mais aussi à 7, il a également porté le maillot des Brave Blossoms (9 caps) et remportera le tournoi des 5 natiosn asiatique à deux reprises, en 2009 et en 2010. Ryohei Yamanaka (1988- ) : ancien demi d'ouverture de Waseda. Excellent ouvreur, il perd en 2011 la finale du championnat universitaire face à l'armada de Teikyo (14-17). Il signe dans les jours qui suivent chez les Kobelco Steelers. International japonais à une occasion, lors de la victoire contre le Golfe Persique (60-05), il était pressenti par John Kirwan pour être l'ouvreur titulaire lors de la coupe du monde de rugby 2011. Mais positif au contrôle anti-dopage, il allait être suspendu deux ans par la fédération japonaise de rugby. Il est revenu en grâce cette année après la fin de sa suspension et a débuté sa première saison en Top League avec le club de Kobe. Hinato japonrugby.net équipes de france mission everest pour les bleus lexvnz.com france-all blacks historique superrugbynews.fr que peut-on attendre de la tournée bajadita.com 76 77 82 mission everest pour les bleus Comme l’explorateur néo-zélandais Sir Edmund Hillary et son guide Sherpa Tenzing en 1953, il faudra beaucoup de courage, de solidarité et de volonté au XV de France pour venir à bout du « Mont All Blacks ». L’histoire a montré que les plus grands exploits étaient possibles. Rendez-vous au Stade de France, le 9 novembre ! Tom lexvnz.com 76 FRANCE - all blacks historique A quelques semaines de la tant attendue confrontation entre les Bleus et les All Blacks dans le cadre de la tournée d'automne, nous vous proposons de revenir sur l'histoire commune ô combien passionnante de ces deux grandes nations du rugby. Depuis 1906, ces deux équipes ne cessent de se croiser, de se défier, de se jauger. Et les chiffres semblent plutôt être nettement à l'avantage du Pays du long nuage blanc ; en effet sur 55 matchs, la Nouvelle-Zélande n'en a remporté pas moins de 42, contre seulement 12 pour la France ! Mais au delà de ces statistiques, un France – Nouvelle-Zélande c'est surtout de la passion, du combat, des défaites cuisantes, du French Flair, des leçons de rugby, de la provocation et des matchs d'anthologie. au temps amateur Revenons tout d'abord à cette première rencontre officielle entre le XV de France et les Blacks qui remonte à l'hiver 1906, plus précisément le 1er Janvier 1906. Alors que les Néo-Zélandais étaient en tournée dans les îles britanniques, ces derniers avaient succombé à l'appel de la France et s'étaient offert une belle victoire 38 à 8 au Parc des Princes face à une toute jeune et inexpérimentée équipe de France qui disputait alors son tout premier match officiel. Ce n'est qu'en 1925 que les français obtiendront leur revanche et donc leur deuxième match contre les Kiwis. Mais bien que ces derniers se sont retrouvés face à une équipe plus complète et plus aguerrie, cela ne les empêchera pas d'écraser les Bleus 30 à 6. Le capitaine des All Blacks, Cliff Porter, précisera néanmoins à la fin du match que > 77 Vos avants nous ont donné beaucoup de peine. Vos arrières ont été moins bons. Cliff Porter FRANCE - all blacks historique The Originals Pendant près de 30 ans et après une défaite 30 à 6, le chemin du XV de France ne croisera plus celui des All Blacks, en grande partie à cause de l'exclusion du Tournoi due à la forme de professionnalisme s'établissant en France, à la violence - dénoncée par les Anglais - des Frenchies durant certains matchs (notamment Galles – France en 1930) et bien entendu à la Seconde Guerre Mondiale. Il faudra donc attendre jusqu'au 27 février 1954 pour revoir l'affiche alléchante qu'est France – Nouvelle-Zélande. Ce match historique pour la France s'est joué au stade Yves du Manoir à Colombes et s'est soldé par une victoire, la toute première contre les Blacks, 3 à 0 grâce à un essai de Jean Prat en première mi-temps. En 1961, victorieux du Tournoi des Cinq Nations, le XV de France se rend en 78 Océanie pour sa tournée d'été. Trois matchs sont programmés face aux All Blacks ; deux de ces matchs sont perdus de très peu par les Français (13-6 et 5-3) mais le dernier, se déroulant au Lancaster Park de Christchurch, se soldera cette fois-ci encore par une très large victoire des locaux, 32 à 3. Et dire que tout le monde prédisait une victoire des Bleus cette année-là ! Après une défaite 12 à 3 des Français en 1968, Albert Ferrasse, alors président de la Fédération Française de Rugby, décrète que le XV de France ne remettrait pas les pieds au Pays du long nuage blanc si les matchs n'étaient pas arbitrés par des arbitres neutres et si les All Blacks ne se décidaient pas à faire une vraie tournée en France. Finalement les Kiwis acceptent ces modalités et organisent une tournée en 1977 après avoir été battus une deuxième fois par les français 13 à 6 grâce a deux essais de Claude Dourthe et Roland Bertranne. Lors de cette tournée en octobre 1977, la Nouvelle-Zélande ne concédera qu'une seule défaite, lors du premier test face à la France (18 à 13). La deuxième rencontre entre les deux équipes tournera à l'avantage des visiteurs qui remporteront le match 15 à 3. La première victoire des Frenchies chez les Kiwis se fera dans le cadre de la tournée de la France en Nouvelle-Zélande en 1979. Les Bleus, désormais menés par Jean-Pierre Rives, battent les locaux sur le score de 24 à 19 dans le mythique stade Eden Park à Auckland grâce aux essais de Jerôme Gallion, Alain Caussade, Jean-Luc Averous et Didier Codorniou. Vient alors la Coupe du Monde 1987 ; entre temps les deux équipes se sont évidemment rencontrées à de multiples reprises, et ces matchs se sont soldés FRANCE - all blacks historique par cinq victoires néo-zélandaises pour seulement une victoire française. Après avoir brillamment obtenu une victoire historique face aux Wallabies, les Bleus décrochent leur billet pour la finale de la première édition de la Coupe du Monde, face aux Blacks. Malgré un essai de Pierre Berbizier, une pénalité et une transformation de Didier Camberabero, les Français s'inclineront sur le score de 29 à 9. C'est ainsi que, grâce aux essais de Michael Jones, David Kirk et John Kirwan, les All Blacks sont proclamés premiers champions du monde de rugby. et finalement, ce n'est que le 26 Juin 1994 que les Bleus se rendent en Aotearoa pour disputer un match qui s'inscrira dans les annales rugbystiques : non seulement sur le contenu (les Français remportent la partie 22 à 8), mais aussi et surtout car c'est ce jour-là que l'incontournable Jonah Lomu revêtit le fameux maillot noir à la fougère pour la première fois de sa carrière. Bien que sa prestation que le joueur Black marquera à tout jamais par sa puissance, sa rapidité et son intelligence. C'est dans le cadre de cette même tournée, et lors du second test face aux All Blacks à l'Eden Park, que les Bleus marqueront cet essai d'anthologie de plus de 80 mètres dans une phase de jeu qui a fait intervenir au total neuf joueurs ! Après cette première Coupe du Monde, les deux équipes se recroiseront deux fois en 1989, mais les Lagisquet, Blanco, Sella ou encore Berbizier ne pourront rien faire face aux Kirwan, Fitzpatrick et toute la bande, et s'inclineront à deux reprises. L'année suivante, en 1990 donc, les Blacks sont de retour en France pour une série de tests dont deux contre l'équipe nationale. Cette dernière est quelque peu bouleversée, notamment à cause de la démission de Fouroux qui est remplacé par Dubroca. Dans ce contexte instable, les Bleus se voient en quelque sorte "laminés" par les Néo-Zélandais qui gagnent les deux rencontres sur les scores explicites de 24 - 3 et 30 - 12. Quatre ans passent sans que les deux équipes ne se recroisent sur les terrains, L'ère professionnelle Après la coupe du monde 1995, remportée par les Springboks, les deux équipes nationales se rencontrent lors de la tournée des All Blacks en France : 79 fut moyenne, ce match se révéla être un tournant dans le monde du ballon ovale la première rencontre à Toulouse, le 11 novembre se solde par une victoire des Français, 22 à 15, grâce aux essais de Jean-Luc Sadourny, Richard Dourthe et Philippe Saint-André. Français puisque les Néo-Zélandais inscriront trois essais supplémentaires par Osborne, Lomu et Jones, ainsi que cinq pénalités leur permettant d'emporter la rencontre 37 à 12. Pour la troisième fois consécutive, les Bleus remportent ainsi le match face aux Kiwis. Mais à peine une semaine après la défaite, ces derniers prennent leur revanche au Parc des Princes, et après s'être fait remonter les bretelles par le légendaire Colin Meads, écrasent totalement les locaux. Le match suivant se déroule en 1999 à Wellington, dans le cadre de la tournée préparatoire à la Coupe du Monde, organisée dans l'hémisphère sud. Un match disputé dans de mauvaises conditions tournant à l'avantage des All Blacks qui donneront une « petite » leçon au quinze de France : pas moins de sept essais sont inscrits par les Blacks Umaga, Cullen et Marshall. Ajoutez les 19 points marqués au pied par Mehrtens, et cela vous amène au score sans équivoque de 54 à 7 ! Dominateurs en conquête, c'est sur le score explicite de 20 à 5 que les All Blacks rentrent aux vestiaires. La seconde période sera fatale aux FRANCE - all blacks historique Un raffut, un crochet intérieur, cinq joueurs français autour, personne ne peut le prendre Bernard Laporte C'est le commentaire que le Français fera après la demi-finale de la coupe du monde face aux All Blacks en parlant du premier essai inscrit par le phénomène Jonah Lomu. Et pourtant, c'est bel et bien le XV de France qui sortira vainqueur de ce que l'on a appelé « Le meilleur match de l'histoire de la Coupe du monde ». Alors que les Blacks, archi-favoris, mènent 24 à 10 à la 47e minute grâce aux deux essais de Lomu, Lamaison redonne de l'espoir en passant deux drops et deux pénalités, ce qui ramène les Français à seulement deux longueurs des Kiwis, 25 minutes avant le coup de sifflet final. Mehrtens qui n'inscrit pas moins de 29 points, permettant ainsi à son équipe de gagner le premier match 39 à 26. La seconde rencontre se joue à Marseille où les Français viendront à bout des Blacks, remportant la partie 42 à 33. Galthié tape ensuite un coup de pied dans le dos de la défense et permet à Dominici d'inscrire un essai ô combien important. A la suite d'un coup de pied à suivre de Lamaison cette fois, Dourthe plante un nouvel essai avant que les hommes au maillot à la fougère ne réduisent le score à 43 – 31. En 2002, un match est joué et se solde par un nul 20 à 20, le premier de l'histoire des confrontations entre la France et la Nouvelle-Zélande. Sept mois plus tard, les deux pays se retrouvent à Christchurch : trois essais de Rokocoko permettent aux locaux de très rapidement prendre l'avantage (19 à 3). Les visiteurs tentent de recoller au score grâce à un essai de Marconnet et une pénalité de Michalak, ce qui leur permet de rentrer aux vestiaires sur le score de 19 à 13. En seconde période trois pénalités sont inscrites par Carter et un essai est marqué par Jauzion. L'ouvreur All Black clôture le match avec une pénalité et son équipe remporte le match 31 à 23. Le 11 novembre 2000, les deux équipes se rencontrent au Stade de France pour se disputer le trophée Dave Gallaher – en hommage au capitaine All Black qui perdit la vie pendant la Bataille de Passchendaele en 1917. La première rencontre est totalement dominée par Après une très large défaite en 2003 lors du match pour la troisième place de la Coupe de monde (40 à 13), la France croise encore la route de la NouvelleZélande au Stade de France. Les cinq essais inscrits par Carter, Collins, Kelleher, Nonu et So'oialo permettront 80 aux joueurs du pays du long nuage blanc de battre les Bleus 45 à 6. En automne 2006, deux tests sont disputés en France. Les Bleus sont écrasés par les Néo-Zélandais qui inscrivent sept essais, par Sivivatu, McCaw, Carter, Smith, Rokocoko, Luke McAlister. La France qui ne marque qu’un seul drop par Florian Fritz, subit une nouvelle fois une lourde défaite 47 à 3. La semaine qui suit, la France encaisse une cinquième défaite consécutive face aux hommes en noir, sur la pelouse du Stade de France, 23 à 11. Après deux grosses défaites en Nouvelle Zélande (42 à 11 et 61 à 10) la France accueille la Coupe du monde 2007, compétition dont les All Blacks sont les grands favoris. Les deux équipes nationales se rencontrent en quart de finale au Millennium Stadium de Cardiff le 6 octobre 2007. Une domination en mêlée et en touche permet aux All Blacks de maîtriser les Bleus et inscrivent un essai par McAlister. L'ouvreur Carter marque ensuite la transformation et deux pénalités (13 à 0). Lionel Beauxis permet d'inscrire trois points avant que la sirène du stade FRANCE - all blacks historique annonçant la mi-temps ne retentisse. En seconde période, alors que McAlister a écopé d'un carton jaune à la 45e minute, les Bleus inscrivent un premier essai par Thierry Dusautoir transformé par Lionel Beauxis (13 à 13). Après une longue série de « pick and go», les Kiwis marquent un deuxième essai, non transformé. La France leur répond en marquant à son tour un deuxième essai de Jauzion après une percée de Frédéric Michalak. Cet essai fera longtemps débat dans les médias après le match, car beaucoup le considèrent invalidé par un en-avant. Les deux points de la transformation marqués par Ellisalde permettent pour la première fois de la rencontre aux Bleus de mener la danse (20 à 18). Un très bon rideau défensif et de nombreux dégagements permettront aux Français de conserver cet avantage et de les amener en demi-finale. Cette victoire fut très largement contestée par les Kiwis, Barnes et son juge de touche étant considérés comme impartiaux en faveur des Français. C'est en 