VVP : un privilège - CFE

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VVP : un privilège - CFE
INTERCENTRES
l’information des Ouvriers, des ETAM et des Cadres
Avril 2005
VVP : un privilège ?
La marque Peugeot, forte de ses succès commerciaux des années 1998 à 2003, vit actuellement des moments
difficiles. Des lancements retardés, en passant par des marchés capricieux, ont partiellement écorné ses parts de
marché tant en Europe que sur le marché français.
La VVP ne fait pas exception à la règle et subit de plein fouet ce repli avec une baisse deux fois supérieure au recul
de la marque.
La CFE-CGC a déjà rappelé à la direction, la nécessité de
soutenir la vente voitures collaborateurs dont les bureaux sont
quasiment désertés, faute de propositions concurrentielles.
La VVP se remue enfin
Afin de redynamiser son offre commerciale, la marque Peugeot
a lancé discrètement il y a quelques mois « le guide du savoir
profiter » [1]. Puis dernièrement, une déclinaison de la
brochure sur le thème accrocheur du « PRIVILEGE ».
Au travers de cette proposition, Peugeot entend notamment
fidéliser les collaborateurs de la marque. La CFE-CGC salue
cette initiative qu’elle demandait depuis longtemps.
Si le principe est intéressant, on va voir que les propositions
relèvent de la gageure.
Une politique commerciale désordonnée
La CFE-CGC est régulièrement intervenue dans les instances représentatives pour soutenir la VVP, alors même
que le réseau était aidé. La marque Peugeot fait encore la sourde oreille à nos demandes.
Les actions promotionnelles proposées par les commerciaux centraux sont encadrées par une information
laborieuse et contradictoire mettant systématiquement le vendeur en porte à faux vis à vis du client. L’exemple
récent de collaborateurs souhaitant profiter des reprises argus +1000 € tout en prenant une 307 en LOA à 1% est
symptomatique de la situation. La VVP donne le feu vert puis se rétracte ! Par ailleurs, si l’opération Argus +1000 € a
rencontré un franc succès, les dossiers non saisis lors de la fin de l’opération ont été rejetés par la marque, alors
même que les clients avaient déjà leur futur véhicule immatriculé.
[1] sur intranet Æ http://visions.net.peugeot.inetpsa.com puis : > peugeotscopie > gamme et VVP > guide Peugeot perso
Des vendeurs un peu particuliers
Le statut des vendeurs VVP est bien différent de celui des commerciaux. Ils sont salariés à part entière de PCA sans
disposition particulière dans leur contrat de travail, sauf un bonus (une prime en cas d’atteinte des objectifs …
surréalistes depuis le début de la baisse des ventes, et donc hors de portée).
Leur marge de manœuvre au niveau commercial est bien mince. Ils appliquent des prix fixés sans possibilité de
déroger avec un système d’aides à la revente défini par la marque. Le démarchage est appliqué avec la
communication des tarifs et des remises proposées. Les taux de crédit sont pour le moins peu attractifs mais
compensés par une souplesse d’utilisation pour les collaborateurs. Leurs leviers d’action sont donc restreints !
Les responsables centraux, particulièrement confiants du travail de terrain réalisé par les vendeurs, multiplient les
actions par mailing aux collaborateurs, alors que les offres et services proposés sont connus par la quasi totalité des
salariés.
Les structures VVP ont un champ d’action restreint (les collaborateurs PSA et les retraités) avec une marge de
manoeuvre limitée au site sur lequel ils agissent. Le vendeur est donc tributaire des ventes des collaborateurs. Il
n’est pas acteur mais supporte le repli des ventes VVP. D’autre part, sa situation géographique sera plus ou moins le
gage de la tenue de ses objectifs de vente ou de souscription des crédits, sachant, enfin, que chaque salarié est libre
d’aller voir le vendeur de son choix.
Un management oppressant
La marque Peugeot s’est réveillée un peu tard et s’est insurgée du faible niveau des commandes sur tous les sites :
« ce sera par la porte, ou la fenêtre ». Des actions ont bien été entreprises pour que les meilleurs vendeurs soient
primés suivant palmarès. Comment assigner des objectifs à 2 vendeurs travaillant dans le même bureau ou
périmètre ? A quand l’élimination comme à la Star’Ac ?!
La CFE-CGC désapprouve ces méthodes de management d’un autre âge et demande aux managers centraux de
soutenir leurs équipes par la tenue d’objectifs communs favorisant l’émulation.
Des acheteurs échaudés
En parcourant la brochure, la VVP propose des aides dont elle ne précise ni les définitions, ni les conditions
d’application (aide au renouvellement … limitées dans le temps, remises complémentaires … pour les 3ième et 4ième
véhicules, etc …), avec des effets rétroactifs surprenants.
La prime « Négoplus » (qui était applicable dès la première commande) a disparu. Elle est remplacée par des aides
au renouvellement très limitées dans le temps, comme un chèque … à valoir sur un futur achat !
Au total, des offres cumulables (quoique …) qui s’apparentent plus à un capharnaüm. … Avec ces hypothèses
fantaisistes, les clients pourraient parier sur la valeur de revente de leurs véhicules à 6 mois ... avec dans le meilleur
des cas une remise de 21 %. Ces propositions sont à comparer à celles du réseau …
Pour couronner le tout, le responsable central VVP nous répète que les collaborateurs sont privilégiés ! Avec ces
« PRIVILEGES », les salariés sont-ils prêts à y laisser leurs chemises ? ! NON ! En ne vendant pas leurs
véhicules (faute d’aides vraiment concurrentielles), les collaborateurs ne pourront pas renouveler. Et les bureaux de
vente seront toujours aussi déserts.
Mais finalement, l’objectif de Peugeot est-il encore de
vendre des voitures au personnel ?
La CFE-CGC interviendra à nouveau au CCE prochain afin de redonner la possibilité aux
salariés la fierté de rouler dans le produit de leur travail.
Par ailleurs, la CFE-CGC interrogera la direction sur le devenir des vendeurs sur les sites
(statut, pratiques commerciales, moyens dont ils disposent).