2009, à Dunedin, dans le cadre d'une tournée des Bleus que ces derniers gagneront pour la dernière fois face aux Blacks (27 à 22) leur permettant ainsi de gagner pour la première fois le trophée Dave Gallaher. Vient ensuite cette défaite amère du côté français : la finale de la Coupe du Monde 2011. Bien que les Bleus ait eu un parcours chaotique dans la compétition, ils ont réussi à atteindre les portes de la finale, qu'ils disputent face aux All Blacks. C'est donc en ce 23 octobre 2011 que les deux équipes se retrouvent dans l'enceinte de l'Eden Park pour se disputer la coupe Webb-Ellis. Ne pouvant imaginer perdre ce match (d'un part à cause de la défaite en 2007, d'une autre part parce que ne voulant pas décevoir son public), les locaux prennent l'avantage avec l'essai inscrit par Woodcock suite à une magnifique Photo : Wikipedia, Reuters, Getty Images, Rich Weber 81 combinaison en touche. Les Français s'empressent de répondre avec un essai du capitaine Dusautoir, transformé par Trinh-Duc, mais grâce à la pénalité que Donald avait inscrite auparavant, cet essai ne permettra pas aux visiteurs de prendre l'avantage. Du combat, du jeu au pied, de la provocation, mais au final ce sont les Blacks qui l'emportent 8 à 7 et privent ainsi les Français d'un tout premier titre mondial. Tout comme la rencontre en 2007, ce match est vivement critiqué par les médias Français, dénonçant ainsi l'arbitrage en faveur des Kiwis de Joubert. Lors des trois rencontres disputées en 2013, les Bleus n'ont pas réussi à faire tomber cette magnifique équipe qu'est la Nouvelle-Zélande. Alors, en seront-ils capables au mois de novembre ? Affaire à suivre... Elodie superrugbynews.fr XV DE FRANCE Que peut-on attendre de la tournée ? Novembre arrive et avec lui ses matches de tournée automnale. Comme chaque année les équipes du Sud rendent visite aux équipes du Nord, et cette année un très beau programme attend le XV de France puisque ce ne sont pas moins que les deux meilleures équipes mondiales, la NouvelleZélande et l’Afrique du Sud qui viendront à Paris. Sans oublier au milieu de ces deux chocs l’affrontement au Havre contre les îles Tonga, tombeurs de l’équipe de France en match de poule lors de la dernière coupe du monde. aux Blacks. A entendre nos dirigeants le XV de France était sur la bonne voie et les défaites d’hier supposaient les succès de demain selon notre cher président Pierre Camou. Trouver une animation offensive. Camille Lopez sera-t-il le patron des lignes arrières de l'équipe de France Pour l’instant l’année 2013 du XV de France est des plus catastrophiques. Seulement une seule victoire contre l’Ecosse pendant le tournoi, pour un match nul et six défaites, l’équipe de France est en plein doute et la perspective de la venue pour le premier match des All Blacks, toujours invaincus en cette année 2013, neuf victoires en autant de matches joués, n’est pas des plus rassurantes. A plus ou moins deux ans de la coupe du Monde il serait intéressant d’axer notre réflexion sur les buts en enjeux de cette tournée. Renouer avec la victoire. chercher la victoire à tout prix ? Comme précisé plus haut, sur le plan statistique l’année du XV de France est des plus mauvaises, il faut en effet remonter à 1982 pour voir une équipe de France arriver avec une seule victoire dans cette période de la saison. Faut-il pour cela On s’en souvient je l’avais évoqué à la fin de la tournée en Nouvelle-Zélande, j’avais fulminé devant le peu d’ambitions de notre équipe nationale qui ne s’était seulement que satisfait d’avoir, hormis le deuxième test, plus ou moins tenu tête 82 Comme je l’avais déjà souligné, il est vrai qu’on a vu malgré tous les reproches que l’on peut faire à notre championnat que le top14 prépare bien les joueurs aux échéances internationales. On constate cela par le fait que la différence physique entre notre équipe nationale et les équipes de l’hémisphère Sud n’est plus aussi flagrante qu’elle a pu l’être à une certaine époque. Si on peut donc bâtir sur ce fait, on peut aussi, malgré quelques errements, s’appuyer sur une défense plutôt solide. Constatant ces faits, le sélectionneur a axé le travail de l’inédit stage de Septembre sur une tentative de mise en place de jeu offensif. Ce qui n’est vraiment pas pour me déplaire car s’il y a bien quelque chose de cette tournée c’est bien ça. Il faut, contrairement à la tournée en Nouvelle-Zélande que nous tentions des choses, que nous essayions des combinaisons, des choses nouvelles. XV DE FRANCE Que peut-on attendre de la tournée ? A deux ans de la coupe du Monde il faut absolument que notre organisation offensive commence, et je dis bien commence, à se mettre en place car pour l’instant, depuis que PSA est aux manettes nous n’avons strictement rien sur ce point-là. Toutefois pour avoir une organisation offensive forte il nous faut arrêter les tâtonnements au niveau du choix des hommes. Imposer une charnière. Pour cela il faut que se dégage très rapidement une charnière indiscutable. Ou du moins dans un premier temps avec les blessures ou suspensions de Parra et Machenaud qu’un demi d’ouverture prenne le pouvoir et que notre jeu offensif découle de lui. Jouant la continuité PSA a rappelé les ouvreurs qu’il avait pris avec lui lors de la tournée en Nouvelle-Zélande à savoir Lopez et Talès. Ce dernier blessé après la tournée a manqué le début de la saison mais revient bien maintenant. Lopez lui a changé de club, mais s’est fondu de suite dans le rôle de dépositaire de l’attaque catalane bien aidé il est vrai par le fait qu’il a retrouvé un entraineur qui le connaissait bien. S’il a connu des performances en demi-teinte à l’image de son équipe sur certaines rencontres, il a été des plus brillants lors de rencontres importantes comme face à Castres et Montpellier par exemple. Il est temps maintenant que le sélectionneur en installe un des deux et en fasse le patron des lignes arrières. Car c’est bien un de nos principaux problèmes, nos trois quarts n’ont pas de véritable patron contrairement aux Blacks par exemple qui s’appuient sur Conrad Smith et sur Carter quand celui-ci est sur pied. Une mêlée à surveiller Mais avant de faire briller les trois quarts il faudrait que la conquête soit bonne. Et avec les nouvelles règles en mêlée une nouvelle donne vient d’arriver. Même si traditionnellement la France est une nation des plus fortes en mêlée fermée, aujourd’hui personne n’est capable de prédire la réaction du pack français et comme le disent nos amis britanniques « No scrum, no win ». En définitive il paraît clair que l’équipe de France aura du mal à remporter trois victoires. Mais au-delà du résultat cette tournée doit marquer une évolution dans le jeu français. Sur les acquis défensifs et physiques doivent se rajouter au moins une ébauche de jeu offensif, de projet de jeu. Tout ceci afin de monter en puissance pour enfin disputer la victoire dans un tournoi que l’on galvaude beaucoup trop souvent. Et ce d’autant plus que nous serons une année paire, une année où l’on reçoit les irlandais mais surtout les anglais. Photo : oceaniemania.blogspot.fr, Sport Icon 83 Jérémy bajadita.com tous au stade de france pour défendre nos valeurs sinon, en novembre, ils vont tout nous prendre. stadefrance.fr élite féminine les lionnes / saison 2 bajadita.com ac bobigny les louves en appetit bajadita.com top12 / j'aime les filles bajadita.com l'Avenir Fonsorbais Rugby Féminin bajadita.com Photo : Rugbyshop 86 90 94 95 LES LIONNES SAISON 2 Les Lionnes attaquent leur 2ème saison en Top 10 Seconde étape de notre parcours au coeur des clubs de l'élite féminine avec Matthieu Codron, le manager de l'équipe du Stade Bordelais qui A entamé, avec les Lionnes, sa 4ème saison. Manager mais aussi conseiller technique de rugby (détaché pour la FFR, il travaille pour le Ministère des Sports), Matthieu Codron a également entraîné l'équipe de France féminine de 2006 à 2008, avant de travailler, aujourd'hui, avec les moins de 20 ans féminines. "Ce qui me plaît dans la pratique féminine, c'est l'investissement et la volonté des filles qui veulent montrer que elles aussi, elles peuvent pratiquer le rugby. Sur le terrain et à l'entraînement, elles donnent tout ce qu'elles ont. Elles cherchent tout le temps à se dépasser et à se faire mal pour gagner des matches, ce qui n'est pas toujours le cas chez les garçons. J'y prends vraiment du plaisir." Une belle aventure pour un jeune club C'est la 7ème saison que le Stade Bordelais Rugby section féminine existe. Si le club a pu voir le jour, c'est parce 86 que les dirigeants du BEC (Bordeaux Etudiants Club) ne voulaient plus investir dans la pratique féminine à hauteur des besoins d’un club de première division, le plus haut niveau, où évoluait à l’époque le BEC. Le Stade Bordelais Rugby, c'est aujourd'hui une école de rugby mixte, deux équipes féminines senior (une qui évolue en fédérale 2 et l'autre en Top 10 depuis 2 saisons), une équipe cadettes, ainsi que des cadets et juniors garçons. Le club refusait notamment de prendre en charge leurs déplacements. Lassées par la situation, de nombreuses joueuses quittent alors le BEC et sont accueillies par le Stade Bordelais. "L'aventure a commencé comme ça. Le BEC s'est ensuite recréé, ce qui est une bonne chose, les joueuses évoluent aujourd'hui en fédérale 3." précise Matthieu Codron. C'est aussi l'équipe des Old Lions, regroupant les anciens, qui leur donnent des coups de main quand il le faut. "Nous avons voulu créer un vrai club, où tout le monde échange, garçons, filles, quel que soit le niveau. Les relations sont bonnes. Nous travaillons aussi beaucoup avec les universités", souligne Matthieu Codron. Depuis sa création, le Stade Bordelais Rugby connaît un nombre de licenciés à la hausse : d'une vingtaine il y a 7 ans, le club en compte aujourd'hui 80. "C'est le fruit du travail d'arrache-pied de 3 personnes, au départ, Stéphane Verbreugh, Guillaume Ortega, et Raymond Sevilla. Et de tous les bénévoles qui s'investissent, depuis, dans le club." La particularité du Stade Bordelais est liée à son histoire. S'il compte, dans ses rangs, des équipes garçons junior et cadets et une école de rugby mixte, son équipe senior masculine n'est autre que l'Union Bordeaux Bègles, qui évolue en Top 14 depuis 2 saisons, née de la fusion entre Bègles (le CABBG) et le Stade Bordelais. LES LIONNES SAISON 2 Autrement dit, l'équipe senior du Stade Bordelais, c'est l'Union Bordeaux Bègles. Bienveillante, à l'image de son président Laurent Marti, qui garde un oeil sur l'équipe féminine et entretient des relations régulières avec le Stade Bordelais."Rien n'est instauré officiellement, mais il y a une vraie volonté de nous aider, un partenariat tacite." Pas de partenariat financier, mais une reconnaissance certaine des filles. "Il y a une vraie volonté du président Marti de nous suivre et de nous soutenir quand il le peut. L'UBB nous a aidés, par exemple, à trouver des emplois ou un lycée pour certaines de nos joueuses." Stade Bordelais Calendrier 2013 Peu de moyens, beaucoup de volonté Le Stade Bordelais est une association loi 1901, qui regroupe différentes sections sportives. Une grande partie du budget est lié à la subvention de la mairie de Bordeaux, à laquelle s'ajoute celle du Conseil général, et du Conseil régional. Parce que le club évolue au plus haut niveau, les aides sont un peu plus conséquentes. Même si l'argent reste toujours un problème dans la pratique féminine, le Stade Bordelais arrive à fonctionner avec des budgets très serrés, un partenariat privé et des bénévoles du club qui cherchent à développer des relations et des partenariats. "Mais la pratique n'est pas assez médiatisée pour qu'un partenaire ait envie de nous financer" relève Matthieu Codron. Le budget du Stade Bordelais s'élève à 90 000 euros pour la section féminine, c'est-à-dire pour le fonctionnement des 3 équipes féminines. Ce budget restreint est donc vraiment un frein, même si le club fait beaucoup d'efforts. "Bordeaux est une grosse ville étudiante, donc on peut attirer des joueuses au club. On s'est structuré, on a des étudiants osteo, un kiné qui nous suit à chaque match, un préparateur physique qui est là presque tous les jours, on a des passerelles avec la clinique du sport, on a deux entraîneurs par équipe et un manager. Tout cela s'est fait par la bonne volonté des gens et avec peu de moyens." 87 Le club s'est en effet structuré autour de bénévoles, et une secrétaire salariée depuis l'an dernier. L'idéal, pour Matthieu Codron, se situe à deux niveaux : celui du fonctionnement du club, et celui des joueuses. Il aimerait que le Stade Bordelais ait les moyens d'embaucher une personne qui s'occuperait de la partie sportive, qui fasse le relationnel avec les collèges, les lycées, pour pouvoir trouver des potentiels. Trois salariés constitueraient ainsi sa structure idéale : un dédié à l'administratif, un autre aux partenariats, sponsors, stages et emplois des joueuses, et un dernier au sportif, pour que le club puisse être autonome LES LIONNES SAISON 2 et efficace. Il souhaiterait également pouvoir mieux accompagner les joueuses, avec des logements, avec des remboursements, pour toutes, de leurs frais de déplacements, ce qui n'est actuellement le cas que pour trois d'entre elles, parce qu'elles viennent de loin. Cela permettrait au Stade de pouvoir recruter et fidéliser plus facilement ses joueuses, d'autres clubs le proposant. La vie d'une Lionne Trois entraînements par semaine sont proposés aux filles du Stade Bordelais. Les étudiantes peuvent suivre deux entraînements avec l'université. Au final, si la joueuse le désire, elle peut s'entraîner tous les jours. Quand elles rugissent à domicile, les Lionnes jouent au Stade Sainte Germaine du Bouscat, où elles bénéficient de belles infrastructures. "Pour un club féminin, on dispose d'installations hors du commun, avec un terrain d'honneur toujours bien entretenu, des vestiaires, une salle de musculation, ... " Sur les 64 joueuses seniors, trois joueuses sont appelées, régulièrement, dans les équipes de France féminines. A 7, comme Anaïs Lagougine, qui a été capitaine et a joué la coupe du monde, Camille Grassineau, qui a joué aussi à XV, notamment lors de la tournée d'automne, Rose Thomas qui a fait la saison à 7 mais a été victime d'une rupture du tendon d'Achille et n'a donc pas pu aller à la coupe du monde, ... A XV, comme Assa Koïta, Laürelin Fourcade, et Cécilia 88 Khadidja Camara, la lionne du mois de Novembre - Calendrier 2013 Saubusse qui a joué des matches sur la tournée d'automne, Marina Kerembellec, qui a connu ses premières sélections en France U20 avec deux victoires contre les Anglaises, Julie Laffargue et Margot Marie en France universitaire à 7 ... Ces internationales sont bien évidemment une fierté pour le club dont l'objectif est de toujours les que faire évoluer vers le plus haut niveau pour tout le monde progresse et y trouve son compte, qu'elle soit débutante ou qu'elle joue en équipe(s) de France. Les Lionnes ont abordé leur seconde saison en Top 10. Avec l'ambition affichée de se maintenir. Tout en sachant qu'avec le 2x5, pour Matthieu Codron, cela va être plus compliqué, même s'il espère encore LES LIONNES SAISON 2 que les choses vont bouger. "La difficulté, pour la pratique féminine, c'est que les gens ont encore une image qui date d'il y a 20 ans, où c'était plus lent, ... or, tous ceux qui viennent voir un match de Top 10 prennent vraiment du plaisir parce qu'il y a de l'engagement, une bonne qualité de jeu, ... et si le rugby féminin était davantage médiatisé, cela permettrait de montrer cela. A titre d'exemple, Christophe Berdos est venu nous arbitrer contre Caen (manifestation en faveur de l'association contre la mucoviscidose), c'était la première fois qu'il arbitrait des féminines et il a été agréablement surpris du niveau, de l'engagement, et de l'implication des joueuses. Si on communiquait davantage sur la pratique féminine, je suis convaincu qu'elle attirerait du monde, de nouvelles joueuses, de nouveaux spectateurs, et donc de nouveaux partenaires pour faire avancer." Cela créerait, en effet, une dynamique vertueuse. Pour le manager du Stade Bordelais, travailler ensemble, entre les clubs, la DTN, la fédé, ... est possible. "Il y a des choses à faire pour que la pratique féminine prenne son ampleur et que tout le monde puisse y trouver son compte. Il y a des choses à faire évoluer, c'est certain. On pourra y arriver avec une bonne communication, en travaillant en concertation, y compris au niveau international. La Coupe du Monde féminine est systématiquement remise en cause parce qu'elle ne rapporte pas d'argent." Or, on sait qu'une telle compétition peut avoir de vraies répercussions. Présentation de l'equipe 1 et 2 du Stade Bordelais "2007 a été un vrai coup de pouce pour le rugby. Il faut tout faire pour valoriser cette pratique féminine qui mérite le respect de tous. La France accueille la coupe du monde féminine en août 2014, il faut communiquer sur cet événement. Photo : Stade Bordelais, Rugbynistère, JC Aronoff, Sud-Ouest 89 Les clubs jouent le jeu, ont adhéré au projet fédéral. Il faut aider, accompagner tous ces bénévoles qui s'investissent énormément dans les clubs. Parce que si les clubs sont performants, les équipes de France seront performantes." Et tout le monde s'y retrouvera. Sophie bajadita.com AC Bobigny 93 des Louves en appétit C'est en compagnie de l'entraîneur Fabien Antonelli que nous attaquons cette troisième étape-découverte des clubs de l'élite féminine. Après Rennes et Bordeaux, direction Bobigny, en région parisienne, en Seine-Saint-Denis. Chef de la meute depuis la création de l'équipe féminine il y a 10 ans, Fabien Antonelli attaque donc sa 11ème saison avec les Louves, qui évoluent en Top 10 depuis 4 saisons déjà. Professeur d'EPS, originaire de SaintEtienne, il est arrivé dans le 93 à la fin de ses études. Ancien rugbyman, c'est à la suite de deux opérations des genoux qu'il met un terme à sa carrière et se lance comme entraîneur. "Pendant mes études de Staps, j'entraînais déjà les filles à l'Université. En arrivant dans le 93, je suis allé frapper à la porte du club de Bobigny, qui m'a proposé de m'occuper des filles, avec Marc-Henri Kugler, prof au Staps de Bobigny, qui venait de monter, avec quelques universitaires, une équipe féminine." Si les dirigeants du club de Bobigny sont quelque peu réticents au départ, très vite, ils actent l'arrivée des filles dans son giron. "On a été intégrés au club, complètement et très rapidement... dans ce club qui avait été créé en 1965", souligne 90 Fabien Antonelli. Aujourd'hui, l'AC Bobigny 93 compte 500 licenciés, et 15 équipes, dans toutes les catégories. Dont une équipe de haut niveau amateur garçons qui évolue en Fédérale 1 et une de haut niveau féminin qui évolue en Top 10. La seconde équipe féminine évoluant, elle, en Fédérale 2. Le club accueille également l'Académie, son centre de formation, dans lequel il investit beaucoup de moyens. "L'objectif est de pouvoir conserver nos meilleurs jeunes pour qu'ils accèdent à l'équipe fanion. Et d'attirer également les meilleurs du département", précise Fabien Antonelli. 20 académiciens la composent, dont une ou deux féminines qui s'entraînent ainsi avec les garçons. Un groupe féminin bien loti L'AC Bobigny 93 est une association loi 1901. Cette année, son budget global, se situe entre 1,4 et 1,5 millions d'euros : un budget important mais loin des grosses écuries de Fédérale 1. "C'est difficile de survivre dans ce monde amateur, car il y a de gros budgets dans certains clubs. L'équipe qui évolue en Fédérale 1 a besoin de plus en plus d'argent. C'est pour cette raison qu'un budget conséquent lui est alloué. Nous avons eu des joueurs pro il y a quelques années, c'est de moins en moins le cas, et nous avons besoin de partenaires privés. La politique du club, c'est donc, en toute logique, d'allouer la plus grosse partie de son budget à l'équipe fanion, mais on considère que le budget global est celui de toutes les équipes du club." Difficile donc d'avoir un chiffre précis de celui consacré aux féminines, qui serait, malgré tout, estimé entre 5 et 10 % du budget global. Les filles semblent donc avoir tout ce qu'elles veulent pour fonctionner. "Même si nous, on en demande toujours plus, on est très bien lotis par rapport aux clubs du Top 10. On a ce qu'il faut pour nous déplacer, en TGV la plupart du temps, parfois en avion, on a les repas à domicile, les décrassages, un préparateur physique, un ostéo, ..." Les Louves bénéficient donc aujourd'hui d'une équipe qui s'est structurée AC Bobigny 93 des Louves en appétit depuis 10 ans sur les bases d'un club qui repose sur l'équipe fanion masculine. Elles bénéficient ainsi de la structure même du club, du travail des bénévoles mais aussi de celui de 7 ou 8 salariés qui peuvent assurer les fonctions clés à plein temps (comptabilité, partenariats, administratif, sportif, ...). Et de celui d'une ancienne internationale, Fanny Griselin, chargée de l'école de rugby et de toutes les relations avec le scolaire. Parce que l'une des particularités du rugby féminin et de ses clubs, c'est de nouer des relations étroites avec les écoles et les universités, véritables viviers de pratiquantes ou de futures pratiquantes. 91 "C'est un avantage certain, on est bien aidés grâce à cette structure, aux installations, aux moyens humains... S'il fallait que l'on s'auto-gère, ce serait très compliqué. Bénéficier de tout l'existant qui s'est construit pour les garçons nous permet de ne nous consacrer qu'au terrain. Nous sommes des privilégiés par rapport à ça, on est complètement associés au projet du club." L'effectif féminin de l'AC Bobigny 93, c'est 60 licenciées seniors, deux équipes à XV et une équipe cadettes associée avec le département. Quelques jeunes joueuses s'entraînent également, à l'école de rugby, avec les garçons. Il a compté, la saison dernière, 3 internationales à 7 et 3 internationales à XV. Si le nombre de licenciées était à la hausse, il semble s'être stabilisé depuis deux ans. "Nous avons eu quelques soucis d'effectifs pour composer deux feuilles de matches le même week-end, parce que la Fédé a aligné les matches du Top 10 et de fédérale." Même si des débutantes viennent compléter, régulièrement, les effectifs, Fabien Antonelli reconnaît que c'est très compliqué de faire venir les filles à Bobigny, parce que ce n'est pas très attractif. "Elles nous rejoignent surtout pour leurs études ou leur travail. "Et quand elle le font, comme ces quelques filles "de très bon niveau qui ont signé cet été pour faire la saison avec AC Bobigny 93 des Louves en appétit nous", la seconde difficulté consiste à stabiliser et maintenir l'engagement de celles qui rejoignent le club. Avoir un engagement régulier est en effet compliqué pour elles en raison de leurs contraintes familiales, professionnelles, ... et à Bobigny, peut-être plus compliqué encore. "Fidéliser, ce n'est pas évident. C'est un problème pour le rugby féminin mais encore plus particulièrement en région parisienne où les contraintes de vie, de transport, de logement, sont plus fortes. Le cadre de vie dans le 93 est aussi moins attractif que celui de villes comme Montpellier ou Perpignan par exemple. Faire venir les joueuses dans notre club est donc assez compliqué." Pour jouer en Top 10 à Bobigny, il faut pouvoir suivre 3 entraînements par 92 semaine, à Pantin, ajouter à cela les séances de musculation, plus les weekends, ... A domicile, les Louves aiment dévorer leurs adversaires sur le site d'honneur du club, le Stade Henri Wallon de Bobigny. Là où jouent les garçons. Jamais en lever-de-rideau, parce que c'est l'équipe réserve qui joue avant l'équipe fanion. "On a fait un ou deux baisser-de -rideau quand même", précise Fabien Antonelli. L'objectif des Louves pour cette nouvelle saison, dont le coup d'envoi sera donné le 15 septembre, est de retrouver un collectif performant. "C'est notre 5ème saison en Top 10. Les deux 2 premières, nous avons accédé aux demi-finales. On sort de deux saisons un peu difficiles. Il nous faut repartir, retrouver une dynamique." Ce qui, avec la nouvelle formule, ne sera peut-être pas évident... "C'est vrai que nous sommes un peu dans l'expectative. Nous allons devoir réorganiser la seconde partie de saison pour fidéliser les joueuses qui vont avoir moins d'objectifs parce qu'il ne va plus y avoir de matches (ou très peu). On va avoir un groupe qui peut être performant. Pour jouer les premières places, même si je n'aime pas trop parler de ça, ce qui ne va pas être évident parce que ce Top 2x5 fait que que l'on ne va pas avoir droit à l'erreur. Il faudra donc être performants, très vite, collectivement. Après, on sera très vite fixés ! En novembre, on en saura un peu plus, puisqu'on aura déjà fait la moitié du championnat." AC Bobigny 93 des Louves en appétit De la clairvoyance et beaucoup de prudence dans les propos de cet entraîneur qui rappelle que les Louves sont très vite montées en puissance, franchissant les paliers assez rapidement : 10 ans d'existence et 6 années seulement pour accéder au Top 10. Le fruit d'années d'investissement et d'engagement, sur et en dehors des terrains. "On travaille toujours avec l'Université, c'est un vivier important. On essaie d'ancrer le rugby féminin dans le département et la région, de continuer à développer le rugby féminin, même Photo : Bertrand Desprez, Virginie de Galzain 93 si on se pose aujourd'hui beaucoup de questions sur son avenir, suite aux décisions prises par la Fédé, et même au niveau international. En termes d'identité, et c'est un problème pour tous les clubs, il faudrait pouvoir améliorer le statut de la joueuse, parce que ce n'est pas évident pour elle de tout concilier. En attendant, à Bobigny, nous essayons de l'aider, à notre petite échelle, à notre manière, pour son logement, son travail, etc. Nous l'accompagnons dans son développement dans la société et dans sa pratique du rugby." Sophie bajadita.com top12 j'aime les filles Les internationales, entraînées par le duo Christian Galonnier et Nathalie Amiel, et managées par Annick Hayraud, ont rejoint le 30 octobre, Marcoussis avant deux premiers grands rendez-vous : le tirage au sort, mercredi à l’Hôtel de Ville de Paris, des 3 poules de leur Coupe du Monde à Marcoussis. Voici les 3 poules : Poule A Angleterre, Canada, Espagne, Samoa Poule B Nouvelle Zélande, USA, Irlande, Kazakhstan leur premier match de la tournée de novembre, qui les a emmenées, samedi 2, à jouer contre le Canada au stade Paul Robbe de Pontarlier (match remporté par les Bleues 27 à 19). Les Bleues affronteront ensuite à nouveau le Canada au Stade Municipal d’Amnéville (coup d’envoi à 19 h 30) Poule C Australie, France, Pays de Galles, Afrique du Sud avant de partir dans le stade mythique de Twickenham, le 9 novembre, pour leur crunch contre les Anglaises (coup d’envoi 17 h 05). Côté Top 10 et Elite 2 Challenge Armelle Auclair, les joueuses entrent dans la trêve, leurs championnats respectifs recommençant le 17 novembre. L’occasion donc de faire un premier focus sur les classements provisoires. Elite 1, Poule 1 Elite 1, Poule 2 Elite 2, Armelle Auclair (6 matches joués). AC Bobigny 93 Rugby 17 points / 5 matches joués Stade Rennais Rugby 22 points / 5 matches joués Avenir Fonsorbais Rugby féminin 26 points (seule invaincue à ce jour) L’Ovalie Caennaise 15 points / 5 matches joués Lille Métropole RC Villeneuvois 14 points / 4 matches joués Rugby Sassenage Isère 23 points Montpellier RC 14 points / 4 matches joués Rugby Club Valettois Revestois 12 points / 5 matches joués RC Chilly Mazarin 17 points USAP XV féminin 10 points / 5 matches joués RC Lonsois 6 points / 5 matches joués AS Bayonnaise 16 points Stade Bordelais 0 points / 5 matches joués Blagnac St Orens rugby féminin 4 point / 5 matches joués Ovalie Romagnatoise Clermont Auv 13 points Lyon OL U 11 points CSM Genevillois 6 points Stado Tarbes Pyrénées Rugby 2 points Photo : Stade Bordelais, Rugbynistère 94 Sophie bajadita.com les filles méritent notre respect David Gérard, ancien international toulousain, a en charge la formation des Crabos et la technique des avants au Stade Toulousain (article à découvrir très bientôt). En véritable passionné de son sport, il est tombé littéralement amoureux du rugby féminin et co-entraîne désormais, en plus de ses activités au Stade, les filles de l'Avenir Fonsorbais Rugby féminin. Parce que "quand on met les doigts dans la prise, on ne peut plus les enlever". David Gérard Retour sur son engagement infaillible et plein d'enthousiasme dans ce club situé à une vingtaine de kilomètres de Toulouse. Qu'est-ce qui te plaît dans le rugby féminin ? Ce groupe est composé de jeunes filles de valeur... qui ont encore des valeurs, ce qui faisait encore la force du rugby il y a quelques années. Quand je les regarde, j'ai l'impression de revoir les équipes de rugby, et cette solidarité qui fait que beaucoup de gens sont tombés amoureux de notre sport. Aujourd'hui, on parle de valeurs, c'est un peu du cinéma, parce qu'il faut les appliquer. Les filles sont amateurs, mais ce sont de véritables compétitrices. Je me rends compte, à leur contact, de la chance que j'ai eu de pouvoir faire de ma passion du rugby mon métier. Parfois, je trouve qu'elles font même plus que nous à l'époque, quand on était pro... Quels pourraient être les leviers pour le développement du rugby féminin ? A un moment donné, on sera obligé de mêler le rugby féminin au rugby masculin. L'évolution passera par là. Pourquoi ? Parce qu'il y a le mot rugby dedans et que c'est le même sport. Je ne vois pas pourquoi les files n'auraient pas le droit de jouer au rugby, et surtout à haut niveau. Alors après, je sais que même pour le rugby masculin, au niveau économique, ce n'est pas toujours évident. Mais il faut donner aux filles la chance d'être reconnues, de montrer qu'elles ont un certain niveau de jeu et qu'elles peuvent faire de belles choses. C'est ce qui est 95 arrivé au foot, avec les Lyonnaises, c'était ça... il fallait mettre un coup de projecteur sur ces filles. Parce qu'elles avaient beau avoir des résultats fabuleux pour une équipe de foot française, personne n'entendait parler d'elles. Jusqu'au jour où elles ont eu ce coup de projecteur qui a fait que le foot féminin commence à prendre aujourd'hui un peu plus de place. Le rugby féminin doit aussi prendre plus de place. L'évolution passera par là. Parce qu'elles le méritent. les filles méritent notre respect Je suis convaincue qu'elles le méritent. Fabien Pelous La mixité est une excellente idée. L'ancienne internationale, Carole Durand-Laurier la prône depuis longtemps. Elle pourrait contribuer à la médiatisation et à la reconnaissance qui sont les deux problèmes majeurs des sports co féminins, de manière générale. C'était d'ailleurs l'objet des Premiers Etats Généraux de Bourges, organisés à l'initiative du président du Tango Bourges Basket... C'est vrai, c'est compliqué, on entre dans deux domaines. Celui de l'égalité hommes-femmes. et du plan fédéral. Actuellement, la fédé française a deux autres priorités, dont le grand stade (et le rugby à 7). Un peu au détriment des autres dossiers. Pourtant, j'ai été surpris de voir des hommes, comme Gonzalez à Bayonne (dont la fille joue au rugby), s'investir beaucoup pour le rugby féminin. On aimerait que d'autres anciens joueurs viennent apporter leur pierre à l'édifice du rugby féminin. Ca passera par là. A un moment donné, on ne peut pas prendre tout le temps sans jamais donner. Il faut que tout le monde donne, la fédé aussi bien que les clubs de rugby masculin. L'Avenir Fonsorbais Rugby Féminin évolue en élite 2. Dans quelle mesure son tout récent rattachement au Stade Toulousain est-il porteur ? A l'intersaison, nous avons effectivement signé un parrainage qui est historique, parce que le Stade Toulousain n'avait pas encore ouvert ses portes à une section féminine. Il parraine pourtant une trentaine d'équipes de la région, mais c'est la première fois que des filles entrent dans ce parrainage, qui nous apporte beaucoup : mise à disposition de la salle de muscu de 6 h à 9 h du matin et de 12 h à 14 h ; matches exhibition à la mi-temps de l'équipe pro ; aide bénévole d'un préparateur physique, d'un préparateur muscu, de Michel Marfaing qui vient nous filer un coup de main pour les butteuses, de Christofer Tolofua 96 qui vient s'occuper des lanceuses, ... et là où on commence à être vraiment performants, c'est sur l'axe double projet : sportivement, on a le Stade Toulousain et son cadre pour la préparation, le plan sportif, et nous, sur l'aspect social, on aide les filles pour tout ce qui est recherche d'école, de stage, d'emploi, d'appartement, etc. On a un projet ambitieux, mais si on veut arriver à son aboutissement, il faut que Fonsorbes évolue. Quel est l'objectif : intégrer l'élite 1 à la fin de la saison ? On s'est donné 3 ans pour monter en élite 1 et pouvoir y rester. Parce qu'il n'y a pas d'intérêt à le faire si on n'est pas prêts à y rester, prendre des claques toute l'année, dégoûter les filles et redescendre l'année d'après. On veut être patients pour monter armés. On n'a recruté que des petites de 18 ans, pour qu'elles arrivent à maturité. On mise sur l'avenir de la jeunesse et on leur donne les moyens d'accéder au plus haut niveau. Et c'est ce qu'on essaie de faire. 6 matches, 6 victoires... On valide certaines choses, c'est vraiment bien, mais on sait que la route est encore longue, l'équipe est toute jeune (moins de 20 ans de moyenne d'âge) et on peut craquer à tout moment. les filles méritent notre respect Quel est leur rythme d'entraînement ? Nos filles suivent trois entraînements rugby par semaine et deux séances de muscu. Ce n'est pas de la gonflette, c'est de la muscu de protection. On ne veut pas en faire des Golgoths, on veut qu'elles se protègent des blessures. On essaie de chercher de la qualité et ce qui se fait de mieux. On s'entraîne à Fonsorbes et au Stade Toulousain. Gérard Labbe, le président de l'association, essaie de trouver un arrangement au moins une fois par semaine ou toute les deux semaines pour que les filles s'entraînent au Stade. Pourtant, on n'a que deux terrains, je sais que c'est problématique parce qu'il y a beaucoup trop d'équipes pour trop peu de terrains. C'est mieux pour les filles, ça leur fait du bien. Et puis l'équipe est composée uniquement de toulousaines, ça leur fait donc moins loin que de venir à Fonsorbes. Il y a une vraie volonté du Stade Toulousain de s'ouvrir et de découvrir le rugby féminin. Très peu de clubs en France le font, j'ai donc été très heureux pour les filles que le président de l'asso ait répondu favorablement à ce parrainage. C'est un geste fort. Ca fait chaud au coeur de voir qu'il y a des gens qui comprennent ce que tu veux faire et qui t'aident à le faire, et qui reconnaissent ce que toi tu peux faire pour eux. C'est du donnant-donnant. C'est une vraie solidarité. C'est bien dans l'esprit rugby ! C'est exactement ça. Et les valeurs que génèrent ces filles, on a l'impression que ces gens les ressentent. Je suis prêt à faire énormément pour qu'elles aient enfin ce qu'elles méritent. Je ne suis pas un rêveur, je sais que la difficulté est partout. En parlant de difficultés... quelles sont celles que tu rencontres le plus ? La principale est le manque de temps. Je fais ça en plus de tout le reste, bénévolement. L'autre difficulté réside dans l'éloignement géographique de Fonsorbes. Si on veut faire un grand club, il faudra se rapprocher de Toulouse. Il y a aussi la reconnaissance dont on a parlé tout à l'heure, et l'engagement. Il faut que des gens qui ont de la notoriété, comme tu l'as dit Aulas qui l'a fait pour le foot féminin, se mettent à en parler. Il faut que des gens trouvent dans le rugby féminin un intérêt de développement personnel puisqu'l n'y a pas d'argent. Tu vois par exemple cet été, on cherchait des entraîneurs, mais ils voulaient tous un salaire. On n'a donc trouvé personne prêt à s'investir bénévolement. Du coup, c'est Nathalie Feucher, une ancienne internationale et moi-même qui entraînons les filles. Il y a donc, à l'Avenir Fonsorbais, une forme d'amateurisme professionnel... Je préfère dire du professionnalisme dans de l'amateurisme. L'évolution, pour nous, pourra peut-être nous permettre d'ouvrir des portes encore plus grandes. Quand tu représentes un petit village ou quand tu représentes une ville de 400 ou 500 000 personnes, l'attrait n'est pas le même. Ca mettra du temps, il faudra faire ce qu'il faut, mais c'est un objectif aussi. Jean-Marc Doussain Christofer Tolofua 97 les filles méritent notre respect Quels arguments donnerais-tu pour convaincre ceux qui n'aiment pas le rugby féminin ? elles t'apportent énormément de fierté. Elles n'ont pas le côté blasé que tu vois de plus en plus chez les mecs. J'aimerais déjà qu'ils se déplacent et viennent voir ce que ces filles sont capables de faire, au lieu de juger sans savoir. C'est une chance de vivre les matches qu'elles nous proposent. Aujourd'hui, on ne le voit plus vraiment dans le Top 14. Quand j'ouvre la salle de muscu à 6 h 30 du matin, et que je vois ces petites venir avant de partir en cours ou au boulot, comment tu veux ne pas être admiratif ? Elles veulent du haut niveau, on leur donne du haut niveau. Certaines ne sont même pas parties en vacances cet été pour pouvoir se préparer, elles ont préféré rester. Tu ne peux être que fier. En fait, Elles ont leurs failles comme tout le monde, mais en termes de valeurs, ce sont des exemples. Il faut aussi arrêter de penser qu'au rugby féminin, il n'y a que des camionneuses. Ce sont des filles musclées, qui font du sport de haut niveau, qui font beaucoup de sacrifices et méritent notre respect. Serais-tu favorable à un statut de pro ou de semi-pro pour les filles ? Pourquoi pas... mais si tu leur offres autre chose que de l'argent et du rugby. Parce que sinon, on va partir dans les dérives que l'on voit chez les mecs. Dès qu'il y a obligation, ce n'est plus pareil. Il faut essayer d'entourer les filles d'un cocon qui leur permet de se développer socialement, ça, elles en ont besoin. Et là, on est dans le vrai. Pour les voir régulièrement jouer et avoir rencontré certaines d'entre elles, assurément, ces filles méritent vraiment d'être dans la lumière. Il faut aller les voir, sinon, comme le rappelle David, "on manque quelque chose." Et pour suivre toute l’actualité, en mots, en photos ou en vidéo, des filles de l’Avenir Fonsorbais Rugby, n’hésitez pas à aimer leur page Facebook ou à visiter leur tout nouveau site : af-rugby-feminin.com Photo : Avenir Fonsorbais Rugby Féminin 98 Sophie bajadita.com rubrique sevens nz7 : historique sudrugby.com fanny horta : Une femme 100% seven ! mordusdelacturugby.fr gold coast : une première mitigée pour les bleus mordusdelacturugby.fr La fédé ne joue pas fair play bajadita.com Réforme du Top10 : l'équilibre des clubs en danger bajadita.com Le Stade Rennais Rugby, un club 100 % féminin bajadita.com 100 106 108 00 00 00 Les joueurs qui ont fait l’histoire du VII La Nouvelle Zélande Commençons par les Néo-zélandais, si vous le voulez bien. Ils ne sont plus que sept sur le terrain, mais ils sont tout aussi redoutables qu’à XV. appelée aussi la Melrose Cup) grâce la récente victoire de 2013 succédant à celle de 2001. A tout seigneur tout honneur, on ne peut laisser à personne d’autre que l’inoxydable Gordon Tietjens, sélectionneur des AB7s depuis 1994, le soin d’évoquer les meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport et particulièrement ceux qu’il a eu sous ses ordres. Les All Blacks Sevens (AB7s), appellation entérinée officiellement en 2012, ont en effet un palmarès qui parle en leur faveur : 11 des 14 World Sevens Series (W7S) remportées depuis qu’elles ont débutées en 2000. Il faut ajouter à cela 4 titres des Jeux du Commonwealth (JCW7) depuis que le rugby à VII y a été introduit. Enfin, ils ont remporté désormais deux fois la Coupe du Monde de rugby à VII (CDM7, Interrogé par l’IRB en 2011, il nous confiait alors sa fantasy team. Commençons par évoquer ceux qui ont tous en commun d’avoir été médaillés aux JCW7 en 1998. Le temps d’inscrire 37 essais avec les Blacks, dont 15 en Coupe du Monde record à battre, de se bâtir un palmarès honorable à XV avec notamment 3 Tri Nations et également à VII avec les JCW7 en 1998 et la CDM7 en 2001. Jonah Lomu Est-il encore nécessaire de présenter Jonah Lomu (1975)? Sans doute pas. On se contentera de paraphraser G. Tietjens pour rappeler que le phénomène Lomu a commencé à jouer avec les AB7s à 18 ans, pouvant être indifféremment avant (comme à ses débuts à 15) ou à l’aile. Il était difficile de l’arrêter à quinze sur un terrain, alors je vous laisser imaginer à sept… 100 Il se révéla au monde entier lors du fameux tournoi à VII de Hong Kong en 1994 que la Nouvelle-Zélande remporta face à l’Australie. La suite est bien connue, il terrorisa ses adversaires de la Coupe du Monde 1995 jusqu’à son déclin et son arrêt prématuré en 2003 pour ses problèmes de reins (sans parler des tentatives infructueuses de retour). Jonah rendit un hommage vibrant à G. Tietjens lorsqu’il fut interrogé après la 500e victoire du coach en 2011 : « Pour moi, si ce n’était grâce au VII je ne serais pas arrivé là où je l’ai fait. Gordon Tietjens poussait votre corps au-delà de ses limites et vous rendait mentalement tellement fort qu’au moment où j’ai joué à XV j’étais prêt comme jeune joueur. Pour vous dire la vérité, c’est juste son état d’esprit. Il vient sans cesse avec de nouvelles innovations et de nouveaux joueurs parce qu’il doit le faire. Il fournit le Super Rugby et les All Blacks et il continue de le faire d’année en année. Et hier, il a remporté son 500e match, ce qui en dit long ». Les joueurs qui ont fait l’histoire du VII La Nouvelle Zélande La présentation détaillée est dispensable pour Christian Cullen (1976) aussi, du moins je l’espère, car je ne cache pas avoir un faible pour le Paekakariki Express. audace extraordinaire, et des jambes qui tournaient plus vite que celles de Froome sur un vélo, Christian Cullen a inscrit pléthore d’essais et la plupart valent le coup d’œil. Arrière de légende à XV (malgré les tentatives hasardeuses de John Hart pour le repositionner), il était capable de relancer partout sur le terrain. Avec une confiance absolue en ses capacités, une Le VII était le terrain de jeu idéal pour lui. Repéré après ses performances pour Manawatu en 1995-1996, il intégra le squad des AB7s où il fit parler ses qualités. Eric Rush et 2002. Il ajouta également la CDM7 en 2001 mais, ironie du sort, il dût malheureusement céder sa place après s’être cassé la jambe à Jonah Lomu qui aida beaucoup les AB7s à remporter le titre. Celui qu’il est indispensable de présenter, Jonah c’est EricLomu Rush (1965). Bien qu’il eut une carrière plus qu’honorable à XV en étant sélectionné à 29 reprises avec les All Blacks (dont 9 Test Matchs), c’est surtout au VII qu’il est passé à la postérité grâce à une longévité exceptionnelle avec les AB7s jouant de ses 23 ans (1988) jusqu’à ses 39 ans (2004). Il débuta à XV avec Auckland en tant que flanker, se distinguant déjà par ses qualités de vitesse. Mais c’est grâce à 101 son transfert à North Harbour et son repositionnement à l’aile en 1992 qu’il a éclot à XV. Il connaîtra alors les joies de la sélection, jusqu’à l’émergence d’un certain Jonah Lomu qui le poussera hors du groupe. A partir de 1999, Eric Rush bascula à plein-temps au rugby à VII pour participer aux W7S naissantes remportant les 6 premiers titres avec les Blacks jusqu’à l’arrêt de sa carrière en 2005. Il remporta également 2 fois les JCW7 en 1998 En terme de profil, Eric Rush était pratiquement à l’opposé de son jeune concurrent. D’un gabarit relativement modeste (1m83 pour 87 kgs), il misait avant tout sur ses qualités de vitesse et de déplacement alliées à une technique irréprochable et un grand sens du jeu. Ses qualités de meneur d’hommes lui valurent d’endosser le rôle de capitaine de longues années. L’âge faisant son œuvre, il fut repositionné devant retrouvant quelque part son rôle originel du XV, notamment pour laisser la place à un certain Karl Te Nana à l’aile. Il tient le rôle d’assistant de G. Tietjens depuis sa retraite en 2005, et tout laisse à penser qu’il est le successeur désigné appelé à prendre la suite de l’entraîneur des AB7s quand viendra le temps de se retirer. Eric Rush endossera ainsi sur le bord du terrain le rôle de leader qu’il a tenu durant toute sa carrière sur le terrain. Les joueurs qui ont fait l’histoire du VII La Nouvelle Zélande Dallas Seymour Il est en effet marié avec la capitaine des Silver Ferns, l’équipe féminine de netball néo-zélandaise, Julie Seymour née Dawson. On vous tiendra au courant pour la carrière des quatre enfants. 3e ligne de formation, athlète complet, joueur de devoir, D. Seymour ne fut pas seulement un excellent joueur de VII mais connut aussi une carrière à XV dont il n’a pas à rougir. Débutant à Canterbury de 1988 à 1993, il passa également par Hawke’s Bay, Wellington et Bay of Plenty, repassant par Canterbury et faisant une pige avec les Crusaders en 2000-2001. Dallas Seymour (1967) est l’autre vieux soldat des AB7s qui accompagna Eric Rush durant quasiment toute sa carrière. Avec 14 ans de bons et loyaux services de 1988 à 2002 pour les AB7s, Seymour est Amasio Valence un exemple de fidélité et de longévité en rugby à VII. Il fut récompensé en 1998 en remportant les JWC à Kuala Lumpur. Il prit une retraite bien méritée à 35 ans en 2002 pour s’occuper de sa jeune famille. Il compte même 3 matchs lors d’une tournée en Australie avec les All Blacks datant de 1992, en plus de 6 matchs d’essai, auxquels il faut ajouter de nombreuses autres sélections avec les Mãoris, les -21 ans, l’équipe universitaire et d’autres sélections représentatives. Amasio Valence (1979) fait partie de la catégorie des transfuges du rugby à VII, étant né au Fidji mais ayant décidé de devenir un All Black. Son premier match contre ses anciens compatriotes ne fut nul autre que la finale gagnée des JCW7 en 1998. Un premier titre auquel viendront s’ajouter 2 autres en 2002 et 2006, A. Valence est ainsi le seul à avoir remporter 3 médailles d’or au JCW7. Jonah Lomu L’histoire aurait pu être différente pour lui, car aussi surprenant que cela puisse paraître il est né dans une famille de footballeurs. Mais il n’était pas doué pour ce sport selon ses propres mots. En 2002, son frère fut même sélectionné en équipe nationale des Fidji. Heureusement pour les Néo-zélandais, il choisit le rugby à VII et bien lui en pris car il endossa le rôle de meneur de jeu et de botteur attitré de l’équipe avec brio. Dix ans après avoir débuté en 1998 avec les AB7s, il mit un terme à sa carrière en 2008. 102 Les joueurs qui ont fait l’histoire du VII La Nouvelle Zélande firent des dégâts comme à Mar del Plata pour la CDM7 en 2001. Comme T. Umaga à XV, K. Te Nana fut également capitaine des AB7s. Il joua également jusqu’à un âge avancé, remportant en 2010 la Auckland Rugby League avec les Point Chevalier Pirates. Karl Te Nana En revanche, alors que T. Umaga jouait pour Wellington au sud de l’île du nord, K.Te Nana jouait pour North Harbour au nord de l’île du nord (j’espère que vous avez suivi). Surtout, il ne rencontra jamais le succès de son compatriote à XV malgré avoir été appelé en Super Rugby pour les Highlanders en 2000 ou les Chiefs en 2002. Ayant débuté en 1996, il était toutefois absent de l’équipe victorieuse en 1998, mais Karl Te Nana (1975) était bien là pour la CDM7 en 2001 et les JCW7 en 2002. Si j’ose une comparaison hasardeuse, je dirais que ce joueur était un peu le Tana Umaga du VII, et pas seulement pour les dreadlocks. Auteur de quelques 113 essais en W7S, il fut indiscutablement un des arrières les plus doués de sa génération. Comme T. Umaga, il a joué avec J. Lomu et les deux L’essentiel de sa carrière fut dévoué au VII où il fit bien des étincelles. Il vécut notamment la transition vers les W7S au début des années 2000 qui, comme il dit lui-même, allait faire passer le VII à « tout autre niveau ». Après sa retraite sportive, il s’est tourné vers la télévision où il anime avec Steve Devine (ex n°9 des Blues, 10 caps) l’émission This Given Sunday sur Sky TV. Liam Neesam Déjà intronisé dans le hall of fame de G.Tietjens ayant terminé sa carrière au VII, il n’a en revanche pas raccroché les crampons, loin de là : Liam Messam (1984), capitaine des Chiefs, champion du Super Rugby l’an dernier et bien parti cette année (demi-finale le week-end prochain, à suivre !), a fini également par profiter de l’absence de Jerome Kaino pour s’installer dans le XV des All Blacks. Très mobile, avec une large palette technique, on lui a d’ailleurs souvent reproché un manque d’investissement dans les zones de combat. Sans doute, mais à VII en revanche, Messam avait toutes les qualités requises. Double médaillé des JCW7 en 2006 et 2010, il a été un membre clé du squad pendant cinq ans côtoyant le dernier membre de la vieille garde Amasio Valence comme ceux de la nouvelle génération. 103 Les joueurs qui ont fait l’histoire du VII La Nouvelle Zélande DJ Forbes Enfin, il faudra parler de DJ Forbes (1982). Monstre de puissance, taillé dans le marbre, ce guerrier au crâne rasé et aux tatouages maoris est le capitaine actuel des AB7s. Mais je réserve son portrait à plus tard. Parmi les absents de la sélection de Gordon Tietjens, il y aurait bien des noms à citer, mais je pense qu’il faut revenir sur cette équipe des JCW7 de 1998 qui prouve que le VII peut former des grands joueurs pour le XV. En plus donc de J. Lomu, C. Cullen, E. Rush, D. Seymour et A. Valence, il faut préciser qu’ils étaient accompagnés à Kuala Lumpur par : Caleb Ralph Caleb Ralph (1977): il est assez peu connu en France malgré une longue carrière principalement avec les Crusaders (2000-08) pour lesquels il joua 116 matchs, 3 de moins que le recordman R.Thorne, pour 6 titres. 58 essais marqués en carrière soit 1 de moins que le recordman en Super Rugby D.Howlett (59). Recordman par contre du nombre de matchs consécutifs avec 104. Ajouta un 7e titre à son palmarès grâce à un caméo avec les Reds en 2011 suite à une finale qu’il ne joua pas… face aux Crusaders. 15 sélections surtout entre 2001 et 2003, 9 essais. Il représenta les AB7s entre 1996 et 2000. 104 Joeli Vidiri Joeli Vidiri (1973): ailier fidjien et néo-zélandais, ayant connu les deux maillots à XV et à VII, il combinait vitesse et puissance comme peu d’ailiers avant ou après lui. 56 essais en 71 matchs avec Counties Manukau, 43 essais en 61 matchs avec les Blues (record de l’époque), une machine à marquer. Il connut malheureusement la même fin que J.Lomu, mettant un terme à sa carrière prématurément à cause d’un problème de rein. Les joueurs qui ont fait l’histoire du VII La Nouvelle Zélande Bruce Reihana Bruce Reihana (1976): actuellement à l’UBB et toujours fringant à 37 printemps, on l’avait découvert dans l’hexagone quand il avait remplacé Lomu blessé contre la France. Ce fut une de ses deux seules sélections avec les Blacks, ajoutées aux 11 avec les Mãoris. Après une carrière victorieuse à Waikato et à VII (2 Ranfurly Shield, 2 Commonwealth 1998 & 2002), il part pour Northampton où il passera le cap des 1000 pts en 9 saisons. Aussi à l’aise ballon en main que dans l’exercice des tirs au but, un joueur précieux partout où il a joué. Rico Gear Rico Gear (1978): grand frère de Hosea, avec un gabarit plus modeste mais des jambes de feu. Il fut membre de la ligne arrière de légende des Blues (Spencer, Rokoçoko, Caucaunibuca, Howlett…), il alterna avec celle des Crusaders. Ses performances lui valurent 20 sélections pour 11 essais avec les Blacks. Passé ensuite par Worcester, j’ai eu la chance de le rencontrer à Lyon après un match de Bouclier européen contre le CSBJ : un grand Monsieur. Roger Randle Roger Randle (1974): redoutable finisseur avec un physique de déménageur (1m90 100 kgs), il est recordman d’essais en une saison de Ranfury Shield (14), en une saison avec Waikato (16), meilleur marqueur du Super 12 (13) et de la NPC (ITM Cup – 12) en 2002, il alterna entre Hawke’s Bay/Hurricanes et Waikato/ Chiefs. C’était un habitué des NZ Mãoris entre 1995 et 2003. Il est connu chez nous pour être passé par le CSBJ vers la fin de sa carrière (2004-05). Photo : Reuters, hurricanes.co.nz, getfrank.co.nz, mr-connor.com, P. Consur, IRB/M.Seras Lima, Getty, 105 Nico sudrugby.com Fanny Horta une femme 100% Seven ! Fanny Horta, est une joueuse de rugby à XV mais aussi à VII. Jouant pour le Toulouges Rugby Club qui fait partie du TOP 10 féminin. Mais pour l’heure Amasio Valence Fanny regarde derrière elle concernant le Rugby à XV puisque depuis quelques jours elle a signé un contrat avec la Fédération Française de Rugby pour mener à bien son rôle de capitaine de l’équipe de France et pour préparer au mieux la compétition suprême pour tous sportifs, les Jeux Olympiques 2016 à Rio. Pour vous lecteurs et lectrices, elle est passée au questionnaire 100 % Seven ! Tout d'abord comment se passe votre préparation pour les circuits mondiaux qui débuteront à Dubaï le 28 novembre ? Jonah Lomu La préparation physique a repris au mois d'aout, nous avons eu des tests physiques du 01 au 04 Octobre. pour la saison à venir, on se doit de faire un résultat et ça passe par une bonne préparation. Quels sont vos objectifs collectifs pour cette nouvelle saison ? Ca se passe bien, je prévois de monter sur Paris dans les prochains mois afin de me rapprocher du CNR. Je vais finir mes études d'infirmière et suivre une préparation quotidienne spécifique au 7. Bien évidemment l'objectif premier est de faire des résultats sur les circuits IRB auxquels nous participerons, c'est primordial pour se confronter aux meilleures et avoir une chance de se qualifier pour les JO. Le tournée à Dubaï est plus qu'une étape, elle va nous servir de tremplin Cela va demander davantage d'efforts en terme de préparation physique individuelle 106 et surtout de temps d'entrainements en collectif, ce qui n'est pas chose facile en fonction des métiers et études de chacune. L'an dernier vous avez fini 14ème sur 18 à l'issue des 5 étapes comptant pour les circuits mondiaux ? Selon vous quels sont les axes de travail pour que le VII Féminin français passe un cap ? Il est bien évidement que sur le plan physique, aujourd'hui encore on rencontre des difficultés à tenir 14 minutes contre de grandes nations (ex: Angleterre, NouvelleZelande) et enchainer deux jours de compétitions en étant constantes dans le jeu que l'on propose. Ce qui est sur, et qui a montré des résultats, c'est le fait de se retrouver sur une période assez importante (un mois environ) avant le début d'une compétition. On prend d'avantage de repères en collectif, et surtout on a le temps de travailler tout simplement. Fanny Horta une femme 100% Seven ! Dallas Seymour Vous jouez également à XV avec l'USAP, pour vous vos ambitions se reposent-elles sur le XV ou le VII ? Le 7 m'apporte une dimension complètement différente, c'est un sport qui demande davantage de précision, très exigeant dans tous les domaines, il Amasio Valence transforme complètement le rugby tel que je le connais depuis que j'ai 8 ans. Je peux dire qu'au vu du projet que j'ambitionne (monter sur Paris, avoir un entrainement quotidien spécifique à 7, la qualification pour les JO) mes ambitions sont portées sur le rugby à 7. Bien évidemment je ne dénigre pas le XV, auquel je joue depuis toute petite, la saison est compliquée pour la catégorie Elite qui est, cette année, divisée en deux poules de 5, cela ne donne pas le droit à Jonah Lomu l'erreur et nous met à chaque match sur une chaise éjectable. C'est une saison stressante avec un risque de descente permanent avec tout ce que cela implique pour le club. Quel est votre meilleur souvenir de la saison 2012-2013 qui s’est achevée sur une cinquième place au Mondial à Moscou ? Je pense à la Tournée Européenne où l'on a fini sur les deux tournois en demi et en finale, mais aussi celle d'Amsterdam. C'est là, je pense, que le déclic s'est fait sur les ambitions de l'équipe de France. Il en faut peu pour tomber dans le doute et beaucoup pour se remettre dedans. On s'est prouvé qu'on a été capable de faire des matchs de qualités, et surtout d'enchainer deux jours de compétitions avec la même intensité. Sortir d'un match avec le sentiment d'avoir passé un cap, de croire en nos capacités. Ce sont des sourires à la fin des matchs et surtout la reconnaissance par les tiers d'être une équipe pouvant être dangereuse, c'est un statut qu'il va falloir tenir à tout prix. Un petit clin d'oeil au match contre la Russie en Coupe du Monde où on fait un match improbable, on remonte au score dans les dernières minutes, on ne lâche rien... les visages des copines, du staff, de la famille venus nous voir. C'est quelque chose de très encourageant, nous sommes encore loin de Dubai et ses milliers de supporters, mais peu à peu le sept se fait une place. L'année dernière une étape de la coupe d'Europe s'est faite à Brive, peu de monde était au courant, ce qui est dommage. J'espère vraiment que l'année prochaine l'information circulera davantage, de manière à donner la possibilité à des familles, supporters et écoles de rugby, de pouvoir assister à cette étape et découvrir le rugby à sept (masculin ou féminin) en France. Enfin un petit mot pour nos lecteurs ? J'espère vous retrouver autour des stades afin de supporter l'équipe de France à 7. Ce serait pour les joueuses et joueurs une belle récompense et un honneur. Continuons à promouvoir le 7 et merci à Up&Under ! On a senti cette saison que le rugby à VII a pris une nouvelle dimension dans notre pays avec un soutien qui ne fait que croître et qui se remarque sur les bords de terrains, mais aussi les réseaux sociaux. Cela doit vous faire Photo : Fanny Horta, espnscrum.com, Getty Images, les-bleus-sevens.com 107 plaisir et doit être encourageant ? Alexis mordusdelacturugby.fr gold coast une première mitigée pour les bleus Pour la première étape du circuit mondial, en Australie, les Bleus de Frédéric Pomarel ont raté leur première entame d’étape. Frédéric Pomarel, le coach des Bleus 7s rage après avoir vu ses joueurs céder à 9 reprises en deux matchs. Avec une poule composée de l’Espagne, de l’Afrique du Sud et de l’Angleterre, les Bleus sont sortis avec seulement un succès contre nos voisins espagnols grâce à un doublé de Jérémy Aicardi (28-19) après s’êtreValence incliné deux fois lourdement Amasio face aux Springboks (29-5) et aux Anglais (26-12). En encaissant 9 essais en deux matchs et en marquant seulement trois l’entame de tournois n’étant pas bonne, les bleus devaient réagir face à l’Espagne pour espérer sortir tête de série pour le tableau des phases finales de Bowl (poule basse). Avec un Jérémy Aicardi rempli de cannes, les Bleus entretenaient l’espoir d’obtenir un mince résultat en Australie après la Jonahface Lomu victoire à l’Espagne. Avec le succès face à l’Espagne les Bleus terminaient troisième de leur poule et allaient affronter le Portugal en quart de finale de Bowl pas une mince à faire quand on connaît l’effectif portugais ! Mais les Bleus ont réussi à se sortir du piège en les dominant 26-14 après trois essais inscrits par deux anciens pensionnaires du Top 14, Julien Saubade, Julien Candelon et le troisième par Renaud Delmas. Photo : irbsevens.com 108 Ci-dessus : Julien Candelon s’en allant à l’essai. Ci-dessous : Jonathan Laugel ici en défense face à l’Espagne, et les Bleus avec la coupe de Bowl. En demi-finale les Bleus affrontaient l’Argentine avec un seul objectif : se hisser en finale de Bowl. Dans une demi-finale indécise, les coéquipiers de Candelon sont sortis vainqueurs sur le score de 17-12. Pour terminer en beauté il fallait que les Bleus battent le Canada pour être à peu près satisfaits du parcours réalisé lors de cette première étape. disputer une mort subite ! Après deux grosses minutes jouées les bleus en sont sortis vainqueurs grâce à un essai de Saubade permettant ainsi aux hommes de Pomarel de gagner la Bowl du Gold Coast 7s. La finale débutait mal, encaissant un essai dès les premières minutes, les bleus avaient du mal à canaliser les assauts canadiens qui envoyaient du jeu aux quatre coins du terrains. Il fallut attendre le début de la seconde mi-temps pour voir un Delmas franchir l’en but adverse et débloquer le compteur bleu permettant d’entretenir l’espoir dans cette finale. Une minute plus tard, la défense bleue pressait les canadiens, une erreur de passe profitait à Albaladejo inscrivant le second essai de la partie. Mais les canadiens ne disaient pas leur dernier mot en inscrivant un second essai en bord de touche au terme du match. Malgré 14 minutes de jeu intense, le buteur canadien n’a pas faibli et a permis à son équipe de Alexis mordusdelacturugby.fr culture rugby Rugby clubs de france bajadita.com Rugby land de richard escot lexvnz.com la drague les mecs et le rugby, c'est tout pareil xvovalie.com usap : au commencement était l'a.s.p. bajadita.com 110 111 113 116 RUGBY clubs de france de antoine Aymond, Nemer Habib et Frédéric Humbert Indispensable à toute rugbybliothèque qui se respecte, Rugby Clubs de France est le cadeau tout trouvé, puisque c'est bientôt Noël, à offrir ou vous (faire) offrir. Histoires de rugby, histoires de vies ou ma madeleine de Proust Il était une fois… l’histoire de Rugby Clubs de France, co-écrit par Antoine Aymond, Nemer Habib et Frédéric Humbert, tout fraîchement sorti des presses des Editions Glénat. Il y a 18 mois, ces trois passionnés de rugby ont eu la lumineuse idée de s’unir pour le meilleur… et le meilleur. En donnant naissance à un ouvrage à la fois beau et dense, parfaitement documenté, illustré avec pertinence et vraiment plaisant à lire... ils ont donné au rugby français et à sa littérature le livre qui leur manquait. Une histoire... de destins Rugby, Clubs de France, de Antoine Aymond, Nemer Habib et Frédéric Humbert. Editions Glénat. Rugby Club de France nous raconte, au fil des pages, l'histoire de 44 clubs, et nous rappelle avec un certain bonheur à quel point elle est intrinsèquement liée à celle des hommes. Parce que l'histoire d'un club, c'est bien celle de sa ville, de ses joueurs, de son stade, de ses supporters. Et des histoires de chemins de vie déboussolés parfois par le tourbillon d'une plus grande Histoire. Une histoire... de douce nostalgie Rugby Club de France redonne vie à des clubs parfois tombés dans l'oubli, tout en inscrivant le rugby dans une lignée, un patrimoine qui fait quelque part partie de chacun de nous, et que l'on a peut-être tendance, aujourd'hui, à perdre parfois de vue. Ces histoires font bien plus que parler à l'oreille de l'inconscient collectif des amateurs de ce sport pas tout à fait comme les autres. Elles nous touchent tous personnellement, nous renvoyant à l'histoire que nous avons chacun tissée avec le rugby. Une histoire... de beaux souvenirs C'est donc peut-être ça, en fin de compte, que j'ai aimé par dessus-tout : ce voyage dans le temps et ce retour en enfance que m'a offert Rugby Club de France. Au fil de ses pages, des souvenirs de matches sont remontés, j'ai retrouvé des joueurs que j'ai regardés voire admirés, il y a plusieurs années, à la télé, ou suivi sur le bord des terrains du Sud-Ouest avec mon père. Qu'il pleuve ou qu'il vente. Merci donc, Antoine, Nemer et Frédéric, de m'avoir permis de sentir à nouveau cette odeur de camphre, d'entendre "le chant du cuir", de revoir ces quartiers de citron et cette fameuse éponge magique qui a remis tant d'hommes sur pied. Une histoire... de cerise sur le gâteau La préface est signée par Pierre Albaladejo alias mister Drop, grand monsieur du monde de l'Ovalie, que j'ai eu la chance et le bonheur de côtoyer à plusieurs reprises grâce à Jean-Louis Bérot, un autre Dacquois. Mais ça, c'est encore une autre histoire. Sophie bajadita.com 110 ‘ RUGBY LAND de Richard Escot Que suis-je venu chercher si loin de l’Eden Park, dans ce village sans ballon ? Un monde qui n’est ni dans les livres, ni dans les lettres, dont on ne trouve trace dans aucun journal intime, dans aucune chronique familiale. Je suis venu rencontrer un peuple sans idéologie, ni leçon de morale, un peuple puissant, opiniâtre, qui considère l’existence comme un défi. Rugby Land, c’est l’histoire d’amour entre un petit garçon et les All Blacks qu’il découvre à l’âge de huit ans, et qui, adulte, accomplit un périple initiatique en NouvelleZélande. Entre-temps, Richard Escot est devenu journaliste sportif, spécialisé dans le rugby. Ce livre est le fruit de ses nombreux voyages, relatés en 45 courts chapitres composés d’interviews, de portraits, de faits historiques mais surtout d’histoires personnelles, de sensations et de descriptions de magnifiques paysages. Rugby Land, de Richard Escot. Édité chez www.philippe-rey.fr 2011-208 pages. Richard Escot nous met sur la piste de l’exception néo-zélandaise. Grâce à de nombreuses anecdotes essaimées au fil de la lecture, nous comprenons mieux comment est née l’alchimie entre le rugby et les Néo-Zélandais. Comment ne pas évoquer Charles Monro quittant la Nouvelle Zélande pour étudier à Londres et découvrant une nouvelle forme de jeu ? A son retour sur l’île du bout du monde en 1870, il apporte avec lui plus qu’un sport, un mode d’expression collectif qui unira les hommes et les territoires : le rugby. A bord du « Kaikoura », nous retrouvons Arthur Shrewsbury emmenant avec lui Photo : prow.org.nz 111 de nobles sportifs pour une tournée de 9 mois dans l’hémisphère sud. Le jeu proposé par ces rugbymen britanniques influencera considérablement le capitaine Dave Gallaher pour fonder le jeu des « kiwis ». Et puis, l’esprit guerrier des Maoris. Tous les ingrédients sont réunis dans ce jeu de force, d’adresse et de solidarité pour que leur imagination puisse s’exprimer pleinement. RUGBY LAND de Richard Escot Sir Wilson Whineray, légende du rugby mondial et « héros national » néozélandais. Ancien pilier et capitaine des All Blacks, il devient par la suite un homme d’affaires avisé. Inia Taylor, tatoueur traditionnel maori de renom, difficile à approcher pour les « Blancs Pakehas ». Pour lui, le moko n’est pas un motif, pas un tatouage, mais une réelle transformation et une façon d’aborder la vie. « Arahi » Rangi Watahi, sombre rebelle à l’histoire tourmentée. Abordé dans un hall d’aéroport, leur rencontre est totalement déterminante. Elle permet de faire basculer la suite du périple dans une autre dimension. ‘ Grâce à son empathie, non exempte d’esprit critique, pour ce pays et ce peuple, ses recherches préalables sur la culture maori, sa qualité d’écoute et d’observation, son respect et sa curiosité, presque sa quête, Richard Escot entre en contact avec, entre autres : Wilson Whineray le moko n’est pas un motif... mais une réelle façon d’aborder la vie. Inia Taylor Sont également évoqués Christian Califano, Laurie Mains, Serge Blanco, Bryan Williams et même Eric Cantona, sans oublier l’incomparable phénomène qu’a été Jonah Lomu. Vic Yates, redoutable 3ème ligne des années 60 et véritable force de la nature. Par ses descriptions allant droit à l’essentiel, il saisit au vol un geste, une façon d’être ou un détail vestimentaire. Il nous fait toucher à l’intime des êtres et nous révèle leurs qualités. Waka Reid, son initiateur dans les forêts perdues du Northland. Des rues d’Auckland à Dunedin, nous l’accompagnons lors de ses différents voyages sur les deux îles, jusqu’au dernier, Photo : independant.co.uk / Tangata, l'âme du rugby néo-zélandais 112 qui l’emmène au cœur de l’âme maorie. Là, nous avons le vertige face à la profondeur et la puissance d’évocation de ce qu’il écrit de son expérience. Plus qu’un livre sur le rugby c’est un livre sur les rencontres. Sur la rencontre. Nous sommes à ses côtés, et partageons ses doutes, son désarroi parfois, mais aussi ses moments d’accords parfaits, de complicité et d’amitié. Il lui a été donné beaucoup mais c’est parce qu’il le voulait et le méritait. De visiteur, il est devenu invité ! Tom lexvnz.com Jeanne Say la drague, les mecs et le rugby, c'est tout pareil Les mecs, les coups classiques, les coups bas, les techniques, les stratégies, tout est transposable. Ce qui est évident d'aborder dès le début, c'est l'équipe. Ces gars qu'on voit venir comme un 12 tonnes sur une route des Landes, ces types qui parviennent encore à nous surprendre, ces boîtes à Carambar, ces statues dorées à leur propre effigie. Jeanne Say Le pilier Au rugby, les piliers encadrent le talonneur. Ils guident l'impact dans la mêlée et doivent garantir le lien avec l'équipe adverse. Ils percutent à l'attaque afin de faire avancer le ballon. Laissant parfois quelques neurones au passage. Le pilier c'est le foie gras au naturel du rugby. In Real Life, le pilier c'est le gentil petit bedonnant de 45 ans, qui va vous aborder avec une maladresse touchante, vous demander d'où vous venez, si vous êtes accroc au rugby. Il ne tentera rien d'extravagant, se souvenant chaque minute que Mireille l'attend à la maison dans le Gers, avec les 2 gosses, le chien devant Patrick Sébastien. Parler à une femme dans un bar est déjà tromper pour le pilier. Le pilier connaît tous les joueurs du XV de France depuis 97 et ignore complètement que Grissom devient sourd - mais se fait opérer - à partir de la Saison 6 de CSI - Les experts, amis français. Les experts c'est l'équipe de Handball pour le pilier. Le sport c'est la vie. Le reste... Quels restes? 113 Appréciation: AUCUN DANGER. Sauf si vous êtes en quête d'identification avec un père absent et que la bonhommie nous titille la langue. Le talonneur Au rugby, c'est ce gars qui en bord de terrain lance le ballon au milieu de deux lignes de types qui veulent sauter en l'air en criant des mots dans le désordre. C'est aussi le gars qui bouge ses cheveux en mêlée, pour mieux envoyer la balle du talon - ceci expliquant cela - vers le demi de mêlée. Moins gras que le pilier, il n'en reste pourtant que proche du chapon ou de la dinde américaine - je parle de leurs proportions pas de leur femme. In Real Life, le talonneur est le petit gars de 40 ans, anciennement adepte des salles de muscu - comme il faut dire aux copains dont les abdos sont proches du fût de bière. Un ancien beau, avec ou sans accent - plus drôle avec - qui continue de vouloir porter des t-shirts Kaporâlllleee ultra moulants, rentrant ce ventre peu athlétique et marchant tel Aldo Maccionne au bord de la piscine - tout est une question de bords avec le talonneur. Jeanne Say la drague, les mecs et le rugby, c'est tout pareil les centres, ailiers et arrières ... Ils draguent en bande, commandent le même verre, vont pisser ensemble, limite se la tiennent parce que c'est ça les valeurs du rugby. Le demi de mêlée Au rugby, c'est la pûûût de 9 qui fout toujours la merde: je mets pas la baballe en mêlée parce lui là bas il se tient pas bien, je vais voir l'arbitre parce que mon homologue d'en face m'a mis les doigts dans l'oeil, j'excite mes avants pour qu'ils défoncent -sans raison- l'équipe adverse et je rigole en regardant la bagarre générale. Et comme il est indispensable au lancement d'action offensive, il se la pète grave! C'est un coq tout petit ou un yorkshire castré: ça gueule et ça fait chier! In Real Life, le demi de mêlée est le petit qui se cache entre chaque blague derrière ses potes golgoths. Il veut t'avoir à l'usure. Il est sec comme une crotte oubliée au soleil. Il vient sans cesse te "poker" l'épaule et adore le fait que tu fasses 15cms en plus que lui - même si ça t'agace. Le talonneur croit qu'une femme est aussi abrutie qu'une poule faisane, l'abordant avec la délicatesse d'un boeuf bourguignon servi sur une aire d'autoroute d'Auvergne. Il se croit dans un film de Pacino, lance des "la même chose pour la demoiselle aux yeux de braise" alors il mate vos nichons et que le R est totalement superflu. Appréciation: POTENTIEL BOULET - sauce liégeoise - qu'il faut cadrer rapidement pour éviter les débordements - de la graisse venant du jean trop moule-byte. Sauf si la chasse au lapin à découvert vous tente, souriez et engagez la conversation avec le pilier. Le deuxième et le troisième ligne Au rugby, le deuxième ligne saute quand on lui lance la baballe, pousse quand les copains poussent, se bat quand un adversaire le regarde avec amour. Ces gars qui frôlent les montants de porte sont balaises comme des armoires, font pâlir les jeunes filles dans les collèges et 114 mourir les vieilles dans les maisons de retraite. L'oreille en chou fleur - oui, ce sont eux quand vous dites "dégueuuuuu" - le deuxième ou troisième ligne est SOURD! C'est un albatros ou un vautour, tant il arrive toujours quand tout est fini. In Real Life, le deuxième ou troisième ligne ne sait pas trop que faire de son corps encombrant dans un lieu exigu tel un bus, un bar, les toilettes d'un bar... C'est l'ado qui a grandi trop vite et qui ne sait que faire de ses pulsions et des mouchoirs qu'il planque sous le matelas. Mais ils nous plaisent ces bougres: ils sont grands, parfois bâtis comme des buildings qataris, on se sent de vraies femmes face à ces mains qui pourraient nous étrangler en une prise. Il plie les manches de sa chemise pour pas montrer qu'elle lui arrive à mi-bras. Appréciation: POTENTIEL TOUT COURT mais je ne suis pas partiale dans l'histoire. Après le deuxième ou troisième ligne est extrêmement gentil et ne vous rentrera pas dedans avec fougue - pas tout de suite en tout cas. Mais PARLEZ FORT! Appréciation: ALERTE SCOLAIRE. Même si on les aime plus jeunes, on aime les hommes pas les potes de maternelle. Ils agissent comme si la puberté n'avait pas franchi leurs frontières - Tchernobyl style - et pensent que te sourire en te caressant l'épaule - le bras tendu en l'air évidemment - ça te fait un effet douche collective au stade de France. NON! Le demi d'ouverture Au rugby, c'est le 10. Celui qui reçoit le ballon du demi de mêlée - normalement 1 - et la passe aux lignes arrières normalement 2. Il est le lien entre la défense et l'attaque, la maïzena de la sauce du plat du dimanche. Et comme la maïzena est démodée, il est difficile de trouver le parfait liant pour une sauce réussie. In Real Life, le demi d'ouverture est le gentil de la bande. Parfois insipide, il ne vous saute pas dessus. Timide mais sociable, il ne roule pas des mécaniques. Il vous sourit franchement et ne parle pas. Aucune frivolité dans sa tenue vestimentaire, le demi d'ouverture est discret. Le t-shirt - jean est de rigueur. Il est cependant attentif à ses cheveux et à sa peau - j'ai donc réussi à parler cheveux. Jeanne Say la drague, les mecs et le rugby, c'est tout pareil Le talonneur, c'est le gars qui bouge ses cheveux en mêlée, pour mieux envoyer la balle du talon - ceci expliquant cela vers le demi de mêlée. Moins gras que le pilier, il n'en reste pourtant que proche du chapon ou de la dinde américaine - je parle de leurs proportions pas de leur femme... Attention, ivre, il peut glisser sa main dans votre soutif. Appréciation: AUCUN RISQUE. Le flirt est autorisé mais vous devrez faire le boulot! Ce ne sera pas torride mais agréable c'est horrible mais parfois bien utile. Les Centres, ailiers et arrières Au rugby, l'attaque c'est eux. Les démarrages en trombe, les feintes de passe, les courses effrénées, c'est encore eux. Ils sont là pour aller aplatir le ballon derrière la ligne en sautant comme des lardons dans une poële trop chaude. Ils font de grands gestes pour montrer qu'ils sont contents, ils se cassent toujours un truc, fragiles comme des footballistes. Photo : WhiteCloud007, 3.bp.blogspot.com. 115 Ce sont des lapins de Garenne, ils se ressemblent tous. Parfois y en a un ou deux qui sort du lot. Et là c'est le pur plaisir. In Real Life, les centres, ailiers et arrières sont les potes inséparables. Ils draguent en bande, commandent le même verre, vont pisser ensemble, limite se la tiennent parce que c'est ça les valeurs du rugby. Ils ont la coupe dernier cri - ou aucun cri du tout - le style bien ancré, ils sont beaux, propres avec des oreilles humaines. Ils sont les beaux-fils parfaits, tantôt un peu gentlemen farmer tantôt un peu bourrins de fête foraine dans le Cantal. Ils vous parlent à deux centimètres de votre visage - tous en même temps - et comme ils se touchent entre eux, ils ne vous pelotent pas. Enfin pas de suite. Appréciation: BOYS BAND. En adopter un c'est se farcir le lot en permanence. Ils font tout ensemble, comme des filles ou des fourmis. Seuls, ils sont perdus. Ils échangeraient même leurs slips. Mais attention, rien de bien audacieux, tout reste très classique. Les attaquants vont chez les beaux-parents le dimanche après-midi et font tout pour se faire bien voir. Parfois, un moment d'égarement les lance dans des figures périlleuses comme le plaquage haut ou le pire - tremblez peuple! - le cathédrale! La fin de mon délire rugbystique prend fin ici, jusqu'à la prochaine fois. Si vous avez des commentaires, des ajouts, des anecdotes, faites m'en part. Car la vie comme le rugby, c'est avant tout une grande histoire d'échanges - de fluides. JeanneSay xvovalie.com USAP AU COMMENCEMENT ÉTAIT L'A.S.P. Bajadita vous propose aujourd’hui le premier article d’une série qui nous accompagnera tout le long de la saison. Cette série d’articles portera sur la saison 1913-14 de l’A.S.P. l’ancêtre de notre U.S.A.P. actuelle. Plusieurs raisons font que j’ai eu envie de revenir sur cette saison. D’abord nous revenons pile cent ans en arrière. Ensuite cette saison est historique pour le club catalan puisque c’est la saison du premier bouclier de Brennus du club catalan. Enfin avec la première Guerre Mondiale seulement trois mois après la victoire catalane rajoute une dimension tragique et émouvante aux destinées des joueurs catalans. Afin de mieux comprendre et de mieux situer le rugby de l’époque en général et le rugby catalan en particulier, nous reviendrons d’abord sur la saison 1912-13 de l’A.S.P. Un contexte très tendu La première chose qui m’a frappé lorsque j’ai commencé à m’intéresser à cette période de l’histoire du club catalan est la tension qui existait autour de lui. En effet champion du Languedoc depuis 1905, l’A.S.P. vient de perdre pour la première fois ce titre au profit de Narbonne mettant fin prématurément à sa saison puisqu’à l’époque il fallait d’abord être champion de différents championnats, Languedoc, Littoral entres autres, pour pouvoir disputer les phases finales du championnat de France. Cette élimination ravive différentes tensions qui existaient au sein du club. Ainsi lors de l’houleuse assemblée du 29 Avril 1912, plusieurs personnes, dont Gilbert Brutus pour ne citer que la personne la plus célèbre, décident de quitter le club pour en fonder un nouveau. C’est la naissance du Stade Olympique Perpignanais (S.O.P.). A partir 116 de ce moment, de nombreuses tentatives de déstabilisation naissent entre les deux clubs. Il faut ici que j’apporte une précision importante. Mes sources proviennent d’un journal de l’époque ardent défenseur de l’A.S.P. Vous comprendrez alors que je passe sur les différents coups tordus qu’ont pu se livrer les deux clubs, puisque, n’ayant qu’une version des choses, je préfère m’abstenir de revenir sur ces évènements. Cependant le fait de survoler ces moments-là me fruste quelque peu, je vous proposerai donc assez rapidement un article sur cette scission au sein du club et sur la naissance du S.O.P. L’arrivée d’un international gallois. A l’instar d’Harry Owen Röe à Bayonne d’autres clubs accueillent en leur sein des joueurs britanniques désireux d’exporter leur talent et leur savoir faire. L’A.S.P. a la chance de voir arriver sous ses couleurs Rowland Griffiths. Né à Tintern le 4 Mars 1886 Griffiths s’aguerrit au collège de Monmouth. Durant sa scolarité il pratique différentes disciplines comme le criquet, l’aviron, le foot. Il joue ensuite à Newport USAP AU COMMENCEMENT ÉTAIT L'A.S.P. jusqu’à 21 ans. Centre, ailier ou arrière, Griffiths fait partie de l’équipe de Newport qui a affronté la Nouvelle-Zélande en 1905 et devient même à cette occasion le premier joueur de Newport à marquer des points face aux All Blacks. Il participe aussi à la tournée des Lions Britanniques de 1908 en Australie et Nouvelle-Zélande. Désireux de partager son savoir faire, Griffiths s’installe en France à la Rochelle et joue pour le Stade Rochelais avant de partir à Nantes et de jouer pour le stade Nantais avec d’excellents résultats puisque les nantais atteindront les quarts de finale du championnat de France. Il joue ensuite au Racing Club de France, club avec lequel dispute1_ la finale de 1912. Contacté par différents clubs, il choisit de rejoindre les rangs du club perpignanais. Il Bedot Un début de saison réussi. Fort des conseils de leur international gallois, les catalans progressent à vitesse grand V et deviennent une équipe redoutable. Comme nous l’avons vu précédemment les catalans doivent pour se qualifier en championnat de France être les premiers à l’issue du championnat du Languedoc. Ce championnat est composé des équipes de Narbonne, Béziers, Carcassonne, Lézignan et donc l’ASP. Les équipes s’affrontent deux fois et le premier à l’issue de la phase de poule est qualifié pour le 117 & est de suite nommé capitaine de l’équipe et est chargé d’organiser les entrainements, de partager ses connaissances. A ce sujet, il est bon de se souvenir qu’à cette époque la France était loin du niveau des équipes britanniques, et que de fait lorsqu’un joueur britannique rejoint une équipe française les clubs profitent de leurs capacités pour mieux se structurer et progresser. Gravas championnat de France. Pour compléter ces rencontres de championnat, l’ASP dispute aussi des matches amicaux. Après des belles victoires face à des équipes de régiment de Carcassonne ou Montauban, l’ASP écrase le Castres Olympique 33 – 0 avant de s’incliner face au stade toulousain, champion de France en titre, lors d’un traditionnel match amical disputé à la Toussaint entre les deux équipes. Bien que nettement battu (11 à 0), le club catalan dispute de l’avis de tous une brillante partie dans le sillage notamment de l’ouvreur Félix Barbe. Ce match est porteur d’espoirs et l’ASP enchaine avant le début du championnat du Languedoc par deux victoires en amical face à Vaugirard et au 56ème d’artillerie de Montpellier. Le début du championnat du Languedoc est parfaitement maitrisé avec deux victoires nettes face à Carcassonne et Béziers. Mais malgré une nette domination, l’ASP s’incline face à Narbonne. Le club catalan rebondit rapidement toutefois en dominant encore largement Béziers et Lézignan s’appuyant sur leur inamovible deuxième ligne Gravas – Bedot. USAP AU COMMENCEMENT ÉTAIT L'A.S.P. Arrive alors la période de Noël durant laquelle comme chaque année à cette époque l’ASP reçoit un club britannique. Ce sont les anglais de Gloucester qui sont au menu de Noël 1912. Après une courte défaite lors du premier match, les catalans subissent une lourde défaite lors du deuxième match. Mais William Ernest Hall, l’un des sept frères de la célèbre fratrie Hall, raconte déjà que les catalans étaient trop indisciplinés et perdaient trop de souffle à parler ! Comme quoi ce mal n’est pas nouveau. Hall félicite aussi le demi de mêlée Fournier indiquant même qu’il aurait la place dans n’importe quelle équipe anglaise. Il tient aussi à encourager un jeune joueur débutant, le demi d’ouverture Aimé Giral. Puis le 1er Janvier 1913, l’ASP dispute et remporte un autre match amical face à Romans avant de prendre une éclatante revanche sur Narbonne. Mais cette victoire est éclipsée par la réclamation portée avant la rencontre par les dirigeants narbonnais marquant ainsi le début de ce qu’on allait appeler l’affaire Amilhat. L’affaire Amilhat Juste avant la rencontre du 09 Janvier 1913, le capitaine narbonnais Serres (futur aspéïste d’ailleurs), déclare à l’arbitre qu’il porte réclamation contre un joueur de l’ASP, Amilhat, pour fait de professionnalisme. Malgré cela Griffiths, le capitaine catalan, en accord avec ses dirigeants décide que Amilhat participera à la rencontre que gagnera l’ASP. L’argumentaire narbonnais Tout ce qui va suivre ici est tiré du rapport présenté par M.Arnaud, président du RC Narbonne aux membres du Comité du Languedoc. Pour bien être clair ici il faut préciser que le comité du Languedoc émet d’abord un avis qu’il transmet au (ancêtre fédé) seul organisme autorisé à statuer. En 1911 Amilhat habitait à Toulouse et jouait au Stade Toulousain. Narbonne joint alors au rapport des lettres envoyées par Codine, actuel joueur de l’ASP qui faisait 118 partie de la Commission de rugby de l’ASP en 1911, au père du joueur dans le but de recruter son fil. Voilà quelques extraits de ces lettres : « Quant à votre fils, nous lui trouverons quelque chose de convenable, car nous avons largement le temps », « Quant à votre fils, ne vous inquiétez point : nous avons causé à plusieurs personnes qui nous ont promis leur concours. », ou encore « il en sera de même pour votre fils, mais sa situation sera plus facile à trouver ». De même toujours pour essayer de prouver le professionnalisme d’Amilhat, Narbonne verse au dossier une lettre envoyée par M.Pierre Ducup de SaintPaul en tant que président de l’ASP dont voilà un extrait et avec laquelle avait été envoyé un mandat de 50 francs destiné au loyer de la famille Amilhat : « Nous nous occupons activement de vous et de votre fils. Ayez confiance. De toute façon, nous vous garantissons cent francs par mois en attendant de vous trouver un emploi répondant à vos désirs. ». Dans la suite du rapport les narbonnais indiquent qu’une rencontre a eu lieu entre M.Ducup de Saint Paul agissant en tant que président de l’ASP, et M.Amilhat père. Au cours de cette rencontre les deux parties signant un contrat faisant d’Amilhat un joueur de l’ASP et assurant des avantages au père. Les narbonnais indiquent aussi que si Amilhat est venu jouer à Perpignan c’est parce que le club lui assurait une situation. Pour tous ces faits, Amilhat devait être considéré professionnel et disqualifié conformément à l’application des règlements de l’amateurisme nouvellement édités (20 Décembre 1912). La réponse de l’ASP Ayant connaissance de ces accusations, l’ASP réplique par M.Jean Payra, président du Conseil d’administration du club. Il explique prenant appui sur une correspondance échangée entre Codine et Amilhat fils dès Mars 1911 que c’est ce dernier qui a trouvé seul l’emploi qu’il USAP AU COMMENCEMENT ÉTAIT L'A.S.P. occupera à Perpignan à sa libération du 18e régiment d’artillerie de Toulouse. On apprend aussi que Amilhat fils souhaite rejoindre Perpignan pour se rapprocher de sa fiancée avec laquelle il se mariera le 31 Juillet 1912. Cela explique la correspondance échangée entre Codine et Amilhat père. Cette correspondance est voulue par Amilhat fils dans le but que Codine intervienne auprès de son père pour qu’il n’ait pas d’inquiétudes pour son fils. avant de remettre le dossier à l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA qui gérait les compétitions de rugby avant la naissance de la FFR) en cas d’appel par l’un des deux clubs. Après avoir pris connaissance des doléances des deux clubs et des pièces jointes livrées au dossier, le Comité du Languedoc décide de rejeter la réclamation du RC Narbonne jugée comme non fondée en ce qui concerne le professionnalisme de M.Amilhat fils, de l’ASP. Mais on apprend aussi et surtout qu’Amilhat fils veut cette correspondance et que le club catalan s’engage auprès de son père car il sait que le stade toulousain lui a promis 250 francs par mois pour être le gardien du stade. On apprend ainsi le rôle obscur joué par le père du joueur qui cherche à tirer un maximum de profits des talents rugbystiques de son fils et qui le menace de réaliser ses projets. C’est donc pour cela que M.Ducup de SaintPaul se rend à Toulouse pour essayer de trouver un terrain d’entente avec Amilhat père sans toutefois que ce dernier ait le consentement de son fils ! En conséquence le Comité homologue le résultat du match du 09 Janvier 1913 et la victoire de l’ASP. En outre MM Olive et Ducup de Saint Paul sont suspendus respectivement deux et un an pour avoir outrepassé leurs droits. Enfin les joueurs Barbe et Codine sont mis hors de cause. Le comité décide de remettre le dossier à l’USFSA en cas d’appel par l’un des deux clubs. Et là se produit une chose incroyable. L’union, dans sa réunion du 20 Janvier 1913, prend contre l’ASP différentes décisions. Si le résultat du match est bien homologué et Amilhat fils mis hors de cause, MM Ducup de SaintPaul et Olive sont radiés à vie, tout comme les joueurs Barbe et Codine ! L’affaire est donc transmise au Comité du Languedoc qui doit statuer en premier Le problème est que l’Union ne peut se réunir qu’après que les clubs aient connu officiellement les décisions de la réunion du Comité du Languedoc. Or, l’ASP ne reçoit le courrier officiel du comité que le 21 Janvier 1913 ! De plus dans les statuts de l’époque il était spécifié que les ordres du jour des réunions devaient être dévoilés au plus tard trois jours avant ces réunions. Mais cette affaire n’était absolument pas à l’ordre du jour de la réunion du 20 Janvier 1913. Et, s’il est vrai qu’une affaire pouvait être évoquée de manière exceptionnelle dans une réunion de l’Union. Celle-ci ne pouvait prendre aucune décision au sujet d’un cas exceptionnel. L’ASP décide alors, comme il en a parfaitement le droit de protester de cette décision auprès de l’Union. Protestation qui allait porter ses fruits, puisque l’Union revenait quelque peu sur sa décision et décidait de suspendre MM Ducup de Saint-Paul et Olive pour deux et un an comme le préconisait la décision du Comité du Languedoc, et réduisait les sanctions envers Barbe et Codine, mais les suspendait toutefois pour six mois, signifiant ainsi pour eux la fin de la saison. LES PHASES FINALES Qualifiés donc en phases finales en tant que champion du Languedoc, l’ASP doit affronter le champion du Littoral, Toulon, dans ce qu’on pourrait considérer aujourd’hui comme un seizième de finale. Barbe et Codine suspendus, Aimé Giral, capitaine de l’équipe 2 de l’ASP est propulsé à 17 ans titulaire à l’ouverture de l’attaque catalane. Récot lui remplace Codine au poste d’arrière. barbe 119 Malgré un début de match difficile, les catalans prennent l’ascendant et virent en tête 5 à 0 (1 essai transformé) avant de se détacher irrésistiblement en seconde mi-temps en inscrivant trois nouveaux essais pour l’emporter finalement 16 à 0. Je passe rapidement dessus mais il faudrait vraiment que je vous livre quelques extraits des comptes rendus des déplacements car les anecdotes sont nombreuses et savoureuses. En huitièmes de finale c’est Lyon, le grand Lyon, celui qui remportait le titre de champion de France face à l’imbattable stade Bordelais qui se dresse face au XV catalan. Amputés par les suspensions donc et par les blessures, notamment celles de Py et Cuillé jusqu’alors titulaires indiscutables, la tâche semble des plus ardue pour la jeune équipe catalane. D’autant plus que dès le début de la rencontre, Récot puis Courrégé sont touchés (est-il nécessaire de préciser que les remplaçants n’étaient pas autorisés à l’époque ?), mais l’ASP USAP AU COMMENCEMENT ÉTAIT L'A.S.P. est bien dans la rencontre et les deux équipes se rendent coup pour coup dans une première mi-temps intense. Sans complexes, les catalans exercent une pression des plus fortes sur la ligne d’essai lyonnaise qui débouchera sur un essai de l’excellent Fournier juste avant la mi-temps. La domination est toujours catalane, mais aucun point n’est marqué en seconde mi-temps. L’ASP est pour la première fois en quarts de finale de première série. Pour les quarts de finale c’est à Lyon justement que se déroule le quart de finale entre Compiègne et l’ASP. L’équipe catalane réalise un début de match calamiteux et est rapidement menée 8 à 0. C’est d’ailleurs le score à la mi-temps. L’ASP semble passer à côté de son match jusqu’à ce que Giral marque le premier essai pour les siens. Le cours du match change alors totalement et Larrère marque un essai que Griffiths transforme mettant ainsi les deux équipes à égalité. Compiègne se révolte alors et l’ASP plie mais ne rompt. Puis Lida, l’excellent troisième ligne catalan, inscrit le troisième essai de son équipe après un magnifique exploit personnel. Le coup est dur pour les nordistes qui sont définitivement assommés par un dernier de malchance avec les blessures de Gravas, Bedot, nez cassé, et Lida, épaule démise. Il ressort que cette dernière blessure fût très préjudiciable à l’équipe de Perpignan puisque blessé, Lida, ne put protéger son demi de mêlée Fournier. lyda essai du toujours excellent demi de mêlée Fournier. Les catalans sont ainsi pour la première fois de leur jeune histoire en demi-finale du championnat de France. C’est le SCUF finaliste (1911) qui est au programme de cette demi-finale. Mais malgré une nette domination soulignée par tous les journaux de l’époque, l’aventure aspéïste s’arrête là. Ces comptes-rendus nous indiquent aussi que les catalans ont énormément dominés la première période mais ont joué trop fougueusement oubliant de poser le jeu et ont pêché dans la finition par précipitation. Les catalans jouèrent aussi Ce dernier, mis sous muselière par Theuriet et Eutrope, ne put alimenter sa ligne d’attaque de ballons. La prestation de cette dernière et de Giral particulièrement fut diversement commentée. En effet la performance d’Aimé Giral fit débat. Véritable révélation pour certains, trop timoré pour d’autres. Par contre tous s’accordèrent pour souligner la performance médiocre de Griffiths. On apprend cependant qu’apparemment celui-ci était blessé avant la rencontre et n’eut pas son rendement habituel, bien que pour certains journaux son déclin était déjà amorcé depuis un moment. Champion de France de deuxième division deux ans auparavant, l’ASP a en deux ans réussit la performance d’atteindre cette fois les demi-finales de première division et est maintenant considérée comme l’une des formations les plus prometteuses. Jérémy bajadita.com 120 Je hais le mouvement qui déplace les lignes. RIEN NE VAUT le mouvement qui déplace les lignes. Charles Baudelaire, poète. Extrait des Fleurs du mal. Pierre Villepreux, ex rugbyman & consultant Extrait d'interview. les auteurs qui ont contribué à ce numéro d'up&under bajadita.com Bajadita est un site de rugby indépendant. Plus qu’un site de résultats bruts, Bajadita vous propose des articles de fond et d’analyse des rebonds ovales. japonrugby.net La référence du rugby japonais en France depuis 2012. Toute l'actualité sur le rugby japonais / Brave Blossoms / Top League / Ligues Régionales A et B / Ligues Universitaires renvoiaux22.fr Renvoi aux 22 Un regard décalé sur le rugby, son actualité nationale et internationale, son histoire et sa culture. sudrugby.com Sud Rugby est le site référence des news rugby en provenance de l'hémisphère Sud depuis 2009. Malgré le nombre importants de blogs ou de sites consacrés au rugby, le traitement réservé à sa pratique en dessous de l’équateur reste le parent pauvre de l’information rugbystique francophone. superrugbynews.fr Lancé en mai 2012, Super Rugby News est un site entièrement indépendant. Notre but est simple : fournir des informations en français à tous les amateurs de rugby tel qu’il est pratiqué dans l’hémisphère sud et partager notre passion pour ce rugby-là ! lexvnz.com Né en Juin 2013, lexvnz.com est un webzine interactif et indépendant dédié au rugby néo-zélandais, qui méritait bien d’avoir une tribune en France xvovalie.com Les dernières brèves du monde ovale, des zooms sur le Top14, sur le XV de France, des résultats, des bons plans. XV Ovalie ou l'indispensable blog rugby à mettre dans vos signets ! mordusdelacturugby.fr Un site internet d'informations du Top 14 et de la ProD2. @Alexis_Lalarme @MordusActuRugby Un grand merci à Olivier / Tahaacrea.com pour la création & la réalisation graphiques de ce numéro.